Il est treize heures et je m’apprête à partir de chez moi lorsque le téléphone retentit dans mon appartement. Je soupire quelque peu et décide tout de même de décrocher. On ne sait jamais. Comme souvent il s’agit de ma petite sœur. Elle veut me parler de je ne sais quoi et j’avoue l’écouter d’une oreille seulement. Elle me parle de son travail puis de ses copines. Mon dieu. J’avais oublié à quelque point Luna est bavarde. Elle m’appelle tous les jours pourtant. Oui oui. J’ai beau avoir vingt-six ans, elle m’appelle tous les jours. Comme pour vérifier que je ne suis pas mort. Je sais parfaitement pourquoi elle fait cela. Elle a peur qu’un jour je me blesse plus que de raison et qu’il m’arrive quelque chose. Je sais parfaitement qu’elle a peur pour moi, mais je supporte de moins en moins cette façon qu’elle a de me surprotéger. Mais je ne dis rien. Parce que je ne veux surtout pas me prendre la tête avec elle. Je la rassure sur mon état de santé et finis par raccrocher lui disant que je suis en retard. Ce n’est pas un mensonge pour une fois. Cet après-midi, j’ai décidé de passer un peu de temps avec June, ma meilleure amie. On c’est connu à l’époque du Lycée et parce que nous étions mis de côté par les autres nous avions finis par sympathiser. Depuis nous n’avons jamais perdu le contact. Je ne me suis jamais moqué d’elle alors qu’elle était enceinte à seulement dix huit ans, bien au contraire. J’adore ses enfants. Je sais que je joue un peu trop au copain avec eux parfois, mais bon… Les enfants ont été abandonné par leurs père alors des fois je fais un peu de mon mieux pour leurs faire oublier tout cela. Et peuvent ils sont tellement adorable que cela ne me dérange jamais de passer du temps avec eux. En particulier avec le jeune Lucas. J’ai bien compris qu’il souffrait de l’absence de son père alors parfois je viens le chercher pour l’emmener voir un match de baseball ou de basket. On passe toujours un bon moment tous les deux et après cela June passe plus d’une semaine à me remercier alors qu’elle n’as même pas besoin de le faire. Enfin. Aujourd’hui j’ai décidé de faire sortir toute la petite famille. Oui sans prévenir personne. June bosse beaucoup et elle a aussi besoin de souffler. Personnellement j’ai besoin de me changer les idées par rapport à cette histoire avec Nola. Alors je pense que cela ne pourra nous faire que du bien.

Dix minutes après mon départ, je me gare devant la maison de mon amie. Tout fier de moi et de mon idée, je finis par venir frapper à la porte. Il fait frais, mais il fait beau et j’ai bien l’intention d’en profiter. C’est Alicia qui ouvre la porte et je lui offre mon plus beau sourire. « Salut ma belle, maman est là ? » Elle crie dans toute la maison et il ne faudra que quelques secondes à June pour apparaître. Je lui souris et la prends dans mes bras tout en déposant un baiser sur sa joue. « Tu va bien ? » lui demandais-je tout en me reculant quelque peu. « Il fait beau dehors. Je pensais vous emmener au parc ou au bord de la plage. Vous faire un peu sortir et passez une bonne après-midi non ? » J’espère qu’elle na va pas refuser ma proposition en tout cas.
 

Quelques minutes de silence. Je donnerais n'importe quoi pour avoir ne serait-ce qu'une minute de silence complet. C'est trop demander bien sur ! Beaucoup trop ! Avec mes deux enfants, la maison est un endroit plein de vie et surtout très bruyant ! J'ai quand même un dossier à finir pour le boulot... Entendant un cri suraigu de ma fille Alice, je souffle un bon coup et décide d'aller calmer le jeu la-haut. En montant les escaliers, je sais déjà que c'est peine perdue. On ne peut pas dire qu'ils soient des enfants rois, et je ne suis pas du genre laxiste, mais parfois ils arrivent quand même à me faire craquer. Résultat, ils vont certainement m'embarquer dans leur jeu, ils crieront un peu plus fort et mon dossier ne sera pas bouclé avant ce soir... Cette idée me fait sourire. J'ai presque hâte de me mettre à jouer une gentille fée, ou même la vilaine sorcière ! J'arrive enfin à la chambre des deux petits monstres. Horreur ! La pièce est sans dessus-dessous ! Mais les enfants rigolent... J'essaie tout de même de calmer le jeu, sans succès. Et comme prévu, ils arrivent à m'embarquer dans leur jeu à base de dragons, de licornes et de princesses. Petit à petit, j'en oublie mon dossier. Ce sera la sonnerie de la porte d'entrée qui nous fera tous sortir de ce petit monde. Ce sera Alice qui descendra en trombe ouvrir la porte. Trente secondes plus tard, je l'entends crier maman... de quoi faire savoir à tout le voisinage qu'elle me cherche ! C'est avec surprise que je découvre Ezechiel dans l'entrée. Nous nous sourions et nous embrassons chaleureusement. Je réfléchis à la vitesse de la lumière pour me souvenir si nous avions convenu d'un rendez-vous que j'ai totalement oublié, ou si au contraire, c'est une vrai surprise. J'opte pour la deuxième réponse. Je pense que je m'en serais souvenu si Ezechiel devait passer ! Tu va bien ? A merveille, et toi ? Je connais Eze depuis le lycée. C'est d'ailleurs à cette période, pas vraiment rose, que nous sommes devenus des meilleurs amis. Tout deux rejetés par nos camarades, nous avons finis par tisser des liens indéfectibles ! Depuis il est un des piliers de ma vie et m'apporte énormément de soutien. Et encore aujourd'hui, il sait comment m'aider ! Il fait beau dehors. Je pensais vous emmener au parc ou au bord de la plage. Vous faire un peu sortir et passez une bonne après-midi non ? Un grand sourire se dessine sur mon visage. Super idée ! Mais j'espère que tu es en forme parce que les deux petits monstres ont mangé du lion ! D'ailleurs, Lucas pointe le bout de son nez pour venir dire bonjour à Ezechiel. Alors les enfants, ça vous dit une balade avec tonton Eze ? Ca saute sur place, ça crie... Je crois que ça veut dire oui ! je lance en direction de mon ami. Maintenant, viens la terrible tâche d'habiller tout ce petit monde. Il fait quand même pas très chaud en ce moment. Une fois les manteaux et les chaussures misent, nous sommes enfin prêts à partir.

Aujourd’hui j’ai bien envie de passer un moment avec mon amie June. Cela fait un moment que je ne l’ai pas vu et puis je me dis qu’avec ses enfants elle doit encore être totalement débordée. Depuis le Lycée on c’est jamais lâcher tous les deux. Il nous est arrivé d’être un peu séparer par la vie c’est vrai mais au final on finit toujours par se retrouver. Même si ma vie est quelque peu chaotique ces derniers temps, aujourd’hui j’ai décidé de profiter un peu de la vie et surtout du beau temps. Alors pourquoi ne pas proposer une sortie à June et ses enfants. Je sais qu’ils finiront par me redonner le sourire et je crois que c’est le plus important à cet instant. C’est donc décider et avec plusieurs idées en tête que je me dirige vers chez eux. Je n’ai même pas encore sonné que j’entends déjà du bruit à l’intérieur de la maison. Visiblement les deux petits monstres sont en pleine forme aujourd’hui. Ca promet. Je sonne et c’est la petite Alicia qui vient ouvrir la porte. Elle à l’air assez heureux de me voir et un grand sourire se dessine sur mes lèvres lorsque je l’aperçois. J’adore les gamins et j’ai l’impression qu’ils me le rendent plutôt bien. J’aimerais avoir des enfants. Enfin je vais en avoir un même. Encore une partie bien compliquer de ma vie. Mais bon. Je préfère ne pas penser à cela pour le moment. Je demande donc à Alicia d’appeler sa mère et je finis par apercevoir mon amie qui à l’air bien fatiguée tout de même. « A merveille, et toi ? » « Ca va, ca va. Je ne dérange pas ? » Il est vrai que je débarque un peu à l’improviste, mais bon. Elle me connaît et elle à l’habitude de cela depuis des années désormais. Je finis donc par lui parler de ma petite idée pour la journée et je la vois sourire. « Super idée ! Mais j'espère que tu es en forme parce que les deux petits monstres ont mangé du lion ! » Elle termine à peine sa phrase que Lucas descends les escaliers en courant et me saute dans les bras. « Salut mon grand. » Je le repose sur le sol et me tourne vers June en lui souriant. « T’inquiète pas, je suis en pleine forme. » De manière générale je suis toujours en pleine forme de toute manière étant donner que je ne ressens pas du tout la douleur. Enfin. June propose la sortie aux enfants et une explosion de joie ce fait entendre dans la maison. J’adore cela. Je veux voir des enfants courir partout chez moi. J’en ai vraiment envie maintenant. Mais il ne faut pas que je pense à cela. Vraiment pas. J’aide les enfants à se préparer et tout le monde monte dans ma voiture. « Alors la plage ça vous va ? » « Ouiiiiiii. » Ce cri de cœur à l’unisson me fait plaisir. Je conduis jusqu’à la plage et me gare tout près. Les enfants partent en courant et on les surveille en avançant doucement sur le sable. « Alors June. Comment va tu ? Tu m’as l’air fatiguée… » J’ai envie de parler de mes problèmes avec June, mais je veux d’abord m’intéresser à elle. Question de politesse et puis je déteste amener l’attention sur moi.