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 ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth

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MessageSujet: ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth   ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses*  beth EmptyVen 25 Oct - 0:10





Ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses.


« Un panini fromage et un café noir, s'il vous plaît. »
« Sur place ou à emporter ? » La caissière m'avait répondu de sa voix de robot automatisé pour répéter ces mots qu'elle devait déjà prononcer des milliers de fois par jour. Un petit sourire ne lui aurait pas coûté trop cher mais je me gardais de le lui faire remarquer. À la place, je me tournais pour lui montrer l'intérieur du café, bondé, où il était facile de distinguer qu'aucune table n'était libre pour le moment.
« Je pense que ça va être à emporter. À moins que vous me trouviez une place d'ici dix secondes mais je doute de votre exploit. » Elle me lança un sourire forcé qui en disait long sur le fond de sa pensée en me donnant ma commande et en récupérant le billet que je lui tendais. Décidément, les Américains n'étaient guère sympathiques. Sans un mot, ni même un merci, je récupérais ma monnaie et je sortis du café surchauffé pour me prendre le vent frais de la fin d'octobre en pleine face. Il était tout de même plus agréable que l'employée formatée que je venais de quitter.

Cela faisait à peine plus d'une semaine que je m'étais installé à Town Square, cherchant dans cette ville ce que je n'avais jamais vraiment trouvé ailleurs. Le sentiment d'appartenir à une société, le sentiment d'exister parmi des pairs sans chercher à prouver tout le temps sa bonne volonté. Et ce n'était franchement pas gagné. Dire que j'avais tout quitté était un doux euphémisme. L’Angleterre était certes ma patrie, mais elle n'avait en aucun cas été ma famille. On pouvait toutefois faire une exception à l'équipe de Manchester United que je vénérais depuis mon plus jeune âge et à l'équipe de football d'Angleterre de manière générale, mais cela ne comptait pas. Même en Amérique, j'avais bien la ferme intention de ne rien louper de leur sélection, à vrai dire, j'avais dans l'esprit de rester un parfait petit Britannique soutenant mon pays dans toutes les compétitions sportives internationales. Mise à part ce menu détail, l'Angleterre n'avait jamais été une famille pour moi. Ma petite sœur était ma famille, mon unique lien de parenté avec ce pays, mais l’État en lui-même, je le gerbais pour avoir fait ce qu'il avait fait de ma vie. La justice surtout.

Ce n'était pas le moment de penser à ça. Ressasser sans cesse les vieilles blessures ne m'aiderait en aucun cas à avancer. Sur ces bonnes paroles, je resserrais mon manteau autour de mon cou et je m'engouffrais dans le parc qui me mènerait à la vieille ville, quartier où j'avais emménagé dans un pitoyable deux pièces. Le café que je portais à ma bouche eut le don de me réchauffer un minimum alors que je sentais le liquide corsé descendre dans mon œsophage. J'avais la ferme intention de rentrer chez moi pour dévorer mon ''repas'' et pourtant, sans que je sache pourquoi, je m'étais retrouvé assis sur un banc du parc à regarder tous ces gens pressés ou non, en famille ou en solitaire, vaquer à leurs propres occupations. Personne ne m'attendait dans mon appartement. Au moins ici, j'avais l'impression d'avoir une certaine compagnie. Cela pouvait sembler étrange mais c'était presque aussi bien que la télévision. Cela revenait presque au même, je pouvais aisément commenter et critiquer sans qu'il n'y ait personne pour me répondre ou me faire la morale. Parfait.

Sortant mon panini encore chaud, je le croquais à pleine dent, mâchouillant le tout en le mêlant à quelques gorgées de café en admirant la scène qui s'offrait à moi. Des enfants jouaient à cola maya sous les yeux attentifs de leurs parents. Cela aurait pu être attendrissant si seulement je n'avais pas trouvé cela vomitif. Les relations parents-enfants m'avaient toujours posé problème, mais quand on connaissait mon histoire, on comprenait aisément pourquoi. Si l'on voulait utiliser un vocabulaire scientifique comme le faisait ma psychanalyste, on aurait pu lier ça à un traumatisme de l'enfance. Pour ma part, j'avais davantage tendance à dire que je n'avais pas eu de parents. Du moins, pas de père. Pour ce qui était de ma mère, c'était encore une autre histoire. Mon regard dévia vers un autre spectacle et je me retins de rire lorsque je vis un chien au loin, un dalmatien en l’occurrence, filer à toute vitesse, en manquant de justesse de faire tomber un homme à vélo. Celui-ci avait posé un pied au sol avant de risquer de se trouver le cul par terre. Dommage, la chute aurait été spectaculairement drôle.

Je riais déjà beaucoup moins lorsque je vis que le chien courait dans ma direction. Dieu, qu'avais-je fait pour mériter ça ? Se postant près du banc sur lequel j'étais assis, il laissait sa langue pendante, respirant fortement en regardant le panini que j'avais entre les mains, tout en laissant sa queue virevolter dans tous les sens. J'avais bien compris son stratagème mais il était hors de question que cet animal arrive à ses fins.
« Casse-toi. Il y a rien pour toi ici. » J'aurais sans doute pu être plus poli, ou du moins être aimable avec l'animal mais après tout, ce n'était qu'un chien. Il ne comprenait sans doute pas le moindre mot de ce que je venais de lui dire. Non, il n'avait pas compris. Ni une, ni deux, il avait bondi sur ses pattes arrières et avaient attrapé le sandwich chaud que j'avais entre les mains sans toutefois me mordre, et était maintenant en train de le déguster allègrement.
« Putain, sale clébard. Si je retrouve ton putain de maître, il va passer un sale quart d'heure. » À croire que je faisais une compétition pour placer ''putain'' et ''sale'' le plus possible en une phrase. Je pensais ce que je venais de dire, ce chien venait de m'énerver et avait au passage bouffer mon repas. Je n'allais pas laisser passer ça.


Dernière édition par Adrian J. Green le Ven 8 Nov - 11:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth   ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses*  beth EmptyVen 25 Oct - 21:38





Non, tu ne toucheras point mon chien.


« Et merde ! » Du café partout, sur mes carnets, mes notes, mes pages. Putain l’ordinateur ! Je le soulève de justesse avant que la marre de liquide vienne détruire mon outil de travail. « Fait chier ! Putain. » Et s’en suive une flopée d’injures habituelles lorsque je suis énervée.  J’ai connu un mec qui avait tendance à cogner les murs lorsqu’il était énervé. Et une fille hystérique qui elle cassait la vaisselle. Moi ça détruit nettement moins : je suis juste vulgaire.  Je pose mon ordinateur sur le canapé, réveillant Eustache qui dormait. Je cours à la cuisine chercher éponges, torchons et sopalins pour nettoyer les dégâts. Je fulmine, et balance des injures sur l’aller, et encore plus sur le retour. Mes pages sont ruinées. Quelle bonne idée d’avoir écrit au crayon de papier. Merde quoi ! Mon carnet n’a plus des pages blanches mais beiges voir couleur café ! Youpi. Ça sent le café partout. Ça me gonfle. D’autant plus que j’étais en train de travailler sur un projet qui était important. Une marque de parfum m’a demandé d’écrire un scénario pour leur spot publicitaire de noël. Quelque chose réunissant féerie et vie d’aujourd’hui. J’avais eu du mal à trouver une idée. Hier soir j’ai eu le déclique, et j’ai griffonné toute la nuit. J’ai pas dormi je crois. En observant le nombre de mugs assiégeants mon bureau : non j’ai pas beaucoup dormi. Mais mon plaid était sur le canapé, donc j’avais quand même dormi un peu.  Je pose tout et me regarde dans un miroir, accroché au mur.  « Houlà ! ça fait combien de temps que je suis déconnectée de la réalité. » « Seize heures et vingt-trois minutes exactement. » Je me penche, j’aperçois Sacha allongée sur son lit au fond du couloir en train de lire. Ma jumelle était là, je ne m’en étais pas rendu compte. A vrai dire elle n’avait pas eu de présence dans mon esprit depuis un petit moment.
Je vais m’allonger sur son lit. « Heureusement qu’Eustache ne t’a pas attendu pour aller pisser. » Sacha a certainement du le sortir, me voyant dans une bulle de création. Ça m’arrive souvent ce que j’appelle la « bulle de création ». Je me déconnecte du monde pendant un certain temps. J’ai une idée en tête, une histoire. Cette histoire trotte dans ma tête comme un carrousel. C’est hypnotisant et il m’est impossible de réagir à une quelconque intervention extérieure. C’est un peu comme une crise d’autisme, sauf qu’elle est purement créative. Il pourrait y avoir des bombardements dehors que je ne m’en rendrais pas compte. « Par contre va prendre une douche, sa sent la créativité grillée ! » En effet, je me sens un peu poisseuse.

Mes muscles, même après une douche bien chaude sont encore tétanisés par tout le temps que j’ai passé assise sur la chaise. Il faut que j’aille me changer les idées. Je prends une veste, une écharpe, mon sac, et la laisse d’Eustache. « Eustache ! Viens on va se promener. » Il bondit du canapé qui commence à s’affaisser sur le côté où il dort. Eustache attaché, je sors,  manifestant à ma sœur que je sors faire un tour.
J’ai l’impression que ça fait des jours que je n’ai pas pris l’air. Et une fois dehors, le froid qui frappe mes joues me le fait bien comprendre que je suis restée trop longtemps au chaud : choc brutal entre la température de mes joues et le froid automnale qui commençait à régner dehors. Je remplis mes poumons d’air frais, ça fait du bien de sortir quand même. « On va au parc Eustache. On croisera peut-être Cachou. » Il dresse les oreilles. Il a compris et accélère le pas, des fois qu’il retrouverait son pote ! Je sors mon téléphone, je dois avoir plusieurs messages. Gagné : Maman, le producteur du spot publicitaire, Aleyna, Maman, Maman … Je compose le numéro de ma boite vocale.

Je ne fais pas vraiment attention où je vais, Eustache connaît le chemin, je le suis. Je me rends compte qu’on est entrés dans le parc, donc je ne m’inquiète pas, Eustache fait sa vie, et je le suis. Ma mère, au bout du troisième message s’inquiète, je la rappelle donc. « Maman ? …Oui ça va … nan mais … maman… J’étais en train d’écrire,  tu sais comment je suis quand je commence à écrire… Nan, Sacha n’a pas pu me sortir de ma bulle… » Eustache tire brutalement sur la laisse,  je bascule en avant et tombe a plat ventre dans l’herbe.  La laisse m’échappe. Ma mère au bout du fil s’inquiète. « Maman je te rappelle. » Elle proteste, elle aime pas qu’on lui raccroche au nez, mais tant pis, mon chien s’est fait la malle. Je vois la masse blanche à points noirs au loin à côté d’un type assis sur un banc. Et merde … Je me relève et commence à courir, titubant un peu, pour récupérer mon chien. J’arrive essoufflée devant le mec. « C’est pour moi le putain de maitre ? Nan parce que il va peut-être falloir revoir les termes. » J’écarte les bras pour qu’il voit que je suis une femme, et non un mec. Puis, je ramasse la laisse d’Eustache, qui lui bavait tranquillement devant le sandwich du type. Ah … je vois, il devait y avoir du fromage dedans, et comme je ne lui en ai pas donné depuis un moment, il a sauté sur l’occasion.  Donc ça ne m’étonne pas qu’il ait tiré comme un bourrin sur la laisse et couru vers la bouffe. Il a beau être mignon et connaître le chemin du parc, ça en reste un chien. Je regarde le mec avec étonnement « Ben alors ? Donnez-lui le sandwich il ne vous lâchera pas sinon. » Dis-je en secouant ma veste pleine d’herbe, et mes cheveux…

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MessageSujet: Re: ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth   ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses*  beth EmptySam 26 Oct - 21:03





Ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses.


Je n'y croyais pas mes yeux, je venais de me faire voler mon panini par un chien sans avoir eu le temps de réagir. Ce chien venait de me ridiculiser en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouaf. Il ne me restait à peine trois bouchés de mon repas dans les mains alors que le clébard savourait la plus grosse partie sous mes yeux. Le salop, il avait l'air heureux en plus. Fallait voir sa queue remuer dans tous les sens, ses babines toutes mouillée, et ses petits couinements satisfaits. Dis comme ça, cela prêtait fortement à confusion. Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'en aurait fait de la viande fraîche, parfait pour les steak hachés. J'en étais certain, les Chinois allaient acheter ma chair à saucisses à un bon prix, du dalmatien de premier choix. Mais malgré tout, je n'avais pas levé la main sur le chien ni même eu l'intention de le tuer. En vérité, ce spectacle m'amusait mais je n'étais pas prêt à l'admettre. Je préférais me dire que je n'avais pas envie de retourner en prison. Pas pour le meurtre d'un chien en tout cas. Enfin, je doutais que cela soit un délit suffisant pour être soumis à une peine d'emprisonnement. Allez savoir, les Américains étaient tellement paradoxales entre leurs lois et leurs actes que c'était fort probable.

« C’est pour moi le putain de maître ? Nan parce qu'il va peut-être falloir revoir les termes. » La voix, féminine et claire, n'était pas du tout celle dont je m'étais attendu en qualifiant le possesseur du chien de putain de maître. Putain de maîtresse en l’occurrence. Je ne retirais pas pour autant mes mots, et je ne m'excusais pas non plus pour les termes employés. Cela ne m'étonnait guère en y repensant. Il n'y avait que les femmes pour avoir l'idée d'acheter un dalmatien, qui gamines avaient certainement rêvé d'avoir un tel chien devant le dessin-animé du même nom, à 101 près. Pourtant, tout le monde savait que ces bêtes-là étaient extrêmement fragiles, ce que le célèbre Walt Disney avait omis de signaler. C'était le genre de chien à être mourant pour un pauvre rhume, à faiblir dès que le mauvais temps était de la partie. En résumé, pas vraiment coriace, tout sauf des gros durs. Pour ma part, ce n'était pas vraiment le genre de chien que j'aurai acheter. Au moins, ce n'était pas un chihuahua. Autant pour elle, et surtout autant pour moi. Se faire voler son sandwich par un chihuahua et adieu toute crédibilité. Il fallait voir le bon côté des choses, là, c'était déjà un animal d'un plus gros acabit.

Je me tournais alors vers l'inconnue, sans prendre la peine de lui répondre, pour la jauger rapidement alors qu'elle ramassait la laisse du petit délinquant. Elle n'avait pas l'air beaucoup plus âgée que moi, peut-être trois ou quatre ans de plus, mais je n'étais pas très doué pour donner un âge aux gens. De toute façon, cela ne m'intéressais pas outre mesure, savoir son âge était à peu près l'une des dernières préoccupations en ce moment. Quelque chose me disait dans son attitude et surtout dans sa façon de parler qu'elle devait avoir un sacré caractère et que j'allais avoir à faire, contrairement à son chien, à quelqu'un de coriace. Mais, elle avait beau être jolie, ce n'était pas pour autant que j'allais me laisser faire.
« Ben alors ? Donnez-lui le sandwich, il ne vous lâchera pas sinon. » Le sandwich ? Son chien venait de l'engloutir. Elle se foutait de ma gueule ou bien elle voulait remuer profondément le couteau dans la plaie pour me rappeler que je venais de perdre la face, ou plutôt mon repas face à un animal de seconde zone. Je ne savais pas laquelle des propositions je préférais, avant de me rappeler subitement qu'ils me restait un morceau du dit-sandwich dans la main et je le jetais au chien, d'un air blasé.

« C'est vrai que pour ce qu'il restait, je pouvais faire aumône. J'ai l'impression de faire ma bonne action de la journée. Vous ne lui donnez jamais à manger ou quoi ? » Regardez-le, il avait l'air tout rachitique, avec ses côtes apparentes sur les côtés. Enfin, je ne m'y connaissais pas trop en chien, donc j'avais du mal à savoir si c'était normal ou non. Je riais doucement en me disant que vu le nombre de taches qu'il avait, il n'était pas bien propre aussi, mais je ne me risquais pas à lui faire pareil réflexion. Je doutais qu'elle comprenne la plaisanterie. Elle était blonde après tout. Ou plutôt, je pensais surtout qu'un humour de ce genre n'était pas sa tasse de thé. Cela me rappelait qu'à défaut d'avoir perdu mon sandwich dans la bataille, il me restait encore mon café. Je portais le gobelet à ma bouche avant de grimacer en m'apercevant que le liquide avait refroidi ce à quoi je ne m'étais pas particulièrement attendu.
« Et il s'appelle comment ? Pongo ? Tu veux finir mon café aussi ? » Cette fois-ci, j'étais plutôt fier de ma blague tant par la référence au dessin-animé que par celle du délit commis précédemment par le chien. Mais je doutais encore de la réaction de la ''putain de maîtresse''.



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MessageSujet: Re: ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth   ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses*  beth EmptyDim 27 Oct - 20:42





Non, tu ne toucheras point mon chien.


« C'est vrai que pour ce qu'il restait, je pouvais faire aumône. J'ai l'impression de faire ma bonne action de la journée. Vous ne lui donnez jamais à manger ou quoi ? »  Cynique. Le premier mot qui me venait à l’esprit en entendant cet homme parler. Je viens de me vautrer par terre, faisant de jolies traces vertes sur mes genoux. Plus qu’à laver mon jean. J’ai de l’herbe et des morceaux de feuilles mortes partout sur moi, et je vais très certainement devoir utiliser un peigne fin pour enlever tous les petits morceaux de mes cheveux. Ah l’automne ! Et lui, s’amuse à faire des blagues, pas drôles. Quel manque de galanterie ! Les américains n’ont vraiment aucun sens des convenances. Je soupire, et tant pis s’il l’entend. J’ai ma fierté d’Anglaise. Et je n’aime pas me sentir agresser. Je n’ai jamais aimé, les rencontres brutales où il faut hausser le ton pour se faire comprendre, c’est très inconvenant, et ça me met sur la défensive.

Visiblement, la gloutonnerie d’Eustache a offensé ce monsieur. Mais là a continuer c’est moi qu’il va offenser aussi. D’où je ne nourrirais pas mon chien ? Bon ok, ça fait plus de seize heures que j’étais déconnectée de la réalité, mais Sacha s’est occupée de mon chien... rhô et puis zut j’ai pas à me justifier. « Nan mais oh ! Est-ce que je vous demande la couleur de votre caleçon ?! Non. » Je m’accroupie à côté d’Eustache et le caresse pour le réconforter de cette insulte. Elle m’était adressée, mais j’ai toujours cru que les animaux comprenaient tout ce qu’on disait. « Je nourris très bien mon chien. » Dis-je dans un marmonnement.  Je n’ai pas à me justifier, mais je n’aime pas qu’on pense que je maltraite mon chien.  Jamais je ne pourrais faire de mal à Eustache ! Quelle folie !

« Et il s'appelle comment ? Pongo ? Tu veux finir mon café aussi ? » Et c’est reparti pour un tour. Bon, je comprends très bien qu’il soit énervé, Eustache a englouti son repas. Mais là c’est plus que de l’énervement, c’est de l’acharnement ! Je me relève, Eustache renifle le banc. « Eustache. Son nom c’est Eustache. Tous les dalmatiens ne s’appellent pas forcément Pongo, Perdita, Lucky, Patch, Rolly, Penny, Pepper, La Flaque, Kif Kif, Bijou, Rover, Gratouille, Pinceau, Prunelle, Domino ou Loupiot. » Oui je connais tous les noms des dalmatiens du dessin animé. Ce n’est pas pour autant que ce film est mon Disney préféré. Non, il est en seconde position, juste après la Belle et la Bête. J’ai dû les voir presque autant de fois l’un que l’autre. Et là, je comprends que le type risque de me prendre pour une cinglée. Je me calme donc, ça ne sert à rien d’empirer les choses.  
C’est aussi grâce ou à cause de mon métier que j’ai des références cinématographiques assez complète. Je suis capable de donner les noms de presque tous les personnages Disney, qu’ils soient principaux, ou secondaires !  Et aussi d’établir une fiche de leur caractère.

« C’est pas bon pour leur santé –aux chiens- le café… »  Déjà que le métabolisme des chiens, les dalmatiens en particulier, est fragile, alors imaginez du café dans leur corps … Ils deviendraient fous.  Enfin bref, c’est pas de faire boire du café à Eustache qui va rendre ce charmant homme plus aimable. Oui j’ai pris le temps de l’observer entre temps,  et malgré son côté cynique, son manque de galanterie et sa mauvaise humeur, il était assez agréable à regarder.  « Je vais vous payer un autre sandwich, sans fromage, on sait jamais. Enfin je vous donne l’argent, je ne sais pas ce que vous aimez. » Je commence à chercher dans mon sac. Bien sûr, mon porte-monnaie est dans le fin fond du sac, et vous connaissez le sac des femmes : c’est pire que le labyrinthe de Dédale. Ah le voilà ! Vide … La poisse est avec moi aujourd’hui. J’ai que mon chéquier et ma carte bleue. Je souris, mal a l’aise, et ça doit très certainement se voir sur mon visage. Je n’ai jamais su vraiment bien mentir.  « Je vous invite à déjeuner ? » J’ai faim en plus …

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MessageSujet: Re: ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth   ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses*  beth EmptyLun 28 Oct - 23:48





Ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses.


Comparer le fait de nourrir son chien avec la couleur de mon caleçon était assez étrange et j'avais du mal à faire le rapprochement. J'aurai très bien pu lui rétorquer qu'il fallait d'abord que j'en porte un, histoire de la taquiner davantage, mais j'avais préféré ignorer la remarque plutôt que de me lancer dans une joute verbale où chacun chercherait à avoir le dernier mot. De toute façon, il était certain que ce serait moi qui l'aurait eu. J'avais cette fâcheuse tendance à ne jamais rien lâcher, et la plupart du temps, pour ne pas dire tout le temps, les gens abandonnaient avec moi. Les combats gagnés d'avance ne m'intéressaient guère. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. C'était un auteur français qui avait dit ça, je ne me souviens plus de qui il s'agissait mais je me rappelle que j'avais appris par cœur cette tirade parce que je l'avais trouvé vrai. J'avais donc dans l'idée de laisser cette demoiselle et son cabot pour tracer ma route. Et pourtant, pour je ne sais quelle raison, j'avais de nouveau fait une blague sur son chien en la regardant cajoler le dit-Pongo, accroupie à côté de lui. Fallait avouer que j'étais fier de ma répartie, je jubilais en la voyant se relever, me fixant du regard, se préparant sans doute à une réponse des plus cinglantes. Gagné.

« Eustache. Son nom c’est Eustache. Tous les dalmatiens ne s’appellent pas forcément Pongo, Perdita, Lucky, Patch, Rolly, Penny, Pepper, La Flaque, Kif Kif, Bijou, Rover, Gratouille, Pinceau, Prunelle, Domino ou Loupiot. » Au fur et à mesure qu'elle énumérait le nom des dalmatiens, je sentais ma bouche s'élargir et mes yeux devenir rond comme des billes. Elle allait tous les citer un par un ou quoi ? 101, ça allait faire beaucoup. Je me repris rapidement pour ne pas qu'elle s'en aperçoive mais j'avoue que j'étais plutôt impressionné qu'elle puisse réciter par cœur le nom des dalmatiens, du moins les principaux, du dessin-animé. Enfin, impressionné, tout était relatif. Fallait pas abuser non plus. Je ne m'étais pas attendu à ça, elle m'avait totalement pris de court, voilà tout. Je m’apprêtais à lui répliquer une phrase bien senti, du style Eustache/Moustache – évidemment, je blaguais, jamais je n'aurais sorti une formule aussi débile – mais elle ne m'en laissait pas le temps. « C’est pas bon pour leur santé – aux chiens – le café… » Je restais interdit un instant, avant de hausser les épaules et de jeter mon gobelet de café dans une poubelle proche du banc en le lançant tel un basketteur.

« Well done ! » J'avais visé juste, le gobelet avait rebondi sur la paroi de la poubelle avant de tomber dans le fond. Je montrais ma satisfaction en accompagnant mes mots par un large sourire vainqueur en me tournant vers l'inconnue. Mon estomac me rappelait que je n'avais pas assez mangé, en gargouillant discrètement. Bien, j'étais resté suffisamment longtemps avec son voleur de chien, il était temps que je rentre. Un repas-télé m'attendait bien gentiment. J'allais partir en lui faisant un rapide signe de tête, remontant ma veste contre mon cou pour me protéger du froid alors qu'elle s'apprêtait à parler de nouveau. « Je vais vous payer un autre sandwich, sans fromage, on sait jamais. Enfin je vous donne l’argent, je ne sais pas ce que vous aimez. » J'eus un petit rire en entendant ses propos. J'avais sans doute été légèrement désagréable au début, mais ce n'était pas pour autant que j'avais besoin de son argent pour qu'elle s'excuse. Au contraire, j'avais un peu de mal avec ça. Je n'étais pas un nécessiteux, je n'avais pas besoin d'aide. « Non, c'est bon. Laissez tomber. C'est pas la peine. » Elle ne m'écoutait pas.

À la place, elle cherchait son porte-monnaie qui devait certainement se trouver dans le fond de son sac extrêmement bien rangé – douce ironie qu'un sac de femme rangé –, et lorsqu'elle le trouva enfin, elle s'aperçut que celui-ci était vide. Je me serai sans doute moqué d'elle, de son visage gêné et de son attitude mal à l'aise si je n'avais pas été pris de pitié. Pas que j'avais pitié d'elle, plutôt qu'un sentiment humanité m'habitait à cet instant précis. Elle n'avait pas besoin de faire tout ça, ce n'était qu'un sandwich, pas très bon en plus. « Je vous invite à déjeuner ? » Une nouvelle fois, je la regarda avec des yeux étonné, fronçant légèrement les sourcils, sur la défensive. J'étais prêt à lui répéter une seconde fois que ce n'était pas la peine, que je n'étais pas un miséreux, avant de changer d'avis. « D'accord, mais chacun paye sa part. » J'étais resté silencieux quelques instants avant de prononcer ses mots d'un ton un peu froid. Ce n'était sans doute pas très galant, mais je ne la connaissais pas et son chien m'avait agressé quelques minutes auparavant, normal que j'émette certaines réserves. Surtout, j'étais méfiant de nature et j'avais extrêmement de mal à faire confiance aux gens, d'autant plus que la situation m'échappait complètement.

Je commençais à avancer en me remémorant les restaurants présents à Town Square avant de me rendre compte que je n'en connaissais aucun. Depuis mon arrivée, j'avais davantage manger des pâtes, des repas congelés, et à emporter, que manger une seule fois au restaurant en ville. En même temps, cela ne faisait pas des lustres que j'étais ici, donc j'avais un bon alibi. Je me tournais vers la Anita de Town Square, constatant que je ne l'avais pas attendu en la voyant quelques pas derrière moi. Surtout, je ne m'étais même pas présenté ce qui était carrément impoli de ma part avant de me rendre compte qu'elle ne l'avait pas fait non plus et donc que je n'étais pas si impoli que ça. Malgré tout, je tachais de réparer cette erreur. « En fait, je m'appelle Adrian et... à vrai dire, je ne connais pas vraiment le coin, donc je vais vous laisser choisir le restaurant. » Sage solution, à condition qu'elle en choisisse un par trop cher. Je n'avais pas l'intention de me ruiner. J'aurais sans doute dû le lui dire, au cas où, mais je n'avais pas envie de passer pour un mec un peu trop près de ses sous. Pour agrémenter mes mots, je lui offrais un large et charmant sourire de quoi la rassurer sur mon taux de civilité. Enfin, c'était l'effet espéré.

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MessageSujet: Re: ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth   ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses*  beth EmptyMar 12 Nov - 19:48





Non, tu ne toucheras point mon chien.


« D'accord, mais chacun paye sa part. » Euh …  Je reste surprise, et silencieuse. Euh … Il est où l’intérêt de me faire pardonner en l’invitant à manger quelque part s’il paye sa part ? C’est peut-être une technique pour montrer que dans le fond il est galant et qu’il ne veut pas me faire payer … NAN ! Impossible. A bien le regarder, là vu sa tête de mec vexé et frustré, ce n’est pas possible. Peut être qu’il était galant hier, ou qu’il le sera dans une heure, mais en ce moment : impossible. Surtout qu’Eustache venait de lui bouffer son repas.
Mais peut-être que c’est un type bien, un mec galant et tout ça. J’ai toujours cru que les gens, peu importe ce qu’ils sont et ce qu’ils ont fait, ils ont un bon fond. Un peu comme dans les contes de fées : même les méchants ont un jour été gentils.
Mais je suis quand même assez désarmée par sa réaction. Enfin … il a accepté ma proposition, c’est déjà ça. Je pourrais au moins montrer une autre image de moi que la propriétaire du mangeur de sandwich.  J’accepte sa condition.  

On quitte donc le parc, Eustache à ma droite, je préfère ne pas laisser mon chien à côté de cet homme. On ne sait jamais. « En fait, je m'appelle Adrian et... à vrai dire, je ne connais pas vraiment le coin, donc je vais vous laisser choisir le restaurant. » Ah oui, c’est vrai que je ne connaissais pas son prénom jusque là. Ça ne m’est même pas venu à l’esprit de lui demander son nom, ou de me présenter : c’est le mec qui a laissé son sandwich à Eustache ! Quoi d’autre. Haha … « Moi c’est Beth. Enchantée … » Mais pas sûre que ça soit réciproque. « Town Square est une petite ville, on s’y repère très vite. » Sauf si on est aussi peu attentive que moi. J’ai du mettre six mois avant de connaitre par cœur le chemin de Morning Coffee, et pourtant c’est LE lieu incontournable de la ville. Même Eustache mémorise plus vite les trajets que moi. Il a retenu le chemin de l’appartement jusqu’au parc en deux semaines. Trois jours pour aller à la pâtisserie où Micah travaille, mais là je soupçonne Cachou et Carpette d’y être pour quelque chose. Mon chien ne retient que ce qui l’intéresse. Donc si dans un endroit il y a de la bouffe et des copains : ça va devenir primordial pour lui de connaitre le chemin. Je suppose d’ailleurs qu’Eustache a un meilleur sens de l’orientation que moi. Hum … non, ce n’est pas une supposition : c’est une certitude, mon chien a un meilleur sens de l’orientation que moi. C’est simple : si je sors sans lui il y a une chance sur deux pour que je me perde.  C’est d’ailleurs qui me tire et qui donc choisi le chemin à prendre. Je ne sais pas trop où il va m’emmener.

« Pourquoi vous êtes à Town Square ? Depuis que je suis là, j’ai compris qu’on ne venait pas dans cette ville sans une raison particulière. C’est quoi la votre ? » Je suis curieuse de savoir pourquoi il est là. Il n’a pas l’apparence d’un homme d’affaire, et vu ce qu’il m’a dit ce n’est pas pour voir de la famille qu’il est ici. Et Town Square, à moins d’y être pour le travaille, ou pour y voir de la famille : ce n’est pas une ville sur laquelle on vient y faire beaucoup de tourisme.
Eustache s’arrête, et commence à aboyer. Je regarde l’endroit où nous nous trouvons : Evidemment. Son restaurant préféré, un grill : hamburger, et viande à volonté ! J’aurais dû m’en douter. Avec Sacha on vient régulièrement, surtout pour Eustache qui doit être leur client le plus fidèle. Un peu comme dans la bande dessinée française « Boule et Bill » le cocker qui est fidèle à son boucher. Ben Eustache est fidèle à ce petit restaurant.  Restauration rapide et pas chère ! Et c’était pas très loin de notre dernier lieu de tournage. Pour ça aussi qu’on y venait souvent. Je regarde Adrian « Ici, ça vous va ? C’est pas un trois étoiles, mais on mange bien et le chef est sympa.  Ah et Eustache ne risque pas de vous manger votre part puisqu’il a le droit à sa propre assiette, c’est un client fidèle qui est roi ici. » Je rentre dans le restaurant, derrière Eustache tout content qui se dirige vers la même table que d’habitude. Je m’y installe, Eustache aboie gaiement pour manifester qu’il est là.  Le serveur arrive. « Coucou Eustache ! » Complètement gaga de mon chien il lui grattouille l’oreille, le serveur ne doit pas avoir plus de vingt ans. « Salut Stan. La même chose que d’habitude pour moi et pour Eustache, évidemment. Et pour vous … » Je regarde Adrian, vas-y fais-toi plaisir mon gars, ici c’est le paradis de la viande !


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MessageSujet: Re: ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses* beth   ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses*  beth EmptySam 16 Nov - 15:33





Ce chien, je vais en faire de la chair à saucisses.


« Moi, c'est Beth. Enchantée... ». Les mains dans les poches, je lui adressais un rapide signe de tête accompagné d'un sourire qui se voulait amical en guise de réponse. Je n'avais jamais été très au point sur la politesse et tout les blablas sur les rencontres, enchanté et compagnie, ce n'était pas vraiment mon délire. Après tout, j'avais passé cinq ans en prison avec comme devise, marche ou crève, ça avait du laisser quelques cicatrices.
« Town Square est une petite ville, on s'y repère très vite. ». J’acquiesçais une nouvelle fois sans savoir quoi ajouter. Silencieux, j'avançais sans dire un mot, jetant des coups d’œil au chien de temps à autre au cas où il aurait voulu me faire une autre blague du genre foncer dans mes jambes et me faire trébucher sous les regards rieurs de sa maîtresse. Merci, mais sans façon. Ce Eustache là, je l'avais à l’œil. D'ailleurs, c'était lui qui nous guidait vers notre déjeuner et ça ne me disait rien qu'y vaille. Je n'avais pas trop envie de manger dans une animalerie ou un endroit du genre. Les pâtés en croûtes, en boîtes etc, très peu pour moi. Pourtant, je gardais cela pour moi, pensant sans doute, et j'espère pas à tord, que si la demoiselle faisait autant confiance à son chien, c'était sans doute pour une bonne raison.

« Pourquoi vous êtes à Town Square ? Depuis que je suis là, j'ai compris qu'on ne venait pas dans cette ville sans une raison particulière. C'est quoi la vôtre ? ». Bonne question. Je m'arrêtais pour la regarder, pesant le pour et le contre, sur ma potentielle réponse. Devrais-je lui dire la vérité ou bien la condenser ? L'améliorer, mentir. Je n'aimais pas mentir. Je n'avais pas honte de mes faits et gestes, mais la jeune femme n'était encore qu'une inconnue dont je ne connaissais seulement le prénom et l'animal de compagnie. Je doutais qu'une vérité de but en blanc ne fasse un bon effet, je pensais plutôt qu'elle allait regretter de m'avoir invité à manger avec elle et qu'à la première occasion, elle partirait en courant. Mais une parole de ma psychologue me revenait en tête, pour pouvoir avancer, il ne faut pas faire le deuil de sa vie d'avant mais de l'accepter telle qu'elle est.
Ouaf ! Ouaf ! Les aboiements d'Eustache ne me laissa pas le temps de répondre à sa question. Je relevais la tête pour constater que nous nous trouvions devant un petit restaurant qui ne payait pas de mine au premier coup d’œil mais qui avait la bonne idée de proposer des hamburger et viande à volonté à un prix des plus correct. Le clébard ne s'était pas moqué de moi, finalement je m'étais peut-être trompé sur son compte.

« Ici, ça vous va ? C'est pas un trois étoiles, mais on mange bien et le chef est sympa. Ah et Eustache ne risque pas de vous manger votre part puisqu'il a le droit à sa propre assiette, c'est un client fidèle qui est roi ici. ». Je ne pus de m'empêcher de rire à sa remarque en voyant le chien retrousser babine, la queue bougeant dans tous les sens, impatient de rentrer dans le grill. Dire qu'il avait mangé mon sandwich quelques minutes auparavant, il avait un bon appétit, ce dalmatien.
« Parfait. J'avais peur qu'il me vole mon déjeuner une nouvelle fois. ». J'avais répondu sur le ton de la plaisanterie et sans attendre, je lui ouvrais la porte pour qu'elle puisse rentrer dans le restaurant, le chien à ses trousses, et que je la suive sur ses pas. Que je suive le chien plutôt car Eustache avançait tout fièrement vers une table, comme si il s'agissait de la sienne et recommence à aboyer pour signaler à tout ceux qui n'avaient pas encore remarqué sa présence, qu'il était bien là. Quel narcissisme, pensais-je. Et ma stupeur n'était pas terminée car déjà un serveur arrivait, saluait Eustache comme si il s'agissait d'un invité de marque en lui grattouillant l'oreille. Enfin, j'espérais qu'il n'agissait pas ainsi avec tous les invités de marquer car je n'aurais guère apprécier qu'on me grattouille l'oreille personnellement.

« Salut Stan. La même chose que d'habitude pour moi et pour Eustache, évidemment. Et pour vous... ». Je me rendais compte qu'elle parlait de moi, alors que je les regardais toujours debout à les écouter parler de leurs habitudes alimentaires dans un restaurant qui était apparemment familier de la jeune femme. Je m'asseyais donc à la place libre en saluant le dit-Stan, avant de prendre la carte et de la consulter un instant. J'avais faim et j'avais surtout l'embarras du choix. Pourtant, je ne fus pas long à choisir. Leurs hamburgers et frites maison me faisaient saliver d'avance. Cela allait largement rattraper le pitoyable sandwich que j'avais acheté et qu'il m'avait été volé par le clébard ici présent. Finalement, c'était peut-être un mal pour un bien.
« Un maxi burger steak haché avec des frites et de l'eau, s'il vous plaît. ». Un menu digne des Américains mais sans la fameuse boisson gazeuse. C'était sans doute étonnant de commander de l'eau ici, car le serveur me regardait un peu bizarrement, mais je n'étais pas un grand fan de ce genre de boissons et je n'allais sûrement pas changer mes habitudes alimentaires pour un pays qui n'était pas encore le mien. Ces boissons étaient trop sucré, sans parler qu'elles me faisaient roter pendant des heures.

« Vous venez souvent ici ? C'est sympa. ». Je savais pertinemment que je n'avais pas répondu à sa précédente question. Ce n'était pas que je voulais la passer à la trappe, c'était juste que je ne savais pas comment aborder le sujet. Pourtant, je savais que retarder l'échéance ne servait à rien et sans lui laisser le temps de répondre, je décidais de me lancer.
« Pour répondre à votre question de tout à l'heure, j'avais envie de changement, d'un nouveau départ, et j'ai quitté mon pays pour les États-Unis. Town Square a été complètement un hasard, j'avais tourné un globe entre mes mains en laissant faire la chance. Mon doigt s'est pointé pas très loin d'ici, et voilà. ». Je ne lui avais jamais encore parlé autant, ou avec autant de franchise pourtant, j'avais laissé le flou dans ma réponse. Non seulement, je n'avais pas précisé quel était mon pays, mais je n'avais pas non plus expliqué pourquoi j'avais eu envie de changement et d'un nouveau départ.
« Et vous, vous avez toujours vécu à Town Square ? ». Ce n'était pas seulement une simple question de politesse mais ça m'intéressait réellement. Je n'avais pas envie que nous passions notre déjeuner à nous regarder en chien de faïence sans dire un mot. Il y avait déjà bien assez d'un chien en l’occurrence.

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