Il y'a des gens qui passent leurs journées avec leurs amis à boire des verres au soleil. Il y'en a d'autres qui trainent au lit, seul ou à deux. Et il y'en a -comme moi par exemple !- qui passent sept heures à masser des obèses poilus ou des mamies flasques qui pensent que si Kiki le caniche arrive à tirer son coup avec le chien de la voisine elles aussi ont le droit à une vie sexuelle...

Journée -enfin- terminée.

Vous savez ces jours où vous n'avez goût à rien, où tout vous semble morose. Celui-ci en était un. Et un bon, croyez-moi. C'était une des rares fois où je n'avais pris aucun plaisir à masser, aucun plaisir même à dialoguer avec mes clients. Heureusement ma consolation allait arriver. Soirée entre amis avec pour seul et unique but de ne pas rentrer seul. Ô joie d'imaginer un corps féminin dans la force de l'âge sous mes mains !
Le bar où nous avions convenu de nous retrouver n'était pas très loin de mon cabinet, je décidais donc de braver le froid automnal et de m'y rendre à pied, à peine couvert d'un polo, d'une veste et d'un jeans, avant de finalement changer d'avis et faire demi-tour en direction de ma voiture à peine arrivé au bout de la rue. Je vois déjà votre regard accusateur là ! Pour ma défense il faisait vraiment très froid ce soir là ! Et finalement le bar était tout de même assez éloigné et en plus je devais passer par un quartier mal-famé. Je tiens à mon joli minois moi savez-vous ?
Dix minutes de réchauffement automobile et deux minutes de route plus tard j'arrivais enfin au lieu dit. Assis sur le capot de la voiture en train de fumer une cigarette, ma patience commençait à s'échauffer légèrement lorsque, au bout de la troisième, personne n'était encore arrivé.
Je dégainais mon portable, histoire que chacun des retardataires connaissent ma façon de penser. Et oh.. Surprise ! Des messages d'annulation. (Note à moi-même : regarder mon portable plus souvent .). Vexé d'avoir été si lâchement abandonné, je ne comptais tout de même pas terminé ma soirée aussi tôt. Je rentrais donc dans le bar d'un pas conquérant.. Avant de déchanter aussitôt. Non mais ! Le bar était quasiment vide, à croire qu'ils s'étaient tous donné rendez-vous ailleurs, pour être sûr de m'éviter ! Bon ok, mes blagues ne sont pas du meilleur goût mais quand même !
Je m'installais au comptoir, de plus en plus dépité par la tournure que prenaient les prochaines heures. Ma bière commandée, je profitais du court laps de temps que me laissait le barman avant de me servir ma bière pour regarder autour de moi. Alooors.. Moche, moche, mec, moche, moche, vieille, moche, mo.. Ooh.. Mignonne ! Par ailleurs, ce visage était loin de m'être inconnu. Je m'approchais d'elle avec la discrétion qui m'était dû. Trois chaises bousculées et un verre de vin renversé sur un monsieur, soit deux mètres cinquante plus tard j'y étais. Le serveur déposa ma boisson devant le siège que je venais d'occuper, à côté de cette chère demoiselle. Mais oui ! En y repensant, je savais où je l'avais vu ! Dans le quartier de la Vieille Ville, une ou deux fois, mais surtout ici même, quelques semaines auparavant. Un petit jeu de séduction par le regard s'était installé entre nous mais quand j'avais voulu m'approcher d'elle, elle avait disparue.
Elle était dos à moi. J'hésitais un instant avant de me lancer.

_Alors.. Comptes-tu me dire ton prénom ce soir ou non ?

En ce moment, tout va de travers dans ma vie. Mon meilleur ami a eu un accident de voiture et il ce souvient absolument pas de moi, mon protéger et collègue ne cesse de sécher ses heures de travail et j’ai de plus en plus de mal à supporter les appels incessants de ma mère qui souhaiterais ce faire pardonner ses erreurs du passé. Alors pour éviter de penser à tout cela je me plonge dans le travail. Je passe des heures entières à errer dans les rues de la ville à la recherche d’un nouveau cliché que nous pourrions vendre au prix d’or James et moi. Les enfants à la sortie de l’école, dans le parc municipal, une bande de vieille dames assissent sur un banc, la nouvelle devanture du Morning Coffee, un couple qui ce tient par la main, le soleil qui brille sur ma ville natale, tout passe alors au travers de mon objectif. Cacher derrière celui-ci je me sens alors revivre. Personne ne peut venir m’embêter. Je sais que les gens m’observent parce que je suis en train de les prendre en photo sans leurs accords, mais au fond je sais également que ça les rends fier de pouvoir passer devant mon objectif sans forcément être des mannequins ou autre canons de beauté. Enfin. C’est donc comme cela que ma journée ce déroula. Emmitouflée dans mon manteau, un bonnet visé sur la tête et mon écharpe me cachant la moitié de la bouche, je marchais tranquillement dans Town Square, bravant les premiers froids de l’automne. J’ai toujours aimé les jours de froids, mais je dois dire qu’aujourd’hui je ne m’attendais pas à ça. Prise dans mon élan, je finis par me rendre compte que la journée était presque finis lorsque le soleil disparu de mon champs de vision. Il devait être dix-neuf heures ou peut être plus j’en sais absolument rien. Quel idée d’oublier son portable aussi. Enfin. Pas vraiment motivée pour rentrer chez moi, je me décide à aller au bar de la ville. Mon repère par excellence.

Arriver sur place, je fais immédiatement faire un bisou au barman qui m’offre déjà une bière. Non je ne suis pas du tout une habituée, pas du tout (ironie quand tu nous tiens). Malgré tout, le bar est assez calme ce soir et cela me surprends quelque peu. Enfin. Je discute quelque peu avec mon ami, mais il est rapidement obligé de m’abandonner pour reprendre son travail. En silence, je commence donc à boire ma bière et finis par me plonger dans mes souvenirs. Accoudée au comptoir, je pense à Ethanaël, mais aussi à Maël et même Devon fait irruption dans mes pensées. Perdu dans les affres de ma mémoire, je ne peux m’empêcher de sursauter lorsque j’entends derrière moi une voix me dire : « Alors.. Comptes-tu me dire ton prénom ce soir ou non ? » Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Surprise je finis tout de même par me retourner et me retrouve face à face avec un beau brun. L’espace d’un instant, je me demande d’où je peux bien le connaître lorsque d’un seul coup je me souviens. Mais bien sûr ! Je l’avais remarqué il y a une semaine dans ce même bar. Il était avec ses amis, moi avec les miens, mais nous nous étions pas lâcher du regard de la soirée, mais j’avais dû partir avant qu’il n’est le temps de m’aborder. Une fois la surprise passée, un beau sourire s’affiche sur mon visage. « J’en sais rien beau brun, tu va me dire le tiens toi ? » lui répondis-je alors reprenant ce jeu que je connaissais par cœur, la séduction. Finalement la soirée allais peut être devenir subitement très intéressante. Je vois à ces yeux qu’il ne lâchera pas l’information en premier et finis par lui dire « Siloë-Jules. » et comme à chaque fois que je prononce mon prénom, il me regarde d’un air surpris. « Mais tu peux m’appeler Siloë ! » ajoutais-je alors en souriant de plus belle.

Si vous l'aviez vu se tendre de peur à l'entente de mes quelques mots croyez moi, vous non plus vous n'auriez pas pu retenir un rictus. C'est donc vaguement apeurée et totalement surprise que la brune se tourna vers moi. Son contact de radoucit nettement lorsque nos regards se croisèrent. Il me semblait qu'elle m'avait reconnu. Bon point pour moi. Remise de ses émotions elle m'adressa un sourire radieux auquel je répondus avec plaisir. Visiblement, je n'étais pas le seul joueur ce soit. Une phrase taquine, bien envoyé ma foi, un physique à faire rougir un aveugle et un parfum, savant mélange sucré, prenant : j'étais conquis. Malheureusement pour elle je n'étais pas prêt à lui laisser la victoire. Ce soir c'est moi qui menait la danse. Du moins pour l'instant..
Quelques secondes s'écoulèrent à la suite de ses mots. Secondes qui me furent bénéfiques puisque me permettant d'analyser une nouvelle fois mon environnement. Un groupe d'adolescents s'était installé dans un coin du bar et se chamaillait avec le serveur pour prouver leur majorité du haut de leurs quatorze ans. De l'autre côté de la salle une femme seule, d'âge mûr à priori, lançait des œillades significatives à un homme en costume d'une trentaine d'année placé près de l'entrée. Cette femme me rappelait d'ailleurs Madame Fleps, une habituée parmi ma clientèle, qui prenait un malin plaisir à me détaillait ses ébats cougar chaque semaine et qui en profitait pour me faire des avances salaces. Je me demandais, au passage, si ses qualités sexuelles étaient réelles.. Attendez ! Mais.. Beurk non ! Vers quoi je dérivais là ! Heureusement mon interlocutrice me ramena à la raison en me délivrant enfin son prénom. Siloë-Jules ? Surprenant.. Mais vraiment joli. Ça lui allait même très bien ! "Mais tu peux m'appeler Siloë !" Ajouta t-elle rapidement, agrandissant son sourire.

"_Joli prénom Jules." Je marquais une courte pause, faisant mine de ne pas m'être rendu compte de ma légère erreur avant de reprendre. "_Moi c'est Jupiter. Comme le Dieu !.. Ou la planète, oui, aussi.."

Les gens avaient toujours eu la fâcheuse tendance à me comparer à la planète du système solaire. Même si c'était évidemment la plus belle de notre univers j'aimais mettre en avant le prestige divin de mon prénom. Narcissisme ? Certainement. Mais c'est ce qui a toujours contribué à mon charme, n'est ce pas ? ... J'ai dis : N'est ce pas ?! .. Pfeuh.. Le commun des mortels n'a jamais su saisir la beauté subtile de mon nom, si particulier soit-il. Toujours est-il, et dans une tonalité plus sérieuse, que cette Siloë m'intriguait autant qu'elle m'attirait.

"_Enfin appelle moi comme tu veux, je ne ferais pas le difficile avec toi haha. Alors, dis moi tout, que viens tu faire ici, seule -enfin j'espère sur tu l'es-, un soir de semaine ? Attends non, laisse moi deviner. Tu ne cessez de penser à moi depuis que l'on s'est vu la dernière fois et tu cherches à me retrouver par tous les moyens ? Je me trompe ? Ou alors tu veux juste noyer ton chagrin dans l'alcool mais là, c'est moins chouette pour moi.. Bon finalement dis moi tout !". Mon regard se faisait de plus en plus taquin et mon sourire s'amplifiait au rythme du sien.

J’étais tranquillement installer au bar, en train de siroter ma bière et en me perdant dans mes pensées, lorsqu’une voix d’homme ce fit entendre derrière moi. Je fus légèrement surprise, mais un beau sourire s’afficha sur mon visage lorsque je reconnu mon inconnu de l’autre soir. J’avais oublié à quel point il était beau ou tout du moins a quel point il avait du charme. Je l’avais rencontré il y a de cela deux-trois jours dans ce même bar. Il était accompagner de ses copains ce soir-là et je n’étais pas seule également, mais nous n’avions cessé de nous jeter des coups d’œil en souriant. Aujourd’hui nous voilà face à face et voilà qu’il me demande mon prénom. Hum. Je sen que la soirée va être réellement très intéressante. « Siloë-Jules, mais tu peux m’appeler Siloë. » finis-je alors par lui répondre tout en lui faisant signe de s’asseoir à mes côtés. Je m’étais promis d’arrêter de draguer le premier venu, mais lui avec ses petits yeux de garçon innocent, il me donne tout simplement envie de le connaître. Je suis sûre qu’il n’as pas un mauvais fond et que je pourrais passer une agréable soirée avec lui. « Joli prénom Jules. Moi c’est Jupiter. Comme le Dieu ! … Ou la planète, oui, aussi… » finit-il par me dire tout en s’emmêlant les pinceaux. Je n’aime pas spécialement que l’on m’appelle Jules, mais je ne relève pas, je lui ferais notifier s’il recommence. Par contre, je reste quelque peu surprise par son prénom. Je sais que le mien est déjà assez original, mais alors là. Ces parents étaient sous acide lorsqu’il est né ou comment ça ce passe ? Je voudrais rigoler, mais lorsque je vois son air sérieux, je me dis qu’il ne ce fiche pas du tout de moi. « C’est… Plutôt original. » lui dis-je alors en souriant de plus belle.

« Enfin appelle moi comme tu veux, je ne ferais pas le difficile avec toi haha. Alors, dis moi tout, que viens tu faire ici, seule -enfin j'espère sur tu l'es-, un soir de semaine ? Attends non, laisse-moi deviner. Tu ne cesses de penser à moi depuis que l'on s'est vu la dernière fois et tu cherches à me retrouver par tous les moyens ? Je me trompe ? Ou alors tu veux juste noyer ton chagrin dans l'alcool mais là, c'est moins chouette pour moi... Bon finalement dis moi tout ! » finit-il par me dire. Mais c’est qu’il est bavard le petit et il tire des conclusions assez rapidement. Je dois avouer que je ne peu m’empêcher de rire face à sa tirade incapable de savoir quoi lui répondre. « Je ne suis en aucun cas obsédée par toi. » lui répliquais-je rapidement avant d’avaler une gorgée de ma bière. L’espace d’un instant, je jette un coup d’œil autour de nous. Personne que je ne connais n’est présent dans le bar, personne pour venir nous embêter. Je vais alors pouvoir draguer tranquillement. Enfin j’espère. « Et tu n’as pas tout faux, je venais cuver mon chagrin. Enfin si on peut appeler ça comme ça. Enfin je venais juste noyé mes pensées dans une bière. D’ailleurs t’en veux une ? » finis-je par lui demander en lui souriant. « Mais tu pourrais rendre ma soirée plus intéressante enfin… Si tu es libre. » lui dis-je tout en lui lançant un clin d’œil quelque peu aguicheur je dois l’avouer. Mais bon, il faut bien de temps en temps.

tout pourri désolée

Visiblement cette demoiselle était très expressive : ma timide erreur sur son prénom lui avait clairement déplu et bien qu'elle préférait ne m'en faire aucune remarque une expression nouvelle était apparue, se mêlant à ses jolis traits. Vexée peut-être ? Pas assez pour me laisser filer à en croire son changement de sujet. Et ce sujet n'était autre que mon prénom. Vengeance ? Un peu je pense..

"_C'est.. plutôt orignal." finit-elle par lâcher

Original.. Effectivement c'était une façon de voir les choses.. Ou de réprimer discrètement un joli fou rire. Fou rire qui finalement ne tarda pas à sortir après ma seconde tirade. Je sentis mes joues prendre une très légère teinte rosée mais à mon tour je décidais de passer sous silence une quelconque remarque. Il fallait vraiment que j'apprenne à me taire. Pour ma défense le fait d'être à l'aise avec quelqu'un sans avoir pourtant aucune idée de l'attitude à adopter avait tendance à me rendre soudainement bavard. Peut-être que si elle l'avait su elle aurait presque pu prendre ça comme un compliment ! (Quoi ? J'ai dis presque !). Peu importe. Là n'était pas la question. Moins de blabla.. Si possible et ça c'était moins sûr. Je n'étais pas anuptaphobe, loin de là mais je cherchais sans cesse la compagnie des femmes qui avait le don de m'enchanter. Je n'étais donc ni anuptaphobe ni gymnophobe et croyez-moi, j’espérais bien le montrer à Siloë. Avec de la chance elle ne serait pas ithyphallophobe ! [HJ - Ce passage est totalement inutile mais j'ai passé la nuit sur wikipédia et savoir inutile alors tu m'excuses mais je partage o/]

"_Je ne suis en aucun cas obsédée par toi !", riposta t-elle vivement, en buvant sa bière.

Un malencontreux "C'est ce qu'elles disent toutes.." m'échappa 'accidentellement', glissant de ma bouche dans un murmure que j’espérais tout de même inaudible et qui e fut sans doute. Je relevais les yeux vers Siloë qui scrutait la salle comme je l'avais fait quelques minutes auparavant. Peut-être qu'elle cherchait désespérément une échappatoire afin de se soustraire à ma compagnie. Dommage, nous étions entouré de beaufs. A croire que c'était le thème de la soirée..

"_Et tu n'as pas tout faux, je venais cuver mon chagrin. Enfin si on peut appeler ça comme ça. Enfin je venais juste noyer mes pensées dans une bière. D'ailleurs t'en veux une ?"

La pauvre. Elle devait être réellement chagriné pour envisager de passer la soirée avec moi. Ou alors mon petit côté Apollon en carton faisait une fois encore tout mon charme auprès de la gente féminine. Oui bon je crois ce que je veux ok ? Toujours est-il que cette charmante demoiselle aux yeux noisettes et aux lèvres à croquer me proposait clairement de boire un verre avec elle. Tout homme normalement constitué aurait accepté, pour serais-je plus bête qu'un autre en refusant ?

"_Tu rigoles ? Déjà que je t'imposes ma compagnie, laisse moi au moins t'inviter, j'insiste. Deux bières s'il vous plait.", A peine le serveur reparti, Siloë m'interpelait par ces mots.
"_Mais tu pourrais rendre ma soirée plus intéressante.. Enfin si tu es libre.", me dit-elle accompagnant le geste à la parole, d'un clin d’œil aguicheur.

Je crois que j'aurais pu avoir rendez-vous avec Obama ou même Batman que j'aurais annulé sur le champ rien que pour le plaisir d'un deuxième clin d’œil de ce genre. Cette soirée prenait une tournure vraiment tout autre. Une tournure ma foi très plaisante. Bien-sûr que je voulais rendre sa soirée plus intéressante ! Mais pas ici. C'était trop glauque. Le peu de romantisme dont je disposais n'y aurait pas résister et pourtant il en fallait un minimum. Pas chez moi non plus. J'avais oublié de faire les courses déjà d'une. Mon placard ne contenait que des céréales tandis que mon frigo se chargeait du lait d'accompagnement. Pas trop sympa le "tu veux boire un verre ? Au choix, lait avec ou sans céréales." De deux mon appartement avait ce matin même était retourné par mes soins afin de retrouver mes clés de voiture.. Celle qui était sur le porte-clés oui.. Je me voyais mal lui faire le coup du cambriolage. Au pire peu importe, il fallait vraiment que j'arrête de me prendre la tête avec ce genre d'histoires.

"_Il me semble que je pourrais être libre ce soir. Génial non ? Une envie.. Particulière ?"