Wait, I'm coming

J'étais assise dans mon canapé, devant la télévision. Je regardai une rediffusion, vieille d'une dizaine d'année à en juger par la merveilleuse qualité de l'image, d'un One Man Show dont je n'avais encore jamais entendu parler. Le type qui était sur scène était carrément drôle, et il me plaisait bien. J'avais sorti mon calepin et mon crayon pour noter quelques unes de ses petites vannes peu mémorables, qui me servirait de point de départ pour un de mes prochain sketch. Et oui, c'est comme ça qu'on travaillait, nous, les humoristes ! Fallait pas croire qu'on ne piquait jamais rien à nos prédécesseurs...

Aujourd'hui c'était vendredi soir et, comme tous les vendredis soirs, je ne travaillais pas, pour simple raison de sécurité. Le vendredi soir c'était le dernier soir de la semaine où les gens travaillait. Le lendemain, ils pouvaient tous rester chez eux, se lever tard, alors il traînait tard le soir. Il venait souvent boire un verre au bar... Un, seulement ? Les mecs bourrés, moi , ça m'avait toujours fait flipper, et je refusais de travailler avec des gens complètement pétés. Vous comprenez ? Bref, comme je ne travaillais pas, j'avais pris ma douche beaucoup plus tôt. J'étais allée à la piscine, et je puais la javelle. J'avais même laver mes cheveux avec les trente-six bouteilles de shampoing que mon coiffeur me conseillait d'utiliser. J'avais toujours pris soin de mes cheveux, et ça allait jusqu'à me ruiner en shampoing. J'avais calculé, et je dépensais plus d'argent dans des bouteilles de shampoing qu'en nourriture, c'était effrayant. Comme l'hiver arrivait, j'avais déjà froid, et je m'étais blotti dans un épais pyjama, ma robe de chambre en "pilou-pilou", et une couverture. Ce pourquoi, quand mon téléphone sonna, je mis plusieurs minutes à l'attraper. Ma mobilité était considérablement réduite avec toutes ces épaisseurs ! Quand je l'eu enfin dans le mains, je ne put réprimer un sourire en découvrant celui que m'appelait. Milo.

Je l'avais rencontré parce qu'il avait mis une annonce à la boulangerie de Town Square, comme quoi il cherchait quelqu'un pour garder son adorable fils de quatre ans. Je m'étais portée volontaire, et tout de suite le courant était passé. Je décrochai le téléphone, et lançai un doux "Allo ?" à mon nouvel ami. Il m'annonça qu'il devait s'absenter jusqu'au lendemain soir, et qu'il avait besoin de moi pur garder Luka. Avant que j'ai pu lui répondre, il m'assura que si je travaillais c'était pas grave, où que je pouvais le prendre chez moi pour que je puisse continuer de travailler. Je ris doucement, et lui répondis. « Je travaille pas ce soir, on est vendredi. Je vais venir, t'en fais pas ! Tu sais que ça me pose pas de problème ! » J'adorais venir garder Luka. C'était un petit garçon plein de charme, adorable et particulièrement malin. Je l'aimais beaucoup, on s'entendait à merveille. J'entendis le soulagement de Milo au bout de fil, ainsi que sa dernière phrase avant qu'il ne raccroche. Je lui sauvais la vie, apparemment ! Je souris, malgré le fait qu'il ne me voyait pas, et murmura un "Mais je t'en prie" avant d'appuyer sur le téléphone rouge.

Je filai dans mon dressing pour enfiler une tenue. Un jean slim, un marinière et des derbies noires. Parfait. Je me coiffer vite fait avec une longue tresse rousse sur le côté droit, saisissais mon sac, dans lequel je glissai mon pyjama et un paquet de bonbons pour demain après midi, et rejoignis la maison des Ellwood. Je connaissais le chemin par coeur maintenant. Je rentrai, je saluai Milo, fit un gros câlin à Luka, et nous regardîmes tous deux son père quitter leur quartier pour je ne sais où. Luka était triste, ça se voyait.

Avec lui, on a fini ses devoirs, on a mangé, on avait fait une partie de petits chevaux, et on était allé se coucher. Malgré le fait que je sois une fille franche et impudique, je ne pouvais me résoudre à squatter le lit de Milo, alors j'avais dormi dans le canapé. Le landemain, je lui avais fait des Pancakes, on était allé à la piscine, et l'après-midi on avait essayé de construire un cerf-volant. On s'était bien amusé ! Mais on était tellement crevés que dans la soirée, on s'était affalés dans le canapé pour regarder la télé.

Quand Milo rentra, Luka se précipita vers lui pour lui faire le câlin du siècle. Je ris, et attendit que Milo soit libéré pour aller lui faire la bise. Il enleva sa veste et demanda si tu s'était bien passé. « C'était affreux, il a été infect. » Je laissai un petit silence s'installer, puis je frottai le crâne du petit, lui ébouriffant les cheveux au passage. « Je plaisante ! Il a été adorable, come d'habitude. »