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 Une visite inattendue [Delilah&Noam]

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MessageSujet: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptySam 23 Aoû - 20:42




Une visite inattendue

C'est mercredi. Ma voix sonne comme si cela me dérangeait qu'on soit mercredi. Qu'est-ce qu'il y a de si spécial le mercredi ? Rien, en fait. C'est une journée comme toutes les autres. Ce matin, je me suis levée vers cinq heures, me suis préparer un bon petit-déjeuner, pris une douche qui a duré à peine quelques minutes avant d'enfiler une tenue adéquate pour partir au cabinet. Aujourd'hui, c'est plutôt tranquille. Donc, à part le fait qu'on soit en milieu de la semaine, il n'y a rien d'extraordinaire au fait que ce soit mercredi. Pourtant, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose. Peut-être que la raison est qu'hier nous étions mardi et qu'il ne s'était pas présenté au cabinet. Par ''il'', je parlais de l'un de mes patients, Noam Calloway. En deux mois, il n'avait encore jamais raté une seule séance. Il était arrivé parfois qu'il soit en retard. Voir très en retard. À tel point que j'ai dû retarder des séances avec d'autres patients par sa faute. Il semblait ne pas du tout se soucier d'être à l'heure ou non. Qu'importe, je passais l'éponge. Il y a pire que ça dans la vie. Contrairement à mes autres patients, lorsqu'il franchissait la porte de mon bureau, ce n'est pas dans l'intention de se confier à moi. Il est là par obligation, et non par envie. Tout le long des séances, il me fixe dans le plus grand silence. Il ne dit jamais rien. J'ai tenté à plusieurs reprises de le faire parler. À chaque mardi, j'abordais une approche différente de la précédente, dans l'espoir d'avoir des résultats, en vain. Malgré mes efforts, il n'y a aucune amélioration. En même temps, son silence en dit long sur son état d'âme. Les gens portent rarement attention au langue corporelle, alors qu'il peut s'avérer assez révélateur. Des petits gestes, qu'on pense anodin, mais qui ont en réalité une certaine importance. Il suffit juste de savoir comment les décrypter et surtout comment les interpréter. Et les yeux. On dit souvent qu'ils sont le miroir de l'âme. Ce n'est pas tout à fait faux.

La veille, je l'ai attendue durant plus d'une heure dans mon bureau. Est-ce que je me suis inquiétée qu'il ne vienne pas ? Oui, évidemment. Je me soucie du bien-être de mes patients. Ce n'est pas nouveau à ce que je sache. Il arrive que j'appelle d'anciens patients pour m'assurer que tout se passe bien et que s'ils ont besoin d'une autre séance de ne pas hésiter à revenir me voir. Même si au fond, j'espère que ce ne soit pas le cas. Je me trouve dans mon bureau, seule, assise dans mon fauteuil. Mille et une questions me traversent l'esprit. Tous concernant une seule et unique personne. Noam. Pourquoi n'est-il pas venu hier ? A-t-il eu un empêchement ? Qu'a-t-il fait de sa journée ? Me fuit-il ? Lors de notre dernière séance, j'ai invoquer l'accident. J'avais voulu le faire réagir et je peux dire que j'avais réussie. Je mentirais si je disais que je n'ai pas ressentie un pincement au coeur de le voir quitter précipitamment mon bureau. Il n'arrive pas à comprend que je cherche simplement l'aider et qu'il ne me rend pas la tâche facile. Je décide d'aller parler avec mes collègues pour tenter de me changer les idées. L'une d'elles me parle de sa fille qui va entrer à l'école dans quelques jours. J'essaie de l'écouter, mais il y a rien à faire. Ma tête est totalement ailleurs. Je jette un coup d'oeil à ma montre. Treize heure et quart. Aujourd'hui, j'ai seulement deux patients. J'ai eu le premier tôt ce matin et l'autre est en fin de soirée. Ce qui signifie, qu'entre les deux, j'ai du temps libre. Habituellement, je fais un ménage dans mon bureau, je range quelques dossiers, je relis mes notes... ce genre de choses. Mais je dois savoir pourquoi Noam n'est pas venu à sa séance d'hier. Ce n'est pas avec un simple appel que j'aurais l'esprit tranquille. J'avais besoin de le voir. J'avais besoin d'être certaine qu'il allait bien et qu'il n'avait pas mis ses menaces suicidaire a exécution. Je rend au bureau de la secrétaire. « J'aurai besoin de l'adresse d'un patient. Celle de Noam Calloway ! » La secrétaire me dévisage un moment. « Monsieur Calloway m'a demandé de faire une visite à domicile. » Un petit mensonge, ça ne va me tuer. Je semble l'avoir convaincue, car elle finit par inscrire l'adresse sur un bout de papier qu'elle me tend, une fois qu'elle eut terminé. J'informe mes collègues de mon départ et je quitte le cabinet sur le champ.

En regardant le papier dans mes mains, je me rends compte d'une chose. Noam et moi habitons dans le même quartier. Tant mieux pour moi. Je n'aurai aucun mal à m'y retrouver. Enfin, ce n'est pas comme si Town Square avait des secrets pour moi. Je vis ici depuis toujours. Je connais pratiquement chaque recoin de la ville par coeur. Après quelques minutes de routes, je m'arrête devant un bâtiment. Je vérifie sur le bout de papier que j'ai la bonne adresse avant de débarquer de ma voiture. Je marche d'un pas confiant vers l'appartement. À bien n'y penser, faire une séance chez lui n'est pas une mauvaise idée. Je me dis que dans un environnement familier, où il se sent à l'aise, il risque d'être plus ouvert à se confier à moi. Du moins, je l'espère. Bien je doute qu'il me laisse franchir le seuil de l'entrée. Je l'imagine très bien me refermer la porte au nez. Au moment où je viens pour frapper, ma main s'arrête à quelques centimètres de la porte. Et si je le dérange ? pensais-je. J'aurais peut-être dû le prévenir de ma venue. Non, j'ai bien fait de ne pas le prévenir. Je suis certaine qu'il aurait fait en sorte de ne pas être là. J'ai l'avantage d'avoir l'effet de surprise. Après une brève hésitation, je décide de frapper trois coups. Je patiente un peu. Aucune réponse. Je soupire, puis je retente trois autres coups, cette fois plus fort. La porte s'ouvre finalement. « Bonjour Noam. Visite à domicile. » dis-je, tout en souriant légèrement. J'ai l'impression d'être l'un de ses colporteurs à qui on n'aime pas ouvrir la porte. Je le regarde dans les yeux, sans broncher, et croise les bras sur ma poitrine. « Vous n'êtes pas venu hier. » J'admets que ce n'est pas un secret. Il le sait déjà, mais je devais le dire. Si ça se trouve, ce n'est pas un simple oubli de sa part. Si ça se trouve, il a fait exprès de ne pas se présenter à la séance.


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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyJeu 28 Aoû - 19:05




Une visite inattendue


On est Mardi. Il est seize heures. Je devrais être dans le bureau de Delilah, mais je n’y suis pas. Je suis vautré sur mon lit, un joint dans les mains. J’essaye de regarder un film, mais j’ai de plus en plus de mal à me concentrer. Je crois que le joint fait un peu trop effet d’un seul coup. Je me sens bien comme cela. Je suis dans un autre monde. C’est comme si je n’avais plus mal l’espace de quelques heures. C’est plaisant comme sensation. Je ne suis pas du genre à fumer tous les jours de la semaine, mais je le fais de plus en plus souvent. Cela me permet de m’évader. Juste un peu. Parce que ces derniers temps je ne dors plus. Plus du tout. Je ne vais plus chez ma psy et je ne peux plus m’endormir inconsciemment sur son canapé. Je ne sais absolument pas comment je fais pour toujours finir par m’assoupir là-bas, mais c’est comme si je me sentais en sécurité d’un seul coup. Je sais que là-bas, je peux dormir sans être déranger par des cauchemars. Je n’ai pas besoin d’aller chercher plus loin. En général je ne dors qu’une petite demi-heure, mais ma psy ne dit absolument rien et elle me laisse faire. Mais la dernière fois, elle m’a parlé de l’accident, elle a fouillé dans ma vie et depuis je ne veux plus la voir. Je sais que j’y suis obligé, je sais que le flic qui me sert d’ange gardien depuis que je me suis installé en ville, ne laissera pas passer cela. S’il apprend que je ne me présente plus à mes séances, il va venir me chercher ici et il va me renvoyer à l’hôpital et je ne veux pas de cela. Pourtant je n’ai plus du tout envie de voir la jeune psychologue. Je ne supporte pas que l’on fouille dans ma vie. Je ne veux pas parler de l’accident. C’est quelque chose que je ne cautionne plus. Je ne veux plus évoquer Gabriel devant quelqu’un qui ne le connaissait pas. Je veux plus ramener la culpabilité à chaque fois. Je veux que l’on me laisse tranquille. Que je sois seul avec ma tristesse, ma culpabilité, mes remords et tout le reste. Alors je ne vais plus à mes séances. Je me contente de rester là, allonger sur mon canapé, à fumer un joint. Rapidement je sens que la fatigue me rattrape et avant d’avoir le temps d’éteindre la télé que j’avais laissé comme un bruit de fond, je m’endors.

Quelques heures plus tard, je me réveille après un nouveau cauchemar. Je n’arrive jamais à dormir plus de deux heures par nuit et lorsque je m’endors comme cela, ça ne dure jamais bien longtemps non plus. Je m’endors facilement et puis très vite je commence à faire un cauchemar. La plupart du temps c’est Gabriel qui vient perturber mes nuits, mais depuis quelques temps il y a également Elena qui s’invite dans mes rêves. Elle me reproche de l’avoir abandonner et au final elle dit que c’est uniquement de ma faute si Gabriel est mort et je me réveille en sursaut et en nage. Je déteste cette sensation. Je mets quelques minutes à reprendre mes esprits. Comme toujours, je ne reste pas très longtemps à ne rien faire. Je me lève et décide d’aller prendre une bonne douche froide pour me remettre les idées en place. Bien sûr cela n’aide pas. J’ai l’impression que Gabriel est partout et je sais exactement pourquoi. Dans quelques jours, cela fera trois ans qu’il est mort. Trois ans que j’ai pris le volant avec de l’alcool dans le sang et que j’ai envoyé mon meilleur ami au cimetière. Cette pensée me fait froid dans le dos. Je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne sais plus. L’an dernier, j’ai essayé de me jeter d’un pont et on peut dire que cela avait plutôt lamentablement échoué. Depuis j’ai attenté plusieurs fois à ma vie. Les cicatrices sur mes poignets en sont la preuve. Je ne suis jamais allé jusqu’au bout de mon geste pourtant. Je me faisais toujours rattraper par mes souvenirs. C’est comme si Gabriel était constamment derrière moi et qu’il m’empêchait de faire cette énorme connerie. Je suis étonné d’ailleurs que ma psychologue ne m’est toujours pas parlée de cela. Parce que je sais parfaitement qu’elle a vu mes cicatrices. Pourtant elle n’a encore jamais essayé d’aborder le sujet. Tiens. Je devrais y retourner et lui coller mes poignets sous le nez. Juste pour voir sa réaction. Ou pas en fait. Non je veux plus la voir. De toute façon ça ne servirait à rien.

La douche à finalement réussi à me calmer. Je ne me sens pas complètement détendu et je dois dire que je rêve d’un nouveau joint, mais je n’ai plus rien chez moi pour assouvir ce petit désir et je n’ai pas du tout envie de sortir. Tant pis. Je jette alors mon dévolu sur un paquet de gâteau qui traînait dans la cuisine. On dirait un boulimique, mais je m’en fiche. Je veux juste m’occuper pour ne penser à rien. Tiens. Je devrais être dans le bureau de ma très chère psy à cette heure-ci. Je lève les yeux au ciel en pensant à cela et continue à me venger sur le paquet de gâteau. Finalement j’en ouvre un autre et je l’accompagne d’une cigarette à défaut d’autre chose de bien plus fort. Je me sens mal et en même temps je me sens totalement ailleurs. J’ai l’impression d’avoir réussi à déconnecter avec le reste du monde et je dois dire que cela me plaît. Je suis dans ma bulle où Gabriel est là, mais qu’il ne me hante pas. C’est juste un doux souvenir. Quelque chose qui fait du bien. Pour une fois. Mais ce bonheur ne dure pas totalement… Alors que j’étais sur le point de me rendormir plus apaiser que jamais quelqu’un finis par frapper à ma porte. Je regarde l’heure et soupire. Personne ne connaît mon adresse. Excepter ce policier. Je ne veux pas le voir alors je fais le mort, mais la personne de l’autre côté insiste. Je soupire longuement et finis par me lever. Je passe une main sur mon visage et ouvre la porte d’un coup sec pour me retrouver nez à nez avec ma psychologue. « Bonjour Noam. Visite à domicile. » Oh non… J’ai envie de fermer la porte, mais je vois bien que je ne vais pas pouvoir lui échapper. « Vous n'êtes pas venu hier. » « Non ? Sans blague. Je n’avais pas remarqué. » Ta gueule Noam. Je crois que c’est plus fort que moi. Je ne peux pas m’empêcher d’être sarcastique avec elle et que je ne supporte pas ses petites remarques. Pourtant dans le fond, au plus profond de moi, je suis heureux qu’elle soit venue. C’est comme si elle c’était fait du souci pour moi dans le fond. C’est touchant. Enfin je crois. Pourtant je n’ai pas du tout envie de la laisser entrer. « Vous avez pu voir que je suis bien vivant et que je tiens sur mes deux jambes. Alors rentrez chez vous maintenant. » Je sais que je suis froid et méchant avec elle. Je le sais parfaitement alors qu’elle fait de son mieux pour être adorable avec moi. « Je n’ai pas envie de vous parler. C’est de la connerie votre histoire de thérapie. Je ne veux pas parler ! »
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyLun 1 Sep - 21:01




Une visite inattendue

Alors que je me trouve devant la porte de son appartement, je ne peux pas m'empêcher de me demander si j'ai bien fait de venir. Vu les circonstances, je sais que je n'ai pas pu faire autrement. Le fait qu'il ne se soit pas présenté à la séance hier est assez préoccupant. Je sais que je n'aurai pas réussi à lâcher l'affaire. Je dois admettre que sans sa visite hebdomadaire, ma journée n'avait pas du tout été la même. C'est comme si ma routine avait été soudainement interrompue. Il avait manqué quelque chose pour que ma journée soit complète. Qu'importe, je frappe à sa porte. Ne resservant aucune réponse, je frappe à nouveau. Lorsque je me retrouve face à lui, je sens un énorme poids disparaitre de mes épaules. C'est un soulagement de le voir en un seul morceau, même s'il ne semble pas en grande forme. Comme toujours. J'ignore ce détail et lui fais remarquer son absence de la veille. « Non ? Sans blague. Je n’avais pas remarqué. » Je lève les yeux au ciel. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me donne d'explications, mais je dois dire que je ne m'attendais pas à ce qu'il tourne cela à la blague. Je ne perds pas mon sourire pour autant. Il en faut beaucoup plus pour me faire me le faire perdre. « Vous avez pu voir que je suis bien vivant et que je tiens sur mes deux jambes. Alors rentrez chez vous maintenant. » Il veut que je parte. Le contraire m'aurait étonnée. Néanmoins, je ne veux pas m'en aller. Pas toute suite. Je n'ai pas fais le déplacement jusqu'à chez lui pour lui dire bonjour et repartir à peine deux minutes plus tard. D'un autre côté, à quoi bon insister ? Il ne veut pas de mon aide. Il y a rien à faire. Je perds mon temps avec lui. Qu'il se débrouille tout seul. À quoi bon lui tendre la main alors qu'il la rejette aussi vivement ? Mais voilà, je ne suis pas comme ça. Depuis le début, je ne prends pas son cas à la légère. Donc, je reste là. Devant lui. Je ne bouge pas et ce, malgré qu'il veut me voir partir. « Contente que vous soyez en vie, mais je n'ai pas l'intention d'aller nulle part ! » Je m'efforce de rester fair-play avec lui, sans pour autant me laisser marcher sur les pieds. Bien qu'il veut que je m'en aille, ça ne change rien au fait qu'il me devait une séance. Que ça lui plaise ou non, il doit venir aux séances. C'est obligatoire. C'est même écrit dans son dossier.

En venant aujourd'hui, je ne veux pas imposer ma présence. Normalement, ce n'est pas au psychologue d'aller vers le patient, mais l'inverse. On fait rarement de visites à domicile. C'est assez inhabituel comme procédure. Je pense que les seules fois où cela se produit, c'est lorsque les personnes ne peuvent pas se déplacer d'elles-mêmes. Par exemple, les personnes âgées ou bien les gens souffrants d'un handicap grave. Ce qui n'est clairement pas le cas de Noam. Comme je ne suis pas la bienvenue chez lui, je pourrais repartir et respecter sa volonté. Oui, ne pourquoi pas l'envoyer balader ? Non, ce n'est pas mon genre. Puis, ça serait trop facile. Autant pour moi que pour lui. C'est facile de baisser les bras et d'abandonner le combat. Chose qu'il ignorait, c'est que je peux être assez déterminée que je le veux. Même si je n'ai pas envie que cette mascarade dure une éternité, je ne vais pas céder. « Je n'ai pas envie de vous parler. C'est de la connerie votre histoire de thérapie. Je ne veux pas parler ! » Deux mois plus tard, on se trouve exactement au même point, ou presque. Tout ce que j'ai réussi à apprendre sur lui et sur l'accident, c'est en grande partie grâce aux coupures de journaux et au flic qui l'a sauvé. Mais ce n'est pas suffisant. Je ne veux pas simplement savoir ce qui s'est passé, je veux qu'il m'en parle. Je ne lui demande pas la lune. J'essaie de bien faire mon boulot. Je me plie littéralement en deux pour y arriver et ça semble lui être bien égal. Je devine que c'est difficile pour lui de se confier, mais à quoi bon garder tout ça pour lui ? À quoi bon tout refouler ? « Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Tôt ou tard, il faudra parler. » Quand j'y pense, il y a une tonne de choses que je pourrais faire en ce moment, au lieu d'essayer de le résonner. Rien ne m'oblige à être là. S'il ne s'est pas présenté dans mon bureau hier, ça ne devrait pas être mon problème. C'est à lui à prendre ses responsabilités. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter à son sujet. Il a beau être devant moi, je me fais du souci pour lui. Je refuse à le laisser à son sort. Je devine facilement qu'il est seul et personne ne devrait l'être dans son état.

« Vous ne comprenez pas que j'essaie de vous aider ? » Je soupire et laisse mes bras tomber sur chaque côté de mon corps. Je dois faire quoi pour le faire changer d'idée ? Le supplier à genoux ? Ou peut-être qu'il veut seulement que je lui donne une sucette ? Non, sérieusement, je crois être arrivé au bout de mes ressources. Je ne sais plus quoi lui dire pour le convaincre de se confier à moi. Je fais tout pour gagner sa confiance. Je me montre toujours courtoise et compatissante avec lui. Même lorsqu'en retour, il se montre arrogant et parfois cynique. Je sais qu'il ne vient pas de gâter de coeur aux séances, mais ce n'est pas une raison pour agir ainsi. Je n'ai rien fait pour mériter un tel comportement de sa part. Malgré tout, je ne lui en tiens pas rancoeur. Il y a une raison pour qu'il agisse de la sorte. J'espère un jour la découvrir. Tout comme j'espère qu'il accepte de s'ouvrir à moi. Je jette un coup d'oeil autour de moi. Ce n'est pas l'endroit pour entamer une grande discussion. Même si je ne veux pas partir, je ne peux pas rester planter devant sa porte toute la journée. Je passe une main dans mes cheveux et pousse un second soupir. « Écoutez Noam, tout ce que je vous demande, c'est de me laisser faire mon boulot. Je vous laisse le choix ; soit vous me laisser entrer quelques minutes et j'accepte de passer l'éponge sur votre absence d'hier. Soit, je pars, comme vous le souhaitez, mais je serais obligée d'avertir l'hôpital que vous n'êtes pas venu hier. Vous devrez avoir affaire avec eux et je doute qu'ils soient aussi compréhensifs que moi. » La balle se trouve dans son camp. Je lui offre une opportunité. C'est à lui maintenant de la saisir. Honnêtement, cela m'embêterait énormément de devoir en arriver au point de prévenir l'hôpital. Je sais que s'il retourne là-bas, cela n'allait pas l'aider à aller mieux. Et je veux qu'il aille mieux.


Dernière édition par Delilah J. Mitchell le Lun 8 Sep - 19:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyVen 5 Sep - 20:53




Une visite inattendue


J’ai l’impression d’être dans un cauchemar. Si j’ai décidé de ne pas me rendre à ma séance hier, c’est pour une bonne raison. Je ne veux plus voir cette femme. Elle a cherché trop loin. Je sais parfaitement au fond de moi même qu’elle cherche uniquement à ce que je me sente mieux, mais je ne supporte plus l’attention qu’elle me porte. Elle a fouillé dans mon passé et la dernière fois que je me suis rendu dans son bureau elle m’a parlé de l’accident. Ca a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Personne n’a le droit d’évoquer cet accident, cette erreur de ma vie que je ne pourrais jamais me pardonner. Elle voulait me faire parler, mais au final elle a juste réussi à me faire fuir. Pourtant je commençais à avoir confiance en elle et je pensais déjà à me confier. Mais elle a agit dans mon dos et cela m’as fait peur tout simplement. Je ne m’étais pas rendu au rendez-vous avec dans l’idée de ne jamais y retourner. Je ne pensais pas que je retrouverais la jeune femme le lendemain devant ma porte. Elle insiste en plus. Je lui fais remarquer que je suis bel et bien vivant et que maintenant qu’elle est rassurée, elle peut prendre le chemin de la sortie. Ma la jeune femme ne lâche pas l’affaire. Je vois son visage deviens de plus en plus sérieux et elle pose sa main sur l’encadrement de la porte comme pour être sûre que je ne vais pas lui claquer la porte au nez. « Contente que vous soyez en vie, mais je n'ai pas l'intention d'aller nulle part ! » Elle m’énerve. Mon dieu elle m’énerve. Plus le temps passe, plus elle m’insupporte. Parfois je lui trouve des points assez sympathiques, parfois je me dis que je pourrais discuter avec elle et puis il y a des jours comme aujourd’hui ou j’ai juste envie de lui claquer la porte au nez pour qu’elle me laisse tranquille. Elle me prend au dépourvu et je ne sais même plus sur quel pied danser. J’ai été clair pourtant, je veux qu’elle s’en aille. C’est tout !

Tout ce que je trouve à lui dire c’est que je ne veux pas parler avec elle et que je ne veux surtout pas entendre parler de sa stupide thérapie. Parce que tout le monde m’énerve avec cette envie de me faire parler. Je ne veux pas parler. Je veux garder mes souvenirs et mes pensées pour moi c’est quand même pas bien compliquer à comprendre tout de même non ? Je ne veux pas partager cet événement qui est devenu mon pire cauchemar. Personne n’a besoin de savoir ce qui est arrivé cette nuit là. Je ne veux pas qu’elle apprenne tout et qu’elle me regarde avec pitié comme elle avait pu le faire auparavant lors de l’une de nos premières séances. Je veux juste qu’elle me laisse tranquille. « Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Tôt ou tard, il faudra parler. » Cette façon de me tenir tête m’insupporte. Je n’aime pas la façon dont elle a d’agir aujourd’hui. Qu’est-ce qui lui prends d’un seul coup ? « Pourquoi faire ? Pour que vous ayez pitié de moi ? Pour me juger ? » Un instant je la jauge du regard et finis par ajouter : « J’ai déjà mon propre avis sur la situation, j’ai besoin du votre. » Je n’ai pas envie d’entendre encore une fois quelqu’un me dire que ce n’était pas de ma faute, que je ne suis en aucun cas le responsable de l’accident. Je sais que c’était de ma faute. Je suis le seul responsable de la mort de Gabriel. C’est tout.

« Vous ne comprenez pas que j'essaie de vous aider ? » « Mais je n’ai pas besoin de votre aide ! » finis-je par lui dire du tac au tac en haussant le ton. Je ne veux de l’aide de personne. Je suis bien dans mon malheur, avec mes idées noires. Je sais que ce n’est pas une vie, mais c’est celle que j’ai choisi. Je voudrais juste que l’on me laisse tranquille avec cela. C’est tout ce que je demande. Mais une fois encore la jeune psychologue à décider de me tenir tête aujourd’hui. Elle insiste encore et encore. Avant de donner le coup de grâce. « Écoutez Noam, tout ce que je vous demande, c'est de me laisser faire mon boulot. Je vous laisse le choix ; soit vous me laisser entrer quelques minutes et j'accepte de passer l'éponge sur votre absence d'hier. Soit, je pars, comme vous le souhaitez, mais je serais obligée d'avertir l'hôpital que vous n'êtes pas venu hier. Vous devrez avoir affaire avec eux et je doute qu'ils soient aussi compréhensifs que moi. » Elle aurait pu me donner une claque que la sensation aurait été la même. Elle a sut visée juste d’un seul coup. Elle sait parfaitement que je n’ai pas du tout envie de me retrouver interner et je sais qu’elle a le pouvoir de me renvoyer à l’hôpital puisque je n’ai pas tenu le marcher que j’avais pris avec le médecin. J’ai moins envie de faire le malin d’un seul coup. Je sais qu’elle en serait capable même si elle ne veut pas vraiment en arriver là. Je soupire un bon coup et finis par ouvrir la porte en un peu plus grand. « Un café. Je vous offre un café et vous partez ! » dis-je alors en me reculant quelque peu pour la laisser entrer.

La jeune femme entre dans mon appartement et tout de suite je me sens encore plus mal. Personne n’est jamais entré chez moi. C’est mon endroit, ma tanière, c’est ici que je me réfugie quand tout va mal. C’est aussi ici qu’il y a tous mes souvenirs. En particulier les photos que Delilah est justement en train de regarder. Sur le meuble du salon sont entreposer une bonne partie des photos que j’ai avec Gabriel, mais également avec Elena ma petite amie à l’époque de l’accident. Les photos des bons souvenirs. Je n’aime pas la voir entrer dans ma vie privée de cette manière et je finis par me placer entre la jeune femme et le fameux meuble. « La cuisine c’est par là. » dis-je tout en lui montrant la pièce d’un coup de tête. Je l’accompagne et finis par nous faire couler un café. Je pose assez violemment la tasse en face d’elle et ne cherche même pas à lui faire un sourire. Mais sans me demander mon avis elle repart vers mes photos. Je la laisse faire quelques secondes et me rapproche une nouvelle fois d’elle. « Je vous ai laissé entrer chez moi ce n’est pas pour fouiller dans ma vie. » dis-je de manière assez douce bizarrement. Mon attention se porte sur la photo qui est placé devant les autres. La dernière que j’ai pu prendre avec Gabriel. Là-dessus on rigole comme deux idiots alors qu’il a sont bras passer autour de mes épaules. Je me perds dans mes souvenirs alors que mon regard ne lâche pas le visage de Gabriel. Après un moment je finis par lâcher : « Il était mon meilleur ami… » Je ne sais même pas pourquoi je dis cela. J’en avais juste envie.
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyLun 8 Sep - 19:27




Une visite inattendue

Je ne serai pas là aujourd'hui si le jeune homme devant moi n'avait pas décidé de ne pas venir à sa séance. J'imagine qu'il m'en veut de m'être renseigné au sujet de l'accident. Certes, j'aurai dû éviter. Ce n'est pas la meilleure façon de gagner sa confiance, mais je ne voulais plus être dans l'ignorance. J'ai donc fait ce qu'il fallait pour en apprendre plus. J'ai cru que ça serait plus facile pour lui de parler, si je connaissais quelques détails, mais je me suis trompée. C'est évident que c'est pour cela qu'il n'est pas venu. Je sais que je me montre plutôt instante, alors que je ne devrais pas. À force de trop pousser, je risque d'aller trop loin, si ce n'est pas déjà chose faite. Ce n'est pourtant pas dans mes habitudes d'insister. Je n'ai aucun mal à accepter un refus et je n'embête pas les gens. Mais je ne peux pas le laisser comme ça. La méthode douce ne m'a pas apporté de grands résultats jusqu'à présent. Il doit comprendre que je ne vais pas abandonner. Je suis certaine que s'il me parlait, il se sentirait beaucoup mieux après. Ça reste mon point de vue. Je ne peux pas en dire autant pour lui. « Pourquoi faire ? Pour que vous ayez pitié de moi ? Pour me juger ? » Je secoue légèrement la tête. Je ne cherche pas à avoir pitié de lui. Je cherche à mieux le comprendre. Je peux déjà l'imaginer me dire qu'il ne veut pas être compris. Mauvaise nouvelle, ça fait partie de mon travail de chercher à comprendre les gens. « J'ai déjà mon propre avis sur la situation, j'ai besoin du vôtre. » Mon avis ? Il le connait déjà. Je lui ai dit que je savais qu'il n'était pas responsable. Alors que lui, il semble si persuader de sa culpabilité. Je doute que mon avis parvienne à changer le sien. J'aurai beau lui dire et redire qu'il n'a pas à prendre la faute pour lui, je crois qu'il continuerait à croire que c'est le cas. À la façon qu'il avait réagit, quand j'avais abordé le sujet de l'accident, je savais que lui dire ne ferait qu'aggraver les choses.

Je vais droit au but et lui fais comprendre que je cherche seulement à l'aider. « Mais je n'ai pas besoin de votre aide ! » Je songe réellement à partir. Il est clair que je le dérange. Je pourrais lui dire que c'est faux et que s'il est obligé de venir, c'est à cause qu'il en a besoin. Au lieu de ça, je lui réponds simplement : « Si vous le dites... » Il ne faut pas s'y méprendre, je ne cherche pas le conflit. Je sens que j'approche un point critique et que si je le franchis, il allait se refermer complètement à moi. S'il refuse tant à me parler, je devrais probablement le respecter. D'ailleurs, pendant deux mois, c'est exactement ce que j'ai fait. Il venait tous les mardis dans mon bureau et j'essayais d'entamer une conversation avec lui, je lui posais des questions, mais je n'ai jamais exigé une seule fois qu'il me parle. Pourtant, j'aurai bien aimé qu'il le fasse. La conversation commence à tourner en rond. Il semble décider à ne rien vouloir me dire. À croire qu'il n'y a rien que je puisse faire ou dire qui le fasse flancher. Enfin, presque rien. J'ai plus d'un tour dans mon sac et je ne veux pas lâcher l'affaire. C'est un peu comme les échecs. Parfois, il faut savoir user de stratégie pour arriver à ses fins. Ce n'est pas par hasard s'il vient me voir. Je suis au courant du marché qu'il a passé avec le médecin. S'il refuse de venir aux séances, je n'aurai pas d'autres choix que de le dénoncer. Du coup, je lui lance un ultimatum. Je sais très bien qu'il ne veut pas retourner à l'hôpital et qu'il risque de céder cette fois. Je vois ses traits se raidir. L'espace d'un instant, le doute s'installe dans ma tête, mais il se dissipe rapidement. « Un café. Je vous offre un café et vous partez ! » Je souris. Je suis heureuse qu'il accepte, malgré qu'entre passer quelques minutes en ma compagnie - ce qui n'est pas une torture en soit - ou retourner à l'hôpital pour une durée indéterminé, le choix est presque évident. « Bien sûr, rien qu'un café et je m'en vais. Vous avez ma parole. » Mon sourire s'agrandit. Finalement, on a fini par trouver un compromis et cela me ravit. Peut-être un peu trop.

Je franchis le seuil de la porte et pénètre chez lui. Je ne peux pas m'empêcher de regarder tout en détail. Soudain, mon regard s'attarde sur les photos posées sur un meuble du salon. Je reconnais Noam avec un autre homme qui me semble familier, mais je n'arrive pas à me rappeler où j'aurai pu le voir auparavant. Ils semblent très proches, si j'en juge par la façon qu'ils sont placés. Je remarque aussi sur certaines photos une jeune femme. Contrairement au jeune homme, son visage ne me dit rien du tout. Mon attention se reporte vers celui de Noam. Il semble heureux et il affiche un fier sourire. Rien à voir avec son état actuel. Ça me fait plaisir de le voir comme ça. « La cuisine c'est par là. » Je sursaute. Plongée dans mes pensées, j'avais presque oubliée que je n'étais pas seule. Je hoche la tête avant de me diriger vers la cuisine. Je constate qu'il a une table à peine assez grande pour une personne, voir deux maximums. Il ne doit pas inviter grand monde. N'a-t-il aucune famille ou amis ? Je m'assois et l'observe du coin de l'oeil, tandis qu'il prépare le café. Je repense aux photos. Je dois dire que ça m'a troublé de voir Noam aussi heureux, alors que je ne l'ai jamais sourire une seule fois depuis que je le connais. Je sursaute à nouveau lorsque ce dernier dépose brusquement la tasse sur la table. Pour la délicatesse, je crois que je vais repasser. Je le remercie et lui souris faiblement. Je ne vais pas me plaindre de son hospitalité, alors qu'au départ, il ne voulait même pas me laisser entrer. Comme il ne semble pas vouloir m'adresser la parole, je retourne au salon, ma tasse à la main. Je scrute les photos, cherchant à trouver réponses à mes questionnements. Quelques instants plus tard, je suis rejoint par Noam. « Je vous ai laissé entrer chez moi ce n'est pas pour fouiller dans ma vie. » J'avoue qu'il n'a pas tort. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de vouloir en connaitre plus. Sur l'accident, sur son passé, sur lui. Ce n'est pas mal intentionnée. Au contraire. « Désoler... je ne pensais pas que cela vous dérangerait à ce point. » dis-je d'un air embarrasser. Je ne fais que regarder ses photos, pour qu'il réagisse de cette façon, elles doivent être très importantes pour lui. Ça ne fait qu'augmenter davantage ma curiosité.

Je regarde plus attentivement l'une de ses photos. La même qu'il est en train de fixer. On y voit lui et le jeune homme que je n'arrive pas à reconnaitre. Ça saute aux yeux qu'ils tenaient énormément l'un à l'autre. À force de détailler la photo, j'ai finalement un déclic. Je me souviens maintenant pourquoi sa tête me disait quelque chose. Oui, c'est lui qui a perdu la vie dans l'accident. J'ai vu les photos qu'une seule fois, mais il faut croire que son visage m'avait marqué. Je dévisage Noam qui fixe toujours la photo. « Il était mon meilleur ami... » Je ressens beaucoup de compatis pour lui. J'arrive à mieux comprendre pourquoi il s'entête tant à prendre tout le blâme. Ça doit être difficile pour lui d'accepter que son meilleur ami soit décédé. Surtout qu'il était présent, lors de l'accident. Je reporte mon regard sur la photo. Je suis consciente qu'il s'ouvre un peu à moi et que je ne dois pas le brusquer. Malgré tout, je décide de prendre le risque de lui poser une question qui brûle mes lèvres. « Vous le connaissiez depuis longtemps ? » En ce moment, j'ai l'impression de marcher sur des oeufs. Je ne dois pas trop me précipiter. Puis, je remarque à nouveau la jeune femme sur les photos. Ça me préoccupe de savoir de qui il s'agit. « Et elle, qui est-ce ? » Je pointe du doigt la jeune femme sur la photo. La question s'est échappée de ma bouche. Je devrais peut-être éviter de trop le questionné. « Je ne veux pas être indiscrète. Je suis juste curieuse. » ai-je ajoutée, presque aussitôt. Piètre excuse, je l'accorde, mais je tente de rattraper le coup. Je veux qu'il puisse me faire confiance et qu'il n'est pas peur de se confier. Même si nous ne sommes pas dans mon bureau, c'est un peu comme si on reprend la séance d'hier. Avec quelques différences. Je ne vais rien dévoiler de ce qu'il me dirait à quiconque. Et tel que promis, je vais partir après avoir bu mon café. D'ici là, je peux toujours essayer de le faire parler.
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyJeu 11 Sep - 19:01




Une visite inattendue


Je n’aime pas la façon dont ma psychologue a d’insister aujourd’hui. Déjà je n’aime pas qu’elle soit venu jusqu’à chez moi. Elle n’a absolument rien à faire ici. Elle ne devrait pas être ici. Est-ce que c’est légal tout cela au moins ? Je suis censé aller la voir dans son cabinet, mais elle n’est pas censé me poursuivre jusqu’à chez moi. Je sais que je ne dois pas être un patient comme les autres avec elle. Parce que j’ai passé un pacte assez débile avec ce médecin et le policier qui m’as retenu de faire une belle connerie. Enfin. Je n’arrive toujours pas à savoir si cela était réellement une connerie. J’étais vraiment déterminer. Je voulais en finir. Je voulais le faire et puis cet homme m’a retenu. Je ne sais même pas pourquoi il a fait cela dans le fond. Enfin il m’a expliqué un peu. Il avait un fils de mon âge qui est malheureusement décéder. Je ne sais pas de quoi, mais j’ai comme l’impression qu’il m’a pris sous son aile. Je ne lui en veux pas, mais c’est vrai que j’ai du mal à accepter tout cela. Je n’aime plus que l’on prenne soin de moi ou que l’on se fasse du souci pour moi. Avant j’étais comme cela moi aussi. Je prenais toujours soin de mes proches, je me souciais plus d’eux que de moi. Au final peu de chose ont changé. Je m’occupe encore moins de moi et je n’ai plus personne autour de moi. J’ai choisi cette vie de solitaire. Je ne pouvais plus rester auprès de mes proches. Je ne supportais plus de voir le regard empli de pitié d’Elena, je supportais plus les reproches de la famille de Gabriel et l’ignorance de mes parents. J’ai fuit mon ancienne vie et je me plais dans cette nouvelle. Oui ce n’est pas le paradis, mais c’est tout ce que je mérite dans le fond. Personne n’est jamais venu ici et voilà que je laisse ma psychologue entrer dans mon appartement. Je n’aurais jamais pu imaginer cela un jour et pourtant… Je n’ai pas le choix. Je ne voulais pas la voir ici dans ma cuisine, mais elle m’a fait du chantage…

Dans ma cuisine, je nous fais couler du café tout en observant Delilah de loin. Dans le fond, je crois qu’elle est la personne que je crains le moins ici. Je me dis que je pourrais lui faire confiance. Je crois qu’elle ne me veut rien de mal, bien au contraire. Elle est vraiment têtue comme jeune femme. Je me rends bien compte que certains aurait déjà abandonné à sa place. Mais non. Elle s’accroche et la voilà dans mon salon aujourd’hui. Je n’aime pas spécialement cette façon qu’elle a de regarder mes photos. C’est tout ce qu’il me reste de mon ancienne vie. Je sais parfaitement que je ne devrais pas m’accrocher autant à mes souvenirs, mais parfois cela me fait du bien de replonger dans ces moments heureux. Je fais une remarque à la psychologue et elle se tourne vers moi. « Désolée... je ne pensais pas que cela vous dérangerait à ce point. » Je l’écoute à peine. Tout ce qui m’attire c’est son regard. Pour la première fois depuis près de trois ans, je remarque qu’elle ne me regarde pas avec pitié. Non c’est autre chose… Elle cherche à me mettre en confiance c’est certains. Elle cherche à comprendre et à deviner. Elle me dévisage et d’un seul coup j’ai l’impression que je pourrais un peu relâcher la pression et que je pourrais me confier à elle. Peut être…

Elle continue à fixer mes photos et je me rapproche d’elle pour faire la même chose qu’elle au final. J’observe un cliché en particulier : celui qui se trouve tout devant. La dernière photo que j’ai en compagnie de mon meilleur ami. Je me souviens parfaitement de cette journée. On avait décidé de faire un pique-nique entre amis au bord d’un lac. Bien entendu on avait fini à l’eau avec Gabriel et c’est en sortant qu’Elena avait décidé de nous prendre en photo. On riait comme deux idiots bien trop fier de notre connerie et comme toujours on été plus proche que jamais. Quelques mois après il est mort. Cette pensée me fait frissonner de la tête aux pieds et je finis par me mordre la lèvre un peu trio violemment. J’ai presque envie de pleurer, mais je sais que je ne le ferais pas devant la jeune femme. Je finis juste par faire une petite remarque sur Gabriel. Juste un petit truc. Pour dire qu’il y était pour moi. Pour lui montrer à quel point il comptait, parce que je sais qu’elle la reconnue. Je suis sûr qu’elle a vu sa photo dans les coupures de presse qu’elle a pu lire. Je le sais, elle me l’a dit. « Vous le connaissiez depuis longtemps ? » Une fois encore, j’ai envie de lui demander de partir. Je veux vraiment qu’elle sorte de chez moi, mais je n’ai plus la force de hausser le ton. Alors je reste planter là tandis que mon regard fait des allers/retours entre la photo et le visage de la jeune psychologue qui semble attendre une réponse de ma part. J’avale difficilement ma salive et soupire un peu. « Je… Depuis toujours. Enfin je crois. Je me souviens pas bien. Il a toujours fait parti de ma vie en tout cas, il était toujours là. Ma mère disait que l’on c’est connu avant même de savoir marcher. Il était pas juste mon ami de toute façon… » Oui Gabriel avait toujours été là et maintenant il ne l’es plus. C’est dur. Vraiment. Je passe une main sur mon visage et soupire de nouveau. J’ai perdu mon meilleur ami et mon frère ce jour là.

J’allais pousser la jeune femme vers la sortie, quand elle me surprend avec une nouvelle question. « Et elle, qui est-ce ? » Je n’ai pas besoin de me tourner pour savoir qui elle montre du doigt. Je ferme les yeux et me tourne finalement vers la jeune femme. « Je ne veux pas être indiscrète. Je suis juste curieuse. » Je voudrais lui dire qu’en effet elle est indiscrète. Pourtant j’ai l’impression que cela me fait du bien de lui parler un peu de cela. Juste un peu. « Elle était ma petite amie. Avant que tout le monde me juge et avant tout ça… » dis-je tout en ouvrant légèrement les bras. Tout ça. Toute cette tristesse, cette culpabilité et tout le reste. Parfois Elena me manque. Parce que j’étais vraiment amoureux d’elle et je me sentais bien avec elle. On avait une idée d’avenir ensemble. Puis il y a eu l’accident. « Cet accident à ruiner ma vie. J’aurais dû mourir à sa place ce jour-là, ça aurait été bien plus facile pour tout le monde. » finis-je par dire tout en laissant mon regard choir sur le sol. J'ai l'impression que toute la douleur est en train de ressortir multiplié par dix. J'ai mal de partout, j'ai les jambes qui tremble. Je voudrais juste m'effondrer, je voudrais tout laisser tomber, m'allonger et ne plus jamais bouger. Juste mourir lentement.
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyLun 15 Sep - 20:04




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Ma journée avait commencé comme toutes les autres, à quelques détails près, et me voilà maintenant dans le salon d'un patient en train regarder ses photos. Sans parler qu'avant cela, j'ai traversé la moitié de la ville pour me rendre jusqu'à chez lui et que je l'ai carrément obligé à me laisser entrer. Oui, une journée typique. Sérieusement, j'ignore si j'aurai fait la même chose pour quelqu'un d'autre. Probablement pas. Non, je n'aurai pas insisté comme je l'ai fait. Ce n'est pas de ma faute si ce cher monsieur Calloway est tout sauf coopératif avec moi. Décidément, il a droit à un traitement de faveur de ma part. Même si je doute qu'il soit du même avis que moi. Enfin, si cela avait été un autre patient, sans doute que les choses se seraient déroulés différemment. Je serais resté au cabinet, bien sagement. Fidèle à moi-même, je me serais fait du souci, je l'aurai appelé pour connaitre la raison de son absence avant de lui donné un autre rendez-vous. Rien de plus. Rien de moins. Alors qu'avec Noam, curieusement, je n'ai pas hésité une seule seconde à me déplacer à jusqu'à son domicile. Comme je l'ai dit, traitement de faveur. Au départ, je voulais seulement m'assurer qu'il n'avait pas fait la connerie de se suicider. Les dernières paroles qu'il m'avait dites, lors de notre précédente séance, étaient restés graver dans ma mémoire. Il m'avait dit vouloir mourir. Je savais qu'il avait songé et tenter de mettre fin à sa vie. J'avais vu même les marques sur ses poignets, mais l'entendre de sa bouche avait été autre chose. J'avais eu du mal à dormir cette nuit-là. Quoiqu'il en soit, une fois face à lui, il m'a été impossible de repartir. Il y avait cette lueur dans son regard qui m'avait happé de plein fouet. Littéralement. Depuis le temps que je veux qu'il me parle. Je sens qu'aujourd'hui, peut-être, que serait enfin mon jour de chance.

J'observe les photos de plus près, un peu comme si je cherche à obtenir des réponses. Dans un sens, c'est un peu le cas. Je ne sais pas. Peut-être que j'ai juste envie de le connaitre davantage. Son passé, plus précisément. Avant l'accident et qu'il perd le goût de vivre. Je sens que cela m'aide à mieux le comprendre. Je sais qu'il n'apprécie pas que je regarde des photos et que je devrais m'abstenir, mais je garde mon regard posé sur les clichés. Reconnaissant le jeune homme avec lui, je parviens à savoir pourquoi il est vexé par l'intérêt que je montre envers ses souvenirs. Je ne dirais pas que je mets mon nez dans ses affaires. Ce n'est pas comme si je m'étais rendu dans sa chambre et j'aurais fouillé dans son placard. Il continue à fixer la même photo. Je remarque son regard vitreux, mais je ne fais aucune remarque. Par la façon qu'il me regarde, je sens qu'il hésite à se confier. Je lui souris légèrement, comme pour lui donner un peu de courage. Je ne l'oblige pas à me donner une réponse, même si au fond, je veux vraiment qu'il le fasse. « Je... Depuis toujours. Enfin je crois. Je me souviens pas bien. Il a toujours fait parti de ma vie en tout cas, il était toujours là. Ma mère disait que l'on s'est connu avant même de savoir marcher. Il n'était pas juste mon ami de toute façon... » Je regarde à nouveau sur la photo. Les deux jeunes hommes semblaient si heureux. L'attachement qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre est évident. Comme il le vient de le dire, il n'était pas juste un ami pour lui. « Je vois, il était comme un frère pour vous. Après son départ, c'est comme s'il avait emporté une partie de vous-même avec lui. » dis-je, en fixant toujours la photo d'un air pensive. Il doit se dire que je ne sais pas ce que ça fait de perdre un proche. Et pourtant, c'est le cas. Il y a cinq ans, j'ai perdu ma grand-mère. Sa perte m'avait énormément touchée. Je l'a connaissais depuis ma tendre enfance. Mais je ne peux pas comparer ma perte celle de Noam. Elle est complètement différente. Dans mon cas, je savais que ses jours étaient comptés. Je m'étais préparé à sa mort. Alors que lui, il avait perdu son meilleur ami du jour au lendemain. Sous ses yeux. Il n'avait sans doute pas pu lui dire adieu. Je n'ose imaginer le vide immense que cela a dû laisser dans sa vie.

Je continue à laisser mon regard se balader d'une photo à l'autre. Cette fois, c'est le visage de la jeune femme qui capte mon attention. Peut-être une soeur ? J'essaie de voir une quelconque ressemblance. Finalement, sans vraiment m'en rendre compte, je lui demande de qui il s'agit. « Elle était ma petite amie. Avant que tout le monde me juge et avant tout ça... » Je tourne la tête vers lui et je fronce les sourcils. Tout le monde qui me juge ? J'avoue que j'ai du mal à le suivre. Si je comprends bien, il n'est plus avec sa petite-amie. Je ne connais pas leur histoire et j'ignore comment leur relation s'est terminé, mais je suis certaine que cela à un rapport - de près ou de loin - avec l'accident. Possible que je me trompe. Il y a qu'un moyen de le savoir. « Qu'est-ce qui vous empêche d'être encore avec elle ? Elle connaissait votre meilleur ami. Vous auriez pu parler à elle plutôt qu'à moi. Ça vous aurait évité de m'avoir sur le dos. » Je termine ma phrase par une ironie. Non pas que j'aurai préféré ne pas l'avoir comme patient. Au contraire. Au cours des deux derniers mois, je me suis attachée à lui, en quelque sorte. Je le vois s'ouvrir un peu. Il semble de moins en moins sur la défensive. Il y a du progrès. Cela m'a pris du temps, mais mes efforts allaient finalement être récompensés. Il me suffit d'être patiente. Fort heureusement, ce n'est pas cela qui me manque. « Cet accident à ruiner ma vie. J'aurais dû mourir à sa place ce jour-là, cela aurait été bien plus facile pour tout le monde. » J'eus un léger pincement au coeur à l'entendre dire qu'il aurait dû mourir. Je le dévisage quelques instants. C'est la première fois que je le vois aussi mal. Il faut dire que c'est la première fois qu'il accepte de me parler de l'accident. « Plus facile ? Je ne pense pas. Même si vous aviez été à sa place, il aurait quand même perdu son meilleur ami. » Si ça se trouve, ce n'est pas avec Noam que j'aurai cette conversation, mais avec son meilleur ami. Je ne dis pas que ça aurait été pareil. Dieu seul sait comment il aurait réagi si les rôles avaient été inversés. « Je ne le connaissais pas, mais je suis certaine qu'il tenait beaucoup à vous et qu'il n'aurait jamais voulu que cela vous arrive. » Je peux tout bonnement lui dire qu'il a raison de penser qu'il ne mérite pas d'être vivant à l'heure qu'il est et qu'effectivement, tout est de sa faute, mais ça serait lui mentir. De plus, je ne vais pas le laisser croire qu'il est coupable de la mort de son meilleur ami. Si je dois lui répéter encore et encore pour qu'il comprenne, je suis prête à le faire.

Je tourne les talons pour aller m'asseoir dans le canapé. Je prends une gorgée de mon café. On est loin de ceux qu'on sert au Morning Coffee, n'empêche qu'il n'est pas mauvais. Je m'attendais à l'un de ses cafés bon marché qui goûte le carton. Même si ça avait été le cas, je n'aurais rien dit. Je l'observe quelques instants, alors qu'il n'a pas bougé d'un pouce. Je soupire silencieusement. Son problème devient de plus en plus clair pour moi. Il est incapable de lâcher prise. Il n'a pas réussi faire son deuil. Il s'accroche désespérément à ses photos et à ses souvenirs. Cet accident va toujours faire partie de lui. Il n'y a rien qui puisse effacer son traumatisme, excepté l'hypnose. Et encore, j'ignore si ça marchait. Il doit commencer à vivre sa nouvelle vie. Il s'acharne à vivre dans le passé, au lieu de simplement regarder devant lui et d'avancer. « Un accident est un évènement majeur dans une vie. Tout particulièrement comme celui que vous avez vécu. Mais votre vie ne se résume pas uniquement à cela, Noam. » dis-je, portant la tasse à mes lèvres. Je relève la tête pour le regarder droit dans les yeux. « Vous avez la chance d'avoir survécu. Pourquoi ne pas en profiter et honorer la mémoire de votre meilleur ami en reprenant votre vie en main ?! » Je sais qu'il n'est pas forcément prêt à attendre ce que je viens de lui dire, mais j'ignore si j'aurai eu l'occasion de lui dire plus tard. Tant qu'à être dans le vif du sujet, autant continuer dans cette lancer. Même s'il risque de me montrer la porte. Je ne cherche pas à lui faire la morale. Je me suis simplement montrée honnête avec lui.
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyVen 19 Sep - 20:00




Une visite inattendue


Ce n’est pas que je déteste ma psychologue. Dans le fond, elle ne m’as rien fait de mal. Bien au contraire. Elle cherche juste à m’aider et je crois qu’un jour il faudra que je la remercie pour tout ce qu’elle a fait pour moi. Après tout, elle n’est pas obliger d’insister comme cela. Elle aurait pu me renvoyer à l’hôpital un bon nombre de fois déjà, mais elle n’as rien fait. Je sais que je devrais être plus clément avec elle, que je devrais enfin me plier à ses envies. Je pourrais lui parler après tout il y a le secret professionnel, mais j’ai peur, tout simplement. J’ai peur de me laisser aller à lui raconter mes souvenirs. C’est tout ce qu’il me reste de Gabriel. Mes souvenirs. Je me souviens encore de ses éclats de rire, de quand il chantonnait en conduisant, de sa manière complètement déluré de jouer au foot, de la manière qu’il avait de râler quand on se levait un lendemain de cuite. Je me souviens parfaitement de tout cela et j’ai peur qu’en partageant tout cela il ne me reste plus rien. Ce sont MES souvenirs et je ne vois pas pourquoi je devrais en parler avec une femme que je ne connais même pas. Pourtant… Aujourd’hui elle est entrée dans mon appartement et contrairement à ce que je pensais, cela ne me dérange pas tant que cela. Je me sens plus à l’aise entre mes quatre murs. Alors je lui prépare un café et je la laisse regarder mes photos. Cela me plaît moyen et pourtant je la laisse faire. Elle observe tout de près et finalement elle s’attendre sur une photo de Gabriel et moi. Bien entendu, elle finit par me poser des questions et sans réellement m’en rendre compte je finis par lui répondre. « Je vois, il était comme un frère pour vous. Après son départ, c'est comme s'il avait emporté une partie de vous-même avec lui. » Je me tourne vivement vers elle et lâche un énorme soupire. Non là, il ne faut pas exagérer non plus. « Je veux bien vous parler, mais votre baratin de psy vous le garder pour vous, j’ai pas besoin de ça. » Je vois qu’elle est un peu perdue d’un seul coup et je finis par secouer la tête. « Je sais ce qu’il était pour moi d’accord. Gab’ c’est mon frère et je suis mort en même temps que lui. Vous voyez. Je sais le dire. Gabriel est mort. Pas besoin de me psychanalyser là-dessus. » Gabriel est mort. Cette idée me fait frissonner de la tête aux pieds. Non c’est pas le moment de pleurer. Je passe une main rageuse sur mes joues et évite le regard de la jeune femme.

L a jolie blonde insiste quelque peu. C’est comme si elle avait trouvé le filon pour enfin me faire parler et maintenant elle ne va plus me lâcher. Bizarrement je commence à lui faire confiance et je me méfie un peu moins on va dire. Elle s’accroche aux photos qui se présentent sous ses yeux et elle me demande alors qui est la jeune femme souvent présente sur les clichés avec nous. La réponse arrive rapidement et penser à Elena me fait un pincement au cœur. Je ne sais même ce qu’elle est devenue et c’est peut être ce que je regrette le plus dans ma fuite de mon ancienne vie. « Qu'est-ce qui vous empêche d'être encore avec elle ? Elle connaissait votre meilleur ami. Vous auriez pu parler à elle plutôt qu'à moi. Ça vous aurait évité de m'avoir sur le dos. » « Elle pouvait pas comprendre… Et je pouvais plus rester là-bas. Il fallait que je m’en aille. » Non Elena ne comprenait pas, elle avait juste pitié de moi. Et puis elle était triste elle aussi et je pouvais pas supporter cela. Je devais absolument m’en fuir. C’est la seule idée raisonnable qui m’a traversé l’esprit à cette époque. Parfois je le regrette, mais je sais que si j’étais resté à Boston quelque chose aurait finis par mal tourner là-bas. Je ne pouvais plus rester auprès des gens qui ont aimé Gabriel. J’étais le seul et unique coupable pour eux et c’est quelque chose que je ne supportais plus.

Plus les minutes passent, plus je lui parle et pour la première fois depuis que je la connais je commence à réellement lui faire confiance. Je me confie à elle. Je ne sais pas si c’est parce que je suis chez moi, mais je suis un peu mieux. J’ai l’impression que c’est plus personnel. Comme si elle était une amie. C’est peut être ce dont j’avais besoin dans le fond. Juste une oreille attentive, mais pas quelque chose de trop formel comme une psychologue. « Plus facile ? Je ne pense pas. Même si vous aviez été à sa place, il aurait quand même perdu son meilleur ami. Je ne le connaissais pas, mais je suis certaine qu'il tenait beaucoup à vous et qu'il n'aurait jamais voulu que cela vous arrive. » Une nouvelle fois, je me tourne vers elle et me retient pour ne pas soupirer. Pourquoi elle essaye absolument de se mettre à ma place ? Je n’ai vraiment pas besoin de cela. « Vous comprenez pas. Gabriel tout le monde l’aimait, il était le fils parfait, le gendre parfait. Moi j’étais son meilleur ami qui l’entraînait dans les conneries et c’est à cause de cela qu’il est plus là aujourd’hui. On avait des projets ensemble et je suis incapable de les faire sans lui. » On a perdu beaucoup ce jour là, tout ceux qui connaissait Gabriel, mais moi j’ai perdu tout ce qui m’aidait à exister. Il a tellement été présent pour moi. Je n’avais pas vraiment de famille, lui il était là pour moi, pour remplacer ce manque. Elena aussi, mais c’était différent. « J’ai brisé sa famille. Ils me détestent tous maintenant… » Et c’est quelque chose que j’ai réellement du mal à accepter, parce que la famille de Gabriel c’était ma famille a moi aussi. Enfin.

Je suis Delilah du regard et la laisse s’asseoir sur mon canapé. Je n’ai même plus envie de lui montrer que je ne veux pas d’elle ici. Je regarde encore les photos alors qu’elle reprend une nouvelle fois la parole. « Un accident est un évènement majeur dans une vie. Tout particulièrement comme celui que vous avez vécu. Mais votre vie ne se résume pas uniquement à cela, Noam. Vous avez la chance d'avoir survécu. Pourquoi ne pas en profiter et honorer la mémoire de votre meilleur ami en reprenant votre vie en main ?! » Ses mots résonnent en moi. De la chance. Elle est dingue ou quoi ? J’ai envie de hurler, mais au final c’est la tristesse qui l’emporte et je me laisse glisser contre le mur. Je sais que comme cela elle ne pourra pas me voir d’où elle est. Je rapproche mes genoux contre mon torse et enfoui mon visage entre mes mains. J’ai envie de pleurer comme cela ne m’était pas arriver depuis un moment. « Personnellement je n’appelle pas cela de la chance… » Je ne crie pas, mais mon ton est réellement froid juste pour lui faire comprendre que je n’aime pas du tout cette conversation et pourtant… Pourtant je parle. « Toutes les nuits je me repasse cette soirée en boucle… On sort de ce bar, Gabriel est mort de rire, on a trop bu, mais je décide de prendre ma voiture parce que je connais la route par cœur et qu’on arrivera plus rapidement chez moi pour aller s’échouer sur mon lit. Ca devait nous prendre cinq minutes. » Je soupire quelque peu tout en essayant de retenir mes larmes. « Je me suis arrêté au feu rouge. J’en suis sûr. Gab me racontais une blague, mais j’ai pas compris, alors il a répéter et puis le feu est passé au vert. Je suis sûr qu’il était vert. Gab rigolait encore, j’ai passé la première et j’ai accélérer puis il a hurlé mon prénom et… » J’ai juste envie de hurler ou de tout jeter dans l’appartement, mais je reste prostré dans mon coin pour être sûr de ne pas être vu par la jeune blonde. Je me mords la lèvre jusqu’au sang en repensant à cette horrible nuit. « Je me souviens pas du reste, je me suis réveiller dans la voiture et Gab était… Il était déjà plus là… » Je n’ose même plus parler désormais, j’attends juste de voir sa réaction. Je suis sûr qu’elle va me sortir un discours de psychologue à deux balles…

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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptySam 27 Sep - 13:13




Une visite inattendue


Et si je pouvais revenir en arrière ? Faire un bond de deux mois et revenir à la journée où mon mentor avait déposé le dossier de Noam. Si je savais à ce moment-là tout le fil à retordre, tous les efforts et tout le temps que j'allais consacrer à essayer de le faire parler, est-ce que je l'aurais refusé ? La réponse est non. Je ne changerais pas d'avis. Au contraire, je pense que je n'aurais pas hésité comme je l'avais fait. J'aurai accepté de relever le défi, malgré tout. Car oui, je ne vais pas cacher que son cas est un sacré défi. Étrangement, j'ai su au premier coup d'oeil de son dossier que ça n'allait pas être facile. Avant même de rencontrer Noam. Avant même de découvrir qu'il était aussi renfermé qu'une huitre. Avant même de savoir que j'allais devoir faire des pieds et des mains pour arriver à ce qu'il se confie à moi. Mais j'ai toujours eu la conviction que tout ce travail allait être récompensé. Dès le départ, j'ai mis toutes mes chances de mon côté. Je me suis montrée plus que bienveillante avec lui. J'ai fait preuve d'une patience exemplaire. Je l'ai laissé faire ce qu'il voulait, tant qu'il se présentait aux séances. Je l'ai laissé dormir sur mon canapé, quand cela lui chantait. Je me dis que cela lui donnait du répit. Je n'ai jamais su s'il avait des problèmes de sommeils ou non. Je n'ai jamais osé lui demander et ce n'était pas le sujet. Tout cela pour dire que durant deux mois, je n'ai pas appris grand chose de nouveau. Je ne pensais pas devoir me rendre jusqu'à chez lui, un de ses jours, pour faire avancer les choses. J'ai pris cette décision sur un coup de tête. Je ne me suis même pas demandée si je faisais la bonne chose. En entrant chez lui, le truc qui m'a frappée ont été ses photos. Il n'est pas surprenant que je m'y suis attardé dès mon arrivée. J'ai fini par en apprendre un peu plus au sujet de Gabriel. Oui, c'était son nom. Je peux maintenant mettre un nom sur son visage. Voyant sa réaction, je décide de ne pas trop m'attarder sur le sujet et je m'intéresse à la jeune femme. Sa petite amie de l'époque. « Elle pouvait pas comprendre... Et je pouvais plus rester là-bas. Il fallait que je m'en aille. » J'ai l'habitude des réponses vagues, surtout de la part du beau brun. Qu'est-ce qu'elle ne pouvait pas comprendre ? Son chagrin ? Le fait qu'il se croit coupable ? Les deux ? Ou il y a autre chose ? Pourquoi il ne pouvait pas rester là-bas ? On l'a forcé à partir ? Trop de souvenirs ? À chaque fois qu'il me donne une réponse, des questions s'en suivent et m'obligent à creuser plus loin. Le problème, c'est que mes questions ont le même effet chez lui qu'une claque en plein visage. Alors je me retiens. Je ne dis rien. Je hoche simplement la tête.

Mon approche d'aujourd'hui est plutôt singulière et je pense que c'est cela qui fait toute la différence. Du moins, j'ai l'impression qu'il est plus enclin à me parler. Il n'apprécie pas que j'insiste, mais je ne veux pas m'arrêter. Il y a encore pleins de détails qui m'échappent et qu'il ne veut pas me dévoiler. Il va devoir le faire et je n'ai pas l'intention de lâcher le morceau. Une fois que j'aurai toutes les cartes en main, ça sera plus facile de l'aider. Il y a beaucoup de recoins dans l'histoire qui sont flous. J'ai conscience que je ne devrais pas réagir à ce qu'il me dit. Je devrais l'écouter, rien de plus. Mais je sens qu'à force de parler du tact au tact avec lui, c'est comme cela qu'il va finir par se relâcher. « Vous comprenez pas. Gabriel tout le monde l'aimait, il était le fils parfait, le gendre parfait. Moi j'étais son meilleur ami qui l'entraînait dans les conneries et c'est à cause de cela qu'il est plus là aujourd'hui. On avait des projets ensemble et je suis incapable de les faire sans lui. J'ai brisé sa famille. Ils me détestent tous maintenant... » À l'entendre, il a tous les défauts du monde à comparer à son meilleur ami. Ce n'est pas une raison pour croire qu'il aurait mieux fait de se retrouver à sa place. Je secoue légèrement la tête. « Je ne crois pas que vous ayez brisé qui que ce soit. C'est l'accident qui l'a fait, pas vous. Cessez de vous culpabiliser pour ça. » Le fait que la famille de celui qu'il considérait comme un frère le haïssent ne l'a sans doute pas aidé à accepter. Heureusement, il a quitté la ville. Malgré qu'il ne vas pas mieux. Je crois que ça va prendre du temps avant qu'il abandonne ses vieilles habitudes. Déjà qu'il a longtemps rejeté mon aide et aujourd'hui, c'est à peine si j'ai l'impression qu'il me fais confiance.

Je suis debout depuis un bon moment. Je commence à avoir les jambes engourdies. Je n'ai pas l'habitude d'être debout une aussi longue période. J'ai un fauteuil bien confortable dans mon bureau et j'y reste presque la journée longue. Je vais m'asseoir sur son canapé. Je bois quelques gorgées de mon café, tout en observant le jeune homme qui n'a pas quitté les photos des yeux. J'entame à nouveau la conversation, dans l'espoir de lui ouvrir les yeux. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'aime pas le voir ainsi s'accrocher à ses souvenirs d'une époque où sa vie était meilleur. Je risque même de lui dire qu'il a de la chance d'être encore là. J'avoue avoir cru qu'il allait me demande de partir, mais il ne le fait pas. Mes mots semblent l'avoir touché. « Personnellement je n'appelle pas cela de la chance... » Je n'arrive pas à voir son visage, il s'est mis position fœtale. « Toutes les nuits je me repasse cette soirée en boucle... On sort de ce bar, Gabriel est mort de rire, on a trop bu, mais je décide de prendre ma voiture parce que je connais la route par cœur et qu'on arrivera plus rapidement chez moi pour aller s'échouer sur mon lit. Ca devait nous prendre cinq minutes. » Je pose ma tasse sur la petite table du salon et je continue à l'écouter attentivement. « Je me suis arrêté au feu rouge. J'en suis sûr. Gab me racontais une blague, mais j'ai pas compris, alors il a répéter et puis le feu est passé au vert. Je suis sûr qu'il était vert. Gab rigolait encore, j'ai passé la première et j'ai accélérer puis il a hurlé mon prénom et... Je me souviens pas du reste, je me suis réveiller dans la voiture et Gab était... Il était déjà plus là... » J'avais lu le rapport de police, mais il me manquait sa version des faits. À part lui, personne ne savait ce qui s'était vraiment passé. Je savais que les deux voitures étaient entrées en collision, que l'autre conducteur était en état d'ébriété, les deux hommes aussi, mais c'est tout. L'innocence de Noam avait été prouvé. D'ailleurs, j'ai n'en ai jamais douter. Et maintenant que je sais ce qui s'est passé, j'arrive à mieux comprendre. Sa peine, sa douleur, son mal-être. Tout. « Je ne pensais pas que ça s'était passé comme ça. J'ai lu les coupures de journaux et pour ne rien vous cacher, j'ai même pu jeter un oeil au rapport de police, mais il n'y avait que vous pour me dire ce qui s'était réellement passé cette soirée-là. » Ma réponse aurait pu être plus développer, mais je commence à le connaitre et je sais que je risque de l'agacer davantage.

J'en ai beaucoup appris aujourd'hui. Sur son passé, sur l'accident, sur lui. À comparaison aux séances, il y a un énorme progrès. Enfin, je ne suis pas certaine qu'on peut appeler ça une séance. Ça ressemblait plus à une conversation entre deux amis. J'hésite entre prolonger la séance ou m'arrêtez là. Il me reste encore plusieurs questions à lui poser. Tellement, en fait. Cependant, je ne suis pas certaine qu'il soit disposer à y répondre. Il risque de craquer sous la pression. Parler de l'accident l'a énormément bouleverser. Il tente de le cacher. Sa voix le trahi, malgré lui. Je n'ai pas l'intention de le laisser s'apitoyer sur son sort. La dernière chose qu'il a besoin dans son état, c'est de se retrouver seul. Je sais que ça n'a pas été facile pour lui de se confier et je suis heureuse qu'il l'est fait. Il devait passe par là. Il devait en parler à quelqu'un. Je crois qu'il a garder cela trop longtemps pour lui. Je décide de me lever et je m'approche de lui. « Noam...Vous n'avez pas à endurer tout ça seul. Vous avez bien fait de m'en parler. Vous pouvez me faire confiance. Je ne vais pas vous laisser tomber ! » dis-je doucement en m'accroupissant devant lui. Il a besoin de savoir que quelqu'un est là pour lui. Au fond, je crois que c'est de ça qu'il a besoin. C'est comme ça que je vais l'aider et le guérir de son mal. Il a été trop longtemps laisser à lui-même. Il est plus que temps que cela change.
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptySam 4 Oct - 1:40




Une visite inattendue


Je crois que je n’ai jamais autant parlé depuis l’accident. A propos de l’accident je veux dire. Je n’aime pas mettre des mots sur ce que je ressens et ce que j’ai pu vivre ce soir-là. Je ne voulais pas en parler. Je m’étais convaincu de ne pas le faire, parce que personne n’as besoin de savoir. Et puis cette jolie blonde c’est pointer chez moi et quand je la vois en train de regarder mes photos avec une tasse de café à la main, je me rends compte qu’elle ressemble plus à une amie qu’à une psychologue. Je crois que c’est ce qu’il me fallait. Je ne veux pas me confier à une psychologue. Je déteste ce cliché du client sur le divan qui déverse tout ses problèmes. Je ne suis pas un fou. Je n’ai pas besoin d’aide. Pourtant cette jeune femme veux absolument que je parle et je ne sais pas comment elle y arriver, mais aujourd’hui elle arrive à me faire parler. Peut être que j’en avais également envie dans le fond. Je n’en sais trop rien. Tout ce que je sais, c’est que ça me fait mal. Encore plus mal que ce que je l’aurais jamais imaginé. J’ai juste envie de m’effondrer et pourtant je sais que je ne le ferais jamais en face de la jeune femme. Je me contente de me mordre la lèvre pour ne pas trop laisser transparaître mes émotions. J’essaye de faire comprendre à ma psychologue que je n’étais pas le genre de personne avec lequel Gabriel aurait dû être ami. On était vraiment le jour et la nuit tout les deux et pourtant on était réellement les meilleurs amis du monde. C’est quelque chose de bizarre à expliquer, mais c’était comme cela. « Je ne crois pas que vous ayez brisé qui que ce soit. C'est l'accident qui l'a fait, pas vous. Cessez de vous culpabiliser pour ça. » Une nouvelle fois, je lève les yeux vers elle et une nouvelle fois j’ai juste envie de lui hurler dessus. Pourquoi elle ne comprend pas ? J’ai l’impression d’être un petit garçon qui ne comprend rien à la vie. C’est quelque chose qui m’exaspère réellement. « J’ai entendu la mère de Gabriel dire que j’étais la pire personne qui puisse exister et que j’avais tué son fils. Elle était comme une deuxième mère pour moi et quand elle est venue me cracher sa haine au visage, j’ai compris que tout cela était uniquement de ma faute. Je m’en suis sorti avec deux côtes et une jambe cassée, c’est tout… Elle m’a dit d’aller brûler en enfer… » Je me souviendrais toute ma vie de ce moment-là. Je me suis jamais senti aussi mal de toute ma vie.

Finalement, Delilah arrive réellement à me mettre en confiance. Elle a pris place sur le canapé et je préfère me cacher dans un coin. Je n’ai pas spécialement envie de la voir alors que je suis littéralement en train de lui raconter en détail les derniers moments que j’ai pu passer avec mon meilleur ami. Je sens que mon cœur s’accélère de plus en plus et cela devient de plus en plus dur de ne pas craquer et fondre en larmes. Ce n’est pas comme si c’est quelque chose qui ne m’arrive jamais. Je crois qu’il ne se passe pas une semaine sans que je finisse par pleurer dans mon lit. Pourtant je ne veux surtout pas faire cela face à Delilah. Alors je parle et je me referme encore un peu plus sur moi même. Jusqu’à ce que je sente la présence de la jeune blonde près de moi. Elle c’est accroupie en face de moi, je le sais, je sens son parfum face à moi. Pourtant je ne relève pas la tête. Surtout pas. « Je ne pensais pas que ça s'était passé comme ça. J'ai lu les coupures de journaux et pour ne rien vous cacher, j'ai même pu jeter un œil au rapport de police, mais il n'y avait que vous pour me dire ce qui s'était réellement passé cette soirée-là. Noam...Vous n'avez pas à endurer tout ça seul. Vous avez bien fait de m'en parler. Vous pouvez me faire confiance. Je ne vais pas vous laisser tomber ! » Après avoir hésité quelques instants, je finis par relever la tête pour croiser le regard de ma psychologue. Elle à l’air plus honnête que jamais. Pourtant pourquoi est-ce que je la croirais ? Je suis le connard de patient qu’on lui a imposé. Cela fait deux mois que je ne lui parle pas et que j’agis comme un con avec elle pourquoi elle resterait à mes côtés franchement. Comment je pourrais la croire ?

D’un seul coup, j’ai juste envie de hurler. J’essuie rageusement les quelques larmes qui ce sont échappés et finis par me relever brutalement. « Arrêtez de vous moquez de moi. Je vous ai parlé, vous êtes contente maintenant hein ? Vous allez pouvoir dire à vos collègues que le pauvre Noam il sait plus quoi faire de sa petite vie de merde, vous allez parler à ce flic et il va revenir m’emmerder pour être sûr que je ne fasse pas de connerie. » J’ai littéralement envie de tout jeter dans cet appartement. Je sens la colère monter en moi petit à petit et rapidement comme toujours je ne contrôle plus rien du tout. Je laisse juste les émotions prendre le dessus sur moi. Je me rapproche du meuble contenant toutes les photos de mon passé et d’un mouvement de bras violent j’envoi tout valser contre le mur. Je m’arrête rapidement en me rendant compte que je viens sans aucun doute d’effrayer ma psy à jamais. Je tremble de rage et finis par retourner me réfugier dans le coin où je me cachais il y a encore quelques minutes. Cette fois je ne retiens plus rien du tout et je sais que les larmes sont en train de ravager mes joues. « Partez… Faites comme les autres et laissez-moi tranquille. J’ai besoin de personne… » Une part de moi souhaite qu’elle s’en aille plus que tout au monde, l’autre part serait prête à lui hurler de me prendre dans ses bras. Soudainement j’aimerais que ma mère soit là, qu’elle me prenne dans ses bras, je la laisserais même m’appeler ‘mon bébé’. Je voudrais que quelqu’un reste avec moi, mais je suis trop fier pour l’avouer.

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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyVen 10 Oct - 20:27




Une visite inattendue

Parfois, il ne faut pas se poser de questions et simplement agir. Je suppose que c'est que j'ai fait aujourd'hui. Non pas que je suis du genre à réfléchir longtemps avant de me décider à passer à l'action, mais je ne suis pas le genre à être impulsive non plus. En général, j'arrive à trouver un juste milieu. Seulement, je ne peux pas supporter de rester les bras croisés à m'inquiéter. Je me connais. C'est ce qui serait arrivé. Depuis notre dernière séance, j'avais ce mauvais pressentiment qui ne voulait pas me lâcher. Je dois avouer que je paniquais à l'idée qu'il se suicide. J'ai vu les marques sur ses poignets. Preuve qu'il a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Il m'arrivait de les fixer, à tel point que je suis certaine qu'il savait que je l'ai avait vu. Pourtant, je n'ai jamais osé aborder le sujet. Encore aujourd'hui, je ne crois pas en parler. Je crois que cela me rendrait plus mal à l'aise que lui. J'ai déjà été confronter à des patients avec des idées noires auparavant, mais rien de comparable à Noam. Avec lui, c'est différent. Ça me touche plus. Je cherche à comprendre pourquoi il dit avoir brisé sa famille. J'apprend le fait que la mère de Gabriel l'est blâmé pour ce qui est arrivé à son fils. Cela à dû accentuer le sentiment de culpabilité qui l'habite. Il allait devoir s'enlever cela de sa tête. Peu importe ce que les gens en disent, ce n'est pas sa faute. Les preuves ne trompent pas. Je l'écoute alors qu'il me raconte le déroulement de la soirée qui avait marqué sa vie. Je regrette un peu de ne pas avoir mon carnet pour tout noté. En même temps, je sais qu'il ne veut pas que quelqu'un le sache. Même si je suis la seule à le lire, je ne prend pas de chance. Il me fait un peu plus confiance. Je n'ai pas envie de briser cela. Dans un sens, ça me touche. Le fait qu'il décide enfin de se confier à moi au sujet de l'accident et de son meilleur ami veut beaucoup dire. À moins de me tromper, il ne fait pas confiance facilement. Quoiqu'il en soit, je suis contente qu'il se soit ouvert. C'est ce que je veux depuis le début. C'est un peu pour cela que je ne l'ai pas lâché. Malgré si je connais maintenant les détails de l'accident, je n'ai pas l'intention de le lâcher. Encore moins l'abandonner. Si le fait que je délaisse quelque peu le côté psychologue l'aide à se sentir plus en confiance, je vais continuer dans cette direction. Ce n'est pas réellement une technique à adopter envers un patient. Je le sais. Mais peut-être qu'il n'a pas réellement besoin d'une psychologue. Juste d'une personne à qui parler, sans qu'elle lui sorte... comment il dit ça. Ah oui, « un baratin de psy. » Ses nouveaux éléments en main, j'arrive à mieux le comprendre. Un peu. Je ne sais pas pourquoi, mais quand mon regard croise le sien, je perçois autre chose que de la tristesse. J'ai beau être totalement honnête, lorsque je lui dis qu'il peut me faire confiance et que je ne vais pas le laisser tomber, c'est comme s'il n'en croit pas un mot. Ou peut-être qu'il ne veut pas le croire. C'est difficile de croire qu'une personne peut sincèrement être là pour vous. De nos jours, c'est tellement rare. Les gens nous abandonnent ou nous trahissent avec tant de facilité, qu'on finit par se méfier de tout le monde. En particulier pour des choses aussi important que celle-ci. Parler de la mort d'un être très cher. Ce Gabriel était comme son frère. Je vois à quel point parler de lui n'est pas facile pour Noam. Après, j'avoue que je suis sacrément patiente et assez compréhensible pour passer par-dessus son comportement. Encore là, je sais que cela ne doit pas être totalement lui. Si on regarde attentivement dans ses yeux, on voit à quel point il est détruit de l'intérieur. S'il agit ainsi, c'est pour se protéger. Du moins, c'est mon avis.

Il me prend quelque peu au dépourvue, lorsqu'il se lève d'un seul coup. Je ne sais pas ce qu'il a l'intention de dire ou faire. « Arrêtez de vous moquez de moi. Je vous ai parlé, vous êtes contente maintenant hein ? Vous allez pouvoir dire à vos collègues que le pauvre Noam il sait plus quoi faire de sa petite vie de merde, vous allez parler à ce flic et il va revenir m'emmerder pour être sûr que je ne fasse pas de connerie. » Je me lève et le toise du regard, totalement abasourdi par sa réaction. « Je suis désolé si vous croyez que je suis le genre de psy à se plaindre à ses collègues, mais vous avez tort. D'ailleurs, votre cas ne les concerne pas. Et à moins que vous ne me laissiez pas le choix, je n'irai pas le voir le flic. Même si les détails que vous venez de me confier prouveraient davantage votre innocence ! » dis-je, sans pour autant perdre mon sang-froid. Puis, il se met à envoyer toutes ses photos contre le mur. Je ne le savais pas aussi violent. C'est même la première fois que je suis témoin d'une telle violence que cela m'effraie, malgré moi. J'ai le coeur qui bats tellement fort que j'entend chaque battement dans mes oreilles. Je le regarde faire avec appréhension, figé par la peur de ce qu'il va faire. Est-ce qu'il peut vraiment s'en prendre à moi ? Je veux dire, il ne m'a jamais réellement apprécié. Par la façon qu'il s'adresse à moi parfois, c'est assez évident que c'est le cas. Après quelques instant, il s'arrête tout à coup et retourne dans son coin. Je le suis du regard, essayant de comprendre ce qui vient se passer. Et là, je crois voir des larmes couler le long de ses joues. J'ignore depuis combien temps il retient tout ça. Toute cette tristesse et cette colère. Probablement depuis l'accident. C'est pour cela que je voulais qu'il parle. Je savais que cela allait tout faire ressortir. Ce n'est pas agréable, certes, mais c'est mieux de tout garder pour lui. Ça lui empoisonne l'existence. Je le vois par la façon qu'il vit. « Partez... Faites comme les autres et laissez-moi tranquille. J'ai besoin de personne... » Il croit pouvoir se débarrasser de moi. Je suis là pour l'aider, bon sang. Peut-être qu'il essaie de se convaincre qu'il n'a pas besoin de personne. Si c'était vraiment le cas, je ne serais pas là aujourd'hui. « Vous avez beau prétendre ne pas avoir besoin de personne, je n'en crois pas un mot. Tout le monde a besoin de quelqu'un. Même la personne la plus heureuse du monde qui croit tout avoir ne serait rien sans ses amis ou sa famille. Et à moins de me tromper, vous n'avez ni l'un ni l'autre. » ai-je répliqué avec douceur. Le monde s'écroule autour de lui et il n'a plus personne pour le soutenir. Personne pour l'empêcher d'en finir.

Après m'avoir parler de l'accident, je croyais qu'il se sentirait mieux. Soulager d'un énorme fardeau, mais ça ne semble pas être le cas. Il semble plus chambouler que jamais. J'ai envie de le prendre dans mes bras pour le consoler, mais je m'y résous. Ce n'est pas professionnel. Il n'est pas un ami. Il est mon patient. Au plus profond de moi, je veux le réconforter. Décidément, mes mots n'y parviennent pas. Je regarde le jeune homme. Je tente de savoir comment agir pour son bien. Si je me plie à sa volonté et que je pars, il va se retrouver seul. Il sera confronté à ses tourments et à un passé qui vient sans arrêt le hanter. Alors que si je reste, il aura au moins une présence avec lui. Je dois admettre que j'ai envie de rester. Rien à voir avec mon travail. Je ne veux simplement pas m'en aller. Il semble s'être calmé. Je me penche à nouveau à sa hauteur et croise son regard. « Vous pensez que je ne me moque pas de vous. Au contraire, je me soucie de vous. C'est pour cela que je suis ici. Je n'étais pas obligé de venir vous voir. Je suis venue parce que j'en avais envie et que je m'inquiétais pour vous. » Mon ton n'a pas perdu de sa douceur. Je songe que je connais beaucoup de choses à son sujet, mais qu'il ignore tout de moi. Il sait simplement que je suis une jeune psychologue, ce qui est loin d'être un secret. Je me demande si le fait qu'il me connaissait mieux l'aiderait à ne pas être autant sur la défensive. Bien que ce soit ouvert, je sens qu'il est encore refermer. Il fuit pratiquement la conversation qui prend une direction qui ne lui plait pas. Je soupire légèrement. « Écoutez, je sais que c'est très difficile pour vous de me faire confiance et me parler. Je vous propose d'inverser les rôles ? Vous me poser des questions, tout ce que vous voulez et je vais y répondre. Qu'en pensez-vous ? » dis-je en esquissant un sourire. Cette petite visite à domicile ressemble de moins en mois à une séance habituelle. Mais peu importe.


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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyLun 27 Oct - 15:56




Une visite inattendue


« Je suis désolé si vous croyez que je suis le genre de psy à se plaindre à ses collègues, mais vous avez tort. D'ailleurs, votre cas ne les concerne pas. Et à moins que vous ne me laissiez pas le choix, je n'irai pas le voir le flic. Même si les détails que vous venez de me confier prouveraient davantage votre innocence ! » Prouver mon innocence. Depuis qu’elle est au courant pour l’accident, elle n’as que ce mot à la bouche : mon innocence. Etais-je réellement innocent en prenant le volant alors que j’avais trop bu ? Je ne pense pas. Quoiqu’elle dise, quoiqu’elle pense tout cela est de ma faute et uniquement de ma faute. Ce n’est peut être pas moi qui est foncer dans l’autre voiture, mais c’est moi qui conduisais. J’aurais pu donner un coup de volant, j’aurais pu sauver la vie de Gabriel. J’aurais pu faire quelque chose, j’en suis persuader. Soudainement, j’ai envie de hurler. J’ai envie de tout casser. C’est ce que je fais d’ailleurs. D’un coup de bras rageur j’envoi voler tous mes cadres photos, tous mes souvenirs les plus chers. Je vois bien que la jeune femme est totalement déboussolée par mon geste, je crois même voir de la crainte passer dans ses prunelles claires, alors je m’éloigne un peu d’elle. Je ne veux pas lui faire du mal. Je n’ai jamais été violent. Il m’arrive d’avoir des coups de colère c’est vrai, mais jamais je n’ai fait de mal à quelqu’un. Après tout, même si elle m’énerve à insister autant, je n’ai rien contre la jolie blonde. Au contraire, j’ai beau râler, elle me porte de l’intérêt et cela n’étais pas arrivé depuis si longtemps que j’ai du mal à y croire. Non je ne suis pas en colère contre elle, mais plutôt contre moi. Je m’en veux. Je m’en veux tellement qu’une fois encore une seule idée me traverse l’esprit : je voudrais mourir. J’ai cette douleur qui ne cesse de s’insinuer en moi. C’est un poison qui coule lentement en moi depuis près de trois ans. Un jour cette culpabilité aura ma peau, j’en suis persuader. Pour le moment, je dois encore me battre avec mes vieux démons. Encore et toujours.

Après cette crise de nerf, je finis par retourner me cacher dans mon coin. Pour la première fois depuis des années, je me mets à pleurer devant quelqu’un. Je ne fais même pas attention à la présence de Delilah. Je crois que ma colère vient de redescendre… Mes muscles se décontractent et je soupire longuement. Je me sens tellement mal. Je sais que la jeune blonde voudrait que je finisse par mettre des mots sur mon mal être, mais j’en suis totalement incapable. Je n’y arrive pas. J’ai mal. C’est tout ce que je serais capable de dire. J’ai mal et je veux qu’elle me laisse tranquille. Je veux qu’elle parte. Enfin. Non je n’en ai pas vraiment envie, mais comme toujours c’est ma fierté qui finis par prendre le dessus. « Vous avez beau prétendre ne pas avoir besoin de personne, je n'en crois pas un mot. Tout le monde a besoin de quelqu'un. Même la personne la plus heureuse du monde qui croit tout avoir ne serait rien sans ses amis ou sa famille. Et à moins de me tromper, vous n'avez ni l'un ni l'autre. » Oh. Elle aurait pu me mettre une claque que la sensation aurait été la même je crois. Sans détour, elle vient de me mettre la dure vérité sous le nez. Je n’ai personne. J’ai tué mon meilleur ami, j’ai plaqué ma petite amie et j’ai fuis ma famille. Il ne me reste personne. Je suis installer ici depuis deux ans et je n’ai aucun ami. Il y a bien ce barman, Isaac, mais je crois qu’il a juste pitié de moi. Pourquoi quelqu’un voudrait chercher à me connaître de toute manière ? Il n’y a qu’elle qui cherche constamment à en savoir plus sur moi, mais c’est son métier après tout. Ce n’est pas de sa volonté, elle est juste obligée de le faire. « J’ai juste une psy qui me lâche plus… » dis-je dans un souffle. Je ne cherche pas à être méchant, c’est juste… Un triste constat.

« Vous pensez que je ne me moque pas de vous. Au contraire, je me soucie de vous. C'est pour cela que je suis ici. Je n'étais pas obligé de venir vous voir. Je suis venue parce que j'en avais envie et que je m'inquiétais pour vous. » Une nouvelle fois, elle est accroupie devant moi. Je relève doucement la tête et croise son doux regard. Pourquoi elle continue comme cela avec moi ? Je n’en sais rien, mais soudainement j’ai juste envie de me jeter dans ses bras. Je voudrais me blottir contre elle et l’entendre me dire que tout ira bien et que je vais finir par m’en sortir. Parce que personne ne m’as jamais dit cela. Non. On m’a accusé d’avoir tué Gabriel, mais personne ne m’as dit qu’un jour la douleur finira par s’estomper. Mon regard se verrouille au sien et je finis par lui faire un minuscule sourire. Je voudrais la vanner. Je voudrais dire quelque chose, mais je ne fais rien. Je reste planter là, a la regarder. Elle finit par s’asseoir à côté de moi et je me mets à fixer le mur en face comme si c’était la huitième merveille du monde. « Écoutez, je sais que c'est très difficile pour vous de me faire confiance et me parler. Je vous propose d'inverser les rôles ? Vous me poser des questions, tout ce que vous voulez et je vais y répondre. Qu'en pensez-vous ? » Une nouvelle fois, je tourne la tête vers elle. C’est que cette conversation pour devenir intéressante dit dont. Je continue à la fixer et soupire quelque peu. « Pourquoi vous êtes psy ? » demandais-je alors doucement. J’ai envie de comprendre. Elle est jeune, je suis sûr qu’elle aurait pu faire autre chose de sa vie, mais non elle est psy. Je la trouve presque trop naïve aussi pour cela. Enfin, je n’y connais rien après tout. « Et pourquoi je vous intéresse autant ? Je n’ai pas parlé pendant des mois et pourtant vous avez continué à me faire venir, vous m’avez laissé dormir sur votre divan. Pourquoi ? » J’ai besoin de réponse, j’ai besoin de savoir. Pourquoi elle fait tout cela pour moi alors que j’étais horrible avec elle. Pourquoi ?

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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyVen 31 Oct - 15:30




Une visite inattendue

Encore une fois, il me demande de partir. Pourtant, je ne bouge pas. Je n'ai pas envie de m'en aller. S'il veut tant que je parte, il n'a qu'à me sortir de force. Mais il ne le fera pas, si ? Au vu de l'état où il se trouve en ce moment, j'en doute fort. Je le regarde alors qu'il est retrouvé dans son coin. J'aimerais qu'il me parle encore. Qu'il m'explique. J'ai besoin de creuser plus profondément dans le problème. J'en ai besoin pour l'aider. Mon but n'a pas changé. Je veux simplement le guérir de son mal. Je veux qu'il trouve une certaine paix intérieure. Pour le moment, c'est impossible. Il est trop aveugler par une montagne d'émotions. Le pire, c'est qu'il n'a personne pour le soutenir. Peut-être que c'est voulu, au fond. Je commence à croire que c'est lui qui passe son temps à rejeter les autres et non l'inverse. Il n'a pas voulu que ce flic l'aide, tout comme il ne veut pas de la même et qu'il feint n'avoir besoin de personne. Je sais qu'il a tort. J'admets que j'aurai dû peser davantage mes mots. Ma dernière phrase était assez directe. Ce n'était pas pour mal dire. Je n'aime pas devoir mettre la vérité en plein visage des gens, mais si cela fait partie du métier. C'est en confrontant la réalité qu'ils réussissent à régler leurs problèmes. Et la réalité est qu'il est seul et qu'il s'est créé une sorte de carapace pour se protéger du monde. En faisant cela, il s'isole du monde extérieur et il se retrouve piéger dans son propre monde. Certains diraient qu'il est bien dans son malheur. Je m'obstine à croire que non. C'est inhumain de se plonger dans une telle solitude. « J'ai juste une psy qui me lâche plus... » Je me surprends à sourire intérieurement. Je ne le prends pas mal. Ça m'amuse plutôt. Au moins, il a compris que je n'allais pas l'abandonner et qu'il avait beau me fuir, je vais toujours revenir vers lui.

Cela fait deux mois entiers que je le regarde souffrir en silence, mais il souffre depuis bien plus longtemps que ça. Je veux tant qu'il me dise comment l'aider. Il ne peut pas rester dans cet état. C'est inhumain. Je m'accroupis une nouvelle fois devant lui. Je lui fais comprendre que je ne suis pas ici uniquement pour mon travail, mais parce que j'en ai envie. C'est peut-être difficile à croire, c'est pourtant la vérité. Quand il relève la tête, je lui adresse un sourire. Par ce sourire, je tente de lui envoyer toute la compassion qui m'habite dans l'espoir qu'il se porte mieux. Je tente de lui montrer que je n'ai pas l'intention de partir. Je ne veux pas imposer ma présence, mais il ne me laisse pas le choix. Je ne vais pas le laisser à son sort. Le fait de me parler l'a encourager à laisser ressortir cette tension qui devait le démanger depuis longtemps, mais cela l'a aussi bouleversé. Lorsqu'un faible sourire s'étire sur ses lèvres, j'ai le sentiment que j'ai réussi à lui apporter un peu de réconfort. Je continue à le regarder, dans l'attente d'une quelconque réponse, qui ne vint pas. Je finis par m'asseoir par terre à ses côtés. J'ai l'impression qu'il se sent plus en sécurité dans cette position, plutôt que debout. Son silence en dit long. Je tourne la tête vers lui et le fixer le mur dans face. Je sens qu'il n'a pas encore entièrement confiance en moi. Rien de personnel. Je crois qu'il a simplement arrêté de faire confiance aux autres. Je lui propose alors qu'il me pose des questions. Je sais que ce n'est pas à lui de m'en poser, mais détourner l'attention de lui va l'obliger à délaisser ses vieux démons. C'est une sorte de distraction. Il se tourne pour me regarder. « Pourquoi vous êtes psy ? » Je ne suis pas surprise qu'il me pose cette question. Je me souviens qu'il avait été surpris par mon âge à notre première rencontre. Vous êtes bien jeune pour une psy ! Je me demande même s'il avait été surpris que je sois une femme. J'imagine qu'il s'attendait à quelqu'un d'autre. Je n'ai pas eu à réfléchir longtemps avant de lui répondre. « Tout simplement parce que c'est ce que j'ai toujours eu envie de faire. J'aime aider les gens à régler leurs problèmes. J'aime les écouter, les conseiller et les soutenir. J'ai le sentiment de faire une infirme différence dans leurs vies et cela m'apporte énormément. Certains pensent que le travail d'un psy est seulement de rester assis dans un fauteuil à écouter, mais c'est plus complexe que ça. Il y a tout un processus de guérison qui peut parfois être très long, mais tôt ou tard, tout le monde fini par guérir. Même vous, Noam. » ai-je répondu, sans lâcher son regard. Je veux qu'il croie en sa guérison, tout comme j'y crois. Depuis le début, je suis persuader qu'il ya de l'espoir pour lui.

« Et pourquoi je vous intéresse autant ? Je n'ai pas parlé pendant des mois et pourtant vous avez continué à me faire venir, vous m'avez laissé dormir sur votre divan. Pourquoi ? » C'est à mon tour de détourner le regard pour fixer le mur droit devant. À vrai dire, je ne suis pas certaine de le savoir moi-même. La vraie question est pourquoi son cas me tient tant à coeur ? Je me rends bien compte que je n'agis pas de la même façon avec lui qu'avec mes autres patients. Pour cause, il n'a rien à voir avec les autres. Il y a tellement de raisons qui me poussent à m'impliquer autant sur son cas. Ce n'est pas juste une question de faire mon travail. Je sais que j'en ai aussi envie. Peut-être que c'est cette détresse dans ses yeux, ce mal de vivre qu'il doit ressentir ou bien cette solitude dans laquelle il semble s'être enfermé qui me pousse à m'accrocher à ce point à lui. Il a visé juste avec ses questions. Je replace une mèche rebelle derrière mon oreille et inspire doucement, puis je le regarde à nouveau. « Quand on m'a confié votre cas, j'ai été sidérer par le fait que vous avez essayé de mettre fin à vos jours. Je me suis demandé pourquoi vous vouliez tant mourir. Je savais que vous aviez eu un accident. J'ai pensé que cela pouvait être à l'origine de votre mal et je ne m'étais pas trompé. Malgré que vous refusiez de me parler, je ne pouvais pas vous abandonner. Je ne le voulais pas. Et que vous dormiez dans mon bureau ne m'a jamais déranger. Bien qu'au début, je pensais que vous me trouviez ennuyante. J'ai fini par comprendre que cela vous faisait du bien. J'ai l'impression que vous trouvez un certain répit de cette façon. Et pour ne rien vous cacher, j'avais peur que vous tenter à nouveau de vous suicider, si jamais je mettais un terme à nos séances. » ai-je admis, la gorge légèrement nouée. Je me demande s'il avait déjà songé que je pouvais sincèrement m'inquiéter pour lui. Il s'imagine que sa mort ne va attrister personne, mais c'est faux. Enfin, je suis juste sa psy. Ce n'est pas comme si c'est important ce que je pense ou ce que je ressens.
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyJeu 13 Nov - 3:21




Une visite inattendue


Je ne suis pas idiot. Je vois bien qu’elle change de sujet, afin de pouvoir rester à mes côtés, sans pour autant m’obliger à parler de ma situation. Au début, j’ai voulu lui hurler dessus une nouvelle fois. J’ai voulu lui dire que ça petite technique n’allais pas fonctionner avec moi. Je ne suis pas idiot. Pourtant elle est toujours là, elle est même assise à côté de moi et je suis en train de réfléchir à la première question que je pourrais bien lui poser. Je suis réellement intriguer par la jeune femme, déjà par son âge. Quand on m’a envoyé voir un psy, je m’attendais à quelqu’un au moins de la cinquantaine, voir même plus. Au final, je suis persuader qu’elle est plus jeune que moi et ça me perturbe un peu, comment elle a bien pu vouloir faire une telle profession. C’est assez bizarre quand même, non ? Je suis tellement concentré là-dessus que je finis par poser la question à voix haute. Elle m’a bien dit que je pouvais lui demander n’importe quoi après tout. Alors je décide de commencer par cela. J’ai hâte d’entendre sa réponse tout de même, parce que oui je trouve ça bizarre. Comment quelqu’un peut aimer entendre des gens se plaindre toute la sainte journée. Je suis persuader qu’elle doit en entendre des vertes et des pas mûres. Tiens je devrais lui demander ça après. Enfin en attendant, j’attends sa réponse. « Tout simplement parce que c'est ce que j'ai toujours eu envie de faire. J'aime aider les gens à régler leurs problèmes. J'aime les écouter, les conseiller et les soutenir. J'ai le sentiment de faire une infirme différence dans leurs vies et cela m'apporte énormément. Certains pensent que le travail d'un psy est seulement de rester assis dans un fauteuil à écouter, mais c'est plus complexe que ça. Il y a tout un processus de guérison qui peut parfois être très long, mais tôt ou tard, tout le monde fini par guérir. Même vous, Noam. » Et voilà qu’elle recommence. Je ne peux m’empêcher de soupirer longuement. Pourquoi elle ramène toujours tout à moi ? Je vais guérir, mais de quoi ? De ma tristesse, de ma culpabilité ? Je ne suis pas malade, je suis juste empli de remords et hanté par le fantôme de mon meilleur ami. Le premier qui me dit que je fais une dépression je lui fais voir mon poing de près. Heureusement la jeune blonde n’a pas encore utilisé ce mot envers moi et je la remercie silencieusement. « Je crois que l’on ne guéri pas de sa culpabilité, ça va me suivre toute ma vie. C’est comme ça. » Je suis loin d’accepter la situation, mais j’ai le sentiment que je ne pourrais jamais m’en sortir. Même si on m’apporte de l’aide. Je me sens engluer et j’ai l’impression que je ne pourrais plus jamais être heureux.

Satisfait par sa réponse, je me rends compte que je pourrais essayer de discuter un peu avec elle. J’aime mieux la voir comme une connaissance, plutôt que comme ma psy. Je n’aime pas ce mot. Il y a quelque chose qui me dérange dans cette relation tellement formelle. Ce vouvoiement me perturbe également, mais je n’ai pas le temps de m’arrêter là-dessus, j’ai déjà une autre question en tête. Je veux savoir pourquoi elle s’intéresse tant à moi. Je crois que j’ai tout fait pour la dégoûter, pour qu’elle arrête les séances. Je peux pas arrêter d’y aller de mon propre chef, elle doit dire que je n’ai plus besoin de séance au flic qui me surveille et surtout au médecin qui m’a envoyé vers elle, sinon je vais directement à l’hôpital et cette fois je n’en sortirais pas avant longtemps. Elle aurait pu abandonner, mais non elle s’accroche. Elle est chez moi alors que je ne suis pas venu juste pendant deux semaines. J’ai besoin de comprendre. Je remarque tout de suite que d’un seul coup ma question là perturbe. Contrairement à tout à l’heure elle ne me répond pas du tac au tac, elle hésite et je l’entends même soupirer. Serait-elle nerveuse d’un seul coup. Je dois dire que je suis assez intrigué. Pourquoi semble-t-elle aussi tendue ? Je suis qu’un simple patient pour elle après tout non ? Je jette un regard vers elle et croise son regard. Sans le vouloir un petit sourire se dessine sur mes lèvres. « Quand on m'a confié votre cas, j'ai été sidérer par le fait que vous avez essayé de mettre fin à vos jours. Je me suis demandé pourquoi vous vouliez tant mourir. Je savais que vous aviez eu un accident. J'ai pensé que cela pouvait être à l'origine de votre mal et je ne m'étais pas trompé. Malgré que vous refusiez de me parler, je ne pouvais pas vous abandonner. Je ne le voulais pas. Et que vous dormiez dans mon bureau ne m'a jamais déranger. Bien qu'au début, je pensais que vous me trouviez ennuyante. J'ai fini par comprendre que cela vous faisait du bien. J'ai l'impression que vous trouvez un certain répit de cette façon. Et pour ne rien vous cacher, j'avais peur que vous tenter à nouveau de vous suicider, si jamais je mettais un terme à nos séances. » Lorsqu’elle parle de mes différentes tentatives de suicide, je passe un doigt nerveux sur la cicatrice qui orne mon poignet droit. Je regrette ce geste et pourtant je rêve souvent de le refaire sans me louper cette fois. Son discours me laisse sans voix pendant plusieurs minutes. Alors elle s’inquiète vraiment pour moi ? J’ai du mal à y croire tout de même. Pourquoi je l’intéresse autant. Je suis qu’un mec paumé parmi tant d’autres après tout. En tout cas elle a raison sur une chose, si je dormais dans son divan c’est parce que je m’y sentais bien. Une nouvelle fois mon regard se perd dans le vide et sans réfléchir je commence à me confier à elle de nouveau. « Quand j’arrive enfin à m’endormir ici, je fais des cauchemars horrible. Je revois l’accident ou alors je vois Gabriel mourir encore et encore sans pouvoir le sauver. Si je me défonce pas avant de me coucher, je ne dors qu’une heure, deux grands maximums avant de me réveiller en sursaut. » Je passe une main nerveuse sur mon visage et enchaîne : « La première fois je me suis endormi parce que j’étais épuisé et j’ai pas fait de cauchemar. Alors j’attendais le mardi juste pour avoir un peu de repos. Je ne sais pas pourquoi, mais sur votre divan je ne fais pas de cauchemar et ça me fais du bien. » Pire que cela, ça me fait un bien fou. Je me sens reposer pour le reste de la semaine, parce que je n’ai pas fait de cauchemar et que j’ai dormi d’un sommeil profond même si c’est sur une petite durée.

Je ne cesse de repenser à la crainte qu’elle ait évoquée un peu plus tôt dans la conversation, à propos de ma tentative de suicide. Sans m’en rendre compte je me suis pratiquement gratter la peau jusqu’au sang autour de ma cicatrice. Ca me démange et si elle n’était pas là, je serais déjà allé chercher une lame de rasoir j’en suis certains. « J’y pense souvent… » dis-je doucement tout en continuant à gratter ma cicatrice de manière rageuse. « A mourir. » ajoutais-je alors pour l’éclairer un peu. Une fois encore je sens le trou béant dans ma poitrine s’ouvrir encore un peu plus. J’ai l’impression d’entendre Gabriel hurler dans mes oreilles. Il me hurle d’arrêter mes conneries et en même temps que tout ceci est entièrement de ma faute. J’ai l’impression de devenir dingue. J’ai juste envie qu’elle me prenne dans ses bras d’un seul coup. Delilah est pratiquement une inconnue et pourtant elle est la seule personne sur qui je peux compter en ce moment. Peu à peu je sens l’angoisse monter en moi. Elle a fait tomber mes barrières et je me retrouve plus fragile que jamais face à elle. J’ai du mal à respirer. J’ai envie de pleurer et de vomir en même temps. Je n’arrête pas de gratter cette cicatrice comme si cela allait me venir en aide. « Je veux juste que ça s’arrête. J’ai l’impression d’avoir mal de partout, ça ne s’arrête jamais, c’est toujours là quoique je fasse. Il me suit de partout et il me répète que tout ça c’est de ma faute. Il est mort à cause de moi. » Je commence doucement à me balancer sur moi même. Je dois avoir l’air d’un dingue, mais j’ai juste mal. J’ai incroyablement mal. J’ai envie de hurler, de pleurer, de tout casser. J’ai peur du monde qui m’entoure, j’ai peur de mes souvenirs et j’ai même peur de moi même. « Je… Je veux pas rester tout seul. » Pour la première fois en trois ans, je suis littéralement en train de passer un appel à l’aide. J’ai confiance en elle, sans même savoir pourquoi. « Ca fait trop mal. » Et cette fois je retiens plus du tout les larmes qui menaçaient de couler depuis si longtemps. Je ne la regarde pas, mais au moins je sais qu’elle est toujours à côté de moi. J’espère juste qu’elle ne prendra pas la fuite, sinon c’est la fin pour moi.

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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptySam 15 Nov - 14:34




Une visite inattendue

« Je crois que l'on ne guéri pas de sa culpabilité, ça va me suivre toute ma vie. C'est comme ça. » Je me retiens de lui dire un truc du genre « qu'il avait tort et qu'il pouvait guérir ». Il fallait simplement qu'il y croit, mais je sais qu'il allait m'ignorer. Comme toujours. J'ai l'impression que c'est un cercle vicieux entre nous. J'essaie de l'aider a ne plus ressentir cette culpabilité en lui montrant qu'il n'était pas responsable de l'accident qui avait tué son meilleur ami. J'essaie de lui redonner espoir, mais à chaque fois, il repousse tout ce que je lui dis. Il persiste à avoir cette attitude défaitiste. Il est persuadé devoir porter le poids de sa culpabilité toute sa vie, qu'il ne veut pas envisager la possibilité qu'il puisse s'en sortir un jour. Cela n'allait pas être facile de le faire changer d'état d'esprit à ce sujet, mais rien n'est impossible. Il fallait que je réussisse à le faire changer d'avis. Je le regarde toujours, attendant la suite de ses questions. Il y a tant de choses qu'il pouvait me demander. Il me prend alors légèrement par surprise. Je détourne le regard et je deviens fébrile. Je ne peux pas expliquer pourquoi exactement, je m'intéresse à lui. Je me suis jamais réellement interrogé à ce propos. Je sais que ce n'est pas seulement une question de faire mon travail. Je prends son cas très à coeur. Je le sais. Je m'implique toujours dans tout les cas qu'on me donne, je n'ai pas l'habitude de faire les choses à moitié, mais c'est la première fois que j'ai l'impression que c'est aussi important pour moi de réussir à l'aider. Je me décide à lui répondre. Je ne cherche pas à cacher la vérité, même si elle m'étonne moi-même. Car c'est vrai, son cas m'a intriguer dès le début, avant même de le rencontrer. Et c'est une chose que je ne peux pas expliqué. Mes mots semblent avoir trouvé un écho en lui. Je me suis retenu de lui dire que je ressens constamment cette peur qu'il décide d'en finir. J'ai pris le risque d'aborder le sujet pour qu'il voit à quel point je me soucie de son sort. Peut-être qu'il va y repenser à deux fois la prochaine fois, même j'espère qu'il n'y aura jamais de prochaine fois.

Pendant quelques minutes, aucun de nous ne parlent. Je colle ma tête au mur derrière moi et je ferme les yeux. Je ne sais pas s'il va me poser d'autres questions ou s'il a envie de rester comme ça. En silence. Un ou l'autre, ce n'est pas important. J'ignore depuis combien de temps je suis chez lui. Quinze minutes ? Une demi-heure ? Une heure ? Je ne prends même pas la peine de jeter un coup d'oeil à ma montre. J'ai tout mon temps devant moi. Puis, je n'ai pas envie de partir. Il faudra bien tôt ou tard que je le fasse, mais je ne veux pas y penser pour l'instant. Lorsqu'il brise le silence, je rouvre les yeux et je l'écoute avec attention. « Quand j'arrive enfin à m'endormir ici, je fais des cauchemars horribles. Je revois l'accident ou alors je vois Gabriel mourir encore et encore sans pouvoir le sauver. Si je me défonce pas avant de me coucher, je ne dors qu'une heure, deux grands maximums avant de me réveiller en sursaut... La première fois je me suis endormi parce que j'étais épuisé et j'ai pas fait de cauchemar. Alors j'attendais le mardi juste pour avoir un peu de repos. Je ne sais pas pourquoi, mais sur votre divan je ne fais pas de cauchemar et ça me fais du bien. » À la fin de son récit, je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire. L'entendre dire à haute de voix que passer du temps sur mon divan lui faisait du bien est en quelque sorte un soulagement. J'avoue qu'il y a un moment que je le vois. Quand il arrive dans mon bureau, il a la mine basse et après avoir dormi, il semble beaucoup plus détendu. Depuis le début, je me doutais qu'il souffrait de problèmes de sommeils, mais je ne savais pas qu'il faisait des cauchemars sur l'accident. Je sens qu'il commence à vraiment me faire confiance. Il venait de se confier une nouvelle fois à moi. Néanmoins, savoir qu'il souffre jour et nuit n'a rien pour me rassurer. Son mal est beaucoup plus profond que je l'ai imaginé, mais je suis toujours convaincu qu'il n'est pas incurable. « C'est pour cela que vous avez besoin de continuer ses séances. Je vous laisserais dormir, si cela vous fait autant de bien. Je ne vous obligerais plus à me parler, si vous ne voulez pas. » Est-ce que je viens de lui proposer un compromis ? Oui, cela m'en a tout l'air. Je veux juste qu'il puisse aller mieux. Qu'il n'est plus du mal à trouver un sommeil sans cauchemars serait déjà un grand pas de fait en avant. Je veux vraiment qu'il continue ses séances. Je ne veux pas qu'il me demande de les arrêter. Je veux continuer à le voir.

Mon regard se pose sur son poignet droit. J'ai toujours évité de regarder sa cicatrice, car cela a le don de me rend mal à l'aise. J'ai juste du mal à croire qu'on puisse se faire du mal ainsi. Je crois que cela demande un certain temps d'adaptation. Enfin, je pense que c'est une réaction normale. Après tout, comment on est supposé réagir dans ces cas-là ? Faire comme si tout allait bien et que tout est normale ? Non, forcément, c'est assez troublant d'être témoin d'un tel acte chez quelqu'un qu'on connait plus ou moins. Je remarque qu'il a gratter sa plaie tellement fort qu'elle a commencer à saigner légèrement. J'avale difficilement ma salive. « J'y pense souvent... A mourir. » Je détache mes yeux de son poignet pour les poser sur son visage. Il ne me regarde pas, mais je peux sentir qu'il a mal. Ses paroles ne cessent de me troubler. Je crains encore plus qu'il trouve dans le suicide le seul échappatoire possible pour que tout cet souffrance cesse. Je ne sais pas comment je suis supposé le persuader de ne pas le faire. Si je lui demandais de ne plus repenser à se suicider, est-ce qu'il le ferait ? Pourquoi m'écouterait-il, je suis toujours là à vouloir me mêler de sa vie et à fouiller dans son passé. Je veux qu'il croit qu'il a une chance de guérir. « Je veux juste que ça s'arrête. J'ai l'impression d'avoir mal de partout, ça ne s'arrête jamais, c'est toujours là quoique je fasse. Il me suit de partout et il me répète que tout ça c'est de ma faute. Il est mort à cause de moi. » Je suis là à l'écouter. Je ne veux surtout pas l'interrompre. Je sens qu'il est en train de tout faire ressortir. N'importe quel psychologue l'enfermerait après l'avoir entendu dire qu'il entendait la voix de son meilleur ami lui dire que tout était de sa faute, mais pas moi. Je sais qu'il n'est pas fou. Il est simplement submergé par ses émotions. Je le vois faire des mouvements de balancement, tel un enfant le ferait pour se conforter. Je pose ma main sur son bras, comme pour lui montrer que je suis là et que je ne l'abandonne pas. « Je... Je veux pas rester tout seul... Ca fait trop mal. » J'en perds mes mots. Il pleure une nouvelle fois devant moi. Jamais je n'ai sentie autant de détresse chez quelqu'un et cela m'atteint profondément. C'est difficile de rester positive et optimiste dans ses cas-là. C'est difficile de croire qu'il y aura une fin heureuse à tout ce cauchemars. Pourtant, je dois continuer à être forte. Pour lui. Il compte sur moi. Même s'il ne le dit pas, j'ai le sentiment d'avoir sa vie entre mes mains. J'ai le sentiment qu'il est e train de s'accrocher à moi, comme si je suis sa bouée de sauvetage. Dans un sens, je suis peut-être sa dernière chance de s'en sortir. Ça me fait mal de le voir ainsi. J'ai envie de le prendre dans mes bras. J'ai l'impression que ça lui ferait du bien. Sans m'en rendre compte, ma main quitte son bras pour venir se nicher derrière sa nuque. Mes doigts caressent légèrement l'arrière de sa tête. « Chut... Je suis là. Ça va aller maintenant. Tu ne seras plus jamais seul. » dis-je d'une voix douce. Soudain, je m'aperçois que ma main est toujours derrière sa tête. Je l'a retire aussitôt, légèrement gêné. J'ignore ce qui m'a pris de faire ça. Je suppose que je voulais lui apporter un peu de réconfort. Le plus étrange, c'est que je viens de le tutoyer. Je me ressaisis. « Vous allez vous en sortir, Noam. Je vous le promets. Mais vous devez me laisser vous aidez. Vous devez laisser cette culpabilité derrière vous ! » J'essaie d'être convaincante. Je veux qu'il aille espoir en sa guérison. Je veux qu'il retrouve le goût de vivre. Je me demande s'il sort de chez lui parfois. J'ai l'impression qu'il passe ses journées entières ici. Pas étonnent qu'il se sente aussi seul. Il ne voit personne et personne ne vient le voir. « Est-ce qu'il vous arrive de sortir ? Simplement d'aller prendre de l'air et vous balader dans la ville ? Je suis certaine que cela vous ferait du bien. Ça vous changerait les idées. » Je repense à tout ce qu'il m'a dit plus tôt. Bien qu'il ne le dise pas, je suis sûr que le fait de venir aux séances l'aide énormément. Pendant un moment, il n'est pas plus aussi seul.
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MessageSujet: Re: Une visite inattendue [Delilah&Noam]   Une visite inattendue [Delilah&Noam] EmptyLun 29 Déc - 1:59




Une visite inattendue


Assis dos contre le mur, l’un à côté de l’autre, on souffle en même temps. Pour la première fois depuis longtemps, je ne la vois plus vraiment comme mon ennemi. On m’a imposé les visites chez elle. On m’a carrément fait du chantage pour que j’aille m’allonger sur son divan de psy, c’est pour cela que je me suis tout de suite braqué contre elle, parce que l’on ne m’a pas laissé le choix. Je n’ai pas envie de parler de mes problèmes à l’époque et je dois dire que c’est toujours le cas. Pourtant, ce soir je laisse tomber mes barrières. J’ai le sentiment que cela fait des années que je ne me suis pas laisser autant aller avec quelqu’un que je ne connais presque pas. Petit à petit je finis par me détendre et je commence à me confier à la jeune femme assise à côté de moi. Je lui explique pourquoi je m’endors très souvent dans son divan. Ici je suis incapable de faire une nuit entière. Si j’arrive à dormir une ou deux heures c’est déjà un véritable exploit pour moi. Depuis le décès de Gabriel je n’ai plus jamais fait une nuit entière. Je fais des crises d’angoisses avant de m’endormir et la plupart du temps je finis par me réveiller en sursaut et après cela je me sens mal pendant des heures. C’est devenu mon quotidien depuis près de trois ans. J’ai une sacré résistance au manque de sommeil, pourtant un jour j’étais vraiment à bout et j’ai fini par m’endormir sur le sofa de ma psychologue. Bizarrement je n’ai jamais aussi bien dormi que durant cette heure-là. Alors c’est devenu une véritable habitude. Dans le fond, je me doute que cela la dérange. Après tout on ne m’as pas envoyé là-bas pour que je me prélasse sur son fauteuil, mais voilà cela me rassure et doucement je tente de lui expliquer pourquoi. Je commence à bien l’aimer et je ne voudrais pas qu’elle se sente comme une incapable parce qu’elle n’arrive pas à obtenir quelque chose de moi. C’est loin d’être le cas et je préfère la rassurer du mieux que je peux. Puis… Je voudrais qu’elle comprenne également. Je voudrais qu’elle voie à quel point rien ne va dans mon monde à moi. Parce qu’il est clair que rien ne tourne rond dans ma petite tête. « C'est pour cela que vous avez besoin de continuer ses séances. Je vous laisserais dormir, si cela vous fait autant de bien. Je ne vous obligerais plus à me parler, si vous ne voulez pas. » Surpris, je fronce quelque peu les sourcils avant de me tourner vers la jeune femme. « C’est un deal que vous me proposez ? » Elle hoche doucement la tête et comme pour la remercier je lui offre un sourire un peu bancal. « Merci… » Chuchotais-je doucement.

Plus les minutes avancent, plus je me laisse totalement envelopper par mes doutes et mes peurs. Inconsciemment je gratte la cicatrice qui orne mon poignet droit. C’est comme si j’oubliais que Delilah est ma psychologue, comme si j’oubliais que je m’évertue à ne pas lui parler de mes émotions depuis des mois. D’un seul coup, je me sens totalement submerger par mes sentiments. C’est comme si je me noyais dans tout ce que je ressens. Je ne contrôle vraiment plus rien. Je me mets à trembler et tel un enfant je me balance sur moi même pour essayer de me rassurer. Je crois que je vais finir par lui faire peur à paniquer de cette manière. J’essaye de respirer, mais j’ai l’impression qu’une boule est en train de bloquer mes poumons. Je ne me sens pas bien. Je perds littéralement pied et sans que je m’y attende, je sens la main de la jolie blonde se poser sur ma nuque. Elle caresse doucement la base de mes cheveux et me rassure du mieux qu’elle peut : « Chut... Je suis là. Ça va aller maintenant. Tu ne seras plus jamais seul. » Elle continue lentement ses caresses et je finis par me calmer doucement. Des larmes silencieuses continuent malgré tout à couler sur mes joues, mais je me sens un peu plus légers. Je ne pensais pas que me confier pour finir par me faire du bien. Je ne suis pas dans le meilleur des états c’est certains, mais j’ai l’impression que ce poids que je me trimballe sur les épaules depuis si longtemps s’allège quelque peu. Peut être parce qu’elle m’a simplement promis qu’elle serait là pour moi. Je ne sais pas vraiment si je dois lui faire confiance et pourtant j’en ai réellement envie. J’ai envie de croire qu’elle sera là pour moi quand j’en aurais vraiment besoin. « Vous allez vous en sortir, Noam. Je vous le promets. Mais vous devez me laisser vous aidez. Vous devez laisser cette culpabilité derrière vous ! » L’espace d’un instant, j’ai juste envie d’aller me blottir dans ses bras pour ne plus en bouger, mais ne serait-ce pas un geste un peu trop déplacé ? Je n’en sais trop rien, alors je me contente de coller mon épaule contre la sienne.

« Est-ce qu'il vous arrive de sortir ? Simplement d'aller prendre de l'air et vous balader dans la ville ? Je suis certaine que cela vous ferait du bien. Ça vous changerait les idées. » Je rigole un peu. Non franchement je n’aime pas spécialement me balader. Pourquoi faire après tout ? J’ai vraiment du mal à remettre ma vie sur les rails. « Je sors rarement. Pour m’acheter de quoi manger ou pour aller au bar. Je vais souvent au Fitzgerald, je m’entends bien avec le propriétaire : Isaac. Mais bon… Il est papa, alors il a pas besoin d’un ami comme moi. Y a cette fille aussi Siloë, mais elle est un peu dingue. Enfin. Aucun ami quoi. » Je passe une main sous mes yeux pour essuyer mes larmes et soupire longuement. Je me tourne quelque peu afin de croiser le regard de la jeune femme. J’ai l’impression de lui faire perdre son temps et je n’aime pas vraiment cela. « Vous n’êtes pas obliger de rester vous savez. » dis-je doucement en finissant par baisser les yeux. Je suis fatigué. Je voudrais dormir, mais je sais que ce n’est pas prêt d’arriver et je me vois mal proposer à Delilah de rester là le temps que je dorme. « Ce serait déplacé si je vous offrais à dîner pour vous remercier non ? » Bon je l’avoue, j’ai envie de passer du temps avec elle, alors je cherche toute les excuses possible. Je soupire un peu et lui offrir un petit sourire bancale. « Et… Je m’excuse pour la crise de nerf. Je… Je crois que ça avait besoin de sortir une bonne fois pour toute ! »

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