on a toujours besoin d'un mécanicien

Cela faisait quelques jours que j'avais retrouvé la femme de ma vie, Hazel, et depuis ces quelques jours, mes sentiments allaient de maussades à joyeux d'une minute à l'autre sans cesse, car tout n'était pas rose, c'était sûr. Je l'avais beau retrouvée, elle n'était pas encore « à moi » à nouveau alors j'étais taciturne, dans mes pensées, plus aussi sociable qu'en temps normal, sans doute parce que je pensais sans cesse à comment faire pour faire ce qu'elle attendait de moi. Mais qu'est-ce qu'elle attendait ? J'essayais de ne pas être intrusif, je tentais avec force de ne pas la contacter tous les jours ou essayer de la croiser à chaque coin de rue. Il fallait le dire, cette situation me rendait plus fou que je ne l'imaginais. De plus nous avions énormément de clients au garage ces temps-ci, à croire que les gens s'étaient concertés pour tomber en panne  tous en même temps. Aujourd'hui même je revenais avec la dépanneuse au garage et la garait après avoir déposé un voiture qui s'était vu victime d'un accident quelques temps plus tôt. Je rentrais dans le garage et voyait que tous mes collègues étaient réquisitionnés aujourd'hui, j'avais de la chance d'avoir trouvé cet emploi et en attendant de me trouver une meilleure place, c'est pourquoi malgré mes problèmes, j'étais toujours accueillant avec les clients, j'avais toujours ce côté charmeur. C'était une partie de moi, en plus d'aimer la mécanique, j'étais un vendeur.

Habillé comme toujours de ma salopette retombant à l'arrière sur ma fesses, les manches nouées autour de ma taille, un débardeur blanc souillé de cambouis, je me dirigeais vers mon patron pour lui faire un rapide débriefing de la voiture que je venais de ramener. On échangea quelques plaisanteries puis je me dirigeais vers la machine à café un sourire aux lèvres. Je me craquais la nuque, c'était la première pause que je prenais de la journée, je fus donc surpris quand une petite voix s'adressa à moi. Je me tournais vers la demoiselle, la très jolie demoiselle, il fallait l'admettre. Mon patron et mes collègues  avaient tendance à profiter de ce genre de jeunes filles en détresse, mais j'étais le charmant de la bande, si j'étais très machiste, je ne profitais que peu de la faiblesse en mécanique de ces dames. « Bonjour, je... J'ai un petit soucis avec ma voiture et j'aimerais savoir si vous aviez le temps de jeter un coup d’œil. S'il vous plais. »  . Je lui adressais un sourire en coin comme je les faisais toujours, ce n'était pas parce que mon coeur était à Hazel que je pouvais retenir cette partie de moi, c'était d'ailleurs une des choses qu'elle aimait chez moi, ce côté charmeur avait eu raison d'elle après tout.

Mon café serait donc pour plus tard, je posais le gobelet en plastique et me tournais entièrement vers la demoiselle. Je lui répondis donc avec le même sourire : « Bien sûr, dites-moi ce qui ne va pas... » Je jetais un regard dehors pour voir de quelle voiture elle était propriétaire, on remarquait d'un seul coup d'oeil qu'il s'agissait d'une occasion. « Laissez-moi deviner, vous êtes étudiante... » J'avais toujours l'impression d'être comme le médecin des voitures que je demandais ce qui se passait aux différents clients qui passaient par ici, on me racontait les petits bobos et je mettais du mercurochrome sur leurs moteurs, un petit pansement, et c'était repartit. Ca me plaisait assez, je me sentais indispensable, et c'était rare que ça m'arrive. Alors que je me dirigeais avec la jeune femme vers sa voiture, un de mes collègues redressa la tête de son travail et siffla avant de me lancer « On échange si tu veux, Asbjorn ! ».  Je ris et lâchais «  Même pas en rêve... » J'aurais très bien pu lui céder ma place, parce qu'au final je ne draguais plus outre mesure, Hazel était mon seul objectif et je ne cherchais plus aucune aventure, bien que je finirais pas exploser à un moment à force de résister, mais ça y était, j'étais fidèle pour de vrai. Mais malgré tout, j'adorais provoquer mes collègues qui étaient mes potes à présent, on lâchait souvent des plaisanteries bien grasses, surtout quand il s'agissait de jolies femmes perdues pour de petits problèmes sans conséquences, mais au fond nous n'étions pas de mauvais bougres même si nous étions le cliché même du garagiste macho, sexiste, et dragueur.

Nous nous dirigions donc vers la voiture et je tournais autour attendant qu'elle me décrive son problème, je redressais la tête et lui sourit à nouveau, il fallait dire qu'elle était vraiment jolie, bien qu'on la sentait mal à l'aise d'être là. Je me disais intérieurement qu'elle comprendrait bien vite que je n'allais pas la violer ou lui faire du mal et qu'elle n'avait pas du tout à se sentir aussi gênée d'être là.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

on a toujours besoin d'un mécanicien

J'adorais mon travail. J'étais né avec une salopette et une caisse à outils dans les mains, c'était véritablement mon destin, de bricoler. Evidemment, le paternel y était pour quelque chose, étant lui-même garagiste, je tentais de l'aider dans ses réparations. A 8 ans, j'avais tout pour devenir un vrai, et j'adorais mettre mes mains dans le cambouis, c'était un instinct fondamental chez moi. Mon père m'avait appris à conduire, mais il m'avait également appris à rouler. A rouler les gens bien sûr, j'avais ce charme indéniable, cet instinct du petit séducteur qui se fait repérer à cause de ses regards, mais qui fait ça tellement bien qu'on ne peut que craquer. J'avais affiné ma technique, me rendant plus subtil, moins flagrant. J'avais toujours les mots pour convaincre, et j'arrivais toujours à faire raquer les petits bourgeois qui me servaient parfois de clients. Depuis que j'étais officiellement mécanicien, depuis que je travaillais réellement dans un garage, je remarquais l'air de dédain de certains hommes nous confiant leurs voitures, comme si c'était à nous d'être redevable qu'ils tombent en panne et nous donnent de quoi nous nourrir. Je faisais généralement la crapule avec ce genre de personne que je détestais au plus haut point. Néanmoins, je me faisais le robin des bois des plus pauvres, c'était le pourquoi de ma question à la jeune cliente qui se présentait à moi maintenant. Je savais que les étudiants ayant des voitures du genre avaient moins de moyens que les autres qui se ramenaient avec des voitures que papa leur avait offert, ce genre de voiture que même moi je ne pouvais pas me payer. Si ces derniers devaient subir le même sort que les autres, les étudiants avec moins de moyens obtenaient plus souvent ma compréhension. Je n'allais pas arnaquer cette jeune femme, même si vu son air paniqué et ses explications, ne comprenait visiblement pas grand chose à la mécanique. Il fallait de tout pour faire un monde, je lui souris quand elle parla de son cours de « droit fondamental ». Je n'étais définitivement pas du même monde. Mais cela ne me gênait pas, je n'étais pas du genre à me sentir moins bon à cause de ma condition sociale, j'avais décidé mon sort de mécanicien et j'en étais très fier, d'autant que la demoiselle n'avait pas dit ça d'un air médisant ou que sais-je que n'importe quel autre collègue n'aurait pas apprécié.

Après qu'elle m'ait décrit son problème, je su directement de quoi il en retournait et qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, je fis quand même une fois le tour de son bolide, histoire de vérifier d'un premier regard d'éventuels problèmes à prévenir plutôt que de la revoir se rappliquer dans deux jours pour un quelconque autre souci. Je levais la tête vers elle et lui dédia un nouveau sourire naturellement charmeur : « Je vais vérifier mais c'est sans doute simplement une attache autour du silencieux qui s'est détachée, tout simplement, ça se répare en 5 minutes. »  Pour vérifier mon hypothèse, je rentrais dans le garage chercher une planche à roulette pour me glisser sous la voiture, je revins vers la voiture et me plaça sur le dos sur la tablette, me faisant rouler sous l'auto pour regarder le pot d'échappement, constatant bien vite que j'avais raison. Je sortis de sous la voiture après avoir bien observé les pièces et choses qui fâchaient, et me relevant, je me tournais vers l'étudiante : « Bon, et bien, c'est ce que je croyais... Il y a une des attaches qui a lâché. J'ai deux solutions, soit je trouve les pièces et les remplace directement, ce qui coûtera un peu plus cher, soit, pour quasi rien je vous fais un petit coup de soudure et ça repartira comme neuf. » J'aimais autant lui annoncer qu'il existait une solution pour les plus petits budgets, d'autant que celle-ci fonctionnait aussi bien. Je n'aimais pas tricher avec les jeunes filles dans son genre, on voyait bien qu'elle tenait malgré tout à sa petite occasion qu'elle avait sans doute du payer de sa poche. J'avais un certain respect pour ça, et je n'étais pas une crapule totale. Je me disais donc que ce serait malheureux de ne pas l'aider comme elle le méritait. Même si mon patron aurait été d'un autre avis.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.