Toute la semaine il avait circulez dans la ville, avec l'indéniable espoir de croiser celui qui avait partagé son enfance. La tête appuyée sur le volant, il se posa une question, une question très simple : pourquoi son frère n'avait il jamais chercher à prendre des nouvelles ? Il savait pertinemment où Holden se trouvait et il s'en fichait. Une rancœur maladroite s'était installer au long des années, malgré tout, Devon était une des personne qu'il aimait le plus au monde. Il rôdait autour de la maison de Devon comme un prédateur malhabile, un peu gauche, il était là depuis une vingtaines de minutes, incapable de bouger. Les mains moites, le teint blafard, on aurait pu penser qu'il allait rencontrer le président. Tant de fois il avait eut envie de revoir son frère, le prendre dans ses bras, simplement lui dire quelques mots. Devon avait la capacité de l'apaiser comme le faire sortir de ses gongs. Plus jeune, ils étaient présents l'un pour l'autre, Holden avait commencé sa vie comme un jeune délinquant, à fuguer, fumer des herbes étranges dans les couloirs du lycée, courir dans la nuit, sauter comme un déglingué et faire enrager sa mère. Et durant toutes ses années, Devon était présent et tentait de l'orienter vers le droit chemin. Il lui avait apporté beaucoup de douceur et il était si fier de son petit frère, il le gardait de ses démons. Il le poussait dans le bon sens, une sorte d'inspiration, de muse. Jamais il n'aurait entreprit de telles études si ce n'était pas son frère qui l'avait encouragé.

Lorsque Devon avait annoncé son départ à son frère, celui ci avait été terriblement chagriné mais jamais il n'aurait pensé qu'ils pourraient devenir des étrangers l'un pour l'autre. Il se frottait les mains, comme pour se donner du courage et mis un premier pied hors de la voiture. A ce moment il vit un homme sortir de la maison de son frangin. Bel homme, il adressa un sourire plein de dents blanches à Holden avant de lui faire un clin d’œil. Ses lèvres s'écartent en un sourire faux pour répondre au garçon. Comportement étrange, pensa Holden sans se retourner. Maintenant qu'il avait fait l'effort de sortir de sa voiture, il pouvait certainement frapper à la porte. Il ne réfléchit pas une seule seconde, il s'était trop torturé l'esprit pour savoir comment ça allait se dérouler. Il regrettait le moment où il avait laissé son frère partir, où il avait laissé ses parents le regarder s'éloigner. Leurs mères s'en mordait les doigts aujourd'hui, leurs père, trop fier, faisait comme si Devon n'avait jamais existé, il avait parfois l'impression d'être fils unique depuis le départ de son frangin. Allez Holden, c'est que ton frère après tout, il sera sûrement ravi de te revoir. Les quelques mètres qui le séparer de la porte d'entrée lui semblait anormalement longs. Sa main frappa timidement sur la porte. Il arborait un sourire maladroit, sincère mais un peu godiche, il était doué pour se sortir de situations tendues, il utilisait son arme favorite : l'humour.

Ce n'était pas la première fois qu'il faisait cette démarche. Son frère, il avait souvent songé à lui rendre visite, mais il n'avait jamais eut le courage d'aller au bout de son entreprise. La dernière fois il était pourtant venu jusqu'à sa porte d'entrée, comme aujourd'hui, mais il s'était défilé comme un lâche. La porte s'entrouvrit à la volée. Il ne pouvait plus faire marche arrière désormais.

Cette démarche, venir ici ce soir n'était pas chose simple pour le bellâtre. Venir voir son frère lui faisait mettre sa fierté de côté, mais cette attente de le revoir finissait par le bouffer, ses pensées étaient devenues subitement paradoxales : l'envie de le serrer dans ses bras était quasiment aussi présente que celle de lui foutre un pin dans la gueule. Il se contenterait de la première option pour l'instant puisqu'il était malgré tout ce qui avait pu se dérouler, ravi de revoir celui qui avait partagé son enfance. La porte s'ouvrit à la volée et Holden pu voir son frère en tenue d'Adam, pas qu'il soit timide ou pudique, seulement son frère exhibant ses "atouts" n'était pas du tout la première image qu'il s'était attendu à revoir après tant d'années. « Hey pourquoi tu reviens t’as oublié tes clés… » Il ne pu se résoudre à regarder son frère dans les yeux avec son membre inférieur courbé vers le haut. Heureusement, ses yeux n'eurent pas à tolérer très longtemps cette image car Devon claqua la porte assez rapidement. Des scènes de retrouvailles, il en avais imaginé un sacré paquet, pas une seule ne se déroulait de cette façon. Incrédule, il ne savait trop comment réagir, devait-il frapper une nouvelle fois ou cela était un signe, une façon de lui prouver qu'il l'avait évincé de sa vie pour une raison évidente.

Dans un sens, il aurait adoré qu'il mette un petit quelque chose sur lui, et qu'il revienne lui serrer tout le corps comme s'ils s'étaient croisés la veille. Holden devait se rendre à l'évidence, depuis son départ, ils avaient beaucoup évolué, que ce soit d'un côté comme de l'autre, Holden était devenu juge aux affaires familiales, un métier qu'il adorait mais pour lequel il s'était décarcassé durant des années, laissant de côté sa vie personnelle. D'après les médias, Devon était très populaire lui aussi, il était devenu quelqu'un, contrairement aux injections de leurs propres parents, il avait réussi. « Holden… ? » Au moins, il reconnaissait son frère, un soulagement ? Étant donné son état dubitatif, on pouvait se demander s'il tait content ou non de cette curieuse visite. L'effet de surprise était déroutant, vexant. « Qu’est… Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fais ici ? » Comme un adolescent maladroit, Holden ne bougeait pas, il restait figée comme un piquet, avec un sourire factice sur le visage, les mots qu'il avait sur le cœur depuis longtemps et qui auraient du sortir avec véhémence étaient coincés sur le bout de sa langue. Il resta la quelques secondes, les mains crispés et l'oeil mauvais jusqu'à ce qu'il prenne conscience de la situation : ils étaient de la même famille, deux gamins autrefois fusionnels, comment en étaient ils arrivés à ce point. Il se mit à rire malgré lui et répondit enfin à son jeune frère : « oh et bien, j'ai u de la lumière... » Il haussa les épaules et sourit à son frère, il aurait bien pris son frère dans ses bras, mais il pensait avoir fait le premier pas. « sinon, tu vas t'habiller et me laisser entrer ou bien on va continuer de discuter sur le pallier avec toi en tenu d'Adam, pas que la nudité me gène mais je serais sûrement plus à l'aise si t'avais quelque chose sur le dos, la dernière fois que j'ai vu ton... engin, tu avais 4ans et on prenait un bain ensemble. » A moins qu'il n'ait pas vraiment envie de me laisser entrer. Il réfléchit un instant et une expression à la fois soucieuse et mystérieuse se dessina sur son visage. D'où il était, Holden pouvait entrevoir l'intérieur e l'appartement, un intérieur coquet, bien agencé, tout le contraire du souvenir qu'il avait de son frère avec sa chambre désordonné au possible.

Raclement de gorge, difficulté à parler, apparemment Devon était gêné de la situation, et il n'était pas le seul. Holden était seulement plus adroit pour cacher son mal être. Holden avait toujours été plutôt doué pour toujours paraître épanouie, de bonne humeur, souriant. Déjà car il était rarement malheureux ou triste, il ne laissait pas les événements de tous les jours l'abattre, prônant le fait que des gens plus malheureux que lui existaient partout dans le monde et qu'il serait ingrat de se plaindre avec tous ce qu'il possédait. Il restait un éternel utopiste, à trouver du bon en chacun d'entre nous. « « Je… mh… fais comme chez toi, je vais… enfiler quelque chose de plus décent. » fit son frère en le laissant entrer. Holden décortiqua les lieux avec une certaine curiosité, il reconnaissait quelques facettes de son petit frère à travers la décoration mais d'autres choses semblaient si éloignés de la personnalité qu'il lui connaissait. Pas vraiment de cadre photos avec sa famille, c'était comme si il les avaient totalement effacés de sa mémoire, ils n'existaient plus, un orphelin parmi tant d'autres. Holden était un peu vexé mais il n'était pas choqué, il se doutait un peu que cela se passerait comme ça, il avait souvent écouté son frère qui réfutait toutes les questions rapport à son passé, il disait vouloir garder un certain mystère mais la réalité était bien plus sanglante : il avait honte, du moins, c'était la conclusion qu'en avait tiré Holden. Il faut faire attention aux détails, chacun d'entre eux avait son importance, peut être que s'il n'avait pas été aussi brutal, pressé. S'il s'était arrêté un instant la dernière fois qu'il avait vu son frère, s'il s'était penché sur son visage et qu'il lui avait tendue une main plus offrante. Il l'avait soutenu dans son projet mais n'avait pas réellement essayer de le comprendre. Il avait juste saisi que c'était important pour son jeune frangin et qu'il avait besoin de le faire. Seulement l'éloignement qui les avait séparés depuis était une torture de chaque jour.

« Je te sers quelque chose ? » Il était désormais habillé et cela retirait déjà une épine du pied à cette situation tendue. Parce que voir son frère nue, le membre inférieur en érection face à lui était loin d'être une situation qui lui plaisait même s'il trouverait bien le moyen de la rendre cocasse. Holden planta fièrement son regard dans des yeux qui se dérobaient, et répondit d'une voix haute et calme : « volontiers » ses mains étaient pourtant moites et il n'était pas si sur de lui à l'intérieur. Son frère devait s'en douter pour lui proposer un breuvage alcoolisé à cette heure de la journée. Il était resté planté au milieu du salon, n'osant s'aventurer dans ces lieux inconnus, ni même poser son popotin sur l'un des deux divans qui composaient la décoration de la baraque. Sa main frôla le cuir de l'un d'eux, il ne se refusait rien, en même temps, Devon avait toujours aimé les belles choses, ça n'étonnait en rien le grand brun. Il avait l'impression de ramper à ses pieds pour avoir de ses nouvelles, de galérer comme un fou pour lui décrocher quelques mots, Holden regrettait presque son geste. Dans la famille, il aurait peut être du éviter le frère finalement. Que dire, que faire. Banalités, futilités ? C'est impressionnant de voir qu'après tant d'années pas un seul sujet de conversation lui venait à l'esprit. « jolie maison. » Stupide, voilà comment il se sentait actuellement. Devant le ridicule de la situation, il se mit alors à éclater de rire, sans préavis, un fou rire sincère et nerveux à la fois, un fou rire qui risquait de n'arranger en rien cette situation déjà maladroite. Puis il repensa à la première fois où il avait demandé à son jeune frère de le couvrir alors qu'il sortait en douce de la maison, et à ce jour où il avait poussé Devon si fort sur la balançoire que ce dernier avait fait un bon de quelques mètres avant de retomber sur les graviers et se casser la cheville, la fois où Devon l'avait protéger en faisant croire à ses parents que c'était lui qui avait ramené du shit à la maison, la fois où Holden, persuadé qu'il pouvait voler avait sauter du haut de ce jeu pour enfant au parc et qu'il s'était violemment vautrer contre le sol sans se casser un membre, la fois où ils avaient passés cette journée à la foire et que Holden faisait peur à son tout jeune frère dans la train fantôme. Des bons, des mauvais souvenirs. Le fait est qu'il était sa famille et que malgré le fait qu'on ne choisi pas sa famille, cette dernière fait partie intégrante de nos vies.