A peine quelques jours que je suis dans cette petite ville, que déjà je me vois la responsabilité de garder... un singe ! Oui. Un singe. Bon ok reprenons du début. Quand j’ai posé les pieds ici, j’ai rencontré Crash, qui a héroïquement sauvé mon paquet de marshmallows dans un parc pour enfants. Non ! Je ne suis pas folle. Juste légèrement décalée. Bref, ce Crash a un singe, qui s’appelle Gus. Gustave en fait. J’ai complètement craqué pour ce petit être vivant. J’ai toujours aimé les animaux, surtout ceux qui ne sont pas communs. J’aime les chats, les chiens, mais je ne les trouve pas très intéressants. Alors qu’un singe, ça c’est la classe.

Quand j’ai su que Crash avait un singe, j’ai directement demandé à faire sa connaissance. Et ça n’a pas tardé, je suis tombée folle amoureuse de lui. J’ai demandé à Crash si je pouvais être sa nounou, quand il allait au boulot ou qu’il avait quelque chose à faire, je pouvais m’en occuper. Il a accepté. Je suis quelqu’un de confiance, quand je fais pas de conneries. Enfin généralement, les conneries ne sont pas voulues. Généralement.

En début d’après midi, je reçois un appel de Crash. «Teeg’, tu voudrais bien venir garder Gus cet aprèm ?». Ni une ni deux, je me retrouve chez lui, prenant le petit singe dans mes bras. Il m’explique rapidement ce qu’il faut que je sache, et surtout si je veux aller jouer avec lui dehors, toujours le tenir en laisse, au cas ou. «Compris, tu peux filer !». Je le laisse s’en aller et commence alors à jouer avec Gus. Quel amour, il est vraiment à croquer. Comment on peut maltraiter un animal aussi mignon que lui ? Je suis admirative de Crash qui l’a sauvé de son ancienne famille qui le battait. 

Après quelques câlins, je décide d’emmener Gus faire un tour à l’extérieur. Je lui mets sa laisse, et la tient bien fermement. Ce n’est pas le moment de faire une connerie, Crash m’en voudrait toute sa vie. Mais un moment d’inattention, et la laisse du petit singe m’échappe, lui avec. J’ai beau lui courir après, ça court vite ces petites bestioles. Il se faufile à travers la haie du jardin et la traverse. Le temps que je fasse le tour de la maison, je le vois déjà traverser le jardin du voisin, puis un autre encore. Heureusement que sa laisse est rouge, je peux le guetter de loin dans l’herbe des jardins. Mais d’un seul coup, je ne le vois plus, puis je le retrouve, entrant dans la chatière d’une maison des environs. «Merde ! GUS !». Je sonne à la porte de la maison, plutôt très impatiente, et espérant surtout que ces gens n’aient pas un gros chien qui serait déjà en train de faire qu’une bouchée du petit singe. Je trépigne d’impatience devant la porte, et sonne une nouvelle fois. «Allezzzz, ouvreeeez !». Je colle mon front et pose mes mains de chaque côté de mon visage pour mieux vois à l’intérieur. La maison a l’air déserte, c’est étrange. Comme inhabitée. Je fais le tour du propriétaire, essayant de pousser chaque fenêtre, impossible, tout est bel et bien fermé. J’essaie quand même de passer ma tête dans la chatière, je suis ridicule mais je m’en fous. Je ne vois rien, c’est tout sombre à l’intérieur. Je finis par sortir ma tête de là et sors alors de ma poche une épingle à cheveux. Je la fais entrer dans le petit trou de la porte fenêtre, sur un côté de la maison. Je ne compte pas laisser le singe dans cette maison. Après quelques minutes et quelques cliquetis, la porte fenêtre se dérobe sous mes mains. «Et voilà l’travail ! Les serruriers n’ont qu’à bien se tenir !». J’entre sans même une once d’hésitation, et une fois à l’intérieur, je pose mes mains sur mes hanches. J’essaie d’allumer la lumière. Pas d’électricité. La moitié les volets sont fermés, l’endroit est sombre, heureusement qu’il y a quelques faisceaux de lumière pour voir où je mets les pieds. «Gus ? Viens là mon petit, viens j’te donne une cacahuète !». Je soupire et pense à voix haute, comme souvent. «Je sais même pas si les singes mangent des cacahuètes.». Je commence à me mettre à quatre pattes pour regarder sous les restes de meubles, et ce qui ressemblait auparavant à un canapé. 

Au moment où j’entends le petit singe dans un coin de la pièce, j’entends surtout un grand bruit au niveau de l’entrée, quelqu’un entre dans la maison. Je lève les bras en l’air au cas où on me prenne pour ce que je ne suis pas «C’est pas c’que vous croyez !!». Devant moi, un jeune homme d’environ mon âge, un objet long et fin entre les mains, pointé sur moi. Je devine à peine son visage. Il me demande ce que je fais là. «Je... en fait j’ai... mon singe est entré par effraction dans ta maison et je suis venue le récupérer ! J'ai rien volé, et c’était pas mon intention !»

Avant aujourd’hui, je ne pensais pas que m’occuper d’un singe serait aussi difficile. Je m’attendais plutôt à quelque chose genre des jeux, des crises de rire à le voir faire des trucs complètements loufoques, mais surtout pas devoir m’introduire dans une maison voisine pour venir le récupérer. Crash m’a donné la responsabilité de veiller sur Gus, je ne compte pas le décevoir. Pour l’instant, c’est mal barré. Il faut vraiment que je récupère ce singe avant de sortir d’ici. Si quelqu’un me trouve là je... Quelqu’un entre. Je me planque derrière le canapé, espérant que personne ne m’ait vue, et que cette même personne ressorte aussi vite qu’elle soit arrivée. Mais au bout d’une poignée de secondes, je me décide à sortir de ma cachette, espérant que la personne en question n’ait pas d’arme, et encore moins une arme à feu. Les mains en l’air, je me défile en disant que ce n’est pas de ma faute.

Devant moi se tient un jeune homme peut être mon âge, j’ai du mal à distinguer. Un objet non identifié vole en ma direction pour finir sa course dans le canapé, après l’avoir évité de justesse. Il aurait pu abimer ma belle gueule, sacrilège ! Je distingue toujours mal le jeune homme, mais dans sa main, une poêle, levée au dessus de son épaule comme une arme. Je garde les mains en l’air par précaution. « Mais c'est quoi ce bordel ! Qu'est-ce que vous foutez chez moi ? » . J’essaie tant bien que mal de lui refourguer mon excuse - qui en soit est une vraie excuse - mais en lui servant mon histoire de singe, je me rends rapidement compte qu’il pourrait très bien me prendre pour une folle.

Doucement le jeune homme baisse son arme, et je baisse ainsi mes bras, pour les remettre le long de mon corps. Je ne sais pas si c’est mon excuse qui l’a rassuré, ou si c’est le fait que je suis une femme, mais l’important c’est qu’il n’appelle pas la police. « Un singe ? C'est...  La troisième excuse la plus bidon qu'on m'aie jamais sorti de toute ma vie ! ». J’écarquille les yeux. a vrai dire si j’avais été à sa place, ça aurait sûrement été la première excuse la plus bidon qu’on m’ait servie. Il doit avoir des amis très loufoques pour avoir 2 excuses plus tarées que la mienne, bien que la mienne soit une VRAIE excuse, je le répète.

« Si un singe se pointe ici dans les 5 minutes, je veux bien aller chanter Man I feel like a woman dans n'importe quel bar de la ville. ». Je pouffe de rire avant de me reprendre, pas envie non plus qu’il repointe son arme fatale sur moi. Mais le regarder, là dans la pénombre, son petit corps aussi gringalet que le mien, et l’imaginer en train de chanter cette chanson sur un bar, ça me fait rire. Le jeune homme prends la direction des fenêtres pour en ouvrir les volets, avant de reposer son regard sur moi. Il me toise de haut en bas, avant de lancer : « Je veux pas t'emmerder, mais t'as totalement le look d'une voleuse ! Ou d'une squatteuse. Tu squattais ? Tu peux me le dire. Ptêtre que j’appellerai pas les flics si ton singe rapplique pas dans les 5 minutes. ». Rapidement j’essaie de me défendre «Non ! Non je suis ni squatteuse ni voleuse, j’te jure que y’a mon singe qui se ballade chez toi ! Mais impossible de remettre la main dessus...». Il se rapproche de moi et vient récupérer le vase qui a failli me coûter la vie quelques minutes plus tôt. « Heum... désolé pour – ça. J'voulais pas t'assommer ou quoi, j'étais juste... sur les nerfs. ». Je me contente d’un «hum» comme simple réponse. «En même temps, si j’avais été à ta place, j’aurai sûrement fait la même chose. Dans le noir j’suis pas tellement rassurante. C’est pas top comme première rencontre !».

Je tends une main vers lui et me présente tout naturellement. «J’m’appelle Teeghan. Et je suis désolée encore d’avoir pénétré chez toi sans autorisation. J’ai juste paniqué parce que euh, en fait le singe... c’est pas le mien, c’est celui d’un ami et... il me l’a confié pour la journée, alors si je le ramène pas ce soir, il risque bien de me couper la tête. Tu vois ?». Oui. Je parle trop. Mais en même temps, il valait mieux ça plutôt que de se battre à coup de poêles. Une fois que le jeune homme s’est présenté à moi, je sens qu’il est encore perplèxe. «Si ça te dérange pas, j’aimerai bien qu’on le cherche ensemble, ce singe. Il répondra peut être plus facilement à une voix masculine, vu qu’il a un maître et pas uen maîtresse, je sais pas...» Je hausse les épaules avant de continuer. «Il s’appelle Gus !». Et là, je voix le regard du jeune homme changer du tout au tout. Il a l’air d’avoir réalisé ou compris quelque chose, mais quoi ?

 « Il a l'air vachement sympa ton pote. Pas psychopathe ou quoi que ce soit... ». A vrai dire, je ne comprends pas trop pourquoi il dit ça à première écoute, mais quand je repasse dans la tête la dernière phrase que j’ai prononcée un peu plus tôt, je comprends un peu mieux. Mais euh, ce n’est qu’une image à vrai dire. Personne n’est capable de couper la tête de quelqu’un juste pour un singe égaré ? Si ? J’avoue que je ne connais pas encore assez Crash pour pouvoir répondre à cette question. « Ça donne envie de faire connaissance. » J’esquisse un sourire un peu crispé, oui, vu comme ça, ça donne pas tellement envie effectivement.

A lui de se présenter. « Je m'appelle Micah. Et comme t'as deviné ici c'est chez moi même si j'y habite plus. ». Oui, ça, il fallait pas être devin pour le deviner. Un poil de perspicacité suffit. Il serre alors ma main, tendue depuis quelques secondes déjà. Une fois fait, je lui demande un peu d’aide pour retrouver Gus, parce que j’ai peur de ne pas m’en sortir seule. C’est qu’il est malin comme un singe !

Mais au moment où je prononce le nom du singe, la tête du jeune homme change du tout au tout, ouvrant grand la bouche, les yeux sortant des orbites. Outch, finalement, je ne sais pas qui est le plus effrayant de nous deux !  « Gus comme Gusgus ? Comme le macaque de Crash ? ». Maintenant à moi de faire la même tête que lui, mâchoire ouverte et yeux écarquillés. Quoi ? Il connaît Crash ? «Quoi ? tu connais Crash ?». Que le monde est petit... Le jeune homme ferme la bouche, et d’un air surpris, ajoute : « Crash couperait jamais la tête de quelqu'un. ». Je secoue la tête. «Non, enfin j’espère pas, sinon je suis morte !». Je grimace légèrement. Je sais qu’il tient beaucoup à son singe, même s’il est bien conscient de ne pas avoir le droit de le garder.

« Le seul être qui a réussi à capturer Gus dans cette maison, c'est Fraise, mon furet. » Un instant je me sens rassurée et pousse un «Ah ?» énergique, mais Micah me coupe rapidement la chique. « Mais évidemment il est pas là. ». «Ah.». Cette fois-ci, c’est plutôt une interjection déçue. Il va falloir qu’on se débrouille seuls, tous les deux. Et j’espère que le jeune homme est rapide, parce que le singe lui, il l’est ! Je sursaute au moment où le téléphone de Micah se met à vibrer. Je ne le sens pas, mais je peux l’entendre. Je sais pas trop quel genre de téléphone il a, mais le vibreur est quasi aussi efficace qu’une sonnerie. J’allais ouvrir la bouche, mais j’ai à peine le temps de respirer que Micah me coupe, levant son doigt en l’air pour me demander d’attendre. Je ne ronchonne pas et referme directement la bouche, comme une enfant à qui on dirait ‘chut si tu veux ta récompense!’.

Au moment où il relève la tête après avoir rangé son téléphone dans sa poche, le jeune homme lance d’un air décidé :  « Il faut sauver le soldat Gus ! ». Je pouffe légèrement de rire avant de mettre ma main devant ma bouche et de m’excuser. «Pardon, mais ça sonnait un peu comme Sauvez Willy plus que comme le soldat Ryan. Enfin après je sais pas, t’as peut être voulu faire une allusion à Willy mais...». Teeghan, ferme ta gueule. Le jeune homme reprend, comme si je n’avais pas ouvert la bouche, il vaut mieux après tout.

« Notre temps est compté soldat Teetee – tu permets, je t'appelle Teetee ? – si Crash te chope sans son singe, on va le perdre pour de bon. Et si la personne de l'autre côté du téléphone décide de me rejoindre... on va tous les deux passer un sale quart d'heure ! » Teetee ? Pourquoi pas, c’est bien la première fois qu’on me la fait celle là. Je me mets dans la peau de mon personnage, dos légèrement courbé, comme si j’allais partir en mission commando, les yeux plissés, je regarde le jeune homme, prête à bondir. Lorsqu’il s’adresse à moi, je me contente d’hocher la tête, très concentrée sur notre mission. Je ne sais pas qui est derrière le fameux téléphone, mais je préfère ne pas poser la question au risque de faire capoter notre quête.

Micah m’attrape par la main et m’emmène dans la cuisine. Désormais, je suis le soldat Teeghan, bien imprégnée de ma mission de retrouver la bestiole de mon ami Crash. « T'as droit a une visite guidée ! » «cool !» dis-je avec enthousiasme. Mais dans le couloir, Micah s’arrête net. Au milieu de celui-ci, un rouleau de papier de toilette déroulé nous mène sur la piste du petit macaque. Bingo ! « Gus ? » «Petit petit ! Viens ici tata Teeghan a des cacahuètes pour toi ?». Je me tourne vers Micah et lui dit à voix basse comme un secret. «Ça bouffe des cahuètes les singes ?».

Gus passe rapidement comme un éclair de la salle de bain à la chambre, avec des petits cris d’excité. Ça y est, on l’a perdu. Micah me pousse dans la chambre et ferme rapidement la porte derrière nous. «Soldat Micah, j’te laisse regarder sous le lit, je cherche sous le bureau !». Et c’est partit pour une partie de cache cache en bonne et dûe forme. C’est qu’il est fort ce petit merdeux, et il a l’avantage de passer partout. On a beau lui courir après, crier dans tous les sens, il reste impossible à attraper.

Je m’étale sur le lit poussiéreux, en soupirant. «Ok, faut passer au plan B. Un piège, trouver une idée de piège...»

C’est pas possible comme un petit machin tout minuscule peut nous mener la vie dure. Je me demande bien comment Crash peut arriver à tenir ce singe sans qu’il s’échappe. Ok. J’avoue, il m’avait bien dit de le tenir en laisse si je voulais sortir avec lui à l’extérieur de la maison. D’ailleurs, en parlant de laisse, je me rends compte qu’il n’a plus de laisse, ça aurait pourtant été plus facile de le chopper avec ça. Un pied dessus et fini les ennuis. Mais non. Je soupire très largement, et finis par proposer un plan B, complètement épuisée par notre course poursuite.

« J'en sais rien moi. Enlèves ton haut, c'est un mâle il viendra ptêtre. ». Je m’arrête net et le regarde doit dans les yeux, puis fronce légèrement les sourcils en posant mes deux mains sur mes hanches. En fait, je ne sais pas trop si je dois prendre ça pour une proposition indécente ou si c’est juste une mauvaise blague. Mais le jeune homme se rattrape très rapidement, begayant à moitié. « Je suis pas en train de te draguer ! ». «Hum, ok, me voilà rassurée. Je me deshabille pas devant les singes de toute manière... c’est pas mon genre et puis il se rendrait même pas compte de la chance qu’il a de me voir désapée !». Un petit sourire en coin et je me détends finalement. « J'te jure ! Je suis marié – ». Le voilà qu’il m’adresse un doigt d’honneur, mais en y regardant bien, non, il me montre juste son alliance.

Je me rapproche un peu plus pour regarder la chose en question. « – et très heureux de l'être ! ». Oh mon dieu mais... il est tout jeune, comment il peut être déjà marié. «Ah ouai... bah t’as pas perdu ton temps dis donc !». Les yeux écarquillés, je suis impressionnée de ce que je suis en train de voir - entendre. J’ai du mal à croire qu’un mec de 20 ans à peine, ou peut être moins, est déjà marié. Ça semble tellement improbable dans la société dans laquelle on vit.

« J'voulais pas dire pour autant que tu peux seulement attirer un singe. ». Il s’enfonce là. Je grimace légèrement pour lui faire comprendre qu’il est en train de s’embourber dans sa propre merde. « Je veux dire t'es très... ». Je relève les sourcils, attendant la suite - et m’attendant au pire d’ailleurs. « ...bien. ». J’éclate de rire naturellement. «Ok fais gaffe, juste bien ça sonne un peu comme une insulte !».

Etalés tous les deux sur le lit, je sens que Micah se tortille pour me regarder. C’est marrant comme avec n’importe qui d’autre, j’aurai pu sentir une espèce de drague, de tension ou je ne sais pas quoi d’autre, alors qu’avec lui, c’est juste simple, comme si une complicité était en train de naître de rien, instinctivement, sans qu’on ait eu le temps de parler pendant des heures. « On pourrait attendre qu'il soit fatigué ? ». Je prends ma respiration pour répondre mais me ravise finalement, me rendant compte qu’en fait je n’avais rien à dire. Je suis à court d’idées, visiblement tout autant que lui.

« J'suis sûr que même les G.I avec leur entrainement commando ils attrapent pas si facilement un singe. T'as qu'à – me raconter comment t'as rencontré Crash en attendant ! Ou on peut jouer à action ou vérité, on va être un peu limité côté actions mais pour les vérités on est tranquille ! ». A la fin de sa tirade, je finis par lâcher un petit rire amusé. Je me retrouve un peu en lui, il a l’air d’être le genre de garçon à ne jamais vouloir s’ennuyer, ou qu’il y ait un blanc dans une conversation. «Roh merde. J’me rends compte que ça y est j’suis vieille. J’ai pas joué à action ou vérité depuis des années.». Je soupire largement et finis par me retourner pour me mettre allongée sur le ventre, hissée sur mes coudes pour scruter les environs, et donc le singe de Crash.

«J’suis la femme de Crash !». Micah est juste en train de s’étouffer suite à ma révélation, ce qui me fait beaucoup rire. «Ouai,  enfin c’est une longue histoire. J’me suis fait voler mon paquet de Marshmallows par un des petits Bridgestone au parc un après midi, et puis j’ai croisé Crash qui m’a aidé à le récupérer. Il m’a fait faire le tour du parc, sa deuxième maison autant dire. Et puis il m’a foutue sur le tourniquet et quand j’ai cru mourir je l’ai suppliée d’arrêter et que si il arrêtait avant que je vomisse, je l’épouserai !». Les yeux de Micah s’agrandissent à mesure que je lui raconte cette histoire. «Et puis il m’a mis une bague en bonbon au doigt et les gamins nous ont fait une haie d’honneur. Maintenant on partage son arbre à bonbons - et son abruti de singe.» Je soupire un peu et finis par ajouter. «D’ailleurs je crois que ce singe a le plus gros ratio taille - emmerdement. Enfin, après le moustique quoi.».

Je tourne la tête vers Micah et lui demande alors. «Et toi alors, t’es marié depuis combien de temps ? Elle s’appelle comment ?» Je plisse légèrement les yeux en le regardant et me reprends rapidement. « ou il s’appelle comment ?»