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 Leara -- Do you remember me ?

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MessageSujet: Leara -- Do you remember me ?   Leara -- Do you remember me ? EmptyLun 29 Juil - 18:46







Do you remember me ?


Quand j'ai rencontré Tara pour la première fois, j'ai su que rien ne serait pareil avec elle. Autant dan le travail que personnellement. Il s'est passé quelque chose la première fois qu'on s'est vus, que je ne pourrai qualifier. Quelque chose d'unique. Certains parlent de coup de foudre, d'autres d'âme soeur. J'ai toujours eu du mal à mettre des mots sur mes sentiments, comme j'ai souvent du mal à les vivre. Ma relation avec Tara avait un goût d'interdit, et c'est sûrement ça qui rendait les choses aussi magiques. Un simple regard, un sourire, un geste tendre, la moindre attention me remplissait de bonheur. On en a quelques fois parlé, et je sais qu'elle ressentait la même chose que moi, mais c'était déontologiquement interdit. Je ne pouvais décemment pas sortir avec la personne que je protégeais. Et à cette époque, j'aurai sûrement mal vécu l'étalage médiatique.

Ce n'est pas pour autant que j'y ai échappé, étant donné que plus d'une fois on m'a prêté une relation avec Tara tellement nous étions proches, tactiles, nos regards étaient sûrement explicites et certains paparazzi, plus doués que d'autres, ont réussi à nous prendre à notre propre piège. Mais Tara a toujours été droite, et douée pour démentir ce qui n'était pas vrai. J'avoue que j'aurai préféré que ce soit vrai. Chaque jour, chaque nuit je rêvais secrètement que notre idylle platonique se transforme en véritable histoire d'amour, mais c'était bien trop compliqué, tant pour elle, pour moi, que pour le monde entier.

Alors quand est arrivé cet accident, j'ai cru que je ne m'en relèverai jamais. Cette date restera à jamais gravé dans ma mémoire. Le 22 mars 2011. Il était 17 heures et on sortait tout juste d'une séance de dédicace. Comme toujours, j'avais les yeux partout, mais cette fois je n'ai pas vu arriver le coup sur ma tête, à l'arrière. Rapidement tout est devenu flou, puis noir, et quand j'ai ouvert les yeux, je n'ai vu que l'horreur, ce qui me faisait le plus peur, ce que je redoutais le plus. C'était mon pire cauchemar, que quelqu'un puisse s'en prendre à elle sans que je ne puisse rien faire. Je m'en suis voulu, tellement, aujourd'hui encore d'ailleurs.

Après avoir réussi à la faire changer d'hôpital pour la transférer à Town Square, je suis venu la voir chaque fois que je le pouvais, d'abord tous les jours, et les visites se sont espacées, naturellement. Mais je n'ai cessé de penser à elle une seule seconde. Chacune de mes pensées se tournaient vers elle, dans chaque geste que je faisais, chaque activité. Elle me hantait, et je me sentais responsable de son état. Mais aujourd'hui est un jour pas comme les autres. En tournage pour un long métrage dans lequel j'ai été choisi pour jouer un 3ème rôle, je m'attèle à la difficile tâche de retenir mon texte. Je crois que c'est ce qui est le plus dur pour moi, peut être parce que ma tête est remplie de souvenirs de Tara, et que je ne peux plus rien y stocker. Il est l'heure de faire une pause. Je ne sais pas pour quoi particulièrement aujourd'hui je me sens étrange, je pense à elle particulièrement. Et comme si je sentais quelque chose, c'est en regardant mon téléphone que je remarque que la tante de Tara m'a appelé. Mon coeur se met à battre. Si elle s'était réveillée ? J'appelle directement Nathan, par chance il répond. «Nath ? Des nouvelles de Tara ?». Ma voix est un peu paniquée, impatiente, un mélange de tout un tas de sentiments. «Oui elle s'est réveillée ce matin. Sa tante est avec elle. Tu peux venir quand tu veux !» «Elle va bien ? Comment elle est ?». Après 2 ans de coma, on peut s'attendre à tout. J'espère que les nouvelles sont bonnes. «Elle...» «Elle quoi Nathan !? Dis moi ! Elle va bien ?» «Elle souffre d'amnésie partielle. Elle a occulté les 10 dernières années de sa vie, et les précédentes sont encore floues. Je suis désolé j'aurai préféré t'annoncer de meilleurs nouvelles.» . «Oh. Je... D'accord.». Je tremble, il faut que je m'assois. Je sens que ça ne va pas. «Leah ? Mais sinon elle va bien et puis... rien ne dit que c'est définitif. Y'a des chances pour qu'elle retrouve progressivement la mémoire, elle aura sûrement besoin d'aide pour ça mais tout ce qui touche au cerveau n'est jamais définitif, tout peut arriver. T'inquiètes pas ok ? Passe quand tu veux ?» «Mais elle... tu crois qu'elle voudra bien me voir ?» «Oui. Passes quand tu peux.» «Merci Nath.». Je raccroche. Je suis encore abasourdi par cette nouvelle. C'est difficile à encaisser.

La maquilleuse ouvre la porte de ma loge et je lui lance un regard dépité, je suis devenu une loque en une minute. «Tout va bien Leah ?» «Non. Ça va pas du tout même. Tu penses qu'on va finir tard ce soir ?» «Je vais voir avec l'assistant réal, bouge pas je reviens.». Encore 5 longues heures avant de pouvoir courir prendre un avion. Heureusement le tournage ne se passe qu'à une heure d'avion de Town Square, et mon personnage n'a pas de scène à tourner avant 3 jours. Je saute donc dans le premier avion qui me mènera jusqu'à Tara. Il est 19h32 quand j'arrive à l'hôpital, essoufflé et trempé par la tempête estivale qui tonne à l'extérieur. Je me fais arrêter par une infirmière au milieu d'un couloir. «Je peux vous aider ?» «Je viens voir Tara Barckley.» «Vous arrivez trop tard monsieur, les visites sont autorisées jusqu'à 19h30.» «Non s'il vous plait c'est important, vraiment !» «Je suis désolée c'est le règlement.». J'aperçois Nathan au loin et l'appelle en lui courant après. Il fait un signe à l'infirmière qu'il n'y a pas de danger. «Vas-y, sa tante est encore là.» «Merci !» Je lui tape sur l'épaule avant de courir vers la chambre 507 où j'ai passé le plus clair de mon temps ces 2 dernières années. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, et je prends mon courage à deux mains pour frapper 2 petits coups sur la porte. J'entends sa voix me dire d'entrer. J'ai l'impression qu'un éclair vient de me traverser le corps tout entier. Je déglutis et pose ma main sur la poignée pour entrer.

Mon regard se pose sur elle. Elle est tellement belle. Je souris nerveusement, j'ai sûrement l'air d'un demeuré. «Ah Leah. Tu tombes bien, j'allais me chercher un café, tu vas pouvoir tenir compagnie à Tara !». Je me contente d'hocher la tête comme un gamin. La tante de Tara me passe à côté, posant gentiment sa main sur mon bras comme pour me donner du courage. J'avance d'un pas vers Tara, légèrement tremblant, et arrive juste à lâcher un « Ça va ?» . Quel idiot !

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MessageSujet: Re: Leara -- Do you remember me ?   Leara -- Do you remember me ? EmptyVen 16 Aoû - 14:29


do you remember me ?
tara and leah ♥.

 


Je regarde ma tante avec un sourire tandis qu'elle tourne les pages de l'album photo. Elle ne fait que parler, depuis des heures, et un sentiment d'oppression commence à s'emparer de moi, sans que je le veuille vraiment. Ces photos de mes parents, je les connais, celles de mon enfance aussi, parce que je n'ai rien perdu de ces souvenirs. Ils sont aussi clairs que de l'eau de roche, je pourrais même raconter mes vacances avec mes parents dans les moindres détails, tant elles me semblent claires, dans ma tête. J'avale une gorgée de mon verre d'eau sans dire un mot, lui laissant le plaisir de disserter sur nos vieux repas de famille et sur mes oncles particulièrement stupides. Je me sens particulièrement vivante, et je me prends à me demander si j'ai déjà vu le monde de manière aussi claire, si je me suis déjà sentie aussi prête à déplacer des montagnes. Je suppose que c'est parce que je suis restée dans un demi-sommeil pendant si longtemps. Ça doit faire la même sensation qu'après une nuit de seize, ou vingt heures. Se sentir totalement réparé, nouveau et frais pour de nouvelles aventures. J'ai l'impression que je pourrais sortir de cette chambre d'hôpital et aller courir un marathon de plus de deux heures, que je pourrais escalader le sommet du monde... Mais tout cela m'est interdit. Alors que j'ai été coincée ici pendant deux ans, on me force à rester tranquille. Je fais de mon mieux pour garder mon sang-froid, mais la surprise et le choc étant plus ou moins passés, j'ai juste envie de m'enfuir et de bouger. En moi bouillonne cette envie de faire des milliers de choses, et on accepte même pas de me laisser poser le pied par terre. c'est trop tôt me répète-t-on depuis des heures, trop tôt pour marcher, trop tôt pour prendre un festin et me gaver de cochonneries. Trop tôt pour sortir. Je dois rester là pour des examens, pour des tests, et pour une rééducation nécessaire. Il faut redonner à mon corps les réflexes et les habitudes des gestes simples, qui se sont perdus au fur et à mesure du temps. Pourtant, je n'ai rien oublié. Je suis capable de tenir un verre d'eau, je suis capable de m'asseoir, de trouver une position confortable dans les draps de l'hôpital. Je suis persuadée que je pourrais me lever. Mais Non. C'est le mot que j'ai le plus entendu aujourd'hui.

On pourrait croire que quelqu'un qui sort du coma met des semaines à s'en remettre psychologiquement, qu'il est difficile de reprendre une vie normale, qu'on a besoin de voir les gens qu'on aime, et rien d'autre le temps de s'habituer de nouveau au monde dans lequel on vit, mais bizarrement, je n'ai pas du tout cette impression. J'ai l'impression d'avoir dormi une nuit, et pourtant, la moitié de mes souvenirs se sont envolés. C'est fou. Complètement fou. J'ai des petites bribes de souvenirs de ces dix dernières années : des cris, des lumières, des flashs. De belles robes, des caméras et des sensations fortes, mais jamais rien de très clair. Heureusement, ma tante a pris le temps aujourd'hui, de me parler de tout ce que je n'arrive pas à retrouver, du moins elle a essayé. Je suppose que beaucoup de choses me seront inconnues pour les mois à venir, voir les quelques années à venir. On ne couvre pas dix années en quelques heures de discussion. Mais je crois que j'ai compris ce qui était essentiel : ma notoriété, mes films, les fans et malheureusement aussi, la solitude de la célébrité. Je me suis rendue compte à travers les paroles de ma tante que malgré le nombre de personnes qui gravitaient autour de moi avant mon accident, je n'avais pas beaucoup de vrais amis, la preuve était d'ailleurs là aujourd'hui : il n'y avait qu'elle et les médecins. Bien sûr, des amis, des vrais viendraient me rendre visite dans les jours à venir, m'a assuré ma tante, mais... Je ne me souviendrai probablement même pas d'eux. Comment pourrai-je être sûre de qui ils sont, comment pourrai-je être leur amie alors que j'ai oublié tout ce que nous avons partagé ? Tant de questions se bousculent dans ma tête, des questions qui une fois de plus, m'oppressent. Mais je n'ai pas le choix, il faut que je fasse face à tout ça, quand bien même ça me fait peur, quand bien même je suis un peu perdue. Étrangement, l'actualité et les faits historiques, eux, je ne les ai pas tant oubliés. J'ai, à la grande surprise de tout le monde, été capable d'affirmer que le président, avant mon coma, était Barack Obama. Je me souviens du monde mais pas de ma vie personnelle. Drôlement paradoxal. J'imagine que ça fait parti des drôles de miracles des survivants de coma, hein. Mais c'est quand même troublant, tout ça. Regarder ces photos de premières de films, ces captures d'écran où j'apparais avec tous ces inconnus.

Je relève les yeux vers ma tante, qui a arrêté de parler et qui observe avec attention une photo de moi à huit ans. Je lui envoie un sourire mi-sincère, mi-forcé. Je l'aime, vraiment, mais je crois qu'en fait au final, j'ai juste envie de rester seule pour le moment. De bouger de cet hôpital et de me trouver un endroit sympa où m'installer pour réfléchir à tout ce qui vient de m'arriver. J'ai besoin de me retrouver avec moi-même, de réapprendre qui je suis, de me poser les bonnes questions. Seule. Mais je sais qu'il serait égoïste de demander à être seule, car tous ces gens n'ont attendu que mon réveil depuis deux ans. « Et tu sais... Abygail, mon amie du primaire.. Tu sais où elle est ? » Je demande. Je crois que mon amie de l'époque, rencontrée quand j'avais six ou sept ans, est la seule personne qui ne soit pas de ma famille dont je me rappelle avec une grande précision. Ma tante me regarde d'un air contrit. « Oh ma chérie, Abygail et toi avez perdu contact quand tu avais environ vingt-deux ans. Elle a décidé de partir vivre en Australie, et puis... Je crois qu'elle ne supportait pas très bien le fait que tu sois célèbre et que tu aies moins de temps à lui accorder. » Elle pince les lèvres tandis que je baisse la tête. J'avais totalement oublié ça, oui. C'est comme si toute ma vie, entre mes quinze-vingt ans et aujourd'hui, avait totalement disparu. Des coups sont frappés à la porte, et heureuse que quelqu'un me sauve de mon tête à tête avec ma très chère tante, je lâche un « Entrez » plutôt enthousiaste. Quelques secondes plus tard, un jeune homme passe la porte, et la première chose qui me frappe, c'est sa beauté. Il est purement et simplement magnifique, je reste quelques secondes presque... obnubilée par ses grands yeux et sa carrure. «Ah Leah. Tu tombes bien, j'allais me chercher un café, tu vas pouvoir tenir compagnie à Tara !» fait soudain ma tante en se levant et en posant l'album photo, me sortant de ma rêverie. Quoi ? Elle connaît ce mec ? C'est vrai qu'il n'est pas habillé en docteur et c'est vrai qu'en regardant bien, quelque chose me revient chez lui, je ne sais juste pas quoi. Je fronce les sourcils tandis que ma tante m'abandonne, seule avec cet inconnu. Je ne détache pas mes yeux de ce dénommé Leah, tandis qu'il avance près de mon lit et lâche enfin : « Ça va ?» Je me concentre encore un peux sur son visage, ses pommettes, ses yeux, mais en vain : je ne le reconnais pas. Je me mords la lèvre avant de répondre, avec un semblant d'enthousiasme. « Eh bien... Comme quelqu'un qui vient de sortir de deux ans dans le coma, en un peu mieux. » Je ne sais pas s'il saisira le côté blagueur de ma réplique, et je me donne une claque mentale de suite. On ne rigole pas avec ces choses-là, dit-on. « Je... Je suis désolée. Je ne vous reconnais pas. Ne soyez pas vexé, ça m'arrive avec tout le monde, je... Je sais pas, c'est comme si tout c'était envolé. » Je hausse les épaules et souris. « Vraiment désolée, les médecins disent que c'est normal, ils disent que ce sont des séquelles inévitables. » Le besoin de se justifier, au cas où il n'apprécierait pas le fait que je l'ai oublié. J'ai une drôle de sensation. Une sensation qui me fait comprendre que je n'aurai pas du l'oublier, mais impossible de trouver la source de tout ça. Impossible. « Vous..  Vous appelez Leah, c'est bien ça ? Je... Vous étiez.. Un ami ? Un collègue ? Peut-être un collaborateur, un proche ? » Je me sens mal rien qu'en posant ces questions. « je suis désolée, mais je suis incapable de retrouver le fil.. Vous voulez bien m'aider ? Peut-être que si vous me rappelez des choses, deux trois souvenirs vont revenir.. »  

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MessageSujet: Re: Leara -- Do you remember me ?   Leara -- Do you remember me ? EmptySam 17 Aoû - 20:15







Do you remember me ?



Mon coeur tambourine dans ma poitrine lorsque j'entends sa voix derrière la porte, et c'est encore pire quand j'ouvre la porte et que je découvre son visage. C'est étrange, je suis venu la voir pratiquement tous les jours, mais aujourd'hui quelque chose a changé. Je regarde sa tante disparaître dans l'embrasure de la porte, et le bruit de cette porte qui se ferme me fait presque sursauter, me ramenant à la raison. Je me tourne alors vers Tara, je me sens vraiment étrange, comme sonné, abasourdi par la nouvelle de son retour parmi nous. Mais savoir qu'elle ne se souvient de rien de notre histoire me met dans un état presque second, je ne sais pas comment me comporter, comment lui parler, comment la regarder. Je ne sais pas si je vais réussir à lui dire qu'elle est dans cet état à cause de moi. J'essaie de ne rien montrer de tout ce que je ressens, même si c'est difficile, surtout face à elle. Je lâche un pauvre «Ça va ?» complètement chamboulé. J'enfourne mes mains dans mes poches, remontant un peu mes épaules comme un gamin gêné par la situation. « Eh bien... Comme quelqu'un qui vient de sortir de deux ans dans le coma, en un peu mieux. » me répond-elle. Je saisir directement le trait d'humour qui a toujours caractérisé Tara, et un petit sourire se dessine sur mes lèvres. Elle est tellement belle. Revoir la couleur de ses yeux me fait un bien fou, comme une bouffée d'oxygène, comme si j'avais été en apnée depuis 2 ans et que je peux enfin me permettre de respirer. Bien sûr, pour le moment, je ne respire que de l'air artificiel, mais j'espère qu'un jour elle recouvrera la mémoire, qu'elle se souviendra de nous, et que je pourrai enfin respirer l'air pur que je respirais il y a 2 ans.

« Je... Je suis désolée. Je ne vous reconnais pas. Ne soyez pas vexé, ça m'arrive avec tout le monde, je... Je sais pas, c'est comme si tout c'était envolé. Vraiment désolée, les médecins disent que c'est normal, ils disent que ce sont des séquelles inévitables. ». Je me contente d'hocher un tout petit peu la tête, et je reste là, debout face à elle, immobile. Une boule se forme dans ma gorge, j'ai tellement mal de me rendre compte que tout ce qu'on a vécu, partagé a pu s'envoler, et tout ça grâce à moi. Evidemment, je suis rassuré qu'elle soit réveillée et en bonne santé, mais je ne cesserai de m'en vouloir de ce qui s'est passé. «Je sais, t'inquiètes pas, les médecins m'ont prévenu.» Je pince mes lèvres dans une petite grimace désolée. Dans ma poche, ma main rencontre mes clefs, et à ces clefs, un porte clefs. Pas n'importe lequel, c'est celui que m'avait offert Tara il y a environ 3 ans. Une menotte, singulière, elle avait la même accrochée à ses clefs. Tout ça a cause d'un fou rire qu'on avait partagé un soir quand je l'ai raccompagnée dans sa chambre d'hôtel et qu'elle a trouvé des menottes à fourrure rose dans la table de nuit.

Je sens un long frisson parcourir mon dos en serrant ce porte clefs entre mes doigts. Tara reprend rapidement en me demandant « Vous..  Vous appelez Leah, c'est bien ça ? Je... Vous étiez.. Un ami ? Un collègue ? Peut-être un collaborateur, un proche ? » J'allais ouvrir la bouche pour répondre quand elle me coupe pour s'excuser « je suis désolée, mais je suis incapable de retrouver le fil.. Vous voulez bien m'aider ? Peut-être que si vous me rappelez des choses, deux trois souvenirs vont revenir.. ». C'est le coup de grâce. Qu'est-ce que je pourrai bien pouvoir lui dire, je ne sais même pas si sa tante lui a déjà parlé de moi, si les médecins lui ont dit que j'étais passé presque tous les jours pendant 2 ans, si je dois lui avouer toute l'histoire, ou non... Je me sens désemparé face à cette situation. Je reste con, mon regard planté dans le sien, hésitant un instant. Je prends une inspiration et prends mon courage à deux mains pour me rapprocher d'elle. Je prends la place qu'occupait sa tante il y a quelques minutes, et j'essaie de commencer par quelque part.

«C'est moi qui suis désolé, de ce qui t'arrive. Tu sais j'suis venu te voir pratiquement tous les jours pendant 2 ans, en espérant qu'un jour tu sortes de là. Je t'ai parlé tous les jours, je savais même pas si tu m'entendais ou pas, il y a certaines personnes qui restent conscientes pendant leur coma...» Je m'égare là, je ne réponds absolument pas à ses questions, et on s'en fout "des gens", l'important c'est elle. J'hésite encore un instant. Son regard sur moi me trouble, j'ai du mal à trouver mes mots. «On travaillait ensemble, mais on était amis. Enfin je crois.» Mon regard jonche le sol quelques secondes, je suis au bord de la crise de nerfs, j'ai juste envie de me terrer sous le lit pour lui dire tout ça, sans qu'elle ne puisse me voir, voir mes faiblesses. Mais je me fais violence et je continue. «J'étais ton garde du corps. Et c'est à cause de moi que tu te souviens plus de rien. Je suis vraiment désolé...». La boule de ma gorge grossit peu à peu, serrant ma voix à mesure que je parle. Je m'en veux tellement. «Tu es sortie d'une séance de dédicaces et on m'a frappé à la tête. Ça a été le trou noir et quand je me suis réveillé tu étais déjà dans l'ambulance. J'me sens con, et j'men veux terriblement, j'ai même pas réussi à faire mon boulot...» Je passe mes mains nerveusement sur mon visage, mes yeux s'humidifient. Lui dire ça, alors qu'elle me regarde, qu'elle m'écoute, c'est si difficile... Je croise son regard et prends une grande inspiration. «Si tu veux plus me voir tu peux m'le dire je comprendrai tu sais...».

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