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 I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care △ Noam

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MessageSujet: I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care △ Noam   I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care  △ Noam EmptyMer 25 Juin - 1:40




I Don't Expect You To Talk, You
Don't Expect Me To Care

« […]Le rapport de la dernière visite des Johnson, celui desTreiwer, et les notes manuscrites de Sean, tu me vérifie tout ça ? … Delilah ? … Tu m’écoutes quand je te parle ? » La pauvre femme monologuait depuis bien des minutes déjà, alors que tout ce à quoi elle s’adressait, c’était un mur plongé dans ses pensées. Prenant conscience que ses paroles n’avait pas le moindre effet sur les rêveries de la jeune femme, elle abattit la pile de feuilles sous son nez et croisa les bras. « Je… Excuses-moi je n’ai pas saisi la dernière chose que tu m’as demandé » Faux. En vrai elle n’avait rien écouté du début jusqu’à la fin, elle ne savait même pas depuis quand elle se tenait devant son bureau ni comment elle était rentrée sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle aurait très bien pu être en train de lui demander de plier bagages, elle n’en aurait pas entendu un seul mot. « Pff, Autant parler à une plante de bureau. Dana veut un compte rendu général de ces cas-là pour la réunion de demain, Tu peux t’en charger ? » Delilah se rendit compte de la pile de papiers qui se trouvaient sous son nez. Ah ils étaient là eux ? « Oui bien sur, compte sur moi » « Et arrête de somnoler ! » « Je…Je suis un peu ailleurs ces temps-ci… » Sa collègue quitta son bureau en marmonnant quelque chose, mais la jeune femme n’entendait déjà plus. Ailleurs ? Le mot était bien faible. La raison se résumait en quatre lettres ; N-O-A-M.

La première chose que l’on vous apprenait à l’université c’était comment se comporter avec le patient. Être à l’écoute, présente, faire preuve d’empathie, prendre part à sa vie, point. Les relations patient-psychologue devaient se limiter à la thérapie. Aucun sentiment, aucune attache, rien qui puisse affecter d’une quel qu’on que manière le déroulement du traitement. Et pourtant. Pourtant, elle ne savait pourquoi mais elle avait constamment l’envie de de savoir comment il allait, et ça la tuait de ne pas savoir. La dernière fois qu’elle lui avait parlé, dans son bureau, la séance s’était terminée en catastrophe. Il lui avait bien fait comprendre qu’il n’avait pas la moindre envie qu’elle s’immisce dans sa vie, et avait foutu le camp. Depuis, plus rien. Nada. Le Néant. Il n’avait plus refait surface. Et elle s’inquiétait terriblement, bien plus qu’elle ne voulait se l’avouer à elle-même. Elle se rappelait très clairement des derniers mots dont il l’avait gratifiée « Je veux juste mourir mais apparemment personne ne me laisse en finir tranquillement ! » Depuis, elle les entendait tourner en boucle dans sa tête, comme les paroles d’une mauvaise chanson qui vous revenaient toujours en tête. Elle avait bien du l’appeler une dizaine de fois, en vain. Le téléphone sonnait, une fois, deux fois, douze fois, mais il ne décrochait jamais. Elle n’espérait même plus qu’il se présente aux séances, tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il décroche, ne serait que pour lui dire de lui foutre la paix, qu’elle sache qu’il allait bien.

On était Mardi. Encore. Un Jour qu’elle commençait à appréhender depuis quelques temps. Elle décrocha le combiné du téléphone posé sur son bureau. Hésita un instant, puis le raccrocha. Elle se mordit la lèvre, partagée entre l’envie de tenter une énième fois, et le fait qu’elle savait qu’il n’allait pas décrocher. Encore. Oh et puis merde. Elle décrocha une nouvelle fois et composa le numéro que dont ses doigts se souvenaient à force de l’avoir composé encore et encore. Une sonnerie…Deux…Trois… « Votre  Corres… » Elle raccrocha. Elle avait entendu le message de cette boîte vocale tellement de fois qu’elle pourrait devenir opératrice chez la compagnie téléphonique. Et Merde. Elle avait l’étrange sensation qu’elle allait passer un mardi comme ceux passés. La semaine dernière et la semaine d’avant, elle était restée vautrée sur son fauteuil à espérer qu’il allait faire son apparition. A seize heures, puis à seize heures et demi, à dix-sept heures elle espérait encore. Le premier mardi, elle pensa que c’était une expression de sa colère et qu’il allait refaire surface le mardi d’après. Mais rien. Aucun signe de lui. Elle pensa à aller son mentor de la situation qui commençait à échapper totalement à son contrôle, mais quelle belle vision cela allait-il lui offrir au sujet de ses compétences de psychologues ? Rien de bien brillant c’était certain.

Il était presque seize heures. Elle avait l’impression de jouer au poker. Main gagnante aujourd’hui ? Rien n’était moins sur. Allait-il faire son apparition ? Ou allait-il faire l’impasse sur sa séance sans même daigner la prévenir, Encore ? Elle saisit son calepin et s’assit sur son fauteuil, en bougeant le pied nerveusement. Elle jeta un regard à sa montre. Seize heures tapantes. Elle se mit alors à scruter la porte, longuement. De temps à autre, elle voyait passer une silhouette, mais aucune ne s’arrêtait. Elle commençait à désespérer quand elle entendit des bruits de pas en direction de son bureau. Elle pensa d’abord que c’était une collègue. Mais non, les pas étaient plus mesurés, presque hésitants. Et ce bruit de pas n’appartenait qu’à une seule personne. Sans même qu’elle ne s’en rende compte, un sourire au coin se dessina sur ses lèvres. Il était revenu.


Delilah S. Westerfield & B. Noam Calloway

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MessageSujet: Re: I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care △ Noam   I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care  △ Noam EmptyMer 25 Juin - 19:58





I don't except you to talk, you don't except me to care


Mon téléphone sonne pour la troisième fois aujourd’hui. Je ne prends même pas la peine de regarder qui est en train d’essayer de me joindre. Il y a qu’une seule personne qui connaît mon numéro et surtout qui m’appelle sans cesse depuis des semaines : ma psychologue. Je ne supporte pas qu’elle cherche à me joindre absolument. C’est elle qui m’a poussé à bout la dernière fois. Elle à chercher. Elle a commencé à me parler de l’accident et bien entendu je me suis braquer. Bien sûr que je me suis braqué. Certes elle est ma psychologue, mais elle n’avait pas à me parler de cela. On me force à aller a ses rendez-vous et crois moi je m’en passerais bien. Enfin. C’est ce que je dis. Parce que dans le fond, parfois cela me fait du bien. Je ne lui parle jamais. Je crois que j’ai du lui décrocher une dizaine de mots depuis des mois, mais quand je suis dans son bureau, je me sens comme apaisé. Je ne sais pas pourquoi. Plus le temps passe, plus je commençais à avoir confiance en elle. Jusqu’à ce qu’elle aborde le sujet de l’accident. C’est vraiment quelque chose dont je ne veux pas parler. Je sais que c’est à cause de tout cela que je me suis retrouver dans son cabinet, mais j’ai été clair avec tout le monde, je ne veux pas en parler. Surtout pas à une psychologue que je ne connais même pas. Je ne veux pas partager les souvenirs que j’ai de Gabriel avec elle, c’est tout. Alors oui je laisse mon téléphone sonner. Je m’en fou. Je n’ai pas besoin d’elle. Je sais que je suis obligé d’y aller. Si je manque encore deux séances, je sais que l’on va prévenir le médecin qui m’a forcé à aller voir un psychologue. J’ai passé un pacte avec lui et le policier qui m’ont empêché de sauter lors d’une nuit de déprime. Il y a encore deux jours je pensais au suicide. J’ai envie d’en finir, vraiment. Il n’y a qu’une seule chose qui me retient. Je ne crois pas à un au-delà, une vie après la mort, mais je sais que Gabriel me détesterais d’en finir avec ma vie d’une manière aussi lâche. Alors j’ai préférer boire pendant une semaine. J’ai eu l’idée de fuir à nouveau, mais au final je n’ai même pas quitté mon canapé.
On est Mardi. Il est seize heures. Je devrais être dans le bureau de Delilah, mais je n’y suis pas. Je suis vautré sur mon lit, un joint dans les mains. J’essaye de regarder un film, amis j’ai de plus en plus de mal à me concentrer. Je crois que le joint fait un peu trop effet d’un seul coup. Je me sens bien comme cela. Je suis dans un autre monde. C’est comme si je n’avais plus mal l’espace de quelques heures. C’est plaisant comme sensation. Je ne suis pas du genre à fumer tous les jours de la semaine, mais je le fais de plus en plus souvent. Cela me permet de m’évader. Juste un peu. Seize heures quinze. Un nouvel appel de ma psychologue. C’est qu’elle ne lâche pas l’affaire en plus. Elle m’énerve. Plus elle insiste, plus j’ai envie de la laisser craindre le pire. Parce que si elle m’appelle c’est bien parce qu’elle doit se faire du souci non ? Enfin je crois. Elle m’appelle une nouvelle fois et puis c’est le silence total jusqu’à la fin de la soirée ou elle fait une nouvelle tentative. A moins que ce soit quelqu’un d’autre, je n’en sais trop rien.

Une semaine plus tard. Je me réveille après une nouvelle nuit emplie de cauchemars. Je n’arrive jamais à dormir plus de deux heures par nuit. Je m’endors facilement et puis très vite je commence à faire un cauchemar. La plupart du temps c’est Gabriel qui vient perturber mes nuits, mais depuis quelques temps il y a également Elena qui s’invite dans mes rêves. Elle me reproche de l’avoir abandonner et au final elle dit que c’est uniquement de ma faute si Gabriel est mort et je me réveille en sursaut et en nage. Je déteste cette sensation. Je mets quelques minutes à reprendre mes esprits. Comme toujours, je ne reste pas très longtemps dans mon lit. Je me lève et file sous la douche. Je m’habille et vais me servir une grosse tasse de café. C’est à ce moment là que je retrouve mon téléphone poser sur la table de la cuisine. Je l’allume encore deux appels manqués, mais ce n’est pas cela qui retiens mon attention. La date d’aujourd’hui… Il y a trois ans j’ai tué mon meilleur ami. Cette pensée me frappe en pleines têtes et je m’effondre en quelques secondes seulement. Je me traîne vers le canapé et me roule en boule. Je resterais dans cette position pendant près d’une heure avant de m’effondrer en sanglot. J’ai mal. J’ai l’impression que la douleur me submerge, c’est horrible. Je n’arrive plus à bouger, je suis incapable de bouger. Je resterais des heures dans cette position avant de prendre conscience de quelque chose. Nous sommes mardi. Je ne voulais pas y retourner. Je m’étais promis que je n’avais pas besoin d’elle. Mais aujourd’hui tout est différent. Je n’ai pas envie de parler, mais j’aimerais bien ne pas être tout seul. Il me faudra encore une bonne heure avant de me décider sur quoi faire. Y aller ou me bourrer la gueule chez moi ?

Seize heures, je suis devant la porte de son bureau. Je crois que je ne suis jamais venu dans un tel état. J’ai vidé la moitié d’une bouteille avant de partir, j’ai même fumé un peu. Je me suis exploser la tête et pourtant je suis persuader que cela se voit encore sur mon visage que j’ai chialé comme un idiot pendant des heures. Comme toujours, je frappe deux coups légers et j’entre. Elle est là. Assise dans son fauteuil, elle m’offre un beau sourire. Je la regarde à peine. Je n’ai pas envie de parler. J’ai juste envie de m’allonger sur le canapé, de fermer les yeux et de ne penser à rien. Pourtant son regard me perturbe. Je plonge mes yeux dans les siens l’espace quelques secondes et me prends la table basse dans les jambes. Je rattrape mon équilibre et fini par aller m’affaler sur le canapé. Je soupire et passe une main sous mes yeux. Je crois qu’il suffirait d’un mot pour que je reparte dans un état second. Aujourd’hui il n’y a plus de barrière. Aujourd’hui elle va peut être enfin pouvoir voir à quel point je souffre depuis trois ans… Je relève la tête une demi-seconde. Juste le temps de lui poser une question. « Selon vous c’est quoi la meilleure façon d’en finir ? » On dirait que je viens de lui donner un sujet de dissertation. J’espère juste qu’elle va me répondre.

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MessageSujet: Re: I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care △ Noam   I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care  △ Noam EmptyMer 25 Juin - 22:38




I Don't Expect You To Talk, You
Don't Expect Me To Care

Il franchit l’embrasure de la porte. Dans un état…qu’elle n’aurait su décrire. Il était bourré, c’était évident. Peut-être même défoncé ? Elle en doutait. Son regard ne croisa le sien que l’espace de quelques instants, il s’empressa d’éviter ses yeux. Il n’avait pas l’air de vouloir lui parler plus que les autre fois. Mais il était là. Il manqua de perdre l’équilibre en se heurtant à la table, puis s’installa sur le canapé. Elle ne dit pas le moindre mot. Pas même un bonjour. Elle se contenta de le regarder fixement. Il y avait quelque chose dans son comportement qui la perturbait. Durant les mois précédents, elle l’avait bien vu sous tous les degrés de sobriété, mais jamais à ce point il n'avait été saoûl. Malgré ça, elle sentait autre chose. Il n’était pas uniquement défoncé. Non. Il y avait quelque chose qui n’allait pas. De la colère ? Non. Pas vraiment. Bien sûr, il n’était surement pas ravi de se trouver ici, mais il y avait autre chose. Quelque chose qu’il était parvenu à dissimuler extrêmement bien jusque-là, mais qu’aujourd’hui, il peinait à lui cacher. Quelque chose qu’elle désespérait de le voir laisser transparaître, tellement il dissimulait ses sentiments dans une carapace imperméable, qui échappait à son emprise. Mais aujourd’hui. C’était différent. Aujourd’hui, elle pouvait dire qu’elle apercevait de la tristesse dans ce regard.  Ses yeux étaient légèrement rougis. Mais elle hésitait à prendre l’alcool pour responsable. Etait-ce parce qu’il avait pleuré ? Peut-être bien que c’était ça. Il suffirait qu’elle croise son regard une seconde fois pour pouvoir juger. Mais il avait baissé la tête, tentant d’éviter tout contact avec elle.

Elle croisa les jambes et attendit la suite. Les semaines précédentes, elle avait bien pensé à le brusquer de nouveau, espérant cette fois avoir une discussion « civilisée », si elle pouvait utiliser le terme. Mais elle se résolut bien rapidement que si ça allait le mener à disparaître de nouveau, ça ne servirait à rien. Tandis qu’elle était plongée dans sa réflexion, tentant de trouver le meilleur moyen pour gagner sa confiance, il leva les yeux vers elle à nouveau. Elle soutint son regard et attendit qu’il s’adresse à elle, car il semblait vouloir, pour la première fois depuis des semaines, s’adresser à elle. « Selon vous c’est quoi la meilleure façon d’en finir ? » Son regard croisa la sien à nouveau. Oui. Elle en était sure à présent. Il avait bel et bien pleuré. Pourquoi, elle n’en savait rien. Et quelque chose lui disait que ce n’était pas lui qui allait lui en dire plus. Il avait suffi qu’elle croise ce regard empreint d’une douleur profonde pour que tout s’efface d’un coup. Les séances durant lesquelles elle l’avait attendu désespérément. Les fois où elle l’avait appelé. La peur qu’elle avait eue, ne sachant s’il était vivant ou mort. Rien n’eut plus d’importance. Tout ce qui importait à présent c’était qu’il était là. Et qu’il souffrait. Même si il ne voulait visiblement pas qu’elle s’en doute. Sa question la fit hésiter un instant. Le suivre dans sa réflexion ? Ou changer carrément de sujet ? Mais elle se dit que pour une fois que c’était lui qui lançait le sujet de discussion. Pourquoi ne pas le suivre après tout ? Elle réfléchit un instant sans le quitter des yeux tandis qu’il baissait son regard à nouveau. La meilleure façon d’en finir ? Il y en avait tellement que c’en était presque un dilemme. Mais la meilleure, qu’est-ce que c’était ? « La meilleur façon d’en finir ? » Un autre psychologue l’aurait surement bombardé de questions lui demandant pourquoi il voulait en finir, et quand il pensait en finir, et pourquoi il posait cette question. C’était ce qu’elle était censée faire en ce moment-là. C’était ce qu’on lui avait appris. Mais elle savait pertinemment que c’était de loin le meilleur moyen pour perdre sa confiance de nouveau. « On dit que se tirer un coup de balle dans la tête ça peut être pas mal. On meurt sur le coup,  on ne ressent pas grand-chose, et ça peut être du rapide. »

Mais ce n’était surement pas le moyen qu’elle utiliserait elle. D’ailleurs, c’était une bonne question. Si elle désirait en finir avec ses jours, comment le ferait-elle ?  « Si on aime bien avoir des spectateurs, faire le grand plongeons ça peut le faire. Du toit d’un immeuble, ou d’un pont tant qu’à y faire… » Elle ne s’imagine pas se tirer une balle dans la tête. Encore moins sauter d’un pont, d’un manière spectaculaire, pour permettre à son suicide de paraître en première couverture des journaux locaux. Non. Elle opterait plus pour… « Mais si je devais choisir le moyen d’en finir, je pense que j’opterais plus pour l’overdose. Une boîte de comprimé, de la bonne vodka, toute seule dans mon appart » Et si il s’en inspirait ? Cette pensée ne traversa son esprit qu’une seule seconde, car elle fut bien vite chassée par le fait que s’il avait réellement voulu en finir, il l’aurait fait des centaines de fois déjà. Ce n’était pas les occasions qui manquaient, ni les idées. Mais la réelle question qui se posait c’était : Le voulait-il vraiment ? Si oui, qu’est ce qui l’en empêchait ? Elle voulait tellement qu’il se confie à elle. Qu’il sache qu’il ne risquait rien à ouvrir son cœur, l’espace d’une heure. Que ça lui ferait du bien. Et que le fait de garder ça pour lui-même le faisait brûler à petit feu. Il n’y avait rien de pire que de garder ses pensées pour lui-même. De se forcer à plonger dans la solitude et de couper les ponts avec la réalité. Et même si on pouvait penser que se laisser aller était une preuve de faiblesse, c’est au contraire un moyen de soulagement. Si seulement il savait.

Elle était certaine que si elle pouvait voir qu’est ce qui le faisait culpabiliser, si elle pouvait voir ce qui le faisait souffrir, elle serait capable de le rassurer. Non pas que c’était son travail. Non, loin de là. Mais tout simplement parce qu’elle se sentait tellement submergée par son histoire qu’elle s’en sentait capable. Elle déposa son calepin sur la table, d’un geste qui se voulait rassurant. Comme une sorte de cesser le feu. Elle s’en fichait des notes qu’elle pouvait prendre en l’écoutant. Elle voulait juste qu’il dise quelque chose qu’elle puisse écouter.



Delilah S. Westerfield & B. Noam Calloway

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MessageSujet: Re: I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care △ Noam   I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care  △ Noam EmptyVen 27 Juin - 1:11





I don't except you to talk, you don't except me to care


Il m’est déjà arrivé de venir complètement bourré ou défoncer dans le bureau de ma psychologue. Ce n’est pas vraiment très sympathique pour elle, je le conçois, mais moi cela m’aidait. Je n’ai jamais voulu aller voir une psy. Alors oui l’alcool m’a souvent aidé ces trois dernières années. Je dois dire qu’aujourd’hui l’alcool à sans aucun doute été mon sauveur. Je ne sais pas si j’aurais tenu la journée sinon… Je ne sais même pas si j’aurais trouvé le courage de sortir de chez moi. Parce que c’est tout simplement un exploit de me trouver ici. Pour la première fois, pourtant, je me dis que cela pourrait m’être utile. Peut être que je vais finir par parler finalement. Parce que rien ne va, que la douleur est sourde, mais qu’elle me prend la tête. J’ai besoin de faire sortir tout cela. Enfin je crois. Pour le moment je n’en sais trop rien. J’ai déjà fait l’effort de venir. J’ai dans l’idée d’essayer de dormir sur son canapé, mais comme cela fait près de trois semaines que je ne suis pas venu, je pense qu’elle va me couvrir de questions. Comme elle à souvent l’habitude de le faire d’ailleurs. J’essaye de lui sourire un peu comme j’ai l’habitude de faire de manière arrogante. Je crois que le cœur n’y est pas vraiment aujourd’hui. J’ai tellement hâte que la journée se termine. Que cet anniversaire morbide soit déjà loin derrière moi. Vraiment très loin. Je voudrais être loin de cette vie aussi.

Après m’être quelque peu cassé la figure, je finis par m’installer sur ce stupide canapé. Je n’ose pas imaginer le nombre de connerie que ces patients doivent lui raconter toute la journée durant. Entre la ménagère dépressive et le mec qui c’est fait quitter par la femme de sa vie. Je suis persuadé qu’il y a de quoi rire. Je lui piquerais bien son carnet un de ses jours. Pour rire un peu. Ca me changerais les idées je suis sûr. J’aimerais bien savoir ce qu’elle écrit sur moi également. Je l’ai jamais vu noircir des pages et des pages, mais il lui est déjà arriver d’écrire certaines choses sur moi. Je me demande ce qu’elle pense de moi dans le fond. Elle doit sans aucun doute me prendre pour le dernier des connards. Elle n’a sûrement pas tord dans le fond. Enfin ce n’est pas vraiment la raison de ma visite. Un jour peut être je lui demanderais ce qu’elle pense réellement de ma personne, pour l’instant je ne pense qu’à une seule chose : comment en finir avec la vie. Je vois tout de suite que ma question la déstabilise. L’espace d’un instant, j’ai peur qu’elle fasse un rapport, qu’elle appelle la police et l’hôpital. Mais j’oublie rapidement cette idée. J’ai parlé. Elle devrait être contente de cela déjà. Surtout je voudrais qu’elle me réponde. On pourra peut être entamé une conversation tous les deux dans le fond. Peut être. On verra.

« La meilleure façon d’en finir ? » Je hoche quelque peu la tête. Pour la première fois, je soutiens son regard. Je ne sais pas ce qui me prend. C’est comme si je lâchais prise. Comme si la tristesse était trop importante aujourd’hui et qu’il fallait juste que ça sorte. J’ai besoin d’intention. D’affection surtout. Enfin je crois. Pour le moment, j’attends simplement sa réponse. Je suis sûr qu’elle pourrait me donner des idées. « On dit que se tirer un coup de balle dans la tête ça peut être pas mal. On meurt sur le coup, on ne ressent pas grand-chose, et ça peut être du rapide. Si on aime bien avoir des spectateurs, faire le grand plongeons ça peut le faire. Du toit d’un immeuble, ou d’un pont tant qu’à y faire… Mais si je devais choisir le moyen d’en finir, je pense que j’opterais plus pour l’overdose. Une boîte de comprimé, de la bonne vodka, toute seule dans mon appart. » Oh. Je ne m’attendais pas à une réponse aussi… Développée. Au moins, elle a été claire, net et précise. Je dois dire que j’apprécie sa franchise. C’est rare ces derniers temps. Une nouvelle fois, je relève la tête et croise son regard. Elle à l’air tellement sûre d’elle. Cela en a presque effrayant dans le fond. « C’est un point de vue. » finis-je par souffler doucement.

Mon regard se pose sur mes poignets. Il reste quelques traces de mes précédentes tentatives. Enfin. Cela devrait plutôt être qualifié comme des appels au secours. « J’ai testé les veines, mais ce n’était pas une bonne idée… J’ai eu l’idée du pont aussi, mais cet abrutit de policier m’as rattrapé… » Je crois que ce soir-là, j’étais vraiment prêt à sauter. S’il n’avait pas été là j’aurais sauté, sans aucune hésitation. Je soupire une nouvelle fois et m’allonge sur le canapé. Je fixe le plafond et réfléchis à tout cela. Cette envie de mourir me colle à la beau, mais c’est comme si je ne pouvais pas franchir le cap. Ma main glisse dans la poche de mon jean et je sors mon portefeuille, tout cela pour en sortir une vieille photo. J’étais encore au Lycée là-dessus et on est tout simplement en train de rire comme deux idiots avec Gabriel. Cette photo respire la joie de vivre. C’est comme si cela était à des années lumières, comme si je ne l’avais jamais vécu. Je sens les larmes revenir petit à petit, mais je les retiens. « Au final, je crois qu’il y a aucune solution idéale… J’ai tué mon meilleur ami, je suis condamné à vivre sur cette putain de terre jusqu’à la fin. Pour payer ma dette… » Malheureusement…
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MessageSujet: Re: I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care △ Noam   I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care  △ Noam EmptyVen 27 Juin - 21:19




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Don't Expect Me To Care

Il ne sembla pas s’attendre à une réponse aussi élaborée de sa part. Elle-même, pour sa part ne s’attendais pas à s’étendre autant sur le sujet. L’ironie des choses était remarquable. Une psychologue qui donnait à un suicidaire des idées pour en finir. Ca ne jouait pas parfaitement en sa faveur à elle, mais c’était ça, ou être plongés dans un silence de mort pour les jours à venir. A se regarder, ou pire à le regarder dormir sur son canapé. Son regard croisa de nouveau le sien, et il dit d’une voix presque imperceptible. « C’est un point de vue. » Il détourna ensuite les yeux et les baissa vers ses mains. Elle suivit son regard. De larges écorchures cicatrisées traversaient ses poignets. Il avait tenté plusieurs fois. Avec la sérieuse envie de quitter ce monde. Et par elle ne savait quel miracle, il se trouvait encore là, devant elle. Il venait encore chaque mardi, bourré ou non. Il ne le savait peut être pas. Il ne la croirait surement pas si elle se permettait de lui dire, mais il se battait. A sa manière, certes. Mais il se battait quand même. L’alcool était une sorte de refuge pour lui. Les premiers verres n’avaient jamais un grand effet, elle en savait quelque chose. Et on avait tendance à enfiler les verres, les uns après les autres, pour échapper à la réalité. Il altérait ses émotions, les détournait. Mais ce qu’on ignorait souvent dans ce genre de cas, c’était que les effets de l’alcool étaient momentané, et qu’une fois ces effets-là dissipés, la réalité revenait au grand galop, avec une belle gueule de bois en prime. Et c’est ce qui menait à une sorte de cercle vicieux. Boire, revenir à la réalité, avoir peur de ce que ça engage, Boire de nouveau.

« J’ai testé les veines, mais ce n’était pas une bonne idée… J’ai eu l’idée du pont aussi, mais cet abrutit de policier m’as rattrapé… » Abrutit ? pensa-t-elle avec un mini-sourire. Voilà ce que gagnait la pauvre personne qui était censée l’avoir sauvé cette nuit. Son travail n’était pas facile. En somme, elle devait le faire évoluer au stade où il ne verrait plus cette personne comme un abrutit, mais comme un sauveteur. Elle devait le faire évoluer au stade où au lieu de lui en vouloir de l’avoir empêché de sauter, il lui en serait reconnaissant, et il en viendrait à se dire que s’il respirait encore, c’était grâce à lui. Mais pour l’instant, ils en étaient encore loin, bien loin. Néanmoins, elle ne perdait pas espoir pour autant. Il s’allongea sur le canapé et leva les yeux vers le plafond, perdu dans ses pensées. Elle ne répondit pas à sa dernière réplique. Cette fois, elle ne voulait pas que ce soit elle qui fasse la conversation, comme par le passé. Elle voulait que ce soit lui qui la pousse à lui parler. Et si il lui était arrivé de penser que ça n’arriverais surement jamais lors des séances précédentes, elle se disait qu’elle aurait peut-être un peu plus de chance ce jour-là. Elle se demanda à quoi il pouvait bien penser. Si ça trouverait, il était en train d’examiner ses propositions, en train d’évaluer laquelle était la plus pratique, laquelle était la plus sage, laquelle était la plus rapide et la plus efficace. Un silence s’installa. Elle ouvrit la bouche, s’apprêtant à reprendre la discussion quand elle le vit glisser sa main vers sa poche, d’où il sortit une photo. La photo datait, c’était évident. Elle représentait deux jeunes gens, en train de rire. Elle plissa les yeux et tenta de déterminer de qui il s’agissait, même si elle avait d’ores et déjà sa petite idée là-dessus. Elle reconnut Noam comme étant l’une de ses personnes. Avant même qu’elle ne scrute plus en profondeur les traits de l’autre personne en profondeur, elle sut de qui il s’agissait. Cette photo était tellement différente de celles qu’avait pu voir Delilah de Gabriel. Le rapport de police, les photos des légistes, aucune des photos sur lesquelles elle était tombée n’étaient comparables à celle-ci. Sur cette photo ils étaient tellement…. Vivants.

Ils semblaient tout droit sortis d’une autre époque. Insouciants, libre de vivre au jour le jour, rieurs et heureux. Gabriel n’était plus de ce monde. Et Noam… Eh bien Noam n’était plus que l’ombre de lui-même, il fallait se l’avouer. Elle aurait adoré pouvoir rencontrer l’ancien Noam. Il respirait la joie de vivre sur cette photo, et elle aurait aimé connaître cette partie de lui. Elle posa le regard sur son visage. Scrutant longuement son expression face à la photo. Elle vit ses yeux s’embuer de larmes. Larmes qu’il retint. « Au final, je crois qu’il y a aucune solution idéale… J’ai tué mon meilleur ami, je suis condamné à vivre sur cette putain de terre jusqu’à la fin. Pour payer ma dette… » Sa dette. Il n’en avait aucune, de dette. Mais il était persuadé que si. Le cœur de Delilah se serra. Il s’en voulait. Tellement. Elle laissa le silence s’installer quelques instants, et réfléchit. Comment le persuader que non ? Il n’était pas le moins du monde responsable ? La manière forte ne marchait pas, ni le fait de faire comme si de rien n’était. Compatir n’aurait surement pas de grands résultats non plus. Car si elle était à sa place, elle ne voudrait pas de la pitié des gens et de leur compassion. « Condamné ? » Elle voulait s’attarder sur ce mot. Un mot qui sonnait encore plus faux que les autres dans cette phrase. « Non, je ne crois pas » Elle se tut de nouveau. Le temps d’attirer l’attention de Noam et de le faire réfléchir. Si elle ne pouvait pas le convaincre d’elle-même, elle le mènera à se convaincre de lui-même.

« On a toujours le choix en ce qui concerne le fait de vivre ou de mourir » Elle se rassit correctement, lui faisant face à présent. « Ca fait quoi ? Deux mois que l’on se voit chaque mardi ? Deux mois, c’est énorme. Si tu voulais réellement en finir, tu l’aurais déjà fait, et puis, ce n’était pas les occasions qui devaient manquer. » Elle le pensait sincèrement. Il survivait peut être, semaine après semaine, mais ce n’était pas par coïncidence, rien n’était coïncidence dans la mort et dans la vie. Le destin pouvait parfois nous jouer de mauvais tour, mais on avait toujours une habilité à décider qui surpassait la sienne. « Il y a une différence entre ce que l’on veut faire, et ce que l’on peut faire » On voulait tellement de choses dans la vie. Mais est-ce qu'on pouvait réellement parvenir à les accomplir ? Non. Il voulait en finir, affreusement. Mais il ne le pouvait pas. A ce stade, quelque chose l'en empêchait surement, et ce n'était pas le destin. Et cette chose, elle allait bien finir par découvrir ce que c'était




Delilah S. Westerfield & B. Noam Calloway

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MessageSujet: Re: I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care △ Noam   I Don't Expect You To Talk, You Don't Expect Me To Care  △ Noam EmptySam 28 Juin - 16:48





I don't except you to talk, you don't except me to care


En arrivant ici, je m’étais encore une fois promis que je ne parlerais pas. Surtout aujourd’hui. Pourtant, en voyant son visage j’ai l’impression que quelque chose à changer. Elle m’a offert ce petit sourire et bizarrement je me suis tout de suite senti à l’aise. Dans le fond, si je suis revenu aujourd’hui c’est parce que je ne voulais pas rester seul chez moi. Je ne voulais pas me retrouver seul face à ma tristesse. Je reste persuader qu’elle ne comprendra jamais ce que je peux ressentir et qu’elle ne pourra jamais m’aider, mais peut être que… Je ne sais pas. Peut être que si je lui parle un peu ça pourrait aller mieux. Je ne veux pas que les souvenirs de Gabriel meurent quelque part. J’aurais pu appeler Elena, mais je n’en ai pas le courage… Elle doit me détester d’être parti sans prévenir. Elle a essayé de m’appeler plusieurs fois après ma fuite, mais je n’avais jamais décroché. J’attendais le milieu de la nuit pour écouter les messages vocaux qu’elle me laissait sur mon répondeur. La plupart du temps elle était en pleurs. Alors une fois, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai décroché. Je lui ai expliqué que je ne reviendrais jamais. Depuis elle n’as plus cherché à me contacter. C’est peut être mieux comme cela dans le fond. Peut être qu’elle est allée sur la tombe de Gabriel aujourd’hui. Je l’espère. Enfin… Il ne faut pas que je pense elle. Je finis par m’asseoir sur le canapé de ma psychologue et après quelques secondes décide de lui poser une question. Une simple question qui au final va engager la conversation entre nous sans que je ne le veuille vraiment.

Les cicatrices présentent sur mes bras, représente les nombreuses heures où j’ai finis par hésiter. Hésiter me donner la mort. J’ai fait des tentatives, mais je ne suis jamais allé jusqu’au bout. Cette nuit-là sur ce pont, j’aurais pu sauter. J’étais vraiment prêt à le faire. J’avais tout répéter tellement de fois. Je passais la barrière, je me penchais en avant et je lâchais mes mains. Tout simplement. J’avais fait la moitié du travail. Je me souviens parfaitement de ce moment-là. J’étais au-dessus de cette route. Des voitures avaient klaxonné. Il ne me restait plus qu’une seule main sur la rambarde quand se policer m’as retenu. Il serait arrivé quelques secondes après, il n’aurait jamais pu me rattraper. J’aurais réussi mon plan. Mais non. Il m’a retenu, il m’a envoyé à l’hôpital et par la force des choses ont m’as envoyé ici. Au final, je me retrouve sur ce canapé à discuter avec une psychologue de la meilleures des manières pour en finir avec la vie. Plutôt glauque comme situation tout de même. Je préfère m’allonger. J’ai un peu la tête qui tourne sans aucun doute à cause de l’alcool. Je fixe le plafond et pense à Gabriel. Il me manque tellement. Je veux dire c’est même pas quelque chose de normal. C’est juste… J’ai l’impression que je suis mort avec lui ce soir. Tout me manque avec lui. Je me rends compte que je faisais tout avec Gabriel. On passait tout notre temps libre ensemble, il se passait pas une journée sans qu’on se parle ou que l’on s’appelle. On vivait l’un sur l’autre depuis des années et ça nous allait parfaitement bien. Puis… Il est mort. A chaque fois c’est la même chose. Lorsque je me répète qu’il est mort, j’ai l’impression que mon monde s’écroule encore et encore. Sans lâcher le plafond du regard, je sors la photo de nous deux que je garde toujours sur moi. Sur ce cliché, Gabriel est plus vivant que jamais. Je me souviens parfaitement du contexte. C’était la dernière journée que l’on passait au Lycée, on avait fait les cons comme toujours et alors que l’on riait à en pleurer Elena avait pris une photo de nous. Le bras de Gabriel est passé autour de mon épaule pendant que je me plie presque en deux. Cette photo me donne envie de me remettre à pleurer comme un bébé pourtant je me retiens. Je vais ressentir cette culpabilité jusqu’à la fin de ma vie et je n’aurais pas le choix. Je le fais d’ailleurs remarquer à Delilah et visiblement cela ne lui plaît pas vraiment. « Condamné ? Non, je ne crois pas » Je tourne légèrement la tête et fronce les sourcils en croisant son regard.

« On a toujours le choix en ce qui concerne le fait de vivre ou de mourir. » Cette fois, je me relève et pose la photo que j’avais entre les mains sur la petite table présente devant moi. Je ne peux empêcher un rire sarcastique de s’échapper d’entre mes lèvres. « Parce que tu crois qu’il a eu le choix lui ? Il n’avait rien demandé à personne. On fêtait nos diplômes. On a tellement bossé pour ça, on passait des nuits entières debout pour notre projet, son projet. C’était son rêve et il est mort. Il voulait vivre lui. Il avait des idées pleines la tête et des rêves. Mais il n’a pas eu le choix. Il est mort. » Plus je répète que Gabriel est mort, plus je me sens faible. Je sens qu’une larme roule sur ma joue et je l’efface bien vite tout en fixant le sol longuement. C’est la première fois que je lui en dis autant et je suis en train de me détester pour ça. J’aurais dû me taire, mais face à elle je me sens bien. Elle me met en confiance…

« Ca fait quoi ? Deux mois que l’on se voit chaque mardi ? Deux mois, c’est énorme. Si tu voulais réellement en finir, tu l’aurais déjà fait, et puis, ce n’était pas les occasions qui devaient manquer. Il y a une différence entre ce que l’on veut faire, et ce que l’on peut faire. » Une nouvelle fois je me mets à rire. C’est pas possible. Je commençais vraiment à l’apprécier et voilà qu’elle gâche tout. Je pensais vraiment que dans le fond elle était différente, mais au final elle ressemble à tous ses psychologues à la con. « C’est dans votre école de psy qu’on vous apprends à raconter des conneries pareil ? » Je lève les yeux au ciel et retourne m’allonger. J’aurais dû me taire et m’endormir comme d’habitude. Voilà ce que j’aurais dû faire. C’est tout. Pourtant les paroles de la jeune blonde ne cessent de se répéter dans mon esprit. Elle n’avait pas totalement tord dans le fond. J’ai eu un millions d’occasions. J’aurais déjà pu en finir de toutes les manières du monde. Je voulais encore le faire ce matin en me levant, mais à chaque fois c’est la même chose. A chaque fois, je finis par m’interdire de le faire. Je n’ai pas besoin de me faire psychanalyser pour savoir le pourquoi du comment. Peut être que si je lui dis, elle me laissera tranquille et je pourrais rester chez moi Mardi prochain au lieu de revenir ici encore et encore. « Je le fais pas, parce qu’il me détesterait pour ça. » Je soupire quelque peu et me remet à fixer le plafond. « Quand on avait dix-huit ans, un de nos copains est mort dans un accident. On avait passé la nuit chez moi à parler de lui et Gabriel avait lancé une conversation sur notre avenir. On c’était promis de vivre nos rêves jusqu’au bout. Il a pas pu tenir sa promesse… C’est tout. » Je sais que ce n’est pas en vivant la vie que j’ai aujourd’hui que je pourrais faire mieux, mais bon… Je sais que je si mon meilleur ami était encore là ou s’il pouvait encore agir dans ma vie, il passerait son temps à me foutre des claques pour que je me bouge. Enfin je crois. J’en ai marre de tout cela. J’ai envie de dormir…

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