Cette après midi là, j'étais en train de bosser sur un shooting, j'avais les yeux explosés, un mal de tête affreux, quand on agent m'appela. Je soupirais un instant avant de décrocher, prenant du recul avec mon bureau et mon ordinateur. Je me frottais les yeux en répondant avec un peu de distance «Ouep Stu' !». Stuart était mon agent depuis 4 ans, depuis que j'avais décidé de me lancer dans la photo. C'était un mec bien, il me trouvait très souvent de très bons plans, mais y'a des fois où il prenait la tête. Malgré tout, c'était un très bon agent et il me défendait comme il se doit.
- J't'ai trouvé un plan pour un magazine. Je sais que t'aimes pas ça mais c'est super bien payé.
- Tell me more !
- Dîner demain avec la patronne du mag, faut faire une couv pour son semestriel féminin.
- Ok. Où ? Quand ? Comment ?
- Demain au NY Palace.
- Noté.
- Viens pas seul, y'aura Violet !
Il raccrocha illico, j'avais beau parler, c'était dans le vide. «Stu ? Bordel il va me tuer ce gars !!»

Je soupirais une nouvelle fois, sauvegardais mon travail et éteignais mon ordinateur. Ça fusait dans ma tête. Y aller, ne pas y aller. C'était bientôt les 5 ans de Lohan et je voulais lui faire un gros cadeau, c'était sans doute le moment d'accepter un plan bien payé, même si elle était là, cette folle. Une idée me vint en tête, en repensant à Ebba. Si je voulais faire enrager mon ex femme, il fallait que j'aille à ce dîner avec Ebba. Je décrochais alors mon téléphone tout en sortant du studio, montant sur ma moto. Elle ne décrochait pas et je me résignais à lui laisser un message, espérant qu'elle me rappelle rapidement. «Ebba c'est Arthur, j'espère que tu vas bien. J'ai un dîner pro demain soir à New York, y'aura mon ex femme, j'ai pensé que tu pourrais venir avec moi... Si ça te dis, rappelle moi rapidement, que je puisse prendre les billets d'avion ! A bientot j'espère ! Je t'embrasse.»

Je rentrais chez moi et espérais recevoir un coup de fil d'Ebba rapidement. Quoi qu'il arrive, je réservais les billets d'avion, au pire, j'irai avec Capu. A peu près une heure plus tard, je recevais l'appel d'Ebba qui acceptait de venir avec moi. Je sentais bien les crises de fou rire de notre côté, et les crises d'hystérie du côté de Violet. j'en profitais pour dire à Ebba que pour la remercier, je lui offrirai une belle robe qu'on irait choisir ensemble dans les rues de NY. Je savais bien que les femmes aimaient ça. Je lui donnais rdv à l'aéroport le lendemain matin.

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J'étais un peu en avance, juste le temps de nous acheter 2 cafés, le point de rdv n'était pas vraiment précis, si ce n'est devant la porte d'embarquement. J'espérais qu'elle viendrait... Mon prénom me sortit de mes pensées. Je me retournais et découvrais Ebba, toute jolie. Un sourire illumina mon visage. «Hey !» Je lui fis un hug à l'américaine avant de lui dire «j'suis content que t'aies accepté, j'pense qu'on va bien se marrer !!!»

Il n'y avait aucun doute à ce sujet, je courant passait très bien entre Ebba et moi. D'ailleurs, dès qu'elle arriva, le hug que nous échangions était très chaleureux. Elle prit directement le café que j'avais pour elle dans les mains. « Parfait, j'en avait justement envie ! Si tu n'était pas déjà mon faux petit ami je t'épouserai !» J'éclatais de rire franchement, elle était vraiment drôle, fraiche et c'était une fille très agréable. Je pense que ce n'est pas le genre de fille qu'on aime détester, elle est du genre facile à vivre, et pas tellement du genre à se prendre la tête ! La fausse petite amie idéale pour jouer avec Violet !

On arrivait rapidement dans l'avion et on prenait place. J'engageais la conversation «Alors, t'es déjà allées à New York ?» Elle me répondit que non, elle avait l'air toute excitée, comme une enfant qui n'arrive pas à rester en place. Elle me faisait vraiment rire. «Tu vas voir c'est vraiment une ville géniale, c'est vraiment différent de là où on vit !!!».

Pendant tout le trajet, on parlait de tout et de rien, de notre "mission" de ce soir, rapport à mon boulot, à mon ex femme. Dans ce milieu là, rien n'était mal vu, alors je ne donnais pas de "consignes" à Ebba, elle ferai ce que bon lui semblerait, j'étais plutôt ouvert à tout quand c'est pour faire rager l'autre folle !! J'étais tout excité moi aussi. En arrivant on déposait les bagages à l'hôtel, parce que oui, la soirée risquait de finir tard et on ne reprendrait l'avion que le lendemain. J'avais réservé 2 chambres séparées, et une fois devant nos portes respectives (côte à côte), je la laissais disposer de sa suite. C'était la prod qui payait le défraiement, soit avion et hôtel, je n'avais pas lésiné sur les moyens. « On se donne rdv ici à 15h, on ira faire les magasins, ça te va ? Ou plus tôt si tu veux...?».

J'avais pas grand chose à faire dans ma chambre, si ce n'est peut être prendre une douche rapidement pour me changer et m'habiller plutôt décontract, pour faire les magasins...
Je pensais déjà à la soirée qu'on allait passer. Dans un coin de ma tête j'avais toujours ce statut que les femmes me donnaient, un espèce de don juan. J'espérais simplement qu'Ebba n'attendait pas plus de moi, je ne serai sans doute pas en mesure de lui apporter si c'était le cas.

A l'heure convenue, nous nous retrouvions dans le couloir. Elle était pile à l'heure, comme à chaque fois. «C'est parti pour aller te trouver une robe éblouissante ??». Je lui offrais un sourire et lui tendais mon bras pour qu'elle le prenne et qu'on sorte, en tant que joli faux couple que nous étions..!

Ebba avait toujours été ponctuelle. Pas qu'on se soit vus beaucoup depuis qu'on se connaissait , mais le courant était tout de suite bien passé entre nous. Bref, j'aimais les gens ponctuels, je l'étais et l'avais toujours été, c'était un critère assez important pour moi. Bref. Nous voilà tous les deux bras dessus bras dessous, en train de faire une des avenues les plus commerçantes de l'état. Il y avait un monde impressionnant, en même temps on était en plein week end. Mais bon, c'était ça aussi, New York. Ebba était trop mignonne, elle était excitée comme une puce, et moi je la regardais avec un large sourire.

On entrait dans une boutique, celle qu'elle avait choisi. Et heureusement pour moi, elle n'était pas de ce genre de filles à faire cinquante mille boutiques pour trouver une robe. Ebba savait ce qu'elle voulait, et en entrant dans cette boutique, elle trouva LA robe qu'elle avait en tête. Elle lui allait comme un gant. Mon approbation n'était pas obligatoire, mais comment ne pas la lui donner. Elle était de ces filles à qui tout va, toujours. Longue et fine comme ces mannequins que je vois, mais sans l'arrogance. C'était une fille bien, j'en étais persuadé.

On passait alors à la caisse et comme promis, je lui offrais la robe qu'elle venait de choisir. Elle n'était pas excessive bien que très belle et très élégante. On sortait alors du magasin pour aller boire un café en terrasse. C'est sur, ce n'était pas les mêmes terrasses silencieuses que nous avions à Town Square. Mais c'était aussi agréable, bien que différent. L'heure passait très vite quand j'étais en présence d'Ebba, on avait un feeling évident qui faisait que nous étions très complices, un peu comme des frères et soeurs. Mais ce soir, nous allions être de parfaits faux amants. J'avais confiance en Ebba et son potentiel de comédienne.

On rentrait donc à l'hôtel et je me préparais aussi, Un costume gris anthracite très classe avec une chemise assortie à la robe d'Ebba, qu'on avait choisie ensemble dans la même boutique. Le détail qui fait la différence !. En sortant, je retrouvais Ebba, toujours ponctuelle. Je lui offrais un magnifique sourire.

«Tu es parfaite ! Elle va mourir je crois !» Je lâchais un petit rire et lui tendais son bras pour qu'elle le prenne et que nous marchions côte à côte jusqu'à l'extérieur de l'hôtel. J'appelais un taxi et direction le NY Palace. On était à l'heure, et pourtant la moitié des gens étaient déjà là, y compris Violet. Je saluais tout le monde. «Je vous présente Ebba.» Je ne précisais pas qui elle était, Violet voyait déjà rouge. J'avais tellement hâte de pouvoir la faire enrager encore plus. Je plaçais un main dans le dos d'Ebba avant qu'elle ne s'asseye, et lui offrais un magnifique sourire qu'elle me rendit. Je m'assis à ses côtés et lançais un regard taquin à Violet...

Une fois installés à Table, je voyais le regard de Violet se poser sur nous. En réalité, son regard s'était posé sur Ebba dès que nous avions mis les pieds dans la grande salle de restaurant. Je jubilais intérieurement. Une fois assis, Ebba se pencha pour murmurer à mon oreille : «Je crois que je ne vais pas me risquer à aller aux toilettes ce soir, j'aurai trop peur de me retrouver seule dans une pièce avec elle...». Je me retenais de rire mais mon sourire en disait long. J'adorais jouer la comédie, et pour ça, on avait le même goût du jeu Ebba et moi. Du coup, les regards que je lui lançais étaient plus qu'explicites ! Je me penchais à mon tour pour murmurer à son oreille : «T'as raison, elle risquerai de te bouffer !!». Cette fois ci je lâchais un petit rire amusé et complice. C'est clair que pour la complicité, on n'avait pas besoin de jouer tous les deux !

Tout en se glissant de nouveau vers mon oreille, elle me demanda : «Bon alors chef c'est quoi le plan ? Je te laisse l'honneur de choisir !». Je me penchais vers elle alors à mon tour, mon bas toujours posé sur le dossier de sa chaise, puisque nous étions côte à côte, vu le nombre d'invités à cette table. Nous avions le temps de discuter un peu, le temps que les autres invités arrivent. «Je pense que je vais aller moi aux toilettes, elle va me suivre y'a pas de doutes, ensuite on avisera ! Je crois que ce qui pourrait la faire sortir de ses gonds c'est qu'on aille aux toilettes ensemble à un moment donné... là ce sera l'apocalypse pour elle !!!». Mon petit sourire en coin en disait long, je jubilais de lui faire cette comédie, juste pour qu'elle se rende compte à quel point être con, c'est chiant pour les autres !!

Ebba me demanda, juste avant que je me dirige vers les toilettes : «D'ailleurs dis moi, comment ça se fait que vous ayez un souper de boulot ensemble ?» «Elle est journaliste pour le magazine pour lequel je vais faire les photos..» Je haussais les épaules et déposais un baiser sur le front d'Ebba avant de me lever pour me diriger vers les toilettes. Comme prévu, une fois arrivé dans le hall mixte des toilettes, Violet entra en trombe.

-Tu te fous de ma gueule ?
-Quoi ? Y'a un problème ? C'est parce que ton mec est pas venu que tu te sens mal ?
-Pourquoi tu l'as ramenée ?
-Parce que c'est ma petite amie, et qu'on m'a toujours conseillé de venir accompagné à un dîner d'affaires. Alors qui mieux qu'elle pour venir avec moi ! J'allais pas prendre l'hôtesse d'accueil de l'hôtel !
-Mais t'as pas honte de t'exhiber comme ça avec une fille plus jeune que toi ?
-Quoi plus jeune que moi ? On a 4 ans d'écart... ça t'a pas gêné toi de te marier avec un gars qui avait 6 ans de moins que toi ! Je t'ai jamais traîtée de cougar !!! Alors arrête la morale ok !!
-T'as aucun respect pour personne, et cette fille, je lui donne 2 mois, après elle aura dégagé de ta vie pour être remplacée par une autre...
-Preuve en est que tu me connais très mal... après 6 ans de vie commune, j'aurai imaginé que tu aies une autre image de moi. Mais au moins je sais à quoi m'en tenir !
-Et Lohan, t'as pensé à Lohan, elle aurait l'âge d'être sa soeur !
-Je ne m'inquiète pas pour Lohan, il adore Ebba, et je te rassure, si je faisais avec la soeur de Lohan ce que je fais avec Ebba, là on pourrait me foutre en taule !!

Mon sourire était large et provocateur, j'étais plutôt fier de ce que je venais de lui répondre. Sur ce, je quittais les toilettes pour rejoindre la table où je retrouvais Ebba. Elle me demandait si tout allait bien. Je lui offrais un sourire et reposais ma main sur le dossier de sa chaise. Quand Violet revint, elle fusilla Ebba du regard. Mais ça en devenait une habitude. Je déplaçais alors ma main pour la poser sur celle de ma fausse petite amie, sous le regard médusé de mon ex femme.

L'épisode des toilettes n'avait pas mis très longtemps, impossible d'ailleurs pour les autres invités de penser qu'il s'était passé quelque chose entre Violet et moi, mis à part une mise au point, vu la gueule qu'elle tirait. Et moi ? Je jubilais doucement de ma victoire sur elle. Depuis le temps qu'elle avait le pas sur moi, la tendance était en train de s'inverser, et je n'en étais que plus heureux ! Et en plus de ça, je partageais ma semi victoire avec une fille que j'appréciais beaucoup, et avec qui je m'amusais aussi beaucoup !

Je revenais m'asseoir près d'Ebba et posais ma main sur la sienne à la vue de tout le monde. «Tout va bien ?». Je hochais la tête et lançais un regard avec Violet avant de tourner les yeux vers Ebba et lui répondre «On n'peut mieux !». Elle caressait ma main avec ses doigts et je lui souriais. «Elle a l'air toute secouée, alors qu'est-ce que vous êtes dis ?». Je me penchais à son oreille et lui glissais doucement : «J'lui ai dit qu'elle avait pas de leçon à me donner, elle a 6 ans de plus que moi, elle peut pas lutter et me dire que je sors avec une nana plus jeune que moi... elle y croit à fond ! Et puis j'ai fait une blague foireuse pour bien lui dire qu'on prenait notre pied tous les deux !» J'avais un large sourire, j'étais a eux doigts d'éclater de rire de satisfaction. «Eh bah qu'elle répartie, bravo ! » me dit-elle avant de me prévenir qu'elle avait commandé du vin pour deux. Je déposais un baiser sur sa joue et lâchais sa main pour prendre mon verre en main, en la remerciant.

Nos plats arrivaient rapidement, et Ebba prenait le jeu en main cette fois-ci, je qui me fit sourire intérieurement, j'étais impatient de voir ce qu'elle allait nous concocter ! «Arthur, tu as déjà vu de ces amoureux qui se donnent la becquée ?». Elle portait son radis à ma bouche et je le prenais entre mes dents, sensuellement, un sourire au bord des lèvres. «Je les ai toujours trouvés bêtes.». J'avalais le radis et lui souriais avant de lui répondre «Oui, c'est assez mielleux, mais c'est quand même meilleur que de manger soi même avec sa fourchette !!».

Elle fit mine d'avoir fait tomber quelque chose sur mon pantalon. Je pris rapidement la blague en cours de route «Oh non», s'écria-t-elle, «attends je vais arranger ça ! ». Je me pinçais la lèvre en souriant d'un air envieux et la laissais faire avant de glisser pas tellement discrètement : «Mon ange arrête c'est dangereux ce que tu fais...». Elle se redressais en ajoutant «Voilà ça va mieux, mais il faudra sûrement aller rincer ça aux WC un peu plus tard...». J'essayais de rester sérieux mais la situation me faisait tellement rire. Violet manqua de s'étouffer et j'ajoutais alors «Me cherche pas ou tu vas m'trouver toi !». Le grand patron arrivait et on se levait tous ensemble pour le saluer. On allait commencer à parler boulot. Ça ne m'enchantait pas tellement, mon jeu avec Ebba était bien plus amusant. Enfin, j'étais quand même là pour le boulot après tout...

Après trente bonnes minutes à parler boulot, et donc trente minutes à être sage, je commençais à m'ennuyer un peu. Et quand le grand patron s'adressa à Violet pour discuter avec elle, j'en profitais pour reprendre mon jeu avec Ebba, et ainsi déstabiliser Violet. Je me penchais vers Ebba et lui glissais quelques mots à l'oreille, des conneries, mais assez pour la faire sourire, et je déposais quelques baisers dans son cou, assez pour faire devenir Violet rouge de colère. Je me levais d'un coup en m'excusant, c'est bien connu les hommes ont une petite vessie ! Je faisais un signe à Ebba comme quoi je l'appelais, pour une excuse, et qu'elle me rejoigne. Violet avait bien compris le stratagème. Une fois un peu plus loin, j'appelais donc Ebba sur son téléphone, et elle s'excusa pour sortir de table et me rejoindre dans les toilettes. une fois m'eut-elle rejoint, je lui tendais la main pour qu'elle frappe dedans. Un large sourire sur les lèvres je lançais : «Elle va finir par faire une crise cardiaque !!». Je savais que ce n'était pas vrai, seulement son égo prenait un gros coup sur la tête. Et c'était bien fait pour elle !

Violet était complètement déstabilisée. C'est ce que nous voulions après tout, on était en train de gagner la partie ! Rapidement je prenais l'initiative de quitter la table pour attendre Ebba dans les toilettes, sous le regard ébahi de Violet, bien évidemment. Une fois qu'elle m'eut rejoint, on se tapait dans les mains, fiers de nos conneries. N'empêche, notre plan fonctionnait à merveille. Mais rapidement, on entendait des pas sur le marbre du couloir menant aux toilettes. Je reconnaissais la démarche assurée et déterminée de Violet lorsqu'elle était en colère.

Ebba me tirait par le bras pour nous enfermer dans une cabine des toilettes, et je me retenais d'éclater de rire en entendant Violet : «Arthur, espèce d'enfoiré ! Tu n'as vraiment aucune décence tu devrais avoir honte de me faire un coup pareil devant tout le monde !». Ebba s'ébouriffait les cheveux et après avoir entouré ma nuque de son bras, elle ouvrait la porte de la cabine, en provoquant mon ex-femme : «Bon si vous avez quelque chose à dire dites le, mais essayez de faire vite...». Elle avait les yeux plus ronds qu'un poisson, j'ai vraiment cru qu'elle allait faire un malaise cardiaque, mais non, au lieu de ça elle nous fusillait du regard comme à son habitude. «Vous me dégoutez tous les deux. C'est répugnant ce que vous faites, tout ça pour quoi on s'le demande ? Faire croire à un couple heureux et uni ? Vous pensez qu'une tache renversée sur un pantalon et des yeux de merlan fris suffisent à faire croire à un couple heureux ? On dirait juste que vous vous tenez par le cul !». J'éclatais de rire et rétorquais alors «Mais qu'est-ce que ça peut te foutre qu'on soit un couple heureux ou pas ? Qu'on se tienne par le cul ou pas ? Tout ce que je vois c'est que ça te fait chier, que t'es jalouse ! Pourquoi ? Parce que je m'éclate avec une autre nana que toi ? Mais t'as pas le monopole du sexe Violet ! Et puis si tu veux tout savoir...» «NON !» Me coupa-t-elle. «Non tais toi. T'en as fait assez je crois.» Elle tournait les talons et sortait des toilettes avec son visage quasi décomposé. Je tournais alors mon visage vers Ebba et me pinçais la lèvre pour éviter d'éclater de rire.

Ebba avait l'air de se sentir un peu mal après la réaction de Violet. «Non mais te sens pas mal ! Elle sait très bien faire la malheureuse, mais quand on retournera à table, elle aura trouvé quelque chose pour se venger. Elle est loin d'être la fille aussi sensible qu'elle le laisse croire...C'est juste son égo qui est touché !». On sortait alors de la cabine et on restait là quelques dizaines de minutes, pour faire croire quelque chose. Quoi on ne sait pas vraiment, mais on n'allait pas quitter ici notre jeu favori.

On retournait donc s'assoir après un petit moment, les yeux étaient rivés sur nous. Je me retenais de rire. On s'asseyait, et là une jeune femme venait vers moi. «Arthur ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'avais pas dit que tu venais à New York...». J'étais encore assis à la table de boulot. Tout le monde me regardait. Mais je ne connaissais pas cette fille. Je fronçais les sourcils un instant et regardais Violet qui avait un petit sourire au coin des lèvres même si elle voulait le cacher. Je la connaissais par coeur. C'était une de ses blagues à la con pour se venger. La jeune femme reprenait. «Je vois que tu es bien accompagné... toi qui me disais que quand tu reviendrais à New York on passerait du bon temps ensemble... comme la dernière fois...». Je lâchais un rire nerveux, et regardais Violet, en lâchant tout haut. «Comme quoi... une femme jalouse peut faire vraiment ce qu'elle a envie pour faire tout tomber sur son passage...» Je me levais de table et regardais tout le monde qui me regardaient eux aussi. «Veuillez excuser les manières idiotes de mon ex femme pour me faire tomber, juste parce qu'elle crève de jalousie que je refasse ma vie avec une femme plus belle et plus jeune qu'elle.» Je tendais la main à Ebba et regardais la jeune femme qui m'avait accosté. «Quand à vous chère demoiselle, soyez en sûre, je n'aurai même pas posé les mains sur vous... vous n'êtes absolument pas de mon goût !». Je lui adressais un sourire provocateur et tirais Ebba avec moi pour quitter le grand restaurant.

Mais ce que je ne soupçonnais pas, c'est que la soirée était loin d'être finie, au niveau de la guerre entre Violet et moi...

Il fallait qu'on prenne la poudre d'escampette. Je ne pouvais pas rester là, en présence de Violet et de son esprit complètement barré. Quand j'y pensais, elle était vraiment folle de vouloir me faire tomber à tout prix. Pour Ebba et moi, c'était un jeu que de la faire râler, la rendre jalouse... Mais Violet elle, était vicieuse, mais c'était dans son caractère, et je le savais depuis des années. Quand quelque chose ou quelqu'un ne lui plaisait pas, elle ne prenait pas de pincettes pour le ridiculiser ou lui faire perdre toute crédibilité.
D'ailleurs, j'aurai pu me douter qu'elle n'allait pas en rester là...

On sortait donc main dans la main avec Ebba, losqu'elle me tapa dans la main me disant : «Félicitations tu mérite un oscar !». Je lâchais un rire amusé et tout fier de moi. «Quand on vit 6 ans avec une fille comme elle, il faut savoir improviser à toute heure du jour et de la nuit !». Elle hélai alors un taxi et me dit avec un petit sourire malicieux : «Je t'emmène boire un verre, tu me dois bien ça, on est parti avant le dessert !». Je lui offris un petit sourire et on montait dans le taxi qui venait de s'arrêter. En quelques minutes à peine, le taxi nous arrêtait devant un petit bar restau trop mignon, que j'adorais, et qui faisait des pâtisseries et des desserts divins. Je montrais à Ebba un immeuble juste en face du restau (beaucoup moins huppé que celui dans lequel on venait de manger). «J'habitais juste là avant de rencontrer Violet, j'avais un petit studio génial, sous les toits... on en a fait des soirées là dedans !». Je laissais échapper un petit rire en me remémorant tout ça, et on entrait dans le restaurant.

On s'asseyait à ma table favorite, et le serveur me repéra directement. Il était gay, ou bi je ne sais pas trop. Je lui avais toujours plu, mais il connaissait Violet, il savait que j'avais été marié, que j'avais un petit garçon, et surtout que jamais je n'aimerai les hommes ! Il s'approcha de nous et me salua «Mais c'est le beau Arthur ! Bien accompagné je vois !». Je lui serrai la main et lui présentai Ebba. «Salut John ! J'te présente Ebba, une amie.» «Dis donc, tu devrais venir plus souvent avec d'aussi jolies amies !». Il fit une révérence à Ebba et je souriais. John était un mec vraiment adorable, bien qu'un peu curieux. «Ça fait un moment qu'on t'a pas vu dans les parages. Ça va avec ta femme ?». Je secouais la tête en lançant un petit sourire complice à Ebba. John reprit directement. «Oh je vois...». Je le coupais directement. «Non non tu vois pas... ! Violet et moi on a divorcé, et Ebba est une amie ! Une AMIE !» Je souriais amusé en secouant la tête d'un air légèrement désespéré.

Il finissait par nous proposer quelques desserts du jour, et on choisissait parmi toutes ses propositions.Je commandais ausi 2 coupes de champagne, pour fêter cette soirée mémorable quand même... Il repartait alors et je me retournais vers Ebba, en lui disant, taquin : «On doit faire un couple vraiment crédible pour que tout le monde nous croit vraiment ensemble !» Je lui tendais une nouvelle fois ma main pour qu'elle frappe dedans. John nous apportait nos coupes et je trinquais avec Ebba. «A ta découverte de la grosse pomme, et à mon ex-femme qui va me pourrir la vie encore un bon bout de temps je pense !!» J'éclatais de rire et portais mon verre à ma bouche pour en boire deux gorgées.

Finalement, on n'avait pas parlé tant que ça tous les deux, à part faire les cons auprès de mon ex-femme, on n'avait pas tellement eu le temps de discuter et d'apprendre à nous connaître. «Bon et alors toi ? Comment ça se passe tes études ? Tu t'en sors ?»

J'hallucinais qu'Ebba et moi passion pour un parfait petit couple, alors qu'on ne se connait que depuis peu... elle ajoutait alors : «Oui ça m'étonne de plus plus, moi qui croyait qu'on devrait faire des efforts ! Ou peut-être qu'on est simplement de trop bons comédiens...». J'écarquillais les yeux et souriais largement en hochant la tête. «Je pense même qu'on devrait faire carrière !!». J'allais y penser sérieusement. C'était un de mes grands rêves gardés secrets. On finissait par trinquer à tout un tas de choses et Ebba en rajoutait une : «A sa première bonne raclée, même si je pense que ça sera loin de la décourager !». J'éclatais de rire et hochais la tête avec un air un peu dégouté quand même. Rien ne pourrait la faire fuir celle là. Elle ne me lâcherait alors jamais la grappe... J'étais dépité rien qu'à cette pensée.

On changeait rapidement de sujet, et je lui demandais où elle en était de ses études, tout ça, parce que finalement, elle connaissait beaucoup plus de ma vie que je connaissais de la sienne. «Pfiou j'en ai marre, vivement la fin ! Je rêve de commencer à travailler et de pouvoir quitter mon minuscule studio. J'aimerai bien voyager aussi, mais bon j'ai pas trop les moyens pour l'instant en plus je viens d'acheter une vieille voiture qui m'a lâchée peu après et qu'il faut que je retape. J'ai pas le temps de m'ennuyer !». Je souriais amusé au passage de la voiture. Je n'aurai même pas pu l'aider, je n'étais pas trop branché bricolage et mécanique. «Ah oui en effet, ça laisse pas beaucoup de place à la routine tout ça ! Tant mieux ! Et puis avec moi qui t'emmène à New York...». Je lui offrais un sourire et finissais rapidement ma coupe de champagne.

Le temps passait à une allure folle quand je discutais avec Ebba, elle était très intelligente, et mature pour son âge. Ce qui était sûr, c'est qu'on ne s'ennuyait pas avec elle ! A l'heure de fermeture du restaurant, John venait nous dire bonsoir, et on quittait l'enseigne en hélan un taxi. J'avais passé une merveilleuse soirée, et c'est avant de nous séparer devant nos portes de chambres d'hôtel que je la remerciais : «En tout cas, j'ai passé une super bonne soirée... merci de m'avoir accompagné... je sais pas si ça va la freiner mais en tout cas, j'me suis vraiment bien amusé !». Je m'approchais d'elle pour lui faire le fameux "hug" à l'américaine, et on entrait tous les deux dans nos chambres respectives. En y faisant le tour, je remarquais une porte au fond de la suite, et essayais de l'ouvrir, il y avait un loquet à l'intérieur, mais même ouvert, rien ne se passait. Je frappais à la porte, au cas où, et j'entendis un bruit de loquet de l'autre côté, avant de voir la porte s'ouvrir, et le visage d'Ebba apparaître. Un rire m'échappa, de surprise, et je secouais la tête amusé. «Je sais pas à quoi sert cette porte, mais ils sont vraiment bizarres dans cet hotel... tu crois que c'est pour les adultères ?». Il est vrai que je ne savais pas à quoi servait réellement cette porte, mais surtout ce que je ne savais pas, c'est qu'elle allait nous servir, un tout petit peu plus tard dans la soirée... On refermait finalement cette porte, à double loquets, après que je lui ai souhaité une bonne nuit.

Je me deshabillais et allais prendre une douche bien chaude. Mais au bout d'une quinzaine de minutes, j'entendis quelqu'un frapper à la porte. J'éteignais l'eau et entourais une serviette autour de ma taille pour aller ouvrir la porte. Un réflexe me fit regarder dans le judas avant d'ouvrir. Ma surprise fut grande en découvrant le visage de Violet. Tout un tas de choses me passa par la tête. Est-ce que je devais ouvrir et lui faire croire qu'Ebba était là ? Ou qu'elle était repartie à Town Square ? Est-ce que je devais juste simuler quelques bruits étranges derrière la porte ? Non. Rien de tout ça. Elle demandait un second round, elle allait l'avoir... Je retournais dans la salle de bain et rallumais l'eau. Violet tapait une autre fois à la porte, un peu plus fort «Arthur je sais que t'es là, ouvre, j'ai besoin de te parler c'est... important !». Je secouais la tête et frappais doucement la à la porte mitoyenne entre ma suite et celle d'Ebba. Je me demandais si je n'allais pas trop loin, et si la jeune femme allait vouloir jouer le jeu un peu plus ou non... Lorsqu'elle ouvrit, elle était en peignoir. Je me mordillais la lèvre et lui dis tout bas : «Violet est à la porte ? Second round ?». Je comptais juste lui demander d'aller dans la salle de bain, et une fois Violet entrée, qu'elle en sorte dans ce même peignoir, avec une phrase lourde de sens... J'attendais la réponse de mon acolyte avant de savoir si on allait pouvoir se marrer un peu plus ou non ? Mais peut-être était-elle trop fatiguée pour ça...

Elle était gonflée celle là quand même ! Venir nous trouver jusqu'ici, rien que pour vérifier qu'Ebba et moi dormions dans la même chambre. Non mais... Elle aime se faire du mal en fait... je crois qu'elle est un peu maso sur les bords...
je me dirigeais donc rapidement vers la porte mitoyenne qui séparait ma suite de celle d'Ebba. Elle accepta de jouer le jeu, mais je sentais bien qu'elle en avait moins envie que plus tôt dans la soirée. En même temps, ce n'était plus si drôle. Et puis elle devait être fatiguée. Moi j'avais l'habitude de me battre contre Violet, mais je comprenais qu'on pouvait en être rapidement blasé. Elle me répondit alors «C'est fou ! Elle ne lâche jamais le morceau !». Je grimaçais comme simple réponse, et elle filait dans la salle de bain.

J'allais alors ouvrir la porte à Violet. «Qu'est-ce que tu veux ? J'ai autre chose à faire...». Je plissait les yeux d'un air que je détestais et me poussait dans la chambre pour entrer. «Elle n'est pas là ?» «Qui ? Ebba ? Ben non... on fait suite à part !» Elle écarquillait les yeux et Ebba sortait de la salle de bain, son petit air provoquant sur le bord des lèvres. «Mon coeur, tu... Non mais c'est pas possible ! Tu vas nous laisser enfin tranquille ?» dit elle en s'adressant alors à Violet. Violet, qui devenait toute rouge, de colère ou de honte, impossible à dire. Elle se retournait alors vers moi, les yeux humides. «Alors c'est vrai ?». Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas réellement de quoi elle voulait parler ? Elle avait eu besoin d'une preuve pour ma relation avec Ebba ? «Qu'est-ce qui est vrai ?» «ELLE ! Elle et toi... c'est pas des conneries... vous couchez vraiment ensemble ?». Je grimaçais comme de dégoût. «Mais t'es dingue ou quoi ? T'as cru qu'on faisait semblant tout à l'heure !? Mais regarde toi t'es ridicule ! T'as que ça a foutre que de nous chercher et venir à cette heure ci dans notre chambre d'hôtel pour vérifier qu'on couche bien ensemble ?». Ebba restait là, près de moi. Violet la regarda. Bizarrement, elle ne la fusillait plus du regard comme plus tôt dans la soirée. Elle hochait la tête comme pour montrer qu'elle comprenait. «Bravo... t'as touché le gros lot... mais ne t'attends pas à ce que ça dure !». Après ces mots, elle tournait les talons et claquait la porte de la chambre. Je lâchais un gros soupir désespéré. «Putain elle va me pourrir la vie encore longtemps je pense...». Je me tournais alors vers Ebba. «J'suis désolé... elle est vraiment chiante... tu peux aller te coucher, tu dois être crevée... elle est fatiguante...». Je m'approchais d'elle et déposais un baiser amical sur sa joue. «Bonne nuit. Et... merci !». Je lui adressais un sourire mignon et la regardais quitter ma chambre. Une fois la porte fermée, je m'étalais sur mon lit. Demain serait un autre jour. Elle m'avait vraiment épuisé, et je m'en voulais presque qu'Ebba doive subir les sautes d'humeur de mon ex femme. J'espérais quand même qu'elle ne m'en voudrait pas trop que ça ait été si loin...

Une fois que Violet fut partie, Ebba me proposa un petit dej le lendemain matin dans sa suite. Je hochais la tête avec un petit sourire. «Avec plaisir !». J'étais exténué, alors j'imaginais qu'Ebba devait l'être plus encore que moi. J'avais vécu pendant 6 ans avec cette femme et je l'avais supportée (c'était le mot le plus exact ), mais Ebba qui ne la connaissait que depuis quelques jours, devait en être fatiguée, parce que oui, elle était fatiguante...

Je refermais la porte qui séparait ma suite de la sienne, et me jetais littéralement sur mon lit en soupirant. Cette journée avait été épuisante, j'allais très certainement dormir 3 jours de suite après ça. Enfin, dans mes rêves ! Parce que vu le boulot qui m'attendait... Je finissais par m'endormir comme ça en vrac sur le lit, tout en pensant à tout un tas de choses.

Je me faisais réveiller par quelques coups frappés sur la porte qui séparait ma chambre de celle d'Ebba. Je sursautais à moitié et mettais quelques secondes à comprendre que c'était ma voisine ( XD ). Je me levais et attrapais le peignoir accroché non loin de là pour aller ouvrir la fameuse porte. Je grimaçais à moitié, avec mes petits yeux du matin, et passais mes mains dans mes cheveux en bataille. «Hum c'est pour quoi ?». Je lâchais un petit rire en voyant la tête d'Ebba découvrir ma tête du matin. Dans sa chambre ça sentait bon le pain grillé et les pancakes. Ça me donnait une faim de loup ! «Je m'habille et je suis là dans 5 minutes ok ?». On refermait la porte et je filais prendre une douche rapide, et m'habiller. En à peine 5 minutes je la rejoignais dans sa chambre. Elle avait allumé la télé et mis les clips, et elle dansait dans sa grande chambre en croquant dans un morceau de pain grillé. Je souriais et venais m'asseoir près de la table où se trouvait le petit dej. «Bien dormi ?» me demanda-t-elle avec un petit sourire, nous servant 2 tasses de café.

«Plutôt bien oui ! Et toi ?». Il me fallait un peu de temps pour émerger, mais après une douche ça allait quand même un peu mieux. Ebba se confia sur un point en rapport avec Violet. «Violet était bizarre hier soir quand elle est venue ici, elle avait plus l'air en colère juste triste... D'après toi elle faisait semblant cette fois aussi ou pas ?». Je haussais les épaules en avalant une bouchée de pancakes au sirop d'érable. «Je sais pas trop, elle sait très bien jouer la comédie. Y'a quelques jours j'me suis retrouvé coincé avec elle dans un ascenseur en allant à la banque. Elle m'a fait le même coup, genre je suis triste que tu aies trouvé quelqu'un etc... je suis tombé dans le panneau, elle m'a demandé si j'étais amoureux de toi, j'ai pas trop quoi su répondre, si je devais lui soutenir que oui ou lui dire la vérité, je lui ai dit que je savais pas, et elle est partie en se foutant de ma gueule et en me disant je sais plus quoi... que j'étais juste bon à "les" mettre dans mon lit... » Je mimais les guillemets avec mes doigts. Violet était assez exaspérante quand elle voulait.

«Je pense qu'au fond elle est jalouse, sans doute qu'elle m'aime encore, mais bon c'est une vipère on y changera jamais rien. Evidemment elle a un coeur et des sentiments sinon j'aurai pas fait un gamin avec elle. Mais bon même si y'avait une par de vrai hier, elle jouait quand même un jeu. Et j'en ai marre qu'elle surveille tous mes faits et gestes et qu'elle me pourrisse la vie...» Je soupirais et esquissais un petit sourire avant de demander à Ebba : «Et toi alors ? T'as quelqu'un dans ta vie ? Un petit chéri ?»

En fait, plus le temps passait et plus je me rendais compte qu'il était quasi impossible de connaître Violet sur le bout des doigts. Elle était bien trop compliqué pour ça. Même après 6 ans de vie commune, je n'arrivais toujours pas à savoir ce qu'elle pensait, ressentait exactement. Elle jouait si bine la comédie... C'était d'ailleurs un des points qui avait fait que j'avais préféré me séparer d'elle avant de devenir aussi taré qu'elle. C'est qu'au quotidien, on devient rapidement dingue en sa présence.

Je préférais changer de sujet et demanda alors à Ebba si elle avait quelqu'un dans sa vie. «Personne qui ne porte ce petit nom, en plus j'aime pas vraiment les petits noms. Je me suis rendue compte, que les hommes aimaient bien considérer une femme comme une petite chose fragile sous prétexte qu'ils sont plus grands et plus costauds et que du coup il faut les protéger en tout temps, ce qui ne leur laisse pas énormément de liberté. Et ma liberté j'y tiens ! Ca me permet de faire des choses folle, comme partir à New York en week-end par exemple !» Je ne pouvais m'empêcher de sourire à son discours presque féministe, je trouvais ça mignon. Et puis finalement elle n'avait pas tort. Quoi qu'on disait autant "petit ami" que "petite amie". Elle ajouta alors « Et puis, sans vouloir te vexer, depuis que je vous ai rencontré ton ex et toi, la notion de couple me parais encore moins idyllique !». Là c'est un éclat de rire franc qui sortit de ma bouche. «Alors là, je te comprends ! Ça donne pas envie ! Mais bon en même temps, et heureusement, toutes les histoires ne sont pas aussi catastrophiques que la nôtre !!». Bien qu'en ce moment, je pensais plutôt que toutes les histoires étaient compliquées, heureuses ou non. Il fallait faire avec. L'être humain est compliqué, et toutes les histoires entre êtres humains sont compliquées quoi qu'il arrive, dans n'importe quelle situation. «Mais dis-moi, tu n'es sûrement pas resté seul depuis !»

Je rougissais moi ? Oh mais non ce n'était pas mon style... Si ? Je rougissais ? Merde... Je passais ma main dans ma nuque un peu timidement et me pinçais la lèvres. «Euh ben...». Oui ok, on aurait dit un ado qui parle de sa première copine. Je préférais éviter de m'auto juger, sinon je serai parti en courant. «En fait j'ai rencontré quelqu'un ouai... mais bon c'est super compliqué... elle est mariée...» Je soupirais largement avant d'enfourner une bouchée de pancakes dans ma bouche. Je faisais une moue un peu dégoutée (pas des pancakes mais de la situation). «En même temps si c'était pas compliqué, ce serait pas drôle hum !?». Je crois qu'il y a 2 catégories de gens. Ceux qui cherchent les embrouilles, les situations compliquées et difficiles, pour ne pas avoir une vie planplan, et puis il y a ceux qui s'arrangent pour vivre une vie "normale" sans embuches, et qui font en sorte de ne jamais avoir plus de soucis que les soucis quotidien d'un être humain. Je faisais partie e la première catégorie de personnes.

Quand j'ai su qu'Ivy avait un mari, j'aurai pu laisser tomber pour essayer de ne pas me briser le coeur moi même en fonçant comme un taureau dans le tas, mais non, j'ai foncé quand même, tant pis pour la chute. Mais je craignais déjà la chute...