Mardi
Micah était allongé sur notre lit, nu, les jambes écartée pour accueillir mon visage entre ses cuisses. J’embrassais l’intérieur de celles-ci, remontant lentement jusqu’à sa virilité délaissée depuis de longues minutes.
« Sebastian ! » m’hurlait-il dessus pour que je lui donne ce qu’il réclamait tant.
« Oui mon amour ? » lui demandais-je en remontant toujours un peu plus mes baisers.
« S’il te pl – plaiiit… » Sa demande s’était transformée en gémissement lorsque j’avais enfin porté mes lèvres sur son intimité. J’embrassais la longueur tendrement avant de venir en laper l’extrémité.
« Mh, mon amour… c – continue ! » J’enroulais l’une de mes mains autour de son érection, et en suçotais le bout, levant le regard vers le visage de mon amant. Je l’admirais ainsi, haletant, gémissant. Ses mains étaient agrippées aux draps du lit, comme si sa vie en dépendait.
« T’arrêtes surtout pas. » m’ordonnait-il difficilement. Comme si j’en avais la moindre intention.
Je le prenais entièrement en bouche, appréciant les premières traces de sa jouissance dans le fond de ma gorge. Le poids de son membre tendu contre ma langue était l’une des choses que je préférais le plus, et je menais ma seule ma libre sur mon entrejambe. Je prenais ma virilité entre mes doigts, et me caressais lentement, m’apportant le simple contact dont j’avais besoin en ce moment. J’aurais tout donné pour ma main soit remplacée par celle de Micah, mais je me contentais de moi-même pour l’instant. Je voulais simplement que mon mari se concentre sur son plaisir.
Baby, baby, baby, oooh. Baby, baby, baby ♫ Oh non.
Je retirais le membre de mon amant de ma bouche, mais restais contre celui-ci. Entre quelques petits baisers sur sa virilité, je demandais, amusé :
« A qui as-tu osé mettre cette sonnerie ? ». J’eus droit à un grognement pour réponse. Le téléphone continuait de sonner, et je jetais un regard à l’heure. Il était plus de minuit. Qui pouvait nous appeler à une telle heure ?
« Elena. C’est la sonnerie d’Elena. » réussit à articuler mon époux. Ce prénom me fit relever le visage aussitôt, mon regard scrutant autour de nous pour voir où était posé mon téléphone.
« Hey ! Qu’est-ce que tu fais ? » hurla Micah lorsqu’il me vit m’éloigner du lit pour rejoindre la table à quelques mètres de nous.
« T’as vu l’heure ? Il y a peut-être un problème ! » répondais-je paniqué en trouvant enfin le téléphone.
« Mais ! » L’appel était terminé, mais je composais le numéro de la jeune femme pour l’avoir finalement.
« Elena ! Il y a un problème ? » lui demandais-je à la seconde où elle décrochait.
« T’es sûre ? » Je la laissais confirmer que tout allait bien.
« Pourquoi tu m’appelles à cette heure-ci alors ? » Je lui avais toujours dit que mon portable était toujours allumé et qu’elle pouvait m’appeler en toute circonstance. Mais ça avait été avec un large sous-entendu pour lui dire « appelle moi s’il y a un problème, pas parce que tu sais pas ce qu’il y a à la télévision ce soir ».
« T’as envie de quoi ? » J’avais mal entendu. C’était la phrase la plus horrible que j’avais jamais entendu. Ou du moins la plus clichée. Je retournais vers le lit, et m’allongeais auprès de Micah.
« Oui. Bon, j’arrive… bientôt. » Je raccrochais et lançais mon meilleur regard de chien battu vers mon mari.
« Si tu me dis que tu dois partir, tu peux dormir sur le canapé une fois rentré. » me prévint-il.
« C’est quoi cette fois ? Elle a un petit pois sous son matelas et ça l’empêche de dormir ? » Je maintenais mon regard, et fis une petite moue.
« Elle a envie de fraises… » annonçais-je comme un gamin qui venait de faire une bêtise.
« Arrête. » –
« Micah elle porte notre enfant ! Je suis obligé de répondre à ses caprices. » En toute franchise, j’adorais Elena. Et Micah aussi. Ou du moins lorsqu’elle ne l’empêchait pas de jouir. On avait à peine réfléchi lorsqu’on avait eu son dossier entre les mains. On avait immédiatement su que c’était elle qu’on voulait pour porter notre bébé. Seulement, à l’époque on ignorait dans quoi on s’engageait réellement avec elle.
« Et je suis ton mari ! T’es obligé de répondre à MES caprices ! Tu l’as toi-même dit lors de tes vœux à notre mariage. » C’était vrai. Et j’ignorais quoi faire. D’un côté il y avait Micah, l’homme de ma vie, mon mari, la personne pour qui je ferais n’importe quoi. De l’autre il y avait la mère porteuse de notre enfant, l’union de notre amour, le lien à notre famille. Et comment j’étais censé choisir entre eux ? Je savais qu’Elena ne nous abandonnerait jamais, mais la peur restait dans un coin de ma tête. Et si elle décidait de partir avec notre bébé ? Si elle jugeait qu’on serait de mauvais parents ? Si elle le voulait pour elle ? La peur devait se lire sur mon visage parce que Micah l’empoigna entre ses mains.
« Hey ! Va la voir. Je vais simplement t’envoyer des messages tout le temps que tu seras parti. J’y décrirai tout ce que je me fais pendant que t’es pas là, et tout ce que tu auras intérêt à me faire une fois rentré. Deal ? » J’avançais mon visage pour lui voler un rapide baiser.
« Deal. » Je l’embrassais encore quelque peu, et partais me rhabiller. Un dernier « je t’aime » et j’allais rejoindre Elena.
Sur la route, je reçus un premier message :
- Micah a écrit:
- « Mes doigts ne sont pas assez longs. Je préfère largement quand ce sont les tiens que j’ai en moi. »
Oh mon dieu.
Puis un second message :
- Micah a écrit:
- « Tiens, ça fait longtemps qu’on a pas utilisé le cadeau de mariage de Devon. Je devrais peut-être ressortir un ou deux jouets. »
A l’aide.
J’arrivais devant une petite épicerie lorsque mon portable vibra une troisième fois :
- Micah a écrit:
- « Au fait, c’est pas la saison des fraises. T’en trouveras nulle part. »
Et merde.