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 Don't play with your life » Shanae

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MessageSujet: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyLun 23 Déc - 13:15





Don't play with your life...


Assis à la table du salon, j’essaye de me concentrer sur les papiers de mon bar et les factures de la maison tout en gardant un œil sur Théa qui regarde un dessin animé. Ce matin elle a absolument voulu enfiler son déguisement d’Halloween. Je ne sais pas pourquoi, mais elle m’a pratiquement fait un caprice et je n’avais pas envie de me battre avec elle. J’ai donc un petit lion dans mon salon, doudou à la main et pouce dans la bouche face au dessin animé Raiponce. Elle me fait littéralement fondre comme cela et je dois avouer que j’ai du mal à me concentrer. Mais il n’y a pas que ma fille qui occupe mes pensées. Cela fait deux/trois jours que Shanae ne ce sens pas très bien. Ce matin elle n’a même pas voulu sortir du lit. Je commence à me faire du souci pour elle. Je sais qu’elle est enceinte et que ce n’est pas tous les jours facile pour elle surtout quand Théa décide d’en faire qu’à sa tête, mais je trouve que ça dure depuis trop longtemps. Il ne faut pas oublier que Shanae a eu un cancer et que l’on ne sait toujours pas si elle est totalement guérie ou pas. Cette nuit je n’ai pratiquement rien dormi. Je suis resté une bonne partie de la nuit à la regarder dormir pour être sûr qu’elle allait bien. Ce matin elle était plutôt pâle et elle m’a dit qu’elle préférait rester au lit pour se reposer. Cela fait deux heures et elle n’est toujours pas descendue pour venir prendre son petit déjeuner. Je tape nerveusement mon stylo sur la table. J’ai trop peur qu’il lui arrive quelque chose. A elle ou à notre bébé. Trop nerveux, je finis par laisser tomber ma paperasse et vais rejoindre ma fille sur le canapé. Je la chatouille un peu et elle rigole avant de me grimper dessus. « Mon petit lion… Comment il fait le lion ? » « Grrrr » me dit-elle tout en me montrant ses quelques dents. Je la couvre de bisous et finis par la prendre dans mes bras pour l’emmener à l’étage avec moi. Pour ne pas trop déranger Shanae non plus, je dépose ma petite puce dans sa chambre et lui sors les Barbie qu’elle a pu avoir à son anniversaire. Je le regarde deux minutes et finis par sortir de sa chambre pour me rendre dans la nôtre.

« Amour ? » J’entre doucement dans la pièce et me dirige vers le lit où Shanae est toujours allongé. Je pose une main sur son front et l’entends soupirer. Je viens m’allonger un peu auprès d’elle et tout de suite elle vient se blottir dans mes bras. Je sens bien qu’elle est bien plus faible que d’habitude et je n’aime vraiment pas cela. Pourtant je me tais pendant quelques minutes. Je la serre doucement dans mes bras et pose ma main sur son ventre comme toujours. Je l’embrasse sur le front et finis par soupirer quelque peu. « Tu va pas aimer, mais on va aller voir ton médecin. » Je sens bien qu’elle va vouloir répliquer, mais je suis plus rapide qu’elle. « Non pas de discussion, je vois bien que ça va pas. Tu es enceinte alors on ne va pas jouer avec le feu. » Je la serre un peu plus contre moi et finis par me relever quelque peu. « Je vais aller appeler Arya pour voir si elle peut garder Théa. » Je ne veux pas appeler ma belle-mère cela ne ferait que l’inquiéter pour sa fille et je ne veux pas qu’elle s’angoisse non plus. Si ça se trouve ce n’es rien. Peut être que Shanae a juste besoin de repos. C’est sans aucun doute cela, mais je préfère en avoir le cœur net. Ma chérie râle un peu, mais je finis par sortir de la chambre pour appeler la marraine de ma fille. Bien entendu Arya accepte tout de suite pour s’occuper de Théa. Elle ne me dit jamais non pour sa filleule. Je lui propose de venir à la maison pour que ce soit plus facile pour elle et elle me dit qu’elle sera dans une vingtaine de minutes. Je retourne dans la chambre et retourne auprès de Shanae. « Arya va venir. Habille toi ma puce. » Je me fais vraiment du souci, mais je fais tout pour ne pas lui montrer. Je ne veux pas qu’elle me voit angoisser. Aller contrôle toi mon vieux. Une nouvelle fois je sors de la pièce et vais voir ma fille. Je passe nerveusement une main sur mon visage et soupire. J’espère vraiment que tout ira bien. Même si j’ai conscience que quelque chose cloche.

Vingt minutes plus tard, je regarde Shanae s’installe dans la voiture. Elle est vraiment pâle. Je me tourne vers Arya et embrasse rapidement ma fille qui se trouve dans ses bras. « Je sais pas combien de temps ça va nous prendre. Je te tiens au courant. » « Te fais pas de souci Isaac, je ne suis pas presser. » Je lui offre un petit sourire et finis par rejoindre la voiture à mon tour pour me mettre au volant. Je vois bien que Shanae n’est pas spécialement heureuse que je la traîne à l’hôpital pour la journée, mais bon. Elle pourra me faire la tête plus tard ce n’est pas grave. Je me concentre sur la route et le silence devient presque de plus en plus pesant dans la voiture. Je n’aime pas vraiment ça, mais j’essaye de ne pas faire de remarques. On arrive assez rapidement devant l’hôpital et je me gare avant de sortir rapidement de la voiture pour faire le tour et aider ma chérie à sortir aussi. « C’est sûrement rien, mais il vaut mieux s’en assurer non ? » Parce que je vois dans ses yeux qu’elle aussi elle s’inquiète même si elle ne voulait pas venir ici. Je prends sa main dans la mienne et on entre dans l’hôpital pour un petit bilan. On est assez rapidement pris en charge – heureusement – et on emmène Shanae, en me demandant d’attendre gentiment dans un coin.


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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyLun 23 Déc - 15:58





I have to make a choice...


Ça fait quelques jours que je me sens bizarre. Je sens que ce n’est pas les hormones du fait que je sois enceinte. Je suis au 6ème mois de grossesse, et ce n’est pas normal que j’ai encore des nausées et que je n’arrive pas à manger. Je suis pâle et j’ai du mal à me déplacer, ma tête tourne facilement. Au réveil, je préfère rester un peu dans mon lit et je demande à Isaac de s’occuper un peu de Théa le temps que je me repose un peu.

Alors que je dormais, j’entends Isaac ouvrir la porte de la chambre « Amour ? ». Je me redresse un peu et passe une main sur mon visage pour me réveiller. J’ai encore mal à l’estomac. Il pose une main sur mon front et je soupire légèrement. Je sens que j’ai un peu de fièvre, ça ne va pas en s’arrangeant. Isaac s’installe près de moi et me prends dans ses bras, où je m’y love amoureusement. « Tu va pas aimer, mais on va aller voir ton médecin. » J’allais ouvrir la bouche quand mon fiancé me coupe directement, s’attendant très bien à ce que j’allais lui dire.  « Non pas de discussion, je vois bien que ça va pas. Tu es enceinte alors on ne va pas jouer avec le feu. Je vais aller appeler Arya pour voir si elle peut garder Théa. ». Je sais qu’il a raison, pourtant j’ai peur de ce que je vais apprendre.

Il s’en va rapidement pour aller appeler sa meilleure amie, et il revient pour me dire qu’elle arrivera d’ici 20 minutes. Le temps de me lever et m’habiller. J’entends bien vite la porte d’entrée et Arya entrer. Je descends difficilement les escaliers et rejoins la marraine de ma fille qui grimace légèrement en voyant ma tête. «Quoi, j’ai une si vilaine tête que ça ?». Elle hausse les épaules et m’adresse un petit sourire qui se voudrait rassurant. Je suis quand même stressée. J’embrasse ma fille et rejoins vite la voiture. Ma tête tourne, j’ai besoin de m’asseoir. J’ai peur.

Isaac me rejoint et dans la voiture, un silence de plomb nous accompagne. J’ai l’impression d’aller me jeter dans la gueule du loup. « C’est sûrement rien, mais il vaut mieux s’en assurer non ? ». Je me contente de hocher la tête. Il a raison, je le sais, mais c’est loin de m’enchanter. En arrivant à l’hôpital, je suis rapidement prise en charge, mais on me demande de venir seule. Ça me fend le coeur de laisser Isaac ici, mais je n’ai pas le choix. Je l’embrasse tendrement, et suit le médecin qui va me prendre en charge. Je cherche un peu du regard voir si je croise Nathan, ça m’aurait fait du bien de le voir.

Je m’assieds sur la table et laisse le médecin faire son travail, ma tension et mon pouls sont faibles. Il me fait une prise de sang, tout en me parlant, en me posant des questions, je lui parle de ma maladie et de mes angoisses. Il finit par me dire «Je vais demander un test express, un médecin viendra vous voir d’ici 30-45 minutes pour vous dire ce qu’il en est.». Je hoche simplement la tête. Je ne sais pas quoi dire. Je le sens mal cette histoire.

Je finis donc par rejoindre mon fiancé et lui prends la main alors qu’il m’interroge du regard. «Il m’a fait une prise de sang, on doit attendre 30-45 minutes pour avoir les résultats en urgence.». Il me serre contre lui comme pour essayer de me rassurer, même si je sais qu’il est aussi stressé que moi. Je m’assieds et pose mes mains sur mon ventre, tout en câlinant ma fille. J’ai tellement peur que tout ça prenne une tournure horrible. Je ne veux pas perdre mon bébé, c’est ma plus grosse hantise.

Je crois que ça a été l’heure la plus longue de toute mon existence. Quand le médecin vient vers nous, je me lève et lui fait face, Isaac me tenant par la taille. Il a un air grave et je n’aime pas ça du tout. «Melle Moore, je suis désolé ça a été un peu plus long que prévu. On a dû faire des tests supplémentaires. Vous voulez bien me suivre ?». Il adresse un regard à Isaac pour lui faire comprendre qu'évidemment il peut venir aussi. Nous le suivons jusque dans le cabinet et nous asseyons côte à côte. Je ne lâche pas la mais d’Isaac, et mon autre main posée sur mon ventre. Ma jambe tremble. «Les nouvelles ne sont pas très bonnes.». Je serre les dents. J’ai déjà envie de pleurer. «Votre leucémie est revenue. Elle n’est pas aussi importante qu’elle l’était il y a un an, il faut la traiter rapidement pour éviter une thérapie trop lourde.». Je hoche la tête «Je peux commencer maintenant ?». «Il y a un ‘mais’. Le traitement est trop lourd pour votre bébé. Si vous commencez ce traitement, ça mettrait la vie du bébé en danger.». «Non...»

Je broie littéralement la main d’Isaac. «C’est pas possible. Dites moi ce qu’il est possible de faire, il n’est pas question une seule seconde que je perde notre bébé.». «Le problème c’est que si vous ne prenez pas votre traitement à temps, ça risquerait de vous être fatal. Vous êtes à 2 mois et demi de votre terme, si on attend tout ce temps, il y a 90% de chances que vous ne vous en releviez pas.».

Je m’effondre en sanglot. C’en est trop. Je me lève et sors carrément du cabinet, Isaac à mes trousses. Je ne peux pas en écouter plus que ça. Je ne veux pas choisir entre ma vie et celle de mon bébé. C’est impossible. Je ne pourrai pas supporter de vivre avec la mort de mon enfant sur la conscience. Je préfère encore mourir.


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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyJeu 26 Déc - 17:06





Don't play with your life...


Moi même je n’ai pas du tout envie d’emmener Shanae à l’hôpital. On sait tous les deux que cela n’annonce absolument rien de bon. Elle est toujours malade officiellement et on sait tous que le cancer n’est pas quelque chose qui disparaît en un claquement de doigt. Le problème ce que je n’ai pratiquement rien suivi de la vie de Shanae lorsqu’elle était réellement malade. Je ne sais pas si je devrais réellement m’inquiéter et me poser des questions sur son cancer ou si c’est juste une mauvaise infection ou je ne sais quoi. Tout ce que je sais c’est que ma chérie est enceinte et qu’il ne faut pas que l’on attende plus longtemps pour aller voir un médecin. Le silence dans la voiture me fait comprendre que je dois vraiment m’inquiéter. Je n’aime pas cela. La dernière fois Shanae est partie en apprenant qu’elle était malade. Je ne pourrais pas le supporter une deuxième fois c’est certains. Je me demande si elle est déjà en train de penser à cela ou pas. Je pensais être passé au dessus de cette peur, mais je crois que cela ne me quittera jamais. Je préfère me concentrer sur la route pour ne pas commencer à mettre des tensions entre nous. Pour le moment, il faut que l’on se rende à l’hôpital pour avoir le cœur net sur tout ce qui se passe.

On arrive assez rapidement et heureusement on ne nous demande pas d’attendre pendant des heures. Malgré tout le médecin me demande de rester dans la salle d’attente, le temps qu’il examine ma chérie. Shanae vient m’embrasser et je la regarde partir le cœur lourd. S’il lui annonce une mauvaise nouvelle et que je ne suis pas là je sais que je vais finir par devenir méchant envers le praticien. Pour le moment, je reste donc dans la salle d’attente et commence à tourner en rond. Un millions de questions se mélange dans mon esprit. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir se passer si elle est de nouveau malade. Je ne l’ai pas vu affronter le cancer. Je sais que Shanae est forte, mais une rechute pourrait anéantir tout ce que nous avions récupérer jusqu’à présent… Non. Il ne faut pas que je pense à quelque chose de négatif. Si ça se trouve c’est juste qu’elle ait chopé un virus et que du coup elle se fatigue bien plus vite à cause de bébé. Ou alors c’est bébé qui a un problème. Ma petite princesse… Je sais que je ne pourrais pas supporter qu’il arrive quelque chose à notre bébé, pas a un stade aussi avancer de la grossesse. Shanae est enceinte de six mois, tous les jours je sens ma fille lui donner des coups, c’est quelque chose de très concret et ce serait l’horreur qu’il arrive quelque chose à notre enfant. Je commence sérieusement à perdre patience lorsque Shanae finis par revenir dans la salle. Tout de suite, elle vient me prendre la main et je ne sais pas pourquoi, mais je n’aime pas cela. « Il m’a fait une prise de sang, on doit attendre 30-45 minutes pour avoir les résultats en urgence. » Je lui offre un petit sourire qui ce veut rassurant et la prends doucement dans mes bras. « Ca va aller. » murmurais-je doucement. Je n’en sais rien, mais je me sens presque obliger de lui dire cela. Je suis son homme, je dois être celui qui la rassure quoiqu’il arrive.

Les minutes d’attentes sont les plus longues de toute ma vie. Shanae est assise à côté de moi, ces deux mains poser sur son ventre arrondi. Je la regarde un instant et un long instant même et finis par me lever. J’en peux plus d’attendre. Je n’aime pas cela. J’ai l’impression que l’on va nous annoncer quelque chose d’horrible et que l’on ne pourra rien maîtriser. Je n’ai plus l’impression d’être le maître de notre destin d’un seul coup et c’est quelque chose d’assez difficile à accepter. Les patients ce multiplie dans la salle et tous finissent par partir. On se retrouve à deux et les trente minutes se transforment en heure. Je perds patience, tout simplement. Je tourne en rond dans la pièce. Je sais que cela n’as rien de rassurant pour Shanae, mais il faut que je bouge sinon je vais devenir insupportable. J’allais commencer à râler lorsque le médecin finit par entrer dans la pièce. « Melle Moore, je suis désolé ça a été un peu plus long que prévu. On a dû faire des tests supplémentaires. Vous voulez bien me suivre ? » Des examens supplémentaires… L’air grave du médecin ne me plaît pas. Je suis Shanae qui ne lâche plus ma main et on entre dans le cabinet. Il nous fait signe de prendre place en face de lui et en quelques secondes la nouvelle tombe. « Les nouvelles ne sont pas très bonnes. » Et il ne faudra que deux secondes pour que l’homme nous annonce que la leucémie est revenue. Je sens que mon cœur rate un battement. Même plusieurs. Le médecin parle avec Shanae mais je n’entends presque plus rien. Enfin si. J’ai entendu le pire. Shanae va devoir reprendre un traitement, mais ce dernier sera trop dangereux pour la santé de notre bébé. Autrement dit il est en train de nous faire comprendre que l’on va devoir choisir entre la vie de Shanae et la vie de notre fille. Et là je perds pied. Tout simplement. J’ai l’impression de vivre un cauchemar éveillé. C’est juste l’horreur. Je voudrais me réveiller, mais ce n’est pas un cauchemar, c’est la vérité. L’horrible vérité. Le médecin continué à nous parler. A nous dire que l’on ne peut pas attendre la fin de sa grossesse pour commencer le traitement sinon elle pourrait finir par perdre la vie. Mon monde est en train de s’écrouler. On est littéralement en train de me dire que je vais perdre tout ce que j’aime à cause d’une maladie à la con. J’ai à peine le temps de réagir que Shanae ce lève et quitte la pièce avec précipitation. Il me faudra quelques secondes pour réagir et pour finir par la rejoindre.

Je la retrouve en larmes dans le couloir et me précipite vers elle. Je ne sais même pas quoi lui dire. J’ai juste envie de baisser les bras moi aussi et de me mettre à pleurer comme elle. Mais je préfère me montrer fort et prends la femme de ma vie dans mes bras pour tenter de la rassurer. Shanae éclate de nouveau en sanglot et je la serre un peu plus contre moi. « Je t’aime… » C’est tout ce que j’arrive à dire. Je sais que cela ne sert à rien, mais je ne sais plus quoi faire. J’ai l’impression que si je la lâche, je vais m’effondrer et il ne faut pas que cela arrive. Ce serait la perte de tout. Le médecin arrive dans le couloir et me fais signe de revenir dans le cabinet. Je garde Shanae contre moi et l’entraîne de nouveau dans la pièce. « Je sais que c’est dur pour vous, mais vous allez devoir prendre une décision. On ne pourra pas attendre deux mois et demi, mais on peut déclencher l’accouchement avant le terme. Votre bébé sera prématuré, mais nous avons un très bon service de néonatologie ici. Il ne faut pas trop attendre, c’est tout… » Il a l’air mal à l’aise et je n’ose même pas lui dire tout ce qui me passe par l’esprit. « Je vais vous laisser tranquille. Personne ne viendra vous déranger, vous pourrez me trouver au bout du couloir si vous avez besoin de quoique ce soit. » Il quitte la pièce et une nouvelle fois j’ai l’impression de me prendre la claque du siècle dans le coin de la figure.

Je n’ai pas lâché Shanae depuis tout à l’heure, mais je finis par me reculer quelque peu. Aucun d’entre nous ne sait quoi dire ou quoi faire. Je ne veux pas dire de bêtise. Je pense à tout en même temps. Je regarde la jeune femme et je sais déjà que ce que je vais dire va déclencher la plus grosse dispute de notre histoire. « Je veux pas te perdre… » J’en ai gros sur le cœur et ma voix est légèrement tremblante. Je sais qu’elle ne sera pas d’accord avec moi. Je sais qu’elle va vouloir se battre pour garder notre bébé. Pour que notre princesse voit le jour à terme. « Je veux pas que tu prenne de risque avec ta santé Shanae. » Je lève doucement les yeux vers elle et croise son regard. « Et je veux pas que tu prenne la fuite cette fois… » Désormais il me reste plus qu’a attendre la déferlante qui va forcément me tomber dessus. Au moins, j’aurais eu le temps de lui dire ce que je pensais.
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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyVen 27 Déc - 13:14





I have to make a choice...


Je suis maudite. Il n’y a pas d’autre possibilité. Je n’ai pas le droit au bonheur, quelqu’un quelque part m’empêche d’être pleinement heureuse. Moi qui pensais que la roue pouvait tourner, que chacun avait droit à son lot de bonheur. Je commence sérieusement à en douter. Tout commence à devenir flou, je n’entends plus ce que raconte le médecin devant moi, mon regard est perdu quelque part je ne sais où, et mon ouïe commence à se brouiller comme avant de tomber dans les pommes. Je lâche la main d’Isaac alors que des larmes sont en train de perler sur mes joues. J’ai mal, mal au coeur, mal au ventre, je suis en train d’imaginer mon sang malade infester mon bébé, notre bébé. Je suis en train d’imaginer devoir mettre au monde un bébé mort, je ne le supporterai pas, jamais. Il n’en est pas question. Je n’aurai pas la mort d’un bébé sur la conscience, et encore moins le mien. A cette pensée, une vague d’émotion me submerge et je sens que j’ai besoin de craquer, j’ai envie de crier, de hurler, peut être même de frapper dans un mur. Je ne suis pas quelqu’un de violent, mais quand quelque chose comme ça arrive, il faut que je déverse ma colère quelque part.

Je finis par sortir du cabinet du médecin, mais une fois dehors, ma tête tourne et je me souviens de quand j’ai appris pour ma leucémie. Je me retiens au mur pour ne pas flancher, et je finis par me laisser glisser contre un mur blanc, froid, m’accroupissant pour me refermer sur moi-même, et pleurer, pleurer sans m’arrêter. A peine quelques secondes plus tard, Isaac me rejoint et s’agenouille devant moi, m’entourant de ses bras. « Je t’aime… ». A ces quelques mots, je craque encore plus et me met à pleurer de plus belle, j’ai presque du mal à respirer tellement mes sanglots sont fort. Comment peut-il m’aimer encore alors que je vais peut être faire mourir notre 2ème petite fille. Je me déteste, j’ai juste envie de me laisser sombrer. Je n’arrive même pas à penser à Théa qui m’attend à la maison, c’est plus fort que moi. Pourtant, Isaac est là, il me serre contre lui, et je sais qu’il essaie de rester fort pour moi, je sais qu’il souffre quasiment autant que moi. Je finis par l’entourer à mon tour de mes bras et je serre le tissus de son pull entre mes mains. Mes larmes commencent à innonder ses vêtements, je ne peux plus m’arrêter.

Je n’ai pas vu le médecin arriver, trop occupée à pleurer ma peine, Isaac m’aide finalement à me relever et me soutient pour entrer de nouveau dans le cabinet. Je suis une loque, je me sens affreusement faible, prête à tomber à tout moment. « Je sais que c’est dur pour vous, mais vous allez devoir prendre une décision. On ne pourra pas attendre deux mois et demi, mais on peut déclencher l’accouchement avant le terme. Votre bébé sera prématuré, mais nous avons un très bon service de néonatalogie ici. Il ne faut pas trop attendre, c’est tout… ». Les paroles du médecin restent dans mon oreille. Ma décision est prise, je ne mettrai pas la vie de mon bébé en danger, il en est hors de question. « Je vais vous laisser tranquille. Personne ne viendra vous déranger, vous pourrez me trouver au bout du couloir si vous avez besoin de quoique ce soit. ». Me médecin quitte la pièce nous laissant seuls Isaac et moi. Je ne pleure plus, mes joues sont noires d’avoir laissé coulé tout mon mascara. Je regarde dans le vide, j’ai l’impression d’être déjà morte. Pourtant, Isaac est toujours là, il ne m’a pas lâchée. Je sens qu’il me regarde mais je baisse déjà les yeux. «Je suis désolée.». C’est tout ce que j’ai trouvé à dire. Ma voix est faible, aussi faible que moi, et tremblante, aussi tremblante que moi. J’ai peur, j’ai mal, je veux dormir pendant des jours et me réveiller en me rendant compte que tout ça n’est qu’un affreux cauchemar. Je veux voir s’ouvrir les yeux de ma fille, voir Théa la prendre dans ses bras et lui faire des bisous. Je veux vivre, mais avant tout, je veux que mon bébé vive.

« Je veux pas te perdre… ». Je le sais ça, il n’avait pas nécessairement besoin de me le dire. Pourtant, je n’arrive pas à le regarder dans les yeux. Mon regard frôle encore le sol pour l’instant. Je sens que la voix d’Isaac n’est pas nette, elle tremble légèrement. Je ne réponds rien pour l’instant, ma voix reste bloquée dans ma gorge. « Je veux pas que tu prenne de risque avec ta santé Shanae. ». Toujours aucun signe de ma part. Je sais qu’on va finir par se disputer, on n’est pas sur la même longueur d’ondes à ce sujet. Je relève les yeux difficilement pour les plonger dans les siens. Je sais qu’il est ma seule bouée de secours, mon phare en pleine mer. « Et je veux pas que tu prenne la fuite cette fois… ». Je serre les mâchoires. Je n’y ai pas pensé, pas cette fois, mais je sens bien que sa cicatrice est à deux doigts de se réouvrir. D’une voix quasi inaudible, je lui réponds. «Je ne partirai pas Isaac, du moins pas volontairement...». Ma phrase veut tout dire. Je ne prendrai pas la fuite pour aller me faire soigner ailleurs. C’est sans doute égoiste mais si je dois mourir, je veux avoir vécu les meilleurs instants avant de partir, et les meilleurs instants ne pourront être qu’à ses côtés.

Il semble attende que je lui dise le fond de ma pensée. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, pourtant je n’ai pas le choix. «Il n’est pas question que je perde notre fille. Je ne pourrai pas vivre avec ça sur la conscience, je préfère encore mourir que de vivre en sachant que j’ai donné la mort à mon propre bébé. C’est au dessus de mes forces. Comprends moi, je t’en supplie.». Je sens qu’il est à deux doigts de flancher, entre tristesse et colère. «Je sais, je sais que tu ne veux pas me perdre, et rassure toi je n’ai pas envie de mourir. Mais je ne veux qu’une seule chose, c’est que notre bébé voit le jour en bonne santé. La santé passe après la sienne. Je n’ai aucune envie de te laisser seul avec nos deux filles et crois moi, je vais me battre pour que ça n’arrive pas, mais ne me demande pas de prendre mon traitement maintenant, si c’est pour qu’elle meurt à petit feu à cause de la toxicité du traitement. Tu ne pourras pas me faire changer d’avis. J’accoucherai dans 1 mois et demi, parce que je sais très bien qu’un bébé né 3 mois avant le terme a aucune chance de vivre. Et pendant un mois et demi il faudra prier pour que tout se passe bien, et que la maladie ne progresse pas. Je ne te laisse pas le choix, je suis désolée.».

Je sais que je lui fais mal en lui disant tout ça, mais je sais ce que je veux et il lui sera impossible de passer au dessus de ça. Si je prends ce traitement et que ça coûte la vie de ma fille, je serai capable de me foutre en l’air plus tard, je me connais assez bien pour le savoir. Je me sens coupable de devoir faire vivre une telle chose à mon fiancé, mais je me promets de me battre pour moi et pour ma fille, pour qu’on puisse vivre toutes les deux, et que dans quelques mois, je pourrai épouser Isaac, en bonne santé, mes deux filles à mes côtés.

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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptySam 28 Déc - 14:21





Don't play with your life...


Je vois bien que le médecin fait tout pour faire passer la nouvelle de la manière la plus douce possible. Mais comment peut-on être doux lorsque l’on annonce à quelqu’un qu’il va mourir. Si ce n’est pas Shanae ce sera notre bébé. Il ne nous le dit pas clairement, mais je n’ai pas besoin d’avoir fait un diplôme de médecin pour comprendre ce qu’il est en train de sous entendre. Shanae est malade et c’est grave. C’est tout ce que je comprends de toute façon. Je ne veux pas en savoir plus. Il est en train de me demander si je veux bien choisir entre ma fille ou ma femme. Sérieusement je me retiens d’hurler contre le médecin. Je sais qu’il y ai pour rien, mais bon… Je sens que ma respiration s’accélère. Je suis en train de perdre pied. Tout va trop vite. Ma vision se brouille et d’un seul coup je vois Shanae ce lever pour disparaître du cabinet. Je ne sais même plus ce que je dois faire. Il faut que je coure après ma chérie. Je dois être là pour elle. C’est ça. Je ne dois pas m’effondrer, je dois rester debout pour elle. Je me précipite dans le couloir et découvre Shanae assise à même le sol, les mains posées sur son ventre rond. Cette vision me déchire le cœur. Il va falloir faire un choix, je le sais. Il va falloir choisir entre la femme que j’aime depuis plus de six ans et cette petite fille qui doit voir le jour. Je connais déjà le point de vue de Shanae. Je n’ai pas besoin de lui demander et c’est bien cela le problème. Elle ne voudra jamais prendre le traitement si cela affecte la santé de notre fille. Elle mettra toujours nos enfants en premier. Je sais que je ferais pareil. Il n’y a rien que je ne ferais pas pour protéger mes enfants, parce qu’ils sont une partie de nous deux et parce que je les aime plus que tout au monde, mais… Perdre Shanae. C’est quelque chose que je ne supporterait pas. J’ai déjà vécu six mois sans elle en la sachant parfaitement vivante quelque part et je n’étais que l’ombre de moi même. Non je ne veux pas la perdre. J’ai l’impression que tout se mélange dans mon esprit. Je prends la jeune femme dans mes bras, mais j’ai l’impression que cela ne servira à rien. Shanae ce met à pleurer comme jamais et je me mords la lèvre pour ne pas la suivre de près. Je la serre contre moi, lui dis que je l’aime, mais cela ne changera rien…

Le médecin nous rappelle dans son cabinet et tente de nous expliquer le choix que l’on devra faire. J’ai vraiment envie de le frapper d’un seul coup. Je soupire longuement et l’homme finit par quitter la pièce. Je n’ose plus lâcher Shanae. J’ai peur de la conversation qui va suivre. Parce que je sais parfaitement que nous n’allons pas avoir le même point de vue. On va se prendre la tête, on va se disputer, je le sais… Parce qu’aucun d’entre nous ne voudra lâcher le morceau. On ne parle pas d’une dispute pour un prénom, il s’agit de savoir qui va vivre ou mourir. « Je suis désolée. » Elle n’as pas à être désolée. Ce n’est pas de sa faute. C’est la maladie qui as gagné, c’est tout. Putain de maladie. Je sens une boule ce former dans ma gorge, j’ai de nouveau du mal à respirer. Mes jambes tremble légèrement et je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus… J’ai tellement peur de la perdre. Je sais que je ne pourrais pas vivre sans elle. Un instant, je pense à Théa. Ma petite puce… Elle ne peut pas grandir sans sa maman ce n’est pas possible. Alors doucement j’essaye de faire comprendre à Shanae ce que je pense. Que je ne veux pas la perdre, mais surtout que je ne veux surtout pas la voir fuir. Parce que oui  je pense également à cela. C’est juste… Si elle repart pour Atlanta tout sera fini entre nous. Pour toujours. C’est tellement dur de penser à cela maintenant… Je voudrais juste me réveiller et me rendre compte que tout cela n’était qu’un horrible cauchemar. « Je ne partirai pas Isaac, du moins pas volontairement... » Elle aurait pu me mettre une claque que j’aurais ressenti la même chose. Elle ce voit déjà en train de mourir. Elle a déjà pris sa décision, je le sais. Qu’importe ce que je viens pouvoir lui dire, cela ne changera pas. Malheureusement. Pourtant j’attends. Je veux l’entendre de sa bouche.

« Il n’est pas question que je perde notre fille. Je ne pourrai pas vivre avec ça sur la conscience, je préfère encore mourir que de vivre en sachant que j’ai donné la mort à mon propre bébé. C’est au dessus de mes forces. Comprends-moi, je t’en supplie. Je sais, je sais que tu ne veux pas me perdre, et rassure toi je n’ai pas envie de mourir. Mais je ne veux qu’une seule chose, c’est que notre bébé voit le jour en bonne santé. Ma santé passe après la sienne. Je n’ai aucune envie de te laisser seul avec nos deux filles et crois moi, je vais me battre pour que ça n’arrive pas, mais ne me demande pas de prendre mon traitement maintenant, si c’est pour qu’elle meurt à petit feu à cause de la toxicité du traitement. Tu ne pourras pas me faire changer d’avis. J’accoucherai dans 1 mois et demi, parce que je sais très bien qu’un bébé né 3 mois avant le terme a aucune chance de vivre. Et pendant un mois et demi il faudra prier pour que tout se passe bien, et que la maladie ne progresse pas. Je ne te laisse pas le choix, je suis désolée. » Mon cœur rate un battement. Elle ce moque de moi… Alors je n’ai aucunement le droit de dire quoique ce soit. Je dois juste rester là et attendre. Je ne peux pas. Je me recule et finis par m’éloigner de Shanae. Je sens la tristesse et la colère m’envahir. Je ne sais plus où donner de la tête. Je vais finir par devenir fou. « Tu… T’as pas le droit. » Dis-je doucement. Ma voix finis par se briser. Je sais que je ne vais pas pouvoir jouer au plus fort plus longtemps. Mes yeux me piquent et je sens que je vais me mettre à pleurer comme jamais auparavant. Je ne peux pas faire comme si tout allait bien, comme si j’étais d’accord avec elle. Je ne veux pas lui mentir. Mais j’ai peur de l’issue de cette conversation. Alors je me met à tourner en rond dans la pièce. Comme si cela allait sérieusement m’aider à réfléchir ou à aller mieux. D’un coup de sang, je finis par donner un coup de pied dans la chaise devant moi. L’objet atterris contre le mur dans un bruit sourd tandis que je me tourne vers Shanae. « Tu crois très sérieusement que je vais rester là, à te regarder mourir ! Ne t’as pas le droit de me demander ça Shanae. Je devrais me taire et dire oui, c’est ça ?! » Je ne parle plus, je hurle presque. Je ne peux pas supporter ça plus longtemps. « Le pire c’est que tu es sérieuse, tu ne veux pas que je donne mon avis. J’ai rien le droit de dire. Tu es ma femme et c’est mon bébé aussi, mais je dois me taire c’est ça ?! Puisque tu te débrouille si bien, fais ça sans moi ! » Sans même réfléchir plus longtemps j’ouvre la porte du cabinet et sors dans le couloir. Je vais le regretter, je le sais, mais je ne peux pas rester dans cette pièce.  

J’ai envie de tout casser, d’hurler. Il faut que je bouge, que je fasse quelque chose. Je descend le couloir et m’arrête devant une machine à café. Je pensais en prendre un et finalement c’est mon poing qui atterris dans la pauvre machine. Je ne peux pas continuer comme ça. Je sais que je ne pourrais pas regarder Shanae ce laisser mourir pour notre fille. J’aime mon bébé, mais… Je ne sais pas, je ne sais plus. Cette fois je ne peux plus retenir les larmes. Je sens une perle salée s’écraser sur ma joue bientôt suivi par une dizaine d’autres. Je prends une longue respiration et comprends que je n’aurait jamais dû quitter la pièce de cette manière. Même si je ne suis pas d’accord avec cela, je ne peux pas laisser Shanae toute seule. Je peux lui imposer mon point de vue également. Je retourne vers le cabinet et ouvre doucement la porte. Shanae est là, assise sur la table d’examen, en train de pleurer. Je passe une main rageuse sur mes joues et ferme la porte derrière moi. « Je te laisserais pas mourir et je te laisserais pas tenter le diable. Tu crois que je vais passer un mois et demi à me demander si tu va mourir aujourd’hui ou pas. J’aime notre fille, je te l’assure, plus que tout, mais là… Non, je ne peux pas. Pense à Théa, pense à moi… On a déjà vécu sans toi et c’était horrible, on ne peut pas vivre ça a nouveau. Je ne veux pas… Ne sacrifie pas ta vie Shanae. On pourra avoir d’autres enfants, mais toi je ne pourrais jamais te retrouver si tu meurs. » Je sais que je ne devrais pas parler comme cela, que cela sonne horrible, mais je ne sais plus quoi faire. « Je veux pas faire ça. »
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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyDim 29 Déc - 18:13





I have to make a choice...


Ça y est je sens mon fiancé m’échapper. Je savais que ça arriverait après cette nouvelle. On ne sort pas indemne d’une étape comme ça dans une vie. La première fois je me suis sentie obligée de le quitter, et là j’ai presque peur que ce soit lui qui me quitte. « Tu… T’as pas le droit. ». Je sens la colère s’emparer de lui. Je sais qu’il ne portera jamais la main sur moi, ni sur ses enfants, pourtant, j’ai toujours peur qu’il casse quelque chose et qu’il se blesse tout seul dans son impulsivité. Le voilà qui se lève pour marcher en rond dans la pièce, comme le ferait un lion en cage. Mes yeux le suivent sans le perdre une seule seconde, et il donne un violent coup de pied dans une chaise, ce qui me fait sursauter puis trembler de peur. Je déteste le voir dans cette colère. Il se retourne vers moi et je me recroqueville déjà contre moi-même.

« Tu crois très sérieusement que je vais rester là, à te regarder mourir ! Ne t’as pas le droit de me demander ça Shanae. Je devrais me taire et dire oui, c’est ça ?! Le pire c’est que tu es sérieuse, tu ne veux pas que je donne mon avis. J’ai rien le droit de dire. Tu es ma femme et c’est mon bébé aussi, mais je dois me taire c’est ça ?! Puisque tu te débrouille si bien, fais ça sans moi ! » Il ne parle plus, il me crie carrément dessus. Je ne lâche pas son regard, les traits froncés, je lui adresse mon regard le plus noir qui existe et serre très fortement la mâchoire pour ne pas hurler ou me défouler sur lui à mon tour. Le voilà qui s’en va, claquant la porte derrière lui. J’ai envie de crier, de hurler, de tout détruire dans ce bureau, j’ai envie mourir maintenant tellement je ressens le mal que je fais à Isaac et rien que ça me détruit.

Pourquoi, pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi maintenant ? Toutes ces questions qui se bousculent dans ma tête et je sens que ma respiration se bloque tellement j’essaie de retenir mes larmes. Je me retrouve seule dans un endroit que je déteste et où je me sens affreusement mal, sans l’homme qui j’aime et qui est sensé me soutenir. Je suis toute crispée, je tremble presque, mon ventre est contracté, et même mes mains sur mon ventre ne font pas se manifester mon bébé. Je me lève, difficilement, je vacille un peu mais me rattrape vite à la table d’examen, sur laquelle je m’allonge doucement. Mes mains toujours sur mon ventre, j’éclate en sanglot une nouvelle fois, puis je me recroqueville sur moi même, en position du foetus. Les larmes inondent mes joues, encore, plus encore qu’un peu plus tôt, et entre mes sanglots, je me mets à parler à ma fille, ne lâchant pas une seule seconde le contact de mes mains sur mon ventre rond. «Mon ange, je te promets de tout faire pour que tu vives, je me battrai pour toi, pour nous...». A cet instant, j’entends la porte s’ouvrir et je découvre la silhouette de mon fiancé, malgré les larmes qui embuent ma vision. Il s’approche et j’essaie tant bien que mal de me redresser, même si j’ai du mal à tenir debout, je me sens affreusement faible.

« Je te laisserais pas mourir et je te laisserais pas tenter le diable. Tu crois que je vais passer un mois et demi à me demander si tu va mourir aujourd’hui ou pas. J’aime notre fille, je te l’assure, plus que tout, mais là… Non, je ne peux pas. Pense à Théa, pense à moi… On a déjà vécu sans toi et c’était horrible, on ne peut pas vivre ça a nouveau. Je ne veux pas… Ne sacrifie pas ta vie Shanae. On pourra avoir d’autres enfants, mais toi je ne pourrais jamais te retrouver si tu meurs. Je veux pas faire ça.». Je suffoque à moitié, j’ai encore du mal à reprendre mon souffle. et à la fin de la tirade d’Isaac, je me mets à lui crier dessus, pensant que ça l’aiderait peut être à comprendre. «Mais je veux pas mourir putain !». J’éclate de nouveau en sanglot, c’est pire que tout, j’arrive à peine à respirer. Heureusement, Isaac approche pour me prendre dans ses bras et essayer de me calmer. Ce qui marche un peu, du moins pour le moment. Je n’ai même plus la force de lever mes bras pour les entourer autour de lui à mon tour, pourtant, je sens qu’il est en train de pleurer lui aussi, et ça me fend le coeur encore plus. J’ai vraiment l’impression de faire du mal à tout le monde à cause de ma putain de maladie. Je me sens fautive, de tout, jusqu’à mon existence. Pourtant je ne veux pas mourir, je veux me battre, et je sais qu’il a raison dans le sens où on pourra avoir d’autres enfants, alors que si je meurs il n’aura plus de femme, et plus d’autres enfants. Pourtant, j’ai beau tout retourner dans ma tête, il m’est impossible d’imaginer que je perde notre petite fille. Je sais qu’Isaac ne me comprends pas, pourtant je veux essayer, une dernière fois. Je prends une grande inspiration et lui parle d’une toute petite voix, faiblement. «Je sais que c’est dur pour toi de comprendre la situation dans laquelle je me trouve. Mais imagine toi une seule seconde, devoir choisir entre ta vie et celle de Théa. Ne me dis pas que tu choisirais la tienne.». Il a pour ouvrir la bouche et je le coupe instantanément. «Je sais que tu vas me dire que Théa est dans notre vie depuis un an et que c’est différent, mais je porte ce bébé depuis 6 mois, et tu ne peux pas savoir à quel point la relation qu’on a tissée toutes les deux est grande. Je sais, je sais que tu ne veux pas que je perde la vie au dépens de notre bébé, mais comprends au moins que ce ne soit pas une décision facile à prendre.». Il reste silencieux, étonnamment silencieux. Au bout de quelques minutes, je finis par lui proposer un deal.

«Je ne peux pas te dire que je prendrai mon traitement à partir de maintenant, ce serait te mentir, et je ne veux plus te mentir ou te cacher des choses. J’ai bien pensé te dire que je prendrai mon traitement et ne pas le prendre, mais je ne veux pas de ça. Alors je te propose quelque chose. On attends un peu. Quelques semaines, le plus longtemps possible. Je vais me battre comme une guerrière pour que cette putain de maladie me laisse du temps. Si jamais dans les semaines qui suivent je me sens vraiment mal, si je sens que la maladie progresse, on déclenchera l’accouchement et je prendrai mon traitement. Mais laisse moi au moins essayer de repousser l’accouchement, pour lui laisser une chance de vivre. Je t’en supplie...». Je pourrai me mettre à genoux pour qu’il accepte ma proposition. Je fais un pas vers lui, j’espère juste qu’il fera lui aussi un pas vers moi.

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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyMar 7 Jan - 23:14





Don't play with your life...


J’ai littéralement l’impression que mon monde est en train d’exploser, que tout est en train de s’effondrer et que je ne maîtrise absolument rien. Je crois bien que c’est cela le pire, que je ne maîtrise absolument rien. J’ai l’impression d’être le spectateur de ma propre vie et je déteste cela. Shanae m’impose littéralement son point de vue, je vois bien qu’elle ne veut pas me laisser le choix ou même me laisser le temps de m’exprimer sur la situation. Je dois accepter, un point c’est tout. Je dois accepter de la voir se détruire à petit feu, accepter le fait que je pourrais perdre ma future femme et accepter le fait de devoir me retrouver seul avec nos enfants. Et c’est trop pour moi. Je perds totalement pied. Je laisse la colère m’envahir alors que ce n’est clairement pas le bon moment pour faire cela. Je me laisse aveugler par mes sentiments. Je ne suis pas du genre a voir tout en noir, mais lorsqu’il s’agit de la santé de ma femme, je prends peur tout simplement. Je ne dis pas qu’elle va mourir, je dis juste que je ne veux pas tenter le diable. Je ne veux pas qu’elle joue avec sa vie. Alors voilà je m’énerve et je finis par sortir du cabinet en claquant la porte derrière moi. Je sais parfaitement que je suis trop impulsif comme garçon, que je n’aurais pas du faire ça, mais je crois que j’ai simplement besoin de me calmer sans avoir une Shanae en larmes devant moi. Une fois dans le couloir, je passe une main sur mon visage et soupire longuement. Je sens que les larmes me montent également. Je ne vais pas supporter cela bien longtemps. Je sais parfaitement que Shanae ne pense qu’à notre petite fille dans cette histoire. Elle ne veut que notre bébé vive. Moi aussi je voudrais que notre fille naisse en pleine santé, mais pas au défaut de celle de sa maman. Perdre notre fille serait incroyablement dur, je le sais. Mais perdre Shanae serait bien pire. Je ne pourrais jamais la remplacer si elle nous quitte. Et puis on devait ce marié, on a des projets. Il y a Théa aussi. On ne peut pas l’oublier elle aussi. Tout va tellement vite dans mon esprit. Je me sens de moins en moins bien. Mais les minutes passent et je sais que je ne peux pas laisser Shanae plus longtemps toute seule.

Lorsque je reviens dans la pièce, je retrouve Shanae en larmes. Je l’ai déjà vu pleurer, mais jamais comme cela. Cette vision de la femme que j’aime complètement anéanti finis par avoir raison de moi. Je ne peux plus retenir mes propres larmes et finis par me rapprocher de la jeune femme. J’essayais une dernière fois de lui faire part de mon point de vue avant qu’elle ne me hurle dessus. « Mais je veux pas mourir putain ! » Ces paroles me laissent sans voix. Bien sûr qu’elle ne veut pas mourir, mais elle met tout de même sa santé en danger. Je ne sais plus quoi faire. Je me sens tellement perdu. Je voudrais hurler, mais je me retiens. Je me rapproche de Shanae et finis par la prendre dans mes bras, tout simplement. Parce que parler serait peine perdu. Je sens cette boule au fond de ma gorge devenir de plus en plus grande. Les larmes viennent couler sur mes joues et je sens que je perds pieds. Je sais que pour ma femme je vois tout en noir, mais c’est plus fort que moi. Pour moi les miracles n’existent pas. Sha’ a réussi à s’en sortir une fois, mais je ne suis pas sûr qu’elle pourra avoir cette chance une deuxième fois et je ne veux pas parier là-dessus c’est tout. Je sens le corps de ma chérie trembler entre mes bras. Elle ne cesse de pleurer et je ne supporte plus cela. Je ne cesse de me mordre les lèvres, je ne peux pas craquer à mon tour. Je suis censé être celui qui la soutient, pas celui qui s’écroule à ses côtés. Je soupire longuement et sens Shanae bouger. Elle se recule quelque peu et je me fais violence pour ne pas croiser son regard.

« Je sais que c’est dur pour toi de comprendre la situation dans laquelle je me trouve. Mais imagine toi une seule seconde, devoir choisir entre ta vie et celle de Théa. Ne me dis pas que tu choisirais la tienne. Je sais que tu vas me dire que Théa est dans notre vie depuis un an et que c’est différent, mais je porte ce bébé depuis 6 mois, et tu ne peux pas savoir à quel point la relation qu’on a tissée toutes les deux est grande. Je sais, je sais que tu ne veux pas que je perde la vie aux dépens de notre bébé, mais comprends au moins que ce ne soit pas une décision facile à prendre. » Théa. Tout de suite, je pense à ma petite princesse. Il n’y a rien que je ne ferais pas pour elle. Bien sûr que je me sacrifierais pour elle, je ne prendrais même pas le temps de réfléchir, je le ferais tout simplement. Mais contrairement à Shanae je n’ai encore aucun lien avec notre deuxième fille. Oui elle réagit quand je pose ma main sur le ventre de sa maman, mais c’est tout. Il y a pratiquement rien de concret et c’est pour cela que j’ai du mal à me mettre à la place de Shanae. Personnellement, je ne pense qu’à ma future femme. On a tellement de projet ensemble, on doit se marier, on doit finir notre vie ensemble. Je l’ai déjà perdue une fois, je ne pourrais pas supporter cela une nouvelle fois. Je vois bien que la jeune maman voudrait que je parle, mais je ne sais pas quoi dire. Je ne suis toujours pas d’accord avec elle, mais je ne veux plus me disputer, alors je ne dis rien. Absolument rien. « Je ne peux pas te dire que je prendrai mon traitement à partir de maintenant, ce serait te mentir, et je ne veux plus te mentir ou te cacher des choses. J’ai bien pensé te dire que je prendrai mon traitement et ne pas le prendre, mais je ne veux pas de ça. Alors je te propose quelque chose. On attend un peu. Quelques semaines, le plus longtemps possible. Je vais me battre comme une guerrière pour que cette putain de maladie me laisse du temps. Si jamais dans les semaines qui suivent je me sens vraiment mal, si je sens que la maladie progresse, on déclenchera l’accouchement et je prendrai mon traitement. Mais laisse-moi au moins essayer de repousser l’accouchement, pour lui laisser une chance de vivre. Je t’en supplie... » Je passe une main sur mon visage et soupire longuement. « Je… » Je n’arrive pas à parler. Je vois déjà le pire arriver. Je me vois vivre sans elle, élever nos enfants sans elle et ça me fait mal. Je crois que je n’ai jamais eu autant mal de toute ma vie. Je crois que je préfère encore qu’elle parte de nouveau. J’ai beau me retenir je crois que les larmes vont finir par couler pour de bon.

« Je sais pas Sha... Je… » Très constructif tout cela. Je continue à me mordre la lèvre et croise le regard suppliant de la jeune femme. Elle veut que je capitule. Je sais qu’elle ne changera pas d’avis et que je vais devoir me ranger au sien, mais… Je ne peux pas. Je la regarde et finalement c’est elle qui me prend dans ses bras. Je viens enfouir mon visage dans le creux de son cou et pour la première fois de ma vie, je craque devant elle. Je lâche un énorme sanglot et serre la femme de ma vie contre moi. Je sens sa main glisser sur ma nuque et pendant quelques minutes nous ne bougeons plus. Je prends le temps de me calmer et finis par me relever pour croiser de nouveau le regard de Shanae. « On peut demander au médecin, non ? Peut être que tout irais bien si elle naissait maintenant. D’accord elle serait en couveuse, mais ça ira et tu iras bien aussi. » Je renifle quelque peu et comprends que ça ne va pas être facile de la faire changer d’avis. Que je vais devoir plier. Encore une fois. « Je voudrais te croire, faire comme tu le veux, mais… Je te connais Shanae. Si demain tu va moins bien tu feras semblant juste pour être sûr que notre fille naisse à terme. Tu va te sacrifier et me dit pas le contraire, parce que si je te laissais faire c’est ce que tu ferais. C’est ce que tu va faire de toute façon. Quoique je dise ou que je fasse. Tu sais que je ne peux pas te dire non, alors pourquoi en discuter… Fait comme tu le sens, mais je t’assure, si tu te laisse mourir... Je t’en voudrais toute ma vie. » Je sais que je ne devrais pas parler comme cela, mais je n’aime pas la façon dont elle veut me faire accepter sa décision. J’ai l’impression de ne pas avoir le choix. C’est dur à accepter. C’est peut être un peu macho, mais c’est comme cela. « Je te comprends Shanae, enfin j’essaye… Mais j’ai peur et je voudrais que tu le comprennes aussi. »

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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptySam 11 Jan - 9:38





I have to make a choice...


Lorsqu’Isaac me prend dans ses bras, une part de moi a envie de le repousser. Il m’a quand même laissée là toute seule pendant 10 bonnes minutes. Mais l’autre partie a envie de pleurer encore un peu plus. Et je me laisse aller dans ses bras, sentant son étreinte se refermer sur moi. Pour l’instant je ne le vois pas pleurer, il vaut mieux. Je l’ai vu pleurer tellement peu de fois que je ne sais même pas comment réagir à chaque fois. Surtout que là je suis la cause de sa tristesse, c’est encore pire. Après quelques lourds sanglots, je me fais violence pour prendre un peu de recul et lui dire le fond de ma pensée. Je ne peux pas rester là à rien faire, il faut agir maintenant. Je ne peux plus faire machine arrière, et quand bien même, je ne pourrai pas faire que cette putain de maladie ne revienne pas. La seule chose qui aurait pu être faite c’est qu’on se protège pour éviter bébé, mais cette esquisse de pensée me fend le coeur, parce que cette petite fille de 6 mois dans mon ventre fait désormais partie de ma vie et que de l’imaginer sans serait horrible.

Je prends la parole et Isaac me laisse parler, débiter toutes mes pensées, même si je sais qu’il n’est toujours pas d’accord avec moi. Pourtant il me laisse lui dire ce que j’ai besoin de lui dire. Une fois ma longue tirade terminée, je sens que mon fiancé est bouleversé par tout ce que je viens de lui dire, par toutes ces pensées qui doivent maintenant trotter dans son esprit. Je m’en veux déjà, mais en revenant après mon premier traitement, je m’étais promis de ne jamais plus lui mentir ou lui cacher quoi que ce soit. Il passe ses mains sur son visage comme pour essayer tant bien que mal de réaliser ce qui se passe. Il est perdu, je le sens bien. « Je… ». Je tends ma main pour attraper la sienne, la frôle à peine et le voilà qui s’échappe encore. « Je sais pas Sha... Je… ». J’essaie tant bien que mal de chercher son regard mais il me fuit, un peu plus chaque minute, et j’ai tellement peur de ce qu’il pourrait m’annoncer sous le coup de la colère. Avant qu’il ne m’échappe et qu’il n’essaie encore de me faire changer d’avis, je l’attrape et l’attire vers moi pour à mon tour le prendre dans mes bras. Il enfouit son visage dans mon cou alors que je passe ma main dans sa nuque. Ça y est, je sens qu’il est en train de craquer, je peux sentir ses larmes couler dans mon cou, et sanglots s’échappent de sa bouche. Il me serre contre lui et j’en fais de même.

Nous restons là, l’un contre l’autre, pendant quelques minutes. Je crois que c’est de ça que j’avais besoin en fait. Isaac finit par se détacher de notre étreinte pour plonger son regard rougi dans le mien. « On peut demander au médecin, non ? Peut être que tout irais bien si elle naissait maintenant. D’accord elle serait en couveuse, mais ça ira et tu iras bien aussi. ». Je baisse les yeux, je sais que ça n’ira pas. Un enfant qui naît a 28 semaines n’a quasiment aucune chance de s’en sortir. Alors que moi je sais que je peux me battre, je sens que j’en suis capable. « Je voudrais te croire, faire comme tu le veux, mais… Je te connais Shanae. Si demain tu va moins bien tu feras semblant juste pour être sûr que notre fille naisse à terme. Tu va te sacrifier et me dit pas le contraire, parce que si je te laissais faire c’est ce que tu ferais. C’est ce que tu va faire de toute façon. Quoique je dise ou que je fasse. Tu sais que je ne peux pas te dire non, alors pourquoi en discuter… Fait comme tu le sens, mais je t’assure, si tu te laisse mourir... Je t’en voudrais toute ma vie. ».

Je relève rapidement le regard vers lui. La fin de sa phrase sonnait comme une menace, et je n’aime pas ça. Je sais qu’il souffre, mais je ne prends pas non plus plaisir à me laisser mourir. « Je te comprends Shanae, enfin j’essaye… Mais j’ai peur et je voudrais que tu le comprennes aussi. ». Je soupire finalement, puis descends de la table de consultation. Je m’approche de lui et viens me lover dans ses bras. Il met quelques secondes avant de m’entourer dans ses bras, et tout contre lui, je finis par lui dire : «Je sais que tu as peur chéri, j’ai peur aussi. Je sais aussi que ça te plait moyen que je te laisse pas le choix, mais moi je sais que je suis assez forte pour me battre. Alors qu’elle, elle est juste tributaire de nos choix, c’est pas juste. Je te promets une chose Isaac...» Cette fois je me recule un peu pour pouvoir plonger mes yeux dans les siens. Je ne lâche pas pour autant le contact avec lui. «Je te promets de ne pas te cacher si à un moment donné je commence à aller mal. De toute manière tu me connais trop bien, même si je voulais je pourrai pas te le cacher. Et je vais demander au médecin quelque chose qui pourrait me permettre te tenir un peu plus longtemps avant de refaire la chimio. Quelque chose qui lui ferait pas de mal...». Je prends la main d’Isaac et la pose sur mon ventre, puis je pose ma main sur la sienne avant de reprendre la parole. «Il faudrait tenir 3 ou 4 semaines, et après on déclenchera l’accouchement, promis. Ça c’est le meilleur des cas, si je supporte jusque là. Et si d’ici là je sens que la maladie prend le dessus, on le déclenchera avant. Je te promets Isaac. Je t’en supplie fais moi confiance, donne-lui une chance. Je vais pas mourir en 4 semaines ! Je suis trop coriace pour ça !». Je lui adresse un petit sourire qu’il me rend, mais malgré tout j’ai le coeur lourd. Je sens que notre décision est sur le point d’être prise, je suis un peu rassurée mais surtout je suis morte de peur...

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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyJeu 16 Jan - 0:38





Don't play with your life...


Je crois bien que c’est la première fois de ma vie que je me laisse aller à mes émotions de cette manière. J’ai l’impression que mon monde est en train de s’écrouler et que je ne peux plus rien contrôler du tout. C’est comme si j’étais le spectateur de ma propre vie et c’est tout simplement horrible comme situation. J’ai la sensation que Shanae a déjà tout décidé toute seule et que quoique je dise, je ne pourrais plus rien dire pour la faire changer d’avis. Je dois juste accepter le fait qu’elle va devoir mettre sa vie en danger. On va jouer avec le feu et c’est quelque chose que j’ai du mal à accepter. Je comprends parfaitement les arguments de la jeune maman. Contrairement à moi, elle a déjà un véritable lien avec sa fille. Elles cohabitent ensemble depuis six mois. Oui je sens la petite puce donner des coups, mais ce n’est rien. Je me souviens que cela avait été pareil avec Théa. Je me suis senti réellement proche de ma fille uniquement à partir de sa naissance et je savais parfaitement que ce serait la même chose avec la deuxième. Je n’avais pas prévu que la grossesse de Shanae soit semée d’embûches. J’écoute tout ce que veux me dire ma femme. Parce que même si je ne suis pas d’accord avec elle, on parle tout de même de sa santé. Elle reste maîtresse de son corps et de sa vie. Mais plus elle parle, plus j’ai l’impression que l’on est en train de m’enfoncer un poignard dans la poitrine. Je finis littéralement par craquer. Pour la première fois depuis le début de notre relation, je fonds en larmes dans les bras de Shanae. J’essaye tout de même de me retenir, de cacher mes larmes, mais cela devient compliquer. J’essaye de parler mais je n’y arrive pas. Pendant plusieurs minutes, nous restons dans les bras l’un de l’autre sans bouger. Je pense que nous avions besoin de cela. Juste de nous retrouver de cette manière. Finalement j’ouvre mon cœur à Shanae. Sans réellement prendre de pincette. Je lui parle tout simplement.

Après un léger silence, la jeune femme finis par se rapprocher de moi. On hésite un instant tous les deux, mais finalement elle revient se blottir contre moi tout naturellement. « Je sais que tu as peur chéri, j’ai peur aussi. Je sais aussi que ça te plait moyen que je te laisse pas le choix, mais moi je sais que je suis assez forte pour me battre. Alors qu’elle, elle est juste tributaire de nos choix, ce n’est pas juste. Je te promets une chose Isaac... Je te promets de ne pas te cacher si à un moment donné je commence à aller mal. De toute manière tu me connais trop bien, même si je voulais je pourrai pas te le cacher. Et je vais demander au médecin quelque chose qui pourrait me permettre de tenir un peu plus longtemps avant de refaire la chimio. Quelque chose qui lui ferait pas de mal... Il faudrait tenir 3 ou 4 semaines, et après on déclenchera l’accouchement, promis. Ça c’est le meilleur des cas, si je supporte jusque là. Et si d’ici là je sens que la maladie prend le dessus, on le déclenchera avant. Je te promets Isaac. Je t’en supplie fais moi confiance, donne-lui une chance. Je vais pas mourir en 4 semaines ! Je suis trop coriace pour ça ! » Tout en parlant Shanae attrape ma main et la pose doucement sur son ventre arrondis. J’allais de nouveau dire quelque chose, lorsque notre princesse décide de se manifester en donnant un léger coup à sa maman. J’ai l’impression qu’elle essaye de me convaincre elle aussi. Je soupire doucement et me tourne vers Shanae pour emprisonner son visage entre mes mains. « Je te crois et je te fais confiance. Tout ce que je veux, c’est vous avoir toutes les deux dans ma vie à la fin. Je te fais confiance. » Parce qu’au final c’est le plus important. Je sais qu’elle ne me mentira pas et c’est aussi le plus important pour moi. Doucement je me penche vers elle et l’embrasse tendrement. Pour lui montrer que je ne lui en veux pas.

Nous étions en train de nous remettre de nos émotions tout doucement, on entend frapper à la porte du cabinet avant que cette dernière ne s’ouvre sur le médecin de Shanae. « Vous avez réussi à prendre une décision ? » nous demande-t-il visiblement gêné. J’ai conscience qu’on doit tous les deux avoir les yeux rouges et l’air abattu et que ce ne dois pas être quelque chose de facile pour lui non plus. « Oui. On va essayer d’attendre le plus possible. » finis-je par dire doucement. Finalement je laisse Shanae discuter un peu avec son médecin. Je reste dans la pièce, mais n’interviens plus dans la conversation. J’écoute juste ce qu’il se dit. Le médecin donne quelque conseil à la future maman. Conseils que je m’empresse de noter dans un coin de ma tête. J’ai accepté qu’elle poursuive sa grossesse, mais je vais réellement faire attention à elle. Je fais toujours attention à ma petite femme, mais cette fois ce sera bien pire. Après quelques minutes de conversation, le médecin finisse par nous libérer.

***

Une fois à la maison, je dois avouer que j’expédie très rapidement Arya. Je vois bien qu’elle ce fait du souci, mais je lui dis que je lui expliquerais demain lorsque l’on se retrouve pour bosser au bar. Elle c’est contenter de hocher la tête, avant de me prendre dans ses bras et de partir. Lorsque j’entre de nouveau dans la maison, Shanae c’est enrouler dans un plaid et c’est installer sur le canapé du salon. Je passe derrière elle et dépose un baiser sur sa joue avant d’aller chercher Théa qui joue encore dans le salon. Je prends ma petite fille dans mes bras et l’embrasse longuement. « Il va falloir être très gentille avec maman, ma puce, d’accord ? » Théa rigole et pointe sa maman du doigt avant de dire « Mama. » Je suis tellement surpris que je n’ose même pas bouger. Je regarde ma princesse puis Shanae. La journée avait très mal commencé, mais visiblement Théa avait décidé de changer tout cela d’un seul coup. Je regarde de nouveau ma fille et chatouille son ventre du bout du doigt. « C’est qui ça Théa ? » demandais-je alors tout en montrant Shanae, qui ne bouge plus du tout dans le canapé. « Mama ! Mama ! » Petite puce a l’air toute fière d’elle et je la couvre de bisous. « C’est bien mon ange. » J’aurais tellement voulu qu’elle dise papa en premier, mais je crois qu’aujourd’hui cela n’as plus du tout d’importance. Qu’elle profite de sa maman, on ne sait pas du tout ce qui pourra se passer par la suite. Finalement je vais m’asseoir auprès de ma chérie, notre fille toujours dans mes bras. « Fière de ta fille, maman ? » demandais-je alors que Théa recommence à babiller, un mélange de dato et mama tout ce qu’il y a de plus mignon dans le fond.

Théa viens finalement se blottir contre sa maman et pose sa toute petite main sur le ventre arrondis de Shanae. Cette image qui devrait me faire plaisir, me brise presque le cœur. Pourtant j’essaye de ne rien montrer et offre même un sourire à la femme que j’aime. « Tu sais qu’on lui a toujours pas trouvé de prénom à cette nouvelle princesse. » Parce qu’il va tout de même bien falloir lui en trouver un. On avait eu une idée pour un petit garçon, mais on a jamais parlé de prénom de fille. « J’ai choisi celui de Théa alors je te laisse carte blanche. » J’avais même un peu imposé mon idée la première fois alors autant laissé le champ libre à Shanae. Je sais que je ne pourrais pas m’empêcher d’évoquer le droit de véto, mais je ne doute pas non plus des goûts de ma chérie. « Tu me dira aussi quelles couleurs te ferait plaisir pour sa chambre si tu veux changer. J’ai déjà un ami au bar qui veut bien nous revendre un lit à barreau. » Je ne veux pas parler de ce qui est arrivé chez le médecin aujourd’hui alors voilà je comble. Du mieux que je peux, je comble. « Tu veux que je prépare le dîner ? On pourrait manger tous les trois et après je sais pas… Se faire couler un bain ou quelque chose comme ça. Juste toi et moi. » J’ai besoin de me retrouver avec elle. Je n’ai plus envie de la quitter, je n’ai plus envie de la lâcher.

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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyVen 17 Jan - 10:59





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Lorsque je pose la main d’Isaac sur mon ventre, petite princesse se manifeste, ce qui fait s’extirper un sourire sur mes lèvres. Elle est de mon côté, évidemment, elle ne va pas dire à son père qu’elle veut mourir ! Mon chéri retire sa main de sur mon ventre pour la poser sur mon visage, délicatement, apportant aussi son autre main. Comme s’il me poussait à ne pas lâcher son regard.  « Je te crois et je te fais confiance. Tout ce que je veux, c’est vous avoir toutes les deux dans ma vie à la fin. Je te fais confiance. » . Je me sens à la fois effrayée et rassurée. Ça me fait du bien d’entendre qu’il me fait confiance, même si c’est un sujet et une situation compliqués. Je prolonge le baiser qu’il m’offre, doucement, et le médecin finit par entrer dans la pièce.

Je me tourne vers lui, Isaac et moi avons tous les deux des mines affreuses, les yeux rougis. Mais nous savons désormais ce que nous voulons faire. « Vous avez réussi à prendre une décision ? ». Je hoche la tête doucement, avant de lancer un regard à Isaac.  « Oui. On va essayer d’attendre le plus possible. ». Je sens qu’il se fait violence en disant ça, mais peut être qu’il en a besoin pour prendre conscience. On sait tous les deux que ça ne va pas être facile, mais on est deux, et je vais me battre... Le medecin hoche la tête en guise de réponse, et s’assied à son bureau, nous invitant à prendre place en face de lui. «Je pense que ça a été une décision difficile à prendre, je le conçois, mais elle n’appartenait qu’à vous. Cependant, si ça peut vous rassurer, je pense que c’est la meilleure solution. Le stade de votre maladie n’est pas suffisamment avancé pour que vous sombriez en un mois. Par contre, il faudra surveiller de très près, et ne pas attendre trop longtemps non plus, parce qu’à partir d’un stade, le foetus peut être contaminé. Généralement ça équivaut entre 4 à 5 semaines. Ça lui laissera le temps de finir de se former avant de déclencher l’accouchement.» Je hoche la tête, sonnée par toutes ces informations. Je suis encore un peu plus choquée d’apprendre que ma fille pourrait bien attraper cette saloperie si je ne vais pas attention. «Vous avez un gynéco ici ?» «Euh oui. Mme Stuttgart». «Très bien, je vais lui faire parvenir votre dossier avec vos analyses et un bilan détaillé. Je vous laisse rentrer chez vous. Il est important que vous vous reposiez. Pas de folies, pas de sorties, ou à éviter au maximum. Restez bien couverte et mangez correctement. C’est important si vous voulez que le bébé continue de grandir correctement. Et aussi pour vous battre contre la maladie. Je vais vous donner un traitement de vitamines inoffensives pour le bébé, pour que vous puissiez tenir au maximum. Ça va aller ?». Je hoche la tête une nouvelle fois, j’ai du mal à ouvrir la bouche pour parler, ça fait trop en une seule fois. Mais je me retiens, encore et toujours. «Merci docteur.»

Nous finissons par quitter le cabinet, l’hôpital, puis la maison. Je commence directement à appliquer ce que le médecin a dit, et je m’enfouis dans un plaid, sur le canapé. JE me sens faible. Je sais que ce n’est pas la maladie, mais le fait d’avoir pleuré aussi longtemps. J’ai un mal de crâne abominable. Théa me fonce dessus, et revoilà mon sourire qui revient. Je prends ma fille dans mes bras. J’ai envie de pleurer. D’un coup je m’imagine devoir la laisser seule avec son père et sa petite soeur à peine née. Non il ne fait pas que je pense à ça, surtout pas. Théa s’installe près de moi, posant sa tête doucement sur mon ventre, et le caressant avec ses petites mains. C’est fou, elle a à peine plus d’un an, et elle a très vite compris ce qui se passait. Mais elle ne reste pas là longtemps, c’est une vraie pile électrique, d’ailleurs je me demande comment je vais bien pouvoir faire avec elle toute la journée si je dois rester un peu tranquille, et Isaac qui bosse à fond...

Théa se jette sur son père qui rentre d’avoir raccompagné sa meilleure amie, et il la prend dans ses bras. Je les regarde tous les deux, avec des coeurs dans les yeux. « Il va falloir être très gentille avec maman, ma puce, d’accord ? ». J’esquisse un petit sourire et déjà Théa se tourne vers moi, toujours dans les bras de son père, et dit avec sa petite voix  « Mama. ». J’ouvre la bouche en grand, complètement choquée par ce qu’elle vient de dire. Mon dieu ma fille vient de dire maman pour la première fois. J’ai du mal à me rendre compte. Après l’épreuve que nous venons de vivre, notre fille a décidé de changer l’atmosphère avec rien qu’un petit mot, mais pas n’importe lequel. Isaac la fait répéter et une larme de bonheur coule sur ma joue tellement je suis fière de ma fille, et de ma famille. Ils me rejoignent tous les deux sur le canapé et Isaac me demande : « Fière de ta fille, maman ? ». Je lâche un petit rire à la fois hébété et effectivement très fier. Je plaque un bisou sur la joue de Théa et vole un baiser à mon futur mari. Théa descends finalement des bras de son père pour se blottir contre moi, posant une nouvelle fois sa main sur mon ventre. Un mince sourire se dessine sur mes lèvres, et je l’entoure de mes bras pour la serrer un peu plus contre moi.

« Tu sais qu’on lui a toujours pas trouvé de prénom à cette nouvelle princesse. ». Je relève le regard vers Isaac et il poursuit sa pensée. « J’ai choisi celui de Théa alors je te laisse carte blanche. ». Je fais mine de réfléchir et regarde Théa. «Et toi ma puce, comment tu voudrais l’appeler ta petite soeur ?». Elle me regarde, semble hésiter et finis par dire :  « Mama. ». J’éclate de rire tout naturellement, mon dieu que ça fait du bien. Il n’y a rien de plus beau et de plus merveilleux comme thérapie qu’une famille qu’on aime. Je me battrai pour Isaac, mais aussi et surtout pour nos 2 filles. «Je vais y réfléchir sérieusement, c’est promis !» dis-je à Isaac.   « Tu me dira aussi quelles couleurs te ferait plaisir pour sa chambre si tu veux changer. J’ai déjà un ami au bar qui veut bien nous revendre un lit à barreau. ». «Ah bon ? Oui pourquoi pas. Je t’avoue que là je suis trop crevée pour y réfléchir en plus j’ai une migraine atroce, mais vu que je dois rester tranquille, je vais avoir tout le temps d’y penser !». Je lui offre un petit sourire amoureux.

Je sens bien qu’il fait des efforts pour ne pas que je pense à cette affreuse après-midi. Il est parfait. « Tu veux que je prépare le dîner ? On pourrait manger tous les trois et après je sais pas… Se faire couler un bain ou quelque chose comme ça. Juste toi et moi. » Je hoche la tête en lui souriant. «Oui, c’est une bonne idée ça !». Je reçois son baiser et le laisse aller préparer à manger. Théa reste près de moi, étonnamment calme, et j’allume la télé pour lui mettre un dessin animé, histoire de pouvoir la garder près de moi le plus longtemps possible avant qu’elle n’aille galoper à droite à gauche.

Après le repas, Isaac m’aide à monter les escaliers doucement, Théa dans ses bras. J’ai conscience du ‘poids’ que je suis pour lui, dans tous les sens du terme, et c’est pour ça qu’il va falloir penser à quelque chose pour nous soulager tous les deux. J’assiste au bain qu’Isaac donne à Théa, assise sur les toilettes, emmitouflée dans une grosse robe de chambre toute chaude. Je souris en le regardant jouer. J’essaie tant bien que mal de ne penser qu’à de belles choses. Une fois Théa couchée, nous prenons un bain en amoureux. Je suis dos à Isaac, qui a posé ses mains sur mon ventre et le caresse doucement. «Tu penses que ta soeur accepterait de venir m’aider avec Théa le temps que tu travailles? Je sais qu’elle a pas trouvé de job, on pourrait la payer pour le temps qu’elle nous aidera, en dédommagement du boulot qu’elle cherchera pas pendant ce temps ? Je sais que vous êtes un peu fâchés, et qu’elle a encore un peu de mal avec moi, mais y’a personne en qui j’ai plus confiance pour s’occuper de Théa, à part peut être ma mère, mais l’avoir dans les pattes toute la journée je préfère pas...».

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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyDim 19 Jan - 22:26





Don't play with your life...


Sans rien dire, je regarde le médecin s’adresser à nous. Il parle de choix difficile et j’ai presque envie de le gifler. Il ce moque de nous ou quoi ? Ce n’est pas un choix difficile, c’est bien pire que cela. Je viens d’accepter de laisser la femme de ma vie s’affaiblir pour que notre bébé puisse naître saine et sauve. Je ne parle pas de peur de dire quelque chose qui pourrait vexer Shanae. Mais je pense que le médecin comprends parfaitement où je veux en venir avec le regard que je lui lance. Il a intérêt à ce dépêché, je n’ai qu’une seule envie rentrer chez moi. Je veux ramener Shanae à la maison et rester avec elle. Pourtant le médecin ne s’arrête plus. Plus il parle, plus les mauvaises nouvelles tombent. Notre fille pourrait être affectée par la maladie de sa mère. Génial. Donc je vais peut être perdre la femme que j’aime et aussi mon bébé. Non là cette fois c’est trop. Sortez-moi de ce cauchemar. Je passe une main sur mon visage et soupire. J’ai l’impression que je vais m’effondrer d’une minute à l’autre. Pourtant je remarque que Shanae cherche mon regard et je lui offre un petit sourire. Il ne faut pas que je l’inquiète, elle n’as pas besoin de cela. Finalement le médecin donne quelques derniers conseils à Shanae et il nous laisse enfin rentrer chez nous. J’ai bien retenu tout ce qu’il nous a dit. Shanae ne doit pas faire d’effort, elle doit rester au chaud à la maison et continuer à bien manger pour que notre princesse finisse de se développer correctement. Ca c’est sûr, je ne suis pas prêt de l’oublier. Shanae va être assigné au repos forcé et elle n’aura pas le droit de contester cela. Enfin. Nous sortons finalement du cabinet, direction la maison.

Je raccompagne rapidement ma meilleure amie à la porte et il ne faudra que quelques secondes pour que celle-ci m’interroge du regard. Je lui fais comprendre que je lui expliquerais tout, mais plus tard. Je n’ai plus envie de parler de ça. Je veux juste profiter de ma famille. D’ailleurs Théa arrive en courant dans ma direction. Elle me fait rire quand elle court avec ses petites mains en avant et ses fesses qui se dandinent avec sa couche. Elle arrive au moins à m’arracher un sourire. Je la prends dans mes bras et la couvre de bisous. Son petit rire retentit dans le silence de la maison et cela me fait l’effet d’un baume au cœur. Je lui parle de sa maman et pour la toute première fois Théa va dire le mot maman. A sa manière bien sûr, ce qui un donne un joli : « Mama. » Mais c’est tellement beau de l’entendre appeler sa maman de cette manière. C’est comme si elle avait compris que ses parents n’allaient pas très bien et qu’il fallait leurs changer les idées. Autant dire qu’elle s’en sort très bien de cette manière. Je n’ai jamais caché que j’aurais aimé que Théa dise papa en premier, mais aujourd’hui cela n’as plus du tout d’importance. Je préfère même qu’elle fasse cette surprise à sa maman. Mon regard sur Shanae et je vois parfaitement la larme qui roule sur sa joue. Je finis par venir m’asseoir à ses côtés avec notre fille. Elle nous donne un baiser chacun et Théa viens se caler contre sa maman. Cette image me laisse un goût amer. Je ne peux m’empêcher de me dire que demain je pourrais perdre Shanae. Je sais que je ne devrais pas penser de manière aussi négative, mais je crois que c’est plus fort que moi.

Finalement j’essaye d’amener un peu de conversation dans tout ce silence et rappelle à ma chérie que nous n’avons toujours ne pas trouver de prénom pour notre deuxième fille. « Et toi ma puce, comment tu voudrais l’appeler ta petite sœur ? » dit-elle tout en se tournant vers Théa. Notre fille semble se mettre en grande réflexion et sa réponse finis par arriver d’un seul coup : « Mama. » Nous rions en cœur avec Shanae et il faut avouer que cela fait du bien. On a juste besoin d’être tous les trois pour que ça aille déjà un peu mieux. Je n’oublie pas la journée que nous venons de vivre, mais cela me permet d’oublier un peu malgré tout. « Je vais y réfléchir sérieusement, c’est promis ! » Je lui offre un petit sourire et pose ma main à côté de celle de Théa sur le ventre de Shanae. « Tu as encore un peu le temps. » Finalement j’apprends à ma future femme que j’ai déjà trouvé un nouveau lit pour notre princesse et que je pourrais refaire la peinture de la chambre si elle souhaite changer. Je ne sais pas vraiment si j’aurais le temps, mais je veux faire les choses bien comme j’avais pu le faire pour Théa avant qu’elle ne naisse. « Ah bon ? Oui pourquoi pas. Je t’avoue que là je suis trop crevée pour y réfléchir en plus j’ai une migraine atroce, mais vu que je dois rester tranquille, je vais avoir tout le temps d’y penser ! » « Ne t’inquiète pas tu as le temps. » Après un dernier câlin et un baiser, je finis par me lever pour aller préparer le dîner. Une fois seul dans la cuisine, je prends appui sur le plan de travail et ferme les yeux. Je soupire longuement et essaye de retenir les larmes qui sont coincé au fond de ma gorge depuis que nous avons quitté l’hôpital. Il ne faut pas que je craque, pas alors que les deux femmes de ma vie sont dans la pièce d’à côté. Shanae ne doit surtout pas me voir dans cet état, sinon elle va commencer à se faire du souci. Alors rapidement je me reprends et commence à m’activer dans la cuisine. J’entends le rire de Théa provenir du salon et je me dis qu’au moins elle va faire sourire sa maman. Je nous prépare quelque chose de rapide, mais d’équilibré pour bien nourrir ma femme et mon bébé. Le dîner ce déroule légèrement dans le silence, mais je pense que l’on en avait peut être aussi un peu besoin.

Après le dîner, il l’heure du bain pour bébé Théa. J’aide Shanae à monter les escaliers et après s’être emmitouflé dans sa robe de chambre, elle prend place sur les toilettes pour rester avec nous. Comme toujours, Théa s’amuse comme une folle dans la baignoire. Elle est mon petit rayon de soleil. J’ai beau être déprimé, elle arrivera toujours à me faire sourire. Je finis par la sortir du bain et comme souvent m’amuse à lui poser la serviette sur la tête pour jouer à cache à cache. Théa se met à rire de bon cœur avant de filer de la salle de bain en courant et toujours toute nue. « Dit dont la nudiste reviens par là. » J’entends ses petits pieds taper sur le sol et voilà qu’elle passe sa tête par la porte en riant de nouveau. Je me lance à sa poursuite et l’attrape dans mes bras. Je la mets en pyjama et finalement on s’installe tous sur le petit canapé de sa chambre pour un dernier câlin à trois. En quelques minutes, Théa s’endors entre nous. Je la dépose dans son lit et nous sortons sans faire de bruit.

A nous de prendre un bain, en amoureux. Shanae s’installe entre mes jambes et je pose mes mains sur son ventre arrondis. Je le caresse doucement et pose ma tête contre celle de ma chérie. Je sens que la barrière est prête à s’effondrer encore une fois, mais je fais tout pour ne pas le montrer. Je veux profiter de ce moment à deux pour essayer de me détendre. « Tu penses que ta sœur accepterait de venir m’aider avec Théa le temps que tu travailles? Je sais qu’elle n’a pas trouvé de job, on pourrait la payer pour le temps qu’elle nous aidera, en dédommagement du boulot qu’elle ne cherchera pas pendant ce temps ? Je sais que vous êtes un peu fâchés, et qu’elle a encore un peu de mal avec moi, mais y’a personne en qui j’ai plus confiance pour s’occuper de Théa, à part peut être ma mère, mais l’avoir dans les pattes toute la journée je ne préfère pas... » « Bien sûr. Je lui en parlerais. Et puis je vais m’arranger au maximum pour être à la maison tous les jours. Je pourrais peut être engagé un serveur de plus. Il faut que j’y pense. » Je ne dis rien de plus me rendant compte que ma voix est tout de même sacrément tremblante. Alors je continue de caresser le ventre de ma chérie, j’ai l’impression que cela m’apaise un peu même si je sais que cette grossesse est devenue un problème. « Te fais pas de souci, je veux que tu pense uniquement à toi pour les prochaines semaines, d’accord ? A toi et à elle, c’est tout. Je m’occupe du reste. » Je ne sais pas combien de temps je serais capable de tenir, mais je ferais tout pour que ça continue jusqu’au bout. Jusqu’à ce que Shanae et notre fille soit sortie d’affaire.

On reste plusieurs minutes dans le bain et finalement nous sortons pour aller nous coucher. Nous sommes à bout de forces et Shanae a vraiment besoin de se reposer. Une fois sous la couette, je prends la jeune maman dans mes bras et l’embrasse tendrement. « Je t’aime amour. » Il ne nous faudra que quelques minutes pour nous endormir profondément. Mais voilà… Mon sommeil ne sera pas tranquille très longtemps. Je me retrouve dans un rêve bizarre. Je suis à l’hôpital, tout est silencieux autour de moi, un médecin me tire par le bras et je me retrouve dans une salle. Shanae est allongée sur un lit les yeux fermé. Je l’appelle, mais elle ne bouge pas. Je me rapproche, la touche, la secoue, mais elle ne bouge toujours pas. Je commence à hurler son prénom, mais toujours rien. « Sha me laisse pas… » Je ne cesse de me tourner dans le lit pendant que ce rêve me torture littéralement. J’ai perdue ma femme et le médecin qui me tirait par le bras revient me voir pour me dire que notre bébé n’a pas survécu non plus. Je sens le chagrin m’envahir et je hurle une dernière fois avant de me réveiller en sursaut aux côtés d’une Shanae réveillée et visiblement inquiète. J’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer. Je sens la panique monter peu à peu. Je crois que je suis en train de faire une crise et je n’arrive plus à gérer.
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MessageSujet: Re: Don't play with your life » Shanae   Don't play with your life » Shanae EmptyMer 22 Jan - 11:42





I have to make a choice...


Pendant notre bain, je me sens bien, mieux qu’un peu plus tôt. Evidemment je suis tracassée, mais j’ai envie d’être positive malgré tout. J’ai envie de croire que tout se passera bien et que je mettrai au monde ma petite fille sans encombres, que je ne perdrai pas la vie, et même que je vaincrai ce satané cancer. Je dois me battre, et je me battrai pour que tout aille bien. J’aime trop ma famille et mon futur mari pour les abandonner lâchement. Quelque peu dans mes pensées, et sentant notre fille bouger au contact des mains de son papa, je demande à Isaac si Lana pourrait accepter de m’aider avec Théa les jours où il n’est pas là. « Bien sûr. Je lui en parlerais. Et puis je vais m’arranger au maximum pour être à la maison tous les jours. Je pourrais peut être engagé un serveur de plus. Il faut que j’y pense. ». J’entends dans sa voix qu’il est encore faible rapport à cette situation. J’entrelace mes doigts avec les siens et le serre doucement pour lui faire comprendre que je suis là. « Te fais pas de souci, je veux que tu pense uniquement à toi pour les prochaines semaines, d’accord ? A toi et à elle, c’est tout. Je m’occupe du reste. » . Je hoche la tête simplement, caressant du bout des doigts les avants bras de mon homme. «Je suis sûre que tout ira bien. Je le sens. Ça va peut être être difficile, mais on va bien s’en tirer toutes les deux. Je ne laisserai rien ni personne faire du mal à ma famille, ni même une foutue maladie.» Je tourne la tête pour essayer de voir Isaac, il a les larmes aux yeux. Je serre de nouveau ses mains avant de les reposer sur mon ventre. La princesse se manifeste, ce qui me fait sourire. «Tu vois, elle est d’accord avec moi. Tout va bien se passe d’accord ? On va faire attention, et tout ira bien.». Il hoche la tête, même si je sens bien qu’il n’est pas entièrement convaincu, mais je sais très bien qu’au fond de lui, il l’espère autant que moi.

Une fois notre bain terminé, nous nous retrouvons dans notre chambre. Moi qui ai l’habitude de dormir en petite tenue, voir carrément nue, je me force à m’habiller chaudement comme l’a dit le médecin. Je ne vais pas tenter le diable. Une fois sous la couette, Isaac m’attire vers lui et je me cale doucement dans ses bras. Mes yeux se ferment tout seul, et mon homme dépose un baiser sur mes lèvres, délicatement, ce qui me fait sourire. « Je t’aime amour. ». Je réouvre les yeux pour le regarder. «Je t’aime aussi chéri...». Le sommeil ne tarde pas à arriver, et nous nous abandonnons dans les bras de Morphée, tous les deux l’un contre l’autre. Mais au milieu de a nuit, je sens le corps d’Isaac se tendre, se crisper. Mon sommeil n’ayant jaais été très lourd, je me réveille directement. J’essaie de passer ma main sur le visage de mon chéri, en espérant le réveiller doucement, mais il commence à bouger un peu plus violemment. Je me redresse dans le lit et allume la lampe de chevet. « Sha me laisse pas… ». Une boule se forme dans ma gorge. Je comprends de quoi il est en train de rêver et ça me fend le coeur. Je passe une nouvelle fois ma main sur son visage et l’appelle pour essayer de le réveiller. «Chéri... Isaac je suis là... Isaac réveille toi...». Il se réveille en sursaut, se redressant dans le lit, en sueur. Je m’approche un peu et passe ma main dans son dos. «Je suis là, tout va bien mon amour.». Il est comme dans un état second, il a du mal à respirer et prend son visage entre ses mains. Mon coeur est en train d’exploser de le voir dans cet état, et le voilà qui se met à pleurer à chaudes larmes.

«Amour, je suis là, je t’en supplie calme toi, je suis là tout va bien...». Je viens l’entourer de mes bras et me serre contre lui, essayant tant bien que mal de le calmer. Il s’est retenu trop longtemps jusqu’à maintenant, et il craque finalement suite à la pression de son cauchemar. Il lui faut plusieurs minutes avant de me prendre finalement dans ses bras. Je le serre contre moi et l’embrasse dans le cou, accompagnant mon geste tendre de paroles qui se veulent réconfortantes. «Chéri calme toi, je suis là je suis pas morte d’accord. Tout va bien se passer j’te le promets. Calme toi...». Je le berce délicatement comme un enfant, histoire d’arriver à le calmer. Ce qui a l’air de fonctionner. Sa respiration se calme doucement pendant que je caresse ses cheveux. «Je suis là, je t’abandonne pas. Je suis là...». On mettra un petit moment avant de se rendormir, mais le reste de la nuit se déroule normalement, plus paisiblement que la première partie.

Réveillés par les pleurs de Théa, je me redresse dans le lit en l’entendant crier «Mamaaaa». Ça me fend le coeur je dois avouer. C’est la première fois qu’elle le dit en pleurant et ça me fait quelque chose de bizarre. Isaac se lève en me disant qu’il va la chercher, qu’il a la situation en main. Je m’assieds contre le dossier du lit et attends qu’il me ramène ma fille, qui une fois fait, se blottit tout contre moi pour que je puisse la calmer. «Ben dis donc c’est le gros chagrin mon bébé...» Je la couvre de bisous pendant qu’Isaac se remet sous la couette pour partager ce moment câlin avec ses 2 femmes. «Dire que bientôt on sera 4 dans ce lit pour le câlin du matin !». Je regarde mon homme avec un petit sourire, qu’il me rend. J’ai décidé être vraiment positive, je pense que ça peut faire la différence...

Le reste de la journée se passe quasiment normalement, même si je déteste être clouée sur le canapé. A chaque passage de Théa devant le canapé, je l’attrappe pour la couvrir de bisous, et je la laisse repartir vaquer à ses occupations. Isaac a pris son week end et je peux aussi profiter de lui, et lui laisser s’occuper de Théa, pour que je sois un peu plus tranquille. Bizarrement, mon soudain positivisme m’aide à aller mieux. Je sens un peu moins les contre-coups de la maladie, je la combats intérieurement avec une pensée de battante, et j’espère de toutes mes forces que ça marchera...

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