Il est encore tôt ce matin et je fais de mon mieux pour faire le moins de bruit possible dans l’appartement. Ma petite sœur dort encore et son sommeil est tout de même quelque chose de sacré en particulier le week-end. Elle me répète trop souvent que je la réveille alors aujourd’hui pour être sympa, j’essaye de me faire discret. Sauf que c’est tout de même assez difficile de ne pas faire de bruit quand on a un bébé de six mois qui ne demande qu’à être occupée. Théa est debout depuis quelques heures déjà, elle a fait sa nuit et elle n’est pas du tout fatiguée. Gentiment assise dans son cosy, elle est en pleine conversation avec son doudou et cela ce traduit par des petits cris aigue qui pourrait rameuter la moitié de l’étage. « Chuuuut tu va réveiller tata. » lui dis-je doucement tout en lui caressant la joue. Sauf qu’elle n’as pas vraiment l’air de mon avis et n’en fait qu’à sa tête. Voilà qu’elle ce met à rigoler maintenant. On dirait qu’elle ce moque de moi en plus. Je rigole à mon tour et retourner à mes papiers pour le bar. Je ne suis pas réellement fan de la paperasse, mais je n’ai pas vraiment le choix. Avant Isobel, m’aidais avec tout cela, mais aujourd’hui je suis obliger de faire tout cela tout seul. Sauf que je n’y arrive pas vraiment ce matin. Je ne cesse de penser à la jeune femme. Elle est revenue dans nos vies il y a quelque jours et depuis je suis plus perturber que jamais. Je n’en ai pas encore parlé à ma sœur, ni à Charlie. Je n’en ai parlé à personne pour être franc. Je n’ose pas. Je sais que Malèa n’aimera pas du tout cela tout comme ma meilleure amie. Depuis le départ de ma compagne, elles ne cessent de me protéger toutes les deux. Je n’aime pas spécialement cela, mais je les laisse faire parce que je les aime.

Enfin. Les heures défilent et il est finalement un peu plus de dix heures lorsque ma sœur débarque dans la cuisine. Depuis le temps Théa c’est calmer et joue gentiment avec ses doudous, quant à moi je suis toujours devant mes papiers. Elle vient déposer un baiser sur ma joue et va rapidement ce servir un café. « Tu peux m’en faire un, s’il te plaît ? » lui demandais-je alors tout en m’escrimant sur un calcul que j’ai un peu de mal à comprendre. Je finis par soupirer longuement et lâche mon stylo. Je verrais ça plus tard, ça commence à me taper sur le système. Malèa vient s’asseoir à côté de moi et je lui souris tendrement. « Ca va ? Bien dormi ? »

La colocation en famille, ce n’est jamais quelque chose de facile. C’est Malèa qui avait insisté pour que l’on vive ensemble lorsqu’Isobel avait quitté la ville. Elle ne voulait pas me laisser tout seul avec Théa et à l’époque je n’étais pas en position de refuser, j’étais complètement déstabiliser par le départ de la femme que j’aimais et j’avais vraiment besoin de ma famille enfin de ma petite sœur puisqu’elle est la seule famille qui me reste. Malgré tout, il arrive souvent que l’on ce prenne la tête pour par grand chose. Nous avons tout les deux un fort caractère et ce n’est pas forcément toujours à notre avantage. On a quand même réussi à ce faire la tête pendant plus de deux jours parce que j’avais oublié que c’était mon tour de faire les courses, mais que j’étais trop fier pour l’avouer et que par conséquent elle y était allé à ma place. Enfin tout ça avait tourné en dispute, parce qu’elle m’avait reproché de ne jamais rien faire à l’appartement etc. En général, on ce crie dessus pendant quelques minutes, on ce boude et puis on va chercher l’autre pour avoir un câlin. En bref, cela ne dure jamais bien longtemps.

Enfin. Ce matin, je suis attablé à la table de la cuisine quand ma sœur décide de ce lever. Elle a l’air bien fatiguée. Je ne la questionne jamais sur ses sorties ou sur ce qu’elle peut bien faire ou avec qui elle peut le faire. Ce n’est pas l’envie qui manque, mais elle est assez grande pour ce débrouillé toute seule. Tant qu’il ne lui arrive rien, je ne me mêle pas de sa vie. En souriant pour la remercier du café qu’elle vient de me faire couler, je lui demande si elle a bien dormi. « Très bien je n'aurais pas cru dormir aussi longtemps. J'espère ne pas t'avoir réveillé en rentrant ce matin. J'ai essayé de faire le moins de bruit possible, mais tu me connais la discrétion et moi ça fait deux. Je crois même que c'est de famille ! » Je fronce les sourcils tout en avalant une gorgée de mon précieux café. Donc comme cela elle n’est rentrée que ce matin. Je me demande bien ce qu’elle a pu faire toute la nuit. Je déteste être curieux, mais sur ce coup-là, c’est plus fort que moi. « Et t’as fait quoi pour rentrer aussi tard ? Enfin aussi tôt. » lui demandais-je alors tout en reportant quelques instants mon attention sur Théa qui gigote doucement dans son cosy. Je la détache et la prends dans mes bras pour l’asseoir sur mes genoux. Elle commence doucement à vouloir ce tenir droite toute seule et puis cela fait un moment qu’elle est a moitié allongée dans son truc. « Et je te fais remarquer que l’on est très discret. » ajoutais-je en rapport au petit pique que la blondinette venait de m’envoyer.

Malèa-Joy finit par me demander si j’ai également bien dormi. Elle me dit aussi que j’ai du courage pour faire mes papiers de manière aussi matinale et cela me fait doucement rire. « Je te ferais dire que t’as chère nièce m’as réveillé à sept heure du matin. » Comme si elle avait compris que je parlais d’elle, Théa ce mis à sourire. A croire que ça lui faisait plaisir de lever son père aussi tôt et ce même le week-end. « Et la nuit a été un peu courte. » finis-je par lui dire doucement. J’avais passé la moitié de la nuit à penser à Isobel et a me tourner sur mon matelas. J’avais sombré vers les trois heures du matin et c’est les pleurs de Théa qui avait faim qui m’ont trop rapidement sortir du sommeil.