Aujourd’hui on est lundi. Ce qui signifie que les magasins sont pour la plupart fermés. De plus, ce n’est pas comme si celui d’Enzo faisait faillite. Hier soir, il avait du retourner à la maison familiale parce qu’un repas de famille avait été prévu. Ce qui veut dire… un total clean du corps ! Pas une once de trace de gueule de bois ou de yeux explosés de fatigue. Nop. Il rayonnait d’énergie et était frais. Chose rare. Bien trop rare.
On pouvait donc le voir déambuler dans la rue avec son sac à la main en sifflotant un air agréablement joyeux. Il disait bonjour à des passants sans même savoir qui ils étaient. Bref. Une bonne humeur scintillante. Aah, si Tatiana le voyait comme ça, elle s’en demanderait presque s’il n’était pas malade ! Oh tiens. D’ailleurs sa fraise tagada lui manquait terriblement. Cela faisait déjà quelques jours que son travail lui prenait tout son temps. Enzo s’arrêta un instant en plein milieu du trottoir, faisant une petite moue déçue.

Il se remit néanmoins en marche en trainant un peu plus des pieds. Nan, il avait pas envie de voir Willy, ni d’autres personnes. Naaan, il voulait voir sa Tati’ d’amour et parler avec elle. L’Italien consulta sa montre. 11h37. Puis il évalua sa position dans la ville. Eh. En vingt minutes il y serait. Bwahahah. Idée de génie. Enzo se mit à dégringoler les escaliers qui se trouvaient à sa gauche. Il bifurqua à droite puis à gauche, de nouveau à gauche puis tout droit. Tout cela pendant une vingtaine de minutes.

Après ce temps passé à déambuler dans les rues, il reçut premièrement un sms de la part de son bonbon rose. L’Italien ne put que sourire face à ses mots. Ralala. Heureusement qu’il arrivait hein. En réponse, le sms envoyé fut un : « Suprise baby. » Il ouvrit avec fracas une porte en brandissant un sac plastique et son portable tout en traversant une pièce remplie de fringues. Enzo avançait en braillant, faisant de grands signes.


Oui parce que tout le trajet qu’il avait n’avait pas été vain. En effet, il était passé par un de ces nombreux stands qui vendent des sandwichs, pâtisseries et compagnie pour les étudiants ou ceux ayant un petit creux. Il avait donc acheté deux sandwichs, deux coca et bien sûr, de part de gâteau. Tout en faisant balancer ce sac qui contenait bien deux boissons gazeuses et qui donc allait faire deux belles surprises aux jeunes gens, il accrocha une veste avec son sac. Il pila un instant, la chopa et la plaqua contre son torse tout en continuant d’avancer vers sa meilleure amie.


Enzo reposa le vêtement sur un cintre au hasard. De toute façon, Tatiana ne lui en voudra pas hein. Une fois qu’il fut en face de la jeune femme, il déposa un bisou sur sa joue et lui fit un grand sourire. Ah bordel, que ça faisait du bien de retrouver sa tagada ! Rien que la voir lui donnait envie de manger à foison des bonbons.

Il s’assit alors sur le petit canapé du bureau comme si c’était chez lui, balançant son manteau quelques secondes plus tôt enlevé sur le dossier, s’affalant ensuite bien confortablement. Enzo savait qu’il arrivait au bon moment. De toute façon, Tatiana venait de lui donner raison en ordonnant l’heure de la pause et en le trainant ici tout en le papouillant avant. Une sorte d’alchimie télépathique s’était créée entre ces deux là. Au début, ça avait été une relation amicale banale, comme bien d’autres, mais par la suite, cela avait évolué en quelque de bien plus grand et fusionnel. Enzo n’en est pas du tout mécontent et est heureux de partager la quasi-totalité de son esprit avec cet adorable bonbon.

Mais revenons-en à ce qu’il se passe dans ce bureau. Tatiana avait pris le sac des mains de son meilleur ami, et l’avait posé sur son bureau, fourrant son nez dedans, humant les odeurs des sandwichs parfaitement bien choisis. Enzo en était plutôt fier à vrai dire. Ca lui faisait un bien fou de voir qu’il tapait juste pour sa meilleure amie. Il lorgna sur les canettes et attendit que la jeune femme se serve, il prit après elle la deuxième canette. Mais au moment où il allait l’ouvrir, PSHHH, celle de Tatiana explosa. L’habituel rire un peu enfantin de l’Italien se fit entendre peu de temps après. Il était à moitié recroquevillé sur lui-même, tapant une main sur sa cuisse. Quel gosse.


Que pouvait-il dire d’autre ? En plus, c’était trop pas fait exprès hein. Quoique maintenant qu’il y pensait, c’était une blague à refaire, encore et encore. Enzo l’aida quand même à tout nettoyer, le coca en plus ça colle, c’est vraiment pas cool comme boisson en fait.
Ils chopèrent ensuite tous deux leur sandwich et commencèrent à manger. Le rital n’a pas pour habitude de manger de manière sale mais ni forcément de manière propre. Il lui arrive de s’en foutre partout, en plus, maladroit comme il est, cela ne semble pas bien étonnant.

Mais outre ça, les deux jeunes gens ne sont pas du genre à manger convenablement entre eux. Les convenances n’existent plus une fois qu’ils sont seuls ou bien même tout simplement s’ils sont tous les deux. Ils commencèrent donc à papoter et comme l’avait plus tôt prédit Enzo, Tatiana remarqua que son meilleur ami était présent avec une incroyable fraicheur.


Enzo continua son monologue magistral avec tous les gestes qui vont avec. Un grand bavard. Il lui expliqua donc que sa Mama l’avait rappelé au bercail pour un diner familial et que franchement ça lui faisait un bien fou. Mais bon, ce n’était rien comparé à ce qui se tramait pour la jeune femme apparemment. Tout allait pour le pire d’après ce qu’elle en disait.



Il soupira un instant en agitant une main dans l’air. Il avala sa dernière bouchée de sandwich, prit une gorgée de coca.


Tout en disant cela, il s’était levé pour aller prendre son bonbon rose dans les bras. Aah, quelle douceur ce bout de femme.