Trouver des nouveaux talents, des nouveaux modèles. Theodore aimait bien faire le tour de la ville. À la sortie du lycée, de l'université, des bars, dans les boutiques du centre ville ou du centre commercial. La plupart de toutes les jeunes filles du monde entier rêveraient de devenir mannequin. Beaucoup d'entre elles essaient mais rares sont celles qui parviennent à réaliser leurs rêves. Il faut dire que c'est un métier très difficile à supporter. Les médias, les journalistes. La pression médiatique est énorme et rares sont les filles qui arrivent à gérer tout cela. Theodore venait de rentrer de son weekend prolongé avec Rose à Paris. Un weekend en amoureux. Theodore était ravi d'avoir retrouvé la jeune femme et il comptait bien la reconquérir pour de bon cette fois-ci. Aujourd'hui, il n'avait pas vraiment de rendez-vous prévu. Depuis qu'il était patron, tous les jours il avait au moins un rendez-vous professionnel. Il était rare qu'il n'en était pas de prévu et donc aujourd'hui, il pouvait penser à lui. Ou plutôt à sa future vie de papa. Eh oui, Rose étant enceinte, le jeune homme devait assumer cette paternité. Il refusait d'être comme son père. Theodore voulait assumer cet enfant et les autres s'il devait en avoir d'autres. Bref. Dans son grand appartement luxueux, Theodore devait prévoir une chambre pour son fils ou sa fille. L'un ou l'autre qu'importe. Tant qu'il est en bonne santé, c'est tout ce qui lui importe. Depuis le début de l'après-midi, Theodore avait arpenté la ville à la rechercher de choses et d'autres pour la chambre du bébé. Ne connaissant pas encore le sexe du bébé, il devait trouver des choses convenant aussi bien à un garçon, qu'à une petite fille. En même temps, il en profitait pour regarder dans les vitrines ce qui se faisaient en matière de vêtements. Homme ou femme. Autrefois, il se serait fichu de ce genre de choses mais mais pas aujourd'hui. En effet, il ne devait pas faire couler cette entreprise et se battre pour toujours se surpasser. La faire rester dans le top dix des entreprises qui valent le coup. Dans le monde de la mode, la concurrence était rude. Mais Theodore avait réussi à rester la tête hors de l'eau jusqu'à aujourd'hui et il comptait bien rester comme ça pendant encore très longtemps. Mais faire des achats pour un bébé pas encore né c'est bien mais pourquoi ne pas offrir un cadeau à la femme de sa vie ? Theodore était un homme extrêmement généreux et il adorait faire des cadeaux sans compter. Surtout à Rose parce qu'il l'aime et qu'il veut le meilleur pour elle. Bref. Le jeune homme venait de rentrer dans une boutique de fringues. C'était absurde parce que Rose faisait la plupart de ses vêtements elle-même mais bon il y avait tout plein d'autres choses. Sac à main, accessoires, bijoux, foulards. A peine rentré dans la boutique, la vendeuse s'approchait de moi pour voir si j'avais besoin d'aide. Une très belle jeune femme qui ferait sans aucun doute une jolie mannequin. « Eh bien en fait, je cherche un cadeau pour ma petite amie. Elle est styliste et j'aimerais tellement lui acheter un truc à la hauteur d'elle mais je suis très nul niveau cadeau vous voyez. »

Après la remarque ou plutôt le petit grognement de ma patronne je me précipita sur le jeune homme alors que c'est une des choses qui m'agace le plus. En effet quand je vais dans un magasin j'aime que la vendeuse ou le vendeur me dise bonjour mais j'ai une sainte horreur de ceux qui se jette sur vous pour savoir s'ils peuvent vous aider. Bon sang mais laissez moi faire mes affaires et si j'ai besoin d'aide je sifflerait. Du coup dans mon travail j'étais contrainte de faire l'une des choses que je détestais que l'on me fasse mais c'était ça avoir un travail non ? Faire quelque chose que l'on n'aime pas forcément mais qui nous rapporte de l'argent. Aujourd'hui c'est l'une des principales raisons qui nous force à garder notre emploi, l'argent. Malgré tout j'aime mon métier je ne dis pas le contraire mais ce que je préfère dedans c'est les avantages qu'il m'offre pour pouvoir m'habiller et également pouvoir découvrir les nouveaux arrivages, mettre les vêtements en rayon.

Quoi qu'il en soit mon travail était d'aider cet homme dans ses achats alors je lui demanda s'il avait besoin de mon aide, je m'attendais à un non merci ça va aller, mais non pour une fois on avait bel et bien besoin de moi. C'était un mal pour un bien au moins cela me sortirait de mes pensées pendant quelques minutes. « Styliste ? Je vois je suppose que du coup vous ne recherchez pas forcément un vêtement ? A moins que vous doutiez de ses talents bien sur » Je souris alors légèrement pour lui faire comprendre que je rigolez bien sur il avait tout à fait le droit de lui acheter des vêtements. « Enfin sinon je peux vous proposez de très jolie sac à main, de toute tailles et de toute coloris » Je l'emmena donc un peu plus loin dans le magasin et lui présenta un premier sac, celui que j'avais moi même acheté « Celui par exemple est magnifique, il n'est pas très grand en apparence mais il peut tout de même contenir pas mal de chose et pour une femme c'est le rêve, en tout cas moi je l'ai et je l'adore » La transformation était affolante lorsque je rentrais pleinement dans mon rôle de vendeuse, j'étais totalement différente. Je le laissa regarder le sac en question et je pensa alors au métier de sa petite amie. Styliste, c'est surement un métier que j'aurais adoré faire si seulement j'étais doué pour le dessin ce qui n'était vraiment pas le cas. Vous me direz les cours de dessins ça existe, certes oui mais quand on a un niveau aussi médiocre que le mien croyez moi même si Léonard de Vinci me donnait des cours je dessinerais toujours comme une enfant de 8 ans.

Comme Theodore était son propre patron, il pouvait tout à fait se permettre de se prendre une journée de repos et pour une fois qu'il n'avait pas de rendez-vous professionnel de prévu il allait en profiter. Son petit weekend à Paris en compagnie de sa belle semblait bien loin mais dès à présent, leur relation semblait sur la bonne voie. Theodore l'espérait tout du moins. Autrefois, le jeune homme avait été un homme à femme. Il les avait accumulait pendant un petit moment. Et parfois même, il en prenait une par pur hasard pour ne pas passer la nuit dehors. Depuis qu'il avait rencontré Rose, il s'était assagit. Et si, c'est possible. Seul la fameuse mannequin avait réussi à le rendre infidèle depuis qu'il était en couple. Bien sûr qu'il regardait les autres femmes. Bien sûr qu'il le faisait. Depuis toujours Theodore le faisait. Regarder n'était pas tromper de toute manière. A peine était-il rentré dans le magasin de vêtements, une très jolie jeune femme s'était permise de lui proposer son aide. Habituellement, Theodore se serait débrouillé seul mais là, il désirait un magnifique cadeau pour sa belle. Le cadeau parfait. Le cadeau idéal. La jeune vendeuse n'était pas plus âgée que Theodore. Pas plus que Rose non plus. Étant vendeuse dans un magasin de vêtements, elle ne devait pas se permettre le « fashion faux pas » comme on dit dans le métier. D'ailleurs, Theodore la voyait parfaitement bien en tant que mannequin. Elle avait tout ce qu'il fallait où il le fallait. « Oulà non ! Je ne doute pas d'elle et ses talents. Je pensais à un sac à main exactement ou un petit foulard. » Une paire de chaussures ? Rose en avait déjà des tas mais il savait qu'elle en raffolait tout de même. Mais Theodore suivait tout de même la demoiselle jusqu'au rayon des sacs à main. Bien sûr, cela ne l'empêchait d'admirer ses fesses mais tant qu'il ne la touchait pas, tout irait bien. Pour lui, un sac à main était un sac à main. Mais pour une femme, elle pouvait y mettre sa vie dedans. Rose se promenait souvent avec un grand sac à main où elle y plaçait son portefeuille, son cellulaire, ses clés mais aussi quelques ustensiles de filles, son agenda avec tous ces rendez-vous et sa tablette tactile. Devant la multitude de sac à main, le jeune homme semblait perdu. Il se passait la main dans ses cheveux en soupirant. Heureusement que cette jeune femme était là pour l'aider parce qu'il était vite perdu. Il connaissait les dernières tendances mais trouver le cadeau parfait pour Rose c'était tout autre chose. C'était la première fois qu'il faisait un cadeau spontané comme cela. Il ne fallait pas se louper. « Bon eh bien, je vais vous faire confiance. Dites moi, je suis le gérant d'une grande entreprise de mannequinat et mon job c'est de repérer des futurs talents. Ça ne vous a jamais tenté de devenir mannequin ? » Allez hop ! Au culot. Theodore ne prenait jamais de gants et avait toujours dit ce qu'il pensait aux autres.

Je proposa à l'homme de lui montrer des sac à mains et apparemment j'avais vu juste puisque c'était dans ce qu'il recherchait, et s'il ne trouvait pas son bonheur je lui montrerais alors les foulards surtout que l'on venait d'en recevoir des nouveaux et que j'en été tombé amoureuse. Alors à vrai dire je me ferais un plaisir de les lui montrer plus pour mon propre plaisir des yeux que pour le sien mais bon je resterais tout de même dans mon rôle de vendeuse pas d'inquiétude. Je montra donc un merveilleux sac au jeune homme et lui expliqua en détail toutes les raisons qui faisait qu'il était parfait, bien sur je ne m'attarda pas pendant dix minutes dessus non plus de peur de l'ennuyer. Et je fut agréablement surprise puisqu'il ne me demanda pas d'autres modèles, apparemment j'avais réussi à le conquérir juste avec celui-la. Seulement une fois son choix fait il se mit à me parler d'une toute autre chose.

Mannequin ? Attendez ce gars était complètement en train de se foutre de ma gueule non ? C'était une caméra caché, ma patronne avait décidé de me faire une blague pour se venger du fait que j'étais parti il y a quelques mois ? Pourtant ce gars avait bel et bien l'air sérieux, il ne semblait pas rire, alors soit il était sincère soit c'était un très bon comédien. « Mannequin ? Vous pensez vraiment que j'ai le profil pour être mannequin ? » Je ne savais pas vraiment quoi dire, certes je m'habillais toujours assez classe et je prenais soin de moi, de ma ligne mais je n'avais jamais envisagé d'être mannequin. En fait durant ma vie je n'avais d'ailleurs jamais vraiment réfléchit à ce que je voudrais faire plus tard, je m'étais tourné vers ce métier de vendeuse car j'aimais les vêtements mais je ne m'étais jamais demandé si c'était ça que je voulais faire. Et d'ailleurs il était fort probable que je ne fasse pas ça toute ma vie mais alors je ferait quoi ? Et puis le monde du mannequinat était bien différent de celui que je côtoyais aujourd'hui, et je n'étais pas vraiment sur d'avoir les épaules pour supporter ce monde la. « Vous savez je pense pas que je suis vraiment faite pour être mannequin, je veux dire j'ai un physique tout à fait ordinaire, banale » Tout en lui parlant de cela elle se rappela la raison première de sa venue et se dirigea donc avec lui vers la caisse « Vous désirez choisir autre chose avec le sac ? »

La vie de Theodore avait bien changée en quelques années. Avant qu'il ne soit un grand gérant de cette entreprise de mannequin, le jeune homme était juste un petit voyou. Il a fait quelques séjours en prison. Il avait vécu dans la rue. Il ne savait jamais s'il mangerait à sa faim le soir-même. A dix-sept ans, il s'était amouraché d'une jeune femme âgée d'une trentaine d'années. En fait, il entretenait juste une relation purement sexuelle avec elle et elle l'autorisait à vivre chez lui en disant à tout le monde qu'il était son domestique.mais très vite, le fait de dépendre de quelqu'un l'avait profondément soûlé. Aujourd'hui, Theodore ne dépendait que de lui. Il prenait ses propres décisions et faisait ce que bon lui semblait quand il le voulait. En apprenant qu'il allait être papa, le jeune homme s'était promis que son fils – ou sa fille – ne vivrait jamais l'enfer qu'il avait vécu étant gosse. Et adolescent aussi. Il s'était sortis de la misère, de la galère tout seul. Et même en ce moment, Theodore se battait pour reconquérir le cœur de sa belle. Mais après le petit weekend en amoureux qu'ils avaient passés à Paris, il ne doutait pas de sa relation avec elle. N'en déplaise à certains. Warren, Beth.. Ils voyaient le mal partout et étaient persuadés que le jeune homme n'hésiterait pas à tromper une nouvelle fois. Pff. Baliverne. Autrefois, on aurait pu croire qu Theodore essayait simplement de draguer la jeune femme mais pas aujourd'hui. Non. Maintenant, il était amoureux – très amoureux – de Rose et jamais plus il n'irait voir ailleurs. Il fallait dire que Warren et Beth l'avaient un peu à l'oeil tout de même. La jeune femme en face de Theodore semblait un peu sous le choc et ne pas le croire. « Ah mais tout à fait. Je passe mon temps à dénicher des jeunes femmes avec un potentiel assez important pour devenir mannequin. Vous ne pouvez pas savoir le nombre incalculable de CV que je reçois chaque semaine. » Mais la jeune femme ne semblait pas le croire. Il devait trouver un moyen de la convaincre. Abandonner ? Ouais il aurait pu mais ça ne lui ressemblait pas. Non. Theodore n'abandonnait jamais. Il fallait qu'il trouve comment la convaincre et vite. En général, c'était Rose qui s'occupait de ça, pas lui. Mais bon, il faut bien une première fois à tout. Depuis qu'il travaillé dans le milieu de la mode, le jeune homme découvrait pleins de choses. Et le nombre de ses premières fois augmentaient petit à petit. Une fille banale ? Alors là, Theodore n'était pas du tout d'accord. Aucune fille n'est banale. Elles ont toutes un petit truc pour être unique. Theodore prenait le sac à main dans ses mains en effleurant doucement la main de la jeune femme. « Je ne peux pas tolérer cela. Aucune fille est banale. Voilà ma carte. Vous n'aurez qu'à m'appeler un jour pour prendre rendez-vous afin de faire un essai. Ça ne vous coûtera rien à part un aller/retour en bus, c'est tout. Je suis assez nul en négociation. D'habitude c'est ma copine qui s'en charge mais s'il vous plait, ne dites pas non !! »