Sujet: Un bon mécano [ft. Michael L. Jamings] Mar 29 Juil - 23:50
Un bon mécano Michael L. Jamings & Joshua R. Grant
Soie bordeaux. Draps frais. Un rayon de soleil vient chatouiller ma joue droite. Il est 10 heures et je suis réveillé par quelques notes de Marin Marais. Je laisse la musique tourner. J'aime me réveiller en prince. Prendre mon temps et laisser les sons virevolter dans ma chambre baignée par une petite lumière dorée. Je m'imagine dans les palais d'antan. En Russie, en Allemagne ou en France. J'ai visité le château de Versailles il y a quelques années. C'est en France, non loin de Paris, et j'ai été subjugué. J'aime le faste. Ce faste. J'aurais aimé être un riche pendant une époque luxueuse. J'aurais fait danser les demoiselles, j'aurais passé mes journées à séduire, à jouer, je me serais promené dans les parcs et les jardins. Je traîne encore un peu, songe à embaucher une cuisinière qui m'apporterait croissants et café noir au lit, puis décide qu'il est temps de commencer ma journée. Je m'étire longuement avant de passer sous la douche. Je contemple pensivement la pièce. C'était l'une de mes meilleures idées, la douche italienne.
Je sors de la pièce embuée et enfile un jean et une marinière. Je n'ai pas envie de me prendre la tête. Pas aujourd'hui. Je descends à la cuisine et m'accorde un bon petit dej'. Je finis en croquant dans une pomme bien verte et je vais chercher le journal sur le pallier. Je le pose nonchalamment sur la table basse du salon. Le soleil dehors me donne envie de sortir, de respirer l'air frais, pur. Pourquoi ne pas aller me dégourdir les jambes du côté du port ? Je jette un coup d’œil sur la table de la salle à manger qui n'a encore jamais accueilli personne et constate que les clefs de ma voiture y sont posées. Pas la Bentley, mais l'autre, celle qui m'a déjà lâché deux fois alors que je me rendais à Portland et qui a été remise en état par l'un des garages du coin. Je soupire. J'ai bien envie de m'offrir la petite Lotus que j'ai vu à Portland la dernière fois.
Je sors de mes rêveries et attrape mes clefs au vol. Je sors de mon appartement en dévalant les escaliers quatre à quatre. Le soleil me réchauffe doucement. Je ne regrette pas de ne pas avoir enfilé un costume. Je m'avance vers ma bagnole et m'installe. Je baisse les fenêtres et prends la direction du port. Je décide de passer par la vieille ville. Tant pis si on se retourne sur moi et mon auto rutilante. Je m'arrête à un feu rouge et tourne la tête. J'irais bien me chercher un livre et prendre un petit en-cas au Morning Coffee.
Clignotant. Je cherche une place où me garer dans le coin. Une vieille guimbarde se casse. Je fais un créneau et prend sa place. Je prends mon portefeuille, sors du véhicule que je ferme. Je me retourne et vois un type qui louche sur ma caisse. Je fronce les sourcils et m'approche de lui. « Un problème ? », je lui lance. Sérieusement, s'il y a bien un truc que je ne supporte pas, c'est bien qu'on me fixe. Surtout en pleine rue. C'est pas parce que j'ai une belle bête que j'ai envie de me faire remarquer.
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Sujet: Re: Un bon mécano [ft. Michael L. Jamings] Lun 18 Aoû - 0:50
Listen to the beast
parce que les voitures ne sont pas que des machines
Ma vie à Town Square ressemblait à un fleuve tranquille. Il se trouvait que personne ne me questionnait sur ma provenance et c’était bien comme cela. Un peu de calme cela faisait du bien, même si cela était bâti sur un mensonge. J’étais lâche je le savais, mais je ne voulais pas terminer derrière les barreaux, j’étais égoïste, mais je n’aurai jamais survécu en prison, jamais. Cela était ironique pour quelqu’un qui aimait les relations, mais il y avait quelque chose de très effrayant à être la « bitch » de quelqu’un. Je me faisais sans doute des mauvais films, mais j’avais des potes qui étaient passés par la case prison, j’avais vu en eux le changement. Je savais que j’aurai pu faire simple, passer un marché, faire 5 ans et continuer comme si de rien était. Mais maintenant il était trop tard, j’avais aggravé mon cas en fuyant. C’était un choix que je devais assumer et vivre avec les conséquences de cet acte. Comme chaque matin je scrutai les informations nationales, et de la région de LA pour me tenir au courant, je ne sais pas ce que j’espérai en lisant tout cela. J’étais assez partagé concernant mon passé.
Mais la vie continue et il fallait s’engager dans la même routine que la veille. Après les journaux, je pris une douche, un petit déjeuner des plus sommaires et sortais pour trainer , espérant trouver une occupation rémunérée où on ne poserait pas trop de question. Malheureusement pour moi, ce genre de poste était rare, très rare, inexistant dans une petite ville comme Town Square. J’étais étonné de ne pas être au centre des ragots, parce que quelqu’un qui traine est forcément de la racaille, et la racaille ça fait jacasser parce que ça fait peur. Mais je me trompais peut-être, peut-être que même cette charmante petite ville était tout individualiste que les grandes métropoles. Tirant une clope de mon paquet, l’allumant sans ménagement parce que la situation m’énervait sans raison apparente, mon cœur s’arrêta de battre l’espace d’un grondement. Je fermais les yeux, me délectant d’un bruit qui m’était plus que familier : une voiture…et pas n’importe laquelle. Elle ronronnait de loin. Je reconnaissais le modèle, la voiture et l’année sans problème. Cependant, un détail me fit quelque peu tilter. Il y avait une fausse note dans la musique que j’entendais. Elle était discrète, comme un râle discret. J’ouvris les yeux et la vit passer. Tirant sur ma cigarette je me rapprochais pour entendre un peu mieux, oubliant les codes de civilités, et autres artifices. Pour être honnête, j’allais toucher le capot quand une voix s’éleva et me fit reculer. Quelle merde. Pourquoi il fallait toujours que je me mette dans des situations si sordides. Pas paniquer, pas paniquer, il suffisait d’expliquer, comme Jammings le faisait toujours. « Problème ? Moi ? » répondis-je bêtement avant de me donner une claque mentale. Je me raclais la gorge et pris une autre taffe. « Non …votre petit bijou par contre… vous vivez dangereusement mon bon monsieur » remarquai-je le plus simplement du monde.
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