R. Willow Lexington & Luke J. Green

Etait-il possible de trouver plus agaçant que la sonnerie de son réveil lorsqu'on avait la chance de dormir profondément? J'obtins la réponse à cette question lorsque mon chien ne trouva rien de mieux que de venir lécher mon visage pour me sortir de mes rêves. J'avais beau l'aimer comme la prunelle de mes yeux, je n'étais pas vraiment d'accord pour qu'il se charge de ma toilette le matin: je préférais largement prendre une bonne douche. Très rapidement, je fis donc en sorte de le repousser gentiment afin qu'il me laisse émerger et en jetant un coup d’œil à ma montre, je réalisai aussitôt qu'il était temps que je me bouge: même en vacances, je souhaitais en effet demeurer actif. Je n'avais rien prévu de spécial pour la journée mais j'avais déjà une petite idée en tête pour égayer mon humeur et comme il me tardait de la mettre sur pied, je me décidai à me préparer à la vitesse de l'éclair. A me voir, il était facile d'imaginer que j'étais une personne stressée par nature mais il n'en était rien: j'étais même d'un calme olympien en toutes circonstances. Seulement, j'avais toujours de l'énergie à revendre et si certains éprouvaient un immense plaisir à s'éterniser dans leur lit quand ils étaient de repos, ce n'étais pas mon cas. Certes, je n'étais pas le dernier pour rester sur mon ordinateur durant des heures mais cela ne signifiait pas pour autant que je demeurais le cul collé à ma chaise à longueur de journée. J'en avais pour preuve que j'étais toujours le premier à proposer des activités à mes amis et que ceux-ci ne se gênaient généralement pas pour jouer la carte de la fainéantise. D'ailleurs, il m'arrivait souvent de vouloir leur dire qu'ils étaient de vrais paresseux mais je me gardais bien de le faire: je savais en effet que si je les attaquais sur ce terrain-là, ils allaient trouver une parade pour me rabattre le caquet. J'avais beau être taquin, mes amis n'oubliaient jamais que j’étais d'une naïveté maladive et ils leur étaient donc très faciles d'obtenir le dernier mot. Parfois, cela m'agaçait au plus haut point mais ne vous méprenez pas: ils veillaient à ne jamais être méchant à mon égard et nous étions liés comme les deux doigts de la main.

Oui, j'avais la chance de pouvoir compter sur des proches formidables mais j'admettais sans peine que si je nageais dans un bonheur incommensurable depuis déjà quelque temps, je le devais avant tout à une personne en particulier: Willow. Cette délicieuse jeune fille était ma petite amie depuis désormais 4 ans et parfois, je me demandais ce qu'elle avait bien pu me trouver pour m'offrir la clé de son cœur alors qu'elle me semblait être la déesse dont tout le monde rêvait. Bien évidemment, je ne faisais aucun complexe d'infériorité mais disons simplement que j'étais conscient d'être tombé sur la perle rare par excellence. Dire que j'étais follement amoureux de ma dulcinée était un euphémisme car elle obsédait littéralement chacune de mes pensées. D'ailleurs, parfois, je veillais à contrôler mes ardeurs car j'étais conscient qu'à trop vouloir l'aimer, il y avait des chances pour qu'elle se sente étouffée. Étant cependant d'un gros romantisme, il n'était pas rare que je lui réserve des surprises dont j'avais le secret et c'est exactement pour cette raison que ce matin, je ne voulais pas traîner en chemin. Une fois prêt, je pris la direction de la boulangerie la plus proche afin d'acheter quelques viennoiseries puis par la suite, je passai chez le marchant de fleurs afin de récupérer un bouquet de fleurs que j'avais commandé la veille. C'est donc les bras chargés de petites attentions que j'arrivai au domicile de Willow et mon étonnement fut de taille quand je vis Eileen sortir de la demeure de ma petite amie. Comme souvent, elle passa à mes côtés sans m'adresser le moindre sourire mais étant habitué à cet qu'elle m'ignore, cela ne me choqua pas plus que ça. Après avoir frappé à la porte de ma dulcinée, celle-ci m'ouvrit et visiblement, elle fut pour le moins surprise de me voir devant elle.

- Cache ta joie de me voir

L'embrassant tendrement, je ne m'inquiétais pas de savoir ou non si son frère était là: je connaissais assez ses habitudes pour faire en sorte de venir lorsqu'il était occupé.

- Dis-moi, Eileen a quelque chose contre moi? Je l'ai croisée à l'instant et elle m'a encore fusillé du regard: or, je trouverai dommage d'être en froid avec l'une de tes amies.

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