Il y a quatre jours Luna est encore venue me chercher à l’hôpital. Je lui avais promis de faire attention et je l’avais fait. Mais comme un idiot j’ai voulu préparer un repas pour Nola. Elle a quitté Thayer ou plutôt elle envisage de quitter Thayer. Il n’y a que moi pour m’enticher de la fiancée de mon meilleur ami sérieusement. A la base je ne savais pas qu’elle était sa fiancée, mais maintenant. Enfin… Nola à décider de quitter Thayer et depuis elle passe tout son temps chez moi. En général, elle ne reste pas pour la nuit. Elle passe juste pour dîner puis elle repart. Je déteste cette situation, mais j’essaye de vivre avec. Je sais que je devrais la quitter, je devrais tout arrêter. J’ai essayé plusieurs fois, mais au final je finis par la rappeler parce que je suis dingue d’elle et qu’elle me manque. Enfin. Je lui ai donc préparé à dîner et comme un idiot j’ai réussi à m’entailler la moitié du pouce avec un couteau à viande. Nola était pas encore là et j’ai préférer aller à l’hôpital pour ne pas avoir d’infection. Je ne ressens rien, mais j’ai promis à ma sœur de faire attention. Depuis que Nola est entré dans ma vie, je fais moins attention à ce qui m’arrive. Je suis très rapidement distrait et je crois qu’inconsciemment je ne veux même plus faire attention à moi. Cette histoire me bouffe littéralement. Je passe mon temps à mentir à mon meilleur ami. Thayer est comme mon frère, je le connais depuis la maternelle, on a toujours été inséparable tous les deux et voilà que je suis en train de lui faire la pire des crasses. Je couche avec sa fiancée et après je l’écoute me dire que rien ne va plus avec la femme qu’il aime. Je suis le pire homme qui existe sur cette terre. Je me déteste et pour me punir je me fais mal. Enfin mal. C’est un grand mot puisque je ne ressens rien. Mais le résultat est là, je suis encore allé à l’hôpital et cet imbécile d’interne à appeler ma sœur. Je me suis encore fait engueuler comme un petit garçon. Et depuis elle m’appelle tous les jours au minimum trois fois dans la journée. Alors ce matin à l’appel habituel, j’ai proposé à ma petite sœur de venir passer la soirée chez moi. J’ai essayé d’appeler Jordàn aussi, mais visiblement il avait déjà quelque chose de prévu. Ce soir juste une soirée avec ma sœur alors !

Il est dix-neuf heures. Luna doit arriver dans un peu moins d’une demi-heure et pourtant je n’ai pas encore pris ma douche. C’est en chantonnant une chanson à la mode que je finis par me diriger vers la salle de bain. Il faut quand même que je me dépêche sinon ma sœur va me faire une crise. Je n’ai pratiquement rien prévu pour ce soir. Comme souvent on va se commander un truc à manger et boire des bières ou un cocktail pour Luna. Je suis persuadé qu’elle va me faire la morale ou qu’elle va me questionner à propos de Nola et je dois dire que je suis déjà anxieux à l’idée de devoir répondre à ses questions. Mais je veux juste passer un moment avec ma petite sœur c’est tout. Je crois que je lui dois bien cela après tout. Puis on va bien s’amuser après tout. Une fois sorti de la douche je vais dans ma chambre pour enfiler des vêtements confortable. En passant devant la glace j’observe mon torse. Je suis couvert de cicatrice. Il faudrait que je les comptes un jour, juste pour savoir combien de fois j’ai pu me faire mal. Il ne faut surtout pas que je parle de ça à Luna sinon elle va encore m’engueuler. Une fois prêt je décide de ranger rapidement mon appartement. Je me laisse vraiment trop aller, ce n’est pas croyable.

Lorsque j’entends la sonnette retentir je finis par crier : « ENTRE C’EST OUVERT. » Je me redresse et passe une main dans mes cheveux pour me coiffer rapidement. Luna arrive dans le salon et je me dirige vers elle pour la prendre dans mes bras. « Ca va ma puce ? » lui demandais-je tout en l’embrassant sur la joue.

 

Je toqua généreusement à la porte d'entré de l'appartement de mon frère. Pourquoi est-ce que je faisais encore ça ? Probablement parce que je craignais toujours de le surprendre tout nu avec une fille quelconque. C'est temps-ci le quelconque se nommait Nola. Une fraction de seconde je me questionna à savoir si mon frère ressentait les orgasmes ? Techniquement il ne ressent rien, pas la faim, pas les envies de pipis... forcément il ne ressentait pas ça non plus ? En même temps je n'irais jamais lui demander, beaucoup trop personnelle. Certes mon frère et moi étions plus que des frères et soeurs, il était mon meilleur ami, mais quand même je me garderais ce questionnement pour moi-même. Lorsqu'il me cria d'entrée j'ouvris la porte. « Hmm, tu sens bon honey. » Je lui rendis sa bise sur la joue et enleva mon ma veste douillette et l'accrocha sur le premier crochet à ma disposition. Visiblement l'appartement ne sentait pas la fille, donc Nola n'était pas venue. Un petit sourire satisfait se pointa sur mon visage, je n'aimais pas l'effet négatif qu'elle laissait sur mon frère. J'osais croire qu'il avait enfin pris son courage à deux mains pour mettre un terme à tout ce niaissage là. J'avoue me sentir un peu mal d'avoir cette pensée, mais pour ma famille je déplacerais des montagnes et jusqu'à la preuve du contraire Nola était une maudite grosse montagne à bouger.

« Alors chou, on se commande poulet, thaï, pizza ? » J'avais volontairement glisser un choix santé dans la liste. Qui sait, peut-être que mon frère s'était découvert un côté super granola depuis ma dernière visite ? J'enleva mes chaussures et sortit mes pantoufles en forme de poney. J'adorais ce qui était un peu enfantin. Je regardais autour de moi, cherchant le moindre indice. Peut-être un portrait qu'Ezechiel ne bougerait pas qui avait été changer de place ? Rien à signalé. « Demain je dois voir Thayer. » J'avais lancer cette phrase en le regardant droit dans les yeux. Thayer était aussi mon ami, d'une certaine façon il était un peu comme mon frère lui aussi. Quoi que... bon, je n'aime pas mes frères comme j'affectionne son ami. « Ce n'est pas ce que tu crois là ! C'est purement amicale. » J'aurais aimée ajouter que je ne couchais pas avec les amis de mon frère, mais ce n'était pas mon genre. Je le pensais, mais je ne le dirais pas. Ce n'était pas moi ça blesser volontairement les gens. Je marcha en direction de la cuisine, la soif commençait à me faire mal à la gorge. « As-tu du thé glacée ? » Je posais la question sans attendre de réponse, j'étais assez grande pour ouvrir le frigo moi-même. En l'ouvrant je constata qu'il n'en avait pas, mais il avait tout le nécessaire pour faire de beaux mélanges alcoolisés. Je releva la tête, un espèce de sourire tordue sur le visage. « Tu me connais bien mon frère ! »

Je me repencha et jeta un coup d'oeil rapide à l'horloge. Je n'aimais pas boire en plein milieu d'un après-midi, je me sentais alcoolique dans ce temps-là et ça m'enlevait tout mon plaisir de savourer un bon verre. « Chouette, bientôt 17h00 ! » Je pris une bouteille d'eau le temps de patientée, bah oui quoi, j'avais tout de même soif à mourir. Je donna un petit coup de hanche pour refermée la porte. « Bon. » Je glissa sur le plancher jusqu'à la table de cuisine et posa mes fesses dessus. Je regarda mon frère, il était beau gosse, pourquoi s'entêtait-il à rester avec une femme qui ne l'aimait même pas assez pour quitter son fiancé ? Je lui souhaitait tellement une femme capable de gérer sa maladie et même si Nola était en médecine ce n'était clairement pas sa priorité de favorisé un environnement sécuritaire pour lui. « Je suis fière de toi, l'hôpital ne ma pas appeler depuis quatre jours ! Un petit record. »

Passer ma soirée avec ma petite sœur. C’est un très bon programme après tout. J’étais censé passer la soirée tout seul alors autant avoir de la compagnie. Je ne sais pas comment va se dérouler la soirée, mais j’espère que l’on ne va pas se disputer. C’est quelque chose qui arrive couramment ces derniers temps. Enfin. Il suffit d’éviter d’aborder les sujets qui fâchent. Voilà à quoi je pense en faisant comprendre à ma sœur qu’elle peut entrer. Contrairement à Jordàn qui lui ne prends même pas la peine de frapper avant d’entrer. Enfin. Je suis tout de même content de voir Luna débarquer. Elle a toujours le sourire aux lèvres. C’est quelque chose que j’admire chez ma petite sœur, quoiqu’il arrive elle aura toujours le sourire aux lèvres. Elle vient m’embrasser et comme toujours prends ses aises dans mon appartement. De toute façon Luna et Jordàn sont au courant, ils sont chez eux ici. C’est mon appartement certes, mais si jamais ils ont besoin ils peuvent venir vivre ici. Il y aura toujours de la place pour eux. Je regarde Luna enfiler ses pantoufles et lève les yeux au ciel. « Dire que je garde ça chez moi uniquement pour toi. » J’espère que Nola ne tombera jamais là-dessus. Ca peut être un motif de rupture de trouver ça. Enfin. Une fois bien à l’aise, Luna commence déjà à me demander ce que l’on va bien pouvoir manger. Elle me fait rire. On dit toujours que c’est moi le ventre sur patte dans la famille, mais elle pense souvent à la bouffe quand même. Le choix qu’elle me propose me donne à réflexion quand même. Après deux petites minutes je finis par lui dire « Pizza. » Un petit sourire se dessine sur mes lèvres. « J’ai envie d’une bonne pizza avec pleins de trucs dessus. » Oui ce serait vraiment parfait.

Je suis Luna dans la cuisine et m’arrête d’un seul coup lorsqu’elle m’apprend qu’elle va voir Thayer demain. Je me fiche totalement que ma petite sœur voit mon meilleur ami, elle le connaît depuis toujours après tout. Ce qui me dérange c’est que j’ai peur qu’elle finisse par tout lui dire. Je fais confiance à Luna, mais on ne sait jamais. Ou j’ai peur que Thayer pose trop de questions. Non je ne veux pas qu’elle le voit. Ca fait déjà une semaine que je l’évite. Je lui parle un peu par téléphone, mais lorsqu’il veut que l’on se voie, je prétexte toujours un truc. Je me sens vraiment nerveux à l’évocation de mon meilleur ami. « Tu lui diras rien, hein ?! … Il va te parler de Nola c’est obligé. Elle a rompu avec lui. » Je me sens tellement mal pour Thayer. Il est mon meilleur ami, je devrais être là pour lui, pour le soutenir et non… Je couche avec la femme qu’il aime dans son dos et le pire c’est qu’elle attend un enfant de moi… Non. Il ne faut pas que je pense à ça. Pas maintenant. Sinon Luna va avoir des doutes et elle va me questionner. Je ne veux pas pourrir la soirée ou tout du moins pas tout de suite. Parce que je sais que je finirais par lui dire. Mais pas maintenant. J’offre un petit sourire à Luna pour lui expliquer que tout va bien et finis par dire : « Et puis dit lui que je suis occupé aussi. On ce n’est pas vu ce soir. » Je vois bien qu’elle n’aime pas tout cela et je soupire quelque peu. « Je sais… C’est nul et je suis horrible. Juste couvre moi d’accord ? » lui dis-je doucement. Il faut que l’on change de sujet et vite.

Finalement ma petite sœur trouve tout ce que j’avais prévu pour elle dans le frigo et me remercie. Je lui souris. « Je te connais par cœur Luna. » Je la regarde prendre une bouteille d’eau et s’asseoir en face de moi sur la table de la cuisine. Je prends appui sur le comptoir et croise mes bras sur ma poitrine. La remarque de Luna me fait sourire. « Je t’ai promis que je ferais attention. » Bon en même temps j’ai passé ses quatre derniers jours enfermer chez moi à dessiner alors il ne pouvait rien m’arriver après tout non. « Luna… Si je te dis un truc, tu me promets de ne pas t’énerver. » Je ne voulais pas en parler tout de suite, mais je ne peux plus garder tout cela pour moi. Il faut que je dise à quelqu’un que Nola est enceinte et je ne peux en parler qu’avec ma sœur. Elle est la seule en qui j’ai entièrement confiance. « C’est a propos de Nola. Et de… Enfin de notre relation. » Je sais que je suis juste en train de gagner du temps mais je ne veux pas que l’on s’énerve tous les deux. « Elle est enceinte… »

Quelque chose se réveilla en moi, comme une espèce de bête sombre. Je mettais toujours cet aspect noir de ma personnalité dans une cage, je ne la laissais pas explorée le monde. Je craignais de n'avoir aucun contrôle sur mon Gollum. Mais au moment où il prononça les mots Nola, Thayer et rupture j'ai compris. Je n'étais pas stupide tout de même. Je dévisagea mon frère, lui promettant de ne pas en parler. J'adorais Thayer et je ne voulais pas être la messagère. C'est connu c'est le messager qui reçoit les foudres et jamais je ne serais celle qui lui dirait tout bonnement que son meilleur pote s'envoie en l'air sa fiancée. Tout en prenant le livret de livraison en le fouillant, cherchant une pizza avec toutes sortes de choses dessus - pour lui, moi j'étais standard, pepporonnie-fromage - mon frère vint s'installé en face de moi. À voir son air sombre il avait quelque chose de pas cool à m'annoncer. Les mots semblaient sortir avant sa bouche, il m'expliqua qu'il avait quelque chose à me dire concernant sa relation avec Nola. Au moment où je prenais une gorgée d'eau il me lança tout bonnement qu'elle était enceinte. Je cracha tout le liquide que ma bouche contenait. « Excuse-moi, je n'ai pas bien compris ? »

Gollum secouait la cage de toute ses forces. Il voulait venir voir ce qui se passait à l'extérieur, je le sentais hurler de rage, chercher par tout les moyens possibles de sortir de sa prison. Je pinça mes lèvres, j'avais très bien compris ce qu'il me disait. C'était horrible, comment avait-il pu faire ça à son meilleur ami ? Comment avait-il osé lui faire ça ? « Je ne peux pas croire que tu couchais avec sans protection. Vous êtes tellement irresponsables ! » Je me leva brusquement, la chaise tomba au sol. « Tu réalise le merdier dans lequel t'es ?! Essaie d'expliquer à Thayer que le fils de son ex t'appelent papa ! Il va savoir calculé, c'est pas un crétin bon sang ! » J'aimais mon frère, inconditionnellement, mais l'estime que je lui portais venais de descendre d'un coup. « Tu me déçois. » Je me pencha et ramassa la chaise tomber au sol. L'ambiance venait de tomber. L'annonce de la nouvelle provoqua chez moi un tsunami d'émotion. « T'avoir comme ami, décidemment... on à pas besoin d'ennemi hein ! Normalement Ezechiel tu ne tombe pas amoureux de la femme de ton ami ! Au pire, tu l'as connue avant de le savoir, elle te voyait en secret ! T'aurais du savoir c'était quel genre de femme. Elle ne ta pas dit qu'elle était fiancée, et sa bague HEIN ?! Elle la mettait dans ses poches pour pas que ta vois jusqu'à ce que Thayer te la présente ?! Comment est-ce que tu peux aimer ce genre de femme ?! BON SANG ! C'est pas l'exemple que t'as autour de toi ! T'es juste trop... merde ! Ezechiel, ce n'est pas une bonne fille, vraiment pas ! »

Je me laissa retomber sur la chaise, j'avais les larmes aux yeux. J'aimais tellement Ezechiel, je ne voulais pas qu'il passe sa vie avec une femme manipulatrice comme elle. À mes yeux ce n'était rien que ça. Dès le départ elle lui avait mentie, le voyant en secret. J'osais le dire, c'était une conne. Une vraie conne. « T'es trop naïf ! Tu n'es peut-être même pas le père de cet enfant, tu ne le sais même pas ! » Je me releva, m'approchant de lui et entourant son visage de mes mains tremblantes. « Ez', s'il te plaît reprends toi. Parle à Thayer, fait quelque chose, quitte la. Elle ne te mérite pas. » Plus ça va et moins j'appréciais Nola. J'entoura Ezechiel de mes bras. C'était cocasse comme scène, je réagissais aussi fortement que s'il m'avait annoncer souffrir d'un cancer. Quoi qu'entre Nola et un cancer la ligne était mince.

Je savais que je n’aurais pas dû en parler à Luna. Ou tout du moins que je n’aurais pas dû amener le sujet de cette manière. Je savais qu’elle allait mal le prendre ou que tout du moins elle ne pourrait pas s’empêcher de donner son avis. Mais très sincèrement je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part. C’est comme si je venais de lui annoncer que je n’ai pas fait assez attention et que je vais mourir demain. Je crois que je n’ai jamais vu ma petite sœur s’énerver aussi facilement. J’ai à peine terminé ma phrase qu’elle explose. Elle me demande de répéter, pour être sûre d’avoir bien compris, mais je n’ose même pas ouvrir la bouche vu le regard qu’elle est en train de me lancer. Très franchement j’ai peur de la suite. Je sais très bien à quoi elle pense. Que son frère est une horrible personne. Après tout, je ne peux pas lui en vouloir de penser comme cela. Je pense exactement la même chose qu’elle. Je me sens tellement mal. Pour la première fois de ma vie j’ai l’impression d’être au plus prêt de pouvoir ressentir une véritable douleur. J’y pense constamment c’est juste devenu une obsession. J’ai trahi mon meilleur ami et très franchement je me demande ce qui me retient de faire la connerie de ma vie. Enfin. En quelques secondes, je regarde Luna exploser. Elle me hurle presque dessus. Je suis un irresponsable et un idiot pour elle. Elle me demande si j’ai conscience de la situation et cette fois c’est moi qui me retiens d’hurler. Mais je n’ai même pas le temps de parler tellement elle va vite. Entre deux leçons de moral je l’entends me dire que je la déçois. Je ne ressens pas la douleur, mais je connais la porter des mots et ceux qu’elle prononce sont incroyablement durs. Voilà qu’elle en vient à renverser sa chaise. Elle me ferait presque peur. Mais petit à petit Luna se calme et elle vient me prendre dans ses bras en me suppliant presque de quitter Nola. Je n’aime pas la façon qu’elle a de parler de la femme que j’aime et cette fois je ne me retiens plus. Pour la première fois de ma vie – je crois – je repousse Luna et plonge mon regard dans le sien. « Je t’interdit de parler d’elle comme ça Luna ! » Elle est plus mature que moi sur certaine situation, mais je reste tout de même son grand frère et il ne faut pas qu’elle l’oublie.

Elle m’a tellement énervé que je préfère m’éloigner d’elle. J’ai l’impression de manquer d’air. Encore une fois je ne ressens pas la douleur lié, mais j’ai comme l’impression que respirer est devenue difficile. Ma sœur viens de me mettre face à mes responsabilité et à la conséquence de mes actes et voilà que je fais une crise d’angoisse. Je prends appui sur le comptoir de la cuisine et cherche de l’air tout en soupirant. Il me faut quelques minutes pour me calmer et au final je reste comme cela. Je ne tourne pas totalement le dos à Luna, mais je n’ose pas la regarder non plus. « Je le savais Luna… Je le sais depuis le début qu’elle avait quelqu’un dans sa vie. » Nola ne m’as jamais rien caché. Elle m’avait parlé de son petit ami, mais voilà… Il y a certaine chose qu’on ne contrôle pas. Je suis tombé amoureux d’elle sans comprendre le pourquoi du comment. « Mais elle a fait attention à moi. Elle n’a pas pitié de ma maladie, je ne suis pas un cas de science bizarre pour elle. Elle me comprend et elle aussi elle me force à faire attention à moi. Jamais une femme a fait attention à moi comme ça… » C’est bien pour cela que j’ai craqué pour elle au final. Parce qu’elle n’as pas fait de la maladie quelque chose de grave. Bien au contraire. « Je sais que je te déçois et je peux t’assurer que je me déteste, mais il y a des choses que l’on ne décide pas. Je ne savais pas que c’était Thayer l’homme qui partageait sa vie. Comment j’aurais pu le savoir. Quand il me l’a présenté, j’étais déjà raide dingue d’elle… »

Je sens le regard de Luna sur moi et finis par me tourner. Je vois bien que je la déçois plus que tout. C’est dur tout de même de voir cela dans les yeux de ma propre sœur. « J’ai essayé d’arrêter, mais je l’aime… » Je me sens triste. Je préfère me laisser glisser sur le sol. Je pose mes coudes sur mes genoux et mon visage entre mes mains. « Je suis en train de détruire la vie de mon meilleur ami pour une femme et le pire c’est que quand je suis avec elle je me sens même pas coupable… Je suis heureux avec elle Luna, je sais pas comment t’expliquer mieux que ça. Je sais plus quoi faire… Elle est enceinte tu te rends compte… J’ai fait un enfant à la femme de mon meilleur ami… J’en peux plus. J’en ai marre Luna. Je suis perdu. Je les aime tous les deux. Il est comme mon petit frère et elle est la femme que j’ai longtemps cherchée. » Je soupire et relève les yeux pour croiser le regard de ma petite sœur. « Je veux pas être papa… Je peux pas être père alors que je passe ma vie à l’hôpital. Je pourrais faire mal à mon bébé sans même le savoir. Je veux pas de ça. Enfin je sais pas… » Je suis a bout. Vraiment. Je suis simplement sur le point de craquer. « Si je t’en ai parlé c’est parce que je voulais que tu m’aide Luna. Pas que tu me dises que je te déçois. Je suis déjà au courant de ça. »

Je n'en avais pas besoin de plus pour donner un coup de pied a Gollum. J'avais explosée, ce n'était pas moi. Ce n'était pas la Luna que j'ai toujours été. Gollum était une bien mauvaise personne, vicieuse qui blesse les gens avec sa langue tranchante. Je suis douce, je suis compréhensive. Je voyais la colère de mon frère, elle me foudroya sur place. Jamais il n'avait posé un regard aussi colérique sur moi. Je recula doucement et me laissa retomber sur la chaise, je le voyais se lever et chercher son air. Je leva les bras doucement, pour m'assurer qu'il aille bien. Peut-être fait-il une crise cardiaque sans s'en rendre compte ? Lorsqu'il commença son discours, en gesticulant mon coeur se brisa en morceau. Je continuais de pensée que cette femme avait ce petit quelque chose d'horrible, ce petit quelque chose qu'on devait fuir à toute jambe, ce petit chose qui conduirait mon frère à la morgue. J'écouta les mots d'Ezechiel avec une nouvelle oreille. Il m'expliqua ses émotions, comment il se sentait face à cette paternité non désiré. Je le comprenais parfaitement, comment pouvait-il s'occuper d'un enfant s'il n'arrivait pas à prendre soin de lui-même ?  Une vague de culpabilité m'envahis, je n'arrivais pas à croire que j'avais dis autant de conneries en si peu de temps. Même si je continuais de pensée mes mots en lien avec Nola, mon frère ne m'avait pas déçu. Je l'aimais donc, il ne pouvait pas me décevoir, il était mon héros. Ezechiel était simplement tombé amoureux...  Je me releva rapidement lorsqu'il me demanda mon aide et me blottit contre son torse. « Je suis là pour toi Ez. »

Je recula un peu, lui prenant une main dans la mienne. J'ignorais ce que j'allais faire pour lui, mais je savais que je devais faire quelque chose. Je laissa tomber mon air cripsée pour lui faire un sourire remplis de compassion. « Ce n'est pas facile l'amour. » J'entraîna mon frère vers le salon, nous serons plus confortable assis sur le canapé que dans sa cuisine. Je me laissa lourdement tomber sur le canapé, j'aimais trop l'effet de rebondissement que cela faisait, même en colère je continuais de le faire.  Je posa mes yeux bruns sur lui, lorsqu'on le regardait, maintenant que je savais toute son histoire, je me suis trouvée aveugle de ne pas avoir compris plutôt. Il est amoureux de cette femme, ça le tue à petite feu. Il est sadomasochite ! C'est aussi simple, un rictus se pointa sur mes lèvers en y pensant. « Tu as un penchant sadomaso choux hein ? » J'approcha mes genoux de mon torse et appuya mon menton. « Qu'est-ce que Nola veut faire du bébé ? Vous voulez en faire quoi ? »  Je détestais ma façon de parler du bébé que son amoureuse portait. Je parlais de cet être humain comme d'une chose inexistante, pourtant il avait un coeur, une âme et des émotions. Je craignais qu'ils veulent avorter ce bébé... L'avortement était un mot poli* pour dire tuer son enfant.

« Je pense que tu devrais le dire à Thay. Il est ton meilleur ami, il est un membre de la famille, il serait... oui fâché au début, mais il finira avec le temps par te pardonner ? » Je me tus, cherchant les bons mots à utilisés pour ma prochaine phrase. Je savais que j'avais un peu merder tout à l'heure en insultant à tour de bras sa pitoune*, je devais tout de même me rachetée. « Si Nola est la femme de ta vie, forcément elle n'était pas la femme de la sienne. Il trouvera le bonheur ailleurs. Lorsque ça sera fait il finira par te pardonner. » Probablement que jamais je n'arriverais à accepter cette femme, j'aurais toujours la crainte qu'elle le manipule sans fin, mais je devais soutenir mon frère, je devais être solide pour lui. Quand il aura besoin de moi, car forcément cette fille en aura marre de lui un jour ou l'autre, je serais là pour lui. Près de moi se tenait un téléphone, il était maintenant 17h00, j'avais le droit maintenant de manger pleins de cochonneries, boire de l'alcool et des boissons gazeuses et si l'envie m'y prends de coucher avec un inconnu. Bon non, la dernière option me répugnait au plus haut point, mais si je voulais je pourrais ! Je composa le numéro de la pizzeria pour prendre la commande. « Oui bonjour ? Cela serait pour une livraison. Une pizza grand format, moitié fromage et l'autre moitié pleins de trucs pas bons. »

*Cette opinion ne reflète pas celle de l'auteur de ce texte.
*Pitoune en Québecois veut dire fille, mais de façon négative. Une fille un peu superficielle.

Habituellement je déteste parler de moi. Je ne parle jamais de mes sentiments. C’est vraiment quelque chose que je ne supporte pas. L’attention est déjà trop souvent porter sur moi à cause de ma maladie alors oui je n’aime vraiment pas cela. Je voulais juste passer une bonne soirée avec ma petite sœur, mais au final, je crois que j’avais vraiment besoin de parler avec elle. Il se passe tellement de chose dans ma vie ces derniers temps. J’ai l’impression que je pourrais exploser en quelques secondes seulement. Le moindre truc de travers me contrarie. Je me fais mal parce que je pense tellement à Nola et à notre situation que je ne fais plus du tout attention à ce que je fais. Alors ce soir je craque complètement, je finis par lâcher tout ce que j’ai sur le cœur. Je ne pensais pas que j’en avais autant besoin. Cela fait incroyablement du bien. Enfin. Oui et non. Parler de Nola me fait un mal de chien. Elle me manque. J’adore passer du temps avec ma petite sœur, mais je dois avouer que ce soir j’aurais bien aimé avoir la femme que j’aime dans mes bras. Je voudrais que tout soit normal. Que tout soit simple pour nous deux. Mais ce n’est pas le cas et pour la première fois je fais comprendre à ma sœur que je suis réellement amoureux de Nola. Alors qu’elle me criait dessus il y a encore quelques minutes, Luna finis par s’approcher de moi et me prends dans ses bras. Je la serre doucement contre moi. « Merci… » Je ne sais pas quoi dire de plus à part cela. Tout simplement. Finalement ma petite sœur me prend par la main et m’entraîne dans le salon. On prend place dans le canapé et tel un petit garçon je viens me blottir contre elle. Je me sens incroyablement faible. Comme si tout le monde c’était écrouler d’un seul coup.

La remarque de Luna me fait doucement sourire. L’amour c’est difficile. Je crois que le mot est faible pour être franc. Je n’avais jamais connu cela de cette manière. J’ai connu des amourettes comme tous les jeunes, mais jamais encore je n’ai aimé une femme comme je peux aimer Nola. C’est un amour qui détruit tout sur son passage. Je serais vraiment capable de tout et n’importe quoi pour elle et pourtant je me sens comme dans une impasse. Je ne peux plus faire demi-tour, mais ce qui me fait peur c’est l’avenir. L’avenir de mon amitié avec Thayer ou de ma relation avec Nola. Je suis clairement perdu et j’ai l’impression que Luna commence à le comprendre. Lorsqu’elle me parle de mes penchants je fronce les sourcils et me tourne vivement vers elle. « Ca va pas non ! » Bon… En même temps, elle n’as pas totalement tort. Cette histoire me fait souffrir et pourtant je continue à rester auprès de Nola. C’est ça l’amour alors ? C’est avoir mal à vouloir en crever ? Enfin mal… Je crois que c’est ça avoir mal. Je n’en sais trop rien. « Je crois que pour la première fois de ma vie je comprends un peu mieux ce que c’est d’avoir mal. » Finalement Luna me demande ce que l’on compte faire avec notre bébé. Notre bébé. Rien que de penser à cela me fait frissonner de la tête aux pieds. Je ne sais pas et c’est bien ça le pire. « Je… Je ne sais pas. » Je sens le regard de ma sœur sur moi et soupire. « Quand elle me l’as annoncé j’ai paniqué. J’ai dit n’importe quoi, des trucs méchants et… Elle est partie. Depuis elle me parle plus. Je sais que je devrais aller la voir, mais je n’ose pas. J’ai peur de la perdre ou de faire une connerie. » J’ai eu une réaction d’abrutit et je m’en veux quelque peu. « J’ai été con… »

Ma sœur finis par m’encourager à tout dire à Thayer. Je crois que la crise d’angoisse fait son retour. Je me concentre sur un point devant moi et essaye de contrôler ma respiration avant de me tourner vers Luna. « Je ne peux pas… Il va me détester. Il va vouloir me tuer. Je ne peux pas faire ça. » Je commence à flipper. Rien que d’imaginer la réaction du jeune homme. Il ne voudra plus jamais me parler. Je vais le perdre à jamais et je vais lui détruire sa plus belle histoire d’amour. « Je sais que c’est débile, mais je veux pas le perdre malgré tout le mal que je lui ai déjà fait. » Je soupire quelque peu. « Je suis le pire des amis qui puissent exister. » Luna finit par prendre le téléphone pour appeler la pizzeria et je repense à notre discussion. C’est juste l’horreur. Un instant, je regarde l’une de mes cicatrices. « Tu crois que je devrais la plaquer ? Lui demander d’avorter, la sortir de ma vie. Partir ? » Je soupire à nouveau. « Je devrais quitter la ville… »

Je me sentais triste pour Ezechiel. Au fond il n'avait pas voulu tombé amoureux de cette femme. Il n'avait pas demandé non plus qu'elle soit la fiancée de son meilleur ami. J'avais aussi de la peine pour Thayer qui était tombé amoureux de la mauvaise femme. J'écoutais mon frère me dire qu'il ne savait pas quoi dire à Nola, devait-il lui demandé l'avortement ? Ou pire, quitter la ville ? Je secoua la tête à cette phrase. « Fuir ne sera jamais une solution. » Mon esprit tournait rapidement, j'aimerais tant lui offrir une solution sur un plateau d'argent. C'était mon truc, offrir des réponses aux gens. À cet instant précis, même si je savais que je ne pouvais rien contre ça, je me sentais inutile. Mon frère était dans une situation délicate et je ne pouvais rien faire pour l'aider à s'en sortir. « Comme je t'ai déjà dit, l'option la plus normale serait de le dire à Thayer. » Je me répétais, c'était la seule chose à faire je crois bien. Je baissa les yeux, honteuse. Sans doute le savait-il lui même qu'il devait le faire. Je me pinça les lèvres. « Cette situation, aussi triste soit-elle est là et quoi que tu fasse elle ne changera pas. Le mieux que tu puisse faire c'est d'assumer jusqu'au bout. » Puis un doute s'installa dans mon esprit. « C'est bien toi le père du bébé que porte Nola ? » Au fond de moi j'espérais que oui, autrement cela signifirait qu'elle aurait continuer d'avoir des relations sexuelles avec Thayer, tout en continuant de voir mon frère. Cette perspective, même si elle était logique, me semblait monstrueuse.

Mon frère avait-il les capacités à être père ? Je ne croyais pas. Il n'était pas apte à prendre soin d'un enfant, vue sa maladie il ne le pouvait pas. Il ne pouvait pas aider un enfant à s'épanouïr comme il faut. Ezechiel faisait encore trop d'erreur de débutant. Ce n'était pas très grave si mon frère se brûlait sur un rond de poèle, il n'aurait pas mal. Il devrait oui aller à l'hôpital, mais il ne souffrirait pas. Si par le plus horrible des hasards il oubliait d'éteindre le four et que le petit se blessait il ne pourrait se le pardonner. Nola avait une carrière médicale, elle ne pourrait pas prendre soin de du bébé à 100%. Tous les médecins n'arrivaient pas à jongler entre la famille et l'hôpital. Cette femme, même si je la connaissais que par les paroles de mon frère, semblait vivre aussi une relation amoureuse avec l'établissement médicale. « Je crois que vous devriez mettre l'enfant en adoption. C'est sans doute la meilleure solution pour vous, pour lui. Surtout pour lui. » Je me mettais à la place de l'enfant lorsqu'il poserait des questions sur sa conception, sur l'amour qu'avait ses parents l'un pour l'autre. Il vivrait toute sa vie avec le fardeau d'avoir été le résultat d'une relation extra conjugale. C'était préférable qu'il soit dans une famille normale, qu'il l'aimerait et qui pourrait prendre soin de lui.

Si seulement ils avaient fait plus attention, si seulement ils n'avaient pas été sans cesse dans l'idée de vivre une passion dans le secret. Ils auraient du être honnête dès le début. « J'aimerais comprendre pourquoi dès le départ elle n'à pas quitter Thayer ? Si elle t'aimait, si elle savait que te voir devait être un secret... Elle aurait du. » Ezechiel au fond n'avait-il pas été une victime dans cette situation ?

Moi qui ne voulais pas pourrir la soirée avec mes histoires de cœur je crois que c’est un peu mal parti. Mais je crois que j’avais vraiment besoin de cela. Luna est toujours là pour moi et je me dis qu’une fois que la conversation sera terminée, il faudra que je l’interroge quelque peu sur sa vie. Parce que parfois j’ai l’impression que Luna ne vit que pour nous en ce moment et je ne voudrais pas qu’elle passe à côté de sa vie. C’est tout de même mon rôle de grand frère de prendre soin d’elle. Enfin. Pour le moment, il faut que l’on termine notre conversation. Et autant dire que ma sœur a son propre avis là-dessus. Elle me dit que fuir ne sera jamais une solution, mais pour la première fois depuis un petit moment j’ai envie de la contredire. Si je pouvais partir d’ici sans me retourner, je crois que je le ferais. Vraiment. Parce que j’ai fait trop de mal autour de moi depuis années, mais je sais que je ne pourrais pas partir aussi facilement. J’ai ma famille ici et je ne le ferais pas subir cela. Pourtant j’y pense de plus en plus souvent. « Pourtant partir faciliterait les choses… » dis-je alors tout doucement. Une nouvelle fois, Luna me fait comprendre que je devrais aller en parler à Thayer une bonne fois pour toute. Je sais que je devrais le faire, mais j’ai tellement la trouille. Rien n’allait plus entre lui et Nola depuis quelques temps déjà. Il ne m’en avait pas parlé, mais Nola me l’as fait savoir plus d’une fois et Thayer a finis par en parler lui aussi il y a peu. Ils avaient des soucis de couple, mais Thayer pensait que ça allait s’arranger. Sauf que je suis arrivé dans la vie de Nola. Je suis celui qui a tout gâché dans la vie de mon meilleur ami. Je préfère même ne pas répondre à Luna. Je ne veux pas voir Thayer. Pas pour le moment, je ne me sens absolument pas prêt pour cela. Je pensais qu’on allait enfin pouvoir changer de sujet, mais Luna finis par me poser une question qui me mettrait presque en colère. Je n’aime pas qu’elle doute de cette façon. « C’est quoi cette question Luna ? » Je me redresse quelque peu et m’éloigne de la jeune femme. Il ne faut pas que je m’énerve. « Nola et Thayer n’ont pas couché ensemble depuis un moment si c’est ce que tu veux savoir. Alors oui, ce bébé est le mien. Je suis le connard qui couche avec une femme fiancée sans même faire attention. » Je m’emballe sans le vouloir et quand je croise le regard surpris de Luna je comprends que je n’aurais pas dû hausser le ton de cette manière. « Désolé Luna… Désolé. »

Finalement ma petite sœur me dit que l’on devrait poursuivre cette grossesse et finalement donner le bébé à l’adoption. Je crois que cette idée est la plus stupide que j’ai pu entendre ces derniers jours. Je sais que c’est une solution comme une autre, que je devrais sans aucun doute l’écouter, mais je sais aussi que je ne pourrais pas faire cela. « Tu sous entends que je ne pourrais jamais devenir un bon père ? » Peut être qu’elle a raison dans le fond, mais alors quoi ? Je ne pourrais jamais être père à cause d’une stupide maladie ? Pourtant j’ai toujours rêvé de former ma propre famille. Je voudrais vraiment avoir une famille à moi. Des enfants qui m’appelleraient Papa et une femme qui m’aime plus que tout. « Si Nola donne naissance à cet enfant, je ne l’abandonnerais pas. Je ne pourrais jamais faire ça à un enfant. A mon enfant. » Je me dis qu’un bébé pourrait peut être même me servir de déclic après tout. Enfin je n’en sais rien, mais je ne pense pas que je serais capable d’abandonner mon enfant. « Je pourrais pas faire ça. » Pourquoi faire quelque chose comme cela ? Je sais que l’on n’avait pas réfléchis avec Nola, mais il faut que l’on assume nos erreurs désormais. Au plus profond de moi même, je me dis que l’on pourrait enfin être heureux ensemble. Juste Nola et moi. En amoureux.

Luna m’interroge encore un peu sur ma relation avec Nola et me demande pourquoi cette dernière n’as pas quitté Thayer dès que notre pseudo relation à commencer. « C’était grisant Luna… De ce voir en secret comme ça. Je sais que ça paraît idiot, mais c’était comme ça. » On a agis comme deux enfants avec Nola et désormais on doit payer les pots cassés. « Elle ne voulait pas faire de mal à Thayer. On pensait que c’était juste passager, mais ça ne l’était pas. » Je soupire de nouveau et me recroqueville dans le canapé comme un enfant. « On c’est laisser dépasser par les évènements. C’est tout… »

Mon petit Gollum en moi cherchait à hurler des répliques désagréables. Mon frère était carrément outré que je lui propose l'adoption, mais à peine deux minutes auparavant il parlait d'avortement et de fuite ? Je croisa mes bras sous ma poitrine en prenant un air surpris. Mon frère pris cela comme si j'étais offusquée qu'il ai levé la voix sur moi. Si seulement il savait qu'en réalité je lui en voulais de tout dramatisée. Je donnerais absolument tout ce que je possède pour avoir une vie amoureuse, des enfants. J'ai vingt-cinq ans, mes copines du lycée sont presque toutes parties vivre ailleurs, elles sont mariés, ont des familles. Moi je suis restée à Square Town pour prendre soin de mes frères. Peut-être qu'en réalité j'éprouvais un petit instant de jalousie à le voir lui fonder sa propre famille, alors que moi je m'étais privée toute ma vie. « Est-ce que tu crois que... » Ma phrase fût couper par la sonnette. « Pizza ! » m'exclamais-je en me dirigeant vers la porte. En ouvrant la porte j'installa sur mon visage un beau sourire, paya la pizza et l'apporta jusqu'à la table de cuisine. « Miam, ça va être délicieux. »

La salive me monta à la bouche. Je n'étais pas de cette catégorie féminine qui s'affame avec deux bouts de laitues avec un cornichon. J'étais plus de celle qui s'empiffrait comme un porc, je ne devais donc pas étonné mon frère en prenant une énorme pointe. Je rigola à l'idée que sa petite Nola devait très certainement faire partie de la première catégorie d'anorexique. « J'adore la pizza et le fromage. J'adore absolument tout ce qui se trouve sous nos yeux. » Je tira une chaise en prenant une bouchée de ma pizza. J'essayais de chasser de mon esprit la tourmente qui m'envahissait. Je devais me rendre à l'évidence, mon horloge biologique commençait à faire tic-tac et malgré mon jeune âge je sentais l'heure avancer trop rapidement. Lorsque j'aurais trente ans il sera beaucoup trop tard, c'était maintenant où jamais. Combien de temps devrais-je attendre l'homme de ma vie ? L'idée farfelue de suivre un traitement d'insimination artificielle me séduisa. « Ezechiel ? » Je leva les yeux vers lui, je pris une légère pause. « Ton bébé, tu sais qu'il pourrait être comme toi ? »

J'imagine que cette option il l'avait déjà envisager. Probablement qu'elle aussi. Je ne voulais pas qu'un autre membre de ma famille soit atteint par cette maladie, cette maladie qui pourrissait la vie des autres aussi. Ezechiel se tenait devant moi, tenant une pointe de pizza entre les mains. je n'avais pas encore pris une bouchée de ma pointe, elle était trop chaude. Je voyais de la boucane s'évaporée du fromage. « C'est chaud. » J'avais honte de moi. C'était plus fort que moi de prendre soin de lui. Mon Gollum en moi me hurlait de prendre mes distances si je voulais vivre. Heureusement mon coeur était plus intelligent, il me disait que je devais absolument restée. Nola ne serait jamais capable de prendre soin de lui, surtout si leur enfant avait la même maladie.

A force de parler de mes soucis, je prends conscience que beaucoup de choses vont changer dans ma vie d’ici peu. Si on continue comme cela, je vais devenir papa. Je me suis toujours dit qu’un jour j’aurais ma propre famille. Je n’avais jamais réellement pensé à ma maladie et à ses conséquences. Je pensais pouvoir construire une famille, moi aussi. Mais… Plus j’y pense, plus j’ai l’impression que cela est totalement impossible. Mais d’un autre côté, je me dis qu’un enfant, une vie de couple stable, pourrait m’aider à me responsabiliser. Après tout… Si je ne fais pas attention à moi c’est parce que j’ai bien trop de souci en tête ces derniers temps et parce que j’ai toujours été une tête brûlée. Mais si quelqu’un commence à dépendre de moi, je vais m’arrêter. Je le sais. Je ne suis pas dingue non plus. Je ne ressens pas la douleur, je n’ai pas peur de la mort ou d’une blessure, mais je ne suis pas totalement dingue contrairement à ce que beaucoup de mes proches doivent penser. Enfin. Je voudrais arrêter un peu mes réflexions et on dirait que le livreur à entendu mes prières puisque l’on sonne à la porte à cet instant précis. Luna se précipite pour aller ouvrir tandis que je me lève du canapé pour aller préparer un semblant de table. Je sors des assiettes et des verres et aussi une bouteille fraîche du frigo. Je me dis que cela va sans aucun doute nous permettre de changer de sujet. J’espère en tout cas.

On s’installe à table et le silence s’installe quelque peu entre nous. Je n’aime pas cela, mais je préfère me concentrer sur la pizza. Pizza qui a l’air très appétissante, je dois le dire. Je redescends rapidement sur terre lorsque ma sœur m’appelle et me demande si je suis conscient que mon bébé pourrait avoir la même maladie que moi. Bien sûr que j’en suis conscient. C’est une maladie génétique, mais une maladie très rare, alors… Peut être qu’il aura de la chance. Je n’en sais rien. « Je sais Luna… Mais c’est une maladie rare tu sais, alors… » Mais si mon bébé avait la même maladie ? Je ne voudrais pas que quelqu’un vive la même chose que moi. Je ne supporterais pas que mon enfant vive cet enfer. « Je devrais en parler à Nola, elle doit en savoir plus… Je ne veux pas que mon enfant vive cet enfer… » Je baisse un peu la tête et soupire. Il faut sérieusement que l’on parle d’autre chose.

Je prends une part de pizza et la pose dans mon assiette. J’allais la mettre dans ma bouche mais Luna m’arrête en me disant que c’est chaud. Oh. J’avais oublié. J’oublie toujours. Pourquoi j’oublie ? Parce que je ne sais même pas ce que ce foutu mot veut dire. C’est quoi chaud ? Ca fait quoi ? On ressent quoi ? J’ai envie de laisser ma colère exploser, mais je me retiens. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres pour rassurer Luna. « Je sais… » Je soupire un peu et pose la part dans mon assiette. Finalement mon regard se pose sur ma petite sœur. Elle à tout de même l’air assez fatiguée. Je n’aime pas la voir comme cela. Elle c’est toujours occuper de moi et il serait peut être temps que je lui rende la pareil. Ne serait-ce qu’un peu. « Et toi ma Luna… Comment tu va ? » Je la vois déjà abréger ma question et ajoute alors rapidement : « Je veux dire… Comment tu va vraiment ! »