C’est quasi jouissif, elle ne pouvait s’empêcher de se délecter de ce petit moment. Ce petit moment où elle vient de battre virtuellement un joueur (qui se ventait un peu trop) elle adorait le moment où elle lui annonçait être une femme. Le tout assorti d’une photo d’elle avec un air de vainqueur. Et à CHAQUE fois cela déclenchait de vives réactions, soit par des smiley, des mots d’exclamation ou alors elle activait la fonction discussion audio et alors ils se mettaient à lui déclarer à quelle point ils étaient étonnées, elle a eut quelques déclarations d’amours même des demandes en mariage malgré que certains ait reconnu que leur égo venait d’en prendre un coup. Une femme qui sait aussi bien jouer à des jeux vidéo ça étonne souvent voir toujours dans cet environnement extrêmement masculin. Elle avait donc passé deux heures à jouer en ligne en fin d’après-midi. Un petit plaisir pour mieux se préparer à la soirée. Un de ces soirs où elle devient une escorte. Elle avait pensé à prendre un faux nom mais c’était un peu trop étrange alors elle utilisait son second prénom Blüm, c’était pas forcement très fute-fute puisque c’est un prénom peu répandu mais comme elle ne donne jamais son nom de famille elle se dit que ça ne devrait  pas être très dangereux, en tout cas pour le moment rien de très grave lui était arrivé. Le monde vers lequel elle se dirigeait lui était bien réel. Réel et empli de fausseté, un monde paradoxal dans lequel suivre les codes est primordial. C’était la troisième soirée qu’elle passait chez les Hamilton, les frères Hamilton pour être plus précise. Des « gosses de riches » en puissance, parfait stéréotype de la jeunesse dorée qui ne foue rien ou quasiment rien à part dépenser l’argent de leur parents et ancêtre. Derrière ce discours se cache une pointe de jalousie, la jalousie de ne pas avoir eu et de ne pas avoir ce train de vie, même un cinquième de leur fortune lui irait. Elle secoua la tête pour essayer de penser pour ça, c’est pour la même raison qu’elle joua sur son smartphone tout le temps du trajet. Avant d’enter « en scène », elle inspira profondément, ferma les yeux quelques secondes et se rappela qu’elle faisait ça pour aider son amie. Elle lâcha ses cheveux avant de pénétrer dans l’appartement. Un appartement faisant la taille de plusieurs maisons de taille moyenne. Il y avait déjà du monde, il y avait déjà des escortes (l’une d’entre elle la saluant et lui tendit une coupe de champagne). Champagne qu’elle ne buvait jamais, l’alcool ce n’est pas son truc, elle n’aime pas le goût à part quelques vins blancs. Et puis ne pas boire c’est mieux dans ce genre de situation. Elle n’était plus la même Blüm dans ces lieux. Elle était plus joueuse, se laissait plus facilement draguée

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Il était 00h30, ses yeux commençaient à la piquer, pourtant elle avait fait une sieste avant de se lancer dans sa partie de jeu vidéo en ligne. Elle s’était faite draguée par un certain nombre, un avait tenté de lui mettre la main aux fesses mais elle avait trouvé une parade pour que ça n’arrive pas. Là elle avait besoin d’une pause alors elle alla chercher une chambre, elle entrouvrit la première qui euh…  était occupée, alors elle passa à la suivante qui était disponible. C’était une chambre d’ami, c’est ce qu’elle déduit parce qu’il n’y avait aucuns objets personnels, pas de photos, rien de personnel et pas  grand-chose, la faisant supposer que personne ne vit au quotidien. Alors elle s’assit sur le lit qui est d’une moelleusité délicieuse. Elle sautilla un peu pour rebondir avant de s’allonger. Fermant les yeux elle se laissa bercer par le brouhaha de la fête.Juste quelques minutes de repos, ne pas dormir est un objectif qu’elle se doit de tenir. Pourtant elle commence à somnoler quand quelqu’un entre dans la chambre mais à moitié déconnectée elle ne réagit pas. La grande question c’est que va faire  cette personne ? et comment réagira Blüm ? suite au prochain épisode.

En plus d’être moelleux, ce lit avait une douce odeur de lessive. Ou plutôt les draps avaient une douce odeur de lessive. L’odeur de la propreté, cette odeur que les industriels ont inventé et qui nous fais penser que quand ça sent ainsi c’est que c’est forcement propre, ce qui n’est pas forcement le cas. Bref, ça sentait bon la lessive, il y avait une pointe de lavande ce qui la rendait encore plus agréable. Avant de somnoler elle avait pris des bouffer de cette douce odeur. Dès son plus jeune âge elle avait cette « attirance » pour l’odeur de la lessive. A l’inverse des autres enfants, elle préférait quand son doudou venait d’être lavé parce qu’il sentait bon la lessive.

Vu l’état dans lequel elle était actuellement l’odeur de lessive n’était plus le sujet prédominant dans son cerveau. Ce qui se baladait dans sa petite tête était plus des sensations étranges et assez désagréables. Celles qu’on a quand on est entre le sommeil et le réveil. On ne dort pas vraiment mais on n’est pas non plus réveillé. Bref, c’est désagréable mais on n’arrive pas à en sortir tout de suite. D’autant plus qu’elle accumulait de la fatigue depuis plusieurs jours.

Elle eut un léger mouvement quand la porte s’ouvrit, preuve qu’elle n’était pas complètement endormie. Ses yeux papillonnèrent lorsqu’elle sentit la première caresse sur son bras. Sa seconde réaction fut de bouger légèrement son bras comme si elle voulait se débarrasser d’une mouche indésirable. Mais ça continua et même un peu plus. La sensation monta jusqu’à son coup. Ce n’était pas vraiment désagréable, un peu étrange mais pas désagréable. Instinctivement elle étira son coup, laissant donc de nouveaux centimètres carrés à caresser. Lysandre en profita pour continuer son petit jeu.

Elle eut le droit à un petit mmh à un moment, preuve que la jeune femme se réveillait progressivement. Quelques papillonnements d’yeux, quelques soupires plus tard elle parvint à ouvrir les yeux une première fois. Mais le sommeil continuait à l’accaparer, elle eut donc besoin d’ouvrir les yeux encore plusieurs fois avant de parvenir à les garder ouverts quelques instants. C’est ainsi qu’elle vit la tête de Lysandre au-dessus de la sienne. Elle ne put réagir de suite car encore engourdie par le sommeil.

Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’elle parvint à réellement ouvrir les yeux et à les garder assez longtemps ouverts pour comprendre la situation. Instinctivement elle baissa les yeux vers sa robe, elle était toujours bien là, elle eut l’impression que celle-ci avait été légèrement baissé. Son cerveau commençait à remettre les événements dans l’ordre. Mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi Lysandre était là. Elle n’avait pas bu donc elle pensait qu’il était logique qu’elle se souvienne de tout.

Encore embrumée elle se contenta de la regarder quelques secondes avant de regarder le plafond puis de la regarder à nouveau. Cette fois-ci elle fronça légèrement les sourcils signifiant ‘qu’est-ce que tu veux’ ? Elle restait allongé, elle ne cherchait pas à échapper aux caresses de la jeune femme car encore un peu à l’ouest. Et puis après tout ce n’était pas désagréable.

Se réveiller a toujours été assez difficile pour la jeune femme mais après quelques minutes elle y était parvenue. Elle avait encore l’esprit embrumé mais intercepta tout de même les paroles de Lysandre. Sa seule réaction fut de hocher la tête. Et alors qu’elle allait se redresser Lys approcha son visage du sien avec un sourire triomphant, un peu trop d’ailleurs au goût de Blüm. Elle ne pouvait pas laisser passer ça, alors d’une voix douce et encore un peu endormie elle répondit
« j’ai encore mes vêtements. » et cette fois ce fut elle qui aborda un sourire triomphant. Suite à ce pic elle se redressa, doucement mais quand même trop vite pour son cerveau. Elle eut cette sensation désagréable d’étourdissement quand on se lève trop vite. Se retrouvant assise sur le lit elle se mit à cligner des yeux plusieurs fois pour tenter de se réveiller complètement. Elle en profita aussi pour étirer ses bras.

Encore un peu sonnée elle ne tenta pas de se lever et pour s’occuper elle fit le tour de la pièce avec ses yeux. Un espace bien déprimant, déprimant mais tout de même emprunt de luxe. On voyait bien que l’armoire n’avait pas été acheté chez Ikea mais sans doute créer par un designer. L’objet à lui seul devait coûter plus d’un salaire de base. Elle s’approcha du mur contre lequel s’adossait le lit et fit glisser ses doigts sur les murs, elle longea la pièce, ses doigts effleurant à la fois les murs et les meubles. Elle insista sur le meuble, un meuble qu’elle dévorait du regard. Elle aimait bien cette armoire. Mais qu’importe, elle continua son chemin, fit glisser ses doigts sur le secrétaire qui faisait office, sans doute, de table de maquillage. Un beau meuble, ancien, sans doute hérité de la famille ou chiné. Elle aime se mélange de moderne et de design.

Alors qu’elle s’approchait de la porte elle brisa le silence. « qu’est-ce que vous voulez ? je dois bientôt repartir sinon vos frères penserons qu’ils m’aurons payer pour rien. » elle faillit ajouter à moins que vous distraire compte. Elle la vouvoyait, c’est un moyen d’avoir de la distance, elle opte aussi pour ça pour les autres rencontres. Ça en gênes certains mais ça en existent beaucoup plus.

Blüm n’était pas une habituée des relations entre femmes, par conséquence elle ne connaissait pas grand-chose au sujet. Mais, il lui est quand même arrivée, ponctuellement, de se dire qu’une expérience avec une femme doit être enrichissante. Elle pense cela au sens expérience sexuelle, se disant que les rapports ne sont pas les mêmes, les gestes, l’action, imaginant que c’est plus doux, plus sensuelle ce qui n’empêche pas le jeu. Elle se garde bien d’exposer cette idée à quiconque. Et elle n’ira surement pas le dire à Lysandre du moins par pour le moment et si ça devait arriver ce serait sans doute pour lui répondre à un de ces pics de jeu. Donc sa réflexion sur les vêtements ne prouva que son ignorance pour ce genre de relation. Ce qui dû amuser Lysandre et peut être qu’un jour elle lui donnera un cours appliqué, une sorte voir des td, des travaux pratiques dirigés. En tant normal, Blüm aurait pu faire un pic sur ce côté « tu vas m’enseigner quelque chose ? » mais elle n’était pas encore dans son état normal.

Elle longea la pièce, frôlant les murs sans savoir que la chambre était à Lysandre, peut être l’avait-elle signifié de manière sous entendu mais elle n’avait pas attrapé l’information. Lorsque Lys brisa la première le silence Blüm fronça les sourcils, elle ne comprenait pas bien le but de cette phrase pourtant elle répondit « et oui je suis une personne bien normale, bien ennuyeuse » ce n’était pas vrai, mais elle n’en avait pas conscience et ne faisait que répondre à la jeune femme. A moins que cette dernière est voulu dire qu’elle, Blüm Lindholm, est originale à la différence de ces meubles.

Elle aurait pu partir sans rien dire pourtant elle se manifesta lui demandant ce qu’elle voulait. Une preuve, peut être, qu’elle entrait dans son jeu, ce jeu de séduction qui, il faut bien l’admettre, est attrayant, amusant tant qu’elle ne perd pas le contrôle d’elle-même. Elle se dit aussi que si elle partait sans rien dire, Lys ferait remonter l’info à ses frères qui ne voudraient plus la payer pour venir dans ce genre de soirée. Or ils paient bien et elle ne peut pas perdre cela. Et dans le cas où Lys dirait à ses frères qu’elle est intéressée par l’escorte, pourrait aussi donner le même effet (c'est-à-dire ne plus l’inviter à leur soirée) car ils pourraient très bien être réticents à ce genre de relation ce qui serait quand même assez hypocrite au vu de leur comportement délurés et ultra festif. La musique avait d’aillieurs augmenter un peu plus ce qui fit soupirer Blüm, déjà que c’était trop fort pour elle.

Mais apparemment Lys ne souhaitait pas la laisser partir, Blüm lui avait tendu une perche en quelque sorte alors la jeune femme l’avait pris pour jouer un peu plus avec elle. Ses paroles la firent légèrement rire. « vous me draguez ouvertement maintenant…parce que vous vous me traiterez pas comme un objet ? » sa question était ironique, elle n’attendait pas de réponse. Elle approcha la tête de la sienne et murmura « vous allez pas me dire que si je restes on va se faire des tresses en écoutant de la musique classique, je pense que vous avez d’autres idées en tête. Je ne finirai pas dans votre lit, ni contre un mur et je garderai mes vêtements. » Elle se recula et poussa la main de Lys en entourant sa main de ses doigts avant de tourner la poignet. En ouvrant la porte la musique s’engouffra dans la chambre. Elle prit une profonde inspiration et repartit dans la salle où la fête battait son plein avec le sentiment que Lys allait s’accrocher.

« Vous traiter comme un objet, moi? Je vous dis juste que vous ne me laissez pas indifférente et vous osez ne pas prendre ces paroles pour un compliment de valeur ? Vous devriez, je ne m’amuse pas avec des filles banales. »

Et les paroles de Lys s’abattirent dans la pièce comme un orage qui commençait à prendre forme mais la chose la plus étrange était que Lysandre ne montrait aucune hostilité, elle gardait son visage impassible et ses yeux regardaient l’escorte avec intérêt. Mais au fin fond d’elle-même, la jeune femme était blessée de cette remarque. Avait-elle manqué de subtilité ? Ou de grâce, non, tout le monde savait que la dernière des Hamilton n’avait jamais eu de Grâce, même lorsqu’elle avait essayé du plus profond de son être lorsqu’elle était plus jeune. Mais alors qu’est ce qui clochait dans sa technique pour que Blüm ne tombe pas dans ses travers ? Son interlocutrice interrompit le fil des pensées de la jeune femme en parlant de choses tout à fait imprévisibles et c’est ce qui fit rire la blonde.

« Non, parce que déjà, mes cheveux sont bien trop courts pour faire des tresses, ensuite parce que tout bonnement ; je n’aime pas les tresses. Et pour ce qui est de la musique classique, nous ne l’entendrions pas avec tout ce brouhaha qui se passe de l’autre côté de la porte. »

Dit-elle avec assez d’autorité et de conviction dans la voix, mais cette intonation ne la montré pas comme une fille glaciale et impétueuse loin de là mais celle qu’elle avait toujours été. Elle avait pris l’habitude qu’on l’aime dès que l’on posait un œil sur sa personne, alors savoir qu’une jeune femme essayait –tant bien que mal- de lui résister, ne la mettait pas dans un très bon état d’esprit. Oui, comme dit précédemment, elle était une battante, la wineuse à chaque coup ; autant vous dire qu’elle n’allait pas en rester là à un petit échec et maths.

Avec attention, elle prit compte de chacune des parcelles de la vie de Blüm ou du moins ce qu’elle pouvait voir, ou qu’elle pouvait deviner. Déjà pour être escorte girl, il ne fallait pas couler sous l’or et donc sur ce point Lysandre pouvait lui apporter quelque chose, alors l’argent n’avait rien à voir avec ce refus. Peut-être n’était-elle pas attirée par les femmes, mais là encore la thèse fut démentie car elle aurait pris ses belles jambes à son cou si elle n’était pas un tout petit peu intéressée. Savoir qu’elle préférait tout de même qu’elle préférait retourner dans ce lieu d’exhibition au lieu de rester avec la prétendante était un aveu considérable.

« Bien, je te laisse filée… Pourquoi te retenir, après tout, je te l’accorde, tu n’as rien de spécial. »

Lâcha-t-elle avec un peu plus de fermeté et sacrément d’audace, laissant la jeune femme ouvrir la porte et la suivre pour sortir de sa propre chambre qui même avec cette fête n’était pas en désordre. Si dans la technique la plus simple, elle n’acceptait pas de se faire draguer dans les règles de l’art, alors autant adopter une nouvelle approche. La psychologie inversée pouvait avoir parfois de bons résultats alors pourquoi pas l’utilisé et puis cela pimenterait la soirée des deux jeunes femmes qui pour l’une s’ennuyait comme jamais. Il n’y avait ni divertissement, ni jeux improvisés, pas de personne qui s’allonge sur une table et se verre de l’alcool dans l’espace de son nombril... Rien n’était très appétissant au niveau du bar. Mais c’est pourtant à cet endroit que Lysandre choisit d’aller. Autant profiter d’un peu de cette fête.

Alors qu’elle marchait tranquillement dans les escaliers afin de rejoindre le vrai noyau de la fête, elle dut slalomer entre tous les couples qui s’embrassaient et faisait d’autres choses très louches et cette vision lui retira une grimace.

« Allez faire ça dans des lieux privés bordel ! »

Cracha-t-elle, puis dès qu’elle eut enfin son pied poser sur le sol qui tremblait dû aux danses de certains et à la vibration des bombox qui régnaient en maître un peu partout, son sourire fut plus vif, plus espiègle. Elle bougeait doucement son bassin au rythme de la musique et avec ce sourire figeait sur les lèvres, parfois il lui arrivait de faire signe à des filles qu’elle connaissait d’ici ou là. Rapidement, elle fut face au serveur qui délaissa toutes ces commandes pour s’intéresser à l’un de ses patrons.

« Fais-moi quelque chose de fort, de fruité et de revigorant, mon poussin. »

Un petit clin d’œil et un sourire charmeur et le tour était joué. Elle s’assit un peu plus loin sur un fauteuil qui à tout heure de la soirée restait vide parce que c’était le sien, celui de Lysandre, son fauteuil attitré et tout le monde savait qu’elle adorait se mettre là pour avoir une vision panoramique de la scène.

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Elle fronça les sourcils, oui elle avait mal comprit ce qui devait être un compliment. Par nature elle ne se fait pas confiance et ne s’estime pas, sans doute pour ça qu’elle a mal compris. Elle aurait pu lui dire textuellement, Blüm l’aurait quand même pas prise au sérieux. Quand Lys lui annonça qu’elle ne s’amusait pas avec tout le monde cela fit rire son interlocutrice. Un rire signifiant « ouais c’est ça, prend moi pour une idiote ».

Blüm était désormais bien réveillée preuve en ait sa dernière remarque à laquelle répondit Mademoiselle Hamilton d’abord par un rire puis en répondant de manière très sérieuse et au pied de la lettre aux paroles de son interlocutrice. Cette dernière remarqua que sa voix était changeante, elle eut l’impression d’entendre la voix d’une petite fille qui contre l’argument d’un parent ne voulant pas lui offrir un jouet. Cette réflexion fit légèrement sourire Blüm. Un sourire qu’elle afficha de nouveau quand Lys déclara qu’effectivement elle n’avait rien d’original ce à quoi Blüm répondit par un étonnant « ah vous voyez enfin que je ne suis pas intéressante ! » En principe on pourrait se dire que les gens aiment se sentir originaux, aiment qu’on leur fasse remarquer. Mais Blüm, c’est le cas de le dire, n’est pas tout les gens. Et savoir qu’elle peut être qualifiée de normale à un côté rassurant pour elle bien que ce ne soit pas la réalité. Après tout elle est une jeune femme accro aux jeux vidéos qui code des sites web pour vivre, devient escorte la nuit et lit des magazines d’informations alternatifs. Bref, elle n’est pas tout le monde et est sans doute à côté de la normalité et ça lui va bien !

D’ailleurs elle était encore plus éloignée de la normalité moyenne des participants de cette fête. Des participant qu’elle rejoignit mais avant d’y parvenir elle jeta un coup d’œil furtif à son portable qu’elle avait dans un petit sac qu’elle portait sur l’épaule. Allez plus qu’une heure ! Plus qu’une heure à entendre cette musique assourdissante bien que pas forcement désagréable de base (c’est le volume qui la rendait énervante). Plus le temps passait plus les gens se rapprochaient, il y en avait qui s’embrassaient, d’autres qui dansaient coller l’un contre l’autre et d’autres dont on ne peut définir l’activité (et vaut mieux pas savoir). Alors qu’elle slalomait entre les corps quelqu’un lui attrapa son bras. Un mec d’une vingtaine d’année qui l’avait « repéré » et qui avait profité de son passage pour l’attraper et se lancer dans un plan drague qui ne conduirait à rien pour lui.

Comme elle était payait pour être présente, elle se devait de rester polie voir de participer au plans drague. Ce qu’elle fit cette fois parce que le jeune homme était plutôt sympa. Sympas jusqu’au moment où il attrapa un plateau d’argent où il déposa deux petits sachets. Il y avait encore des traces de poudre sur le plateau bien que les consommateurs cherchent à en laisser le moins possible. Il lui proposa alors de « s’amuser un peu plus », ce qu’elle refusa poliment ce qui ne l’empêcha pas de retenter sa chance et d’avoir un nouveau refus.

La situation commençait à être légèrement tendue puisqu’il insistait, heureusement, elle parvint à se glisser dans la foule pour se faire oublier. Une foule de plus en plus hystérique. Et alors qu’elle s’approchait du bar, non pas pour boire de la vodka, mais juste de l’eau son téléphone se mit à vibrer. D’habitude elle ne répond pas, mais là une fois la première vague de vibrations une seconde commença signe qu’elle devait répondre. C’est un code qu’elle a mis en place avec son amie, ainsi Blüm sait qui c’est qui l’appel et que c’est important. Alors elle fit demi-tour, zigzagant à nouveau dans la foule le tout pour parvenir au couloir desservant les chambres. Cette fois elle ne prit même pas le temps d’ouvrir la première, se disant qu’il devait se passer encore d’autres choses dedans, elle ne choisit pas non plus la seconde, elle se décida pour la cinquième chambre après avoir posé son oreille contre la porte et l’avoir entrouverte. Il n’y avait personne alors elle pénétra dans la pièce avant de fermer la porte et d’appeler son amie.

Cette amie c’est celle pour qui elle se retrouve à être escorte, une amie qui a eut un accident de voiture ce qui a engendré et continue d’engendrer des frais médicaux qu’elle ne peut assumer. Alors Blüm s’est mise à être escorte pour l’aider à payer ces factures et dettes médicales. La discutions fut assez courte, son amie lui signalait qu’elle avait un problème, qu’elle était tombée et qu’elle ne parvenait à se relever seule. Blüm se sentit désarçonnée « je peux partir tout de suite, je dois être encore là une heure. Appel Alex, je t’ai mis son numéro en touche 2 de ton portable, appel le, réveille le, rappel lui qui tu es et demandes lui de l’aide, il le ferra. » la jeune femme passa les deux dernières minutes de la conversation à la rassurer sur le fait qu’elle ne gênerait pas ce Alex. Mais elle n’avait pas le choix, c’est soit ça, soit resté encore une heure et quart par terre (le temps que Blüm finisse son engagement et qu’elle rentre chez elle).

Une fois la conversation terminée, la jeune femme posa son front contre la fenêtre dont la fraicheur du carreau lui fit grand bien. Elle ferma les yeux quelques secondes espérant que bientôt ça ira mieux.

[center] Alors qu’elle s’auto-motivait pour retourner parmi la foule, argumentant que peut être plus vite on y ait, plus vite c’est fini. Pourtant elle ne bougea pas d’un centimètre, profitant encore quelques instants de la fraicheur de la fenêtre. Mais elle n’eut pas vraiment le temps d’en profiter, interrompu par Lysandre. Sa réaction fut d’abord d’inspirer profondément avant d’ouvrir les yeux mais elle n’eut pas le courage de se retourner encore accaparé par ses pensées sombres.

« qu’est-ce que ça peut faire ? »Sa voix était triste et lente. Elle regardait la ville qui était illuminée par tout un tas de lumière artificielles. « je ne vais pas vous donner d’informations que vous pourrez utiliser contre moi. » elle soupira avant de se retourner. « je me contenterai de dire que je ne fais pas ça par plaisir mais pour l’argent et je n’ai pas d’enfant. » et j’en veux pas ajouta t’elle mentalement. Elle n’a jamais été attiré par l’idée d’en avoir, même petite elle ne jouait pas au papa et à la maman. Et ados, quand certaines parlaient déjà de leur vie adulte avec des enfants elles faisaient les gros yeux quand Blüm annonçait qu’elle n’en voulait pas.

Elle regarda la pièce le regard vague. Elle essayait de reprendre ses esprits ou du moins de positiver. Positiver pour continuer, ainsi elle commença à énumérer la chance qu’elle avait de ne pas vivre dans un pays en guerre, de ne pas vivre dehors, de pouvoir avoir quelques connaissances, d’avoir un boulot principal intéressant… mais il lui était de plus en plus difficile de faire cette liste parce que les problèmes se  cumulaient. Après avoir fait un peu le ménage dans son esprit elle s’approcha de Lysandre et d’une voix clair et sans ambigüité elle dit « je suis fatiguée, je n’ai pas envie de jouer. » son regard avait perdu tout éclat. Elle la regarda un instant avant de la bousculer, gentiment pour accéder à la porte qu’elle ouvrit pour à nouveau se faire happer par la musique.

Et à nouveau elle prit une longue inspiration avant de repartir côtoyer les invités.Elle se faufila dans la foule mais se fit à nouveau intercepter, cette fois par un des organisateurs de la soirée et donc un des frères de Lysandre. Rien que pour lui, Blüm accrocha un sourire sur son visage bien que de la tristesse transparaissait sur son visage. Mais le jeune homme ne s’y intéressa pas, ce qui l’intéressait plus c’était plus le corps de la jeune femme dans son entièreté. Il se mit à la draguer et cette fois elle se laissa faire puisque c’est quand même lui qui la payait en partie. Sans vraiment savoir comment, elle se retrouva à le suivre « pour aller dans un endroit plus calme ».

En temps normal elle aurait décliné, mais là il s’agit d’une personne qui payait bien et qui avait déjà fait appel à ses services plusieurs fois. Une petite voix lui dit tout de même de faire attention où elle allait et dans quoi elle s’embarquait. Pourtant elle se laissa bel et bien embarquer, dans la chambre du jeune homme qui avait pris la précaution de fermer la porte à clé pour ne pas retrouver sa chambre occupé par des inconnus sans doute. Cependant, trop occupé à la dévorer du regard et à la draguer il ne la referma pas à clé (heureusement pour elle). Elle se retrouvait là, assise sur le lit du jeune homme, le regard dans le vague alors que lui commençait à lui caresser le bras. Ce n’était pas désagréable mais fallait qu’elle fasse attention à ce que ça n’aille pas plus loin qu’un fleurte et de petites caresses sauf que ça il ne le savait pas encore. Au vu de son caractère il ne s’arrêtera pas avec un premier « non merci » mais pour le moment la jeune femme était perdue dans ses pensées pour le repousser une première fois.