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 ASHAZEL - The moon is the only light we see

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MessageSujet: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyLun 28 Juil - 16:11





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Une nouvelle nuit qui promettait d’être aussi merdique que les autres commença, lorsque je sortis de la chambre de l’appartement que je partageais avec ma meilleure amie. Depuis que mon boulot d’organisatrice événementiel ne marchait plus du tout, je travaillais dans un bar à la réputation qui n’égalait pas celle des autres bars de la ville, loin de là. Chaque fois que je me réveillais en milieu d’après-midi – je rentrais tard le matin et dormais généralement jusqu’à quatorze heures – j’avais le moral dans les chaussettes, las d’être prise pour une blonde écervelée, fatiguée d’être tripotée par les pauvres blaireaux qui fréquentaient ce genre de bar. Mais je continuais de travailler là-bas, fermant ma bouche, ravalant ma fierté. Plusieurs fois Val’ avait remarqué que ce boulot ne me convenait pas, que plus j’y allais, plus les jours passaient et plus mon moral se dégradait, alors elle m’avait à plusieurs reprises proposé de payer le loyer entièrement, le temps que je retrouve un autre travail. Bien évidemment, tête de mule et fière comme j’étais, j’avais refusé son aide. J’allais continuer de bosser là-bas, tout en cherchant un autre boulot, un ou deux contrats à signer pour un évènement quelconque. Je n’allais pas baisser les bras. Je ne l’avais pas fait quand Ash m’avait abandonnée en me piétinant le cœur, je n’allais pas le faire maintenant.

Tout en faisant de grand geste, frottant le tissus de la serviette contre le miroir embué, je repensais à tout ça, au fait que je n’avais pas baissé les bras. Mais en réalité, quand j’avais pensé ça, je m’étais caché les yeux, je n’avais pas voulu voir la vérité en face, j’avais menti. Car, si, j’avais bel et bien baissé les bras tant et si bien que j’avais fait mourir le bébé qui grandissait en moi, j’avais perdu pieds, je m’étais noyé dans les eaux profondes et noires qui avaient ensevelies ma vie. Puis la brume noire et opaque de la dépression avait emplie mes pensées, régnant en maitre dans mon esprit. Alors si, j’avais bel et bien baissé les bras lorsqu’il m’avait quittée.

Je jetais un rapide coup d’œil à l’horloge de la baffle pour Ipod que nous avions installé dans la salle de bain et me rendit compte que j’allais être en retard à force de me replonger dans le passé. Soit je m’activais un peu soit j’allais me faire taper sur les doigts si j’arrivais cinq minutes en retard – oui, mon boss était un tyran qui n’hésitait pas à me claquer le derrière devant ses clients qui riaient, ou qui me prenait mes misérables pourboires pour « payer la bouteille cassée tout à l’heure », disait-il. Rapidement j’enfilais le micro bout de tissus qui me servait de short, mon tee-shirt blanc à moitié transparent et montait sur mes talons de 17 centimètres – les « talons’pétasse » comme Val les appelait. Oui oui, les escarpins à plateforme, mais rassurez-vous je n’avais pas choisis le modèle qui faisait « catin de grand chemin », au contraire, je m’étais offert – en faisant passer le tout sur la note de frais – des petites merveilles, des Louboutins, qui au contraire étaient très élégants. On me demandait souvent comment je faisais pour rester perchée sur ces chaussures durant des heures. L’entrainement. Tout était dans l’entrainement, et bien sûr je ne m’en tirais jamais sans quelques belles ampoules bien douloureuses. Mais au moins je n’avais pas l’air d’une pute, comme mes collègues qui portaient ses chaussures transparentes. Puis je ne portais que ces plateformes, le minishort et le tee-shirt obligatoires - mais je ne rajoutais pas les bas résilles ou quoi que ce soit d’autre – « Il faut que vous soyez sexy. Comment voulez-vous qu’on fasse du chiffre avec les boissons de merde qu’on vend ? Si les mecs venaient pas pour mater vos petits culs, personne ne serait là et on aurait déjà fait faillite. » Nous avait dit le patron, un jour où nous nous plaignons de nos tenues de pouffiasses. Il nous avait toutes détaillées de la tête aux pieds, de son œil brillant de vicelard, nous n’étions que de la chaire à pâté pour attirer le client dans ses filets.

Lorsque j’arrivais au bar, j’étais la première étant donné que je devais faire l’ouverture. Les deux heures qui suivirent, je les passais seule, à installer les chaises et les tables, à nettoyer les verres qui étaient encore sales de la vieille et à passer un peu le balais pour tenter de redonner un coup de neuf à l’endroit – ce qui n’était pas gagné – et non, je n’avais pas fait tout cela sur mes échasses. Je prévoyais toujours mes baskets, histoire de ne pas m’user tout de suite et puis j’enlevais toujours mes talons avant la fin, de toute façon la moitié des clients étaient bien trop éméchés pour s’en apercevoir.

Ce fut sur le coup des vingt-deux heures que le bar s’agita un peu, et que l’ennuie me quitta. Ma collègue arriva derrière le bar en courant presque, elle était surmenée, toutes ses tables étaient prises et à chaque fois par des groupes de quatre ou cinq. Pour ma part, la plupart de mes tables étaient occupées mais seulement par une ou deux personnes, en clair j’attendais patiemment qu’ils aient finis et qu’ils me recommandent à boire. « Putain Hazel j’en peux plus, je ruissèle tellement je cours. Tu veux pas t’occuper d’une ou deux tables ?! Silteplaitsilteplaitsilteplait … » Me lança-t-elle, à bout de forces, arborant son regard de chien battu. Je n’avais rien à perdre après tout, pourquoi ne pas l’aider, ça m’occuperait au moins ! « Ouais bien sûr Kae’. Tu veux que je prenne lesquelles ? »  Un sourire illumina son visage et elle détailla la salle quelques secondes avant de se retourner de nouveau vers moi : « Oh la la, y’a un pur beau gosse assis à la table douze. Je te le laisse, pour te remercier … »  Je souris à mon tour. Ce devait être un énorme sacrifice pour ma collègue – elle qui allait souvent se faire monter dans les toilettes, elle avait tendance à craquer pour le premier venu et fallait dire que c’était tous les jours la journée de patrimoine avec elle. Elle mit un verre de vodka, une canette de redbull, deux verres de whisky ainsi qu’un gin tonic et une bière, pour la première table, et un whisky, pour le mec seul, sur mon plateau et me dit qui avait pris quoi. Je relevais la tête vers les deux tables que je devais servir, et tentais de voir qui se cachait derrière le « beau gosse ». Surement celui qui était seul à sa table. Malheureusement je ne pouvais rien voir de son visage car une casquette cachait ce dernier, de plus il me tournait le dos.  Mais il semblait bien charpenté à voir la façon dont ses muscles tendaient le tee-shirt qu’il portait.

Mes pas claquèrent sur le sol, quelques-uns se retournèrent sur mon passage – même les femmes me regardèrent passer – et rapidement je m’approchais de la table où l’homme seul s’était installé. Arrivant à sa hauteur, il m’était toujours impossible de voir son visage, caché dans l’ombre de sa casquette. Je calais ma hanche contre la table, tenant le plateau bien droit et pris le verre d’alcool fort avant de le faire glisser sur la table : « Voilà, votre Whisky. » Dis-je de ma voix suave et charmeuse.  





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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyLun 28 Juil - 20:52



bang bang, my baby shot me down
Cela faisait maintenant un mois que j'étais de retour à Town Squares, et j'avais l'impression que cela en faisait mille. 6 mois d'absence et j'avais l'impression d'être un inconnu, les gens ne s'attendaient pas à me voir, rares étaient ceux qui prenaient la peine de me reconnaître, les autres déployait tous les efforts du monde pour ne pas me voir. Il ne restait des gens qui me connaissaient à l'époque que le bas du panier, comme un chewing-gum collé à ma chaussure impossible à enlever qu'avec l'usure du temps qui passe, 6 mois après ils me collaient toujours aux basques, comme à une bouée de secours alors que je ne voulais absolument pas voir aucune de leurs petits gueules de mauvais garçons, de faux malfrats tout juste bon à parler puis s'enfuir dés que le moindre problème arrive.
Il serait difficile de laver la sale réputation qui me traînait sur le dos, c'était comme si la ville entière savait, comme si chaque passant connaissait ce bon vieux Asbjorn qui avait traîné son adorable petite amie plus bas que terre. Maintenant, plus personne ne lui adresserait la parole, il portait sur son visage que c'était un trou du cul. En fait, l'étrangeté de la situation était que personne ne me connaissait, quasi personne ne savait – à part l'entourage de Hazel, bien sûr – et mon mépris de moi-même, je le faisais refléter sur le visage des gens de par moi-même. La seule personne qui me regardait de travers, c'était moi-même. Moi et ma belle gueule, ma belle gueule de con. Je portais sur le front que j'étais un connard fini, et malgré tout je revenais en rampant.

Oui, car j'étais là quand même, affrontant mon passé tous les jours. Cela faisait un mois que je planifiais mes retrouvailles avec Hazel, enfin... Planifier est un grand mot, j'étais juste obsédé par ce que j'allais pouvoir lui dire, et comment réagir si je la voyais en telle ou telle situation. Je ne savais qu'espérer, aurait-elle le visage radieux d'une femme qui a effacé un mauvais souvenir ? Etait-elle avec quelqu'un ? Couchait-elle avec d'autres hommes. Cette pensée ne manquait jamais son but : je sentais la colère monter en moi aussi vite que l'on tire une balle. Elle explosait dans ma tête et me fis un jour casser un verre que je tenais dans ma main. Pourtant c'était cette colère qu'il fallait contrôler, c'était cette rage qu'il fallait étouffer. Ce n'était pas en étant violent que je réussirais à la récupérer.
Je pensais parfois au fait que certaines personnes m'aurait dit de la laisser être heureuse sans moi qui ne pouvait rien lui apporter, mais cette idée me semblait complètement ridicule, Hazel était ma femme, elle n'était faite que pour moi, son corps même était sculpté pour être dans mes bras, je n'accepterai jamais l'idée que quelqu'un d'autre la touche, l'approche, la respire seulement !

Je m'étais vite dégoté ce travail dans un garage. C'était un proche ami de mon père qui le tenait, et il avait toujours dit qu'il ne fallait pas hésiter si j'avais besoin qu'il m'aide. J'étais allé le trouver dés mon retour et il m'avait engagé en black directement. Ce n'était pas facile tous les jours car je m'acharnais à travailler plus que n'importe quel employé pour le remercier, mais le soir j'avais la sensation de reprendre ma vie en main, et même si je me servais toujours ce petit whisky comme récompense de temps en temps, et même si je fumais encore mes cigarette et un joint plus rarement, je commençais peu à peu à atteindre ce qu'elle attendait de moi.
Bien sûr, la nature revenait parfois au galop, mais c'était à moi de la contrôler, à moi de faire les efforts pour ne jamais plus arriver au même stade que celui qui avait responsable de mon échec et de sa disparition de ma vie.

Aujourd'hui encore, je pensais aux personnes à contacter pour savoir où la croiser et à quelle heure pour qu'elle soit libre, pour que je puisse lui parler, espérant qu'elle voudrait. Je voulais lui apporter des preuves, à présent j'avais un petit appartement qui ne payait pas de mine mais au moins j'avais un logement, j'avais un job et... ça faisait un mois que je n'avais pas touché une fille. Autant dire que c'était l'exploit du siècle pour un homme avec une libido comme la mienne. Mais tous les sacrifices étaient bons pour qu'Hazel voie que j'avais changé pour elle. Je ne voulais que cette femme, que ce sourire, que ces lèvres et cette peau qui me manquait tant...
Pourtant, malgré tout cela, je savais que ses proches m'enverraient paître, je pensais donc à une stratégie pour la revoir, maintenant qu'elle avait changé son numéro et m'était comme inaccessible.
Après une journée chargée, j'étais rentré me prendre une douche pour évacuer ces tâches de cambouis et cette odeur de transpiration, ce soir je ne pouvais décidément pas rester enfermé, pas seul ainsi, je ruminais mes pensées sans cesse et finalement je n'osais franchir aucun pas. Il fallait que je me vide la tête. Après avoir enfilé un jean, un t-shirt et une casquette, j'étais sorti, n'ayant pas dans l'idée de draguer ou quoique ce soit, je n'avais pas besoin de tenue plus affriolante. Cela n'empêchait pas quelques filles de se tourner sur mon chemin, je les sentais, je les entendais glousser mais ça ne m'intéressait pas ce soir.

Je rentrais dans un des seuls bars où je n'étais jamais allé, au moins j'étais sûr de ne croiser personne de mon ancienne vie, je me posais à une table et soupirais profondément, je répondis au regard insistant d'une fille par un sourire, mais un sourire sans profondeur pour une fois, rien d'engageant. Je n'avais pas la tête à ça. Je regardais vaguement par la fenêtre et lorsque la serveuse vint me demander ce que je voulais, je lui fis un semi-sourire charmeur comme s'il s'agissait d'un réflexe et lui répondit «  Un Whisky s'il vous plait. » Je reluquais vaguement son cul lorsqu'elle se détourna, me disant que c'était le but de ces petites tenues moulantes. Elle semblait terriblement affairée donc je me disais qu'elle ne reviendrait pas super vite. Je sortais donc mon gsm de ma poche et y chipotais un peu en attendant.
Le posant finalement sur la table, j'enlevais ma casquette en soupirant, j'avais oublié qu'elle était sur ma tête sinon la bienséance m'aurait fait l'enlever dés que m'étais assis. Je passais de manière lasse une main dans les cheveux alors même qu'on déposait mon whisky devant moi. Déjà ? « Merci... » Je levais les yeux vers la serveuse pour la remercier et mon coeur manqua un battement. Sans même avoir forcé le destin, elle était là face à moi, dans l'endroit le plus improbable ou j'aurais pu la trouver. Je perdis mes mots d'un coup, un air plus que surpris mais bel et bien perturbé sur le visage. Et par flash, je me souvins de la dernière fois où elle m'avait vu. Enfin, je ne m'en souvenais pas réellement, mais j'imaginais ce qui devait lui passer par le tête et tous les mots que j'avais pu imaginer lui adresser lorsque je la retrouverais s'évanouissait dans ma mémoire dans un son de pop corn qui éclate. «Hazel...» Même dans ces vêtements, elle gardait son intégrité et sa classe, même dans la peau de cette serveuse, elle était unique. J'ignorais ce qu'elle faisait là, pourquoi travailler ici alors qu'elle avait tant de talent dans son travail. Son vrai travail. Comme rester sans rien dire ne me ressemblait pas, je lui fis ce que mon corps dictait de faire et un sourire se vit poindre sur mon visage, un sourire sincère et je lâchais comme si c'était la première fois que je la rencontrais «Salut ...» J'avais été plus rapide qu'elle à quitter cet instant de stupeur, sans doute parce que je savais qu'il était probable que je la croise à tout moment, elle devait sans doute ignorer mon retour, elle. Je ne savais pas à quoi m'attendre, sans doute qu'une gifle ou un regard assassin allait serait sans doute dans les hypothèses les plus logiques à aborder, mais je gardais l'espoir fou qu'elle aussi était heureuse de me revoir. Elle ne tarderait pas à l'être, j'étais prêt à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour cela.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyLun 28 Juil - 21:55





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Tout en faisant glisser le verre sur la table usée, tout en disant ces mots de ma voix qui se voulait envoûtante – comme nous avait conseillé de faire notre patron – j’avais regardé ma collègue qui n’avait pas quitté son sourire aguicheur et qui levait un pouce dans ma direction. Je remarquais que l’homme assis bougea, retirant sa casquette et immédiatement mon regard coula vers lui alors que sa voix monta à mes oreilles. Non ! Mon corps tout entier se pétrifia. Cette voix … ce timbre si marqué, cette voix si masculine qui avait su faire chavirer mon cœur des milliards de fois. « Merci... » Ce simple mot me percuta avec une telle violence que je chancelais. Il fallait que je parte, vite ou je m’effondrerais là, en plein milieu de ce bar. Et avant que je n’ai pu faire quoi que ce soit, son visage se tourna vers moi, ses yeux me sondèrent, partant de ce mini short qui ne cachait que le strict minimum, passant par le tee-shirt qui en révélait bien trop, remontant le long de mon cou, passant par ma bouche pour enfin atteindre mes yeux. Horrifiée. Mon cœur rata plusieurs battements et je semblais suffoquer. «Hazel...» Morte. J’étais morte depuis qu’il m’avait abandonnée, depuis qu’il était parti, depuis qu’il en avait préféré une autre à moi. Et je le retrouvais là, ici, assis sur cette banquette dégueulasse, collante et … j’étais en plein cauchemar. L’air ne voulait toujours pas entrer dans mes poumons, j’avais l’impression d’asphyxier, et que personne ne me viendrait en aide et surtout pas Ash. Il m’avait regardé me noyer, il m’avait laissé seule, il m’avait abandonnée. Je me répétais ces choses sans cesse depuis son départ, espérant qu’un beau matin je me réveillerais en ne pensant plus à lui, en n’espérant plus que je le trouverais à mes côtés en ouvrant les yeux, n’espérant plus qu’il soit toujours là, dans ma vie. Les yeux écarquillés par la stupeur, je ne pus décrocher mon regard de son visage, de ses yeux. Il semblait aller parfaitement, tandis que la douleur gagnait peu à peu mes membres engourdis.

Et soudain, il me sourit. Tout simplement. Tout se fissura en moi. J’étais un vase de porcelaine qu’il avait déjà éclaté par terre, et qu’on avait tenté de rafistoler à l’aide de colle ultra forte et de scotche et voilà qu’à présent il revenait dans ma vie, n’hésitant pas à redonner des pichenettes dans le vase en mille morceaux que j’étais devenu. Stabilisée, je n’avais pas réussis à dire quoi que ce soit, j’étais restée stoïque face à la lui, dans cette tenue de catin, jusqu’à ce qu’il me lance un innocent : «Salut ...». Je ne connaissais que trop bien ce « salut », c’était ce mot dragueur, ce mot qu’il avait adressé à des centaines de filles… et soudain le mur de pierre, de ciment et de béton armé que j’avais construit tout autour de moi céda, et tomba comme un château de carte sur lequel on venait de souffler doucement. Ash venait de souffler sur mes remparts, sans efforts. La douleur me saisit le ventre – là où toute ma haine et mon désespoir s'étaient réfugiés, depuis que j’avais perdu ce bébé – et je me pliais brutalement en deux. Le plateau vacilla sur ma main et je ne cherchais pas à le retenir. Dans un vacarme, qui fit se taire l’assemblée, les verres vinrent s’exploser par terre. Chancelante, je reculais vivement et rentrais en plein dans un homme assis à la table de six. L’homme me prit par les fesses pour me retenir, avant d’éclater de rire : « Eh bha chérie, si t’es aussi douée au pieu qu’au boulot, ça risque de promettre, mais j’veux bien essayer quand même ! » Ses amis éclatèrent de rire et l’homme tapa dans la main de certain, tout en me déshabillant de regard. J’étais en plein cauchemar. En enfer. Je croyais pourtant être sortie de toutes ces terreurs de nuit que j’avais eues durant ces cinq derniers mois. Je pensais que j’avais enfin réussis à me remettre sur pieds, je pensais que … je pensais que j’avais enfin réussis à m’en sortir. Tout n’était qu’illusion. J’étais toujours en ruine et délabrée et voilà que mon bourreau venait m’achever.

Une nouvelle vague de douleur m’enlaça, submergeant entièrement mon corps. Je me mordis la lèvre inférieure, me redressais, tenant mon ventre d’une main, l’autre devant ma bouche, me retenant pour ne pas hurler tout mon désespoir au milieu de ce bar, au milieu de ces gens. « Lâchez-moi… Il faut que … que je … » Je n’eu pas le temps de terminer ma phrase. Je devais sortir, maintenant, ou j’allais craquer d’un moment à l’autre. Mais comment ? comment pouvait-il me regardait comme ça, me sourire et me lancer ce « Salut » aussi simplement, facilement ? Comment avait-il fait pour passer à autre chose ? J’avais rêvé cet instant chaque nuit. J’avais prié pour qu’il me revienne. Mais jamais je n’aurais cru que ce serait si douloureux, si insoutenable de le voir, là, comme s’il ne m’avait jamais quitté. Courir. Il fallait que je cours, que je me dépêche, que je sorte, que je respire enfin l’air. Mes membres étaient tétanisés par … par ce cocktail amer d’émotions qui m’avait envahi, mais mes pieds se mirent à aller plus vite et rapidement je sortis du bâtiment. Ma collègue tenta de m’arrêter, de savoir ce qu’il m’arrivait, mais je l’envoyais bouler d’un geste rageur de la main, les larmes envahissant mes yeux, m’empêchant de voir correctement.

Lorsque l’air frais de la nuit s’engouffra dans mes poumons, j’eu l’impression de renaître, mais ce fut si intense que les larmes jaillirent de mes yeux, tandis que j’allais me cacher dans un bosquet, prêt des containers à ordures, là où personne ne venait jamais. Pourquoi ? Pourquoi ? « POURQUOI ? » Hurlais-je au ciel. Mon cri résonna dans les ténèbres. J’étais perdue, détruite et l’amour de ma vie, que je croyais perdu à jamais, se pointait là, sous mon nez, un sourire, que je ne connaissais que trop bien, peint sur ses lèvres parfaites. Fallait-il que je sois punie pour quelque chose ?? Pourquoi devais-je encore souffrir ? Je cramponnais mon ventre, croisant les bras, m’enserrant le plus fort possible, tandis que je me collais à la palissade de l’établissement. Les larmes chaudes roulèrent le long de mes joues, me brûlant la peau, humidifiant mes lèvres avant de glisser jusqu’à mon menton. Inconsciemment, je tapais la tête contre le mur, incapable de me maîtriser. J’avais envie de me rouler en boule, de me mettre en position fœtale, et qu’on m’oublie, qu’on me laisse tranquille, j’avais envie d’être loin de toute cette souffrance, comme durant ces deux mois et demi de dépression. Je ne souhaitais plus qu’une seule chose, que mon corps rejette tout ça, qu’il ne soit plus affecté par toute cette merde. Il fallait qu’on me vienne en aide.



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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyLun 28 Juil - 23:04



bang bang, my baby shot me down
Mesdames, messieurs, je me présente, je m'appelle Asbjorn, Asbjorn Malcolm Maxwell, et je suis un handicapé sentimental. Il m'a fallu trois mois en plus des deux ans à attendre la femme de ma vie pour que je dise mon premier « je t'aime », et il lui était destiné. Toute ma vie j'ai enchaîné les erreurs, je me suis mangé des baignes pour ça pourtant, pourtant... Jamais je n'ai appris. Jamais mes erreurs ne m'ont fait changer réellement, jamais je n'ai arrêté de les accumuler grossièrement. Ma vie est une erreur, mon monde est une erreur, je grandis dans un univers merveilleux que je pourris de mon venin, plus toxique que toutes les substances jamais ingérées par tous les drogués du monde. Je pourris tout sur mon passage, chacun de mes pas provoque la mort de plantes et fleurs charmante, je suis un déchet humain et mon existence est vaine parce que j'aime sans savoir, j'aime sans apprendre, j'aime sans évoluer. J'aime à mourir, je connais l'essence même de l'amour, mais l'essence ne suffit pas si tout ce que l'on touche se brise.
Pendant ma relation avec Hazel, et peu importe son caractère, j'avais parfois l'impression que je pourrais la briser un jour, de manière aussi maladroite qu'un enfant qui joue et fait tomber son ballon par inadvertance sur la porcelaine de sa mère. Hazel je l'ai fatiguée, Hazel je l'ai usée, et puis un jour, elle qui transmet cette énergie positive autour elle, cette fraîcheur contradictoire avec mon poison, je l'ai souillée et elle a disparu. Je pensais que rien n'altérerait son visage, et en la voyant aujourd'hui, aussi fraîche que la première fleur d'un printemps hésitant, aussi belle et douce, cette idée me parvint à nouveau. Puis j'ai vu dans ses yeux, ces yeux-là, que par ma simple présence, j'avais encore fauté.

D'où venait cette ferveur en moi, cette conviction qu'elle était mienne alors que dés que son regard se posait sur moi, je sentais son âme vibrer d'une douleur sans précédent ? J'avais manqué mon coup, et même mes salutations avaient semblé impersonnelles, alors qu'au fond de moi, je voulais juste lui dire « Hazel, je suis là, bonjour Hazel, Hazel je t'aime, j'ai changé Hazel, j'ai fait tant d'effort, et bonjour Hazel, je t'aime Hazel, et ça ne changera jamais, ma douce et merveilleuse Hazel ». Pourtant en moi restait cette ultime conviction qu'elle était faite pour moi, ou au moins que j'étais fait pour elle, parce que je savais que seul quelqu'un qu'elle aimait d'une intensité sans pareille aurait pu faire naître ce regard, cette réaction.
Je fermais les lèvres, détournant légèrement le regard, comme un enfant qui a fauté mais déjà elle se pliait en avant et, inquiet je me redressais alors que les verres volaient en mille et un éclats. Je me levais aussi rapidement qu'une condition humaine pouvait le permettre comme pour la protéger des éclats de verre et sous la violence des émotions, elle recula, se pencha comme si je l'avais poignardée au ventre.

Et là, un homme posa ses mains sur ses fesses, profitant de sa chute et prétendant la retenir. Si je suis un homme calme et paisible de nature, il ne faut pas m'énerver, quand je m'énerve, j'explose littéralement. Et la seule chose qui puisse m'énerver si vite, c'est qu'on approche et touche Hazel physiquement autant que moralement. Une vague s'engouffra en moi, et comme le vent s'engouffre dans les voiles d'un bateau, me fit avancer sans que je puisse me contrôler et alors que Hazel s'en allait précipitamment, mon poing se leva. Je saisis l'homme qui l'avait touchée par le col et lui abattit avec violence mon poing au milieu du visage. Je sentis son nez craquer sous mes doigts, surement cassé sous le coup que je venais d'assener.« - Putain !! MAIS T'ES MALADE ! »  Je ne pris pas le temps de lui laisser l'occasion de riposter même s'il n'était pas prêt à le faire, c'était tout dans la bouche mais rien dans les couilles, je fis demi-tour alors que quelques exclamations se firent entendre autour de nous.

Alors que la collègue d'Hazel se précipitait vers l'homme qui saignait du nez, je sortis précipitamment du bar pour retrouver celle que j'aimais. Mon coeur battait avec la violence d'un tambour dans mes tempes, je respirais rapidement, comme essoufflé, j'étais surtout effrayé. Hazel s'était enfui, une fois de plus, et je revoyais ces heures à tenter de l'appeler, à tenter de la voir, à chercher son contact, à errer comme une âme en peine me lamentant à mon amour perdu.
Mais non, elle était là, petit chose fragile, tremblante, pleurant. Même quand elle pleurait, elle était belle, elle était splendide, je venais vers elle, calmant en une seconde la colère qui m'avait envahi.
Elle était face au mur, y tapant son front comme si une fracture du crâne pouvait m'enlever de sa tête, et mon coeur battît plus vite à cette vue, j'approchais par derrière, l'enlaçant de mes bras, saisissant ses petits poignets fragiles, la ramenant contre moi doucement pour la reculer afin qu'elle ne se blesse pas. Je m'attendais à ce qu'elle essaye de m'échapper mais elle le savait, sa force de moineau ne saurait pas m'arrêter, et je n'utilisais la mienne que pour la protéger, toujours.

Et en collant son dos contre mon torse, j'enfouissais mon visage dans son cou, respirant son odeur et une sensation qui m'arrivait rarement m'envahit et les larmes me montèrent au yeux sans tomber pour autant.

Elle était dans mes bras, après tout ce temps, elle était là, elle était là et elle avait mal. Elle avait mal parce qu'elle m'aimait encore... Et qu'est-ce que je l'aimais moi aussi. Je respirais son odeur, profitais de la douceur de ses cheveux comme une drogué en manque. Je soupirais, me haïssant autant que je l'aimais. Et d'instinct, ça me revint, brisant la barrière de mes lèvres que je maintenais pincées depuis que j'avais assené ce coup à ce gros porc :«Narcisse ...»  Et ça sonnait si doux à mes oreilles, je n'utilisais ce prénom que dans notre intimité, j'étais le seul à l'appeler comme ça, ça me donnait la sensation de m'élever au-dessus des autres, de savoir plus que quiconque, de la ressentir dans le moindre de ses sentiments.

Je me redressais finalement, luttant contre moi-même pour ne pas rester ainsi une heure... Deux heures... à juste écouter sa respiration saccadée. Je la fis se retourner pour qu'elle me fasse face et la maintenait fermement proche de moi et glissais ma main sur sa joue pour frotter ses larmes. Je chuchotais faiblement, plus aucune trace de sourire sur le visage mais toujours cette peine intense qui me poursuivait depuis des mois :«Si tu veux vraiment cogner dans quelque chose, frappe-moi, moi, tu te feras moins mal...»Et j'ignorais le typhon dévastateur dans son esprit, et le fait de ne pas savoir me rendais malade, je voulais quelle crie toute sa rancune, qu'elle évacue tout ça, parce que je n'avais pas la clé de son esprit et que j'étais incapable d'y répondre si elle ne me parlait pas. Et pour la première fois je compris toutes ces fois où elle m'avait reproché de ne pas savoir confier ce que je pensais, préférant me renfermer dans ma bulle. Je voulais saisir chaque parcelle d'elle, et cela commençait par ses pensées.

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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMar 29 Juil - 2:20





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Je manquais de succomber à la tentation de m’évanouir, d’oublier tout ce qui s’était passé et de rester dans ce gouffre sombre et qui avait été si réconfortant après qu’Ash soit parti sans rien dire, sans un mot, sans un regard derrière lui. Merde ! Il s’était barré comme ça, comme si je n’avais été qu’une vulgaire bécane qu’il laissait derrière lui … non, même une bécane il en aurait plus pris soin, il ne l’aurait même pas abandonnée sur le bord de la route comme il avait fait avec moi. Toute ma vie avait tournée autour de lui, j’avais tout fait pour que tout soit en cohérence avec lui. Je m’étais battue avec mes amis, j’en avais perdu certains – ceux qui ne tenaient pas à moi – et je m’étais souvent rongé les sangs pour cet homme qui ferait partie de ma vie quoi qu’il arrive. J’en avais décidé ainsi. Et Ash m’avait semblé plus que partant pour vivre une vie longue et passionnée à mes côtés. Et pourtant … La douleur ne s’estompa pas, bien que je sois loin de lui, loin de tout ça, bien que je l’air frais s’engouffrais en moi, au contraire cette douleur lancinante ne cessa de s’intensifier au point que je n’avais plus qu’une envie, hurler, frapper, hurler et frapper, détruire tout ce qui m’entourait. La chanson que nous aimions tant écouter ensembles, For Your Precious Love magnifiquement interprété par Otis Redding, résonna dans tête. Comme un écho au bonheur que nous avions pourtant vécu tous les deux. Nous avions été les êtres les plus heureux et amoureux de la terre, et nous nous sentions très souvent invincibles, comme si rien ne pouvait nous arrêter. Mais rapidement la douce mélodie dans ma tête laissa place au vacarme,  à l’agitation qui émanait de l’intérieur du bâtiment. Et tandis que j’ouvrais les yeux pour comprendre ce qu’il se passait, la porte s’ouvrit sur cet être qui me faisait me sentir vivante. Je retins un hoquet de surprise, plaquait une main sur ma bouche. Je me retournais pour faire face au mur, incapable de faire plus, incapable de partir en courant, bien trop faible pour cela. Peut-être que si je fermais les yeux, que je serrais très fort mes paupières, peut être que tout reviendrait à la normale ?! Alors c’est ce que je fis, ramenant la main que j’avais levée jusqu’à mon visage, à mon ventre, je fermais les yeux, fronçais les sourcils à m’en faire mal au crâne et me mordit la lèvre inférieure jusqu’à ce que le sang envahisse ma bouche. « Pitié. » J’étais encore trop fragile, pas encore assez stable, pas reconstruite tout à fait. S’il tentait quoi que ce soit, ça allait m’anéantir. Et bien que je prie pour qu’il ne fasse rien, la partie la plus enfouit en moi, la partie de mon âme qui aurait tué pour retrouver Ash, pour retrouver son amour, sa présence, son être, priait pour qu’il se jette sur moi … Et comme si tout cela ne suffisait pas, ce fut cette partie qui gagna. A peine avais-je eu le temps de relâcher l’air que j’avais gardé dans mes poumons – comme si je m’étais préparée à ce qu’on me noie – qu’il était déjà dans mon dos, son irradiant tellement de chaleur que je pus la sentir, malgré le fin tee-shirt que je portais. Tétanisée, je ne bougeais plus – ne pouvant malgré tout pas empêcher les tremblements me secouer le corps.

Je fus écartée du mur qui m’avait semblé pourtant si réconfortant et je dis enlacée par des bras puissants. Comme des étaux, ils se refermèrent délicatement autour de mon corps mais ils m’empêchèrent de faire quoi que ce soit. Les tremblements cessèrent tout de suite. Mon corps reconnaissant ce corps qu’il avait aimé, adoré. Un peu comme si mon être, mon âme était enfin complète. Comme s’il n’avait manqué que ça pour que je retrouve cet équilibre. Mais c’était véritablement ça. Il ne m’avait manqué qu’Ash, pour que ma vie redémarre, pour que ma terre tourne de nouveau dans le bon sens. J’aurais pu reconnaître ces bras parmi des milliards. Ses mains, ses doigts longs et fins qui avaient su me procurer dans te plaisir, qui savaient être durs mais aussi doux, se nouèrent contre mon œsophage en un nœud impossible à défaire. Je tressaillis lorsque je sentis son souffle chaud, brûlant contre ma joue tandis qu’il inspirait longuement, comme s’il tentait de capter toutes les odeurs qui m’étaient propres. Un sanglot douloureux m’échappa et les larmes roulèrent de plus belle sur mes joues.

«Narcisse ...» Ce mot eu l’effet d’une grande baffe dans ma tête, pantelante, je retenais un nouvel hoquet de stupeur, la douleur revenant à la charge, plus violente encore. Ne pouvant tenir debout, je fus obligée de me pencher en avant, afin de soulager la vague de souffrance qui montait en moi comme une marée. Cette douleur était toujours la même, celle de cette nuit atroce, cette nuit où j’avais fait ma fausse couche. J’avais l’impression qu’on m’arrachait l’utérus à la main et qu’on tirait le tout lentement, comme s’il fallait que j’agonise. Ma fausse couche n’avait pas été sans douleur, et sans peur. Je m’étais réveillé à cause d’un cri qui m’avait percé les tympans, puis cette douleur et ce nouveau cri. J’avais rapidement compris que c’était moi qui avais hurlé. Puis rapidement mon regard avec dérivé vers le bas de mon corps, vers mes draps rouges… et pourtant … je ne m’étais pas souvenue avoir acheté des draps rouges. En effet… le sang coulait en abondance, imbibant mes draps, mes vêtements, mon matelas. Puis la douleur, vive, insidieuse, qui me dépossédait de toute logique, de tout raisonnement. Lorsque la première vague était passée, j’avais envie pu crier à l’aide, mais personne n’avait été là. Seule. Je m’étais retrouvée seule, baignant dans mon propre sang, incapable de comprendre ce qu’il se passait. Puis j’avais sombré dans l’inconscient le plus total. Voilà ce qu’était cette douleur, c’était celle de la perte de cet enfant que j’aurais tant chéri. Et elle survenait toujours lorsque je repensais à Ash, lorsque quelque chose me faisait rappelait intensément Ash. Alors le sentir, là, pressé contre moi, ce fut trop.

Doucement, sans que je ne m’aperçoive de rien, bien trop obnubilée par la souffrance, Ash, l’homme de ma vie, se redressa, me fit me retourner pour enfin lui faire face. Il me dominait d’une bonne tête et demie. Sa carrure était si imposante que je m’étais toujours sentie ridicule à côté de lui. Je n’étais plus qu’une poupée de chiffon entre ses mains puissantes. S’il souhaitait me briser une nouvelle fois, qu’il le fasse maintenant. Ses pouces, chauds et rugueux, vinrent essuyer les perles salées qui roulaient sur les pommettes. Je retins mon souffle. C’était bien trop difficile de respirer à présent. :«Si tu veux vraiment cogner dans quelque chose, frappe-moi, moi, tu te feras moins mal...» Les vibrations de sa voix ondulèrent sur ma peau, remontant le long de mes bras pour venir se ficher dans mon cœur, réchauffant mon corps tout entier. Cette fois que j’avais tant aimé, cette voix avec laquelle il m’avait susurré des mots qui m’avaient tant de fois transporté, cette voix rauque et grave, qui me faisait vibrer à chaque fois que je l’entendais. Rien n’avait changé. Mon amour pour lui demeurait intacte, malgré toute cette souffrance qu’il m’avait causé il n’avait jamais décroit, bien au contraire, je ne l’aimais que d’avantage. Je devais être la plus grande sadomaso que la terre n’ait jamais connue. J’aimais mon bourreau, plus que tout au monde. Mais …

Mes mains devinrent de petits poings, mon visage se crispa, déformé par la rage, la haine, la souffrance et la douleur, et soudain je me mis à marteler ces pectoraux que j’avais tant de fois embrassé : « Lâche-moi… Lâche-moi !! Je t’interdis !! Je t’interdis, t'entends ? … t’avais pas le droit, t’entends ?! T’avais pas le droit … » Dis-je, tout en éclatant en sanglots, vidée de mon énergie. Rapidement, mes genoux rencontrèrent le bitume, et je m’affaissais. Le visage dans mes mains, les coudes posés sur les genoux, je ne me retins plus et me mis à pleurer. Les hoquets de désespoir douloureux m’arrachant de petits hurlements. « J’allais y arriver … » Dis-je entre deux sanglots. Oui, j’étais d’ailleurs en train d’y arriver, jusqu’à ce qu’il arrive.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMar 29 Juil - 11:28



bang bang, my baby shot me down
Je me souvenais de ces heures à glisser mes doigts sur sa peau, à juste profiter de son contact. J'étudiais chaque parcelle de sa peau pâle et parfaite à côté de la mienne usée par le sort des années de travail physique. Je connaissais l'emplacement de chacun de ses grains de beauté, je connaissais la courbe de ses seins, je pouvais retracer chaque trait par coeur dans ma tête, ses omoplates, la largeur de ses hanches, le dessin délicieux de sa nuque, j'avais découvert la tendresse avec ce corps. Petit corps que je maintenais à présent meurtris, fragile, dans mes bras. Et par flash revenaient toutes ces disputes, toutes ces fois où j'avais pu entendre craquer son coeur sous la peine ou l'amour qu'elle me portait. Je repensais à toutes ces fois où elle avait fini pleurant dans mes bras, à me détester autant qu'elle m'aimait. Et je n'avais jamais été aimé autant de toute ma vie, et tout mon univers reposais sur ses petits épaules trop fragiles pour me supporter longtemps. Une fois de plus elle était là dans mes bras, tremblante comme une feuille, luttant contre elle-même car je savais que tout au fond, elle voulait m'aimer encore. Et c'était cela qui me faisait prétendre qu'elle était faite pour moi et que nous ne devions plus jamais nous séparer. Car malgré toutes ces larmes qu'elle avait pu verser, de ma faute ou non, j'avais toujours su les calmer, j'avais toujours su les sécher. Tout le monde croyait d'elle que c'était de la faiblesse et qu'elle aurait mieux fait de résister à cet homme qui lui causait tant de peine, mais ils ignoraient tous ces instants heureux que nous avions vécu, et même ces quelques disputes qui finissaient en fou rire quand nous prenions conscience qu'on se disputait pour des conneries, peut-être par simple plaisir de se chamailler pour mieux se retrouver.
Je n'ai jamais été si complet qu'avec cette femme dans mes bras, cette femme si courageuse qui avait traversé les années, se relevant la tête haute à chaque obstacle, en même temps que cette petite fille fragile qui frappait contre mon torse sans me procurer le moindre mal. Et voir ce doux visage brisé par mon absence plus que par mon retour, rempli de panique et de sanglot fit de mon coeur une feuille de papier qu'elle déchirait et chiffonnait de ses petits poings désespérés. Je l'observais sans rien répondre à ses mots, car tout ce que je disais était une parole de trop en cet instant, il fallait d'abord qu'elle évacue sa rage, qu'elle me hurle sa douleur.

Je fixais son visage, ses lèvres où une petite blessure saignait, sans doute de s'être mordue par inadvertance ou non, ses yeux embués, ses traits qui avaient perdus en quelque minutes toute cette fierté qu'elle conservait jusqu'alors pour affronter le monde du dehors sans flancher. Mais j'étais là à présent, et ça devait tout changer. Ce visage était celui que j'avais tant aimé et que j'aimais encore. Je me demandais soudain comment j'avais pu tenir six mois sans revenir, peu importe si les gens que je m'étais mis à dos me saignaient avant que je puisse la retrouver. Elle ne savait visiblement pas tout ça, j'ignorai ce qu'elle pouvait penser mais sur son visage je décelais qu'elle me reprochais de l'avoir abandonnée. Et plus cela avançait plus je me détestais, moi qui faisais un effort tous les jours pour encore voir mon visage dans une glace. Ce côté dragueur et hautain que je me donnais n'était bel et bien que cette carapace qu'elle m'avait toujours vu porter. Elle était la seule à savoir qu'il y avait véritablement une âme là-dessous qui lui était destinée. En tout cas elle l'avait su, peut-être que dorénavant elle méprisait mon visage, pensant que j'avais pu lui mentir pendant trois ans. Que dis-je, 5 ans. Si je cachais ce côté sensible, au fond de moi, sans en dire un mot, j'avais la conviction que je l'aimais depuis ce jour où elle m'avait engueulé pour la première fois. Et depuis je n'avais eu de cesse de la vouloir davantage.

Je n'eus le temps de prévenir son geste, elle échoua à genoux sur le sol sans que j'ai le temps de la retenir, je m'agenouillais donc également, m’inquiétant de ce qu'elle pouvait ressentir. Elle avait l'air d'avoir des douleurs au ventre depuis tout à l'heure, comme si un rongeur qui m'avait pour créateur, la mangeait de l'intérieur. Et à ses mots, mon coeur s'éparpilla en mille petit morceau volatiles, s'effaçant dans la douleur de m'imaginer qu'elle était prête à m'oublier. « J’allais y arriver … »Non, non, elle ne pouvait pas me dire ça, pas après ces mois où chaque seconde n'avait été bercé que par l'idée de la retrouver et de l'aimer. Pas après tous ces efforts que j'avais fait, elle ne pouvait pas arriver à m'effacer, pas elle, pas la seule personne en ce monde qui avait su m'aimer. « Ne dis pas ça... S'il te plait... »C'était sorti tout seul comme une déchirure laisse place à un gémissement de douleur, elle m'avait fait plus mal avec ces 4 mots qu'avec le déchaînement de ses poings sur mon torse, je l'entourais de mes bras et enfouis mon visage au creux de son cou en soufflant : « Je sais que mes mots sont vains que toutes les excuses du monde ne suffiraient pas à me rattraper, mais pas une seconde je n'ai cessé de penser à toi... Je ne peux pas vivre sans toi... ». Et c'était comme si je lui disais que si elle pouvait y arriver, ce n'était pas mon cas, je ne pouvais absolument pas y arriver sans elle.
Mes yeux s’humidifièrent à nouveau, je savais que je ferais mieux de me taire, que tout ce que je disais lui faisait davantage de mal, je détestais lui faire du mal, causer cette douleur au fond de ses yeux, la briser davantage. Mais je l'aimais, et ça, ça me rendait fou. Et toutes mes promesses de ne plus être le connard qui briserait son coeur s'envolaient une fois de plus alors qu'elle pleurait contre moi. Je voulais lui dire tant et si peu à la fois, comme si aucun mot ne pourrait la convaincre. Pour elle, je n'étais plus qu'un baratineur de la pire espèce qui l'avait laissée tomber une fois de trop. Je ne voulais pas qu'elle voie mes yeux humides, elle qui ne m'avait pour ainsi dire jamais vu pleurer. J'avais honte de faire ce faible alors qu'elle souffrait tellement.

J'écartais finalement le visage, tentant de reprendre une contenance, et pour la première fois, malgré toute ma franchise, j'évitais son regard. Je toussotais faiblement et murmurais: « Je ne savais pas que tu travaillais ici, je ne voulais pas qu'on se revoie de cette manière, je suis désolé... »Cela avait franchit la barrière de mes lèvres. Je m'excusais sincèrement. Et ce n'était que la première fois d'une longue série. Je m'écartais assez pour la laisser libre de ses mouvements, bien que je m'inquiétais pour ses genoux qu'elle allait écorcher à force de rester ainsi prostrée. En vérité, je voulais qu'elle déverse toute sa rancune sur moi, comme pour avoir une chance de me racheter après, j’ignorais que dire et tous les beaux discours que je m'étais fait passer dans la tête en l'attente de la revoir avaient tous disparu. Il ne restait plus que les mots d'un homme maladroit en confession, d'un homme qui n'avait jamais appris à confier ses sentiments, peut-être que cela paraissait plus vrai, mais moi je me sentais juste une fois de plus comme une merde qui ne méritait pas cette petite merveille qu'était Hazel et qui constituait pourtant tout mon monde.
Peut-être qu'elle méritait mieux, c'était sans aucun doute le cas, si nous n'avions pas eu cette connexion durant trois ans, je me serais sans doute effacé à jamais pour qu'elle puisse reprendre sa vie réellement auprès d'un homme gentil qui n'avait pas tous les vices que je portais sur le dos. Mais voilà, l'intensité de notre relation était telle que je ne pouvais baisser les bras aussi vite. Après tout, rien n'était moins sûr que l'idée qu'elle « allait y arriver ». Je ne pouvais pas me laisser convaincre par ça alors que ses larmes coulaient avec abondance et qu'elle semblait déchirée de part en part. Hazel était mienne, je ne pouvais en douter maintenant, et peu importe si nos retrouvailles ne s'étaient pas faites comme je l'avais souhaitée, parce que totalement inattendues et dans un endroit des moins propices, il fallait que je recolle les morceaux un à un, usant de mes doigts de travailleur qui n'a pas l'habitude de manier des choses si fragiles. Je me surpasserais et recommencerais toujours, et peu importais la douleur, et peu importait les erreurs. Je voulais le bonheur d'Hazel mais elle ne l'atteindrait pas sans moi, j'étais à elle, elle le savait aussi, ça prendrait des jours, des mois, mais je lui offrirais cette vie qu'elle avait tant espéré de moi, en vain jusqu'alors.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMar 29 Juil - 14:21





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Mon visage ne devait plus qu’afficher souffrance et désespoir. A chaque fois que nous nous étions disputés, Ash et moi, j’avais pleuré, j’avais hurlé après lui, mais jamais au grand jamais j’avais souffert comme ça devant lui. Et qu’importait les gens qui pensaient qu’Ash été néfaste pour moi, qu’il n’était rien d’autre qu’un élément toxique qui s’était agrippé à moi comme un virus s’accroche à sa victime, pourrissant la totalité de mon être, toutes ces personnes étaient dans le faux. Elles n’avaient rien compris, n’avaient jamais su qui j’étais réellement dans ce cas. Ces personnes avaient pensé me connaitre, mais elles ne savaient pas ce que j’avais enduré dans ma vie, et ne savaient surtout pas qu’Ash m’avait littéralement sauvée. Cet homme que j’avais tant aimé – et que j’aimais plus encore qu’aucun autre être sur Terre – m’avait insufflé la vie lorsque j’avais eu envie de tout abandonner. C’était grâce à lui que j’étais devenue cette femme vivante, et forte. Les seules personnes qui avaient su voir ça étaient celles qui m’avaient connue après ma descente aux enfers, celles qui m’avaient ramassé à la petite cuiller, celles qui savaient ce que je tentais de cacher en moi. Et si à présent elles détestaient Ash, ce n’était pas pour ce que nous avions vécus ensemble durant ces cinq ans, c’était pour ce qu’il avait fait six mois auparavant.

La souffrance ondula sous ma peau, se propageant comme des millions de petits vers carnivores et affamés, se jetant sur la moindre parcelle encore intacte. J’avais cette impression folle qu’on était en train de me disséquer de l’intérieur et que bientôt je finirais en un tas de cendres aux pieds de l’homme qui m’avait tant donné, et tant prit. Je remarquais soudain qu’Ash était lui aussi à présent à genoux, en face de moi, posant des mains délicates sur mes bras, comme s’il tentait de sonder mon âme, comme s’il voulait me retenir d’une quelconque chute. Mais c’était trop tard. A peine avais-je entendu sa voix quelques minutes auparavant, que je m’étais écroulée. Seule la stupeur m’avait permis de rester debout, perchée sur mes talons de pouffiasse. Et alors que je lui disais que j’allais y arriver avant qu’il ne revienne comme un boulet de canon dans ma vie, je sentis quelque chose céder en lui. C’était inexplicable. C’était cette foutue impression, comme si je l’avais dans la peau, comme s’il avait toujours fait partie de moi. En réalité ce n’était pas qu’une impression. Je l’ai dans la peau . « Ne dis pas ça... S'il te plait... » Souffla-t-il dans ma nuque, de sa voix éraillée, brisée par l’émotion qu’avaient provoqués mes mots, en lui. Doucement, je secouais la tête, car je ne disais que la vérité. J’étais en train de me reconstruire, érigeant des murailles tout autour de mon âme, de ma tête, et surtout de mon cœur. Je ne voulais plus laisser aucun homme me faire souffrir comme ça. Je ne voulais plus de ça. Et à part Ash, il n’y aurait plus aucun homme que j’aimerais de la sorte. Il avait été le seul et l’unique. Il serait à jamais le seul et l’unique ! « Je sais que mes mots sont vains que toutes les excuses du monde ne suffiraient pas à me rattraper, mais pas une seconde je n'ai cessé de penser à toi... Je ne peux pas vivre sans toi... » Ses mots résonnèrent en moi, sa voix gronda, les vibrations produisirent des vagues dans mon ventre, ce dernier se tordit une nouvelle fois. Le manque avait été si intense. Telle une droguée, en manque de sa dose quotidienne. C’était le sevrage qui m’avait tué. D’un coup d’un seul, je m’étais retrouvée sans ce qui m’avait permis de tenir et de vivre. On m’avait retiré ma drogue, ma dose. En réalité c’était mon stupéfiant lui-même qui avait décidé de se barrer.

Que pouvais-je répondre à ça ? Il n’avait pas voulu me blesser ? Il ne pouvait pas vivre sans moi ? Pourtant rien ne l’avait empêché – ne serait-ce que penser à moi – de se droguer, et de coucher avec cette fille en plein milieu de son salon, sur ce canapé où nous avions vécus tant de choses, où nous avions nous-mêmes fait l’amour des centaines de fois. Rien. Rien ne l’avait arrêté. J’avais envie de hurler, de frapper, de détruire, de me foutre en l’air tellement la douleur était insoutenable. Et j’avais beau être une fille fière, avec la rage de vivre, à ce moment précis j’aurais tout donné pour qu’on m’achève. C’était trop dur. Tout remontait à la surface. Et je me sentais envahie par les émotions, trop intenses pour mon corps si frêle. Lentement, Ash retira son visage de mon cou, recula pour prendre mon visage en coupe entre ses mains rassurantes. J’avais l’impression que tout était à sa place. Ses mains devaient être là, son corps devait être collé au mien, ses yeux devaient être plongés dans les miens et ses lèvres contre les miennes. Mais ses yeux qui avaient virés au vert – sous le coup de l’émotion, je le savais – m’évitèrent, tandis que les miens sondés son visage. Comme si je le redécouvrais. Il toussota faiblement, comme pour cacher son malaise et mon cœur se serra. Son chuchotement presque inaudible parvint tout de même à mes oreilles : « Je ne savais pas que tu travaillais ici, je ne voulais pas qu'on se revoie de cette manière, je suis désolé... » Depuis combien de temps était-il en vie ? Et où était sa pétasse ? Pourquoi était-il seul ici ? Il aurait dû être entouré de millions de femelles bavant devant lui. J’avais envie de lui balancer tout ça au visage, j’avais envie que mes mots le frappent, j’avais envie qu’il souffre comme moi… Je secouais la tête. Tout ceci n’était que mensonge. Jamais je n’aurais voulu que cet homme subisse ça. Jamais je ne lui avais souhaité malheur. Comment aurais-je pu alors que mon cœur battait si fort pour lui, alors que mes entrailles ne faisaient qu’hurler son prénom, qu’il revienne ?! Comment aurais-je pu survivre s’il lui était, s’il lui arrivait, malheur ?! Faible. Ce mot n’était pourtant pas compris dans ceux que j’utilisais pour me décrire. Et pourtant à ce moment précis de ma vie, j’étais la personne la plus faible sur cette foutue Terre. « J’allais y arriver … J’étais en train de me reconstruire, doucement, recollant les morceaux brisés, que tu as brisés ! » Soufflais-je dans un murmure. La nuit était témoin de cette scène et devait rire. Rire de notre amour si fort qu’il n’avait fait que nous détruire. Rire de cette faiblesse qui nous habitait l’un et l’autre. « Pourquoi es-tu revenu ? Me briser une fois ne t’a pas suffis ? » Je ne pouvais pas dire plus de choses. Les larmes coulant encore sur mes joues, traçant des sillions humides sur ma peau, glissant jusque dans mon cou, amenant avec elles des sanglots impossibles à stopper. Plus je pensais à ce qu’il avait fait, plus la douleur dans mon ventre s’intensifiait, comme si mon corps, mon inconscient voulait que je souffre encore plus. Etait-ce une tactique pour me pousser à m’éloigner de lui, à fuir ?



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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMar 29 Juil - 15:38



bang bang, my baby shot me down

Regardez-moi, misérable ver rampant, gémissant et manquant de pleurer comme une enfant à chaque instant. Où était donc cette force qui m'avait porté pendant des mois, cette rage de me reconstruire en homme meilleur pour valoir la peine ? J'étais là, à ses pieds, mâchonnant mes mots, à éviter son regard. Non, je n'étais pas cet homme, j'étais l'homme qui détruisais ceux qui lui faisaient du mal, j'étais celui qui la portait sur ses épaules, j'étais celui à qui elle se confiait, avec qui elle faisait l'amour et qui adorait que je l'enveloppe de mon corps parce que puissant, parce que protecteur. Je n'étais pas cette faible chose qui avait trop bu, trop pris, qui avait perdu la notion du monde et avait tout brisé d'un geste qu'il n'aurait pas fallu. Non, je refusais d'être cette chose faible qui la faisait pleurer, j'étais plus que ma belle gueule, j'étais plus qu'une libido, j'étais plus qu'un drogué. C'était elle qui me l'avait appris, c'était elle qui m'avait tiré de là, et qui faisait que je n'étais pas encore mort d'une overdose ou d'un coup de poignard dans le dos. Malgré toutes mes erreurs, j'avais également bien agi pendant ces 5 années, j'avais été quelqu'un, pour la première fois de ma vie on m'estimait réellement. Moi le mauvais élève, moi l'imbécile. Et pendant ce premier mois sans elle, je me demandais si elle m'avait menti lorsqu'elle me regardait dans les yeux et me disait qu'elle savait qu'il y avait quelqu'un de bon en moi, quelqu'un capable de rendre les gens heureux et de les protéger. Elle avait eu une foi en mois qui avait duré tant de temps, peut-être était-elle tombée de haut parce qu'elle s'était rendue compte en même temps que moi que je n'étais qu'une merde depuis toujours et pour toujours, et qu'elle s'était leurrée en imaginant une part de bon en moi.

Mais non. J'ai plaqué cette idée depuis longtemps, me convainquant que si je voulais être l'homme qu'elle avait vu en moi, c'était à moi de le faire revenir. Et si je la voyais aussi mal, aussi souffrante d'avoir juste posé son regard sur moi une ultime fois, je ne voulais pas me laisser à m'apitoyer, car malgré mes 6 mois de souffrance, je n'avais rien à dire face à elle que j'avais trahie. Je m'étais rassuré longtemps en me disant qu'au moins, elle avait des amis pour la soutenir tous les jours, et ça, je savais qu'elle avait des proches sur qui compter. C'était la chose qui m'aidait à tenir.
Aujourd'hui, maintenant que nos retrouvailles s'étaient passées, il fallait que je reprenne le contrôle, que je lui montre peu à peu que j'étais un homme changé, amélioré. Lorsque j'entendis ses mots, je tentais de ne plus en être trop affecté.  « J’allais y arriver … J’étais en train de me reconstruire, doucement, recollant les morceaux brisés, que tu as brisés ! » Oui, je savais que je l'avais brisée, je savais que son monde avait du s'écrouler, il n'y avait qu'à la voir dans cette petite tenue de serveuse à la noix pour le comprendre, elle devait être en chute libre depuis 6 mois, mais je voulais lui montrer que j'étais là pour la rattraper.  « Pourquoi es-tu revenu ? Me briser une fois ne t’a pas suffis ? » Je redressais la tête et frottait une nouvelle fois ses joues de ses larmes abondantes, puis plantait finalement mes yeux dans les siens. Même remplis de larmes, ils me poignardaient en plein coeur, je passais faiblement mon pouce sur ses lèvres douces pour frotter le sang qui s'y trouvait avant qu'il ne sèche. Je répondis d'une voix plus assurée, comme ayant secoué mes pensées, j'étais de retour, c'était moi, c'était le Ash qu'elle voulait qui se tenait face à elle. « Tu ne te demandes même pas pourquoi je suis parti ? J'ai essayé de te contacter des nuits entières, Hazel, ce n'était pas que pour des excuses que tu n'accepterais pas. Je suis parti parce que j'étais dans la merde, parce que j'allais finir dans le fossé. »Je marquais une pause, glissant une main dans ses cheveux doux. « Et même si tu as du vouloir ma mort au moins mille fois, j'voulais me laisser une chance... Une chance de revenir vers toi. »
Je caressais à nouveau ses lèvres douces qui appelaient au baiser et sentis brûler le bas de mon ventre, cette brûlure remontant par mon estomac, mon coeur et ma gorge. Six mois plus tôt, je l'aurais embrassée directement, j'aurais happé ces lèvres tentatrices sans tenter de me justifier davantage, mais je résistais violemment, reposant mon regard sur ses deux yeux bleus. «  Dis-moi que tu veux continuer cette reconstruction sans moi, dis-moi que tu n'as plus la moindre once de sentiment pour moi, et je partirais tout de suite, si c'est vraiment ce que tu souhaites. » ma voix se perdit lentement parce que je ne pouvais plus résister, et me penchais finalement vers elle pour déposer mes lèvres sur les siennes si douces et chaudes qui m'avaient tant manquées, mes doigts se glissèrent dans sa nuque, emmêlé dans ses cheveux doré.

Je n'eus pas le temps de savoir si elle allait répondre à ce baiser, car la bande que j'avais contrariée plus tôt sortais du bar, l'homme à qui j'avais cassé le nez me lançant un regard noir, alors que j'écartais mon visage de celui de celle que j'aimais pour les regarder, me méfiant. Mais ils s'éloignèrent, celui que j'avais frappé maintenant un mouchoir sur son nez, c'est bien ce que je pensais, il ne s'agissait que de piliers de comptoirs tout bons à tripoter les serveuse, mais dés que ça devenait plus sérieux, ils se carapataient comme des merdes. Sans doute qu'ils n'avaient pas encore assez bu pour être assez téméraire de venir me trouver. Ils étaient pourtant plusieurs et auraient pu sacrément m’amocher, j'estimais donc bon qu'ils ne viennent pas me chercher des noises. Tout comme il devait s'estimer heureux que je ne lui refasse pas entièrement le visage après avoir touché Hazel.
Je retournais finalement le visage vers elle après qu'ils se soient suffisamment éloignés, j'ignorais ce qu'elle pensait et si même elle avait saisi la sincérité de mes propos, mais maintenant j'attendais, j'attendais qu'elle me dise ce qu'elle voulait de moi. Si elle voulait encore de moi. Je lisais dans ses yeux que c'était le cas, et c'était pourquoi je ne la croirais pas si elle me disait qu'elle n'avait plus de sentiments pour moi. J'avais envie de lui dire que je l'aimais, mais sans doute ne voyait-elle en moi que ce monstre qui avait couché avec cette inconnue six mois plus tôt, alors que moi même je n'en avais pas le moindre souvenir.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMar 29 Juil - 20:49





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Comme il l’avait toujours fait, Ash reprit le rôle qui lui avait toujours été destiné : celui de l’homme de ma vie, celui qui devait prendre soin de moi. D’un geste tendre, et habituel – même après avoir disparu six longs mois – Ash essuya une nouvelle fois les larmes sur mes joues, avant de glisser son pouce sur ma lèvre, afin de récolter le sang qui avait nappé cette dernière. Puis de sa voix envoûtante, sûre, il me dit : « Tu ne te demandes même pas pourquoi je suis parti ? J'ai essayé de te contacter des nuits entières, Hazel, ce n'était pas que pour des excuses que tu n'accepterais pas. Je suis parti parce que j'étais dans la merde, parce que j'allais finir dans le fossé. » Ces mots furent comme un coup de poing. Je ne compris plus rien, les mots s’emmêlant dans mon esprit. J’inspirais un grand coup et retins mon souffle. Comme si je venais de comprendre quelque chose, alors que mon cerveau était embrumait. Il s’arrêta quelque seconde, le temps de glisser sa main dans mes cheveux, frôlant mon oreille au passage, puis serra ma tête, en même temps que mes mèches blondes, de ce geste possessif que seul lui savait faire. Et je me retrouvais comme sept mois auparavant. Lorsqu’il prenait cet air de mec hyper sur, ce mec qu’on devait craindre, et qu’il me faisait bien comprendre que je lui appartenais, à lui et à lui seul. Instinctivement, comme je l’avais toujours fait, je plaquais un peu plus ma tête contre sa main. « Et même si tu as du vouloir ma mort au moins mille fois, j'voulais me laisser une chance... Une chance de revenir vers toi. » Mais bien que tout ce qu’il me dit soit très claire, j’avais cette fichue impression de ne pas comprendre un traitre mot. Comme si j’étais complétement à côté de mes pompes, comme lorsque j’étais shootée à grande doses de Prozac, Xanax et autre conneries dans ce genre : « Comment ça dans le fossé ? Tu veux dire que … Que t’es pas partie avec cette fille ?  T’es pas partie avec une autre ? … » Lâchais-je incrédule. Mais cela semblait si … comme dans mes rêves. On aurait dit que mes prières avaient été entendues. Mais était-ce simplement possible ?! Une nouvelle douleur pointa le bout de son nez dans ma tête. Son pouce vint de nouveau caresser ma lèvre inférieure, mon souffle chaud vint se répercuter sur son doigts, m’obligeant à penser à autre chose qu’à ce mal de tête qui commençait à poindre. Ses yeux vert passèrent de mes lèvres jusqu’à mes yeux, qu’il sonda, comme s’il souhaitait capter la moindre de mes pensées. Quelques mois plutôt, l’homme qui me faisait face n’aurait pas hésité une seconde à se jeter sur moi, et à me dévorer les lèvres, m’embrassant comme si c’était la dernière fois. Mais une nouvelle fois, sa voix résonna dans le silence de la nuit, percutante : «  Dis-moi que tu veux continuer cette reconstruction sans moi, dis-moi que tu n'as plus la moindre once de sentiment pour moi, et je partirais tout de suite, si c'est vraiment ce que tu souhaites. » Incrédule, je le fixais, plongeant mon regard bleu glacial dans le sien, tentant de sonder, à mon tour, les tréfonds de son âme. « Si je te le disais, serais-tu seulement capable de le fai… » Je n’eu pas le temps de finir ma phrase, que ses lèvres s’écrasaient déjà sur les miennes. Ne pouvant plus résister une seule seconde, j’entrouvris les miennes, laissant passer sa langue, chaude et possessive. Un baiser désespéré qui m’arracha un soupire qui en disant bien trop long sur ce que je ressentais.  Comment aurais-je pu réagir autrement ? Mon corps tout entier fut attiré comme un aimant vers le sien, tandis que sa main puissante me prenait la nuque, me plaquant un peu plus contre lui. Mon corps répondit comme à un appel, un appel qu’il avait désespérément attendu.

Soudain Ash s’écarta de moi, vivement, puis tourna la tête vers la porte qui venait de s’ouvrir. Il sembla soudainement tendu à l’extrême,  un peu comme s’il s’apprêtait à bondir, comme si on allait l’attaquer, là tout de suite. Je le comparais à un félin. Agile, fort et aussi sûr que cette espèce. Je tournais à mon tour la tête vers le groupe de six hommes qui sortait du bar. La table de celui qui m’avait délibérément rattrapée par les fesses, tout en me lançant sa petite boutade. Puis quelque chose attira mon regard vers cet homme. Je forçais un peu sur ma vue et vit qu’il tenait un chiffon ensanglanté contre son nez et qu’il fusillait du regard Ash. Mon regard fit la navette entre le gros dégueulasse au pif défoncé et l’homme de ma vie, puis mon regard glissa jusqu’à sa main droite – celle avec laquelle il tapait – qui avait abandonné mes cheveux, prête à frapper de nouveau. Ses jointures étaient encore rouges du coup qu’il avait assené à cet homme. Je ne savais pas si je devais être heureuse, ou lui en vouloir. Mon héro volait de nouveau à mon secours… « Tu l’as … tu l’as frappé ? » Cela semblait si irréel, si improbable. La pointe de douleur dans ma tête me rappela de mauvais souvenirs, et du nouveau je me sentais comme en dehors du temps, complétement à côté de mes pompes. La tête me tourna. « J’comprends plus rien. » Dis-je en portant une main à ma tête : « J’ai pourtant arrêté les antidépresseurs … Je comprends pas. On dirait un mauvais rêve. » Lâchais-je dans un murmure, ne semblant pas me rendre compte que j’avais dit ça tout haut. Ash tourna ses yeux verts vers moi, me fixant de nouveau, me détaillant comme si cela faisait une éternité qu’il ne m’avait pas vue – ce qui me semblait être le cas. « Je ne rêve pas ?! Ca ne peut pas être la réalité n’est-ce-pas Ash ?! J’ai perdu tout ce qui me reliait à toi… J’ai tout perdu. Je l’ai perdu lui aussi, Ash, tu comprends ?! » Une nouvelle vague de larmes me monta aux yeux, j’inspirais pronfondément pour retenir la marée qui était sur le point de me noyer.

Soudain la porte s’ouvrit de nouveau dans un bruit sourd. Le fer tapa contre le mur. Et l’horrible voix de mon patron se fit entendre : « Espèce de petite trainée … Qui t’a donné la permission de te barrer comme ça ?! En plus t’es tellement empotée … » Hurla-t-il, tout en s’approchant de nous. « Putain mais qu’est-ce-que tu branles ? J’te paie pas pour compter les cailloux du parking. » me lança-t-il tout en se penchant vers moi, ignorant royalement Ash qui se trouvait en face de moi. Ce gros porc pensait être le roi du monde, et bien que ce soit l’être le plus horrible de la planète, il était le seul qui avait pu m’embaucher. Je relevais la tête, sans pour autant le regarder : « J’arrive tout de suite. » dis-je, tentant de reprendre cet air fier que j’arborais d’ordinaire, malgré les larmes qui nappaient mes joues. « Allez bouge ton cul, y’a des clients. » me dit-il tout en se retournant. Rapidement il rentra dans le bar et rejoignit son bureau, comme à son habitude.

Je me relevais prestement, tentant de ne pas chanceler sur mes talons de 17, frottais mes genoux et lissais mon tee-shirt, histoire de me donner contenance avant de river mes yeux rougis par les larmes à ceux, pétillants d’Ash : « Je… Je dois retourner travailler. » lançais-je tout en me retournant. Me suivrait-il ? M’attendrait-il ? Ou partirait-il simplement, comme il savait si bien le faire ?!



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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMar 29 Juil - 22:09



bang bang, my baby shot me down

Raide comme un chien de faïence, il me fallu quelque seconde pour retrouver le calme d'avant que la porte ne s'ouvre sur cette troupe de déchets, s'il avait fallu me battre, je l'aurais fait, mais aussi habitué à me défendre que je l'étais, j'aurais sans aucun doute fini à terre s'ils s'étaient mis tous contre moi. Je m'en foutais de finir à l'hôpital pour avoir voulu venger ou protéger Hazel, tant qu'elle n'était pas présente lorsque je me mangeais des coups. Je n'avais pas honte de perdre, je ne voulais juste pas la traumatiser davantage. Elle était la petite princesse que je voulais à tout prix protéger de toute cette racaille, tous ces pourris. Il fallait que je la protège, c'était une promesse que je m'étais fait il y avait maintenant 5 ans et demi, quand elle m'avait montré son premier signe de colère sincère en même temps que sa fragilité tremblante derrière un masque d'assurance.
Je n'avais pas répondu quand elle m'avait parlé de cette fille, je voulais terminer ce que j'avais à dire, mais maintenant que j'y repensais, je comprenais mieux le pourquoi de cette profonde faiblesse dont elle avait été témoin... Alors c'était donc cela l'idée qu'elle s'était faite de cette « rupture ». Je l'avais quittée pour « cette fille », alors que je ne connaissais même pas son visage, en réalité, je m'en souvenais à peine, à par ses cheveux bruns qui semblaient bien ternes à côté de la chevelure flamboyante de Narcisse. Je l'avais virée dés que j'avais constaté sa présence à mon réveil. J'imaginais soudain toutes ses heures qu'elle avait du passer à imaginer ces choses horribles, comme si je pouvais décemment vivre avec quelqu'un d'autre qu'elle seule. Elle avait été la seule, et elle le resterait.

« Tu l’as … tu l’as frappé ? »Ses mots me sortirent de mes pensées, et, un peu moins à vif, je passais le dos de ma main sur sa joue en guise de réponse, elle savait très bien que je l'avais fait, elle savait très bien mes premiers réflexes quand il s'agissait d'elle. « J’comprends plus rien. » Elle porta sa main à sa tête et j'eus un air inquiet. « Tu as mal ?... »mais elle reprenait en même temps que j'ouvrais la bouche « J’ai pourtant arrêté les antidépresseurs … Je comprends pas. On dirait un mauvais rêve. »Je fronçais faiblement les sourcils en l'entendant, elle semblait perturbée en effet, et l'entendre parler d'antidépresseur me fit un choc à l'estomac. Elle reprit de plus belle avant même que je puisse ouvrir la bouche : « Je ne rêve pas ?! Ca ne peut pas être la réalité n’est-ce-pas Ash ?! J’ai perdu tout ce qui me reliait à toi… J’ai tout perdu. Je l’ai perdu lui aussi, Ash, tu comprends ?! ». A ses derniers mots, sans même en comprendre le sens, mon coeur se serra violemment dans la poitrine, comme si je le savais au fond de moi mais que je ne pouvais me l'avouer. Je restais dans l'ignorance la plus totale, perturbé par ses mots. « Bébé, calme-toi... De qui tu parles ? » J'allais la serrer dans mes bras pour la rassurer alors que je voyais ses yeux s'embuer de larmes à nouveau mais je fus interrompu lorsque la porte s'ouvra à nouveau à la volée sur un homme gras au regard malsain. Son regard dégueulasse se déposa sur Hazel et déjà je sentis la rage violemment monter en moi, un regard suffisait dans ce genre de situation. « Espèce de petite trainée … Qui t’a donné la permission de te barrer comme ça ?! En plus t’es tellement empotée … »Mon sang ne fit qu'un tour, je commençais déjà à me redresser comme pour lui faire subir le même sort que le dernier type qui l'avait touchée. Petite trainée. Petite trainée. J'aurais été prêt à lui arracher la langue pour ça. Mais un éclair me parcouru l'esprit alors que j'étais déjà debout pour riposter à ses prochains mots : c'était son patron, et si elle travaillait ici c'était sans doute qu'elle n'avait pas d'autre choix, je ne pouvais donc décemment pas revenir foutre le bordel dans sa vie et lui faire perdre son dernier gagne-pain, si j'étais impulsif, je n'étais pas moi doté d'un cerveau et d'un minimum d'intelligence, je serrais le poing pour calmer ma colère soudaine. Il continuait à vociférer et tourna finalement les talons pour retourner sans doute poser son cul gras dans une chaise à roulette derrière un pseudo bureau comme pour se donner une valeur, alors que ce n'était qu'une merde et qu'il méritait qu'on lui règle son compte.

Une fois la porte fermée derrière lui, je soufflais profondément alors que Hazel s'était également relevée. Je serrais les dents et tournais le regard vers elle lentement, tentant de calmer cette haine viscérale qui m'avait atteint d'un instant à un autre. « C'est pour toi que je n'ai rien dit ou fait... »Comment pendant six mois, avait-elle pu tomber aussi bas ? J'ignorais si c'était de ma faute aussi, mais l'idée de la laisser entrer à nouveau dans ce bar me rendait malade. Mais pourtant ses mots étaient clairs : «  Je… Je dois retourner travailler. ».Je la fixais un instant alors qu'elle se dirigeait vers la porte. Je rattrapais vivement son fin poignet et l'attirait à nouveau contre moi pour l'embrasser réellement cette fois, la collant contre moi comme dans un geste désespéré. Son souffle rejoignait le mien pour la seconde fois en un jour, et c'était au delà de toutes mes espérances, il y avait autant d'avidité que d'amour dans ce baiser, et si j'avais pu, je l'aurais emmenée loin, terriblement loin de cet endroit pour la protéger et l'embrasser et lui faire l'amour toute la nuit comme nous le faisions à l'époque. Ce désir insatiable ne m'avait pas quitté. Mais nos lèvres durent se séparer, elle devait retourner travailler . Et alors qu'elle se dirigeait vers la porte, je l'accompagnais, bien décidé à passer la soirée dans ce bar quitte à y laisser le peu d'argent que j'avais pour ne plus avoir à imaginer la moindre main se poser sur son corps. Je la rattrapais encore une dernière fois avant qu'elle n'entre et la forçait à me regarder, comme voulant désespérément lui envoyer comme une bouée de sauvetage : « Cette fille n'a jamais existé pour moi, je ne l'ai plus jamais revue depuis ce soir là, je suis parti seul et cette fois-là j'ai commis la pire erreur de ma vie, ... » ne voulais pas me justifier en ajoutant que je n'avais d'ailleurs aucun souvenir de cette nuit-là. « Est-ce qu'on peut se retrouver après ton service ? »Je ne voulais pas que cette première rencontre depuis longtemps ne se finisse sur une note si négative, je voulais avoir l'occasion d'encore un peu parler avec elle, une fois qu'elle se serait remise doucement de ses émotions après ses dernières heures à tirer.



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Dernière édition par Asbjorn M. Maxwell le Mer 30 Juil - 14:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 0:34





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Les mots étaient sortis tous seuls. J’avais dit ces choses, j’avais failli lui dire que j’avais été enceinte de lui, sans le savoir, et que j’avais perdu ce bébé – ce qui avait mis ma vie en danger par la même occasion. Souvent je me demandais comment j’avais pu ne pas me rendre compte que j’avais porté ce bébé. On m’avait tout simplement expliqué que j’avais fait un déni de grossesse, ce qui expliquait que j’avais quand même eu mes menstruations, que mon ventre n’avait pas gonflé et que je n’avais pas eu de nausées. Intérieurement je savais pourquoi.  Tout simplement parce que je ne m’étais pas sentie prête. J’avais toujours eu envie de fonder une famille, avec Ash, l’amour de ma vie, mais je m’étais toujours demandé si lui, le voudrait, si c’était ce qu’il avait prévu de faire. Alors Ash m’avait demandé de qui je parlais, qui j’avais perdu, mais je n’eu pas le temps de tout le révéler. Mon vicelard de patron déboulait déjà dans la cour où nous nous trouvions, me traitant de trainée et autres noms d’oiseaux. Je vis presque le sang d’Ash ne faire qu’un tour.  Il se redressa lentement, un air sinistre sur le visage, une promesse de mort peinte sur le visage. Il pouvait être le plus doux des amants, comme le meurtrier des hommes. Et à ce moment-là, je savais que les mots que m’avait dit ce vieux dégueulasse ne cessaient de résonner dans son esprit. Je levais un regard bleu électrique vers lui, souhaitant lui intimer de ne rien faire. C’était pour moi la seule façon de gagner ma vie, de vivre dans cet appartement magnifique que je partageais avec ma meilleure amie, et pas dans un taudis insalubre où je pourrais surement attraper toutes les saloperies de la terre. Mais il ne me regardait pas. Son regard, rendu noir par la colère, rivé à mon patron. Soudain, il y eut comme un déclic. Cela se vit sur son visage. Ses traits se détendirent, ses poings se desserrèrent et son corps se fit plus souple alors qu’il laissait partir le gros porc. Je sus qu’il avait dû se maitriser pour faire cela.  Je sus qu’il l’avait fait pour moi. Ses paroles le confirmèrent : « C'est pour toi que je n'ai rien dit ou fait... » Je le savais parfaitement. Mais que pouvais-je répondre à cela ? « Merci, tu m’évites le tapinage. » ? Je ne trouvais donc rien de mieux à lui dire ce qui était évident : je devais retourner travailler, si je ne voulais pas perdre mon travail, et le peu d’argent qu’il me rapportait – surtout que j’allais devoir repayer les consommation de ces six crétins, les verres et tout le reste.  Mon patron ne se gênerait pas du tout pour me ponctionner directement sur mon salaire. De toute façon il nous payait quand il avait envie. Heureusement que je n’étais pas une grande dépensière.

Debout, cramponnée sur mes talons de pouffiasse, je tentais de reprendre l’allure fière et sûre que j’avais réussis à adopter depuis que je travaillais dans ce taudis – j’avais mimé les expressions d’Ash, prenant exemple sur lui. Je remis donc en place mon masque de neutralité, tentais un sourire aguicheur – qu’Ash ne put pas voir, étant donné que j’étais dos à lui – et me mis à avancer, de ma démarche chaloupée, aguicheuse, si je voulais rembourser ce que j’avais cassé, il valait mieux que je me fasse un max de pourboire. Oui j’étais mal à l’aise, et … les mots me manquaient … non je ne voulais pas avoir à faire ça devant Ash, je ne voulais pas qu’il me voit être aguicheuse avec d’autres hommes, parce que tout ça n’était qu’une mise en scène, pour gagner un peu de tunes. Je n’avais donc pas d’autres choix. Tout simplement parce que j’étais encore endettée jusqu’au cou, les frais d’hôpitaux n’étant pas encore totalement remboursés. Et alors que je posais une main sur la poignée de la porte, Ash me rattrapa rapidement, m’arrêtant en me retenant par le poignet. Il n’avait jamais été violent avec moi, et ce geste ne fut pas brutal non plus car j’aurais pu me libérer facilement de son emprise, mais je ne le voulais absolument pas. Il m’obligea à lui faire face, et à peine eu-je le temps de comprendre ce qu’il se passait, que ses lèvres s’écrasaient une nouvelle fois contre les miennes. Mais cette fois, la passion suinta de ce baiser, je sentis l’irrépressible désir d’Asbjorn, l’impérieuse envie de me plaquer contre le mur et de me faire l’amour, là tout de suite. Un sentiment de plénitude s’empara de moi et je me laissais aller contre son corps massif tandis qu’il se faisait plus pressant, plus violent. Mes lèvres s’ouvrirent, cédant aux assauts de sa langue. Mon souffle se mêla au sien, mon cœur s’emballa et je ne pus encore une fois pas retenir ce soupir et ce gémissement. Mais il fallait que je reprenne possession de mon corps, de mon esprit. Aussi, je plaquais mes paumes contre ses pectoraux, sentant son cœur battre fort contre ma main droite. On aurait dit un mur fait d’acier trempé. Il ne bougea pas le moins du monde lorsque je tentais de le repousser. Bien sûr, il le sentit et se décolla de moi. « Je ne… je ne peux pas Ash’. Ca fait encore trop mal. » Dis-je tout contre ses lèvres. J’avais rêvé de cet instant chaque nuit, chaque jour, chaque instant de ma vie mais la douleur était encore là et je n’étais pas encore prête à pardonner. Je me retournais de nouveau, prête à entrer, mais mon bourreau, mon massacreur de cœur, m’arrêta une nouvelle fois, fit en sorte que je ne puisse rien fixer d’autre que ses yeux magnifiques : « Cette fille n'a jamais existé pour moi, je ne l'ai plus jamais revue depuis ce soir-là, je suis parti seul et cette fois-là j'ai commis la pire erreur de ma vie, ... » J’expirais doucement, lentement, et affichais un sourire sur mes lèvres. Ne craque pas, ne craque pas, ne craque pas… ne cessais-je de me répéter en boucle. Sauver la face. Pourtant, j’avais envie de lui cracher que moi je me souvenais toujours de cette fille qu’il labourait à grands coups de reins, de ses cris stridents qu’elle poussait. Mais je ravalais tout ça. Je le gardais pour moi, comme toujours. « Est-ce qu'on peut se retrouver après ton service ? » Je me mordis inconsciemment la lèvre inférieure, celle que mes dents avaient déjà meurtrie et répondit, tout en hochant la tête : « Oui… oui, bien sûr. » Puis j’entrais enfin à l’intérieur.

Mon entrée ne fut pas remarquée, et je me précipitais alors vers la réserve, là où nous déposions nos affaires, mes collègues et moi, là où nous pouvions prendre une « pause ». Quelques secondes après que je sois entrée, ma collègue, Kae’, me rejoignit. Lorsque je me tournais vers elle, elle recula la tête, les yeux grands ouverts, la main devant la bouche comme si elle venait de voir un koala se faire bouffer ma un ours polaire sous ses yeux. Je n’y prêtais pas plus attention que cela, jusqu’à ce qu’elle me dise : « Mon dieu, Haz’, que t’est-il arrivé ? Tu as une mine affreuse ! » Allez hop, prend toi ça dans la gueule. Je serrais les dents et me retenais de lui foutre une baigne. « Rien, j’me suis pas sentie bien. Merci d’avoir nettoyé pour moi. » Elle reprit un visage normal pour venir se caler à côté de moi : « Bon alors raconte-moi avec le pur beau goss ? Tu le connais ? Parce que t’as à peine franchi la porte qu’il était déjà debout et frappait le mec qui t’a rattrapée par le cul. Un truc de fou. J’ai jamais vu ça. Il est tellement sexy, je me le ferais bien. Mais alors, pourquoi il t’a rejoint ? Vous avez baisé ? » Qu’on lui arrache la langue, par pitié. Ce fut à mon tour de voir rouge, et à peine avait-elle finit de déblatérer, que je me retrouvais face à elle, lui lançant un regard meurtrier. « C’est mon mec, ok ?! Alors tu t’avises encore une fois de poser sur les yeux sur lui, que tu devras te faire opérer si tu veux encore pouvoir utiliser ce qui te sert de vagin ! T’as compris Kae’ ?! » La jeune femme acquiesça avant de déguerpir de là, aussi vite qu’elle était entrée.

Quelques minutes plus tard, je ressortis de là. Remaquillée, les genoux désinfectés, et la mine fraîche et dispose. Je passais derrière le bar, me servait un grand verre d’eau bien froide et préparais un whisky pour … Ash. Je n’avais pas perdu mes habitudes, même après six mois, je faisais toujours tout pour calmer celui qui m’avait brisé. Un rapide coup d’œil dans la salle m’apprit qu’il n’était pas encore revenu.  Que faisait-il dehors ? Il n’allait pas m’attendre sur le parking tout de même ? Je ne finissais pas mon service avant quatre heures du matin, au moins, et il n’était pas encore minuit.


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ASHAZEL - The moon is the only light we see Empty
MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 1:54



bang bang, my baby shot me down

Je restais là. Pantois. Elle avait accepté, elle voulait bien qu'on se revoie, c'était déjà pour moi un grand exploit que je n'aurais pu imaginer dix minutes plus tôt, alors qu'elle était assise sur le sol, avec la colère et la douleur qui la tiraillaient. Mais maintenant une vague de sentiments en vrac vint déferler en moi pour tout bousculer. J'avais saisi la moitié de ses mots quelques temps plus tôt, elle parlait d'une perte visiblement important, elle était tombée dans les antidépresseurs et en plus de répondre avec la même fièvre à mon baiser, elle m'avait repoussé pour me dire qu'elle n'était pas prête. Outre tout cela, elle était entrée dans ce bar miteux, avec ces gens miteux et ce patron miteux qui la traitait comme une pute, et une moins que rien. De plus, les hommes dans cette gargote ne s’empêchaient pas de la reluquer, de la toucher. Ces retrouvailles inopinées dans un endroit des moins voulu avait réveillé en moi une tonne de sentiments que j'ignorais possible de ressentir en même temps. Comme un véritable patchwork de sensations différents, d'idées et d'image. Tout se bousculait et je pris ma tête dans mes mains, tentant de contrôler la violence de cette instant, comme si trop d'informations désiraient parvenir à mon cerveau. Je lâchais finalement un râle étouffé et après avoir tourné en rond, le crâne dans les main, mon poing s'abattit avec violence dans un des murs de briques du bar alors que je poussais un râle étouffé. J'ignorais pourquoi tout se déchainait avec autant de violence autour de moi quand elle quittait mon champ de vision. J'avais goûté un instant au plaisir de la retrouver, de m'apaiser à son contact qui était radical pour moi, et maintenant qu'elle était partie, que j'étais seul, j'avais envie d'hurler à la nuit tel un loup ayant l'âme en peine.

La douleur se propagea comme une décharge électrique dans ton mon corps jusqu'à atteindre mon cerveau qui sembla exploser sous ce sentiment de plus qui effaça tous les autres. Ca avait eu l'effet escompté. Je secouais ma main endolorie et serrant les dents, gémissant faiblement puis souffla profondément, m'appuyant dos au mur que je venais de frapper. Il ne fallait pas que je rentre tout de suite, il fallait que je maîtrise ma colère comme je l'avais fait loin d'elle pour revenir en homme changé. Je sortis une clope de mon paquet dans la poche arrière de mon jeans et l’amenait à mes lèvres avant de l'allumer avec mon zippo sortit d'une autre poche. C'était un zippo qu'Hazel m'avait offert, et c'était l'objet le plus précieux que j'avais en ma possession, il ne me quittait jamais. J'aspirais une grande bouffée avant de séparer la cigarette de mes lèvres et d'expirer la fumée par le nez, fumée qui se mit à créer des arabesques dans l'air que j'observais, tentant de focaliser mon esprit. Je revoyais le visage défait d'Hazel avant qu'elle ne rentre, cette expression suite à notre baiser qu'elle avait eue, tentant de résister à ses propres désirs, elle qui m'aimait tant, elle qui me voulait tout autant que moi. Un petit sourire vint poindre au coin de mes lèvres et je continuais ma cigarette en songeant à ses doux traits qui n'avaient jamais quitté ma mémoire.

Je me souvenais de la première fois où je l'avais vue et de maintenant, son visage n'avait pas tant changé, juste pris en maturité. Elle restait magnifique, j'avais presque oublié cette perfection durant ces 6 longs mois, comme si mon esprit tentait de se dire que la perfection n'existait pas voyons, et que je la fantasmais sans doute. Non, elle l'était vraiment pour moi, et je fantasmais mais sur cette personne existant bel et bien sous mes yeux.

Finalement, j'écrasais mon mégot sur le sol et rentrait dans le bar pour retrouver ma place où restait ma casquette et mon whisky de tout à l'heure. Depuis le temps, les glaçons avaient fondu. Je m'assis et avalais le verre d'une traite, ne supportant de toute façon pas les whisky avec glaçons, on voyait bien que ce n'était pas Hazel qui me l'avait servi, ou en tout cas que si c'était elle, elle ne l'avait pas fait en sachant que c'était moi. Je levais les yeux pour la chercher du regard, et quand je la vis, je me sentis mieux, j'étais prêt à attendre toute la nuit pour avoir un instant de plus à passer auprès d'elle. Elle m'apporta un nouveau whisky, un comme je les aimais, j'osais un petit sourire, et la remerciais mais n'ajoutais rien. Je ne voulais pas être un élément perturbateur dans sa soirée, l'avantage c'est que tous les hommes ayant été présent lors de mon coup dans la gueule de l'autre n'osèrent plus trop en faire, me guettant toujours du coin de l'oeil comme si j'étais près à péter une case et tous les dézinguer si ils faisaient quoique ce soit envers Hazel.

Les heures passaient et je tentais de me concentrer sur « l'après » plutôt que sur ce gras qui attendait la recette de ses filles comme un mac attend la part de ses putes. Une fille tenta une approche mais je lui dédiais à peine un regard, lui disant de but en blanc que je n'étais pas intéressé. Après avoir avalé mes deux whisky, je m'étais contenté d'une bière ou deux, rien de quoi me rendre ivre, puis j'avais continué au soft, bien décidé d'avoir pleine conscience lorsque je rejoindrais ma belle. Je la fixais sans pouvoir m'en empêcher, et malgré ses airs de pimbêche qu'elle se donnait, je décelais parfaitement la part de comédie dans tout ça. Elle était belle en toute circonstance, même si ça me rendait terriblement jaloux de la voir se trémousser ainsi de table en table dans son mini-short moulant sur lequel je m'attardais régulièrement.  Parfois une bouffée de chaleur m'envahissait et je l'imaginais nue contre moi, mais ça ce n'était pas parce que j'étais un pervers obsédé – même si je l'étais c'était sûr – mais parce que j'étais un homme tout simplement, et à force de l'observer, je repensais à toutes ses fois où nous avions fait l'amour avec la passion dévorante du premier jour.
Peu à peu le bar se désemplissait, il ne restait que les alcooliques habituels sans doute et moi-même, toujours dans le fond de la salle, avalant quelques gorgées de mon coca. Cela me faisait bizarre de finir la soirée dans un bar sobre avec un coca, ce n'était vraiment pas mon style, mais sans doute que c'était les prémices de mon « moi amélioré ».

Vers 4 heures du matin, j'avais le regard rivé sur le table, totalement dans mes pensées quand Hazel arriva à côté de moi, je levais les yeux vers elle, sortant de ma torpeur, ayant un peu perdu notion du temps. Je pris ma casquette que je vissais sur ma tête et me levais, me demandant à quoi allait ressembler le reste de cette nuit et si j'allais encore provoqué une crise de larmes chez elle, malgré tous mes airs insensibles, ça me déchirait à chaque fois.

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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 2:35





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Les heures passèrent, bien trop lentement à mon gout. Ma collègue, Kaelyn était partie plus tôt, prétextant un mal de crâne, non sans jeter un dernier coup d’œil à mon mâle. J’avais cru devenir folle, mon corps tout entier s’était mis à vibrer, tendue comme un arc, un verre éclata entre mes mains lorsque je le reposais, derrière le comptoir. Mon patron le vit, m’offrit son plus beau regard de phacochère bien gras, mais cela ne me fit pas peur. Durant toute la soirée, j’avais agis comme si Ash, assis au fond de la salle, face à moi cette fois, avait été un client lambda. Ce qui n’était absolument pas le cas, ce qui fut relativement dur pour moi. Le boss m’observant de loin, je n’avais pas le droit à la faute, alors j’avais adopté cette attitude aguicheuse avec lui, à chaque fois que je lui avais apporté à boire – des boissons presque sans alcool ou très peu, que j’avais mis sur mon compte – je lui avais offert mon plus beau sourire et avais tordu des fesses pour naviguer entre les tables. Les autres clients ne s’étaient absolument pas gênés pour me mater le postérieur et j’avais sentis la crispation d’Ash. Malheureusement je n’avais pas pu faire autrement.

Sur le coup des trois heures du matin, la moitié des clients disparurent, et mon autre collègue s’en alla à son tour. Je me retrouvais seule avec le patron, et les clients, et Ash, mon ange gardien. Je savais qu’il n’avait pas cessé de scruter le moindre de mes gestes, qu’il ne m’avait pas quitté des yeux une seule seconde. « Hazel, dans mon bureau, tout de suite. » M’avait ordonné le boss. J’avais acquiescé d’un signe de tête, m’étais servie un verre de vodka avant de me rendre dans ce placard qui servait de « bureau » au vieux porc – mais on savait toutes ce qu’il trafiquait dans sa cage à lapin, il ne se cachait d’ailleurs pas, laissant les livres porno et autres fenêtres internet ouvertes. Un frisson me parcourut rapidement le dos lorsque j’entrais dans la pièce. Je me tenais toujours sur le qui-vive, prête à frapper la première, à déguerpir le plus vite possible, ne le laissant pas me prendre au piège. Pour l’instant, aucune ne s’était plainte d’agression ou qui que ce soit d’autre, mais nous savions que ce n’était qu’une question de temps avant que ça n’arrive.

Dix minutes plus tard j’étais ressortie, encore tremblante et dérangée par ce rendez-vous. Encore une fois, il m’avait traité de « catin » et d’autres surnoms tout aussi charmants, m’avait dit que je n’étais rien ici, juste un appât pour faire du chiffre, comme toutes les autres et qu’à part faire ça, je n’étais bonne à rien d’autre, sauf à être dans son lit peut-être – j’avais failli lui gerber sur les épaules lorsqu’il m’avait sortis ça. Evidemment je m’étais toujours bien gardée de dire que j’étais organisatrice d’événements et tout le toutim, à qui que ce soit. Ici j’étais une toute autre personne. Lorsque j’étais retournée derrière le bar, Ash était toujours assis bien sagement à sa place, la mine sombre, il avait surement dû être prêt à défoncer la porte pour savoir ce que l’autre bouseux fabriquait avec sa nana – comme il disait – une ou deux minutes de plus et il serait venu. Mon cœur se serra une nouvelle fois à cette pensée. Si seulement rien de tout ceci ne s’était passé, si seulement Ash n’avait pas été un foutu junkie, s’il ne s’était pas drogué à en perdre la raison, s’il ne s’était pas tapé la première fille facile, s’il n’était pas parti … je n’aurais pas eu besoin de faire tout ça, et à cette heure-ci, nous aurions pu être une famille heureuse, tous les deux enlacés dans le lit, moi avec mon gros ventre, lui embrassant ce bébé à naître à travers mon ventre. Mes yeux s’embuèrent à nouveau alors que je décapsulais une bière et versais le contenu d’une bouteille de coca dans un verre. « Putain Haz’, t’es vraiment Sadomaso comme fille. Arrête bordel, ça fait un mal de chien et tu le sais. » Oh oui, je ne savais que trop bien ce que ça me faisait de penser à tout ça, à imaginer notre vie si rien de tout cela ne s’était produit, si Ash n’avait pas fait le con – et si j’avais répondu à ses appels. Mais à ce moment-là, j’avais déjà lâché prise, je m’étais enfermée de ce mutisme, n’avait plus rien laissé passer.

Pour la première fois de ma vie, je vis Ash finir sa soirée au coca et il ne semblait pas du tout sous l’emprise de paradis artificiels. Il ne s’était donc pas drogué lorsqu’il était resté dehors. Soulagée, je regardais ma montre : quatre heures. Mon ventre se crispa et je relevais la tête, balayant la salle du regard, tous les clients étaient partis à l’exception de celui à l’origine de tous mes maux. Même le vieux pervers était parti. J’étais chargée de la fermeture, et Ash aurait pu être un violeur, un tueur en série, mon patron s’en fichait royalement, du moment que son business ne prenait pas feu… il pouvait bien m’arriver quoi que ce soit. Je passais rapidement dans la réserve pour récupérer mon sac, enfiler mes baskets confortables – mes pieds n’étaient plus que douleur et ampoules – et vérifier que toutes les portes à l’arrière étaient bien fermées. J’envoyais un rapide texto à Val : # chaton, je vais rentrer tard – ou tôt, comme tu préfères. Je t’expliquerais. Je t’aime ♥ # Lorsque je revins dans la salle, m’approchais de la table où se trouvait celui qui me faisait battre le cœur, Ash était pris dans ses pensées. « On va fermer Monsieur … » Lui dis-je d’une voix cassée, éraillée par l’anxiété et la douleur. Mais ces émotions furent remplacées par la contrariété et la peur lorsque je vis sa main. Le sang avait séché, et à présent d’énormes hématomes pointaient le bout de leur nez sous les coupures qu’il avait sur les jointures. J’attendis qu’il se lève et pris sa main dans la mienne, délicatement : « Qu’as-tu fait Ash ?! » Je savais pertinemment ce qu’il avait fait, c’était une question stupide mais à présent, je n’étais plus dans la capacité de comprendre les choses. « Pourquoi ? » lui demandais-je soudain, les yeux écarquillés. « Je dois avoir une trousse de secours. Il faut désinfecter … Viens ! » Lui ordonnais-je, tout en l’entrainant avec moi.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 14:07



bang bang, my baby shot me down

Bien entendu, j'avais du tester les limites de ma patience, quatre heures entières à ne strictement rien faire, c'était long, très long. J'étais comme une pièce destinée à une torture personnelle, le moins pire étaient les femmes aguicheuses qui tentaient d'attirer mon regard, il y avait également ce manque qui revenait parfois de boire comme pour m'occuper, c'était juste une fâcheuse habitude, mais le temps aurait passé plus vite si j'avais continué à l'alcool. Il y avait ces hommes qui observaient ma Hazel comme un morceau d viande, bavant sur ce cul qu'elle remuait expressément. Oui parce qu'il y avait elle aussi, elle qui pour son travail devait vendre sa beauté comme une prostituée. Et ses poses aguicheuses, et sa poitrine en avant et ses maladresse pour plaire aux clients. Je l'avais fixée tout le long, même si ce spectacle me déplaisait au plus haut point. Et puis finalement il y avait eu ce gros porc qui l'avait appelée dans son pseudo-bureau où il devait se toucher en pensant à ses employées. Cette vision me révulsait. Pourtant j'avais gardé mon calme, même si une minutes de plus à l'imaginer dans ce bureau avec lui m'aurait fait me lever et régler le problème une fois pour tout. J'ignorais ce qu'elle faisait là-dedans, ce qu'il lui disait et j'imaginais son regard d'animal en rûte posé sur les courbes de MA femme. Pendant quelques instants, j'avais tapoté la table nerveusement, tentant de vider mon esprit de toute pensée pour ne pas aller le pendre directement quelque part dans son bar pourri où je n'aurais jamais du poser les pieds. Mais voilà, il y avait Hazel, Hazel qui méritait tout mon self-control, ce dont j'eus besoin pour ne pas déborder à nouveau.

Une fois debout, alors que plus personne n'était là pour nous déranger, Hazel saisit ma main qu'elle regarda de son air inquiet que je détestais autant que j'aimais. Je ne voulais pas l'inquiéter, mais en même temps, voir ces traits sur son visage me prouvaient une nouvelle fois à quel point elle se souciait de moi et je ne pu empêcher un bref sourire d'apparaître sur mon propre visage alors qu'elle m'inspectait. «  Qu'as-tu fait, Ash ? ». Ce n'était qu'une petite blessure, pourtant elle me regardait gravement comme si j'avais la pire blessure au monde et qu'il fallait à tout prix aller à l'hôpital sous peine de me voir décéder dans l'heure qui suivrait. « Ce n'est qu'une égratignure, t'en fais pas. » Mais ses yeux se levèrent vers moi, elle avait l'air si surprise. « Pourquoi ? » Je ne répondis pas, elle le savait très bien, je ne pouvais pas canaliser ma colère tout le temps et celle-ci nécessitait parfois que je me fasse mal à moi-même pour reprendre mon calme. Si elle n'était pas là, c'était comme ça que je fonctionnais... « Je dois avoir une trousse de secours. Il faut désinfecter... Viens ! » Elle me tirait par le bras alors que je répliquais. « Tu joueras à l'infirmière plus tard, me force pas  à rester un instant de plus ici, s'il te plait. » J'étais comme un enfant qu'on forçait à l'église alors qu'il en avait rien à foutre. Je trainais les pieds mais la suivait tout de même tel cet enfant qui malgré tout suivait l'autorité suprême de sa mère.

Malgré que je la suivais en ronchonnais, l'idée qu'elle s'occuper de mes blessures comme ma petite infirmière personnelle était une idée qui me plaisait. J'aimais qu'elle s'occupe de moi, ça avait ce goût « d'avant ». Je n'étais pas du genre à me soigner en général, j'attendais toujours de presque frôler la mort pour me décider à faire quelque chose. Mais cela avait changé avec son arrivée dans ma vie, elle pansait mes blessures, parfois je faisais ma fiche-molle et grimaçait et râlait quand elle mettait de l'alcool sur mes blessures, alors elle me charriait, se foutant parfois même allègrement de moi « Tu fais ton fier, mais c'est juste de la gueule au final ! ». Je me vengeais en la chatouillant jusqu'à ce qu'elle me supplie d'arrêter. Quand j'étais malade, elle faisait attention à moi, c'était rare, j'avais une bonne défense immunitaire en général, mais quand ça arrivait, il fallait qu'elle me traîne de force chez le médecin sans quoi je me laissais aller jusqu'à la pneumonie ou autres maladies plus inquiétantes.
Mais j'aimais ça chez elle, le fait qu'elle me domine parfois quand il s'agissait de ma santé, elle faisait la figure autoritaire, usant de son fort caractère, alors qu'au fond, il aurait suffi d'un mot et d'un geste pour qu'elle se taise. Je préférais l'écouter maugréer après moi, c'était juste révélateur de la profonde affection qu'elle éprouvait pour moi. Une vraie petite maman. Je me surprenais parfois à imaginer une famille avec elle, et me disais qu'elle serait sans aucun doute une très bonne mère. Ce n'était pas difficile, en fait, en voyant l'exemple maternel que j'avais eu toute ma vie, de faire mieux que cela.

Je la suivais donc jusqu'à l'endroit où se trouvait visiblement la boite à pharmacie dont elle parlait, je m'appuyais contre un meuble et tendis la main en attendant ses soins de l'air blasé que j'avais toujours eu dans de telles situation. Je l'observais néanmoins du coin de l'oeil, me demandant si ce serait comme ça pour d'autres choses : le fait de récupérer nos réflexes d'avant. Elle aurait très bien pu m'envoyer balader définitivement, me dire qu'elle ne voulait plus me revoir et que je n'avais pas intérêt à rester ce soir, mais elle m'avait dit oui, et cela m'envahissait d'espoir pour la suite. Toutes mes pensées étaient toujours aussi dirigées vers elle, il fallait que cette soirée se finisse bien pour qu'elle éprouve le désir de me revoir, peu importe le temps que ça prendrait, j'étais près à attendre tout le temps qu'il faudrait pour la retrouver. Enfin... Même s'il faudrait énormément lutter pour ne pas tenter de l'embrasser à nouveau, pour ne pas la déshabiller et lui faire l'amour dés que l'idée passait par ma tête. C'est à dire beaucoup trop souvent. J'observais finalement autour de moi, la laissant s'affairer si cela pouvait la soulager de panser mes blessures...

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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 15:22





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Mon instinct avait pris le dessus, m’intimant de soigner cet être qui comptait tant pour moi, il m’étai tout simplement impossible le voir blessé – en sachant que j’étais surement responsable de son geste – sans rien pouvoir faire.  Alors j’avais pris cette main calleuse dans la mienne, l’avais regardé puis mon regard était remonté jusqu’au visage du mauvais garçon qui me faisait face. Faible. J’étais faible à ses côtés. Malgré la douleur lancinante dans tout mon être, malgré la haine que j’éprouvais contre lui, je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter pour lui et de vouloir le soigner.   « Tu joueras à l'infirmière plus tard, me force pas  à rester un instant de plus ici, s'il te plait. » avait-il tout de même tenté de me dire. Moi aussi je n’avais qu’une envie : me barrer d’ici, loin. Oublier cette vie pourrie que j’avais dû adopter. Je me retournais rapidement pour le regarder alors que nous avancions vers la réserve. Il avait sagement patienté quatre heures, assis sur cette banquette dégueulasse, juste pour m’attendre, pour pouvoir parler encore avec moi. Durant ces quatre heures j’avais été obnubilée par sa présence, provocant encore quelques catastrophes, qui avaient arraché quelques phrases déplacées à certains hommes, qui avaient fait rire l’assemblée. A leurs yeux je n’étais qu’une pauvre blonde, débile mais bien gaulée. Je ne tentais pas de démentir après tout. Puisque j’avais tout de même honte de me retrouver ici, alors que j’étais capable de bien plus pourtant.

Nous passâmes devant les interrupteurs, sur lesquels j’appuyais. Nous fûmes immédiatement plongé dans l’obscurité. D’ordinaire j’aurais commencé à paniquer, aurais pris mon téléphone pour me servir de la lampe torche et me serais empressée de regagner l’extérieur. Ce lieu me faisait clairement flipper, lorsque j’étais seule. Mais là tout de suite, je ne ressentais aucune peur, aucune gêne. Je savais que j’étais en sécurité, ici, avec lui. Je savais que rien ne pourrait m’arriver tant qu’il serait à mes côtés. Lorsqu’il était sortis de ma vie, je m’étais retrouvée seule, vulnérable, comme si soudain je me rendais compte de l’horreur dans lequel nous vivions tous, de ces meurtres et viols aux coins des rues, de cette méchanceté dont les êtres humains pouvaient être capable envers leurs semblables … Je m’étais retrouvée larguée dans ce chaos. Non pas que je n’en avais pas conscience lorsque j’avais avec Ash, mais je me sentais invincible à ses côtés, sachant que jamais rien n’aurait pu m’arriver. J’étais tombée bien bas.

Rapidement, nous nous retrouvèrent dans cet endroit exigu qui servait de réserve/salle de pause/vestiaire. Et soudain je me mis à suffoquer. Nous étions si à l’étroit, Ash envahissant la pièce de sa carrure, il me semblait qu’il avait encore pris en muscles.  Mais je m’obligeais à détourner les yeux pour ne pas me mettre à le détailler et à le déshabiller du regard, la bouche ouverte. Il m’avait tant manqué. Mais la douleur dans mon ventre me rappela l’enfer que j’avais vécu loin de lui, ce qu’il m’avait fait endurer et je me rembrunis immédiatement. « Inspire, expire, inspire, expire, ne pense pas à ce cœur qui bat si fort dans ta poitrine, ne pense pas à ce frisson qui te parcours la colonne vertébrale, ne flanche pas. Ne faiblis pas. Si tu craques tout de suite, qui te dit qu’il ne recommencera pas ?! » m’intima la petite voix dans mon fort intérieur. Les yeux clos, tentant de faire le vide dans mon esprit, j’inspirais une dernière fois. Mais l’explosion d’odeurs me fit perdre pieds. Cette odeur que j’avais tant aimée, ces notes de parfum musqué, ambré que je ne connaissais que trop bien, cette odeur d’homme que j’avais tant humé. Je rouvris les yeux où la flamme du désir s’était mise à danser. Une onde de chaleur m’envahit le corps. Mais un sursaut de lucidité me rappela à la raison et je saisis la trousse de secours. Bien sur ce n’était pas ce qu’il aurait fallu pour le soigner correctement. Ash avait beau me dire que ce n’était que des égratignures, il aurait fallu quelques points de sutures tout de même. Je sortis la bouteille d’alcool, ainsi qu’une compresse et un pansement. Ce n’était pas la première fois que je faisais ça. « Attention, ça va piquer. » L’avertis-je tout en prenant délicatement sa grande main avant d’y verser un peu d’alcool. Bien évidemment Ash ne pipa mot, endurant la douleur – je savais qu’il était un homme, un vrai, mais ça devait forcément lui faire un mal de chien. Doucement, je soufflais dessus pour faire évaporer l’alcool, et atténuer la douleur puis je déposais  rapidement la compresse dessus, sur laquelle je déposais le pansement.

Avec des gestes saccadés, peu maitrisés – j’étais tendue comme la corde d’un arc, serrant les mâchoires pour ne pas me remettre à pleurer de nouveau, essayant de ne pas me plier en deux sous les assauts de douleurs qui me frappaient le bas du ventre – je rangeais la trousse de secours et ouvris la porte. Lorsque j’arrivais à hauteur du bar, j’hésitais quelques secondes avant de passer de l’autre côté, de sortir un shooter et de verser ce qu’il fallait de vodka. « Hop un peu de courage, ça fait pas de mal. » Dis-je tout en laissant glisser l’alcool fort dans ma gorge, laissant le liquide me bruler l’intérieur de l’œsophage. Mon regard bleu acier rencontra celui de l’homme qui j’aimais tant et je lui dis, d’une voix rendue rauque par la brûlure de l’alcool : « Et maintenant ? » Voyait-il que je me donnais cet air de dure à cuir pour ne pas paniquer, me mettre à trembler et craquer ?! Se rendait-il compte que dessous ce masque que j’avais adopté je n’étais que souffrance, tristesse et douleur ? Que j’étais littéralement en ruines ? Que pouvais-je dire d’autre ? J’étais complètement chamboulée par toute cette histoire. Les mots restaient bloqués dans ma gorge, ne voulant pas sortir, formant une boule gênante en plein milieu de ma tranchée, m’empêchant presque de respirer normalement. Ce n’était pas la meilleure question à poser mais … il avait voulu me voir après mon service ? Hé bien voilà, nous y étions …



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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 17:05



bang bang, my baby shot me down

Dans cette situation qui aurait été plus que tendue, je tentais tant bien que mal de continuer à prendre ce moment avec plus de légèreté, je me repassais des moments doux et heureux vécus avec elle pour éviter que toutes mes erreurs ne reviennent dans ma gueule à chaque fois comme une baffe plus puissante que toutes celles que j'avais pu recevoir. Mais c'était sans compter cet aspect bi-polaire de mon caractère que je ne parvenais en aucun cas à contrôler. J'avais ce besoin permanent d'avoir des idées défilant dans ma tête défilant tellement vite que je passais de joie, à de la colère, de la colère à la tristesse en un temps record. J'étais cet homme lunatique qu'on ne savait comment prendre, j'en jouais parfois, révélant un côté pince-sans-rire auprès de mes amis qui ne savaient pas toujours si j'étais sérieux ou si je me foutais de leur gueule.
Une fois de plus, je tentais de m'évader de la colère ressentie encore une fois il y avait quelques minutes seulement, en me repassant donc les visions d'Hazel me soignant à l'époque, m'engueulant parce que je n'allais pas chez le médecin, etc. Tant de souvenir qu'il était bon de garder en mémoire si je ne voulais pas finir dans un asile psychiatrique à force d'abus de psychotropes. Mais non, je me livrais au retrouvailles avec mon ultime drogue, Hazel qui était contradictoirement ma pire dépendance et mon meilleur remède.

Dans cet espace et ce moment ténus, dans l'obscurité, son parfum me parvint par vague alors qu'elle s'appliquait à calmer ses mains tremblantes pour me soigner. Avait-elle si mal que ça pour trembler autant ? Avait-elle peur ? Je sondais son visage derrière les ombres et une nouvelle vague me submergea, elle était si proche et si lointaine à la fois. Savait-elle seulement à quel point j'avais envie de l'enlacer dans l'immédiat, juste pour l'emprisonner dans mes bras et respirer son parfum à m'en shooter. Savait-elle seulement à quel point elle faisait partie de moi. Elle était ma famille, ma meilleure amie et mon ex-amante à la fois. Elle représentait pour ainsi dire toute ma vie. Je fixais ses lèvres avidement alors qu'elle était concentrée sur ma plaie mais elle m'arracha à mes pensées et je retins un râle de douleur au contact de l'alcool sur la plaie, je pinçais justement faiblement les lèvres, le temps n'était pas à se laisser aller, et si je ne voulais pas qu'elle m'emmène à l'hôpital de force, il fallait absolument que je prenne sur moi, pour lui confirmer que « ce n'était pas si grave ». Elle plaça le pansement avec toute la douceur que je lui avais toujours connue et ce simple geste me rappela qu'elle n'était plus à moi, que ce n'était pas une scène de notre quotidien. Et tout revint de nouveau, à commencer à l'idée que j'avais face à moi cette femme détruite que je ne devais pas mériter.

Elle rangea tout le nécessaire et je l'observais s'affairer tandis que je rassemblais peu à peu tous les mots que je devrais lui dire. Elle se servit un verre alors que je m'appuyais dos contre le comptoir, fixant ma main soignée.  « Merci... » . Je levais les yeux vers elle et décelais qu'elle voulait avoir l'air forte, qu'elle ne voulait plus s'effondrer comme tout à l'heure, qu'elle voulait tenir le coup cette fois. Mais je sentais également qu'un geste de moi, et toutes ses barrières s’effondreraient à nouveau. Nous étions encore si proches, trop proches... J'avais envie de la porter sur ce comptoir en collant avidement mes lèvres contre les siennes, insérer ma langue entre ses lèvres en pressant son bassin contre le mien. « Et maintenant ? » Elle m'arracha à mes idées malsaines, que je ne pouvais contrôler, malgré la situation. Alors je réfléchis, me demandant si il était mieux que je la laisse lâcher toute sa rancune ou s'il fallait que je m'explique. Je détournais le regard pour fixer le vide au niveau des rangées de verres face à moi et décidais de céder pour la seconde option.   « Je t'entends d'ici me parler de ma pouffiasse, des mois de souffrance que tu as enduré à cause de moi, des doutes, et cetera. Et il n'y a rien de tout ça dont je n'ai pas conscience. Et je sais que ce que je vais te dire va aussi te faire du mal, mais je veux te raconter la vérité. Je sais que j'ai foiré cette nuit là, j'étais... angoissé... Pour la première fois de ma vie je voulais prendre une décision, et je n'ai pas su l'amener jusqu'au bout. J'étais tellement stressé que je me suis mis à boire, et de fil en aiguille, ça a dérapé et je ne me souviens de rien à part du lendemain. Je voulais te laisser parler en première mais vu qu'il y a apparemment des choses que tu ignores, je vais jouer carte sur table et tout te dire, tu n'auras plus qu'à déverser ta rancune sur moi, je sais que je l'aurais méritée. » Je repris à peine mon souffle, les mots s'enchaînaient trop vite, comme si j'avais peur qu'elle m'interrompe, qu'elle n'écoute pas, qu'elle me fuie ou ait le temps d'accuser le coup et de s'effondrer à nouveau. Je me redressais, me retournais pour être face à elle et lutta contre mon désir de la toucher, même juste de la frôler.   « Je me suis réveillé, j'ai pas compris ce qui m'arrivait, comment j'avais pu faire ça. Je t'ai appelé, mille fois je pense, mais t'as vite changé ton numéro, j'ai été frapper chez toi mais tu ne m'as jamais répondu. Puis une semaine a passé, et j'ai complètement perdu les pédales sans toi, j'ai parié à Tim une somme que je n'avais pas en ma possession, j'ai perdu et je me suis retrouvé avec sa bande au cul. Du coup, après avoir essayé de te joindre cette nuit-là, j'ai du partir sinon j'allais y laisser ma peau. » Je détournais le regard, comme si je craignais le jugement dans les siens. «  Le premier mois je me suis foutu en l'air, j'ai plus eu conscience de rien, puis... J'suis allé en cure de désintox, Narcisse... J'ai passé quelques temps là bas pour me guérir de toute cette crasse pour toi, et pendant des mois je me suis préparé, j'ai essayé de me guérir tous les jours, je suis pas encore parfait mais à part un verre ou un spliff de temps en temps, je prends plus rien. Puis j'ai entendu que Tim et sa bande s'étaient fait choper, et je suis revenu... » Je tournais le visage vers elle à nouveau et tendis faiblement le bras pour frôler le sien du bout de mes doigts, arrivant jusqu'à sa main, sans la prendre, je voulais qu'elle sache que je ne la forcerai pas. « Si j'ai foiré cette nuit-là, Haz'... C'est que... J'avais un truc important à te dire et que j'ai foiré comme un con. Parce que c'était la première fois que je faisais un truc comme ça de toute ma vie, et j'avais la touille, je t'avoue... En fait, c'est con... C'est tellement con que je m'en réveille encore la nuit tellement j'ai mal au ventre d'avoir foiré ça... mais j'voulais te demander en mariage. Et l'idée de ton refus ou que je puisse pourrir ta vie entière, j'ai perdu les pédales, et j'ai juste été une merde. »  Je serrais les dents de rage, me mordillant l'intérieur de la joue, ma mâchoire devenait plus carrée quand je faisais ça, et elle savait que c'était la preuve que j'avais juste la haine. Je n'avais jamais parlé autant, pas même à Hazel, maintenant que j'avais ouvert la bouche, j'avais essayé de lui dire toute la vérité qu'elle soit dure à entendre ou non. « J'imagine que tu vas me haïr encore plus, et je sais pas si tu veux que je partes maintenant ou si tu veux déverser toute la rage que t'as du accumuler ces derniers mois, mais pour ce soir, je ferais ce que tu veux. Et j'affronterai mes erreurs si tu veux que je le fasse, je suis prêt à entendre tout ce que tu as du rêver de me dire depuis ces 7 derniers mois... »Et mon regard restait enfoui dans le sien, guettant sa réaction.

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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 18:00





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Noyer mon chagrin dans l’alcool, ça n’avait jamais vraiment été mon truc, c’était plutôt celui d’Ash. Et plus je réfléchissais à mes gestes, plus je me rendais compte que j’avais toujours eu Ash en moi, gravé, même lorsque je le haïssais, même lorsque je le pleurais. J’agissais comme il l’avait toujours fait. Alors avait-il toujours au plus bas pour faire ce genre de choses ? L’alcool me reboosta, m’offrit un peu de courage. Et ce n’est seulement qu’après avoir bu mon shooter que je pus m’adresser à cet homme qui me rendait toute chose. J’avais perçu une lueur que je ne connaissais que trop bien, dans ses yeux, mais qui disparue aussitôt que les mots eurent franchis la barrière de mes lèvres. Et alors que je le fixais, ses yeux me fuirent pour aller s’accrocher à la première chose qu’ils virent. Je regrettais aussitôt de lui avoir dit que je voulais bien le voir après mon service, j’allais encore morfler, je le savais pertinemment. Mon cœur battait si fort, si vite dans ma cage thoracique, que j’en eu le vertige. Cette sensation bizarre qui me prenait entre les seins, à l’intérieur, comme si une main invisible, gantée de fer, me pressait le corps tout entier. Les tremblements reprirent, je devais me préparer au coup, mes mains s’accrochèrent d’elles-mêmes au bar. Je n’étais pas prête et alors que j’allais dire à Ash que je ne voulais pas entendre tout ce qu’il avait à dire, sa voix résonna dans le bâtiment vide, à présent. « Je t'entends d'ici me parler de ma pouffiasse, des mois de souffrance que tu as enduré à cause de moi, des doutes, et cetera. Et il n'y a rien de tout ça dont je n'ai pas conscience. Et je sais que ce que je vais te dire va aussi te faire du mal, mais je veux te raconter la vérité. Je sais que j'ai foiré cette nuit-là, j'étais... angoissé... Pour la première fois de ma vie je voulais prendre une décision, et je n'ai pas su l'amener jusqu'au bout. J'étais tellement stressé que je me suis mis à boire, et de fil en aiguille, ça a dérapé et je ne me souviens de rien à part du lendemain. Je voulais te laisser parler en première mais vu qu'il y a apparemment des choses que tu ignores, je vais jouer carte sur table et tout te dire, tu n'auras plus qu'à déverser ta rancune sur moi, je sais que je l'aurais méritée. » Ash n’avait jamais sortis autant de mots à la suite Sa voix était rocailleuse, je sentais le poids des mots dans sa gorge, sur sa langue, comme si tout cela était difficile pour lui de me dire tout cela. Il était angoissé ? C’était donc pour ça qu’il s’était mis la tête plus qu’en vrac ? C’était donc pour ça que je l’avais retrouvé avec cette pétasse ? Parce qu’il était angoissé ? Je ris intérieurement. Si je l’avais trompé à chaque fois que j’avais été angoissée, on aurait nommé Ash le « Roi des cocus ». Ainsi il ne se souvenait plus du tout de la soirée ? Mon dieu j’avais envie de tout renverser, de tout détruire. Moi je me souvenais parfaitement de tout, de son corps nu et puissant contre celui de l’autre fille. Je me souvenais parfaitement de ses halètements et des cris de l’autre, de ses mains, qui avaient toujours été douces avec moi, posées sur les cuisses de cette traînée. Je me souvenais d’absolument tout et alors que je voulais lui cracher ma haine au visage, une seconde vague de mots sortirent d’entre ses lèvres. Me révélant qu’il m’avait appelé des centaines de fois, qu’il était  venu taper à ma porte, mais il avait beau me dire ça, je ne m’en souvenais pas. Le lendemain de cet épisode horrible, je n’avais déjà plus été là, psychologiquement parlant. Je m’étais enfermée dans ma chambre, figée, me repassant les images, n’entendant plus rien, ni Valentina, ni Ezechiel, ni Nathan. Lorsqu’Ash me dit que j’avais dû rapidement changer de numéro, je soupçonnais Nathan s’en être occupé pour moi. Un vertige me prit lorsqu’Ash mentionna ce qui aurait pu lui arriver s’il était resté en ville, je manquais de tomber et me rattrapé rapidement, me tenant plus fermement encore, au bar. « … j'ai dû partir sinon j'allais y laisser ma peau. » Ses mots résonnaient en moi.

Les mots s’emmêlèrent rapidement dans mon esprit embrumé. J’écoutais, mais ne comprenais pas tout. Il m’expliqua ce qu’il s’était passé durant le premier mois où il avait fuis – me laissant derrière lui. Puis les mots « désintox », « Narcisse », « cure », « guérir » ressortirent au milieu des autres et j’essayais de faire le lien. Mes yeux s’écarquillèrent et je relevais la tête vers lui tandis qu’il tournait son visage vers moi, tendait le bras et m’effleurait légèrement le poignet puis la main. « Si j'ai foiré cette nuit-là, Haz'... C'est que... J'avais un truc important à te dire et que j'ai foiré comme un con. Parce que c'était la première fois que je faisais un truc comme ça de toute ma vie, et j'avais la touille, je t'avoue... En fait, c'est con... C'est tellement con que je m'en réveille encore la nuit tellement j'ai mal au ventre d'avoir foiré ça... mais j'voulais te demander en mariage. Et l'idée de ton refus ou que je puisse pourrir ta vie entière, j'ai perdu les pédales, et j'ai juste été une merde. »   Sa voix m’avait semblée si lointaine, tout ceci me semblait être un mauvais rêve jusqu’à … Mon cœur rata un battement, l’air resta bloqué dans mes poumons, ma gorge se serra et tout explosa en moi. La haine, l’amour, la tristesse, la douleur, la souffrance, ce désir de disparaître, de tout faire disparaître, tout remonta à la surface et mes petits poings se serrèrent alors que mes yeux me brûlaient, voulant déverser les larmes qui montaient. Mes mâchoires se serrèrent. [i] « Mais j’voulais te demander en mariage … »[/color] Les mots résonnaient dans ma tête, me tuaient, m’achevaient. Je ne réagis pas. Je restais stoïque, coite. Comment pouvais-je quoi que ce soit dans me mettre à hurler. Je pris de nouveau un verre, m’emparait de la bouteille, comme si de rien n’était et me servait une nouvelle dose de courage, mais je savais déjà d’avance que cela ne suffirait. J’étais … j’avais l’impression de n’être plus rien du tout. [i] « Garde le masque, Haz’, Garde le masque. Ce n’est rien. »[/color] m’intima de nouveau la petite voix, mais j’eu envie de lui trancher la langue. Garder le masque ? Ce n’était rien ? Les mâchoires tremblantes, le souffle court je remplis le verre. Le nouveau flot de parole d’Ash m’obligea à lever les yeux vers lui et je remarquais sa haine transparaitre sur son visage. Cette façon qu’il avait de se ronger littéralement de l’intérieur. Je ne connaissais que trop bien ce geste. « J'imagine que tu vas me haïr encore plus, et je sais pas si tu veux que je parte maintenant ou si tu veux déverser toute la rage que t'as du accumuler ces derniers mois, mais pour ce soir, je ferais ce que tu veux. Et j'affronterai mes erreurs si tu veux que je le fasse, je suis prêt à entendre tout ce que tu as du rêver de me dire depuis ces 7 derniers mois... »Ses yeux verts plongés dans les miens, qui ne souhaitaient qu’une seule chose, que je me jette dans ses bras que je lui dise que tout était oublié, que ce n’était qu’une mauvaise passe, que je l’aimais plus que tout… moi aussi j’avais envie de lui dire tout ça, moi aussi j’avais envie de pouvoir tout effacer mais il m’était impossible de faire ça, tout simplement parce que j’avais souffert mentalement et psychologiquement, tout simplement parce que j’avais été à un doigt de tomber dans la folie – pour dire, j’avais dû prendre des antidépresseurs.  Et alors que j’avais des tonnes de choses à dire, mon cerveau se mit à débloquer, et je lui sortis : « Merci de n’avoir rien fait tout à l’heure, avec mon patron. Si je perdais ce boulot, je serais obligée de me prostituer. J’ai déjà faillis en arriver là, je ne voudrais pas tenter le diable une seconde fois… » Lui dis-je, un sourire ironique sur le visage. Que me prenait-Il ? J’avais l’impression de ne plus être moi, comme si mon esprit, mon inconscient faisait tout pour m’empêcher de craquer maintenant. Rapidement, mon verre à la main, je fis le tour du comptoir pour me retrouver en face d’Ash qui ne m’avait pas lâchée des yeux une seule seconde. Une fois à quelques centimètres de lui, tout s’effondra en moi, mes barrières explosèrent en un milliards d’éclats, et un raz de marée m’engloutit. Le verre entre mes doigts éclata et ma main ensanglantée alla s’écraser contre la joue de celui qui me faisait éprouver toutes ces choses. « Je te hais Asbjorn Maxwell ! » hurlais-je toute en me mettant à lui frapper le torse de mes poings dont les jointures étaient devenues blanches, avant de tomber une nouvelle fois à genoux, tapant le sol, comme si cela pouvait me soulager, tout en laissant le torrent de larmes sortir de moi.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 20:26



bang bang, my baby shot me down

Avant Hazel, je n'avais jamais été amoureux. Quand j'étais tout petit, je voulais me marier avec mon institutrice, je devais avoir 5 ans, 6 ans maximum, et j'étais convaincu que c'était la plus belle femme que je n'avais jamais vu de ma vie. Il fallait l'avouer, j'étais très mal entouré à ce niveau là, ma mère puait toujours l'alcool et la cigarette, elle avait les dents jaunies par le tabac et ses cheveux blonds étaient perpétuellement gras. Parfois, pour être jolie pour mon père, elle portait des robes qu'elle ignorait être des robes de pouffiasse qu'elle trouvait dans des magasins pour pauvres, qui coûtaient maximum 5 dollars. Elles étaient trop courtes et révélaient ses cuisses ce qui déjà à cet âge me fichait la chaire de poule. Je ne disais jamais rien parce que c'était ma maman et que je l'aimais mais mon institutrice, elle, elle avait toujours ses longs cheveux bien coiffés en chignon et parfois elle portait des robes à volants aux motifs fleuris, et quand elle se penchait vers moi je sentais son parfum de printemps qui me faisait des papillons dans le ventre. Puis un jour j'ai vu qu'elle était déjà mariée. Après ça, ce fut la désillusion, j'étais déjà un petit caïd avant, un petit garçon fier qui menait les gens à la baguette, mais là, je décidais d'en plus ne jamais plus tomber amoureux. Et ça avait été le cas. Ne considérant pas un amour d'enfance comme réel, Hazel avait donc été la seule à me rendre fou. Parce que oui, j'avais enchaîné les filles, oui, certaines m'avaient plu, par un caractère bien trempé ou par une certaine sensibilité, mais ce que je ressentais pour Hazel était tout autre chose.
Je pense qu'au début, ça pouvait s'apparenter à de la rage, comme si elle me jugeait de son regard et que cela m'affectait donc que j'essayais de prouver qu'il y avait quelqu'un derrière tout ces subterfuges. Je ne comprenais pas que ce que je voulais surtout, c'était qu'elle me remarque, je voulais l'impressionner. Mais comment je pouvais faire, moi qui n'avait jamais ressenti ce sentiment avant ? J'en devenais insomniaque, toutes les nuits elle venait me hanter, et je ne compte pas le nombre de fois où elle a été l'objet de mes fantasmes nocturnes. Et à 20 ans je m'illusionnais à nouveau, me remplissant de moments d'amour, de scènes clichées de films à l'eau de rose, je tombais dans le piège des surnoms et des mots d'amour et je voulu un jour qu'elle fut mienne. Mienne pour de vrai. Et sur les derniers temps où nous étions ensemble, Hazel me reprochait souvent d'être distant alors qu'il s'agissait juste du fait que mon esprit était totalement préoccupé par cette idée, me demandant sans cesse qui celle-ci était bonne.
Alors oui, cela semblait ridicule annoncé ainsi, je n'étais pas du genre à m'apitoyer sur mon sort, et ça devait sonner amer pour Hazel le fait que je « justifie » l'avoir trompée parce que j'étais angoissé. Mais ce n'était pas le sentiment que je voulais amener, je ne me justifiais en rien, j'énonçais simplement ce qui s'était passé. Je voulais qu'elle sache tout, et même si ça lui rajoutais un lot de souffrance en plus et donc à moi également, je n'en pouvais plus de tous ces « non-dits » que nous traînions depuis trop longtemps à présent.
Je savais également que lui dire que je ne me souvenais de rien n'arrangeait aucunement les choses, même si j'ignorais ce qu'elle avait vu au juste, je savais qu'elle devait me rejoindre mais j'ignorais sur quoi elle avait pu tomber, à part la mention de la « pétasse », je ne pouvais pas même imaginer une seule seconde ce qu'elle avait pu voir. Je crois que l'imaginer me donnais envie de vomir.
Mais voilà, j'étais tombé dans le piège de l'amour, j'avais dépendu d'elle pendant 3 ans, mon existence ne reposait que sur la sienne, et notre dépendance nous avait fait chuter.

Je voyais sur son visage d'ange que de nouveau, c'était la débandade dans son coeur et dans son corps, je m'attendais à la voir flancher d'un moment à l'autre et du coup ne la quittait pas du regard. Je voyais qu'elle tentait d'assimiler les informations avec difficulté, j'en avais beaucoup trop dit en une fois, mais c'était nécessaire de crever l’abcès, j'essayais d'en rester convaincu. J'avais profité de mon courage du moment, comme récitant un discours que j'avais étudié pendant ces quatre heures, ce long discours était sans doute le monologue le plus long que j'avais eu à dire de toute ma vie. Bien sûr que mon plus grand rêve était qu'elle soit contre moi, que ces derniers mois s'effacent, mais je n'étais pas assez fou pour en imaginer une seule seconde la possibilité, je préférais assumer mes erreurs, je n'étais plus ce connard là qui niait là où il avait échoué.

Quand ses lèvres s'entrouvrirent, mon coeur battait la chamade, j'attendais ses mots avec appréhension et alors qu'elle commençais à parler d'un tout autre sujet. « Merci de n’avoir rien fait tout à l’heure, avec mon patron. Si je perdais ce boulot, je serais obligée de me prostituer. J’ai déjà faillis en arriver là, je ne voudrais pas tenter le diable une seconde fois… » Je lui avais dit que j'assumerais mes les mots furent durs à avaler, elle m'avait jeté un flacon de poison au visage et je devais faire l'effort de ne pas fermer les yeux, quitte à laisser consumer ma peau, aucune réaction ne devait poindre sur mon visage. Elle savait à quel point ça me déchirait de l'imaginer ici tous les jours, se laisser toucher par ces mains grasses et perverses, se faire mater de toute part et traiter de pute au moindre pas de travers. Mais le coup de la prostitution était de trop, je sentais monter en moi un sentiment inexplicable, je luttais pour ne pas serrer les poings à nouveau. Et ce sourire ironique qu'elle me dédiait... Je tentais de respirer calmement en la voyant me rejoindre et mon coeur lâcha quand son verre éclata et je tendais instinctivement ma main vers elle mais je reçu la sienne en plein visage, laissant une trace de sang sur celle-ci. « Je te hais Asbjorn Maxwell ! »  Et alors cette sensibilité nouvellement acquise remua encore quelque chose en moi, je sentis mon coeur se retourner alors qu'elle frappait mon torse de ses poings, je la laissais faire en soupirant. Elle me haïssait, d'après ses dires, mais je savais parfaitement ce que cela signifiait, et tout l'amour brisé qui se cachait derrière. Je ne dis rien mais tentais de la rattraper quand elle se laissa de nouveau échouer sur le sol. « Non, attention, le verre... ! »  Mais c'était trop tard. Je me baissais aussitôt et la força à se redresser, je la portais dans mes bras, jambes par dessus un bras, le reste par dessus l'autre, telle une princesse brisée, je la tenais fermement au cas où elle faisait des gestes brusques. «  Tu va te couper, putain, Hazel ! »  Sa main me préoccupait déjà pas mal, je retournais là où elle m'avait emmené pour me soigner et la posais délicatement sur une chaise, allumant la lumière faiblarde.« Quand je disais que j'étais prêt à assumer mes erreurs, je n'attendais pas à ce que tu te blesses ! Alors maintenant on se calme avec l'alcool et le verre brisé ! » C'était la panique qui me faisait parler de façon tout à coup plus autoritaire, j'inspectais les plaies sur sa main, retirant les petits morceaux de verres qui collaient encore à sa peau, ainsi que sur ses genoux même si elle n'avait pas encore eu le temps de se blesser vraiment fort. Je me redressais et allais chercher la boite qu'elle avait sortie précédemment, me chargeant de soigner ses plaies à mon tour. J'étais moins doué en infirmière qu'elle, mais je dis de mon mieux. Je soufflais d'un ton dur  Tu peux me frapper ou me blesser autant que tu le veux mais maintenant que je suis de retour, je ne te laisserais plus te faire du mal ainsi... Tout comme avec des saloperies comme des antidépresseurs ou toutes ses conneries. Tu es plus forte que ça Hazel, peu importe les blessures, tu l'as toujours été, et je veillerai à ce que tu le restes. » J'en avais de bonne avec mes discours moralisateur, mais le pilier de note couple avait toujours été elle, qu'elle veuille de moi ou non, je n'avais plus du tout l'intention de la laisser s'autodétruire.

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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 21:45





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Rien. Tout ce que je voulais c’était de ne plus rien ressentir, comme lorsque je prenais toutes ces saloperies, tous ces tranquillisants et autres antidépresseurs. Les émotions qui se mêlaient en moi étaient bien trop nombreuses, bien trop violentes. Ca faisait si longtemps que je n’avais pas ressentis tant de choses, tant de sensations. Toutes ces émotions contradictoires se battaient en moi, je n’étais que l’arène. Je perdis rapidement le fil de l’histoire. Les seules choses que je compris distinctement furent les mots que prononça Ash, de sa voix qui résonna en moi « Non, attention, le verre... ! » Mais tout me passa bien au-dessus, ne me rendant plus compte de rien, mise à part de ce corps puissant et brulant qui me souleva de terre « Tu vas te couper, putain, Hazel ! » J’eu envie d’hausser les épaules, mais rien ne se passa lorsque j’eu donné l’ordre à mon cerveau. Me couper ?! Qu’en avais-je à faire ? Mon corps tout entier n’était qu’ecchymoses, plaie ouverte alors une petite coupure, je m’en fichais royalement. En quelques secondes, nous nous retrouvions dans le cagibi, nous inversions nos rôles. Ash me posa délicatement sur la seule chaise qui se trouvait dans la réserve. Et j’eu l’impression que mon corps n’était plus qu’une enveloppe vide, molle. Rapidement, quelque peu affolées – bien que complètement déconnectée de la réalité – je tentais de battre des paupières, histoire de comprendre ce qu’il m’arrivait réellement. Son ton autoritaire me tira quelque peu de ma léthargie : « Quand je disais que j'étais prêt à assumer mes erreurs, je n'attendais pas à ce que tu te blesses ! Alors maintenant on se calme avec l'alcool et le verre brisé ! » Comme si je découvrais ce qu’il venait de se passer ces cinq dernières minutes, je levais les mains jusqu’à mon visage et constatais que ma main droite – celle qui avait tenu le verre – était blessée. De grandes coupures me zébraient la peau. Et lorsque je relevais la tête pour dévisager le visage anxieux de l’homme de mes rêves, je remarquais une grande trainée de sang sur sa joue gauche. L’avais-je frappé ? Comment était-ce possible ? L’horreur dû se peindre sur mon visage. Ce n’était pas moi. Jamais je n’avais frappé Ash, même lorsque nous nous étions engueulés, maintes et maintes fois. Et voilà qu’aujourd’hui, mon coup était parti tout seul, comme s’il avait été porté par mon inconscient. « Tu peux me frapper ou me blesser autant que tu le veux mais maintenant que je suis de retour, je ne te laisserais plus te faire du mal ainsi... Tout comme avec des saloperies comme des antidépresseurs ou toutes ses conneries. Tu es plus forte que ça Hazel, peu importe les blessures, tu l'as toujours été, et je veillerai à ce que tu le restes. » me sermonna-t-il tout en retirant les morceaux de verre incrustés dans la peau fine de mes genoux – après avoir enlevé ceux de ma main. Étais-je vraiment plus forte que tout ça ? Étais-je encore capable de surmonter toutes ces épreuves ? La vie n’avait de cesse de me tester, de m’évaluer, en me mettant des bâtons dans les roues. Et j’en avais ma claque. Je voulais que tout cela s’arrête. Cette fois je haussais les épaules en réponse à sa remarque et calais ma tête contre le mur, les yeux vitreux, fixant d’un regard absent le plafonnier qui diffusait une lumière blafarde. Tout se mélangeait en moi, ma vie passée, avec Ash, lorsque nous étions jeunes et heureux, fous l’un de l’autre, notre présent et notre futur. Jamais nous n’aurions pensés un jour vivre ça. Il était si … impulsif. Et j’avais été si … calme et rangée. Puis il avait débarqué dans ma vie, m’avait chamboulée, m’avait remuée, m’avait rendue vivante. Avec lui j'avais libéré cette fille qui voulait tant profiter de la vie, qui avait si longtemps sommeillée en moi. Puis la nuit nous était tombée dessus. Plus les jours passés, plus j’avais la foutue impression qu’il m’échappait, que je le perdais. Pourtant mon amour pour lui était intarissable, je lui faisais savoir, ne me laissant pas aller, redoublant d’efforts pour qu’il ne pense qu’à moi, à chaque instant de sa vie, pour qu’il n’ait envie que de mon corps et pas celui d’un autre. « Tu ne te souviens peut-être de rien … mais dans ma tête … les images sont restées imprimées. Tu la tenais avec possessivité, comme tu le faisais avec moi, sur ce foutu canapé sur lequel nous avions passé si bons moments. Tu t’attendais pas à me voir débarquer. J’ai vu tes yeux en premier et j’ai compris que quelque chose clochait, puis je l’ai entendu hurler, je t’ai entendu pousser des râles de plaisir … avec une autre. Tu étais nu, tu étais puissant et violent, mais pas avec moi. Non pas avec moi… » lâchais-je. Il fallait que ça sorte. Je voulais qu’il comprenne que la douleur en moi était ancrée, que je n’allais pas pouvoir tout effacer d’un coup. « Non… pas moi. Tu as baisé cette fille, dans cet appartement qui nous avait accueillis tous les deux, sur ce canapé que nous avions acheté ensemble, où nous avions nous-mêmes fait l’amour. Tu étais avec une autre, sous mes yeux et tu m’as regardé partir, tu as continué ta petite affaire. Et tu me dis que s’il s’est passé ça c’est parce que tu étais angoissé et que t’as rien maitrisé ? Tu allais me demander en mariage ? En mariage ?! » J’haussais un peu la voix sur la dernière question sans le vouloir. Je décollais doucement la tête du mur pour plonger mon regard arctique dans celui d’Ash. « Pourquoi me l’as-tu dis ? Pourquoi, alors que ça me fait encore bien plus mal de savoir ça ?! » Lui demandais-je d’une voix éraillée. Mais je ne lui laissais pas le temps de répondre, et enchainais : « Voilà ce que t’a fait la drogue … Voilà ce qu’elle nous a fait. Je suis morte des millions de fois devant cette scène. Et je l’ai vécue encore et encore et encore. Durant des semaines, des mois entiers. Il m’arrive encore de la voir dans mes cauchemars… » Je me levais, détournant le regard de cet homme pour qui j’éprouvais tant de choses : « Et c’est aussi ce qui a failli me foutre en l’air, Ash ! J’ai tout perdu en un claquement doigts. Tout. Toi, mon boulot, ma tête, ma force et … et … » Les mots ne purent sortir, bloqués dans ma gorge tandis que je portais une main à mon ventre vide tout en baissant la tête vers ce dernier. « Et lui ! Je vous ai perdu tous les deux. Tu l’as pris avec toi quand tu t’es enfui… » libérais-je dans un souffle. Les larmes dégringolant déjà sur mes joues pour venir s’écraser sur le sol, à l’instar de mon cœur. J’avais perdu tant de choses en si peu de temps. J’avais trop perdu. J’aurais tant voulu que ce ventre ne soit pas si vide à l’instant présent. J’aurais dû avoir ce ventre bien rond qui abritait une petite vie en devenir. Ma tête se releva, mes yeux cherchèrent ceux d’Ash, tentant de lui faire comprendre ce que je voulais dire. Et cela, cette perte, était de ma faute, tout simplement parce que je n’avais pas été si forte que ça.



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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyMer 30 Juil - 22:43



bang bang, my baby shot me down

Hazel était tombée dans le même piège que moi, elle avait goûté à un paradis artificiel prescrit par son médecin et s'y était laissée aller pour m'oublier. Elle s'était perdue, et personne n'avait eu les épaules assez large pour l'aider à se retrouver. Je savais pertinemment qu'elle n'allait pas « y arriver », en tout cas, pas tout de suite, il n'avait qu'à la voir le regard dans le vague, dans un autre monde alors qu'elle n'avait rien pris aujourd'hui – en tout cas je le pensais. Elle se créait une bulle pour se protéger du monstre qui revenait dans sa vie, mais peu importait combien de temps ça prendrait, je lui prouverais que je n'étais plus le même homme. Dussé-je en attendant de la retrouver me priver de toutes les femmes du monde, de tous les psychotropes possibles, de tous les alcools, et boire du petit lait tous les matins. Dussé-je venir la voir tous les jours avec un bouquet de fleur, quitte à me ruiner, quitter à finir à la rue, je ne baisserai pas les bras. Jamais.
Elle fixait sa main de manière évasive, quoique l'air presque surprise. Je m'inquiétais sincèrement de cette attitude, c'est la première fois que je la voyais aussi mal en point, comme si quelqu'un avait glissé une drogue dans son verre. Et puis, c'était la première fois qu'elle me giflait. Je sentais encore ma joue chaude sous ce contact mais c'était la dernière chose dont je me préoccupais dans l'immédiat. Je tus mes sermons tandis que j'appliquais du désinfectant sur ses plaies, faisant attention de ne pas trop lui faire mal, j'appliquais le pansement sur ses plaies tandis qu'elle me fixait ou qu'elle fixait le vide, je ne savais pas trop. Je savais que j'étais maître d'elle depuis longtemps, que j'avais beaucoup de contrôle sur ce petit bout de femme, mais jamais je n'aurais cru la voir aussi exténuée de vivre. Et j'avais causé ces toutes petites rides de fatigue au coin de ses yeux qui n’apparaissaient que très rarement.
Lorsque je redressais la tête pour la regarder, elle était appuyée tête contre le mur et fixait un point indéfinissable. Il était tard, la fatigue plus les émotions la travaillaient et je le savais, elle venait à peine de finir son service et je lui annonçait tout cela de but en blanc. J'avais encore l'alliance dans mon portefeuille dans ma poche, et cette idée me brûla.
Finalement sa voix brisa le silence qui s'était installé, alors que j'avais fini de la soigner et je reposais mon regard sur son visage. Et ses mots me transpercèrent violemment, elle approfondissait la plaie en moi à coup de couteau à mesure que ses paroles ricochaient sur les murs qui se refermaient sur moi.  « Tu ne te souviens peut-être de rien … mais dans ma tête … les images sont restées imprimées. Tu la tenais avec possessivité, comme tu le faisais avec moi, sur ce foutu canapé sur lequel nous avions passé si bons moments. Tu t’attendais pas à me voir débarquer. J’ai vu tes yeux en premier et j’ai compris que quelque chose clochait, puis je l’ai entendu hurler, je t’ai entendu pousser des râles de plaisir … avec une autre. Tu étais nu, tu étais puissant et violent, mais pas avec moi. Non pas avec moi… » Je serrais les lèvres avec violence, et des images venaient à moi avec le violence de coup de poings sur mon visage. Ce n'était pas des souvenirs, c'était les siens qui s'imprimaient dans mon crâne à mesure que la vague déferlante de ses paroles dévastait mon âme. Pourtant je ne savais pas m'imaginer avec une autre qu'elle. Jamais. Je nous revoyais nous, comme si mon esprit voulait faire un blocage sur toutes les autres femmes. Il n'y avait plus que son visage imprimé en moi comme une marque au fer blanc. Mais je ne disais rien, elle avait droit à toute la franchise qu'elle désirait, je devais assumer la moindre de mes erreurs, c'était ça être un homme, un vrai. Je ne lui demandais pas de me pardonner dans l'immédiat, je voulais juste qu'elle exorcise peu à peu cette douleur de ces derniers mois, et il n'y avait qu'en me parlant à moi qu'elle pouvait l'évacuer. . « Non… pas moi. Tu as baisé cette fille, dans cet appartement qui nous avait accueillis tous les deux, sur ce canapé que nous avions acheté ensemble, où nous avions nous-mêmes fait l’amour. Tu étais avec une autre, sous mes yeux et tu m’as regardé partir, tu as continué ta petite affaire. Et tu me dis que s’il s’est passé ça c’est parce que tu étais angoissé et que t’as rien maitrisé ? Tu allais me demander en mariage ? En mariage ?! » Je détournais le regard ses mots, je savais bien que c'était sa pensée première vis à vis de son annonce. Je répondis à moitié parce qu'elle n'avait pas fini de parler, et je n'avais pas pour désir de la couper « Je ne le disais pas pour que tu le prennes comme une justification... Ce n'en est pas une... » Mais elle continuait en me demandant pourquoi je lui avais dit ça alors que je savais qu'elle en souffrirait davantage, mais sa question resta sans réponse parce qu'elle continuait, m'assénant des coups verbaux qui me blessaient davantage que ses petits poings sans force :  « Voilà ce que t’a fait la drogue … Voilà ce qu’elle nous a fait. Je suis morte des millions de fois devant cette scène. Et je l’ai vécue encore et encore et encore. Durant des semaines, des mois entiers. Il m’arrive encore de la voir dans mes cauchemars… » Et elle se leva, je la suivi dans son geste, tendant les bras dans le vide, pas pour qu'elle vienne s'y loger mais pour la rattraper si elle tombait à nouveau, elle avait visiblement beaucoup de mal à tenir sur ses jambes aujourd'hui. Je l'écoutais néanmoins avec attention, toute l'attention que j'aurais du pouvoir lui donner bien plus tôt que maintenant que tout était brisé : « Et c’est aussi ce qui a failli me foutre en l’air, Ash ! J’ai tout perdu en un claquement doigts. Tout. Toi, mon boulot, ma tête, ma force et … et … » J'aurais voulu répondre mais sa phrase en suspens me tordis le ventre avec violence, comme si je savais d'avance l'issue fatale de ses mots.  « Et lui ! Je vous ai perdu tous les deux. Tu l’as pris avec toi quand tu t’es enfui… » Sa main posée sur son ventre, et ses mots. Il ne fallait pas être devin pour comprendre ce qu'elle voulait dire. Mais l'information eut du mal à parvenir complètement à mon cerveau perturbé. Je reculais d'un pas une fois qu'elle y parvint tandis je lâchais un faible gémissement. « Hazel, tu... » Mon coeur explosa en mille morceau dans ma poitrine. Elle avait été enceinte ? C'était ça ce réflexe qu'elle avait sans cesse de poser sa main sur son ventre comme si je lui arrachais les boyaux ? C'était donc ça ce « lui » ? Mon visage perdit toute contenance, et ma faiblesse reparut, mes yeux s'humidifiant sous le choc de cette nouvelle qui m'assénait le coup de grâce. Je suffoquais, j'avais chaud, j'éprouvais autant de de violence que de tristesse que d'incompréhension. Je passais mes deux mains sur mon crâne, dans mes cheveux, soufflant profondément et me retournais dos à Hazel un court instant, respirant profondément puis je me retournais de nouveau vers elle et saisit ses poignets, sans violence évidemment : « Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi tu ne m'as pas contacté ? Tu avais mon numéro ! ... Comment... C'est arrivé quand ? » Je ne la croyais pas capable d'avoir tu cette grossesse, peu importe la rancoeur qu'elle me portait, comment avait-elle pu me cacher ça ?
Voir un petit bout naître de notre union, j'en rêvais éveillé depuis si longtemps. Si j'étais un connard sans limite, j'avais au moins d'inculqué en moi les valeurs familiales. Je le voulais ce bébé, et l'annonce de son existence en même temps que sa perte était violente à supporter, mes larmes montèrent à nouveau et je me retins d'attirer Hazel contre moi pour pleurer dans son cou comme un gosse complètement perdu qui ne comprend pas la moitié de ce qui lui arrive. Je luttais tellement et de puis si longtemps contre moi comme contre tous ces événements qui s'accumulaient que je ne comprenais pas comment je n'avais pas tout relâché et fini dans un asile à me cogner la tête contre le mur blanc de ma cellule capitonnée.
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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyJeu 31 Juil - 1:29





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Parler de ce petit être qui avait commencé à vivre en moi, parler de cette fausse, y penser et surtout l’évoquer, en parler avec le père de cet enfant mort, fut plus difficile que ce que je pensais. Jamais je n’avais parlé explicitement de cette fausse couche. Tout le monde savait ce qui m’était arrivé et que cela m’avait conduite à l’hôpital et m’avait fait plonger dans une dépression qui avait semblée interminable. La nausée me prit au ventre, la bile me remonta dans la gorge et je plaquais une main sur ma bouche comme si cela m’empêcherait de vomir, d’expulser toute cette peine hors de moi. Mon corps se rebellait, il ne voulait pas que j’aborde ce sujet encore bien trop sensible, cela ne faisait qu’agrandir la plaie béante de mon âme. Mais il le fallait. Ash devait être au courant, il avait failli être père. J’avais été enceinte de l’être qui m’était le plus cher sur cette Terre, sans le savoir, certes. « Hazel, tu... » Sa voix se brisa alors qu’elle me ramenait au présent. L’expression peinte sur son visage m’était familière mais c’en était une que je ne lui connaissais pas. Le voir ainsi, pratiquement voir son cœur voler en milliers de morceaux – à l’instar du mien – me fit comprendre. Comprendre qu’il m’aimait toujours autant que moi je l’aimais, qu’il était bel et bien revenu pour moi et moi seule. « J’étais enceinte oui. Enceinte de toi, Ash ! » Dis-je dans un souffle. C’était si dur. Si compliqué et douloureux. Le visage de l’homme de ma vie se décomposa soudainement à l’écoute de ces mots. J’eu l’impression de me retrouver à un homme que je ne connaissais que très peu, un homme sensible et frappé par la dureté de notre vie, par tout ce qui avait volé en éclat. La souffrance faite homme. Il avait mal, je le savais, je le voyais et le sentais. Le faire de savoir ça l’anéantissait. Sa cage thoracique se mit à se soulever de plus en plus vite, sa respiration se fit saccadée, son visage se couvrit d’un voile de sueur et lorsque je remontais vers ses yeux … je fus frappée. Frappée de les voir se voiler à leur tour, s’humidifier. Mais rapidement Ash me tourna le dos. Il ne voulait pas que je vois tout cela, que je sois témoin de sa douleur profonde. Mais … le sol sembla se dérober sous mes pieds, je fis un pas désespéré dans sa direction et comme s’il l’avait senti, il se retourna à ce moment précis et m’attrapa pas les poignets. Son contacte me soulagea immédiatement, mon corps ne demandant que ça. « Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi tu ne m'as pas contacté ? Tu avais mon numéro ! ... Comment... C'est arrivé quand ? » Ses paroles suintaient l’incompréhension, son regard perdu tentait de sonder le mien et plus il me fixait comme ça, et plus je me sentais morte de l’intérieur. Non, je n’avais pas été forte, et même si faible que j’avais emporté avec moi ce petit être dans ma chute. « Je… lorsque tu es partis j’étais enceinte de presque trois mois. J’ai fait un déni de grossesse, Ash. Je n’étais absolument pas au courant que je portais ce bébé. J’avais si peur… si peur que tu ne veuilles pas de cet enfant, que tu me repousses, ne me trouve plus attirante, me rejette … qu’inconsciemment j’ai bloqué toute éventualité que je puisse être enceinte. C’est pour ça que ni toi ni moi n’avons vu de changements. J’avais toujours mes règles, je n’avais pas de nausées et surtout pas le moindre petit ventre arrondi… » dis-je, non sans mal. Evoquer ces réalités m’arracha une douleur dans le ventre, mais je n’y prêtais pas attention, posant ma main sur mon abdomen, entrainant par la même occasion celle d’Ash. Ses doigts effleurèrent mon ventre. Là où il y avait eu cette petite vie, durant ce si court instant. « C’est une semaine après ton départ … une semaine de mutisme … je me suis réveillée en sursaut, une douleur vive me prenait le ventre, comme si on m’arrachait les boyaux. Quand j’ai ouvert les yeux … » Je fermais les paupières, et tentais de déglutir. Les larmes noyèrent mes pupilles alors que je retenais un sanglot. Mon menton se mit à trembler sans que je ne puisse rien faire. Evoquer cette nuit atroce était bien trop dur. Mais je voulais qu’Ash comprenne que je n’avais rien pu faire. Pourtant, j’avais désiré cet enfant de tout mon être. « … lorsque j’ai ouvert les yeux… je… je baignais dans une mare de sang. C’était … c’était un vrai cauchemar, l’enfer sur terre. Alors j’ai appelé à l’aide, j’ai hurlé, mais j’étais incapable de bouger. Personne n’est venu. Personne n’était là… » Lui n’était pas là. D’ailleurs s’il l’avait été, rien de tout cela ne se serait passé. Cette nuit-là je m’étais retrouvée seule à l’appartement. Val était sortie et ni Nathan ni Eze’ n’avait pu venir prendre la relève. Tous s’en voulaient de ne pas avoir été là, mais ils n’y pouvaient rien, la Terre ne pouvait pas s’arrêter de tourner parce qu’Hazel était en miettes. « J’ai perdu connaissances, et ce n’est que lorsque Val’ est rentrée qu’elle m’a découverte. J’ai fait une hémorragie interne. Cette fausse couche a failli m’emporter avec elle. Je me suis réveillée quelques jours plus tard et on m’apprenait que j’avais été enceinte de trois mois et que je venais de faire une fausse couche, de perdre ce bébé et que c’était dû à un choc traumatisant. » Lui mots sortaient, bien que je n’en ai absolument pas envie, mais Ash était en droit de connaitre toute l’histoire. Il devait savoir ce qui m’était arrivé. « Je… je ne t’ai pas appelé parce que je croyais que tu étais parti avec cette fille … qu’aurais-tu pu en avoir à foutre de savoir tout ça ?! » Lâchais-je tout en baissant violemment la tête vers nos pieds qui se touchaient presque. Une perle salée, puis une deuxième et une troisième vinrent s’éclater sur les chaussures de cet homme qui aurait pu être le père de mon enfant. « Et si j’ai pris tous ces antidépresseurs et autre « détraqueurs émotionnels », c’est tout simplement parce qu’à la suite de ces évènements… eh bien j’ai fait… j’ai fait une dépression. Je suis restée à l’hôpital pendant presque trois mois. Et je … » Les mots me manquèrent, alors que je plaquais violemment le sommet de mon crane contre le torse d’Ash : « J’ai eu si mal Ash … J’ai encore si mal. » lui avouais-je, faisant un pas pour me retrouver plaquée contre lui. J’avais tant besoin de lui, de son corps, de sa chaleur. Savoir que j’avais porté son enfant, que j’avais perdu ce bébé, ça me tuait. J’avais besoin de le sentir contre moi, de savoir que tout ceci n’était pas qu’un rêve cauchemardesque.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyJeu 31 Juil - 20:13



bang bang, my baby shot me down
Et je restais là, les pensées affluant sans cesse dans mon esprit, et mon sang qui tapait dans mes tempes comme si ma tête allait exploser. Et c'était presque le cas. Tout le self control que j'avais appris à avoir pendant toutes ces années, cette sensation que je donnais aux gens d'être une force tranquille qui ne s'enflammait que lorsqu'on l'énervait réellement – et c'était rare sauf quand il s'agissait d'Hazel -, tous ces moments à laisser passer les événements comme si plus rien ne m'atteignait. J'avais l'impression d'avoir été un genre de récipient qui avait accumulé des gouttes toutes sa vies sans que ça ne pose problème, et là, je découvrais le sens de l'expression « la goutte qui fait déborder le vase ». Trop d'informations, trop de douleur. J'avais commis l'horrible erreur de la tromper une fois et le destin avait retourné l'univers entier contre moi pour cette unique nuit. Peut-être que c'était mieux, peut-être que non, toujours est-il que ça avait fait de moi un homme changé. Mais ça n’empêchait pas que l'homme que j'étais devenu devait assumer toutes les erreurs de l'homme que j'avais été auparavant. Peut-être qu'une force supérieure abattait son courroux impitoyable sur ma tête pour être sûr que je ne recommencerai plus ou que je caquerai et me tirerai une balle dans la tempe.
Mais la nouvelle avait beau être si intense qu'on le voulait, je n'étais pas un lâche, et toute ma vie j'avais assumé des situation que même Hazel ne savait pas. Elle savait que mon père était décédé d'un cancer mais elle n'avait jamais vu le taudis qu'était ma maison, elle n'avait jamais rencontré ma mère alcoolique, elle n'avait jamais vu rien de tout cela parce que je refusais de m'apitoyer en montrant la misère qu'avait été ma vie. Parce que ça aussi aurait sonné comme une justification.

Une fois de plus le ciel s'abattait sur ma gueule, mais cette fois il avait trouvé le point faible, la corde sensible qu'il ne fallait pas faire vibrer sous peine de tout briser. Et je me brisais. Par habitude, je continuais à écouter Hazel, comme si mon cerveau s'était formaté à garder une fierté dont je n'avais plus cure en cet instant. « Je… lorsque tu es partis j’étais enceinte de presque trois mois. J’ai fait un déni de grossesse, Ash. Je n’étais absolument pas au courant que je portais ce bébé. J’avais si peur… si peur que tu ne veuilles pas de cet enfant, que tu me repousses, ne me trouve plus attirante, me rejette … qu’inconsciemment j’ai bloqué toute éventualité que je puisse être enceinte. C’est pour ça que ni toi ni moi n’avons vu de changements. J’avais toujours mes règles, je n’avais pas de nausées et surtout pas le moindre petit ventre arrondi… » Et les informations s'accumulaient encore, remplissant mon cerveau affaibli par son annonce. J'avais des flash de moments passés avec elle, à parler à son ventre, à lui faire écouter de la musique en lui disant « Ca c'est de la vraie musique, écoute pas de la musique de bouseux, moi je vais t'apprendre... », puis l'image de MON bébé dans mes bras pour la première fois, être ému à ne plus savoir parler, m'enfermer dans un mutisme, dans notre bulle à nous... Lui apprendre à marcher... à parler... « C’est une semaine après ton départ … une semaine de mutisme … je me suis réveillée en sursaut, une douleur vive me prenait le ventre, comme si on m’arrachait les boyaux. Quand j’ai ouvert les yeux … » Je n'étais décidément pas sûr d'en supporter davantage. « … lorsque j’ai ouvert les yeux… je… je baignais dans une mare de sang. C’était … c’était un vrai cauchemar, l’enfer sur terre. Alors j’ai appelé à l’aide, j’ai hurlé, mais j’étais incapable de bouger. Personne n’est venu. Personne n’était là… » Je ne peux plus t'écouter, Hazel...  « J’ai perdu connaissances, et ce n’est que lorsque Val’ est rentrée qu’elle m’a découverte. J’ai fait une hémorragie interne. Cette fausse couche a failli m’emporter avec elle. Je me suis réveillée quelques jours plus tard et on m’apprenait que j’avais été enceinte de trois mois et que je venais de faire une fausse couche, de perdre ce bébé et que c’était dû à un choc traumatisant. » Un noeud dans ma gorge, un noeud dans l'estomac, un noeud dans le coeur, mon corps entier était un noeud impossible à défaire. Je voulais la supplier de se taire mais elle devait, elle devait... Je ne pouvais plus l'entendre, je ne pouvais plus. Je repensais à tous ses mois où jamais elle ne m'avait contacté, jamais elle ne m'avait dit. « Je… je ne t’ai pas appelé parce que je croyais que tu étais parti avec cette fille … qu’aurais-tu pu en avoir à foutre de savoir tout ça ?! » Je fixais toujours ses yeux avec un désespoir que je n'avais jamais connu. Alors donc un regard sur moi et « cette fille » avait suffit à briser jusqu'à la conviction au fond d'elle que je l'aimais. 3 ans effacés en quelques minutes ? Je ne pouvais croire qu'elle avait si peu cru à ces années à l'attendre, à vouloir d'elle sans cesse, à devenir littéralement dingue de son contact. Comment aurai-je pu en avoir à foutre ? Accessoirement parce qu'elle était toute ma vie. Mais ce n'était rien, j'étais juste un connard après tout. Elle baissa la tête, et j'en fus presque soulagé, car une larme fini par couler le long de ma propre joue en même temps que les siennes atterrissaient sur mes pieds. Je me retenais avec violence de ne pas me lâcher davantage, mais tout se bousculait dans ma tête, en vérité je bouillonnais, un véritable typhon me dévastait. « Et si j’ai pris tous ces antidépresseurs et autre « détraqueurs émotionnels », c’est tout simplement parce qu’à la suite de ces évènements… eh bien j’ai fait… j’ai fait une dépression. Je suis restée à l’hôpital pendant presque trois mois. Et je … » Elle posa son crâne contre mon torse mais je n'esquissais aucun geste, car j'avais trop de chose à assimiler, trop de douleur à ressentir. Elle vint se coller contre moi en poursuivant : « J’ai eu si mal Ash … J’ai encore si mal. » Je ne tins plus et l'enveloppa dans mes bras, mais pour la première fois de ma vie, je l'enlaçais pour me soulager autant qu'elle et enfouis mon visage au creux de son cou pour cacher une ou deux autres larmes qui coulèrent sur mes joues. Je détestais ce sentiment, mais j'avais tellement mal que ma fierté était à terre, tout ce que je pensais avoir construit ces derniers mois s'effondrait. Je ne savais pas quoi lui répondre, je ne savais même pas les mots qu'elle attendait, j'étais incapable d'aligner des pensées cohérentes, alors des mots ? Moi qui avait tant parlé déjà, alors que les discours n'étaient pas mon truc, j'avais perdu la moindre parole. Je tentais de respirer son odeur pour me calmer mais je perdais totalement le contrôle, je serrais mes doigts dans son dos, la pressant contre moi avec force sans même m'en rendre compte. Un faible gémissement sorti de mes lèvres sans que je puisse me retenir. Et pour la première fois depuis 5 ans, je me mis à pleurer devant Hazel, contre elle. « Je suis... je suis désolé... Je... » J'avais tellement peur du monstre en moi, de cette part si sombre de moi même qui avait gâché tout notre univers et la seule part de bonheur à laquelle j'avais jamais eu droit dans ma misérable vie de pauvre junkie de merde. Je ne savais pas ce qu'elle avait décelé en moi pour m'aimer, je ne savais pas pourquoi. Mais j'avais tout gâché et cette idée parue plus évidente encore que tous les mois suivant notre rupture.

Elle avait tout résumé, je n'étais qu'un choc traumatisant dans sa belle vie prometteuse.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyJeu 31 Juil - 22:42





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Nous n'étions plus ces jeunes fous, insouciants et amoureux. Nous n'étions plus ces deux jeunes, ayant la vie devant eux, vivants au jour le jour. Je me souvenais encore de ces matins où je me réveillais après une nuit de folie, pleine de courbatures. Lorsque je me levais ces matins la, la place à côté de moi était toujours vide, froide, parce qu'Ash était debout depuis quelques heures. Ces matins la, je me levais, vetue simplement de ce petit shorty qui me faisait "des fesses de déesses", et de ce petit débardeur noir qui me collait à la peau, faisait ressortir ma poitrine, et à chaque fois que j'arrivais dans la cuisine, l'homme de ma vie ne pouvait retenir un juron, lâchant toujours ce qu'il tenait dans les mains. Ces matins la, je voyais toujours une étincelle de désir briller dans son regard mais il résistait, et continuait de me préparer mon petit déjeuner. Et je savais, je n'avais qu'à jeter un coup d'œil au sac de voyage qui trônait fièrement sur le canapé pour comprendre. Et il ajoutait toujours de sa voix profonde : " on se barre bébé. A ton tour de choisir la destination". Nous ne cessions jamais de jouer. Je l'aimais. Il m'aimait et nous profitions de cette foutue vie. Nous n'avions jamais arrêté de faire comme au premier jour, de se draguer, de vouloir s'attirer. Nous étions passionnés. Je l'étais encore, passionnée. C'était dans mon caractère. J'étais folle de cet homme qui me faisait vivre tant de chose, qui m'avait, malgré tout, rendu la vie plus douce. Au moins je vivais pour quelque chose. Je vivais pour lui, pour le soutenir et lui dire combien il était merveilleux. Mais à présent, dans ce cagibi dégueulasse, nous n'étions plus que deux coquilles vides. Deux âmes abîmées. Je les sentis, ses larmes, chaudes, me rouler sur la peau. Je l'entendis, son gémissement tandis que la douleur se propageait dans tout son corps. Je savais ce qu'il vivait, j'étais passée par la, je le vivais encore. Et, même si ce fut la première fois que je voyais Ash pleurer, je n'en fus pas moins amoureuse. Jamais je n'aurais pu en être déçue. Au contraire. Mon cœur de gonfla, alors que tout mon être de liquéfiait. J'avais l'impression de mourir sur place et à petit feu. J'étais brisée. Les larmes de cet homme fort étaient semblables à des millions de petites lames qui se fichaient dans mon cœur.


"je suis... Je suis désolé... Je ..." les mots restaient bloqués dans sa gorge. La tête posée dans mon cou, j'avais l'impression de le ressentir en moi alors que tout se brisait en lui. Il souffrait. Il souffrait le martyr et j'avais tellement envie de panser des blessures, de lui dire que tout irait bien. Mais ... J'en étais incapable. Tout simplement parce que la douleur ancrée en moi était encore trop forte, trop puissante et tout me disait de m'écarter de lui, que je souffrirais encore et encore et encore si je restais à ses côtés. Tout ceci était faux. Ses bras se refermèrent autre de mon petit corps, tels des étaux. J'étais prisonnières de ces bras que j'aimais tant, prise au piège contre ce corps que j'avais chéri des nuits durant. Ma voix ne fut qu'un chuchotement, et je lui dis : " Tu vois ... Je ne suis pas si forte que ça. Si je l'avais été rien de tout cela ne se serait passé, je n'aurais pas perdu ce ... Notre bébé. Ash tu étais ma force ... C'était toi qui me faisait tenir. Sans toi je ne suis qu'une poupée de chiffon, une marionnette, non... Pire... Une coquille vide. avouais-je, tentant de maîtriser le chevrotement de ma voix. Les émotions étaient telles que j'avais un mal fou à parler mais je voulais qu'il se calme. Il m'était réellement insupportable de lui voir dans un état tel que celui-ci. Sa souffrance était si évidente. J'avais un besoin viscéral de le protéger, de stopper toute cette douleur. Je m'ecartais de lui, poussant faiblement contre ses bras noués dans mon dos, et l'étau se desserra. Je m'obligeais à faire un pas un arrière, à contre cœur, et pris le visage d'Ash en coupe entre mes mains. Ce fut à mon tour d'essuyer les larmes qui maculaient ses joues. Un faible sourire ce dessina sur mes lèvres blessée. Même le plus dur des hommes, même celui au cœur de pierre, ressentait des milliards de choses en lui, et surtout était capable de pleurer. Un poids me quitta soudainement, remplacé par un second : Ash n'avait jamais cessé de m'aimer, mais si je lui avais parlé de mes doutes et mes angoisses à propos de cette envie d'être enceinte et de fonder ma propre famille, peut être que rien de tout cela ne serait arrivé. " Ash, regarde moi..." l'un de nous devait reprendre le contrôle. Il fallait que je nous sauve de cette situation. Nous étions entrain de mourir à petit feu. J'étais déjà pratiquement morte de l'intérieur... Mais je ne voulais pas qu'Ash le soit à son tour. " C'est ... Tout n'est pas de ta faute... Lorsque je t'ai vu ... Vous ai vu... J'ai cru mourir ... Mais malgré ça, je savais que ce n'était pas pour autant que tu ne m'aimais plus, que tu avais tiré un trait sur moi, sur notre histoire... Puis je suis rentrée à l'appartement, vide... Et je me suis sentie trahie, abandonnée. Tout est remonté à la surface. La mort de mes parents, leur abandon. Ils m'avaient quittés, me laissant seule derrière eux. Et toi... Tu étais ce que j'avais de plus cher au monde et tu m'abandonnais à ton tour. Alors j'ai baissé les bras. Et je me suis confortée dans l'idée que tu ne voulais plus de moi..." les mots, les idées, tout était confus mais c'était exactement ce que j'avais ressentis quand j'avais été témoin de cette scène : Ash m'abandonnait à son tour, il me laissait au bord du chemin, passait à autre chose, et je n'avais pas pensé à toutes ces années où il avait tenté de me conquérir. Je n'avais pas pensé à notre histoire, à nos années de bonheur. Moi aussi j'avais abandonné. Mes yeux bleu sondèrent les siens, les larmes roulant sur chacune de nos joues. " sortir de là" m'intima la petite voix. Ma main droite quitta la joue de l'amour de la vie, glissa le long de son bras pour venir se loger au creux de sa paume chaude. Je voulais qu'il retrouve sa force. Qu'il redevienne mon pilier, qu'il nous soutienne. " Il faut qu'on sorte de là, am... Ash !" je m'étais maîtrisée pour ne pas l'appeler "amour" ce qu'il avait été, était et serait toujours pour moi. Mon seul et véritable amour. La balle était dans son camp, j'attendais donc, le regard rivé au sien, qu'il reprenne le dessus. Mon pilier, ma force, mon amour.


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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyVen 1 Aoû - 0:03



bang bang, my baby shot me down
Nous deux qui avions été brisé si tôt, trop tôt, avions trouvé en l'autre un point de ressource, et peu à peu, nous avions recollé nos morceaux, l'un l'autre, partageant presque tout, passant notre temps à juste nous aimer, et si les disputes étaient parfois intense, ce que nous vivions à côté était la plus parfaite des relations amoureuses. Il y avait toujours en l'autre cette petite chose qui était faite pour convenir à chacun des problème du premier, comme si nous nous aidions à compléter chacun notre puzzle peu à peu. Le problème c'était la dépendance qui en découlait. Cette façon d'être dans notre univers de telle façon que si nous nous séparions, c'était l'enfer. Sans elle, j'étais cet homme qui buvait trop, fumait trop, un drogué qui compensait l'absence de celle qui était réellement sa pire et sa meilleure dépendance. C'était ça qui nous avait brisé, parce que jamais nous ne nous étions préparé à ce que tout tombe définitivement par terre et que les morceaux soient si petits qu'on ne pourrait plus jamais les réparer.
C'était le sujet de ma crise passagère, c'était ce pourquoi j'étais si mal à présent, c'était la cause de mes larmes qui coulaient pourtant si rarement. Trop de choses s'étaient passées, tant et si bien que j'ignorais si nous pourrions réellement survivre à tout cela. J'étais si confiant il y avait quelques instants seulement, mais elle venait de m'asséner le coup de grâce avec tous les détails qui s'y rapportaient. Tout... Trop... C'était trop pour que je puisse le supporter, et elle le savait. Je la maintenais dans mes bras comme me raccrochant désespérément à elle, comme si c'était la seule solution, comme si c'était mon dernier espoir, comme si elle me reviendrait de cette manière. Je songeais chaque nuit, chaque jour, chaque seconde de mon existence à tous ses moments dont je m'étais privé en buvant trop, en prenant trop de cette saloperie. Et pour la première fois de ma vie, je pensais sincèrement, même si ça ne dura que quelques infimes secondes, que tout était perdu. Ces moments le soir quand elle s'endormait avant moi et que je glissais une dernière fois mes lèvres sur son épaule nue et observais son visage tranquille, toutes ces fois où elle me lançait ses regards qu'elle ne dédiait qu'à moi, toutes ces fois où sans dire un mot, je savais que nous étions faits pour rester à jamais ensemble.
is tant, prise au piège contre ce corps que j'avais chéri des nuits durant. Ma voix ne fut qu'un chuchotement, et je lui dis :  « Tu vois ... Je ne suis pas si forte que ça. Si je l'avais été rien de tout cela ne se serait passé, je n'aurais pas perdu ce ... Notre bébé. Ash tu étais ma force ... C'était toi qui me faisait tenir. Sans toi je ne suis qu'une poupée de chiffon, une marionnette, non... Pire... Une coquille vide. » C'était comme si mon pilier central s'effritait peu à peu. J'aurais pu reprendre ses mots et lui répondre exactement avec les mêmes, parce que notre dépendance amenait une réciprocité dans ce genre de chose, elle était ma raison de vivre, la raison pour laquelle je me levais chaque matin, et jamais ça n'avait changé. La culpabilité me rongeait l'estomac, et j'avais l'impression qu'un ulcère se créait rien que par cette conversation. Mais cette douleur, je l'avais méritée. Sa voix tremblait... De quoi avions-nous l'air, aussi pitoyable au milieu de ce cagibi qui amenait parfois une certaine odeur de moisi à mon nez. Deux déchets, deux sur lesquelles le destin avait décidé de s'acharner, nous testant sans relâche pour voir jusqu'où tiendrait cet amour. Je l'ignorais aussi. Si l'amour serait éternel, les erreurs et les souffrances resteraient à jamais, elles aussi.

Quand elle força la barrière de mes bras, j'eus peur que ce fut pour la dernière fois, et que cette fois elle n'y reviendrait plus jamais. Je redressais la tête, cette tête qui devait être bien laide à voir. Il était où le beau gosse maintenant, noyé derrière toute cette pagaille ? Elle recula mais contre toute attente, ses mains passèrent sur mon visage pour frotter cette souillure qui s'en était emparée et elle me sourit. Ce n'était pas son sourire radieux qui me manquait tant, mais c'en était un quand même, et pas de ces sourires ironiques sans sincérité. Non, elle me souriait et je sentis cette douce chaleur poindre faiblement dans mon coeur, comme le premier rayon d'un soleil blafard, un matin d'hiver où tout était gelé. Et elle me dit de la regarder, mes yeux se plantèrent dans les siens, si doux, et je sentais en elle qu'elle n'avait pas abandonné. Et tout ce que l'on pouvait prétendre ne pouvait effacer ce qui restait tout au fond d'elle, même si elle n'avait de cesse de le nier : elle m'aimait, et c'était pour toujours. Et je sus que lorsqu'elle ouvrit la bouche, cette fois, ce n'était pas pour briser les piètres morceaux qui restaient encore de mon coeur : " C'est ... Tout n'est pas de ta faute... Lorsque je t'ai vu ... Vous ai vu... J'ai cru mourir ... Mais malgré ça, je savais que ce n'était pas pour autant que tu ne m'aimais plus, que tu avais tiré un trait sur moi, sur notre histoire... Puis je suis rentrée à l'appartement, vide... Et je me suis sentie trahie, abandonnée. Tout est remonté à la surface. La mort de mes parents, leur abandon. Ils m'avaient quittés, me laissant seule derrière eux. Et toi... Tu étais ce que j'avais de plus cher au monde et tu m'abandonnais à ton tour. Alors j'ai baissé les bras. Et je me suis confortée dans l'idée que tu ne voulais plus de moi..." Je glissais à mon tour mes mains sur ses joues pâles, frottant ses larmes avec douceur tandis que les miennes se calmaient tout doucement. J'étais envahi par la conviction qu'elle savait à présent, qu'elle savait que j'étais de retour et que mon ultime but c'était elle. Je ne pouvais me laisser aller maintenant, pas maintenant qu'elle était enfin là près de moi, et que malgré toutes les souffrances, ça me faisait un bien fou qu'elle soit là, face à moi, une nouvelle fois. " Il faut qu'on sorte de là, am... Ash !"

Ces mots là.... ces mots-là furent mon ultime secours. Je redressais les épaules affaissées, récupérant ma carrure normale et j'hochais doucement la tête. Je l'avais entendu dans sa voix, elle avait failli m'appeler « Amour », et le soleil s'élevait davantage, réchauffant ces petits parcelles de moi qui se brisaient jusqu'alors sous la glace. Je me reculais alors et passais mes mains sur mon visage comme pour récupérer une contenance. Je secouais faiblement la tête et soupira profondément en baissant les mains, tentant de ne plus penser à l'idée que j'avais perdu mon enfant pour une vulgaire pute.
Je redressais le visage, lui renvoyant le regard qu'elle attendait, celui de l'homme qui était près à assurer et à tout accuser pour elle. Je lui renvoyais son sourire, faible également mais elle savait ce qu'il signifiait puis je repris mon sérieux et planta mon regard dans le sien, récupérant mon assurance. « Je ferais tout, bébé, tu le sais bien. » Je me penchais et déposais un unique baiser au coin de ses lèvres, je ne voulais pas la brusquer, mais je mourrais d'envie de toucher sa peau de mes lèvres, pas par souci pervers ou quoique ce soit, mais parce que son contact m'emplissait toujours d'une énergie sans faille. Je me redressais à nouveau et pris délicatement sa main, veillant à ne pas lui faire mal en appuyant sur sa blessure. « On devrait peut-être partir d'ici, y a pas pire endroit pour discuter... » Je ne lui proposais pas tout de suite d'aller chez moi, je ne voulais pas qu'elle interprète mal mes intentions. J'avais la sensation qu'elle me donnait une chance, et je ferais tout pour la saisir.



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MessageSujet: Re: ASHAZEL - The moon is the only light we see   ASHAZEL - The moon is the only light we see EmptyVen 1 Aoû - 9:38





When the night has come, and the land is dark. And the moon is the only light we see. No I won't be afraid


Et alors, l’homme fort et puissance qui me faisait face se releva, se redressa et reprit contenance. Mais je m’émerveillais encore de l’instant passé. Asbjorn le fière, Asbjorn le rude avait abaissé ses barrières, n’avait pu contenir plus de souffrances et m’avait laissé apercevoir l’homme qui se cachait derrière ce masque d’assurance. Bien évidemment que je savais qui se cachait derrière, car peut être que face au monde il ne laissait rien transparaître de sa sensibilité, de sa douceur, mais lorsque nous n’étions que tous les deux, j’avais eu à loisirs de le connaitre. Mais aujourd’hui, alors qu’il me retrouvait, que je lui apprenais toutes ces choses horribles, quelque chose en lui avait cédé, s’était rompu. Et je n’avais jamais cessé de l’aimer, d’un amour inconditionnel, destructeur, massif. Dès le premier regard, dès la première fois où nos yeux s’étaient croisés, où j’avais vu pour la première fois cette étincelle de désir danser dans sa pupille, j’avais su que cet homme me prendrait tout, me posséderait. Oui, Asbjorn Maxwell m’avait tout pris, mais je lui avais tout tendu sur un plateau d’argent. Certes nos débuts furent compliqués, je m’évertuais à le repousser. Et plus je m’éloignais, plus je l’envoyais sur les roses et plus son désir de me faire sienne j’avais grandi. Au fond de moi, j’appartenais déjà à lui. On aurait pu me présenter n’importe quel autre homme, au aurait pu me dire qu’Ash n’était pas fait pour moi – ce qu’on avait jamais manqué de me rabâcher d’ailleurs – moi je n’avais que ce nom sur les lèvres.

Plus les minutes s’écoulaient, plus la peine et le chagrin s’installaient en chacun de nous et plus je me disais que j’aurais dû partir dès que je l’avais vu, que j’aurais dû prendre mes jambes à mon cou et repousser tout ça. Les souvenirs de notre passé me brûlaient à vif, j’avais peur du présent, de cette vie que je menais et qui était en train de me tuer encore plus, mais j’avais surtout peur du futur. J’avais peur de revivre encore cette scène. J’avais peur que notre couple vole une nouvelle fois en éclat. J’avais peur de ne pas être à la hauteur … Peut-être me posais-je trop de questions ? Mais il y avait bien une chose dont j’étais sure : il me serait impossible de continuer d’avancer dans la vie si Ash n’en faisait pas partie. Durant ces six mois j’avais cru ne jamais pouvoir m’en sortir, la dépression m’avait tendu les bras et je m’y étais précipitée, contente de me retrouver dans cet état qui me permettait de ne pas me rendre compte de la triste réalité. Puis j’en étais sortie, parce qu’il fallait que j’arrête d’être égoïste, parce que je devais penser aux personnes que j’aimais et qui étaient toujours là. Alors j’avais refait surface, j’avais pris sur moi, tentant de me dire que tout ça n’était qu’une mauvaise passe, que je saurais y faire face, que je saurais relever la tête. Et c’était ce que j’avais fait, sans Ash. Mais je n’étais plus la même. J’avais perdu cette rage de vivre qui m’habitait avant, j’avais perdu ce sourire franc, j’avais perdu l’envie d’aimer. Car la seule personne que j’avais envie d’aimer, la seule personne que j’aimais réellement, était partie.

Son visage reprit son masque de sureté. Mon héros, mon homme, mon pilier était de retour. Il se redressa, inspira longuement et planta son regard émeraude dans le mien. Un sourire, identique au mien, s’afficha progressivement sur ses lèvres. Mon regard quitta le sien pour dériver jusqu’à ces lèvres, cette bouche que j’avais tant envie d’embrasser, qui m’avait tellement manqué. Mais il me semblait que tout était trop tôt. J’avais cette fichue impression d’être dans un rêve, d’avoir l’esprit embrumé et je savais qu’il me faudrait quelques jours pour pouvoir digérer tout ça, comprendre ce qu’il s’était passé et surtout me rendre compte qu’Ash était bel et bien de retour ! Oui, de retour, il était revenu pour moi. « Je ferais tout, bébé, tu le sais bien. » sa voix profonde résonna en moi et m’ébranla. Par chance ses mains tenaient fermement les miennes, sans quoi je me serais affalée par terre, une nouvelle fois. Ce mot … ce mot que je n’aimais qu’entendre de sa bouche, qui me paraissait si naturel, comme s’il disait mon prénom à chaque fois. Ce mot que personne d’autre ne m’avait dit. Ash se pencha vers moi, et je me raidis. Je m’étais interdis de faire quoi que ce soit, mais rien ne l’empêchait, lui, et j’en avais terriblement envie. Ses lèvres embrassèrent les miennes, son baiser fut aussi léger qu’une caresse de papillon. Mes paupières se fermèrent, incapable de résister à l’envie de répondre à ce baiser. Mais il fut si rapide que lorsque la voix d’Ash tonna de nouveau, j’avais toujours les yeux fermés : « On devrait peut-être partir d'ici, y a pas pire endroit pour discuter... » Je rouvris les yeux pour le regarder. Je savais pertinemment qu’il aurait voulu me dire autre chose, m’emmener ailleurs, mais il se retint et je ne pu qu’apprécier sa retenue. Il me prit la main blessée, délicatement, et d’un geste subtil j’emmêlais nos doigts. Ce contact m’avait tellement manqué. « Oui sortons d’ici… » Dis-je d’une voix éraillée, promenant un regard dégoûté sur les lieux.

Quelques minutes plus tard nous étions enfin à l’extérieur. L’air frais, l’humidité de la nuit, me fit frissonner. Fallait dire que j’avais l’impression d’être pratiquement nue avec ces fringues et au petit matin, la température chutait grandement à Town Square. « Tu … Tu es venu comment ? » lui demandais-je, jetant un coup d’œil anxieux au parking plongé dans l’obscurité. Depuis que je travaillais dans ce bouiboui, que je faisais la fermeture, j’avais toujours peur de me faire agresser. J’étais sans doute parano, mais des viols et autres crime, on en entendait tous les jours aux infos. « Tu voudrais peut-être rentrer chez toi … » Soufflais-je à regret. Si je rentrais à l’appartement maintenant, après ces retrouvailles, il me serait sans doute impossible de trouver le sommeil. Et je n’étais pas prête de l’abandonner tout de suite. Comment aurais-je pu alors que j’étais encore tellement à cran, tendue.


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