Pour une fois, Nash avait deux nuits de repos d’affilé et ses petits frères et sa petite sœur avaient été adorables en faisant le moins de bruit possible pour le laisser dormir toute la nuit et la moitié de la journée du lendemain. Evidemment ce petit moment de répit ne dura pas longtemps car passé midi alors qu’il s’était couché en fin d’après-midi la veille, il ouvrit enfin les yeux pour émerger lentement. Les bruits familiers de la maison lui parvinrent assez rapidement ; les cris, les rires et quelques pleurs aussi mai rien de grave, ce n’était que des enfants après tout et ils passaient leur temps à se chamailler. L’égyptien se redressa dans son lit pour s’adosser contre la tête de lit et attrapa son portable qu’il alluma pour voir un rappel de rendez-vous ; ce soir il devait voir Camille mais bien vite un sms vint noircir l’écran de son téléphone, Kelyan donnant signe de vie pour lui filer un rancard qui était clairement malvenu désormais. Bien sûr le couple qu’il formait avec le blondinet était factice et Nash s’efforçait de se forger des principes auxquels ils ne devaient pas déroger même si il en avait le droit, c’était … dans le contrat. Le jeune homme mit un certain temps à répondre pour que finalement une longue conversation s’en suive ; houleuse, difficile et pleine de révélations aussi. Finalement, après avoir d’abord refusé d’annuler sa soirée pour lui, Nash accepta de la retarder un peu afin d’avoir le temps de prendre un café avec son amant, chose qui représentait une première pour eux qui jusque-là ne s’étaient jamais vu pour faire autre chose que coucher ensemble. Mais l’égyptien était fatigué de tout ça, surtout d’être traité comme un objet, son petit chien qui accourait dès qu’il sifflait pour se faire vulgairement baiser puis jeter comme si rien ne s’était passé. Evidemment, la dernière nuit qu’ils avaient passée ensemble avait été différente, particulièrement agréable mais il ne se faisait pas d’illusions ; Kelyan était un connard et resterait un connard malgré le semblant d’affection que l’égyptien lui portait et qui lui semblait être réciproque par moment. Après avoir mis les choses à plat et organisé son emploi du temps de la journée, le jeune homme se leva pour aller prendre une douche s’habiller ; enfilant un jean clair et une chemise. Il repassa rapidement par la salle de bain pour se coiffer et se parfumer avant de descendre s’occuper de toute sa petite famille que Lil avait dû gérer seule depuis qu’il s’était endormit la veille.
La journée s’écoula de la manière la plus normale qui soit en ce qui le concernait, le laissant vaquer à ses occupations de chef de famille mais malgré ça et tout ce qu’il avait à faire pour que la maison reste propre et organisée, il ne cessait de penser à ce rendez-vous avec Kelyan et plusieurs fois il eut envie de lui renvoyer un message pour annuler. Il ignorait ce qu’ils allaient bien pouvoir se dire, jamais encore ils ne s’étaient juste retrouvés pour parler et il craignait qu’ils aient à se regarder dans le blanc des yeux sans trouver quoi dire, ce qui ne serait assurément pas agréable ni pour l’un, ni pour l’autre. Finalement l’heure approchait et Nash n’eut pas vraiment le temps de se changer si bien qu’il décida de sortir comme ça après avoir laissé la maison à sa mère qui venait tout juste de rentrer ; l’égyptien prit donc le chemin du centre-ville pour se rendre à la faculté où étudiait son amant car c’était devant celle-ci qu’ils s’étaient donnés rendez-vous. Soudain il se mit à craindre que Kelyan lui pose un lapin, de se retrouver seul parmi des gens qu’il ne connaissait pas et cette éventualité l’effrayait mais il décida de ne pas faire demi-tour et d’aller jusqu’au bout, quitte à être déçu mais au moins fixé. Lorsqu’il aperçut Kelyan qui semblait l’attendre, il comprit qu’il était en retard et pressa un peu le pas pour venir se planter devant lui dans un sourire timide, s’en voulant clairement de l’avoir fait attendre « Désolé j’suis à la bourre … J’avais pas mal de boulot à la maison … T’attends depuis longtemps ? » souffla-t-il en le détaillant brièvement, constatant qu’il était toujours aussi beau et séduisant et qu’il ne serait clairement pas facile de couper les ponts si jamais ils en venaient à un désaccord sur les fondements de leur relation. L’égyptien resta un moment à se dandiner nerveusement, les mains enfoncées dans les poches de sa veste sans savoir si il devait prendre les devants ou non mais finit par se dire que les choses seraient sans doute plus faciles à vivre si c’était lui qui prenait les devants puisque malgré ses grands airs, Kelyan ne semblait pas plus à l’aise que lui « On y va ? Ca caille un peu. » prétexta-t-il en prenant la route du café dont ils avaient parlé ; ils y rentrèrent assez rapidement, plus pour échapper au froid que pressé par une réelle envie de parler car ils n’auraient peut-être rien à se dire et c’était ce que Nash craignait à ce moment même. Le beau brun s’installa à une des table du fond, profitant d’une des banquettes pour se poser et observer Kelyan en faire de même « Ta journée s’est bien passée ? »