Luben s'assoit, il attend cette fille, Cassie. Ils se sont donnés rendez-vous ici, au Morning Coffee. Cassie ? Elle fait partie du jeu. Elle est brune, pas très grande mais plutôt mignonne. Elle n'habite pas loin de chez Luben et Stan et a tapé dans l’œil des jumeaux. Ses jolis yeux ont fait d'elle une cible, maintenant c'est au premier qui saura la faire craquer. Luben s'impatiente, assis à cette terrasse. Le temps passe. Il sent qu'elle ne viendra pas. Il prend son portable et laisse défiler les applications. Il touche l'écran. Doodle Jump. Il joue. Il râle lorsqu'il perd et il recommence. Le temps passe. Son portable vibre. Un message. « Désolée, désolée, désolée. J'ai un boulot monstre en retard, mon boss va me tuer si j'ai pas fini demain. Dis moi quand tu es libre à nouveau. Je ne veux pas manquer un autre rendez-vous avec toi. Kiss. » Il reste impassible devant l'écran. Il l'avait vu venir. Il s'en fout un peu. Ce qu'il redoute, ce sont les railleries de son jumeau lorsqu'il apprendra qu'elle l'a laissé en plan. « T'en fais pas, on remettra ça. Bon courage Cassie. » Le message à peine envoyé, il verrouille son portable et le repose sur la table.

Il regarde autour de lui. Personne qu'il ne connaît. Bon.. T'es venu jusqu'ici, fais au moins en sorte que ce soit pour quelque chose. Il se lève et laisse ses affaires à la table. Trop insouciant. Il n'y a pas de voleur à Town Square. Il traverse le café jusqu'au bar. Un homme lui demande ce qu'il désire. « Un chocolat viennois s'il vous plaît. » Luben sourit, il en est resté au chocolat. Un homme aurait pris un café noir corsé. Lui il prend du chocolat. Luben c'est un gamin. Le chocolat c'est toute son enfance. Il regarde le serveur lui faire la petite merveille en souriant, béat. Chocolat chaud, crème chantilly (maison! s'il vous plaît.) et la petite touche de la maison; le coulis de caramel. Le chocolat glisse sur le bar jusqu'à ses mains. Luben lui, glisse les pièces dans la main de l'homme. « Merci. » Il sourit encore. Il retourne à sa table rapidement. Ses affaires sont toujours là. Il n'y a pas de voleurs à Town Square. Il s'assoit, retire le couvercle de sa boisson. Il en baverait presque. Cuillère en main, il retire une bonne partie de la chantilly avant d'amener le gobelet à ses lèvres, habillant son nez d'une jolie tâche blanche par la même occasion. Une gorgée. Il pose la boisson d'un coup et manque de tout recracher. Il tousse et s'essuie le nez. Discret.
Une petite blonde s'est semble-t-il installée quelques tables plus loin pendant son absence. Il ne l'avait plus vu depuis longtemps. Il compte les années dans sa tête. Une. Deux. Trois. Quatre. Quatre longues années qu'il n'avait plus vu son visage. Quatre années qu'il n'avait plus vu ses yeux bleus profond, plus brillants que les autres, plus malicieux, ces même yeux dans lesquels il s'est perdu tant de fois. Quatre année qu'il n'avait plus vu ses longs cheveux blonds dans lesquels il avait tant de fois passé ses mains. Quatre année qu'il n'avait pas eu ce demi-sourire en apercevant le petit nez rond de la jeune fille. Quatre années.

Il est là, à quelques tables d'elle et il se rappelle. Leurs soirées, leurs câlins. Leurs jeux, leurs taquineries. Il se rappelle. Stan. Ebba. Lui. Puis seulement Stan et Ebba. Elle dans ses bras, puis dans ses draps. Il ne décroche pas les yeux de celle qui se tient devant lui. Il lui en a voulu, mais c'était il y a longtemps. Est-ce qu'il lui en veut encore ? Il ne sait pas. Non il ne croit pas. Est-ce qu'il aurait seulement le droit, après quatre ans ? Il la regarde avec insistance, comme fasciné. Son regard n'est pas déplacé. Il est surpris, et tendre. Il boit une nouvelle gorgée de chocolat. Il se demande s'il va aller la voir, s'il va oser. Il se souvient. Leurs dernières paroles échangées n'étaient pas les plus agréables. Encore trop amer, il avait rejeté ses excuses. Puis ils avaient cessé de se voir, ils s'étaient évités. Et elle était partie. Elle avait quitté le lycée pour la grande vie, la vie d'étudiant. Que faisait-elle à présent ?

Il se lève, souffle un coup et s'approche d'elle lentement. Il est droit et essaie de faire bonne figure. En réalité il se demande quelle va être sa réaction. Il a peur, un peu. Le grand Luben, le gamin intrépide et sûr de lui ne l'est plus tant. Il hésite à faire demi tour mais il est trop tard.
Il est là, debout à côté d'elle. Elle ne fait pas attention à lui mais sans doute relèvera-t-elle la tête agacée par ce garçon qui lui fait de l'ombre s'il reste planté là, muet. Il se mord l'intérieur de la lèvre, se passe une main dans les cheveux. Qu'est-ce qu'il peut bien lui dire ? Quatre ans. C'est long quatre ans. On change énormément en quatre ans. Est-ce qu'il a changé lui ? Est-ce qu'elle va le reconnaître ? Son cœur manque un battement lorsqu'elle lève les yeux vers lui. Bon dieu qu'elle est belle.. Dis quelque chose bordel, restes pas planté là. « Ebba ? » Non c'est le pape. Bien sûr que c'est elle! Il s'en veut déjà. Il est maladroit. Surtout avec elle. Juste avec elle. « Ça fait plaisir de te voir ici, ça fait.. longtemps. » Il se passe une main dans la nuque, jette un œil à ses affaires brièvement, faussement inquiet qu'on le lui vole. Comment fuir le regard de cette si jolie blonde ? Il la regarde à nouveau, comme accroché à ses iris, il la regarde de ses grands yeux innocents.

Elle est surprise de le voir, il le voit bien. Il se demande si c'est positif. Si elle aurait préféré ne pas le revoir ou si elle est heureuse de le voir ici, à côté d'elle. Elle ne dit rien pendant un moment. Ça rend Luben un peu mal à l'aise. Le silence ne le gène pas d'habitude, il peut être agréable parfois. Mais pas là.. C'est comme si toutes les choses non dites il y a quatre ans venaient peser lourd entre les deux étudiants. « C'est vrai, bizarre qu'on ne se soit pas croisés plus tôt ! » Owh, ça n'a pas l'air de lui plaire tant que ça qu'il soit là, le revenant. Et elle semble aussi mal à l'aise que lui. Géniale ! Il sourit un peu, il essaie au moins. « Oui, et pourtant on peut pas dire que Town Square soit une très grande ville. Je croyais que tu faisais tes études ailleurs avant que Stan ne me dise qu'il t'avait vu en ville. » Gagné! Maintenant elle sait que Stan lui a parlé d'elle. Ils ont parlé d'elle, oui, c'est arrivé. Une fois ou deux, pas plus. Parce que Ebba, c'est le sujet que les jumeaux Niemietz n'aiment pas aborder. Parce qu'Ebba, avant d'être le premier amour de Luben et l'une des conquêtes de Stan, c'est un mauvais souvenir, une erreur dans l'amitié parfaite des jumeaux. Parce que c'est avec Ebba qu'est venu l'unique réel coup de Luben porté à Stan, le premier et le dernier.

« Tiens assieds toi, et... euh racontes moi un peu ce que tu deviens ! » Il sourit un peu, il n'est pas sûr que ce soit ce qu'elle désire vraiment. Il se dit qu'elle n'est que polie, elle aimerait sans doute qu'il la laisse tranquille. Ou peut-être pas. Finalement, il va récupérer ses affaires et son chocolat rapidement. Il a eu le courage de venir la voir après quatre ans de flou parfait, il ne le trouvera peut-être pas une seconde fois. C'est peut-être une occasion de repartir sur de bonnes bases. Si seulement c'est possible. Probablement.. Il s'assoit en face d'Ebba. « Ce que je deviens ? - il rit un peu - J'entre en 2ème année de licence en langue. Et sinon euh.. Je me suis installé avec Stan dans la Vieille Ville l'année dernière. Notre père tenait à nous responsabiliser, tu comprends bien qu'on ne pouvait pas refuser. Et toi, qu'est-ce que tu deviens ? Tu veux toujours devenir cette grande architecte ? » Il sourit. Elle en architecture, lui en langue, deux opposés. Ils étaient peut-être destinés à ne pas devenir plus que des amis après tout. Mais les opposés s'attirent. Oui, et ils s'attirent toujours. Si les sentiments ont bien changés, Ebba est toujours la petite blonde qu'il a rencontré lors de sa première seconde. C'est une jeune femme maintenant, elle est devenue plus adulte peut-être et pourtant elle l'attire toujours autant. C'est physique. C'est mental aussi peut-être. Mais il n'est plus amoureux. Une fois, pas deux. Une gorgée de chocolat, les yeux détaillant le visage d'Ebba avec un léger sourire en coin. Le sourire de Luben, malicieux et tendre. Il imagine un peu tout ce qu'il a pu se passer en quatre ans dans la vie de la jeune fille, tout ce qu'il s'est passé dans la sienne. C'est long quatre ans. Et il se rend compte, qu'ils ne se connaissent plus vraiment.

« Ah je pensais pas qu'il t'en parlerait. » Lui non plus à vrai dire. Mais Stan est son jumeau et il a préféré prévenir Luben lorsqu'il a recroisé Ebba dans les rues de la ville, après que celle-ci ait quitté le lycée. Peut-être pour éviter que Luben soit surpris en la voyant passer un jour. Peut-être pour faire comme si toute cette histoire était oubliée, ou au moins pardonnée. Sans doute pour rendre le sujet Ebba moins particulier, moins douloureux à aborder. « On en a parlé quelques fois, brièvement en fait. » Une grimace lui échappe. Il ne peut pas dire à Ebba qu'il a été longtemps difficile pour les garçons de parler d'elle et de ce qui s'est passé. Cela sonnerait trop comme un reproche à son goût et s'il en a voulu à Ebba, qu'il ne comprend toujours pas comment elle a pu préférer coucher avec son frère alors même qu'elle connait ses sentiments à son égard plutôt que de repousser les deux frères, quatre ans ont passés et il n'est plus le temps des reproches. Ils ont grandis, le petit cœur du Niemietz s'est remis de la tempête Ebba et il s'en sort aujourd'hui plus dur et plus fort qu'elle ne l'a trouvé. Il n'est plus tombé amoureux, il ne le souhaite plus. Il se l'est presque interdit.

Parler du passé ensemble est une sale idée, ils le savent aussi bien l'un que l'autre. Il faut encore laisser un peu de temps avant ça, des cafés, des discussions et des sourires, des vrais. Alors le présent arrive sur la table. Parce qu'après quatre ans, ils ne savent plus grand chose l'un de l'autre. Et que c'est intéressant de voir comment ils sont parvenus à laisser cette histoire derrière eux. C'est intéressant de voir comment Luben a réussi à oublier Ebba, parce qu'il a sans doute plus souffert qu'elle dans cette histoire. 
Ils parlent du souhait d'Ebba de devenir architecte et elle rit, pour de vrai. A cet instant seulement, Luben a l'impression de retrouver la petite Ebba d'il y a quatre ans. Celle qui souriait le plus clair de son temps, celle qui n'était pas gênée de sa présence. Alors il se détend un peu, inconsciemment. « Oui j'aimerais bien, enfin pour l'instant j'aimerai surtout réussir ma dernière année, après on verra... » « Oh, je me fais pas trop de soucis pour toi, t'y arriveras. » Parce que t'es une vraie tête de mule et que tu as toujours ce que tu veux. Parce que t'es Ebba et que tu l'auras ta jolie maison, comme dans tes rêves. Il aurait rajouté tout ça il y a quelques années, sans doute. « Et puis j'habite aussi à la Vieille Ville avec mon chat depuis deux ans. » La Vieille Ville ? Vraiment ? Ils habitent si près l'un de l'autre et ils ne se sont pas croisés une fois en quatre ans ?  C'est peut-être pas plus mal au fond. C'est vrai, tu aurais fait quoi Luben ? si tu l'avais croisé avant d'avoir réussi à l'oublier ? Hein dis, tu crois que t'aurais réussi à aller la voir comme aujourd'hui ?
Et Ebba, elle n'a pas changé. Elle préfère encore marcher seule. Elle ne veut toujours pas s'encombrer d'un homme. Elle préfère les chats. Si elle savait comme il la comprend maintenant..
Il la regarde et il se demande ce qui aurait pu se passer s'ils s'étaient connus quatre ans plus tard. Tout aurait été différent sans doute. Elle n'aurait pas voulu de quelque chose de sérieux et lui non plus. Alors ensembles ils se seraient éclatés. Luben aurait peut-être gagné face à Stan. Peut-être aurait-il été le premier à mettre Ebba dans son lit. Et alors, même si les sentiments étaient venus, il les aurait tellement bien cachés qu'il aurait lui-même fini par les oublier, les taire. Ebba ne l'aurait pas fuit et sans doutes auraient-ils continué de se voir, peut-être même de coucher ensembles. Mais jamais il n'y aurait eu ce malaise.
« Tu dois en savoir des langues maintenant. » Il est un peu surpris des paroles d'Ebba. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui dise ça. Pourquoi ? Il l'ignore. Il ne sait même pas à quoi il s'attendait vraiment. Il se demande si c'est une question ou une simple affirmation, s'il devrait lui répondre ou se contenter de hocher la tête. Alors il hésite un moment puis sourit un peu. « J'ai fais des progrès depuis oui - il rit doucement - j'apprend le français et l'espagnol en ce moment, le français ça va mais pour l'espagnol.. la prononciation, c'est loin d'être le top.. c'est pas vraiment les mêmes intonations que le bulgare si tu veux. Et j'envisage de me mettre au polonais, c'est cool le polonais. Je sais déjà dire quelques mots d'ailleurs. Genre.. Bonne nuit ou à la tienne.. Ouais ça vole pas haut mais c'est déjà ça. Tu peux tenir une conversation avec un polonais bourré dans un bar avec ça. Si si, je t'assure ! » Luben rit, il parle d'expérience. Il ne les a pas appris dans les livres ces mots là, c'est de Borys qu'il les tient. D'ailleurs.. il ne l'a jamais revu celui là, il faudrait peut-être qu'il songe à reprendre contact. Peut-être.
« Oh et je me souviens de quelques mots que tu m'avais appris en suédois ! » Je t'aime par exemple. Il sait le dire, en suédois. Il lui avait demandé un jour, elle lui avait répondu sans connaître ses sentiments. Souvenir. « Tu crois que tu pourrais m'apprendre d'autre trucs ? Parce qu'à part les formules de politesses.. » Il est curieux Luben. Apprendre des langues, il ne trouve pas ça ennuyant. Il adore ça. Il en a même les yeux qui pétillent. Ou bien c'est le fait de revoir Ebba qui lui fait cet effet. Qui sait.

Spoiler:

Ils rient ensembles, pour la première fois depuis quatre ans. Leur rire n'est pas teinté de sarcasme, ils rient tous les deux sincèrement. Leur amitié n'est peut-être pas totalement effacée. Peut-être qu'il leur faut seulement encore un peu de temps, pour remodeler leur histoire.
Et Luben repense à cette année passée avec elle. Cette année qui avait laissée un goût aussi doux qu'amer au bulgare. Peut-être qu'un jour Luben serait capable de reprendre Ebba dans ses bras, d'embrasser sa joue. Peut-être qu'elle serait capable de supporter les attentions de Luben. Peut-être qu'elle ne le repousserait plus, qu'elle saurait se nicher au creux de ses bras sans qu'un malaise ne s'installe. Peut-être qu'un jour tout redeviendrait comme avant. Avant qu'il ne tombe amoureux, qu'il ne tombe comme un con pour les beaux yeux de la belle. Peut-être qu'un jour elle comprendrait que Luben s'est endurci, que son cœur ne chavire plus si facilement. Peut-être qu'elle comprendrait que Luben ne veut plus de ça. Qu'il ne veut plus tomber amoureux et foncer dans un mur. Parce que ça fait mal. Peut-être qu'elle aurait tort de le croire. Parce qu'on oublie jamais parfaitement son premier amour. Parce que même si Luben a appris de ses erreurs, il est quelqu'un d'entier, quelqu'un d'obstiné. Quelqu'un de stupide et d'amoureux aussi parfois.

Luben boit quelques gorgées de son chocolat, attendant patiemment qu'Ebba lui apprenne quelques mots supplémentaires. « Jag är glad att se dig » Il répète difficilement, articulant chaque syllabe. Il galère un peu Luben mais ça les fait sourire. Il sourit tendrement lorsqu'elle lui explique ce que cette phrase signifie. Ça me fait plaisir de te revoir. Elle aurait pu choisir de lui dire : Je vis seule avec mon chat. Elle aurait pu lui apprendre comment on demande un paquet de cigarette ou un verre d'eau, mais non. Et ces quelques mots, ils sont comme indirectement adressés à Luben. Ils semblent plus sincères que le premier sourire qu'elle lui a adressé en le voyant.
« Dialoguer avec un suédois bourré ou boire un verre avec une jolie suédoise. » Il lui fait un clin d’œil. S'il la charme ? Non, pas vraiment. Pas comme avant en tout cas. Pas dans le but de gagner son petit cœur. Il lui rappelle seulement à quel point il la trouvait jolie et à quel point ça n'a pas changé. La remarque est celle d'un ami, pas d'un amant. Pas celle d'un homme qui la veut pour lui. « Skål. C'est pas compliqué en fait, c'est comme la bière. La Skoll. » Il rit intérieurement Luben, de savoir dire « Santé » en pas moins de six langues. Alcoolique vas.

Il finit son chocolat d'une traite. « Et sinon, qu'est-ce que tu faisais ici toute seule ? » Il se souvenait d'Ebba comme quelqu'un de très entouré, rarement seule. Il se souvenait même avoir parfois eu du mal à l'éloigner de quelques unes de ses amies un peu trop collantes. La voir ici, seule à cette table était pour le moins surprenant. Peut-être qu'elle attendait quelqu'un finalement ? Peut-être qu'au contraire de lui, on ne l'avait pas planté à la dernière minute. Peut-être qu'il verrait débarquer sous peu un petit ami jaloux ou une amie prête à lui étaler toute sa vie. Une amie qui se foutrait parfaitement de la présence de Luben à cette table. Et tu ferais quoi Luben, si c'était l'cas ? Si Ebba n'attendais pas que toi ?

Spoiler:

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