« J'ai beau me répéter sans cesse que notre histoire n'a plus lieu d'être, je ne cesse de penser à toi depuis la dernière fois... Evely. » Et oui, même si j’étais partie énervée et mécontente, je n’avais pu m’empêcher d’envoyer un sms à Trystan lui expliquant exactement ce que je pensais. Depuis cette soirée, je ne faisais que penser à lui. Du moment où je me levais, j’imaginais que tout ce que je faisais aurait pu être avec lui. Lorsque je me faisais le café le matin avant de partir au travail. Et bien, j’aurais préféré m’en faire deux… Mais ce café que j’aurais fais en plus, je ne l’aurais pas donné à n’importe quel homme. Non. Ce café, fait en plus, aurait été pour celui qui comptait le plus pour moi, malgré l’absence. C’était encore et toujours Trystan, comme si nos liens étaient intarissables. Malgré le temps, des fiançailles, nous nous manquions…

« J'ai pas cessé de penser à toi également... Tu me manques... » voilà ce que Trystan m’avait répondu. Lorsque j’avais reçu le sms, j’avais eu un sourire sur les lèvres. Mais pas un sourire de satisfaction, non. Un sourire de bonheur, mais également de tristesse. Ça serait tellement plus facile si mes sentiments n’étaient pas réciproques. Je pourrais enfin tirer un trait sur nos histoires, sur tout se qu’on a vécu et surmonté. Mais ça n’était pas le cas, la vie avait décidé que je devrais souffrir éternellement pour cet homme et pour l’amour, le bonheur qu’il me procure. Je commençais à me dire que notre histoire était une sorte de tragédie à la Shakespeare. Ou encore Racine. Nous sommes des amours contrariées autant qu’irrésistibles. Et c’était là le problème. Notre attirance était trop forte, je le savais par avance. « Notre endroit. Quand tu veux ! » nous nous retrouverons à notre endroit. Notre endroit ? C’était la plage. Nous nous donnèrent rendez-vous à 20h. Il ferait à peine nuit, c’était ce qui convenait le mieux pour qu’un homme presque marié aille voir son ancienne petite amie.

20h. Je claquais la portière de ma voiture. Je m’étais garé et j’étais complètement anxieuse, stressée de le voir. C’est donc ça l’amour ? Son cœur qui bat à la chamade, la gorge nouée, le ventre douloureux, c’était donc ça ? Ça faisait donc longtemps que je n’avais pas aimé. Peut-être quatre ans, quelque chose comme ça. Dans le coffre de ma voiture, je pris une serviette histoire de poser mes fesses sur quelque chose autre que le sable. Je marchais sur la plage mon sac à la main, mes rêves dans la tête, persuadée qu’ils n’étaient qu’utopie. Face à l’océan, je m’assis sur ma serviette.

Le travail s'intensifie de semaines en semaines. Les dossiers ce font de plus en plus compliqués. Je suis censé être impliqué à fond dans mon travail et pourtant ce n'est pas du tout le cas. Depuis que j'ai croisé Evely à cette stupide soirée de charité, je ne cesse de penser à elle. Nuit et jour. Son visage me hante. Je m'en veux de ne pas l'avoir rattrapé. De ne pas l'avoir rattrapé pour lui expliquer à quel point elle me manque, a quel point j'ai envie de l'avoir à mes côtés dans ma vie même si c'est juste comme une amie. Voilà ce a quoi je ne cesse de penser depuis quelques jours. Mes pensées sont interrompues par la sonnerie de mon portable. Sans réellement regarder le nom de l'émetteur j'ouvre le sms et tombe légèrement sous le choc en le lisant. « J'ai beau me répéter sans cesse que notre histoire n'a plus lieu d'être, je ne cesse de penser à toi depuis la dernière fois... Evely. » A vrai dire, d'un seul coup je me sens presque fébrile. Malgré tout, un léger sourire apparaît sur mon visage. Je me sens nostalgique. Tout notre passé me revient en pleine figure. Ce message me redonne d'un seul coup de l'espoir. De l'espoir en quoi ? Je ne sais pas réellement. Peut être en nous. Oui c'est ça peut être en nous, en ce qu'on a été et ce que l'on peut encore être. Ce message me fait sentir plus grand, me redonne des forces, le sourire et l'envie de me battre. Nous échangeons quelques textos. Je lui démontre qu'elle me manque. De fil en aiguille, on se donne rendez-vous le lendemain à vingt heures. Et pour la première fois depuis des mois et des mois, j'ai réellement hâte que le lendemain arrive.

Il est désormais vingt-heure et c'est assez nerveusement que je me dirige vers notre endroit. Cet endroit où nous nous sommes donné rendez-vous. C'est ici que je l'ai emmené pour notre premier rendez-vous. C'est sur ce petit bout de plage là-bas, perdu entre les rochers, que je l'ai embrassé pour la première fois. Durant nos dix mois de relations, nous sommes régulièrement revenus ici pour passer des moments merveilleux. Ce que je préférais ici en sa compagnie était les couchers de soleil. Aujourd'hui, il n'a pas encore eu lieu. Il est vingt heures et je me sens de plus en plus nerveux. J'aperçois Evely au loin, assise sur le sable et subitement je m'arrête. Empli de doute, je ne sais plus trop quoi faire. Y aller ou faire demi-tour. L'espace d'un instant, j'observe les vagues qui se fracassent contre les rochers. Ce paysage m'apaise légèrement. Sans bruit je me dirige vers cette jolie brune qui autre fois était ma petite amie et qui reste la femme que j'aime. « Bonsoir... » murmurais-je doucement. Cet endroit, Evely tout cela ce bouscule dans ma tête, malgré tout je me sens bien ici. Sans rien ajouter de plus, j'enfonce mes mains dans mes poches et m'assois à ses côtés. L'espace de deux secondes nos bras ce frôlent. Un frisson m'envahit. Mon regard reste fixer sur l'horizon. D'un seul coup, je me sens dans notre petite bulle. Celle que je préférai avant. De ma vie entière, il y a qu'en sa compagnie que je me suis toujours senti aussi bien. « Je sais que je te répète le même discours depuis des années, mais c'est parce que c'est tout ce que j'arrive à dire. Je n'ai pas été assez courageux pour m'opposer à mon père et aujourd'hui je suis devenu aussi minable que lui, mais une chose est sûre, je n'ai jamais voulu te faire du mal Evy. Jamais... » dis-je dans un long murmure. Les vagues continuent à ce briser sur les rochers et le silence s'installe entre nous...

La plage, c’était notre endroit favori. J’ai toujours aimé cette plénitude qui y régnait. C’est le seul endroit où je pouvais rester des heures. L’océan n’est pas immobile, il bouge constamment. Et c’est justement ce détail qui m’attire. Je peux regarder l’océan durant des heures, j’aurais toujours quelque chose qui bouge à regarder. Les oiseaux, les vagues, les gens, les bateaux ou encore même les avions dans le ciel. Cela faisait quatre ans que je n’y étais pas retournée. A croire que le temps s’était arrêté. Comme immobilisé. Il y avait différentes raisons qui faisaient que je n’y étais plus retournée depuis notre séparation. La peine, l’envie d’oublier, la peur d’y repenser… Je me disais que si je voulais oublier Trystan, il fallait que j’écarte tous les détails qui me feront penser à lui. La plage faisait bien évidemment partie de la longue liste des choses à bannir de ma vie.

Lorsque Trystan arriva près de moi, j’entendis d’abord des pas… Puis, lorsqu’il se rapprocha : « bonsoir ». Je tournais mon visage vers lui, et le vent vit voltiger mes cheveux, plusieurs mèches me passèrent devant les yeux. Je les retirais de mon visage avec ma main. « Bonsoir, Trystan » répondis-je à voix basse, avec un léger sourire. J’avais encore l’esprit remplit de tous ces souvenirs avec lui, et, qui me hantaient. C’était fou comme on ne pourvait pas oublier quelqu’un, sa façon de parler, son parfum, l’odeur de sa peau. Et justement, lorsqu’il s’approcha de moi et s’assit à côté, je ressentis ce parfum. Celui que j’avais humé durant de longs mois. Nos bras se frôlèrent. C’est fou comme toucher la peau de Trystan pouvait me faire cet effet-là. Vous savez, cette boule au ventre, les frissons, juste en me frôlant. Juste à savoir qu’il était là, tout près de moi avait le don de me retirer de tous mes maux.

« Je sais que je te répète le même discours depuis des années, mais c'est parce que c'est tout ce que j'arrive à dire. Je n'ai pas été assez courageux pour m'opposer à mon père et aujourd'hui je suis devenu aussi minable que lui, mais une chose est sûre, je n'ai jamais voulu te faire du mal Evy. Jamais... » Là, il avait dit juste, il avait enfin parlé du fait qu’il n’avait pas été assez courageux face aux ordres de son père. Ce que je ne comprenais toujours pas, c’était pourquoi il n’avait rien fait ? Préférait-il sa carrière et son héritage plutôt que de vivre heureux avec la fille qu’il ailait ? Entre la carrière et l’amour, il avait choisit sa carrière. C’était son choix, mais ça n’avait pas été le mien. Quoi qu’il en soit, on en était là aujourd’hui : deux âmes en peine qui se retrouvent enfin. C’était déchirant mais à la fois cela me faisait un bien fou de le revoir. Evidemment, nous n’étions pas aussi proches qu’il y a quatre ans, mais c’était normal, après tout.

« Je sais que tu n’as pas voulu me faire de mal… » répondis-je en plissant les yeux. Ça, je le savais très bien. Il ne voulait pas que je souffre. Et pourtant… « pourtant je peux te jurer que chaque jour que dieu a fait, je n’ai cessé de penser à toi… et… » j’essayais de trouver mes mots, hésitante, je regardais mes mains… « …et… se dire que l’homme qu’on aime est avec une autre, c’est terriblement dur à vivre... » Il s’en doutait sûrement, enfin j’espère. Car peut-être que lui était coincé avec sa Rose, mais moi je voyais l’homme que j’aimais me remplacer… Je lui donnais plus de détails sur ce que j’avais vécu durant les quatre années où nous ne nous sommes pas vus…. « J’ai vécu tous les jours en me disant que tu étais avec une autre, que tu en serrais une autre dans ses bras et que tu faisais l’amour à une autre femme que moi. Je pense que je n’ai jamais réussi à accepter… » Evely, ou le discours d’une femme blessée. En tout cas, les mois qui ont précédés notre rupture ont été les plus difficiles que j’ai eu à vivre jusqu’à aujourd’hui. Je lui parlais de ça car j’avais besoin de lui dire et de savoir comment lui, avait vécu la situation. J’avais envie d’entendre qu’il avait été dans le même état que moi…

Etre sur cette plage en compagnie d'Evely fait remonter en moi tous nos souvenirs. Tous ces trucs que nous avons vécus ensemble. Notre premier baiser, la première fois où je l'ai invité au restaurant, la première fois où nous avons fait l'amour, nos premières vacances ensemble et tous les autres souvenirs. Je me souviens des étoiles dans ses yeux lorsque je lui disais « je t'aime » ou lorsque l'on ce retrouvait après avoir passé quelques jours séparer. Tout cela me reviens en tête comme une bonne vieille claque. Cela provoque même quelques frissons en moi. Surtout lorsque mon bras effleure le sien. Assez rapidement, je lui présente des excuses quelques peu plus élaborer et franche que la dernière fois. Malgré tout, j'ai peur qu'elle s'en aille de nous. Quel me laisse tout seul dans cet endroit qui m'angoisse presque. Après mon petit discours, un long silence s'installe comme si d'un seul coup il y avait un malaise entre nous. Et dire que maintenant nos conversations sont meubler par tous ces horribles silences que je déteste. Les choses ne devraient pas changer comme cela, pas entre des gens qui s'aiment comme nous deux. Enfin, c'est la vie après tout.

« Je sais que tu n'as pas voulu me faire de mal... » dit-elle en brisant ce silence. Pour le moment, je me contente de me taire pour l'écouter. Je sais qu'elle a besoin de faire sortir pas mal de choses et je sais qu'elle a également besoin de temps pour pouvoir dire tout cela avec les bons mots. Evely réfléchis toujours beaucoup à ce qu'elle va dire. Contrairement à moi en fait. Silencieusement je fixe l'océan qui se déchaîne. On dirait que cette immensité d'eau est en accord avec nos sentiments. La nature ce rebelle et d'un seul coup, j'ai presque envie de faire la même chose. « Pourtant, je peux te jurer que chaque jour que dieu a fait, je n'ai cessé de penser à toi et... Et... Se dire que l'homme que l'on aime est avec une autre, c'est terriblement dur à vivre... ». Un instant mon regard ce pose sur le doux visage d'Evely. D'un seul coup et pour la première fois, je vois sa douleur. Je lis la douleur sur son visage et je me rends compte que j'ai vraiment été horrible avec elle. Je pensais qu'elle pouvait comprendre que je n'avais pas vraiment le choix, mais en réalité c'est moi qui aurait dû comprendre. J'aurais dû m'occuper d'elle, prendre soin d'elle, même de loin. Au lieu de ça j'ai installé ma nouvelle vie avec cette fille qui va bientôt devenir ma femme. « J'ai vécu tous les jours en me disant que tu étais avec une autre, que tu en serrais une autre dans tes bras et que tu faisais l'amour à une autre femme que moi. Je pense que je n'ai jamais réussi à accepter... » finit-elle par avouer. Pour la première fois j'ai vu la femme blesser qui se cache en elle depuis quatre ans. Et cette image ne me plaît pas, je veux la voir heureuse avec ou sans moi. Je veux simplement la voir heureuse.

Délicatement je pose ma main sur la sienne. Encore un geste délibéré. Sans aucune réflexion. Juste pour lui rappeler que malgré tout ce qui nous est arrivé je suis encore et toujours là pour elle. Doucement mon pouce caresse sa paume. Mon regard est toujours scotché sur l'océan. Je ne me sens pas réellement assez fort pour la regarder droit dans les yeux. « Je n'arrête pas de penser à toi aussi, tu sais... » dis-je calmement dans un murmure. Je ne suis vraiment pas doué pour exprimer mes sentiments. Cela n'a jamais été mon truc. En général, je garde toujours tout enfoui au plus profond de moi-même et personne ne sait rien. Mais je sais que cette fois cela ne marchera pas. Je dois parler avec Evely. Nous devons avoir cette conversation une bonne fois pour tout. « Tu sais je te comprends, mais... Mais... Quand je suis avec elle, c'est à toi que je pense. Quand je l'embrasse, j'essaye simplement de me souvenir du goût de tes lèvres. A chaque fois que je la vois, je la compare avec toi et... Et tu gagnes à chaque fois le match. » lui dis-je alors à coeur ouvert. Je sais qu'elle comprend l'effort que je suis en train de faire. « Je ne me suis jamais résigné à t'oublier... Alors, oui cette fille est gentille, mais non je ne l'aime pas ! A chaque fois que j'ouvre la porte de ce stupide appartement j'ai déjà envie de faire demi-tour... » lui avouais-je sans ne savoir quoi ajouter d'autre pour le moment. Et pour la première fois depuis que je me suis assis à côté d'elle, je plonge mon regard dans le sien...

J’avais ouvert mon cœur à Trystan, j’avais enfin eu l’opportunité de lui parler, de me confier. Chose que j’avais totalement réfuté il y a quatre ans. Lorsque nous avons du nous séparer, j’avais eu beaucoup de mal à en parler avec mes amies. La seule personne à qui j’en parlais régulièrement était ma mère. Elle seule semblait me comprendre, c’était ma mère, voilà tout. A mes amies, j’avais expliqué le strict minimum, que Trystan devait se fiancer avec une autre parce que c’était un arrangement familial. Bien évidemment, mes amies essayaient de me réconforter comme elles le pouvaient. Mais dès qu’on revenait au sujet « Trystan », je me fermais comme une huître. Incapable d’en parler, elles s’imaginaient bien que j’en souffrais beaucoup. Du coup, plus le temps passait, moins elles m’en parlaient. Ma mère m’avait conseillée de mettre de côté tout ce qui pouvait me rappeler Trystan. Du coup, en parler devenait interdit, sauf quand moi j’éprouvais le besoin d’en parler…

Je venais de lui expliquer ce que j’avais ressentit lorsque nous nous étions séparés. Alors forcément, toutes sortes de questions m’étaient venues à l’esprit. Du genre, comment était-il avec sa fiancée, est-ce qu’il était toujours autant attentionné qu’avec moi. Les comparaisons fusaient, et je ne pouvais me résoudre à arrêter. A croire, que je n’avais pas le mental assez fort pour pouvoir l’oublier. Ou alors je l’aimais encore, et cet amour était très fort pour qu’il ne se tarisse pas. De toute façon, aujourd’hui, le résultat était le même, que je l’ai oublié ou pas : je n’étais pas arrivé à l’oublier. « Je n'arrête pas de penser à toi aussi, tu sais... » Il ne me regardait pas, et je ne le regardais pas non plus. Peut-être qu’il était plus facile de se confier sans être les yeux dans les yeux. L’océan arrivait à délier les langues. Il semblait que les mots sortaient plus facilement, ici. « Tu sais je te comprends, mais... Mais... Quand je suis avec elle, c'est à toi que je pense. Quand je l'embrasse, j'essaye simplement de me souvenir du goût de tes lèvres. A chaque fois que je la vois, je la compare avec toi et... Et tu gagnes à chaque fois le match. » Tous les mots qu’il avait prononcés avaient aussitôt apaisés ma douleur qui duraient depuis de longues années. Savoir que j’étais encore et toujours passionnément intriguée par Trystan. « Je ne me suis jamais résigné à t'oublier... Alors, oui cette fille est gentille, mais non je ne l'aime pas ! A chaque fois que j'ouvre la porte de ce stupide appartement j'ai déjà envie de faire demi-tour... » Un sourire bénin vont se nicher sur mes lèvres, comme si au fond, le malheur de Trystan m’enjouait. Non, ce n’était pas ça. C’était juste que nous étions malheureux tous les deux car nous n’étions pas ensemble, et je venais d’en avoir la confirmation. Le fait qu’il ne l’aime pas, me rassurait. Ce que j’avais le plus peur, c’était qu’il en tombe amoureux ou qu’il est des sentiments pour elle. J’avais à présent un nœud dans l’estomac. Avoir conscience de tout ça et être dans l’interdiction totale de pouvoir agir me rendait folle. Je respirais calmement…

Je l’avais laissé parler comme il venait de le faire. J’avais vraiment besoin d’entendre tout ça. Au final, je me demande si nous avons bien fait de ne plus se voir il y a quatre ans. Mais je savais très bien que si nous nous étions vus à cette époque là, notre amour n’en aurait rien eu à faire de la fidélité d’un couple bidon, promis au mariage. « Je suis contente de savoir tout ça… » je tournais mon visage vers lui, enfin « …même si au fond, ça ne nous avance à rien. » J’eu un sourire de prestance. Car j’étais heureuse de savoir qu’il pensait toujours à moi, voir autant qu’avant, mais cela n’enlevait pas la réalité de la situation. « mais au moins, maintenant je sais…» Je mourrais d’envie de lui poser une question. « Trystan… » demandais-je tout en tournant mon visage vers lui. Il me regarda et enfin nos regards se croisèrent. « Est-ce que tu m’aimes encore… même après quatre ans d’absence et des fiançailles ? » demandais-je à voix basse, les yeux plissés, n’étant pas sûre de sa réponse. Évidemment je tolérais qu’il ne m’aime pas autant qu’à nos 18 ans. Les sentiments s’altèrent avec le temps. Mais je voulais savoir s’il y avait encore ce quelque chose le concernant.

A croire que cet endroit délie les langues. Pour la première fois depuis quatre ans nous nous parlons à coeur ouvert. La conversation de la dernière fois semble bien loin désormais. Finis les regards en biais, les silences gêner et tout ce qui s'en suit. Désormais c'est comme si nous étions dans une bulle. Un endroit qui ne regarde que nous. Ou personne ne peut venir nous atteindre. Comme si d'un seul coup, plus rien ne pourrait jamais plus nous déranger. Un léger retour en arrière de quatre ans. Malgré tout, aucun de nous deux ne tente de croiser le regard de l'autre. Comme si cela pouvait tout déstabiliser, tout faire échouer, d'un seul coup, d'un seul et unique claquement de doigt. Alors, nous restons assis l'un à côté de l'autre, à fixer l'océan et à ouvrir notre coeur. C'est bien la première fois que j'arrive à faire quelque chose comme cela, en même temps Evely n'est pas n'importe qui. Elle est la première femme à qui j'ai réellement réussie à faire confiance. La seule et unique femme qui peut réussir à lire en moi alors que tous les autres échouent les uns après les autres. Enfin. Elle se livre, je l'écoute. Et puis les rôles s'inverse. Le silence s'installe doucement. Chacun d'entre nous ce met alors à réfléchir dans son coin tout en étant plus proches que jamais. D'un seul coup, j'ai l'impression d'être heureux enfin quelque chose qui s'approche quelque peu du bonheur. Tout simplement parce que cette fille, mon ex petite amie est à mon côté. A croire qu'il ne me faut pas grand-chose. Mais la réalité fait presque peur. Le constat est qu'elle me manque et que je lui manque, mais que les choses ne peuvent pas réellement changer. On est là a braver les interdits, à ce croire supérieur à tout cela. Mais en fait, on est juste deux ex amants qui sont aussi perdus l'un que l'autre.

Je me sens presque nerveux comme je le suis très rarement. Faire sortir mes sentiments, tout cela n'est pas dans mon habitude alors oui je suis assez nerveux. Malgré tout, je ne peux m'en aller maintenant. Nous sommes en train de faire des progrès assez énormes pour nous deux, alors faut continuer, ne pas s'arrêter, tout demander, poser toutes les questions, même celles dont on ne veux surtout pas connaître la réponse. Après tout c'est pour cela que nous avons voulu nous retrouver pour pouvoir discuter franchement une bonne fois pour toute. « Je suis contente de savoir tout cela même si au fond, ça nous avance à rien. » dit-elle tout en tournant son visage vers moi. Je sais qu'elle me regarde, mais je n'arrive pas à tourner la tête. De plus, je sais qu'elle a parfaitement raison. Rien ne pourrais changer. Je ne peux pas retourner avec elle. Elle serait quoi alors, ma maîtresse ? Cela n'est même pas envisageable. Je commence à me perdre dans toutes ses pensées qui m'envahissent d'un seul coup. « Trystan ? » me demanda-t-elle finalement. Cette fois je sais que je ne peux pas l'éviter, je tourne légèrement mon visage vers le sien. Enfin nos regards ce croisent. « Oui ? » murmurais-je doucement. Je ne sais pas pourquoi, mais d'un seul coup je crains le pire. Je sais qu'elle va me poser une question, mais je n'arrive pas à savoir laquelle. Alors, doucement je l'attends. Je ne dis rien, je me contente de la fixer avec un léger sourire. « Est-ce que tu m'aimes encore... Même après quatre ans d'absence et des fiançailles ? » me demanda-t-elle à voix basse. D'un seul coup, j'ai l'impression de retrouver la jeune Evely. Celle qui avait dix-huit ans et dont j'étais éperdument amoureux. Celle a qui j'ai fait du mal. Voilà, qui j'ai en face de moi là tout de suite. Mais je ne sais quoi répondre à cette question. Question pourrait tout changer selon ma réponse. Je dépose ma tête dans mes mains, les coudes poser sur mes genoux. « Je... Je dois épouser Rose tu ne peux pas me poser cette question. » lui dis-je doucement. Je sais parfaitement que ce n'est pas la réponse qu'elle attendait, mais je me sentais obligé de lui dire cela. Comme pour nous faire revenir sur terre une bonne fois pour toute. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de la regarder de nouveau. « Mais... » commençais-je avec quelques doutes. « Mais... Oui ! Oui je t'aime encore et je crois que je ne pourrais jamais cesser de penser à toi comme étant la seule et unique femme que j'ai jamais aimé. » lui avouai-je le plus simplement du monde. Mon dieu je déteste faire des déclarations comme cela, mais je sais qu'elle a réellement besoin de ça. « Et... Et toi ? » lui demandais-je alors.

L’absence est un sentiment qui me tortura durant quatre ans. On dit qu’avec le temps tout s’en va. Bien que la peine s’atténuait, elle ne disparaissait pas pour autant. Je pensais toujours à Trystan, avec peine, avec joie, avec nostalgie, aussi. Ma mère me répétait souvent qu’il fallait que j’arrête une bonne fois pour toute de me torturer l’esprit et que je passe à autre chose. Elle essayait de me faire violence. Mais malheureusement, cela n’avait pas toujours l’effet escompté. Je m’étais confiée, lui aussi. Je lui avais dit que j’étais tout de même contente d’avoir entendu ce qu’il avait à me dire bien que cela n’arrangeait pas plus les choses. « Trystan ? » Rien qu’à avoir prononcé ce prénom et de la manière dont je l’avais prononcé, il savait bien que j’allais lui poser une question, et pas des moindre. Je le connaissais, il me connaissait aussi… Et la question arriva enfin après un brusque blanc. « Est-ce que tu m'aimes encore... Même après quatre ans d'absence et des fiançailles ? » Ca, c’était de la question ! C’était d’ailleurs une question que je me posais depuis longtemps et à laquelle j’aurais voulu avoir une réponse. Sauf qu’au premier abord, Trystan ne semblait pas du même avis que moi. « Je... Je dois épouser Rose tu ne peux pas me poser cette question. » me répondit-il doucement. S’il me répondait cela, c’est que la réponse devait être positive, autrement, il m’aurait répondu que non, il ne m’aimait plus. « oui, désolée… c’était déplacé de te demander cela » répondis-je doucement également. Du coup, un blanc s’installa. Je regardais toujours l’horizon. Droit devant moi. Me posant de multiples questions, certains que je ne pourrais jamais lui poser.

« Mais... » vint rompre le silence qui s’était installé. Là, je ne pu m’empêcher de tourner mon visage vers Trystan. « Mais... Oui… Oui, je t'aime encore et je crois que je ne pourrais jamais cesser de penser à toi comme étant la seule et unique femme que j'ai jamais aimé. » Mes bras sur mes genoux, mon visage un peu penché, j’appuyais mon menton sur mon bras gauche, tout en le regardant. Etais-je une bonne nouvelle qu’il m’aime toujours ? Est-ce qu’au final, les choses ne seraient pas plus simples si l’un des deux n’aimait plus l’autre ? Je pensais que si. Mais la vie avait décidée que la simplicité n’était pas de mise. Je savais combien il était compliqué pour Trystan, d’avoir une conversation de ce genre. Lui qui était si renfermé, si mystérieux, la démarche devait être compliquée… Je pense qu’il savait que j’avais besoin d’entendre ce qu’il avait dit…

« Et... Et toi ? » et oui, je ne pouvais lui poser la question sans attendre la même en retour. Et moi, alors, dans tout ça ? Moi, évidemment, j’avais toujours des sentiments pour lui, bien que mon amour se soit estompé en quatre années d’absences, il n’empêchait que mon cœur ne voyait que lui. « je pense n’avoir jamais cessé de t’aimer… » des mots lancés en l’air, puisqu’ils n’ont que pour but de se rassurer l’un l’autre. De se dire que l’on s’aime toujours. Qu’il y aura toujours quelqu’un dans ce monde qui pensera à nous, aussi fort que l’on pensera à lui… Cela nous faisait une belle jambe, surtout à moi. Ratant toutes mes relations les unes après les autres pour aucune raison valable. Les garçons avec qui je sortais me semblaient si simples, sans profondeur…

« mais… parlons de choses plus joyeuses… ce mariage, il est prévu pour quand ? » évidement, je l’avais joué fine. Car nous savions tous les deux qu’un mariage était censé être un évènement joyeux pour tout être humain qui se marie. Sauf que dans le cas de Trystan, ça ne l’était pas. Et nous le savions tout les deux. Par là, je souhaitais lui montrer qu’un mariage est une chose que l’on fait parce qu’on aime quelqu’un, et non pas parce qu’on y ait obligé…

« Oui je t'aime encore et je crois que je ne pourrais jamais cesser de penser à toi comme étant la seule et unique femme que j'ai jamais aimé. » lui avouai-je comme pour briser une nouvelle fois l'étrange silence qui s'était faufiler entre nous. Ce silence est comme une bête cachée dans l'ombre des rochers et qui attend tranquillement pour venir s'asseoir entre nous, il invite régulièrement son ami le malaise pour parfaire le couple et rendre ce moment presque étrange voir bizarre. Deux anciens amants qui se retrouve, il est vrai que cela peut paraître quelque peu étrange voir même suspicieux, mais après tout, on en avait autant besoin l'un que l'autre. Alors, remake de série B ou pure connerie, je m'en fiche complètement. Je me retrouve ici sur cette plage avec la fille qui a toujours fait battre mon coeur d'une façon totalement singulière et pour la première fois depuis des mois je me sens réellement bien. J'en oublie les problèmes de boulots, les prises de têtes avec mon frère, tout ou tout du moins presque... L'espace d'un instant, j'observe le doux visage d'Evely. Sans le vouloir on ce retrouve tous les deux dans la même position. Nos visages se font d'un seul coup étrangement proche. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi proche d'elle et pourtant je sais parfaitement que je ne bougerais pas d'un centimètre. L'envie d'emprisonner ses lèvres dans un baiser me ronge de l'intérieur, mais pour le moment la raison gagne encore sur l'envie. Pour le moment...

Par pure curiosité ou par simple peur d'un nouveau silence je lui retourne sa question. Cette question qui met à jour tous nos sentiments et remue quelque peu le couteau dans la plaie. « Je pense n'avoir jamais cessé de t'aimer... » me dit-elle sans réellement me regarder. Des mots jeter aux vents. Des mots qui rassurent et qui pensent les blessures. On doit paraître assez bête comme ça tous les deux, à ce rassurer bêtement avec quelques déclarations. Je vais épouser Rose, elle trouvera un autre homme qui finira par devenir son mari et fera d'elle une femme comblée et une mère heureuse. Voilà comment je vois la suite. Aucun avenir pour moi, la vie tout entière pour elle. Simplement, peut être pessimiste, mais au moins cela comblerait le manque. « Mais... Parlons de choses plus joyeuses... Ce mariage, il est prévu pour quand ? » me dit-elle presque trop enjouée. Je ne peux m'empêcher de me tourner vers elle avec un air surpris avant de rire légèrement. C'est plus fort que moi dès que l'on prononce le mot « mariage » je rigole où je m'énerve. Autant dire qu'Evely est tombée sur un bon jour. Enfin. Je cesse de rire et regarde au loin. « Dans un an, enfin je crois... Mais je ne parlerais pas de ça avec toi Evy. Tout le monde s'en fout de ce mariage... » dis-je doucement avant de lui sourire tendrement. Je sais qu'elle ne s'attendait peut être pas à cela, mais je ne veux vraiment pas aborder ce sujet avec elle. Je sais que cela va uniquement lui faire du mal et c'est vraiment la dernière chose que j'ai envie de faire. Malgré tout, je me la joue aussi fin qu'elle. « Et toi alors, tu as un homme dans ta vie ? » lui demandais-je avec un sourire alors que ces quelques mots m'arrachent littéralement la gorge. Si sa réponse est oui ou peut être ou n'importe quoi qui s'approche du positif je ne sais comment je ne pourrais réagir. Je sais que je n'ai rien le droit de dire, après tout c'est moi qui vais en épouser une autre, mais pour le moment je n'ai encore jamais réussi à me dire qu'Evely pouvait aussi avoir un homme dans sa vie. Je lui souhaite que cela bien sûr, mais l'entendre de sa bouche, je ne sais pas... « Et comment va ta soeur ? Et tes parents ? » lui demandais-je tout cela pour éviter de parler de ce stupide mariage.

Je commençais quelque peu à me détendre. Je ne savais pas ce qu’il en était pour Trystan, mais la conversation semblait plus décontractée. Sûrement le fait que l’on changeait un peu de sujet de conversation. C’était un sujet casse-gueule qui ne pouvait que foutre une vieille ambiance entre nous. Malheureusement, je m’étais sentie obligée de passer par cette case « sujet sensible ». Chose qui m’avait soulagée. J’avais gardé tout ça en moi durant des années, et avoir confié à mon ex-petit ami mes peines de cœur m’avait fait du bien. Maintenant, il fallait que nous parlions d’autre sujet histoire de passer à autre chose de plus joyeux. J’avais donc soumis l’idée de parler de son mariage. C’était logiquement un thème synonyme de joie, d’amour, non ? Évidemment que non, pas avec celui qui était prévu avec Trystan et sa fiancée.

« Mais... Parlons de choses plus joyeuses... Ce mariage, il est prévu pour quand ? » Je savais que c’était le sujet sensible et qu’il avait comprit mon sous-entendu par rapport à ce mariage. Il me répondit tout de même, bien qu’un peu succinctement… « Dans un an, enfin je crois... Mais je ne parlerais pas de ça avec toi Evy. Tout le monde s'en fout de ce mariage... » J’acquiesçai d’un geste de la tête. Oui, on était loin du bonheur annoncé d’un mariage entre deux êtres qui s’aiment follement. On était dans le cliché du mariage arrangé. C’était triste, plu pour lui que pour moi. Car, bien que Trystan semblait être l’amour de ma vie, je me disais que je trouverais bien quelqu’un que j’aimerais un jour où l’autre. Tandis que lui, était condamné à être avec une fille qu’il n’aimait pas. Qu’il appréciait, mais qu’il n’aimait pas. Et ça, c’était triste.

« Et toi alors, tu as un homme dans ta vie ? » Et oui, il fallait bien que les questions me reviennent en pleine figure à un moment donné, non ? Et là, c’était à priori le moment. Je soupirai. « … et bien écoute… je ne sors avec personne en ce moment » après, les détails, il n’avait pas besoin de les savoir. Qui me draguait ou qui me plaisait. Et l’interrogatoire ne faisait que commencer. « Et comment va ta soeur ? Et tes parents ? » Je le regardais un peu plus détendue, je me redressai. « …et bien écoute, toujours à Town Square… elle va bien… elle a grandit, elle a 22 ans maintenant et elle est très jolie... j’en suis fière.» et oui car lorsqu’il l’avait connu, elle avait à peine 16 ans. Aujourd’hui, elle vient d’en avoir 22. Elle était toute jeune à l’époque. Nous aussi, après tout. « et comment va Nolan ? » C’était son petit frère, je l’aimais beaucoup ce garçon. Il avait plus de caractère que Trystan, mais ce dernier était l’ainé et devait être plus sérieux. Il avait des responsabilités que n’avait pas à porter son petit frère.

Et voilà qu’elle commence à me parler du mariage. Comme si cela pouvais avoir de l’importance. Comme si l’un d’entre nous pouvais réellement ce préoccuper de cet événement. Encore qu’elle s’enfiche complètement cela paraît tout ce qu’il y a de plus normal, mais de mon côté cela devient de suite anormal. Après tout c’est moi le principal concerné par cette histoire et cela me passe carrément au-dessus de la tête. Tout ce que je sais, c’est qu’il va falloir que j’écrive un discours dont je pense même pas le quart des mots, que je vais devoir enfiler mon plus beau costume et mon plus beau sourire pour la journée qui sera définitivement marquée comme la pire soirée de ma vie. Et c’est elle, elle la femme que je voudrais épouser, qui me demande quand aura lieu ce foutu mariage. Rapidement je lui réponds que l’on s’en fiche et que je ne parlerais pas de cela avec elle. Certes elle a amener le sujet, mais je sais que cela la blesse plus que n’importe quoi. Elle n’as même pas besoin de le dire, je le devine simplement dans son regard. Ses yeux que j’ai connu si rieur, avec, vous savez cette petite étincelle qui vous démontre à quel point la personne est heureuse. Aujourd’hui son regard à changer. Malheureusement… « Et me dit pas que tu es venu ici pour que l’on parle de cela… » lui dis-je doucement avant de changer définitivement de sujet. Autant parler réellement de choses plus joyeuses. Après tout, on peut sûrement avoir une conversation normale, comme des gens normaux. Comme des amis.

Et pourtant j’attaque directement sur les hostilités en lui demandant si elle a un homme dans sa vie. A peine ai-je finis de prononcer cette question que je le regrette déjà. En réalité, je n’ai pas envie de savoir. « Et bien écoute… Je ne sors avec personne en ce moment. » finit-elle par me dire sans trop s’étaler sur le sujet. Je me contente d’hocher la tête en silence. Je n’ai rien à dire, elle a répondu a ma question. Le sujet pourrait en rester là. Et pourtant, après un léger instant de doute, je finis par ajouter quelque chose à mon tour. « J’espère que tu trouvera un homme qui saura te rendre heureuse ! ». Je ne sais pas pourquoi, mais d’un seul coup, j’ai ressenti le besoin de lui dire cela. De lui dire qu’elle doit tourner la page, qu’elle doit ce trouver un homme qui saura l’aimer, la chérir et lui donner une famille et tout ce qu’elle mérite dans la vie. Un instant, je plonge mon regard dans le sien et lui fait mon plus beau sourire, le plus sincère, celui qu’elle connaît bien. Et d’un seul coup, je change de sujet. A croire que je suis réellement doué pour cela ce soir. Je lui demande comment va sa petite sœur et ses parents. La réponse ne ce fait pas attendre longtemps. « Elle va bien… Elle a grandit, elle a 22 ans maintenant et elle est très jolie… J’en suis fière » me dit-elle tout en souriant. Evely a toujours été fière d’être grande sœur et je me souviens très bien de Elyna, lorsque je la connaissais elle n’avait que 16 ans, autant dire que c’est vrai elle a dû bien changer depuis. « Si elle ressemble à sa grande sœur, elle doit être très belle en effet… » dis-je spontanément avant de m’arrêter dans mon élan. Et merde Trystan réfléchi avant de parler abrutit. Comment remuer le couteau dans la plaie. Je suis vraiment un boulet quand je m’y met. Non mais c’est pas vrai.

Rapidement elle change encore une fois de sujet et me demande des nouvelles de Nolan. Nolan mon idiot de petit frère que j’aime par dessus tout malgré nos disputes. « Et bien égale à lui-même… » dis-je tout en souriant. « Tu connais Nolan, légèrement rebelle sur les bords et toujours prêt à refaire le monde. Il n’a pas changé. » lui dis-je alors. L’espace d’un instant, je repense à toutes les disputes qui ne cessent de s’enchaîner entre Nolan et moi. Il m’en veux d’avoir abandonner Evely pour accepter le mariage que papa à arranger pour moi. Et pourtant je lui ai dit la vérité et il ne veux toujours pas me croire même après quatre ans. Mon regard ce tourne alors vers Evely. Elle ne me regarde pas et fixe l’océan. Le soleil couchant ce reflète sur ses cheveux. Elle est absolument magnifique. Et d’un seul coup, je me dit qu’elle mérite la vérité. Qu’elle mérite de savoir même si mon père ma formellement interdit de répéter cela. « En parlant de Nolan, j’ai quelque chose à te dire… » lui dis-je alors après un léger silence. Je ne sais pas comment elle va le prendre, je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais j’ai besoin de lui dire à elle et uniquement à elle. Pas pour me justifier ou quoique ce soit, mais juste pour qu’elle soit au courant. « Ce que je vais te dire n’es en aucun cas une justification à ce que je t’ai fait, mais… Si j’ai accepter d’épouser Rose c’est pour éviter de faire vivre cela à mon petit frère. » lui dis-je tout en voyant d’un seul coup la surprise dans son regard. Je vois bien qu’elle ne comprends pas trop où je voulais en venir. « L’un de nous deux devaient épouser une fille que mon père avait choisi et… Tu connais Nolan, il aurais fuit la ville ou fait une connerie alors j’ai accepter pour qu’il puisse sa vie tranquillement et être heureux.. Pour garder mon petit frère dans la famille. » lui avouai-je alors doucement, laissant planer le silence…

« Et me dit pas que tu es venu ici pour que l’on parle de cela… » non, effectivement, nous n’étions pas venu ici pour nous plaindre, en tout cas, pas uniquement. Mais le fait de revoir Trystan me faisait obligatoirement parler des choses qui avaient tendance à fâcher. Le sujet de son mariage faisait partit de la listes des sujets bannis. Je comprenais tout à fait que le fait de parler de son mariage ne l’enchantait guère. Il essaya de changer de sujet en me posant une question personnelle sur ma situation relationnelle. Il voulait évidemment savoir si moi-même, j’étais en couple ou non. Petit moment de solitude. Je lui répondis que je ne sortais avec personne en ce moment. « J’espère que tu trouveras un homme qui saura te rendre heureuse ! » me lança t-il. Je soupirai. Je roulais les yeux vers le ciel. Voilà qu’il me sortait la phrase cliché par excellence. « J’espère aussi. » lui répondis-je un peu à contre cœur mais d’un air sûr de moi.

On aborda le sujet de ma sœur Elyna. Elle avait bien évidemment grandit depuis quatre ans. « Si elle ressemble à sa grande sœur, elle doit être très belle en effet… » J’esquissai un sourire en coin, qu’il ne vit pas sur mon visage, étant du côté opposé à lui. « oui, elle est très jolie… » avouais-je volontiers. Après avoir parlé de ma sœur, j’orientais la conversation sur son petit frère, Nolan. J’avais envie d’avoir de ses nouvelles, savoir comment il allait & ce qu’il était devenu. « Et bien égale à lui-même… Tu connais Nolan, légèrement rebelle sur les bords et toujours prêt à refaire le monde. Il n’a pas changé. » je souris discrètement, je savais que Nolan était tout l’opposé de son frère. Il était jeune, spontané et rebelle, Trystan était mature et réfléchit. Je l’écoutai, ne disant pas un mot. Puis, il me dit qu’il avait quelque chose à me dire à propos de son frère. Interloquée, je tournai mon visage vers lui. Il m’expliqua qu’un des fils de monsieur Fitzgerald devait épouser Rose. Et étant donné le caractère plutôt bien trempé de Nolan, je comprenais bien qu’il n’aurait jamais accepté un tel deal. Je restais très surprise des révélations de Trystan. Je soupirai de désespoir face à cette histoire. Je ne voyais pas quoi lui répondre. « tu n’as pas eu le choix, j’avais bien compris… » je passai ma main dans mes longs cheveux bruns.

« on est condamné à rester amis… c’est déjà pas mal, non ? » lançais-je après un long temps de silence entre nous. Effectivement, maintenant qu’on avait enfin repris contact, ça serait dommage de s’ignorer sous prétexte que nous avons eu une histoire il y a 4 ans.

« Je dis pas cela à la légère Evy... Je le pense vraiment ! » lui dis-je face à son air peu convaincu une fois que je lui ai dit espérer qu'elle trouverait un homme qui saura la rendre heureuse. Bien sûr, que je le pense plus que n'importe quoi d'autre d'ailleurs. Je ne pourrais plus jamais être cet homme là. Jamais. Non vraiment jamais je ne ferais d'elle ma maîtresse ou quelque chose comme cela. Je suis condamné à épouser Rose, alors vraiment je pense qu'elle doit trouver quelqu'un qui sera faire de sa vie un véritable bonheur. Un homme qui la demandera en mariage et qui lui fera des enfants. « Je sais que tu trouves ça complètement cliché ! » lui dis-je tout en souriant. Je la connais par coeur. Les années et la distance ne changeront pas cela. En aucun cas.

Le sujet finis par dériver totalement. On ce met à parler de nos familles respectives en particulier de sa petite soeur et de Nolan mon frère. C'est avec fierté qu'elle m'expose les évolutions d'Elyna. Dire que cette gamine nous avait en admiration. J'avais toujours aimé sa petite soeur et j'ai encore quelques contacts avec elle. Enfin. On s'envoi des textos de temps en temps. Pendant longtemps, c'est elle qui m'a donné des nouvelles d'Evely. Puis nous abordons le sujet de Nolan et je finis par lui avouer le secret qui aura pourri ma vie. Je tente de lui exposer les choses, le plus clairement et le plus objectivement possible. « Tu n'as pas eu le choix, j'avais bien compris... » finit-elle par me dire toujours aussi désespérer face à cette révélation. A mon tour, je passe une main dans mes cheveux et finis par lâcher un soupire. Je cache mon visage dans mes mains. « Tu sais tu devrait me hurler dessus, une bonne fois pour toute... Je sais que t'en meurt d'envie et je sais que tu m'en veux. » lui dis-je alors avant de relever la tête et de plonger mon regard dans le sien.

« On est condamné à rester amis... C'est déjà pas mal, non ? » me dit-elle après un terrible long silence. Le mot condamné semble être parfait pour cette situation. Il ne nous reste plus que cela de toute façon. Etre amis comme on avait pu l'être avant de se mettre ensemble. Mais, comment pourrais-je être ami avec la nana que je voudrais avoir pour épouse ? Tout cela m'apparaît réellement complexe, mais après tout c'est cela ou rien du tout. Et plutôt que rien, je préfère cela ! « Tu sais que si t'a besoin tu peux m'appeler. Je serais toujours là pour toi Evy. » lui dis-je alors tout en souriant de nouveau. Notre histoire ne devrait pas gâcher l'avenir que l'on pourrait avoir. Après tout, peut être que l'amitié pourrait fonctionner. « Pour le moment, on ce débrouille plutôt bien, je trouve ! » lui dis-je en riant. Une nouvelle fois mon regard ce pose sur l'immensité de l'océan. Pris d'un élan subit, je me lève et me retrouve debout face à elle en contrebas. Je lui fais mon plus beau sourire et lui tends la main droite. « Ca te dirait de te balader un peu ? »