Encore une longue journée de boulot qui m’attends. Le patron à décider de se prendre quelques jours de vacances sur un coup de tête et pour la troisième fois en quelques semaines seulement il me laisse la boutique. Heureusement que j’ai pris l’habitude de ne plus compte sur lui pour pouvoir faire tourner le magasin. Des fois, je me demande si je ne suis pas trop gentille avec lui. Je suis incapable de lui dire non et je crois qu’avec le temps il l’a compris. En même temps… James est mon mentor. C’est lui qui m’a tout appris sur la photographie et je lui dois vraiment beaucoup. Alors je suis incapable de râler quand il me demande quelque chose même si cela ne me plaît pas toujours. Enfin. Me voilà donc seule dans la boutique et comme toujours je monte le son de la radio. J’adore travailler avec de la musique à fond dans les oreilles. Je me déhanche derrière le comptoir tout en mettant à jour mon calendrier pour mes prochaines séances photos. J’ai trois mariages en un weekend, un anniversaire, un défilé avec des mannequins supra maigre. La routine quoi. Il me faudra près d’une heure pour réussir à tout caser dans mon agenda, puis je me décide à aller développer quelques photos dans la chambre noire. La journée est assez tranquille puis de toute manière il y a la caméra qui me préviendra si un client entre dans la boutique. Je vais donc m’enfermer dans ma pièce préférée et me concentre sur mes dernières photos. J’arrive finalement à la pellicule que j’ai utilisée lors du dernier barbecue organisé par Sebastian et Micah. J’ai tout un tas de photos de leurs petite famille et je décide de faire tout un tirage pour pouvoir leurs déposer plus tard. Je sais qu’il aime bien les photos de leurs petite famille et j’aime bien être leurs photographe attitré. Et puis ça me fait sourire de les voir aussi heureux. Je développe plusieurs pellicules en plus de celle-là tout en continuant à me dandiner sur la musique que diffuse ma petite chaîne stéréo.

Il se passe des heures sans que je quitte la chambre noire. Je décide tout de même d’en sortir pour prendre quelque chose à déjeuner. Une petite salade et me revoilà derrière le comptoir de la boutique. Je commence à m’ennuyer et décide de réarranger la vitrine. J’essaye de faire quelque chose de nouveau avec l’agencement des appareils que l’on met en ventes, je mets en avant les différents services que l’on propose. En gros j’essaye de rendre la boutique attrayante. Elle l’es déjà en soit, mais je m’ennuie alors autant faire quelque chose d’utile. Je ne sais pas vraiment comment James va prendre tout ces changements, mais je dois dire que je m’en fiche quelque peu. Je suis concentrée dans ce que je suis en train de faire lorsque mon téléphone ce met à sonner sur le comptoir. Je jette un coup d’œil à l’écran et remarque qu’il s’agit de Devon. Je décroche un sourire aux lèvres. « Oui cher mari de moi ? » Et d’un seul coup, j’ai le droit à un flot de paroles incessantes. Je crois comprendre qu’un mot sur deux, mais très vite je comprends qu’il est en train de me parler de café ou de Pouet. Ou des deux en même temps, mais pourquoi il parle aussi vite aussi ? « Devon calme toi, je comprends absolument rien. Qu’est-ce qui t’arrive d’un coup ? » Il repart dans ses explications plus calmement et je me retiens de rire. Vraiment. « Non. Je garde pas Pouet dans mon appartement, la dernière fois il a pissé sur mon canapé… Je peux venir chez toi non ? … Mais je ferais rien de mal promis… Oui j’irais pas dans ton placard… Je te jure… D’accord. » On discute encore un peu et il me reparle de son café, il en a plus et monsieur voudrait que j’aille lui acheter sa dose, pire qu’un droguer des fois je vous jure. Je soupire et alors que j’allais lui répondre une cliente entre dans la boutique. Je lui offre un sourire et tente d’abréger ma conversation téléphonique. « Dev j’ai une cliente. Je te rappelle d’accord ? … Oui oui je vais y aller … Comme d’habitude, je sais. Moi aussi je t’aime. Bye. » Je raccroche rapidement et pose mon téléphone sur le comptoir pour me tourner pleinement vers la jeune femme qui viens d’entrer. « Bonjour. En quoi puis-je vous aidez ? » lui demandais-je alors poliment tout en l’observant quelque peu. J’ai l’impression d’avoir déjà vu ce visage quelque part, c’est bizarre !