Troisième jours, le premier avait été difficile avec le décalage horaire, et toute la famille qui lui avait rendu visite. Aucun n'avait osé parlé de Zack et Lucas, mais elle avait l'impression qu'ils avaient tous envie de lui demander si elle revenait pour eux. A vrai dire pour le moment elle même ne le savait pas, elle était triste, seule et elle avait besoin d'un retour aux sources. Cela dit, elle ne savait pas si elle repartirait simplement ou si elle se déciderait à voir la chair de sa chair. Elle n'avait jamais eut de nouvelles de ses deux hommes, et elle savait que si elle ne faisait pas le premier pas elle n'en n'aurait jamais, alors il fallait qu'elle réfléchisse. Retrouver ses parents après douze ans étaient bizarre, elle se sentait de trop, comme une étrangère donc le deuxième jours elle passa sa journée au lit. Elle avait besoin de sommeil. Le soir, elle retrouva une de ses amies, Saoirse et lui fit part de ses doutes et des photographies de son enfant qu'elle avait vu ... En cherchant les vieux albums de quand elle était petite, elle était entrée dans la chambre d'amis, et cette chambre n'en était plus une. Dedans il y avait l'univers complet d'un adolescent et des bacs avec des cadres composées de clichés de lui. Ses parents avaient tout rangé avant son arrivée, tout ce qu'il y avait dans la maison concernant la petite tête blonde avait été entassé dans l'endroit qu'il occupait quand il venait ici. Lexie avait l'impression que son coeur allait exploser, elle pouvait enfin mettre une image sur Zack. Il était si beau, si grand, des larmes coulèrent de son visage et quand elle entendit la porte d'entrée de la maison familiale, elle sortit à toute vitesse pour venir les accueillir comme si de rien n'était en prenant soin de s'essuyer les yeux du revers de la main. Ce moment avec la blonde avait été agréable et quand elle rentra dans la maison ou elle avait grandit, elle se coucha directement en ne faisant qu'un signe de la main à ses géniteurs qui regardaient tranquillement la télévision dans le salon.

Il fallait qu'elle se pose, qu'elle se vide la tête, elle n'était pas prête d'avoir une explication avec ses parents. Elle leur avait toujours dit de ne pas lui cacher si ils voyaient le petit et à la place, ils lui avait mentit depuis douze ans! Ils ne voulaient peut être pas lui faire de mal, la culpabiliser ou la forcer à revenir en arrière. Lexie tentait de leur trouver des excuses, et elle en trouvait car elle les aimait. Le matin, elle décida de se lever pour préparer le petit déjeuner, elle ne l'avait pas fait depuis des lustres, elle ne cuisinait même plus puisque elle avait personne pour déguster ses plats. Il était seulement huit heures, elle installa tout se dont elle avait besoin sur la table de la cuisine quand quelqu'un frappa contre la porte de manière insistante. Elle se demanda tout de suite qui ça pouvait bien être, le livreur de journaux lançait juste le bout de papier depuis son vélo, il était encore trop tôt pour le facteur alors qui se pointait alors que le jour n'était même pas fini de se lever?! Elle fit les quelques pas qui séparaient l'endroit ou elle se trouvait de la porte d'entrée, quand elle la déverrouilla, elle se trouva nez à nez avec Lucas et resta sans mots ... de toute manière il n'avait apparemment pas l'intention de la laisser parler! Il avait l'air en colère, très en colère. Il n'avait pas changé, il avait prit quelques rides, mais il était toujours aussi beau, bien fait et son regard aussi clair qu'une plage de la côte d'azure.

Lexie est revenue... Ses parents mon prévenu il y a quelques jours et franchement je ne sais pas comment réagir face à cette nouvelle. En tout cas ça ne me fait pas plaisir. Je n'avais pas envie qu'elle foute encore le bordel dans ma vie et encore moins dans celle de Zach. J'avais réussi à faire de lui un bon petit bonhomme et je ne voulais pas qu'elle gâche tout. Sérieusement ? Pourquoi était-elle revenue ? Elle s'inquiétait enfin de sa maternité ? Elle se sentait responsable. Pff... N'importe quoi. Ces pensées me mirent de mauvais humeurs et cela se ressentait sur les clients. Malgré tout, et pour ne pas faire couler mon business, je tentais de garder mon calme. Cet évier bouché n'allait pas se réparer tout seul et il n'était pas question de casser les tuyaux en s'énervant dessus.  Je levai la tête vers la jolie blonde qui m'observait depuis tout à l'heure. Il est vrai que j'avais beaucoup plus de clientes que de clients. Et presque à chaque fois, ces mesdames tentaient de me faire des avances, qu'elles soient mariés, veuves, mère de familles ou célibataires ne changeait rien. Mais je jouais la carte de l'indifférence, politesse, bien sûr, mais pas de réponses positives aux avances. Non merci. Je repensais à Lexie et faillis me rentrai la clé à molette dans l’œil. Merde ! Bon, il fallait qu'on ait une discussion. C'était décidé malgré toute l'amertume que je ressentais j'irais la voir. Et ce ne serait pas une visite de courtoisie, loin de là.
Je me dépêchais de réparer ce foutu évier  pour filer. Je n'avais pas encore prévenu Zach du retour de sa mère, en fait je ne savais vraiment pas comment aborder le sujet. Et puis je ne savais même pas pourquoi elle était revenu. Au fond de moi je ne voulais pas qu'il la voit, je ne voulais pas qu'il devienne un enfant déséquilibré qui ne sache plus ou est sa place. De ces enfants qui se retrouvent en sandwich entre les histoires de leurs parents. Surtout que les retrouvailles n'allaient pas inclure de fleurs et de petits chocolats en forme de cœur. Je ne savais toujours pas ce que je ferais avec Zach. On verra en temps utiles... « Eh voilà ma ptite dame ! C'est réparé ! Vous avez une tuyauterie en or maintenant ! » Je souris à la tête blonde et rangeai mon matériel en vitesse pour m'éviter les effluves d'hormones trop présentes dans la pièces. Pourquoi plombier était-il un si grand fantasme pour la gente féminine ? Je veux dire un homme en habit bleu, tachés de noir et les mains crades c'était pas non plus si terrible. Enfin bon, allez savoir... « Au revoir Madame Young ! Si vous avez un problème n'hésitez pas vous savez qui appeler ! » Je lui fis un signe de la main et la gratifiai d'un dernier sourire avant de passer la porte.

Je dois passer à la maison, je n'allais pas me présenter comme ça, je voulais lui faire le plaisir de lui montrer que je suis toujours en grande forme. Je voulais lui faire regretter amèrement de m'avoir laisser avec un bout de papier. Je pris une douche, tout en pensant à mon passé commun avec Lexie. Son retour avait refait surgir bien des choses. Des choses que j'avais enfouies au fond de moi pour ne pas craquer et m'occuper exclusivement de mon fils. Mais l'on ne peut pas enterrer le passé à jamais et je devais avouer que son retour me faisait un petit quelque chose, là, près de la poitrine.Mais je ne me laisserais pas attendrir. Je m'habillai soigneusement, enfilai ma veste et attrapai mes clés de voiture au vol.
Je roulai prudemment mais impatiemment. Je ne pouvais m'empêcher d'être nerveux, et qui ne le serait pas. J'allais revoir la femme que j'aimais il y a tant d'années et que je détestais dorénavant.
Je finis par arriver devant la maison qui m'étais si familière. Je venais très souvent voir les grands parents de Zach ou le déposer.
Je frappais à la porte nerveusement et avec insistance. Quelques secondes après une tête d'un blond orangé vint m'ouvrir. Je me retrouvais face à mon amour de toujours, celle qui avait brisé mon cœur, ma vie et mes rêves. Malgré sa grande beauté naturelle et le fait qu'elle n'ait pas changé je ne pus éviter de penser à ce qu'elle avait fait. Peu importe mes sentiments, j'agissais pour mon fils. Je passai le pas de la porte sans lui demander son avis et lui lancai : « Dégage ! » Je n'avais pas voulu tant de violence dans mes propos, mais je dois avouer que je n'avais pas pu contrôler. J'essayais de prendre un ton ne serait-ce qu'un peu plus calme. « Pourquoi tu es revenu ? Je croyais qu'on était pas assez bien pour toi. Alors ça y est, tu es devenu quelqu'un ? Tout le monde t'adule ? Tu es fier ? Touches pas à mon fils, ce n'est plus le tien depuis le jour où tu l'as laissé dans son berceau avec pour seule compagnie ta misérable lettre ! »

Si seulement elle avait put imaginer une seule seconde que dès le troisième jours de "ses vacances" elle se retrouverait nez à nez avec Lucas, elle ne serait peut être pas revenue! Elle avait besoin de faire le vide, de prendre l'air, de savoir ou elle en était et qu'il se pointe n'était peut être pas le bon moyen pour sa remise en question. Comment savait-il qu'elle était là? Ça ne fit qu'un tour dans sa tête, ses parents! Ils ne voulaient peut être pas faire de mal et pourtant ils venaient de lui briser le coeur! Cacher les photos de Zach dans la chambre qu'il occupait quand il venait ici n'était pas très fin, mais elle pouvait leur pardonner. Ils ne voulaient surement que son bien, mais qu'ils préviennent son ex ça en était trop! Une fois qu'elle se serait débarrassé de lui, elle filerait faire ses valises et s'installerait chez Saoirse qui lui avait gentillement proposé l'hospitalité. Elle sentait son coeur tambouriner dans sa poitrine, son coeur taper au niveau de ses tempes, et de la colère se diffuser tout en elle. Elle n'avait jamais ressentit toutes ses émotions à la fois, de la triste, de la haine, de la culpabilité ... Que pouvait-elle bien lui dire? Il fallait qu'elle trouve une stratégie tout de suite sinon elle allait perdre pieds et il était hors de question qu'elle pleure devant lui! Elle n'en avait pas le droit, il serait trop content de la voir souffrir de ce qu'elle avait fait douze ans plus tôt!

Après toutes ses années, il était normal qu'il lui en veuille encore, mais si il dégageait autant d'agressivité c'est que finalement, il avait peut être encore des sentiments à son égard? Elle ne voulait pas y penser, ça n'était pas le moment! Il entra dans la maison et en une fraction de secondes comme si un électrochoc l'avait frappé à la poitrine elle rétorqua à son tour, d'un ton lasse et ironique ... Oui moi aussi je suis heureuse de te revoir. Il était encore tôt, mais tous les voisins seraient bientôt dehors vu l’esclandre qu'il faisait même en tentant de se calmer. Normalement son père serait arrivé en un quart de tour avec son fusil et il aurait mit dehors n'importe qui s'en prenant à sa fille unique, mais ça ne fut pas le cas ...

C'est elle qui n'était pas assez bien pour eux, elle qui n'était pas à la hauteur des deux hommes de sa vie, mais il ne l'avait pas comprit et c'est ce qui faisait surement qu'il était si en colère contre elle. Cela dit, elle ne lui ferait pas le plaisir de se justifier, de tenter de se faire pardonner et finalement elle prit le même air que lui. De quoi as-tu peur? Tu as peur que je te vole ton FILS? Qu'il apprenne qu'il a une mère? Si tu ne te sentais pas un temps soit-il menacé tu ne serais pas là! Dans sa dernière phrase sa voix se faisait plus calme puis elle repartit en flèche. Qu'est-ce que tu es venu faire? Tu voulais être certain que j'étais belle et bien là! Et bien oui! Et je ne suis pas prête de partir si tu veux savoir! Tu voulais m'intimider? Mais tu ne me fais pas peur! Qu'est ce que tu vas faire si je reste, me tuer?! Elle se surprenait elle même de tout ce qu'elle pouvait débiter et de la manière qu'elle parlait! Quelle violence! Si les enfants qu'elle soignait l'entendaient ils seraient effrayés! Elle se demandait si cette altercation allait durer longtemps, elle ne tiendrait certainement pas le choc longtemps!