« WELCOME TO TOWN SQUARE, OREGON »

Un sourire s'étala sur le visage de Dee. Ils étaient enfin arrivés après des heures d'avions et des kilomètres en voiture et le jeune homme avait hâte de se dégourdir les jambes. Pourtant, il ne pouvait pas dire qu'il était mal à l'aise, au contraire. L'Aston Martin de Lawrence (qu'il tenait de son père ou de son grand-père, il n'avait pas fait très attention quand le blond en avait parlé) était spacieuse, il avait de la place pour ses jambes interminables et toute la banquette arrière pour lui tout seul puisque Lawrence et Zeppelin était tous les deux à l'avant (et Deirdre ne pouvait qu'être émerveillé en voyant son conservateur de musée préféré conduire sa voiture anglaise avec dextérité malgré les différences de sens par rapport à l'Angleterre). Mais après autant de temps assis, le jeune homme avait vraiment besoin de bouger. Il n'avait pas l'habitude de rester immobile pendant aussi longtemps. Et cela devenait de plus en plus visible alors qu'il ne cessait de gigoter sur son siège en soupirant. Pour se distraire, il descendit la vitre et passa sa tête, laissant le vent froid lui fouetter le visage ainsi que les lunettes de Zep qu'il avait subtiliser pendant le vol et qu'il avait enfilé sur son nez. Il regarda la ville qui défilait au dehors. C'était tellement différent de tout ce qu'il avait connu. Disparues les collines vertes émeraudes et l'odeur d'embruns perpétuelle de sa petite île natale et ils étaient loin les vieux bâtiments d'Oxford ainsi que la jungle du Pérou et même l'architecture typique de Paris. Dee avait l'impression d'être dans une série américaine tant ce qu'il voyait lui paraissait … american's way of life. Sans blague, s'en était presque cliché ! Avant qu'il n'aille plus loin dans sa pensée, la chanson emplissait le véhicule, Respect d'Aretha Franklin, atteignit le moment fatidique. Deirdre croisa le regarde de Zeppelin dans le rétroviseur et avec un sourire, ils se mirent à chanter à plein poumons.

-R-E-S-P-E-C-T, find out what it means to me. R-E-S-P-E-C-T, Hey Boy, T-C-B …

Et comme d'habitude, alors qu'Aretha finissait de demander du respect, les deux s'écroulèrent de rire tandis que Lawrence grommelait dans sa barbe, rien de nouveau sous le soleil (mais Dee était persuader que Grognon était parfois amusé par ce qu'ils faisaient même s'il n'en laissait rien paraître). En attendant, ils étaient enfin arrivés devant leur nouvelle maison. Il avait fallut des semaines pour qu'ils tombent tous les trois d'accord celle qu'ils désiraient et ils allaient enfin l'habiter.

Alors qu'ils descendaient de voiture, les déménageurs étaient déjà arrivés et avaient commencé à transporter les meubles dans leur pièce respective. Le jeune irlandais resta planté devant la maison, les yeux écarquillés d'émerveillement. Qu'est-ce qu'elle était belle et grande ! Juste ce qu'il fallait pour qu'ils se sentent chez eux sans se marcher sur les pieds. Il resta là pendant quelques minutes jusqu'à ce qu'un des déménageurs ne se racle la gorge, lui signifiant clairement qu'il gênait le passage. Avec un sourire gêné et une légère rougeur sur les joues, il laissa les hommes passer avant de les suivre à l'intérieur, pressé de voir à quoi ressemblait l'intérieur de la maison après les travaux qu'ils y avaient fait faire.

Dee sautilla jusque dans le hall et son sourire s'élargit. Alala comme c'était beau ! Les pièces étaient lumineuses et grandioses mais la seule chose qui intéressait le jeune homme était la cuisine. Et quelle cuisine, mes aïeux ! Elle était très grande, de style américain et déjà toute équipée. Le véritable paradis pour Deirdre vu qu'à partir de maintenant la cuisine allait être son domaine quasi exclusif. Sans plus s'occuper de ce qui se passait autour de lui, il entra dans la cuisine et passa sa main sur le comptoir puis sur le plan de travail. Il s'approcha ensuite de l'évier, et c'est là qu'il le vit. Au début, il ne savait pas à quoi ça servait et il voulait savoir alors il appuya dessus. Aussitôt, un bruit lui parvint dans l'évier. Curieux, il se pencha avant de sourire de façon presque inhumaine. Le broyeur. Oh. Oh !

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Vous êtes arrivés en Orégon. Ce panneau vert eut le don de terrifier Zeppelin. C'était fou comment les choses pouvaient changer en si peu de temps. Quatre ans. Quatre petites années, quelques mois, quelques jours et maintenant sa vie tournait autour de deux hommes. Une version plus jeune d'elle même aurait probablement froncé les sourcils et demandé où était donc l'oscar qu'elle s'était promis de gagner, mais chaque chose en son temps pas vrai? Après tout, la rouquine s'était ré-inscrite à la fac, qu'elle avait plus ou moins laissé tomber pour les petits boulots et faire des allers retours entre l'appartement de Deirdre et celui de Lawrence. Et voilà où elle se retrouvait des années plus tard, dans une Aston Martin, assise à côté de Lawrence, sa fenêtre légèrement ouverte, le vent faisait légèrement bouger ses cheveux. Elle ne l'avait pas dit aux deux autres mais elle avait un peu peur de tout ça. Oui, elle, celle qui avait voyagé dans les trois quarts du monde, dormi à la belle étoile dans beaucoup trop pays, avait peur. Mais c'était tout Zeppelin ça, elle avait peur de l'avenir, peur de se poser et... peur de s'ennuyer un peu trop longtemps. Alors bien entendu elle préférait fuir... Hors de question cette fois-ci, elle se l'était juré en faisant ses cartons, un seul à vrai dire (oui, toute sa vie tenait dans une seule boite, dans un sens, c'était déprimant), elle se l'était promis que les choses seraient diférentes. Elle posait une seule boite dans sa nouvelle vie et allait créer de nouveaux souvenirs, pas question de fuir. Le regard de Zeppelin quitta la fenêtre et elle s'étira, son regard dérivant sur Lawrence, puis sur le pare -brise où Deirdre le regardait avec ce regard qui voulait tout dire, la rouquine se rendit alors compte de la chanson qui passait dans la voiture évidemment qu'ils allaient chanter....

"R-E-S-P-E-C-T, find out what it means to me. R-E-S-P-E-C-T, Hey Boy, T-C-B …"

Ils éclatèrent de rire et Zeppelin s'effondra littéralement dans son siège, bien ravi d'avoir croisé le regard de Dee à ce moment là. Franchement, comment pouvait-elle laisser tomber tout ceci. Zeppelin fouilla dans son sac pour sortir sa caméra, qu'elle braqua aussitôt sur Lawrence. Il commençait à avoir l'habitude vu qu'elle faisait cela en permanence, elle apppuya sur la joue de ce dernier pour tenter de lui arracher un sourire mais elle fut plus que distraite quand il finit par se garer. La jeune femme sortit de la voiture à la suite de Deirdre, pied nus (elle avait enlevé ses chaussures depuis bien lontemps dans la voiture), sa caméra toujours dans la main droite. Elle filma la jolie demeure pendant quelques minutes avant de suivre Deirdre et de rentrer exploxer cette maison qui était certainement deux, non, quatre fois plus grande que son ancien appartement.

"Bienvenue chez nous..." Zeppelin faisait office de voix off pour son mini-film. Qui le verrait? Probablement personne, ou les quelques abonnés de sa chaîne Youtube. "Bon techniquement, vu que nous suivons ce cher Lawrence, nous allons appeler cela la maison des Hepburn. Enfin je ne sais pas, vu qu'on vit tous ensemble... Bref ne nous attardons pas sur les détails..." Elle ne s'attarda pas trop longtemps sur ce détail, faisant volte face pour filmer de nouveau Lawrence.

"Et toi souris un peu!" lança t-elle avant de se ruer dans le salon. Elle devait probablement paraître bizarre aux déménageurs. Cette rouquine là, qui en déambulait dans une robe vert émeraude, la couleur jurant affreusement avec celle de ses cheveux. Ni une, ni deux, elle sauta sur le canapé, y trouvant tout à fait sa place.

"Continuons donc notre exploration... le canapé... ah ce canapé je sens qu'on va en faire bon usage et ce, très rapidement, n'est-ce pas les garçons..." Zeppelin tourna l'objectif pour lancer un baiser à la caméra avant de retrouver la trace de Dee dans la cuisine, ce dernier semblant avoir un intérêt particulier pour l'évier et le broyeur. "Et évidemment le Mallory est déjà en action dans la cuisine... Deirdre si tu pouvais ne pas te blesser dès le premier jour, ce serait merveilleux." Zeppelin se rapprocha elle aussi et lui prit la main de Dee et l'entraîna un peu à l'écart. "Maintenant fait un sourire à la caméra d'accord?"demanda t-elle en ponctuant sa demande en embrassant Dee.

Quand Lawrence jeta un coup d’œil à la banquette arrière de sa voiture, il put vite constaté qu’il était bien temps qu’ils arrivent enfin. Le chemin avait été long et Deirdre semblait beau être celui qui s’impatientait le plus, Lawrence avait fichtrement envie de se garer et de se reposer un brin. Quand la fameuse chanson de Franklin démarra, il poussa un soupire et roula des yeux. A tous les coup, cette chanson obtenait de Zep et de Dee la même réaction ; ils se mettaient à hurler comme des harpies furieuses dans une cacophonie appelé chant par d’autres. Lawrence avait bien appris par le passé que leur demander de se taire ou changer de chanson était condamné par une fenêtre ouverte et lui par-dessus bord qu’il conduise ou non. Ils les laissaient donc faire tout en grommelant légèrement. Et la chanson fini, il eut cru que son supplice était fini mais il sentit bientôt le regard scrutateur de la caméra de la rousse. Il fit une grimace alors qu’il savait pertinemment qu’elle attendait qu’il sourie et ne répondit pas alors qu’il commençait à se garer devant la maison. Ils étaient arrivés. Enfin.

Après s’être assuré que la voiture était bien garée et après avoir récupérer un sac d’affaire qu’ils avaient emporté avec eux au cas où il suivit ses deux compagnons. L’intérieur était grand, bien plus grand que son appartement d’auparavant et même pour trois personnes, ils auraient suffisamment d’espace pour ne pas avoir à se marcher dessus. Il écoutait d’une oreille Zep’ alors qu’il inspectait le hall. Ils avaient fait quelques réparations et arrangements avant d’emménager et c’était la première fois qu’ils voyaient le résultat final. Il avait été plutôt inquiet à cet idée là mais il avait à le reconnaitre, c’était du bon boulot. Tout était en ordre. Il grommela un « va voir ailleurs Zep’ » qu’il ne pensait pas vraiment avant de retrouver l’un des déménageurs, le big boss des autres apparemment. Il fallait bien que quelqu’un signe les papiers et en général, la tâche lui en revenait. De toute manière, à en entendre le bruit qui provenait de la cuisine, Deirdre devait certainement être en train de découvrir ses nouveaux terrains de jeu. Il discuta un peu avec le déménageur, des formalités vraiment qu’il effectua par politesse seulement et parce que le prêt de muscle coûtait apparemment une fortune dans ce pays-là. Un quart d’heure plus tard, ils étaient partie et il n’y avait plus que lui et les deux zigotos à présent.

Ça aurait pu être franchement stressant. A présent ils vivaient définitivement ensemble et il serait plus dur pour Zep’ comme pour Dee de s’enfuir s’ils en avaient assez quand leurs pays natals respectifs étaient à présent de l’autre côté de la planète. Il entra dans la cuisine pour voir les deux en train de comploter pendant qu’il rejoignait les cartons pour en ouvrir un. Il en ressortit trois tasses après avoir fouillé longuement dedans provoquant un bruit d’argenterie et de porcelaine s’entrechoquant. Le premier thé s’imposait à présent. Ils auraient pu boire de l’alcool aussi mais si Lawrence avait gardé des sachets de thé au cas où dans son sac, ce n’était pas le cas de bouteille de whisky. Il faudrait attendre qu’ils fassent des courses. L’aventure n’était pas encore terminée. Il glissa entre les deux pour approcher l’évier et remplir la bouilloire d’eau en grommelant « Il faut toujours que vous soyez dans le passage, n’est-ce pas ? » S’il retrouvait aussi vite son nécessaire à thé, c’est tout simplement qu’il avait fait un énorme point rouge au marker sur le carton contenant tout cela pour pouvoir l’ouvrir dès qu’il arrivait. On avait certaines priorités dans la vie.

A présent que la bouilloire électrique faisait ce léger vrombissement et que les petits sachets de thé attendaient patiemment au fond des trois tasses, il se sentait plus à l’aise et s’appuyant contre le rebord du comptoir de la cuisine se détendit légèrement. « Je n’en reviens pas que nous sommes arrivés jusqu’ici entier. » constata-t-il alors qu’il se redressait de nouveau pour attraper la bouilloire qui venait de faire son ‘TING’ distinct. Il remplit les trois tasses à rebord d’eau chaude avant de récupérer la sienne. « Avec vos ultrasons de chauve-souris, j’ai bien cru que j’allais avoir un accident de la route. » commenta-t-il avec un ton pince sans rire alors qu’il se rappellait d’Aretha Franklin. Il leva sa tasse vers Zep’ et Dee avec son premier sourire depuis qu’il était arrivé. « On devrait porter un toast, je pense…Que ce soit avec du Earl Grey au lieu du champagne n’importe peu, n’est-ce pas ? »

Il toussa faussement avant de dire d’une voix forte « à notre nouveau chez soi. Puissent-il ne pas finir en cendre après une invention ratée de Dee.»

Ce truc était fascinant. Absolument fascinant ! Deirdre regardait avec attention les lames du broyeur qui tournoyaient à toute vitesse dans le siphon avec un bruit des plus drôle. Le jeune irlandais ne pouvait se retenir de glousser à intervalles réguliers et il mourrait d'envie de tester l'appareil avec quelque chose. Dommage qu'il ne pouvait pas y mettre les mains, quoique peut-être … Ses pensées furent, heureusement, interrompues par la voix de Zeppelin qui retentit dans le salon alors qu'elle asticotait Lawrence et les déménageurs, tout en courant partout dans sa robe trop verte, ses cheveux trop rouges s'agitant autour d'elle, comme d'habitude. C'était ainsi que Dee l'avait toujours et il ne voulait absolument pas qu'elle change. Si il y avait bien quelque chose qu'il détestait, c'était de la voir triste, ça n'arrivait pas très souvent, peut-être encore moins souvent qu'un sourire de Law, mais ça arrivait quand même. Et il était convaincu que l'univers s'arrêterait si l'australienne venait un jour à perdre sa joie de vivre. Mais ce n'était pas près d'arriver, et il ferait d'ailleurs tout pour que ça n'arrive jamais, aussi Deirdre sourit de nouveau avant de se pencher sur l'évier pour contempler une nouvelle fois cette merveille de la technologie américaine qu'était le broyeur. Franchement, c'était vraiment trop cool ! Il devrait le démonter un jour, juste pour voir. Il pourrait peut-être intégrer un truc comme ça dans un lave-vaisselle ou une machine à laver ? Il était sûr que ça ne pourrait qu'arranger les choses et en plus …

Encore une fois, ce fut Zep qui le tira de ses pensées, alors qu'il inspectait le broyeur grâce à la lumière qu'il avait intégré à son tournevis, en lui tombant dessus sans prévenir en lui disant de faire attention (comme s'il avait besoin de ses avertissements, il était parfaitement conscient du manque de danger merci bien) et en lui fourrant sa caméra sous le nez. Il fit un large sourire à la caméra avant de se laisser embrasser par Zep avant de lui répondre. Comme toujours quand il embrassait un des deux, les petites libellules dans son ventre prirent leur envol. Sans blague, après quatre ans on aurait pu penser qu'il y serait habitué depuis, mais il n'en était rien. Il finissait toujours avec un sourire niais sur le visage, les joues rouges et le cœur battant. Deirdre était un romantique irrécupérable, encore plus fleur bleu qu'un Harlequin historique. Après s'être remis de ses émotions, Dee prit la parole, plein d'énergie excitée, ses mains décrivant de larges mouvements dans les airs.

-T'as vu Zep ? T'as vu ? On a un broyeur ! Un vrai de vrai ! T'imagines tout ce que'on vais pourvoir faire avec ? Et on a un jardin aussi ! Tu crois qu'il y aura des nains ? J'aime pas les nains, ils sont méchants mais je ferais des efforts pour bien m'entendre avec eux. Ils sont peut-être plus gentils que ceux d'Angleterre. T'en penses quoi ?

Alors qu'ils discutaient, Lawrence entra à son tour dans la cuisine après s'être débarrassé des déménageurs, que Dee avait complètement oublié d'ailleurs, et se fraya un chemin entre eux en grommelant. Sa remarque fit glousser Deirdre, parce que franchement Zep et lui étaient tellement mince qu'il n'y avait pas de danger qu'ils bouchent quoi que ce soit, avant qu'il ne lui tire la langue dans le dos, moqueur. Il attendit que Law les rejoigne avec le service à thé et la bouilloire et tout en préparant son thé (sans oublier la tonne de sucre qu'il y mettait toujours), il sourit aux deux autres.

-Et bien moi, j'ai toujours eu confiance en nous. On peut tout faire de toute façon, on est invincible ! En plus on chante super bien.

Il eu une nouvelle crise de gloussement puis leva sa tasse avec les autres alors qu'ils trinquait à leur nouvelle vie. Cependant, une moue boudeuse prit place sur les lèvres de Dee alors que Law finissait son toast. Toujours en feignant de bouder, il reposa sa tasse et se greffa tout contre l'anglais en ouvrant de grands yeux émeraudes tout mouillés et en faisant trembloter sa lèvre inférieure. Il couina presque.

-Tu penses vraiment que je suis un savant fou ? Tu m'aimes plus c'est ça ? Soit pas si méchant !

Il se plaqua tout contre lui et l'embrassa sur la joue, au coin des lèvres puis sur les lèvres, cherchant à lui faire démentir ses paroles. En vérité, il ne faisait que le taquiner mais c'était drôle de mettre Lawrence dans l'embarras, surtout que la caméra de Zep fonctionnait à plein régime. Franchement, ça ferait de super premiers souvenirs dans leur nouveau chez eux.

Deirdre s'était déjà pris de fascination pour l'évier et son système d'évacuation particulier, Lawrence broyait du noir... Une journée plus que typique pour Zeppelin qui était toujours cachée derrière sa caméra, prête à filmer le plus ridicule des petits détails. Il faudrait qu'elle installe des caméras absolument partout avec l'aide de Dee, et quand la rouquine disait partout, c'était vraiment partout, y compris dans les toilettes et dans la salle de bain. Elle ne voulait perdre aucun moment et comme le lui avait souvent répété l'un de ses professeurs, ce n'était pas l'inattendu qui était le plus important dans un film, non ce qui comptait c'était la vie banale, ennuyeuse et morose de tous les jours. Si on était capable de faire croire au spectateur que ces heures là étaient des trésors, alors là, on avait gagné. Et Zeppelin ne put s'empêcher de rigoler derrière l'objectif, face à l'air si enjoué de Deirdre. La terre arrêterait très certainement de tourner le jour où Dee cesserait de sourire, c'était souvent lui qui venait tirer Zeppelin de ses grands jours de déprime, quand elle décidait qu'elle en avait marre de tout et qu'elle se cloîtrait dans une pièce avec ses lunettes de soleil sur le nez et sa collection de films en noir et blanc. Et dieu ce que Zeppelin en avait beaucoup... "Pas de nains dans notre jardin, je trouve ça tout simplement affreux. Une piscine serait bien. En fait non, il me faut juste une chaise longue histoire de terroriser nos nouveaux voisins." répondit Zeppelin, baissant légèrement sa caméra. Pas besoin que tout le monde soit au courant de son manque total de pudeur. Deirdre et Lawrence l'avaient appris à leur dépend, combien de fois la jeune femme avait suggéré qu'ils aillent manger une pizza et que les deux hommes avaient dû l'arrêter avant qu'elle ne franchisse la porte parce qu'elle avait uniquement des sous vêtements sur le dos. "C'est bon les garçons, je peux mettre des chaussures si vous insistez tant." avait ajouté Zep avec un clin d'oeil avant d'éclater de rire car elle était tout capable de ce genre de comportement...

Lawrence venait cependant de faire son entrée dans la cuisine, la tirant de ses pensées et de sa conversation avec Dee ("non pas de nains, promis!") et en bon British qu'il était, il leur prépara du thé. Une habitude un peu étrange pour l'Australienne qui avait néanmois fini par devenir accro à l'Earl Grey. C'était de la faute de Lawrence et de personne d'autre... Et Zeppelin aurait applaudit son organisation si elle n'avait pas les mains prises par sa caméra, la jeune femme avait fait ses cartons un peu n'importe comment, un peu déroutée de voir sa vie tenir dans une dizaine de boites. La plupart était rempli de DVD et des vêtements de Zep, ce serait un peu la galère pour s'y retrouver, mais il fallait bien qu'elle s'y mette si elle voulait pouvoir vivre et accessoiremment s'habiller. Un détail très important. "On chante super bien, merci Dee de le souligner, tant pis si ce n'est pas au goût de Monsieur le grincheux." ajouta t-elle en tirant la langue à Lawrence, cachée derrière sa caméra. Elle savait très bien que Law les adorait dans le fond, il avait juste une manière bien à lui de le montrer et était le plus calme des trois. Pas de doute, Lawrence avait la patience d'un saint car il n'était pas rare que Deirdre se lance dans des grands discours et décide de démonter quelque chose ou que Zeppelin elle-même disparaisse à tout heure du jour et de la nuit déclarant avoir une bonne idée, refaisant surface quelques heures plus tard, parfois sans pantalon ou sans chaussures, mais toujours sa caméra à la main. Comme en ce moment alors que Deirdre se rapprochait de Lawrence pour l'embrasser... "Faites l'amour par la guerre, c'est ça le plus important!" Leur lança Zep, zoomant sur les deux hommes. "Je n'avais pas prévu de faire un film pour adultes aussitôt mais bon..."

Elle haussa les épaules avant de se dire que ce n'était vraiment pas juste et elle ferait bien de les rejoindre, après tout ce n'était pas très marrant si ses deux hommes s'amusaient sans elle pas vrai? Elle ferma le clapet da sa caméra, la posa sur la table, bien loin des tasses de thé fumantes et se dirigea vers eux, se collant elle aussi contre Lawrence, sa poitrine plaquée contre le dos de ce dernier, ses mains se perdant dans les cheveux du conservateur du musée. Zeppelin déposa un baiser juste là, dans son cou, avant de nicher sa tête dans là, sa joue contre celle de Lawrence, son visage tout près de celui de Deidre. "Alors... On joue à qui fait craquer Lawrence le premier?"

Lawrence aurait du savoir qu’une telle remarque de sa part déclencherait des réactions en chaine chez ses deux compagnons. Il en était toujours ainsi. Chez des personnes normales, cela aurait provoqué un grincement de dents, une expression peinée ou un petit cri de protestation. Chez ces deux loufoques, ça avait tout l’effet inverse. Parce que pour son plus grand malheur, ils savaient lire à travers ses remontrances et ses grognements. Déjà, Dee se rapprochait de lui et Lawrence pouvait voir à son expression qu’il ne le laisserait pas tranquille de suite. Il l’observa poser sa tasse puis le regarder avec des grands yeux …humide, faisait-il semblant de pleurnicher ? Et il pouvait presque voir sa lèvre tressaillir. Il devait être acteur, non pas mécanicien, scientifique fou ou quoique ce soit que Dee pouvait être selon la position des astres dans le ciel. Quant à Lawrence, il n’était pas sûr de savoir s’il devait rire ou s’agacer d’un tel comportement.

Il posa sa tasse à son tour alors que Dee venait contre lui. Il le connaissait suffisamment bien pour savoir qu’il valait mieux éviter d’avoir un liquide brulant à porter des mains. Parce qu’à vrai dire, Lawrence était très mauvais infirmier et ne savait pas du tout s’occuper d’un blessé. Quoiqu’il en soit, s’il posa sa tasse, il ne bougea pas immédiatement. Il ne repoussa pas Dee bien sûr mais ne bougea pas pour autant. Il le laissa embrasser sur la joue et il poussa un soupire. Cela aurait pu être vexant pour des inconnus mais c’était à vrai dire un soupire d’agacement affectueux comme il en avait le secret. Après tout, s’il n’avait pas voulu des avances de Dee il l’aurait repoussé sans ménagement. Lawrence n’était pas du genre à faire des concessions s’il n’en avait pas envie et il se laissait taquiner seulement parce qu’au fond, ça ne le dérangeait pas tant que ça. Ça ne l’empêchait pas pour autant de râler et de montrer son contentement dès qu’il pouvait. Quand Dee vint l’embrasser sur les lèvres, il glissa sa main derrière sa nuque certaine de ses doigts glissant dans sa chevelure. Il avait beau être grincheux, il était somme tout humain et il ne résistait pas longtemps à un peu de proximité.

Il se recula un peu mais garda sa main sur la nuque du jeune homme en face de lui avant de tourner son regard vers Zep’ ou plutôt l’objectif de sa caméra avec un froncement de sourcil plus que visible. Lawrence n’avait jamais aimé être pris en photo ou filmé. Il trouvait qu’il n’était pas photogénique déjà et ça l’angoissait qu’on lui demande sans arrêt de sourire alors qu’il n’en avait pas envie ou trouver qu’il avait l’air constipé quand il le faisait. Mais il avait du prendre l’habitude avec Zep’ et elle n’essayait pas de faire croire qu’il avait l’air enjoué ou de sourire spécialement pour les spectateurs et de ce fait, il tolérait l’objectif sur sa personne. « Ton film porno ne se vendrait pas avec lui et moi dedans. » dit-il alors que de sa main libre il le montre lui et Dee. « Et tant mieux…je n’en ai aucune envie ! » Zep’ posa sa caméra bien vite. Alors le porno n’était plus à l’idée du jour ? Et elle vint s’installer contre lui. Quoique ? Il pouvait sentir sa poitrine contre son dos et ses doigts dans ses cheveux. Il pencha la tête en avant de quelques millimètres comme pour apprécier un peu plus le contact. C’était sans doute une de ses faiblesses. Il grogna tout de même en l’entendant et rétorqua avant que Dee ne se prenne au jeu de suite : « Je n’aime pas énormément ce jeu là. Faites plutôt un scrabble. »

Malgré cela, il ne bougea pas de suite. Il mentait s’il disait ne pas aimer ce genre de moment. Au départ, les embrassades à trois avaient été maladroites. Et il s’était souvent demandé ce qu’il se passait s’il embrassait l’un mais pas l’autre, s’il prenait Zep’ dans ses bras mais pas Dee ensuite, ou s’il avait un geste tendre pour Dee mais pas pour Zep’. Il n’avait jamais été très doué en ce qui concernait les relations sociales et avoir d’un coup deux personnes contre lui était …certes très excitant, parfois un peu stressant. Mais il pouvait bien penser ce qu’il voulait. A la fin, le résultat était le même. Il n’arrivait pas à se détacher de l’un pour l’autre. Il aurait été incapable d’en choisir un seul et si on lui demandait qui il préférait des deux, il préférait avaler sa langue que de devoir choisir. Plutôt, il commenta calmement : « le thé va refroidir. » Si lui pouvait le boire chaud comme froid, il l’appréciait malgré tout chaud, avec un nuage de lait que déjà il n’avait pas eu le droit vu qu’ils devaient faire les courses. Ça lui faisait penser que ! « On devrait peut-être trouver le supermarché du coin. » rajouta-t-il sans pour autant bouger un peu plus. Il était bien contre Zep’ et avec Dee face à lui.

C'était hallucinant la façon qu'ils avaient de s'imbriquer tous les trois, l'un dans l'autre, sans pour autant se gêner et se marcher sur les pieds. A cet instant précis, Deirdre aurait pu jurer être devant un accélérateur de particules en train de regarder une reconstitution du Big Bang, soit le paradis. Law venait tout juste de l'embrasser, et sa main était toujours sur sa nuque, tandis que Zeppelin était tout près de lui. C'était vraiment merveilleux. Mais il n'en avait pas toujours été ainsi. Au début, leurs échanges étaient toujours très maladroits et Dee se sentait souvent plus mal à l'aise qu'autre chose. Il fallait dire qu'avant Lawrence et Zeppelin, il n'avait jamais été touché par personne et il n'en avait jamais eu l'envie. Alors se lancer avec non pas un mais deux partenaires avaient été difficile. Ils leur avait fallu quelques années avant d'être parfaitement à l'aise, l'un contre l'autre. Et franchement, ils avaient bien fait parce qu'il n'y avait vraiment rien de mieux. Enfin … à part un hydrorevolver laser évidemment. Mais ce n'était pas la même chose. Enfin peut-être que si. Il n'en savait rien en fait. Il devrait surement demandé à Zep. Mais pas tout de suite. Choisissant de profiter à fond de sa proximité avec Lawrence, qui était certainement le moins tactile des trois, il enfouit également sa tête dans son cou, écoutant les deux autres s'échanger des piques en gloussant et en rougissant, surtout quand la conversation dériva sur un certain film pour adulte. Rien que de s'imaginer dans une telle situation et le visage de Deirdre s'enflammait comme un barbecue dans un jardin de texans.

-Je sais pas si j'aimerai faire un film pour adulte … Est-ce que ce serait comme ceux que tu vends dans ta boutique ?

Ses paroles étaient quelques peu étouffées dans la mesure où il refusait de séparer sa tête du cou de Lawrence, que cela plaise à ce dernier ou non. D'ici, il pouvait voir Zeppelin qui avait ce petit sourire sur le visage, celui qu'elle avait toujours quand elle s'amusait à taquiner Law. C'était une activité qu'ils adoraient faire, parfois chacun de leur côté mais souvent ensemble. Lorsqu'ils s'ennuyaient, ce qui était une perspective effrayante pour la totalité du monde, ils se distrayaient souvent en faisant tourner Lawrence en bourrique sans se soucier de ses bougonnements, de ses protestations et de ses soupirs. En fait, ils savaient très bien quand ils devaient arrêter et la plupart du temps, la mauvaise humeur du conservateur de musée n'était pas complètement vraie, et ils en étaient parfaitement conscient. Un rire secoua Deirdre quand la conversation dériva sur le scrabble.

-Je préfère le jeu de Zep. Quand on joue au scrabble, Zep finit toujours par retourner le plateau et en plus vous croyiez jamais que mes mots existent alors que si d'abord.

Il était vrai que la rouquine n'était pas du tout du genre patient. Non, c'était le genre de personne à ne jamais savoir rester tranquille, tout azimut et qui ne supportait pas bien longtemps les jeux de société, surtout quand Dee s'amusait à mettre des mots comme céphéide ou protoplanétaire et qu'elle n'avait pas envie de vérifier l'existence du mot dans le dictionnaire. Est-ce que Deirdre faisait exprès de l'énerver ? Pas toujours mais assez souvent parce qu'il la trouvait tout simplement hilarante quand elle était en colère avec ses cheveux roux qui avaient l'air de gonfler autour d'elle comme un chat en colère. En attendant, Dee avait décidé de commencer le jeu de son côté et avait repris ses baisers dans le cou de Lawrence tout en lançant un regard malicieux en direction de Zeppelin. Il avait décidé de relever le défi. Le conservateur de musée gardait pour l'instant son flegme légendaire, et franchement le physicien ne connaissait personne qui en possédait plus que lui, et s'était mis à parler de son thé froid et de supermarché. Habituellement, Deirdre se serait mis à sautiller partout et à trainer ses deux compagnons par la main pour les faire aller plus vite, histoire d'avoir le temps de passer à la quincaillerie, parce qu'il adorait faire les courses. Mais pas aujourd'hui. A cet instant précis, Deirdre avec juste envie de rester là où il était et de profiter de Lawrence et Zeppelin. Et il n'était pas le seul à le penser parce que malgré ses paroles passées, l'anglais n'avait pas l'air de vouloir bouger. Aussi le physicien continuait son occupation, essayant de faire réagir Law encore une fois. Tout en mordillant son oreille, il attrapa la main de Zep dans la sienne et ensemble, ils se mirent à parcourir le torse de l'homme entre eux, bien décidé à le faire céder. Dans un murmure, Dee reprit la parole.

-Je n'ai pas très envie d'aller au supermarché mais … on pourrait étrenner notre nouveau lit ? C'est la première fois qu'on en a un assez grand pour nous trois … et j'ai bien envie de …

Et sur ce, il reprit ses baisers.

"Oh Lawrence... Je pense que tu es beaucoup plus intéressant que du thé." répondit immédiatement Zeppelin, un demi-sourire face à la remarque du conservateur de musée. Si elle ne le connaissait pas autant, elle aurait dit qu'il était ennuyé par tout ce petit jeu et qu'il voulait déballer ses cartons et se plonger dans un bon roman, sûrement l'un de ceux que Zep grimaçait toujours en voyant Law les lire. Le genre de bouquins avec les pages très fines et une police d'écriture affreusement petite, obligeant le lecteur à plisser les yeux pour discerner quoi que ce soit. Sauf que l'australienne connaissait bien Lawrence et savait que si tout ceci le dérangeait vraiment, il se serait détaché de leur petite étreinte depuis bien longtemps. Oui, Lawrence était beaucoup plus difficile à lire que Deirdre mais le jeune scientifique était toujours très honnête et très ouvert, aussi, il n'était pas bien difficile de devenir ce qu'il voulait. Et ce que Dee voulait tout de suite n'avait rien de très catholique dira t-on, cependant, ce n'était pas la jeune femme qui allait se plaindre. Elle était en couple avec ces deux là et aux dernières nouvelles, cela lui valait un ticket direct pour l'enfer mais tant pis... Zeppelin était prête à se sacrifier corps et âme dès que Lawrence et Deirdre étaient concernés. Son sourire s'agrandit alors que Deirdre s'emparait de sa main, leur doigt dérivant ves le torse de Lawrence. Les choses commencaient à devenir nettement plus intéressantes et une petite voix au fond de Zeppelin lui disait que c'était le moment parfait pour saisir de nouveau sa caméra.

Qui ne payerait pas pour voir un porno avec ces deux-là? Ils étaient vraiment idiots s'ils pensaient que des gens passeraient à côté d'une telle opportunité, Zeppelin elle-même serait obligée d'acheter une centaine de copies. Le murmure de Deirdre la sortit de ses pensées et elle laissa échapper un léger rire, le trouvant absolument parfait ainsi. "Tu as envie de... Tu sais que tu es adorable?" Parfois, Zeppelin oubliait que c'était elle et Lawrence qui avaient corrompu l'irlandais et qu'avant eux sa vie sentimentale et sexuelle se limitait eh bien... Au vide. La rouquine était particulièrement fière de cet exploit et elle passa sa main libre à travers la chevelure de Deirdre. "Je crois que ce notre petit génie essaye de dire c'est qu'on devrait aller dans la chambre, enlever nos vêtements et regarder ce qui se passe." Zeppelin était certainement la moins romantique et la plus crude des trois, chose qui s'équilibrait très bien avec le caractère des deux autres. Mais elle se retint, à grand peine, de dire ce qui lui passait par la tête là tout de suite. En effet, elle aurait commencé à dire qu'ils avaient beaucoup trop de vêtements. Et également que le jeu serait beaucoup plus amusant si Deirdre et Zeppelin se mettaient à genoux là tout suite pour ensuite s'attaquer au pantalon de Lawrence et... Des idées, Zeppelin en avait des tas mais elle avait deux autres personnes à convaincre. Essayer le nouveau lit semblait être une bonne option là tout de suite. "Et puis il a raison, on a un lit assez grand pour nous trois, aucun de nous ne tombera par terre cette fois-ci et surtout pas moi."

Zeppelin était connue pour sa maladresse mais pas parce qu'elle ne prêtait pas attention non, parce qu'elle était un peu trop enthousiasme. À trois bien évidemment, les choses étaient légèrement plus compliquées, Zeppelin devait garder les yeux partout et s'assurer que les deux hommes ne manquaient de rien. La première fois, tout c'était passé sans encombre car ils avaient tous les trois bu un peu trop d'alcool, sorbre, la jeune femme avait réalisé l'hilarité de la situation, elle n'avait pas ri cependant, elle ne pouvait pas rire quand il y avait autant de mains posées sur son corps... Non elle s'était contentée d'un léger sourire comme celui qu'elle avait sur le visage aujourd'hui. "Bref Lawrence... C'est toi qui décide. Allez je t'aide un peu." Sur ce, Zeppelin s'écarta des deux hommes, et, bien certaine de toujours avoir leur attention, la jeune femme enleva sa robe d'un rapide mouvement, laissant le tissus glisser sur sa peau et retomber sur le sol. Elle se retrouva donc en sous vêtement, couleur bleu marine pour être plus précis, elle posa ses mains sur ses hanches et fit un geste suggestif en direction du couloir. Si avec ça, ils ne comprenaient toujours pas le message... Zeppelin ne pouvait pas faire mieux. Oh si, elle pouvait toujours se mettre complètement nue et agiter une flèche lumineuse dans sa direction... Elle espérait vraiment ne pas devoir en arriver là.

Si Lawrence s’était reculé, Deirdre s’était rapproché automatiquement de lui et il laissa courir sa main dans les mèches brunes, défaisant un nœud sans y réfléchir. S’ils étaient amants, Lawrence se demandait parfois s’il n’était pas non plus père. Il ne pouvait pas s’empêcher par moment de s’assurer que Dee’ n’oubliait pas de manger à tous les repas au lieu de se perdre dans la contemplation d’un quelconque moteur et ensuite de vérifier que celui qui harcelait Zep’ à son boulot avait bien disparut de la circulation malgré qu’elle lui ait assuré cent fois qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Il fronça les sourcils un instant en se demandant ce qu’un psychiatre pourrait dire d’une telle manière de faire…Mais sans doute que de base, le praticien n’accepterait que peu leur union particulière. Et Lawrence détestait qu’on lui dise ce qu’il devait faire. Dee se serra un peu plus contre lui son visage à présent dans le cou du conservateur qui frémit légèrement sous son souffle chaud. Il eut légèrement la chair de poule alors que son scientifique fou se mettait à parler tout près de sa peau.

Lawrence leva les yeux au ciel mais Dee n’avait pas tort. Zep’ n’était absolument pas patiente pour ce genre de jeu. Il rétorqua en levant un sourcil : « Non, tes mots n’existent pas et on ne va pas revenir à ce débat-là ! » La dernière fois, ça avait duré des heures à grand renfort de dictionnaires, de google et de retournement de plateau par Zep’ qui avait décidé que finalement ce n’était pas si important et qu’elle préférait jouer à un autre jeu. Au final, les deux garçons avaient obtempéré et avaient bien sûr suivit Zep’ pour faire autre chose. D’ailleurs la demoiselle faisait remarquer qu’elle trouvait l’idée de Dee’ bien bonne. « Comme c’est étonnant. » grommela Lawrence qui tentait de rester insensible en même temps au baiser de Dee’ dans son cou. Cause peine perdue alors que lui et Zep’ commençait à s’aventurer sur son corps, caressant son torse de leurs mains habiles et expérimentées. « Comme si la taille du lit vous avez déjà empêché d’obtenir ce que vous voulez… » Rétorqua-t-il attrapant le poignet de Zep’ dans sa main pour l’empêcher de continuer ses caresses. A peine avait-il fait cela que la jeune femme s’écartait de lui et de Dee’ avec ce sourire dont elle avait le secret : charmant mais bien trop dangereux.

Elle retira en un mouvement sa robe qui glissa le long de sa peau pour tomber autour d’elle comme une couronne. Lawrence avait vu Zep’ nue un million de fois à présent mais il avait toujours ce moment, cette seconde, où il redécouvrait la courbe de la jeune femme. Elle était magnifique, habillée ou nue, et il en profita pour l’admirer un instant avant de lever les yeux au ciel de manière dramatique. « C’est moi qui décide ? » répéta-t-il alors que sa main s’étant arrêté plutôt dans les cheveux de Dee’ reprenait ses caresses glissant sur le cou du jeune homme, frôlant la peau du bout des doigts pour la sentir frissonner. Un choix ? Absolument pas, Zep’ ne savait très bien comment il allait réagir. Evidemment, elle savait ses faiblesses et savait parfaitement que faire glisser ses vêtements de la sorte était toujours imparable. Si en plus Dee’ se serrait contre lui, offrait de sa chaleur, on ne pouvait pas reprocher à Lawrence d’être faible et de céder, désespéré.

Finalement la main de Lawrence glissa sur les épaules de Dee’, passa sur ses clavicules qu’il redessina lentement avant de suivre le chemin de son bras droit et de finalement enserrait ses doigts entre ceux du physicien fou. Il se dirigea vers Zep’ attirant Dee’ sur son chemin. Sans hésitation il envahit l’espace personnelle de la jeune femme jusqu’à ce qu’elle finisse par reculer alors qu’il se dirigeait vers la chambre à coucher. Il l’embrassa furtivement sur les lèvres avant de se retourner vers Dee’ pour le ramener contre lui, toujours se déplaçant en aveugle vers le lit, puisque c’en était l’objectif. « Pour vous faire pardonner d’être aussi insupportables, vous irez faire les courses sans moi ! » proposa-t-il un léger sourire fleurissant sur ses lèvres alors que ses mains glissaient sur les hanches du jeune homme en face de lui pour ensuite s’arrêter devant sa fermeture éclair « Tu ne devrais pas imiter Zep’ ? Tu me sembles encore trop habillé si tu veux inaugurer ce lit comme tu semblais nous le proposer plutôt. » C’était une réelle danse que d’être à trois les uns contre les autres. Mais si Lawrence avait eu du mal à s’acclimater à autant de corps au départ, s’il n’avait pas su comment réagir, comment donner de l’affection, à présent ça semblait facile. Il savait ce que Zep’ aimait, et ce que Dee’ aimait et il n’avait pas forcément les mêmes marques d’affection pour l’un ou pour l’autre. Toute sa jeunesse, Lawrence avait toujours cru qu’il finirait seul avec son caractère insupportable, son asociabilité à peine cachée mais voilà qu’il avait deux amants dont il n’arrivait pas à se détacher. Il se glissa derrière Dee’, embrassa son cou, il était bien temps de changer de position tout en l’incitant à avancer vers Zep’.