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 (nathara) ► where have you been ?

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MessageSujet: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyLun 1 Juil - 13:48


where have you been ?
kiara feat nathan.

 


Je ne sais pas comment j'ai fait pour rester tant de temps loin d'Alice. Quand je suis entrée dans sa chambre, j'ai bien cru que j'allais pleurer tant l'émotion m'a submergée. Et c'est quelque chose, étant donné que je ne suis pas du genre à verser des larmes facilement. J'ai vu dans ses yeux un plaisir indescriptible quand elle m'a vu passer la porte, et je crois que j'ai rarement eu un cadeau aussi beau que celui-ci. Je sais, Alice n'est pas ma tante, elle n'est même pas de ma famille. Je ne la connais même pas depuis que je suis petite, non, notre rencontre est plutôt récente, plus d'un an. Mais les moments que nous avons passé ensemble valent tous les autres que j'ai passé avec ma famille biologique. Oui, cette femme est un modèle, un petit rayon de soleil dans ma vie routinière. Je ne sais pas comment j'ai fait pour la laisser tomber pendant tant de temps et surtout, je ne sais pas comment elle a fait pour me pardonner. Le décès de ma mère, qui était sa meilleure amie, nous a affectées toutes les deux au plus haut point. Je me souviens d'Alice et Nathan aux obsèques mais.. Je crois que je n'ai pas vraiment vu les gens ce jour-là, je me suis mise en mode automatique toute la journée : même si on était préparé à son départ, le jour des funérailles a été bien plus dur que ce que nous avions prévu. Devant tous ces gens aux sourires gênés, aux condoléances dégoulinantes de compassion, j'étais mal à l'aise, et vite, toute cette ambiance est devenue trop pesante à supporter. Papa est retourné vivre avec sa soeur dans sa grande maison sur les hauteurs de Town Square, je savais donc qu'il ne serait pas tout seul. Complètement perdue et arrachée à celle qui avait été la seule femme de ma vie, j'ai fui, parce que c'est la seule chose que je sais faire.

C'était terriblement lâche, et j'en suis consciente. Mais je ne le regrette pas vraiment. Ma période en mission m'a fait du bien, puisqu'elle m'a reconcentré sur quelque chose d'autre, et m'a aidé à passer au-dessus du chagrin qu'a entraîné la disparition de maman. Beaucoup de gens ont compris, étant donné qu'on peut tous avoir des réactions extrêmes à la suite d'un deuil, et que je suis particulièrement connue pour être solitaire et tournée vers ma carrière. Mais j'ai eu peur qu'Alice m'en veuille, et c'est d'ailleurs pour ça que je redoutais nos retrouvailles. J'avais peur de me retrouver face à un mur, ou de me rendre compte qu'elle était en plus mauvais état que la dernière fois que je l'ai vue. Et puis ce soir, après une journée entière à faire les cent pas dans mon appartement, et après la lecture d'un livre qui m'a définitivement bougé les fesses, j'ai décidé d'aller à l'hôpital. Et je ne le regrette pas. Alice m'a accueillie comme une princesse, a tout compris et nous avons parlé, des heures durant, de nos vies, de tout, de rien, de livres, des gens. J'avais oublié combien ces moments m'étaient précieux, vraiment, et maintenant qu'elle s'est endormie dans ses draps blancs, je ne peux m'empêcher de l'observer avec bienveillance et de me dire que plus jamais, je ne la laisserait tomber. J'ai promis ça à maman, de toute manière. Alice est un ange. Incapable de partir, parce qu'elle m'apporte une présence réconfortante et que j'ai trop longtemps fait l'anguille, j'ai décidé de rester, avec l'accord du médecin qui est un ami de mon grand frère Reagan. Je ne suis pas de la famille, je ne devrais pas avoir le droit, mais à Town Square, tout le monde sait ce qui liait Alice et maman, et combien je suis moi aussi proche de ce petit bout de femme... Il y a quelques avantages à vivre dans une ville depuis son enfance.

Depuis presque deux heures maintenant, je suis plongée dans la lecture de son livre de chevet, allongée de tout mon long sur le lit qui appartenait à ma mère encore trois mois auparavant. Elle n'a pas été remplacée. Je me demande comment Alice fait pour supporter ce lit vide à côté d'elle, qui lui rappelle sûrement sans cesse l'absence de sa meilleure amie. J'ai un pincement au coeur, mais c'est moins dur que ce que je pensais. J'ai accepté, notamment grâce à mon éloignement. Maman devait partir, ça valait mieux pour elle, je le sais. Je sais qu'elle est mieux où elle est aujourd'hui, et rien que cette idée me fait accepter le tout. Retrouver l'hôpital, c'est comme retrouver un vieil ami et avoir l'impression de ne l'avoir jamais quitté. J'y retrouve mes habitudes, mes manies. Soudain, je sursaute : trois coups sont frappés à la porte. Peut-être que ce sont les jumeaux, Scott et Daniel.. Non. Je sais très bien qui c'est, j'ai juste pas envie d'avoir raison, parce que je ne sais vraiment pas ce que je vais faire, si j'ai raison. A une heure pareille, pourtant, ça ne peut être que lui. La porte s'ouvre. Je m'asseois sur le lit, pas très fière de moi et repose le livre sur l'oreiller. J'ai envie de m'enfoncer six pieds sous terre. Un silence s'installe tandis que je l'observe, puis, en guise de test, je lâche un simple : « .... Salut. » C'est bidon, terriblement bidon. J'aurais aimé pouvoir lui dire autre chose, mais c'est la seule chose qui sort. Nathan a sa blouse blanche, un crayon dans la poche de devant et des cernes qui me font penser qu'il est sûrement de garde depuis des heures. J'ai l'air maligne, franchement. Je ne sais pas pourquoi j'ai plus peur de l'affronter après ma fuite, lui, que sa mère.
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyLun 1 Juil - 15:58





You see her when you close your eyes, maybe one day you will undertand why.


Vingt-six heures. Ça faisait maintenant vingt-six heure que j'étais à l’hôpital. Ça ne devrait même plus être permis. Mon cerveau commençait d'ailleurs à me jouer des tours. « Tu devrais rentrer Nathan, je crois que tu as clairement besoin de dormir » Dormir, oui ça semblait être une bonne idée. La journée avait été une horreur. La réanimation, il n'y avait décidément rien de pire. Vous y arrivez pleins d’espoir en vous disant que vous allez faire repartir des cœurs que vous allez sauver des vies. La vérité c'est que j'avais perdu quatre patients aujourd'hui. Et que j'avais fini en allant annoncer à une jeune maman qu'elle était atteinte d'une maladie incurable. Les mères de familles c'étaient toujours le plus dur pour moi.. Je n'en pouvais plus. Mes genoux vacillaient au moindre mouvement.

Je hochais la tête à la remarque de ma supérieur, ne me souvenant même plus ce qu'elle venait de me dire. Je savais qu'une fois à la maison les jumeaux m'attendraient pour me mener la vie dur. Avec un peu de chance, ils seraient déjà endormis et je pourrais avoir quelques heures de répit. Sans y réfléchir mes jambes me menèrent à la chambre de ma mère. Je ne pouvais décemment pas partir sans aller lui dire au revoir bien qu'elle soit sans doute endormie. J'avais eu peu de temps pour aller la voire ses dernières 24heure et je m'en voulais. Depuis que Nora était décédée, elle était seule dans sa chambre et je savais que ça lui pesait. D'un autre côté j'avais encore plus peur qu'une nouvelle arrive et que comme Nora elle nous quitte trop vite laissant ma mère avec un vide de plus dans sa vie. Je ne voulais plus qu'elle perde personne elle ne le méritait pas.

Je toquais trois coup à la porte. Pas trop fort pour ne pas la réveiller si elle dormait. Une fois la porte ouverte c'est n'est pas la frimousse de ma mère qui m’accueillit mais celle d'une jeune femme que je connaissais bien maintenant. Kiara était là devant moi, son regard gêné. Elle ressemblait à un enfant d'un coup.
Je la dévisageais. J'avais envie de dire tellement de choses mais rien ne sortait. Ça faisait 3 mois que je ne l'avais pas vu. Trois mois qu’après l’enterrement en me rendant chez son père il m'avait avoué qu'elle était repartie. Trois mois que je retenais mon souffle pour elle. Cette boule au ventre. Je savais trop bien ce que c'était d'avoir un membre de sa famille enrôlé. J'avais donc mis cette part de ma vie dans un coin de mon esprit, car je ne pouvais pas penser à elle à l'autre bout du monde, ça me faisait trop peur. Peur pour elle, peur pour sa famille à laquelle je m'étais attachée, peur pour ma mère qui ne le supportait pas, peur pour moi aussi car elle était mon amie et je n'étais pas prêt pour ça.

« .... Salut. » Je ne réagis toujours pas. Restant planté devant elle. Me demandant si c'est une illusion que mon cerveau fatigué me rejette à la figure. « Mon dieu Kiara... » Mes jambes prennent encore une fois le relais et je me dirige déjà vers elle, le souffle le court. Je la prends maintenant dans mes bras, sans réfléchir, lui offre mon étreinte amicale. La serrant contre moi, peut être un peu trop fort. Je crois que j'avais besoin de ça pour être sûr qu'elle était bien là. Que je ne rêvais pas. « Tu nous fais plus un truc comme ça okay ? » Pas de nouvelle d'elle. Même pas un mail. Je jette un coup d’œil à ma mère endormit. Pour la première fois depuis des mois elle semble sereine. Je lâche enfin Kiara et me rends compte que ses cheveux sont maintenant tout ébouriffé par ma faute et ça me fait rire.

La surprise et la joie passés, je me rends compte que je lui en veux quand même un peu. Qu'elle soit partie comme une voleuse. Sa mère venait de décéder. C'est vrai je l'ai bien vu, elle n'était plus vraiment elle-même. Mais ça n'enlevait pas le fait que je m'étais fais du soucis et ma mère aussi. « Tu est revenue quand ? C'est bien que tu sois venue voire ma mère elle était inquiéte vraiment inquiète » Ma voix est sans doute un peu plus froide maintenant. Peut-être même moralisatrice.
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyLun 1 Juil - 16:55


where have you been ?
kiara feat nathan.

 


Il m'observe, me toise, et je ne sais pas comment l'interpréter. Je m'attends à tout. Il est surpris, ça se voit sur son visage, mais je n'ai aucune idée de la manière dont il va réagir, même s'il y a de grandes chances qu'il ait envie de me mettre un poing dans la figure. Je ne peux pas attendre quelque chose d'aussi extrême de sa part, bien entendu, mais je suis certaine qu'au fond, ça va le démanger. Il reste planté là, dans l'entrebaîllement de la porte et j'avoue que je suis complètement tétanisée. C'est complètement idiot : on peut avoir peur des serpents, de mourir dans un avion, de se faire engueuler par un supérieur, mais moi, j'ai peur de la réaction d'un ami. C'est absurde. Je crois qu'au fond, j'ai beaucoup trop d'estime pour Nathan pour qu'il me rejette. C'est bête, d'habitude je suis contente quand je me débarrasse d'une connaissance, ça fait toujours une personne de moins à prévenir des départs, des retours, une personne de moins qui cherche à passer du temps avec vous. Mais Nathan, non, vraiment, j'ai pas envie qu'il disparaisse de ma vie. Après toutes ces nuits à raconter des conneries pendant que nos mères dormaient, après nos trois millions de cafés à la caféteria de l'hôpital, à observer les gens passer... Je ne sais pas, j'ai rarement des conversations aussi intéressantes avec les gens, alors le perdre lui, oui, ça me ferait chier. Terriblement. « Mon dieu Kiara... » il lâche alors, et je ne sais toujours pas comment l'interpréter. Je me mords la lèvre, anxieuse.

Et puis un poids se lève de ma poitrine quand il fonce vers moi et me prends dans ses bras. La tête sur son épaule, je souffle de soulagement, et même si je suis surprise de son geste, parce que ce n'est pas franchement le genre de choses dont on a l'habitude, tous les deux, je referme mes bras autour de lui à mon tour. Je pensais pas que je serais si heureuse de le voir, de le retrouver. Loin de toute cette vie que j'ai eu avant le décès de maman, je me persuadais que je n'en avais pas besoin, de Town Square, de ses habitants sympathiques, de son hôpital et de Nathan. Et finalement, si. En revenant ici et en retrouvant les Bridgestone, j'ai l'impression que je ne me suis pas sentie aussi bien depuis longtemps. « Tu nous fais plus un truc comme ça okay ? » Je souris légèrement, mais est toujours terriblement gênée de mon absence, de ma lâcheté. Je murmure un je suis désolée qui se perd sur le tissu de sa blouse blanche. Je m'en veux. Il me lâche finalement et je le regrette, j'ai rarement des démonstrations si spontanées d'amitié et j'ai peur que ça ne recommence pas. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Je le vois regarder plus haut que moi avec malice et c'est encore une fois un peu embarrassée que je remets mes cheveux en arrière en pinçant les lèvres. C'est dingue ça, on dirait que j'ai douze ans, toute timide et qui a peur de dire quoi que ce soit. Je crains à mort. J'ai salué Barack Obama, et j'ai peur de Nathan Bridgestone ? « Tu est revenue quand ? C'est bien que tu sois venue voire ma mère elle était inquiéte vraiment inquiète » Je sais que quand je vais lui dire depuis combien de temps je suis là, il va me détester. Mais il est hors de question de lui mentir, je l'ai déjà laissé tomber, je vais pas en plus lui mentir, nan, certainement pas. Il a l'air sincère quand il dit que sa mère était vraiment inquiète. Mais qu'est-ce que je peux être stupide, franchement... « Je... Je suis revenue il y a deux semaines. » Je lâche la bombe, pas besoin de mâcher mes mots ou de tourner autour du pot, maintenant que j'ai les deux pieds dans le plat, pas la peine de faire semblant ou de me cacher derrière des apparences. Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, je rajoute : « Je voulais venir la voir avant mais... » Vous voir, plutôt, je pense. « Mais j'avais peur de votre réaction, que vous m'en vouliez trop pour.. enfin voilà. » Il va me prendre pour une gamine immature, j'en suis certaine. « Je suis désolée. » J'ai l'impression que j'oublie la moitié des choses que j'ai à lui dire. Mais tout est coincé dans ma gorge.
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyLun 1 Juil - 19:14





You see her when you close your eyes, maybe one day you will undertand why.


La fatigue c'était évaporée comme un électrochoc Kiara m'avait réveillé Le mot surprise était faible pour parler de ce que j'avais ressenti. C'était du soulagement pur et dur. L'impression qu'on respire un peu mieux. C'était bon de sentir son étreinte mais j'y mis pourtant fin. Pas vraiment que j'en ai eu envie mais ça n'était pas dans nos habitudes et je ne voulais pas la forcer. Je n'avais pas compris ce qu'elle avait marmonné, la tète dans ma blouse mais je n'avais pas l'impression que c'était si important Tout ce qui importait c'était de la savoir en vie.

Elle se pinçait maintenant la lèvre et je reconnaissais cette manie qu'elle a depuis longtemps.

Tout me revient en mémoire comme un boomerang. Je me rends compte à quel point elle m'a manqué. A quel point j'étais dans le déni. Je n'ai toujours pas accepté que les choses ne seraient plus jamais pareilles. Kiara c'était mon amie de l’hôpital. Aussi étrange que ça soit c'était notre endroit. Ici qu'on avait vraiment appris à ce connaître. On y avait passé tellement de temps ensemble et maintenant que sa mère n'était plus là... Maintenant qu'allait-il se passer ? Je savais que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Nora avait emporté un partie de bonheur dans chacune de nos vie quand elle nous avait quitté. On ne jouerait plus jamais au scrabble tous les quatre. On n'entendrait plus jamais nos deux mère s'extasier sur le fait qu'on ferait un beau couple. De beaux enfant.

Ma mère n'avait jamais trop aimé mon ex petite amie. Ana lui faisait un peu peur elle la trouvait trop sombre. Par contre elle considérait Kiara comme un membre de sa famille. Ce qui n'avait pas aidé à la déchirure de la voire partir. « Je... Je suis revenue il y a deux semaines. » Je ne pu retenir mon un hoquet de stupeur, accompagné de mon air étonné. Elle était ici depuis 2 semaines et n'avais pas donné signe de vie avant. J'étais sur les fesses. Mais elle ne me laissa pas le temps de parler enchaînant. « Je voulais venir la voir avant mais... Mais j'avais peur de votre réaction, que vous m'en vouliez trop pour.. enfin voilà. » Je hochais maintenant la tête dans un silence me me pinçant les lèvres l'une avec l'autre. Je ne savais quoi dire. J'avais de la peine à mettre des mots sur ce que je ressentais en ce moment. Je pense que j'étais passé par bien trop d'émotion d'un coup et je ne savais plus où j'en étais. « Je suis désolée. »  Avait elle besoin de l'être ? Au fond Kiara ne nous avait jamais menti sur qui elle était. C'était une jeune femme un peu solitaire elle donnait cette impression de n'avoir besoin de personne. Pas comme moi qui semblait si dépendant de ma famille et des mes amis.  « Tu nous dois rien Kiara » je n'avais rien trouvé de mieux à dire.  « Je veux dire... Je crois pas que j'ai le droit de t'en vouloir honnêtement. Parce que ta mère est morte. Et que t'as sans doute fait ce qui était bon pour toi, le mieux pour toi... » Les mots sortaient comme ça de ma bouche mais je n'était pas sûr de savoir ce que j'étais entrain de dire. Je détournais maintenant mon regarde. « Mais la vérité c'est que même si j'en ai pas le droit... Même si je devrais pas, ça m'a rendu fou que tu nous ais rien dit... C'est juste que c'était un moment tellement confus et je pensais pas que t'allais disparaître. On c'est retrouvé sans femme Eastwood, comme ça d'un coup et c'était un grand vide » En faites j'étais un peu déçu. C'était sans doute ça le mot, le déception l'impression qu'elle en avait peut-être rien à faire de nous. Alors que nous tenions énormément à elle.  « Ta mère et toi vous manquez beaucoup à ma mère. » laissais un petit silence. Me rendant compte que je me cachais derrière ma mère.  « Tu m'as manqué » La phrase était sortie tellement doucement qu'elle devait être juste audible. Comme un mensonge qu'on ne veut pas avouer. Dont on a honte. Pourtant je n'avais pas de quoi avoir honte, c'était juste étrange de parler comme ça avec Kiara. Je ne l'avais d'ailleurs jamais fait auparavant.

Je jetais un autre regard à ma mère.  « Ça te déranges si on va faire un tours je voudrais pas la réveiller.. C'est pas souvent qu'elle dort comme ça » Puis je reportais enfin mon regard dans celui de  Kiara.  
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyLun 1 Juil - 21:20


where have you been ?
kiara feat nathan.

 


Je suis d'autant plus inquiète quand mes appréhensions se vérifient, et qu'il lâche un cri de surprise. J'en suis certaine, ça y est, je l'ai déçu. J'ai envie de me donner mille et une claques mentales. Ses petits yeux sombres me font terriblement culpabiliser, je me demande comment j'ai pu lui faire ça. Pendant que j'étais là-bas, en mission, je ne me rendais pas compte à quel point il me manquait, parce qu'il est facile de laisser notre vie personnelle de côté quand on est concentré sur la professionnelle. Mais à mesure que je tente de m'expliquer et après mon excuse faible mais sincère, je remarque que son visage s'est adouci. Je reprends un peu confiance, peut-être que les choses ne sont pas si perdues, après tout.  « Tu nous dois rien Kiara » dit-il alors doucement, sans aucune animosité. Je lève des yeux surpris vers lui. Il a raison, et je sais que je ne leur dois rien, d'ailleurs, j'ai toujours été un électron libre, je n'ai jamais eu à rendre des comptes à personne en dehors de mes supérieurs à l'armée. Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai le sentiment que si, je leur dois quelque chose. Par amour pour Alice, par amour pour ma mère. Je suis comme un membe rattaché à la famille Bridgestone depuis que nous nous sommes rencontrés, c'est même Alice qui l'a dit. Je sais que je ne leur dois rien et pourtant, j'ai l'impression de leur devoir plus qu'à n'importe qui. « Je veux dire... Je crois pas que j'ai le droit de t'en vouloir honnêtement. Parce que ta mère est morte. Et que t'as sans doute fait ce qui était bon pour toi, le mieux pour toi... » Je me sens presque encore plus mal devant tant de bienveillance de sa part. Maman est morte, oui, et c'est la raison pour laquelle je suis partie. Mais le deuil justifie-t-il ma disparition ? Je n'en suis pas si sûre. Je le vois qui détourne le regard. J'ai souvent des facilités à percer les carapaces des gens, à comprendre ce qu'ils pensent, mais Nathan ? Il est une parfaite énigme. « Mais la vérité c'est que même si j'en ai pas le droit... Même si je devrais pas, ça m'a rendu fou que tu nous ais rien dit... » Mon coeur a un raté. « C'est juste que c'était un moment tellement confus et je pensais pas que t'allais disparaître. On c'est retrouvé sans femme Eastwood, comme ça d'un coup et c'était un grand vide » Ses mots me touchent avec une violence que je ne soupçonnais pas possible. Je ne sais pas, il a ce petit côté vulnérable et inquiet qui me faisait déjà sourire avant la mort de ma mère, mais cette fois, c'est différent. Le fait qu'il ait été inquiet pour moi me fait plaisir et me fait culpabiliser à la fois. « Ta mère et toi vous manquez beaucoup à ma mère. » Je baisse les yeux. Elle m'a manqué aussi, Alice. « Tu m'as manqué » Je relève les yeux, avec un sourire léger. Ma voix est un peu embarrassée quand je lui réponds à voix basse : « Toi aussi, tu m'as manqué. » Ce ne sont pas des mots que j'ai l'habitude de prononcer. D'ailleurs, je ne me souviens pas les avoir prononcé avec une telle sincérité depuis longtemps. Dans ma têtes, tous les mots qu'il vient de me dire s'entrechoquent. Il n'a jamais parlé comme ça et moi non plus, mais c'est comme si nous avions retenu beaucoup de choses. C'est ça, les amis, pas vrai ?

« Ça te déranges si on va faire un tour je voudrais pas la réveiller.. C'est pas souvent qu'elle dort comme ça » Je pose les yeux sur le visage endormi et doux d'Alice. « Tu as raison, allons en bas, on peut descendre jusqu'à la cafétéria. » Je propose en passant devant lui. Il ferme la porte derrière nous et je croise les bras devant ma poitrine. Il est tard, et les visiteurs ne sont plus très nombreux, et les personnes que nous croisons sont en grande partie des médecins qui courent dans tous les sens ou se reposent sur des lits dans les couloirs. « Tu as l'air fatigué.. Tu veux peut-être que je repasse te voir plus tard, je.. Je peux très bien attendre tu sais hein. » Je me tourne vers lui, le retrouver dans sa blouse blanche me rappelle des milliers de bons souvenirs. « Tu dois avoir fait une sacré garde, je ne veux pas m'imposer... » Tandis que nous marchons dans les couloirs, j'ajoute : « Et promis, cette fois, je te le promets, je reviendrai. » J'aimerais pouvoir lui dire que moi aussi, j'ai quand même beaucoup pensé à lui, mais les mots restent coincés dans ma gorge parce que ce n'est pas dans mon habitude, de dire des choses comme ça.
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyMar 2 Juil - 0:31





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Le but n'était pas de la faire culpabiliser. Jamais ! Je n'en voyais pas l’intérêt. Une fois que les choses étaient faites, il était trop tard pour porter des jugements. J'avais juste envie de le dire. Parce que c'était vrai. Pour qu'elle se rende compte, peut-être, que ce quel faisait avec un impact direct sur ma famille. Sur moi aussi. « Toi aussi, tu m'as manqué. » Cette phrase m'arrache un sourire, sincère et touché. Elle semble presque aussi gênée que moi de le dire. Pourtant nous sommes amis maintenant il n'y a donc pas de raison. Mais c'est tellement peu commun de nous parler comme ça l'un à l'autre. Nous avons parlé de million de choses tout les deux mais jamais de ce qui nous liait. Pas parce qu'on le fuyait mais parce que ça n'avait jamais paru important. Les choses étaient comme elles étaient, je n'avais pas eu besoin de poser des mots dessus. Mais aujourd'hui, j'avais accepté de faire ce première pas. Et j'avais l'impression que après ça notre amitié ne pourrait qu'en être renforcée. Comme si cette pudeur nous avais bloqué sans que l'on s'en rende compte.

Je romps ce moment étrange en proposant de sortir de la chambre. D'un coup j'ai envi de ressentir cet apaisement. Celui que j'avais quand nous longions les couloirs de cet hôpital. Quand nous parlions de tous et de rien sans gène. Le monde semblait parfois s’arrêter et j'en oubliais la raison pour laquelle nous étions tout les deux ici. « Tu as raison, allons en bas, on peut descendre jusqu'à la cafétéria. »  Un café. Mon dieu oui j'en ai besoin. Mon addiction réclame sa dose et rien que d'y penser je frétille déjà d'impatience.  Je vais déposer un baiser sur le front de ma mère et remonte un peu la couverture pour être sur qu'elle ne se fera pas réveiller par le froid. Puis je retrouve Kiara qui sort déjà de la chambre. Fermant la porte derrière nous avec délicatesse. « Tu as l'air fatigué.. Tu veux peut-être que je repasse te voir plus tard, je.. Je peux très bien attendre tu sais hein. »  Peut-être qu'elle peut attendre mais pas moi. J'ai envie de tout savoir d'elle. Tout ce qui c'est passé durant ses trois mois. Ma vie sociable étant limitée je me rends compte à quel point ma vie manque de contact humain - autre que professionnel- et celui de Kiara et l'un des meilleurs que l'on m'ait jamais donné. Je me passe la main sur ma barbe mal rasé puis remonte pour me débarbouiller le visage. Me disant que j'aurais du la couper avant d'aller travailler plutôt que de privilégier ses 5 minutes de sommeil. Je dois avoir une sale tête.  « Tu dois avoir fait une sacré garde, je ne veux pas m'imposer... Et promis, cette fois, je te le promets, je reviendrai. » Je lui adresse un sourire amical et un peu protecteur. Tout en prenant la direction de la cafétéria « Tu rigoles ? Maintenant que t'es revenue je ne te laisse plus partir. On à trois mois à rattraper. Alors dis moi tous. Tu étais où ? Comment ça c'est passé ? » J'ai peur de savoir, parce que je ne sais pas ce qu'elle a vécu, et que ça risque de me stresser plus qu'autre chose mais j'ai envie qu'elle partage ça avec moi. Mes doigts tapotent déjà sur mes cuisses, impatient de savourer mon café. Je presse un peu le pas et elle me suit sans broncher. Kiara me connaît sans doute assez pour savoir que dès qu'on me parle de café je ne sais plus me tenir.

« Par contre si tu as du temps un de ses jours tu passerais voir les jumeaux ? Ils me demandent souvent des nouvelles de toi. Tu es une sorte de héros pour eux » Je rigole en pensant à mes frères perdus dans leurs rêves avec Kiara comme personnage principale.
Ayant peu connus notre père. Je pense qu'ils se raccrochent à ce qu'il peuvent, faisant des associations étranges.  Kiara est l'une des seules personnes engagées dans l'armée qu'ils connaissent. Et pour eux, notre père est cet héros mort au combat. Donc par affiliation Kiara en est un elle aussi. Et quand je la regarde je me dis qu'ils n'ont pas tord. Parfois, elle me fait un peu penser à mon père. Lui aussi était un homme réservé et passionné par sa carrière. Mais il a toujours su garder une place dans son cœur pour sa famille. C'était un homme bon et je me dis que s'il était encore là aujourd'hui nous pourrions peut-être avoir une relation différente de celle que nous avions quand il est décédé. Si je pouvais être ami avec Kiara pourquoi pas avec lui ?
Je voyais maintenant clairement à quel point ses cinq dernières années m'avaient transformé.   
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyJeu 4 Juil - 15:22


where have you been ?
kiara feat nathan.

 


Tandis qu'il marche à mes côtés, je ne peux m'empêcher de l'observer. Il est fatigué, ça se voit, et il s'est laissé pousser la barbe, et ça, ça lui va plutôt bien. Je dirais que ça lui donne un côté plus agé, moins interne de médecine, plus... homme, oui, c'est ça. Bon, bien sûr, je garde cette remarque pour moi. Je suis un peu mal à l'aise à l'idée de lui faire un compliment au regard de la situation. Je m'attends toujours un peu à ce qu'il m'engueule, malgré sa réaction et les mots qu'il vient de prononcer. Je ne sais pas, je me sens réellement coupable de quelque chose, sans réussir à cerner parfaitement ce que c'est. Dans l'absolu, comme il l'a dit, je ne devrais pas, après tout, si je suis partie, c'était pour une bonne raison. « Tu rigoles ? Maintenant que t'es revenue je ne te laisse plus partir. On à trois mois à rattraper. Alors dis moi tous. Tu étais où ? Comment ça c'est passé ? » Je souris. De toute manière je ne partirai pas. Je n'ai pas de raison d'être appelée en mission dans les semaines à venir et en dehors des entraînements, je risque de passer beaucoup de temps à Town Square, et c'est plutôt moi, qui vais lui coller au train jusqu'à ce qu'il ne me supporte plus. Le fait qu'il m'ait manqué me revient en pleine face en les voyant, lui et son petit air malicieux. J'ai du mal à croire que j'ai pu à ce point refouler le fait que les Bridgestone me manquaient. Je devais vraiment pas être bien. Au moins, ça veut dire que je vais mieux maintenant. En même temps, ça vaudrait mieux, je ne peux pas me permettre de pleurer ma mère éternellement. J'ai une vie à tisser, que ce soit professionellement ou personellement, bien que la première des deux vies prenne sûrement plus de place que maman l'aurait voulu. Je me souviens de toutes ces fois où elle me l'a reproché, me disant que je ferais mieux de me laisser aller, de ne pas toujours penser à mon travail. Je sais qu'elle voulait que je prenne davantage de temps pour mes amis, mais je sais surtout qu'elle voulait me voir rencontrer quelqu'un. C'est sûrement pour ça d'ailleurs, qu'elle faisait autant de blagues sur le fait que je devrais ouvrir les yeux sur Nathan. Sacré maman, toujours à vouloir jouer les entremetteuses. Nathan n'était pas le premier qu'elle avait voulu me mettre dans les bras, elle a même cru pendant une période que j'étais lesbienne, et m'a carrément fait rencontrer la fille d'une de ses amies qui était tournée vers les nanas. C'est quand je pense à tout ça que maman me manque le plus, à toutes ces blagues, à tous ces actes de bienveillance, à cet amour maternel qu'elle me montrait à travers tout. « Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas filer. Je suis même prête à être ton fournisseur de cafés tous les jours maintenant que je sais que je vais rester à Town Square pour un petit moment. Je serai à ton entière disposition, monsieur l'interne en médecine. » Je lui dis avec la plus grande sincérité du monde. Je n'ai pas l'habitude de faire la serveuse, mais je sais qu'avec lui, ce ne serait pas une corvée. Et puis c'est une bonne raison pour expliquer ma présence ici, à l'hôpital et auprès de sa mère, les cafés, nan ? « J'étais... » Puis j'hésite. Je décide de laisser des détails de côté pour ne pas l'inquiéter. « En Afghanistan. Tu sais qu'ils ramènent les troupes américaines.. Eh bien, j'étais là pour aider à vider les bases et à rapatrier des militaires de l'US Army. Mais maintenant je suis là, et c'est tout ce qui compte. » Voilà de quoi le rassurer.

« Par contre si tu as du temps un de ses jours tu passerais voir les jumeaux ? Ils me demandent souvent des nouvelles de toi. Tu es une sorte de héros pour eux » Je tourne les yeux vers Nathan avec un air plus que surpris. « Un héros ? » Je rigole. « A part te battre au scrabble ET au monopoly.. oh, et aussi au Trivial Pursuit devant eux.. Je ne vois pas ce qui fait de moi une héroïne.. » C'est vrai, j'étais plutôt douée, mais bon, lui aussi m'avait battu desfois... Juste qu'il n'y avait aucun spectateur. Les seules fois où il me battait, c'était quand on jouait en tête-à-tête la nuit, et que je laissais tomber un peu ma carapace, et que, fatiguée, je me laissais un peu aller. Que mes défenses et mon esprit trop compétiteur disparaissaient. Je manquais d'attention, beaucoup dans ces moments là, ce qui était étrange quand on savait que parfois, je restais éveillée plus de quarante-huit heures à l'armée sans même ciller. « Mais je viendrai les voir avec plaisir. Leurs petites bouilles me manquent... Je... » Je me mords la lèvre. Je me demande pourquoi la situation me parait si étrange alors que pourtant, les choses ont toujours été spontanées entre Nathan et moi. « Je pourrais emmener des cookies et des lasagnes maison, si tu veux ? » Histoire de passer du temps avec eux, et finir devant un film idiot à critiquer les personnages qui foncent dans le danger, assise à côté de l'interne en médecine, comme au bon vieux temps.

héhé:
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyJeu 4 Juil - 19:29





You see her when you close your eyes, maybe one day you will undertand why.


Nous marchons côte à côte et je me sens bien. Un vide semble s’être comblé dans ma vie, un vide dont je n'avais pas réellement conscience. Je lui lance un regard complice mais elle me semble toujours un peu mal à l'aise. Sans vraiment que je comprenne pourquoi « Hey !Tu peux te relaxer Kiara, ce n'est que moi. Je vais pas me transformer en Incroyable Hulk d'un coup.  » Je n'ai jamais été du genre à passer de le joie à la colère en trente seconde, à part si l'on m'en donne une bonne raison évidement. Je continue à me dire qu'il y a peut-être une raison un peu plus poussée à son malaise. Et j'espère que si c'est le cas elle prendra cette perche pour m'en dire plus. « Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas filer. Je suis même prête à être ton fournisseur de cafés tous les jours maintenant que je sais que je vais rester à Town Square pour un petit moment. Je serai à ton entière disposition, monsieur l'interne en médecine. » Elle va donc rester pour un petit moment. Je ne peux m'empêcher de sourire quand elle évoque ce point. Oui j'aime quand Kiara est dan les parage. Elle bouscule un peu ma vie. Elle me fait sortir de mon train-train quotidien, boulot-dodo-famille. Kiara c'était déjà ma connexion avec le monde extérieur avant. Même si elle aussi semble parfois en être un peu déconnectée. C'est peut-être aussi une part de ce qui nous lie. Cette dévotion pour notre travail au détriment des autres. « Un fournisseur personnel ? Mhhh c'est intéressant. Mais dites moi Mademoiselle Eastwood vous rendez-vous vraiment compte de ce à quoi vous vous engagée ? » L'idée de la voir tous les jours m'apporter ma dose de café était tout à fait exquise. Mais il fallait bien l'avouer, il lui faudrait passer toute sa journée à l’hôpital pour combler mon addiction à la caféine.

« J'étais... » elle semble hésiter, comme si elle ne voulait pas le dire. Comme si au fond elle avait senti ma résistance à ce sujet. Ou peut-être est simplement car elle connaît trop bien mon histoire. La façon dont mon père est décédé. Pas que je lui en ai parlé, mon père a toujours été un sujet difficile pour moi. Je ne m’étends jamais en discours sur lui. Mais ma mère  par contre... Elle aime passer des heures à nous parler des exploits de mon père, rappeler quel genre d'homme il était quel genre de jeune homme l'avait séduite il y a presque 30ans. Souvent je le reconnais à peine dans ses discours mais je ne dis rien. Je souris à ma mère comme si je partageais ses souvenirs qu'elle est si heureuse de raconter. La vérité c'est que mon père était peu souvent à la maison. J'aimerais avoir plus de souvenirs mais ce n'est pas le cas.
« En Afghanistan. Tu sais qu'ils ramènent les troupes américaines.. Eh bien, j'étais là pour aider à vider les bases et à rapatrier des militaires de l'US Army. Mais maintenant je suis là, et c'est tout ce qui compte. » L’Afghanistan, ça fait peur comme ça quand on entend le nom, mais elle le dit d'un ton tellement serein qu'on dirait qu'elle est juste partie dans le pays voisin pour faire des courses. « J'en ai vaguement entendu parler oui » Ce n'est pas tout à fait vrai, tout ça fait encore parti de notre vie. Bien que mon père ne soit plus là ma mère se tient au courant. L'armée c'est un peu notre famille, ceux qui ont été là quand mon père est mort. Ses frères d'armes... Ils prennent d'ailleurs encore régulièrement des nouvelles de nous, passant voir ma mère à l’hôpital quand ils le peuvent. « L'important c'est que tu sois là je suis d'accord avec toi. » Je lui adresse un sourire un peu gêné alors que nous approchons de l’ascenseur. Puis alors que j’appuie sur le bouton pour l'appeler j’enchaîne « Combien de temps tu restes ? » Je sais qu'il est possible qu'elle ne le sache pas. Comme ça arrivait souvent pour mon père mais j’espère qu'elle me donnera un ordre de grandeur. En vérité ce que je voudrais, c'est qu'elle me dise qu'elle ne repartira pas. Mais j'ai trop souvent vu ma mère espérer ses mots, je ne ferais pas la même erreur. Du moins je vais essayer.

.« Un héros ?  A part te battre au scrabble ET au monopoly.. oh, et aussi au Trivial Pursuit devant eux.. Je ne vois pas ce qui fait de moi une héroïne.. » Je rigole à mon tour et lui donne un coup de coude amical. « Hey ho, je te rappelle qu'il m'est arrivé de gagner aussi. Et je suis imbattable à la bataille navale, bien beau d'être dans l'armée de l'air mais les bateaux ça compte aussi » Je lève les yeux en l'air faisant mine de siffloter. La vérité c'est qu'on y a joué à peine trois fois. Mais j'avais quand même gagné. C'était mon petit exploit personnel, moi qui avait pour habitude de me faire battre à plat de couture par la jeune femme.
J'hésitais à continuer. A en dire un peu plus, je n'était pas sûr de vouloir me lancer dans une discutions qui incluait de parler de la mort de mon père. Je repris donc esquivant le sujet comme je le pouvais. « Tu sais à force d'entendre ma mère parler des héros de l'armée ça leur est rentré dans la tête. Alors depuis qu'ils ont appris que tu étais des leurs, ils parlent de toi avec des étoiles dans les yeux. Puis ils t'ont toujours appréciée, bien que tu continues de me rabâcher que toi et les enfants c'est pas l'amour fou. » Mon regard et ma voix adoucissent toujours quand je parlais de mes deux terreurs comme je les appelle le plus souvent. Oui, ils sont insupportables et n'en loupaient pas une pour me pourrir la vie. Mais ils sont aussi mon support et je n'aurais su comment m'en sortir dans la vie sans eux. « Mais je viendrai les voir avec plaisir. Leurs petites bouilles me manquent... Je... Je pourrais emmener des cookies et des lasagnes maison, si tu veux ? » C'est étrange de penser à elle comme la fille qui pourrait nous amener à manger. Encore plus, de l'imaginer à la maison. Moi qui ne l'ai pas souvent vu en dehors de cet hôpital. Mais l'idée me plaît bien, et je sais qu'elle plaira encore plus à mes frères. « Kiara Eastwood se mettrait derrière les fourneaux pour nos beaux yeux ? C'est plus que tentant. La porte de chez nous t'est toujours ouverte tu le sais j’espère ? Et si en plus tu apportes de quoi nourrie les deux terreurs tu devrais avoir le droit à un accueil de choc ! » L’ascenseur arriva enfin. Il me semble qu'on l'a attendu durant des heures. Nous sommes seuls dans ce petit habitacle qui se referme déjà sur nous. Et d'un coup je me sens étrange, une sorte de malaise qui me vient de je ne sais où. Je gigote un peu... Un peu trop, ne sachant que faire de mon corps. Sans doute le manque de café... Oui oui ça doit être ça.    



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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptySam 6 Juil - 14:24


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Il me lance un regard complice, et je me détends un peu. C'est assez incroyable, et c'est la raison pour laquelle je suis certaine qu'il sera un si bon médecin : il suffit d'un regard pour que vous vous sentiez mieux. Il a un côté tellement rassurant, Nathan, je me demande d'où ça lui vient. Peut-être de sa mère, qui est si douce et prévenante. Je ne sais pas. Si je suis si bien avec lui, c'est parce qu'il a un don, un don naturel, j'en suis certaine. J'imagine que tout le monde pense comme moi. Il doit en faire tomber, des petites patientes. Je les imagine de loin : elles rêvent de ce beau médecin et pensent qu'avec un peu de chance, elles pourraient vivre cette belle histoire d'amour comme dans les séries qu'on leur sert à la télévision. Ces séries où les internes en médecine on du temps pour des relations amoureuses. Elles doivent être bien déçues, quand il leur dit qu'elle sont guéries et qu'elles doivent quitter l'hôpital. Je ris intérieurement en imaginant la scène, et ces petites adolescentes aux hormones exacerbées qui repartent bredouille. « Hey !Tu peux te relaxer Kiara, ce n'est que moi. Je vais pas me transformer en Incroyable Hulk d'un coup.  » Ce n'est que moi. Ces mots sont peut-être simple mais ils me font sourire. C'est vrai, je ne devrais pas me prendre la tête, normalement. Mais on explique pas nos angoisses, pas vrai ? « Un fournisseur personnel ? Mhhh c'est intéressant. Mais dites moi Mademoiselle Eastwood vous rendez-vous vraiment compte de ce à quoi vous vous engagée ? » Je souris et baisse les yeux. Bien sûr que je sais à quoi je m'engage. « Maintenant que je l'ai dit, je ne vais certainement pas me rétracter. Tu sais très bien que ça ne me dérangera pas de satisfaire tes besoins en caféïne. Si ça peut me faire une excuse pour traîner ici et voir des petites nanas baver devant ta tête de beau gosse, je signe de suite. » Je fais en lui envoyant un clin d'oeil complice. Il sait à quoi je fais référence en particulier. Il y a quelques mois, avant le décès de ma mère, nous avons eu affaire à une admiratrice très... insistante, si je peux dire les choses comme ça. Elle voulait lui offrir un café, puis lui a écrit son numéro sur la main, haha, rien que d'y penser, j'en rigole encore. C'était tellement drôle, la tête de Nathan, c'était collector. Bref, en tous cas, je suis sincère, quand je lui dis que ça ne me dérangerait pas. Au moins, j'aurais une bonne raison pour me lever le matin. Je sais que le temps que je passe avec lui est toujours sympathique, alors autant en profiter tant que je peux être là.

J'attends sa réaction avec un peu d'appréhension, car même si j'ai tout fait pour le rassurer, je sais, que mon métier ne lui plaît pas. Je suis son amie et il doit sûrement s'inquiéter pour moi, tout comme je peux m'inquiète pour lui quand je suis loin de Town Square. Mais c'est surtout que... quand on connaît son histoire, il est facile de deviner pourquoi il n'est pas tout à fait heureux quand il m'entend parler de l'armée et des nombreuses missions dans lesquelles je me donne à corps perdu. « J'en ai vaguement entendu parler oui » Je me pince les lèvres, rien que ces quelques mots me font comprendre qu'il préfère couper court à la discussion. Bien que ce soit une  bonne nouvelle, ce rapatriement des troupes, il semble avoir besoin de s'éloigner au plus vite de tout ce qui touche à ça. Je le respecte totalement. « L'important c'est que tu sois là je suis d'accord avec toi. Combien de temps tu restes ? » me demande-t-il alors que nous sommes arrivés devant l'ascenseur et qu'il appuie sur le bouton pour l'appeler. « Longtemps. » Je réponds du tac au tac. Tout d'abord parce que j'en suis heureuse, mais aussi parce que je sais que cette nouvelle va le soulager. « Je suis tout le temps là, ils commencent à en avoir marre de voir ma tête. » Je dis pour plaisanter. « Nan, plus sérieusement, j'aurai des entraînement à la base comme d'habitude mais je ne repars pas en mission avant un bon moment. » Je ne précise pas, bien sûr, que si quelque chose d'inattendu arrive, que si nous sommes confrontés à d'autres événements terroristes, je devrais repartir illico. Je pense qu'il le sait très bien et que je n'ai pas besoin de lui enfoncer le couteau dans la plaie alors que je viens juste de le retirer. Je regarde son air joyeux et soucieux à la fois. J'aimerais tellement lui dire que je ne repartirai jamais, et qu'il n'aura plus jamais lieu de s'inquiéter. Pendant une période, loin des Bridgestone, j'ai envisagé la possibilité de sortir de leur vie, parce que c'est plus facile, et que je sais que si je faisais une chose pareille, ils n'auraient plus à s'inquiéter. Mais je ne suis pas assez blindée pour faire ça, j'ai trop besoin d'eux, et tant pis si ça fait de moi quelqu'un d'égoïste.

« Hey ho, je te rappelle qu'il m'est arrivé de gagner aussi. Et je suis imbattable à la bataille navale, bien beau d'être dans l'armée de l'air mais les bateaux ça compte aussi » Je lâche un petit oh offensé et amusé à la fois. Ah bah d'accord ! Je promets de me venger un jour. « Tu vas voir toi, je vais devenir la meilleure à la bataille navale et tu te sentiras comme un idiot après. » Je lui lance en lui donnant à mon tour un coup de coude. Nan mais ho. « Tu sais à force d'entendre ma mère parler des héros de l'armée ça leur est rentré dans la tête. Alors depuis qu'ils ont appris que tu étais des leurs, ils parlent de toi avec des étoiles dans les yeux. Puis ils t'ont toujours appréciée, bien que tu continues de me rabâcher que toi et les enfants c'est pas l'amour fou. » Je lâche un petit rire. Alors ça, c'est clair, je déteste les enfants. Il y a deux jours, j'ai eu le malheur d'accepter de garder les enfants de ma voisine, et j'ai bien cru que j'allais faire un meurtre. « Et ça n'a toujours pas changé. » Je fais en affichant une mine dégoûtée. « Mais avec tes frères, ça n'a jamais posé de problème. Tu as beau les appeler les terreurs, moi je les adore. Ils ont toujours été super mignons avec moi. Peut-être que c'est mon autorité naturelle, tu vois, j'inspire la crainte et du coup ils me sont totalement dévoués... » Je lui fais en prenant un faux air fier et prétentieux. Je balance des mèches de cheveux en arrière de manière exagérée pour illuster un peu plus mes propos. « Un jour je serai la reine du monde. Mais pas maintenant. Maintenant, y'a café. » Je fais en riant doucement.

« Kiara Eastwood se mettrait derrière les fourneaux pour nos beaux yeux ? C'est plus que tentant. La porte de chez nous t'est toujours ouverte tu le sais j’espère ? Et si en plus tu apportes de quoi nourrir les deux terreurs tu devrais avoir le droit à un accueil de choc ! » Je lui souris de toute mes dents. Franchement, je n'ai pas de projet plus intéressant que celui-là, dans les deux jours à venir. Je me rends alors compte que je ne suis jamais allée chez les Bridgestone, et fronce les sourcils en y pensant. C'est assez fou, on se connait depuis un bon bout de temps maintenant, j'ai l'impression de vraiment connaître Nathan alors qu'en fait... Je ne sais même pas à quoi ressemble sa vie quotidienne chez lui. Le fait qu'il me dise que la porte de sa maison m'est ouverte, je dois dire que ça me fait plaisir. Bon, je vais éviter d'arriver à l'improviste, parce que j'aurais trop peur de surprendre des choses que je ne veux pas voir mais... Savoir que je peux venir voir les deux terreurs aussi, c'est vraiment cool. « Je viens quand tu veux. J'ai tout mon temps de toute manière. » Nous rentrons tous les deux dans l'ascenseur. « Et je suis une super bonne cuisinière, mon colocataire peut en témoigner. » Les portes se referment sur nous et je m'appuie contre la paroi, un peu crevée. A côté de moi, je vois l'interne en médecine qui s'agite. La fatigue sans aucun doute, mais il a l'air bizarre, il ne me faut rien de plus pour m'inquiéter pour lui, bien entendu. Je pose ma main sur son bras pour qu'il arrête de le bouger et tourne mon visage vers lui. « Tu es vraiment sûr que ça va ? Je te sens.... Je sais pas. Tu.. T'as bien mangé ce soir au moins ? » Question peut-être idiote de ma part, mais fatigue plus faim, c'est un bad combo. « Dis moi que tu finis bientôt. »
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyDim 7 Juil - 23:18





You see her when you close your eyes, maybe one day you will undertand why.


Je ne peux définir le temps. J'ai l'impression que nous n'avons même pas mis 2 secondes pour traverser la couloir. Et pourtant c'est comme si elle était revenue depuis des heures. Je ressens cette connexion entre nous, comme avant. Je crois qu'au fond c'était la seule chose qui me faisait vraiment peur dans son retour. Comment notre amitié pourrait surmonter la morte de sa mère, alors que Nora en était un pilier ? Pourtant rien ne me semble réellement différent. Mais je me voile peut-être la face. « Maintenant que je l'ai dit, je ne vais certainement pas me rétracter. Tu sais très bien que ça ne me dérangera pas de satisfaire tes besoins en caféïne. Si ça peut me faire une excuse pour traîner ici et voir des petites nanas baver devant ta tête de beau gosse, je signe de suite. » Je rigole en baissant la tête un peu gêné. Je ne parlais d'habitude pas de mes patients ou du moins pas dans ses termes. Mais je sais à qui elle pense spécifiquement car je lui ai confié cette histoire. La vérité c'est que ce n'est pas la seule à m'avoir fait ce genre de proposition, mais je savais bien d'où cela venait et ce n'était pas de moi. « Un beau gosse vraiment ? » Je fais mine de prendre un pause de mannequin mes doigts en L sur la mâchoire, mais j'imagine que je dois être ridicule plus qu'autre chose « C'est l'effet blouse blanche, même Horace le radiologue chauve et aux dents noirs pourrait les faire craquer.  » Je rigole à moitié quand je le dis, la vérité c'est que si Horace n'avait, malheureusement pour lui, pas vraiment de succès, c'était un fantasme pour les femmes de marier un docteur. Si j'étais le plus souvent flatté et parfois même gêné je me devais de rejeter les quelques avances qui me venaient. Prioritairement parce que c'était interdit mais aussi et surtout car je n'avais aucune envie de me lancer dans une quelconque histoire. Ma dernière relation m'avait laissé un goût amère et je ne voulais pas et ne pouvais pas avoir ce genre de luxe aujourd'hui. Le temps me manquait déjà. « Bon alors c'est un deal mademoiselle ? » Je lui tends une ma main ; façon de signer  notre accord par une poignée. Un sourire sincère peut se lire sur mon visage je me réjouis de voir combien de jours elle pourra suivre mon rythme de buveur addictif.

Je dois avouer être rassuré que l'on ne s'étende pas plus sur le sujet de sa mission. Je sais que je ne devrais pas me braquer comme ça, mais je n'arrive pas à me contrôler. Je voudrais qu'elle se sente libre de m'en dire plus mais je sais que mon angoisse est palpable et que ça doit sans doute la bloquer. J'essaye pourtant de faire des efforts mais quand je pense à elle là-bah la seule chose qui me vient en tête c'est l'image de ses deux hommes devant ma porte venant nous annoncer la mort de mon père. Et mon corps se contracte sans que je ne puisse rien maîtriser « Longtemps. »Mon regard est au sol mais je ne peux réprimander un sourire bien heureux. Longtemps, elle va rester longtemps, c'est un soulagement. Pour moi, pour ma mère... Ce ne pas exactement ce que j'aurais voulu entendre mais ça sonne tellement doux dans mes oreilles. Comme une promesse. Même si je sais que rien n'est jamais sûr avec ce métier. « Je suis tout le temps là, ils commencent à en avoir marre de voir ma tête. » Je rigole un peu dans une sorte de soupir exagéré. « Ils ne supportent plus voir des militaires se battre pour tes beaux yeux oui. » Je lui adresse une moue rieuse. Elle me parle assez peu des hommes qu'elle côtoie pour son travail mais je sais que les bases sont peuplées d'homme et qu'il est impossible qu'elle passe inaperçu. Kiara est une belle femme. Je la scrute du coin de l’œil et c'est comme si je la redécouvrais. Je crois que quand j'étais avec Ana je me suis jamais permis d'y faire attention. Parce que c'était plus simple comme ça. Mais je ne peux pas le nier Kiara a un charme bien à elle. Elle fait sans doute tourner des têtes. « Nan, plus sérieusement, j'aurai des entraînement à la base comme d'habitude mais je ne repars pas en mission avant un bon moment. » Un bon moment ça me plaît. C'est bien. Ça me rend plus heureux que ça le devrait mais je n'y prête pas attention.


 « Tu vas voir toi, je vais devenir la meilleure à la bataille navale et tu te sentiras comme un idiot après. »  Je hoche la tête moqueur en ajoutant un « Oui oui, je me réjouis de voir ça et je te promet de m'incliner si ça arrive » Je laisse un court silence avant d'ajouter pas trop fort et pour me moquer un peu d'elle «  Mais vu que ça n'arrivera pas » Puis je ris.  Comment la perspective de jouer à la bataille navale peut m'enjouer autant ? Je me le demande. C'est étrange comme tout peut devenir intéressant quand on le fait en bonne compagnie. C'est un choses que j'ai redécouvert avec les femmes Eastwood.
« Et ça n'a toujours pas changé. Mais avec tes frères, ça n'a jamais posé de problème. Tu as beau les appeler les terreurs, moi je les adore. Ils ont toujours été super mignons avec moi. Peut-être que c'est mon autorité naturelle, tu vois, j'inspire la crainte et du coup ils me sont totalement dévoués... Un jour je serai la reine du monde. Mais pas maintenant. Maintenant, y'a café. » Je ris maintenant franchement. Et ça fait du bien, vraiment du bien. « Tu n'as décidément pas changé Kiara. C'est bon de te voir » C'était le rayon de soleil du moment. Je me sentais apaisé avec elle, quand elle était sérieuse mais aussi quand elle faisait l'idiote. « Pour ce qui est des mes frères attend de les voir dans leur état naturel. Tu m'en rediras des nouvelles. » Il fallait bien l'avouer ils ce comportaient passablement bien quand ils étaient à l’hôpital. Peut-être parce que malgré leur jeune âge, ils avaient pris conscience de l'état de maman. Peut être simplement car la blouse blanche leur faisait peur. Quoi qu'il en soit c'était une autre paire de manche une fois à la maison.

« Je viens quand tu veux. J'ai tout mon temps de toute manière. » Je ne lui donne pas encore de vrai date. Mon cerveau est un peu confus et je me dis que maintenant on aura tous notre temps pour fixer ça. « Et je suis une super bonne cuisinière, mon colocataire peut en témoigner. » Alors que les portes ce referment sur nous dans un mouvement lent je lui réponds par un bref « J'en jugerais volontiers par moi même » Histoire de renforcer mon invitation. Ce n'est pas des paroles en l'air et qui sait, peut être que sa présence calmera vraiment les jumeaux. Je ne peux pas dire non à quelques moments de paix dans notre maison si vivante.
Puis c'est le malaise, saisissant et incompréhensible. Je prends cet ascenseur tout les jours, je ne suis pas plus fatigué que d'autres fois. Alors d’où me vient cette sensation étrange ? « Tu es vraiment sûr que ça va ? Je te sens.... Je sais pas. Tu.. T'as bien mangé ce soir au moins ? » Sa main se pose sur mon bras et j'ai une sorte de sursaut. Sans doute car je ne m'y attendais pas. Oui ça doit être ça. Mon dos est tendu, je tente désespérément de rouler des épaules essayant de le faire craquer mais en vain. J'ai parfois l'impression que mon corps me lâche. Qu'il tient difficilement la route avec le rythme que je lui impose. J'ai bien compris aux réflexions que je reçois le plus souvent que même mon entourage s'en est rendu compte. Oui je suis souvent fatigué mais ce n'est pas la fin du monde. J'ai la santé et c'est pour le moment ce qui me semble le plus important. « C'est la fatigue sans doute. J'ai enchaîné pas mal d'heures de suite. Un bon café et un truc à manger et je serais de nouveau sur pied » Je sais que ce qu'il me faudrait c'est plus 2 jours complets de sommeil mais je ne vois pas l’intérêt de le dire, ni de répondre par la négative à la question sur la nourriture. Je n'ai évidement rien avalé depuis des heures comme à mon habitude mais je n'ai pas très envie de lui avouer que je m'oublie quand je travaille. Ça a le don d’inquiéter les gens. Sa main sur mon bras me calme je croise ses yeux et lui adresse un sourire rassurant. Pourtant cette sensation ne me quitte pas vraiment, j'ai l'impression que mon ventre se tortille bizarrement. J'ai apparemment plus faim que ce que je ne pensais. « Dis moi que tu finis bientôt. »  Elle semble inquiète et je trouve étrange que les rôles soient inversés. « J'ai fini ma garde et je ne recommence que demain à 9h » Oui « que » n'est pas exactement le bon adjectif quand on vient d’accumuler plus d'une journée de travail. Mais c'est une routine à laquelle on s'habitue. Je n'étais pourtant pas sûr de la réel teneur de sa question j’espérais donc que ma réponse suffirait. La porte de l’ascenseur s'ouvrit enfin. Notre contact n'avait toujours pas été rompu et j'attentais que Kiara fasse le premier pas vers l’extérieur.   



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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyLun 8 Juil - 16:44


where have you been ?
kiara feat nathan.



« Un beau gosse vraiment ? » me fait-il avec un sourire en coin, prenant une pose de mannequin particulièrement ridicule. Je me cache derrière mes cheveux en rigolant. Un beau gosse, oui, encore plus quand ses petites fossettes se creusent comme ça, malgré la fatigue et malgré les cernes. Moi, quand je suis fatiguée, je jure que je ne ressemble pas à ça. « C'est l'effet blouse blanche, même Horace le radiologue chauve et aux dents noirs pourrait les faire craquer. » Je fais une grimace de dégoût. Gurk, j'en voudrais pas, de ce Horace. « Je pense qu'à choisir, elles te préfèrent quand même toi hein. » Je dis avec détermination. « Et puis y'a l'effet blouse, mais y'a surtout l'effet barbe. C'est plus viril, ça affolle les hormones. » Je fais en rigolant, me cachant de nouveau dans mes cheveux. C'est un moyen détourné de lui dire qu'il devrait la garder, mais il ne va sûrement pas comprendre. Surtout que d'habitude, je ne dis pas les choses de manière détournée, je les dis franchement, parce que j'ai toujours été du genre à dire les choses clairement, surtout celles qui ne me plaisent pas. « Bon alors c'est un deal mademoiselle ? » Je souris en relevant les yeux vers sa main qui vient de se planter devant moi. « C'est un deal, monsieur l'interne. » Je fais en serrant sa main. Il a l'air tellement crevé que j'ai l'impression que je pourrais le casser. Et puis sa poignée de main est plus douce que celles auxquelles j'ai droit d'habitude, les militaires ne font jamais dans la dentelle. « Un vrai deal. »

« Ils ne supportent plus voir des militaires se battre pour tes beaux yeux oui. » Je lève les yeux au ciel. Il s'imagine sûrement qu'étant entourée d'hommes, je dois me faire draguer à tous les couloirs. Mais il a tort. Là-bas, c'est vrai que les barrières sont vite mises, et même si j'ai eu de l'intérêt aux yeux de deux où trois de mes collègues depuis que j'ai commencé, ça n'a jamais été plus loin, étant donné que je leur fais comprendre à tous que je ne suis pas partante. Tout d'abord parce que je n'ai pas le temps pour une histoire. Je sais, beaucoup penseraient que je suis destinée à terminer ma vie dans les bras d'un militaire, qui comprendra mon amour pour les avions mais aussi mon engagement dans l'armée... Ils ne se rendent pas compte. Je n'ai aucune envie de vivre avec un militaire. En tant que collègues, ils sont géniaux, mais en tant qu'hommes... Non. Je les adore, ils sont mes amis mais nous nous sommes tous... Friendzonés comme disent les ados maintenant. Ceux qui ont été tentés de me faire des avances à répétition n'ont pourtant jamais réitéré, parce qu'ils ont vite compris que les portes étaient fermées. Deux d'entre eux se sont même mis en tête que j'étais lesbienne, et que j'attendais en réalité que notre amie Shay me remarque. Deux hommes vexés peuvent facilement se faire de jolis films, il faut croire. Mais à part ces deux-trois cas spéciaux, c'est vrai que je n'ai pas de souci : mes collègues ne me draguent jamais. Je suis leur meilleure copine, leur collègue, et nous sommes plutôt du genre à faire des blagues et bêtises potaches ensemble, au grand désespoir de mon amie Siloë qui a essayé pendant une longue période de me caser avec l'un d'entre eux qui s'est finalement révélé... Gay. Je surprends un sourire sur le visage de Nathan, qui veut sûrement dire qu'il est heureux que je ne reparte pas tout de suite. Je ne peux que m'en réjouir. S'il veut passer autant de temps avec moi que je veux en passer avec lui, nous sommes destinés à nous voir souvent dans les prochaines semaines.

« Oui oui, je me réjouis de voir ça et je te promets de m'incliner si ça arrive » Je prends un air fier et garde la tête haute. « Mais vu que ça n'arrivera pas » Je le tape à l'épaule d'un air offensé. « Tu vas voir, tu vas voir. » Je dis d'un air mystérieux, me promettant d'aller sur internet et de passer la nuit à bûcher sur les meilleures techniques pour gagner à la bataille navale. « Tu n'as décidément pas changé Kiara. C'est bon de te voir » Je souris encore, décidément je ne fais que ça, je dois avoir l'air terriblement niais. Mais ces mots, aussi simples soient-ils, me font un bien fou. Pourquoi ? Parce que je sais qu'ils sont sincères, pas juste jetés dans le vent comme on peut si facilement le faire en retrouvant des amis. Les mots entre Nathan et moi ont toujours été.. Plutôt.. Disons que nous nous disons rarement ce genre de choses, ce qui les rend encore plus précieuses quand des moments tels que celui-ci arrivent. « Pour ce qui est des mes frères attend de les voir dans leur état naturel. Tu m'en rediras des nouvelles. » Je lève un sourcil. J'ai du mal à croire que ses deux petits frères soient vraiment des terreurs, ils sont tellement adorables, du moins dans mes souvenirs. « Je suis prête. » Je dis simplement mais avec beaucoup de détermination. Et puis bon, les jumeaux sont tellement mignons, ils ont des bouilles qui pourraient même dérider un garde de Buckingham Palace. Je me demande comment Nathan fait pour s'occuper deux... Avec les heures à l'hôpital, la fatigue, tout ça.. Il doit sûrement prendre une baby-sitter, mais quand même.. Tout ça est une sacré responsabilité. Je l'admire beaucoup pour ce qu'il fait, et c'est la raison pour laquelle je compte bien lui donner un coup de main. J'aurais aimé qu'il me dise ce soir, mais je suppose que ce n'est pas une bonne idée : il est déjà tard et il a besoin de dormir. Et puis je suppose qu'Ana l'attend chez lui. Je l'avais presque oubliée celle-là. Je crois que j'ai une mémoire sélective.

Je n'ai jamais aimé la petite amie de Nathan. La première fois que je l'ai vue, elle est arrivée toute pimpante, avec un air contrit sur le visage... C'était à l'hôpital, quelques jours après ma rencontre avec Nathan. Je l'ai tout de suite trouvée très comédienne, très...Drama queen. Pas du tout comme lui, quoi. Pourtant, normalement, les mecs aussi intelligents que lui savent trouver des filles qui leur ressemblent, qui les rendent heureux parce que justement, ils partagent la même chose.. Mais Ana... Franchement, je me demande vraiment où il l'a dénichée. De toute manière, je sais qu'elle ne m'aime pas non plus, je l'ai vu dans ses yeux. Lors de ses dernières visites avant la mort de ma mère, elle se plaisait même à m'ignorer royalement quand Nathan partait plus loin, chercher des cafés, ou quand il était de garde. Je ne vais pas dire que ça me dérangeait, puisque de toute manière, je n'avais pas vraiment envie de lui parler. Je suis persuadée qu'elle n'était pas méchante, de toute manière Nathan n'aurait pas été avec elle si elle n'avait pas valu le coup, pas vrai. Je pense juste que notre anthipatie partagée ne me faisait voir que ses mauvais côtés. De toute manière, à partir du moment où elle m'a demandé quand je ramenais ma petite copine (décidément, tout le monde pense que je suis lesbienne) (j'espère que Nathan ne pense pas ça aussi), les choses ont été définitivement brisées. Comme si elle était fière d'elle. Bon, à partir de maintenant promis, je m'arrange pour me renseigner sur sa possible présence avant de venir à l'hôpital. Maintenant que je me suis débarrassée d'elle je vais faire en sorte que ça continue, en espérant que Nathan ne remarque rien. Pourtant, je promets que j'ai essayé d'être gentille avec elle mais... Je ne sais pas. Quelque chose en elle m'a poussée à la détester dés le début.

« C'est la fatigue sans doute. J'ai enchaîné pas mal d'heures de suite. Un bon café et un truc à manger et je serais de nouveau sur pied » Ma main sur son bras peut facilement remarquer qu'il est un peu tremblant. J'aime pas ça du tout. Nathan, c'est tout à fait le genre de mec qui peut oublier les choses importantes quand il travaille, comme manger, et dormir. Je ne vais pas le blâmer : je suis exactement la même quand il s'agit de mon boulot... Je peux le comprendre, mais ce n'est pas une excuse pour le laisser s'en tirer comme ça. « J'ai fini ma garde et je ne recommence que demain à 9h » La première partie de la phrase a failli me rassurer, mais c'était avant d'apprendre qu'il recommence demain. L'ascenseur s'ouvre et me rendant compte que je tiens toujours son bras, je retire ma main rapidement, parce que bon.. C'est un peu trop familier, des gestes comme ça non ? Deviendrai-je affectueuse ? Non, pas mon genre. C'était juste la spontanéité et l'inquiétude qui ont parlé, j'en suis certaine. Je sors de l'ascenseur et me pince les lèvres. C'est les bras croisés devant la poitrine que je me retourne vers lui et que je dis : « Si tu as fini ta garde je ne veux pas te retenir, il ne faudrait pas que je te fasse perdre une heure de sommeil sachant que tu recommences demain à neuf heures. » Puis, plus.. distante peut-être, j'ajoute : « Et puis je suppose qu'Ana t'attend à la maison et qu'elle t'a déjà préparé un truc super cool, depuis le temps elle doit connaître tes goûts je suppose. » J'esquisse un mine sourire. « Tu n'as toujours pas l'air bien, tu veux que je te ramène chez toi, je sais pas si t'es en état de prendre la voiture, c'est un camp militaire ici en fait ou quoi ? » Puis je me rends compte de l'absurdité de ma proposition. Il ne va pas accepter, sinon je vois d'ici Ana faire sa petite crise de jalousie en voyant qu'il n'est pas tout seul dans la voiture.

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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyMar 9 Juil - 12:11





You see her when you close your eyes, maybe one day you will undertand why.


« Je pense qu'à choisir, elles te préfèrent quand même toi hein. » je prends ce compliment cette fois sans broncher. Je suis plutôt heureux d'être un peu plus attirant que le pauvre Horace tout de même. « Et puis y'a l'effet blouse, mais y'a surtout l'effet barbe. C'est plus viril, ça affolle les hormones. » Sa réflexion me fait rire. Les hormones féminine c'est toute une histoire et je suis loin d'en comprendre le fonctionnement bien que j'étudie la médecine. Moi qui me maudissait de ne pas avoir coupé ma barbe voila qu'elle me glissait apparemment un petit compliment sur la chose. Il était bien évidement masqué mais j'étais content que ça puisse plaire puisque le plus souvent je ne prenais pas le temps de me faire un rasage parfait. « Je ne te savais pas adepte de la barbe » Je lui dis tout en passant ma main sur mon visage. « Si ce n'est que ça, je peux me transformer en robinson crusoé » Je m'imagine déjà avec ma barbe jusqu'au genoux et le cheveux long. J'aurais sans doute une sacré dégaine, mais pas sûr que ça soit très sexy.
Puis je lui serre la main en douceur. « C'est un deal, monsieur l'interne. Un vrai deal. » Je hôche la tête heureux à la perspective de la voire tout les jours à compter d'aujourd'hui et pour... longtemps je l’espère.

Nous parlons toujours de cette bataille navale. La compétition va être rude je peux déjà le sentir « Tu vas voir, tu vas voir. » En vérité, je ne me fais pas trop d'illusion. Kiara est comme ma mère, quand elle veut quelque chose elle finit toujours pas l'avoir et je sais que j'ai peu de chance de réussir à la battre encore. Mais je ne bats pas en retraite, qui sait, sur un malentendu je pourrais gagner encore quelques parties. Je suis heureux de la voir sourire, les derniers souvenirs d'elle que j'avais étaient un peu différents. Une Kiara très touchée par le décès de sa mère. Je me souviens de son regard le jour de l'enterrement, de la façon dont elle avait regardé son père quand il avait fait son discours, de sa voix quand elle avait à son tour parlé de sa mère. Je me souviens de la façon dont elle essayait de retenir ses larmes alors que ma mère et moi étions déjà en pleure. Comment pouvait-elle être plus forte que nous dans cette situation ? Elle me semblait toujours plus forte que tout le monde. J'imagine que ce jours là, son esprit était déjà ailleurs, elle était déjà loin de Town Square et de tous ses habitants.
Aujourd'hui, elle semble bien, je ne peux pas dire qu'elle est la même qu'avant. Mais j'ai l'impression qu'elle va mieux. Je me dis que je lui poserai la question plus tard. Quand je sentirai le bon moment venu. Et alors que la conversation dévie sur mes terreurs de frères, elle me répond d'un air sûr d'elle « Je suis prête. » Kiara ce bat pour notre pays oui, mais elle n'a pas encore eu l'occasion de se battre avec deux jumeaux aux cerveaux bien trop diabolique pour leur 8ans. Le plus souvent j'ai un peu honte de l'admettre mais je ne sais pas comment les gérer. Je me réjouis donc de voir comment Kiara va s'en sortir. Ils sont habituellement plus doux avec les femmes qu'avec moi, excepté avec notre tante à qui ils font crasses sur crasses. Je me dis d'ailleurs, qu'il faudrait que je lui envoie un message pour la prévenir que j'aurai du retard, mais depuis le temps elle est habituée Je sens bien que cette situation commence à la lasser et à l’épuiser, mais pour le moment elle se contente de quelques réflexions. Elle sait que je n'ai pas les moyens de me payer une nounou pour prendre soin d'eux quand je ne suis pas là. Ce qui est assez fréquent il faut bien le dire. Heureusement Tania, ma tante est aussi ma voisine, ce qui simplifie les choses

Une fois la porte de l’ascenseur ouverte, je me sens déjà mieux. Kiara enlève sa main un peu vite à mon goût mais je sais que cette proximité physique est étrange. Elle n'a jamais vraiment fait partie de nos habitudes, si ce n'est les petites tapes sur l'épaule et les coups de coude. Aujourd'hui c'est un nouvel aspect que cette amitié dévoile. Quelque chose de plus sensible. Sans doute car on c'est manqué. Sans doute car ni elle ni moi n'avait pensé être attachés à l'autre comme ça.  « Si tu as fini ta garde je ne veux pas te retenir, il ne faudrait pas que je te fasse perdre une heure de sommeil sachant que tu recommences demain à neuf heures. Et puis je suppose qu'Ana t'attend à la maison et qu'elle t'a déjà préparé un truc super cool, depuis le temps elle doit connaître tes goûts je suppose. » Je reste pantois devant elle. Mon dieu. Je me rends compte que maintenant que je ne lui ai jamais parlé de ma rupture avec Ana. La vérité c'est que, quand c'est arrivée, je n'en ai parlé avec personne. Parce que j'avais un peu honte, parce que je me sentais coupable et blessé aussi. Puis à peine 3 semaines plus tard la mère de Kiara était morte et les choses s'étaient enchaînées sans qu'elle ne soit jamais mise au courant de cet événement. « Décroisez-moi ses bras sergent Eastwood. Vous paraissez bien trop sérieuse. Et arrêtez de dire des sottises. » Je lui adresse un sourire moqueur puis ajoute « Je t'ai déjà dit que je ne te laisserais pas filer aussi facilement. Puis je crois que j'ai pas mal de choses à te raconter. » On sera sans doute mieux assis tranquille, pour aborder tous ses sujets qui semblent en suspens d'un coup. Ana, sa mère, la mienne peut-être aussi.

Nous marchons lentement pour rejoindre la machine à café. La cafétéria est vide et il est trop tard pour se faire servir par les employés. J'y glisse deux pièces sans lui laisser le temps de parler. C'est moi qui paye point à la ligne. Puis je nous commende les habituels. « N'ouvre même pas la bouche. Je te vois venir de loin, pas besoin d’argumenter, c'est déjà payé. Cadeau de retour » J'aimerais pourvoir lui offrir plus qu'un café, mais je ne roule pas exactement sur l'or. Puis nous retrouvons nos places. C'est comme si les chaises gardaient encore les marques de nos fesses qui y étaient restées posées des heures dans le passé. La place habituelle. Bien sûr on ne l'avait pas toujours eu, quand nous nous rendions ici durant les heures de pointe nous étions souvent relégués à des places bien moins confortables. Mais celle-là c'est la notre. Je me laisse glisser sur ma chaise portant déjà mon café chaud à la bouche. « Mhhhhhh » C'est trop chaud mais c'est tellement bon. Puis je reporte mon attention sur la jeune femme assise en face de moi. « Tu sais... Ana... Enfin elle ne m'attendra pas à la maison. Notre relation a pris fin un peu avant le décès de ta mère. Je... Je n'ai pas parlé avant parce que.. Parce que c'est pas vraiment une jolie histoire. Parce que j'avais pas vraiment envie d'avouer que ma mère avait une fois de plus raison quand elle me disait que cette fille n'était pas la bonne. J'y ai cru mais aujourd'hui... C'est fini pour de bon. Plus de Ana quand je rentre. Mais c'est bien. C'est mieux comme ça... » Je ne m'étends pas plus sur le sujet. En vérité, je n'ai encore jamais raconté cette histoire à personne. Ma mère a appris par les jumeaux que je n'étais plus avec Ana mais elle ne m'a jamais questionné. Je pense qu'elle a su lire en moi, parce qu'elle me connaît trop bien. Pour ce qui est de mes amis, j'étais resté évasif sur le sujet. Ceux qui connaissaient l'histoire l'avaient entendu de la bouche d'Ana et je me doutais qu'elle avait du raconter ça à sa sauce. Mais ça m'importait peu. Bien sûr j'avais été touché et sincèrement blessé d'avoir été trompé. Mais notre histoire était sur la pente descendante depuis longtemps. J'avais à peine 20ans quand je suis tombé amoureux d'elle et je pense que nous avons tout les deux évolué dans différent sens. Mais si je me savais incapable de lui pardonner et de retrouver ne serait ce qu'un semblant d'amour pour elle, elle resterait toujours la première, et nous avions vécu une relation de 5ans tout les deux. C'était aussi un deuil qu'il me fallait faire. Peut-être qu'en parler pourrait m'aider, mais je ne me sens pas à l'aise d'imposer ça à Kiara. Elle connaît déjà bien des choses sur mes anciens problèmes relationnel.  

« Tu n'as toujours pas l'air bien, tu veux que je te ramène chez toi, je sais pas si t'es en état de prendre la voiture, c'est un camp militaire ici en fait ou quoi ? »  Je souris à la remarque. Ce n'est pas la première fois que j’entends ce genre de comparaison. Je me sens vraiment fatigué et c'est vrai que ça m'est déjà arrivé plus d'une fois de prendre la voiture dans des états où j'aurais eu meilleur temps de demander à être déposer, mais je n'aime pas gêner les gens ce qui me pousse parfois à ce genre d'action pas très sûr. Mais avec ce qui c'est passé dans l’ascenseur je me laisse tenter. « Tu sais que je n'ai pas de transport commun par chez moi ? Tu es entrain de t'engager à me ramener ici demain matin ? » Je me sens un peu gêné maintenant. C'est idiot mais je n'aime pas demander de l'aide. Ça me donne l'impression de ne pas être capable de m'en sortir seul. De ne pas gérer la situation.
Bon assez parlé de moi, c'est à son tours de m'en dire un peu plus et je n'ai pas envie d'y aller par quatre chemins. Je sais à quel point ça peut-être agaçant de s'entendre demander toutes les 30 secondes comment on va quand on perd l'un de ses parents. Mais j'ai l'impression que j'ai le droit de lui poser la question. Parce que j'étais là. Parce que j'ai vu son désarrois quand elle a perdu sa mère et j'ai besoin d'entendre de sa bouche qu'elle va mieux. Mes doigts tapotent mon gobelet et elle doit sans doute pré-sentir que je vais aborder un sujet difficile. Que ça me met un peu mal à l'aise. « Kiara ? » Elle lève sa tête vers moi et je me lance « Comment tu te sens maintenant ? Je veux dire par rapport au décès de ta mère. T'est partie tellement vite que j'ai jamais pu en parler avec toi » Je ne veux pas tourner autour du pot, j'ai toujours pensé qu'il ne servait à rien d'attendre que les autres sachent de quoi l'on essaye de parler. Sa mère était morte, il n'y avait pas de moyen d'aborder la chose sans qu'elle s'en rappelle. J'aurais pu dire « l'histoire avec ta mère » ou « ce qui c'est passé » j'aurais pu... mais les mots étaient là pour illustrer la réalité. Un décès, c'était un mot dur... Tout comme la situation l'avait été... comme elle l'était sans doute encore.    



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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyJeu 25 Juil - 18:06


where have you been ?
kiara feat nathan.

 


« Je ne te savais pas adepte de la barbe » me fait Nathan en se passant la main sur le visage, la faisant glisser sur sa barbe. Je ne sais pas si c'est une question d'instinct ou quoi, mais je savais qu'il allait faire ça. Les mecs font tout le temps ça quand on parle de leur barbe, ou qu'ils réfléchissent, c'est bien connu. « Si ce n'est que ça, je peux me transformer en robinson crusoé » Je le regarde avec un sourire. Encore une fois, je ne sais pas trop comment interpréter cette phrase. Il y a encore quelques mois, je ne me serais même pas posé la question, mais là... Je ne sais pas, je dois être fatiguée. OU ALORS, c'est encore un coup de la barbe qui fait ça. Faut vraiment qu'il la rase vite parce que sinon, il risque de se faire violer par l'une de ses patientes. « Bon, évite quand même. Parce qu'il y a barbe et barbe. Et celle de Robinson... Personne en voudrait. Reste comme ça, ça te va très bien. Je me doute que c'est sûrement pas voulu mais c'est plus classe. » Je fais en rigolant légèrement.

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Je me rappelle très bien de toutes ces fois à l'hôpital où Nathan m'annonçait qu'il partait car Ana l'attendait à la maison, et que même si elle comprenait, elle ne supportait pas de l'attendre pendant trois ans. J'avoue que j'avais toujours eu un peu de mal à comprendre tout ça, sûrement parce que contrairement à lui, je n'avais pas de vie bien rangée. Je n'en ai toujours pas d'ailleurs. C'est vrai qu'autour de moi, les gens sont déjà en train de s'installer. Dans quelques semaines, je suis d'ailleurs invitée au mariage d'une de mes cousines, qui a deux ans de moins que moi. Je vois bien que je suis regardée un peu comme une ovni au milieu de tous ces gens qui ne cherchent qu'à fonder une famille et à se marier. Je crois que c'est pour ça que je ne comprenais pas la vie de Nathan et Ana. Ce besoin constant de se voir, de passer du temps ensemble... Je m'attendais à ce qu'ils annoncent leurs fiançailles du jour au lendemain. Vraiment, je n'aurais pas été surprise, même si je ne dis pas que ça m'aurait vraiment plu. Voilà pourquoi je ne peux pas éviter le sujet avec lui. Même si j'aimerais que ça ne soit pas le cas, Nathan va avec Ana et Ana va avec Nathan, on ne peut pas traiter de l'un sans s'enquérir de l'autre. Avec un peu de chance, ce sujet sera vite mis de côté, je n'ai pas vraiment envie d'entendre parler pendant trois heures de leur vie de couple et du bonheur qu'ils filent et blablabla, et blablabla. Peut-être parce que ça me renvoie trop au... calme de ma propre vie. Nan, je pense que c'est juste parce que je ne supporte pas cette fille. Mes yeux sont toujours à terre, fixés sur le sol tacheté de la cafétéria. « Décroisez-moi ses bras sergent Eastwood. Vous paraissez bien trop sérieuse. Et arrêtez de dire des sottises. » Je hausse les sourcils et relève les yeux vers sa barbe de beau gosse. Je ne suis pas sérieuse, ce n'est pas vrai. Et je ne suis même pas sergent. Et puis, et puis... Je ne dis pas de sottises. « Je t'ai déjà dit que je ne te laisserais pas filer aussi facilement. Puis je crois que j'ai pas mal de choses à te raconter. » J'ai presque envie de le prendre encore dans mes bras en l'entendant dire ça. Mais je me retiens, parce que ce n'est pas approprié. J'essaie de me concentrer sur le fait qu'il faut que je lui réponde. « Tu as des choses à me raconter ? » Je fronce les sourcils. Bon, certes, je n'ai pas été là pendant trois mois, mais j'ai du mal à imaginer qu'il ait des choses à me raconter. Il passe son temps entre l'hôpital, sa mère, les jumeaux et Ana, en plus de ça. Oh non, il va me parler d'Ana pour de vrai, il va me raconter leur vie. Je n'aurais jamais du mettre le sujet sur la table. Je me donne une claque mentale et marche avec lui vers la machine à café. Je n'ai toujours pas décroisé mes bras, comme si j'avais besoin de mettre une barrière. Ce n'est pas une position habituelle pour moi qui ai l'habitude de me tenir droite, la tête haute, à cause de l'armée. La fatigue, oui, c'est ça.
Il n'y a pas un chat dans la cafétéria, chose assez incroyable quand on sait que tous les jours, des milliers de personnes se pressent ici. Peut-être un cadeau du destin pour nous laisser du temps entre amis. Je suis tellement perdue dans mes pensées que je ne me rends pas tout de suite compte qu'il est en train de payer nos deux cafés. Je m'apprête à rétorquer quand il me stoppe dans mon élan : « N'ouvre même pas la bouche. Je te vois venir de loin, pas besoin d’argumenter, c'est déjà payé. Cadeau de retour » Je hausse les sourcils, surprise. Il me connaît trop bien. Alors j'abdique, de toute manière, étant donné que je vais lui emmener son café tous les jours (c'est une vrai promesse), j'aurai la possibilité de lui rendre la pareille. « Merci. Je te revaudrai ça de toute manière, tu n'y échapperas pas. » C'est plus que naturellement que nous prenons place tous les deux sur cette table que nous avons si régulièrement partagé avant mon départ. Je ne peux m'empêcher d'avoir un nouveau sourire quand il prend place sur SA chaise. J'aime voir ces anciennes habitudes qui reprennent leurs droits comme si nous ne nous étions jamais quittés. Je prends une gorgée de mon café en regardant autour de moi. Je ferme même les yeux quelques secondes pour me remettre de tout ce qui vient de se passer depuis quelques minutes. Quelques minutes, et c'est comme si rien n'avait changé. Enfin presque. « Tu sais... Ana... Enfin elle ne m'attendra pas à la maison. Notre relation a pris fin un peu avant le décès de ta mère. Je... Je n'ai pas parlé avant parce que.. Parce que c'est pas vraiment une jolie histoire. Parce que j'avais pas vraiment envie d'avouer que ma mère avait une fois de plus raison quand elle me disait que cette fille n'était pas la bonne. J'y ai cru mais aujourd'hui... C'est fini pour de bon. Plus de Ana quand je rentre. Mais c'est bien. C'est mieux comme ça... » Je me rends compte au bout de quelques secondes que j'ai ouvert la bouche de surprise. Pour ne pas le mettre mal à l'aise, je la referme immédiatement. Il n'est plus avec Ana. Il n'est plus avec Ana. Il n'est plus avec Ana. Un silence s'installe, et l'information met du temps à faire son chemin jusqu'à mon cerveau pour de bon. J'ai beaucoup de mal à y croire, et je sais pourtant que ce n'est pas une blague au regard que Nathan lance. Il n'a pas l'air franchement heureux. Mais je ne dirais pas non plus qu'il a l'air franchement malheureux. Ils étaient... Fait l'un pour l'autre, c'est ce que tout le monde disait, c'est ce que tout le monde dit. Des amours de jeunesse destinés à faire leur vie entière ensemble. Qu'a-t-il bien pu se passer pour que tout change du jour au lendemain, comme ça ? Je vois mal ce qui a pu casser leur couple, vraiment, je ne comprends pas. Mais je ne lui pose pas de questions. Je sais que le jour où il voudra en parler, il le fera, pas la peine de lui remuer le couteau dans la plaie là, tout de suite. « Je... Je suis désolée. Désolée de ne pas avoir été là pour te soutenir surtout. » C'était sincère, même si je suppose que s'entourer de filles n'était pas la meilleure des idées après une rupture. Quoique, je n'étais sûrement pas vraiment une fille aux yeux de Nathan. Plutôt une créature asexuée qu'il appelait amie.

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« Tu sais que je n'ai pas de transport commun par chez moi ? Tu es entrain de t'engager à me ramener ici demain matin ? » Je lui souris. C'est vrai que le bus ne passe pas devant chez lui. « Tout à fait. Si ça peut me faire une excuse juste pour aller dire bonjour aux jumeaux en plus... Et puis demain matin, je compte retourner voir ta mère. » Je me coupe quelques secondes. « Enfin... Si tu veux bien, bien entendu, je ne voudrais pas m'imposer. » Je me mords la lèvre. Je sais, je ne devrais pas avoir des réactions pareilles. Avant la mort de ma mère, on ne se posait pas tant de questions.. Enfin moi en tous cas je m'en posais moins. Mais maintenant qu'elle n'est plus là j'ai l'impression d'avoir tout à réapprendre. Même avec des personnes aussi proches que Nathan.

« Kiara ? Comment tu te sens maintenant ? Je veux dire par rapport au décès de ta mère. T'est partie tellement vite que j'ai jamais pu en parler avec toi » Il a posé la question avec respect, doucement. Je ne pensais pas qu'il oserait, et pourtant, il est toujours plein de surprise. Je suis contente qu'il l'ait fait, en tous cas. Personne n'a osé me poser les vraies questions sur le décès de ma mère. Beaucoup de gens m'ont demandé si j'allais bien, avec des yeux compatissants, mais leurs questions et leur attention ne signifiait strictement rien pour moi. Ils l'ont fait par habitude, par politesse. Nathan, lui, le fait parce qu'il a vraiment envie de savoir. Je pose mes yeux sur lui et me prends à l'observer un peu trop longtemps. Sa question me touche beaucoup. Et ses grands yeux aussi, ou se battent les teintes noisettes et vertes. Je me ressaisis à temps pour ne pas avoir l'air idiote. « Je suis désolée d'être partie si vite.. » Je commence avec un sourire. « Certains pleurent, certains crient. Je me suis rendue compte que ma manière de... confronter tout ça, c'était de partir. Je t'ai dit mille fois le sentiment que j'ai quand je suis dans un avion. » Je rapproche ma chaise de la sienne. « J'ai pas appris à m'épancher sur les épaules de mes amis. Mon avion c'est comme mon meilleur ami, tu vois. » Je pose ma tête sur son épaule, laissant la fatigue m'emporter. « Je vais bien, maintenant. Bien sûr qu'elle me manque mais... Je pense qu'on s'était tellement préparés à ce que ça arrive que le deuil est plus facile à faire. Elle a eu le temps de nous dire au revoir, c'est pas comme si ça avait été soudain. » Et je suis sincère. Je vais bien, je ne suis pas au trente-sixième dessous, réellement. Certes, il y a des soirs plus difficiles que d'autres, mais avoir un colocataire aide pas mal à laisser sa peine de côté. On doit garder le sourire, trouver des choses à faire, on est pas seul avec soi-même. « Et puis elle nous a toujours appris à être indépendants. Je sais que maintenant, il faut juste que je construise ma vie à moi, comme elle me le disait souvent. » Je fais tourner mon gobelet dans mes mains, avec un sourire. « Et il faut aussi que je veille sur les hommes de ma famille pour qu'ils ne fassent pas de bêtises, mouhaha. » Je lâche. Il se fait tard. Il faut que je le ramène.
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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptySam 27 Juil - 16:50





You see her when you close your eyes, maybe one day you will undertand why.


Je sais bien que le sujet doit être abordé. Que cette fois, il n'y a pas d’échappatoire, il me faut parler de ma rupture. Mais je ne sais trop quoi en dire, comment aborder le sujet. A quel point a-t-elle envie de savoir ce qui c'est passé. Savoir que je n'ai pas été capable de pardonner, que j'ai mis ma petite amie depuis 5 ans dehors de chez moi - en deux seconde - quand j'ai appris qu'elle avait commis une erreur. J'aurais sans doute dû réagir plus calmement, mais la vérité c'est que je me sais incapable de pardonner cette trahison. Peut-être parce que moi, je ne me le serai jamais permis. Notre relation avait beau être en pente descendante, il n'y avait toujours eu qu'elle. « Tu as des choses à me raconter ? » Je lui adresse un petit sourire mystérieux tout en continuant sur ma lancée, je sais que je viens d’éveiller sa curiosité et ça me fait ricaner intérieurement. Je compte bien la faire attendre encore un peu avant de lui en dire plus. « Des choses oui » Le ton de ma voix est amusé, car je me doute qu'elle ne va pas apprécier de devoir patienter.

Ses bras toujours croisés devant son torse, j'y jette un regard accusateur mais je ne dis rien cette fois. Si elle les garde comme ça c'est qu'elle a sans doute une raison. Peut-être froid. Je laisse mes sens me répondre, il y a peu de chance que ça soit ça. L’hôpital est stabilisé à une bonne température.
Nous prenons nos café et elle ne ronchonne pas quand je lui paye le sien. Me glissant juste un bref « Merci. Je te revaudrai ça de toute manière, tu n'y échapperas pas. » Je ne fais pas le rapprochement avec sa promesse, mais ça ma fait vaguement sourire. Le but n'est pas qu'elle me soit redevable mais je pense qu'elle le sait. C'est juste dans sa nature de vouloir me rendre l'appareil et c'est encore une chose qui la différencie de Ana. Merde, pourquoi je me mets d'un coup à les comparer ? Elles qui sont l'exacte opposés l'une de l'autre. Puis de toute façon le lien qui nous lie est différent. Oui il l'est... Il l'est.

Assis l'un à côté de l'autre, je savoure ce moment, ce rituel qui avait manqué à ma vie. C'est étrange mais je n'ai jamais utilisé cette place sans elle. Parce que cette chaise vide à côté de moi m'aurait renvoyé à la raison de son absence sans doute. Mon cœur se serre comme à chaque fois que je pense à Nora mais je chasse cette pensée de ma tête et je me lance. Les mots sortent d'une traite, comme si je voulais m'en débarrasser, les jeter au loin. Je ne sais pas jusqu'à quel point je dois me confier et j'y vais à tâtons. J’attends un signe de sa part pour me pousser à continuer, mais sa mâchoire grande ouverte ne m'y incite pas tout à fait. Elle semble étonnée, peut-être même choquée et si ça m'arrache un sourire, au fond ça ne m'étonne pas. Notre couple avait les allures d'une alliance parfaite, le plus important pour Ana a toujours été les apparences, même quand nous étions au plus mal, en public nous ne laissions rien voir. « Je... Je suis désolée. Désolée de ne pas avoir été là pour te soutenir surtout. »
Je ne souris plus maintenant, je l'admets, cette conversation remue des choses en moi. J'ai beau avoir l'air penser beaucoup de mal de notre relation, nous avons aussi eu de très bons moments et je dois avouer que Ana me manque parfois. Souvent en faite, parce qu'elle faisait partie de ma vie. Quand je rentrais le soir, je n'étais pas seul. Nous avions nos petits rituels, nos habitudes. Ça ne fait que quatre mois. Quatre mois que du jours au lendemain nous avons mis fin à tout ça. Que j'y ai mis fin. Alors c'est étrange et pas toujours facile mais je ne mens pas quand je dis que c'est mieux comme ça. J'ai beau avoir été follement amoureux d'Ana je crois qu'au final j'en étais venu à l'aimer par habitude, et plus pour ce qu'elle était. Alors il était temps... Même si ce contact humain me manque, quelqu'un à tenir dans ses bras avant de dormir, quelqu'un à qui se confier... C'est sans doute la solitude le plus dur. Mais je m'y habitue tranquillement, et je suis je suis bien décidé à rester seul. Aujourd'hui je suis marié a mon travail c'est mon seul amour même s'il me tient peu chaud la nuit.
« T’inquiète pas pour ça Kiara, je ne sais pas comment je réagirais si je devais perdre ma mère, alors je peux pas t'en vouloir. Je peux pas non plus dire que c'est simple, cette rupture mais je suis pas effondré, ça va bien. C'est plus simple comme ça. J'avais pas de temps pour elle, pour nous, c'était plus... plus sain cette relation... Puis c'est juste qu'elle... » Je m'arrête et scrute son regard, je ne sais pas si je dois en dire plus. Peut-être voudrait-elle que je m'arrête là. Je devrais sans doute m'arrêter.  Alors pourquoi je ne le fais pas ? Pourquoi je continue ? « Elle m'a blessé et déçu et... Et je suis pas sûr d'avoir bien réagi face à ça, mais c'est fait maintenant. » J'en ai trop dit, ou pas assez. Je n'ai pas l'habitude de parler de ça, c'est une bien étrange conversation.
Je garde l'impression qu'elle s'en veut de quelque chose, de ne pas avoir joué son rôle d'amie et je tiens à ce qu'elle comprenne mon point de vu, quitte à me répéter. « De toute façon si j'avais voulu en parler, j'aurais pu le faire avant que tu partes, te culpabilises pas pour ça vraiment » Pourquoi ça me rend si mal à l'aise de parler avec Kiara de cette relation ? Pourquoi je ne peux pas dire à haute voix qu'Ana m'a trompé et qu'elle me l'a balancé à la figure sans aucune culpabilité dans le regard ? Pourquoi ça me rend honteux ? Je descends la moitié de mon café d'un coup, c'est encore chaud et me brûle un peu l'intérieure de la bouche mais ça me redonne un peu de vivacité.

« Tout à fait. Si ça peut me faire une excuse juste pour aller dire bonjour aux jumeaux en plus... Et puis demain matin, je compte retourner voir ta mère. » Je pense que la tête que je fais doit laisser transparaître ma surprise qu'elle veuille revenir si vite et elle ajoute de suite. « Enfin... Si tu veux bien, bien entendu, je ne voudrais pas m'imposer. » C'est idiot mais ça me fait rire. D'un rire bien franc. Je me reprends pourtant vite car je ne veux pas qu'elle pense que je me moque d'elle. « Je ne tiens pas l'agenda de ma mère Kiara, et même si c'était le cas je pense qu'elle m'en voudrait si je ne te laissais pas venir. Elle est toujours heureuse de te voir » Tout comme moi  « Alors au contraire, ça me rend très heureux. Puis ça lui fait un peu de compagnie. Mais il ne faut pas te sentir obligée tu sais ? J'imagine que t'as pas mal de monde à aller voir ? » Je me rend compte que je connais peu de choses sur la vie privé de Kiara. Je ne connais ni ses amis, ni ses habitudes. J'ai appris par sa mère qu'elle n'était pas du genre à avoir de relations amoureuses mais je ne sais pas à quel point Nora était au courant de la vie amoureuse de sa fille. Quand  moi, je n'ai jamais osé lui poser la question et j'imagine que je n'oserai jamais. C'est un pan de sa vie que je ne connais pas.

Le sujet est lancé, j'ai posé LA question sur sa mère celle qui me brûlait les lèvres.. C'est fait et j'attends maintenant la réponse avec une pointe appréhension. Et si elle me répond qu'elle ne va pas bien qu'elle déprime ? Serai-je quoi lui répondre. Que dire ? Il n'y a pas de mots qui soignent... Pas ce type de douleur.  « Je suis désolée d'être partie si vite.. » Je tire sur mes doigts avec anxiété, laissant échapper un bref « Kiara...T'as pas besoin de t'excuser vraiment » Puis je lui rend son sourire. J'ai l’impression que c'est moi qui l'a fait culpabiliser avec mes réflexions idiotes et je m'en veux un peu car ça n'est pas le but.« Certains pleurent, certains crient. Je me suis rendue compte que ma manière de... confronter tout ça, c'était de partir. Je t'ai dit mille fois le sentiment que j'ai quand je suis dans un avion. »
Elle approche sa chaise de moi et je me demande ce qu'elle va faire puis elle enchaîne. « J'ai pas appris à m'épancher sur les épaules de mes amis. Mon avion c'est comme mon meilleur ami, tu vois. » J'ai envie de lui dire que j'aurais voulu être ce meilleur ami. J'ai mille fois eu l'impression de ne pas avoir assuré quand sa mère est mort, de ne pas avoir été assez là peut-être... Assez là pour qu'elle ne parte pas, pour que l'amitié lui suffise et qu'elle n'ait pas le besoin de retrouver son avion, même si je sais à quel point elle aime ça. Mais je ne dis rien, parce que je sais qu'elle culpabiliserait et que je n'ai pas envie qu'elle se sente obligée de s'excuser encore une fois. Parce que je ne lui en veux pas vraiment.  Pas comme elle semble le croire du moins.

Sa tête se pose sur mon épaule et après un vague frisson d’étonnement mon corps de détend. Ce contact me fait du bien, parce qu'il est doux, parce que je suis fatigué et que de toute façon il est trop tard pour que je me demande le pourquoi du comment. Parce que c'est Kiara et que ses cheveux, qui me chatouillent le nez, sente bon. Parce que je sens qu'elle va bien. Qu’elle va mieux. Elle n'a même plus besoin de le dire. Ce simple moment de complicité a parlé pour elle. « Je vais bien, maintenant. Bien sûr qu'elle me manque mais... Je pense qu'on s'était tellement préparés à ce que ça arrive que le deuil est plus facile à faire. Elle a eu le temps de nous dire au revoir, c'est pas comme si ça avait été soudain. » Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec ma situation parce que nos mères sont tellement similaires. Et je me dis que même après des milliers d’au revoir je ne serai jamais prêt à la voire partir, je ne pourrai jamais l'accepter. C'est pour ça que je me bats, pour ça que je n’abandonnerai pas, que j'irai au bout de mes études même si c'est dûr. Même si je ne peux pas avoir de vie en dehors de ça. Ma famille c'est tout ce qui compte, tout ce qui a toujours compté.

L'entendre parler de ça me donne envie de la prendre dans mes bras encore, mais la tête posée sur mon épaule elle semble sereine, et je ne voudrais pas être celui qui brisera ça. Et c'est naturellement que ma main se rapproche de la sienne posée nonchalamment sur sa cuisse. Pourtant une fois au dessus, proche de la toucher, je stoppe mon mouvement. J'ai l'impression que c'est trop personnel, que ça ne nous ressemble pas. C'est ce que j'aurais fait avec Ana, pas avec Kiara. Toujours cette pudeur du contact physique. Je me pose sans doute trop de question, mais ma main retrouve sa place de mon côté. Je me sens un peu idiot, mais je ne pense pas qu'elle ait vu mon petit manège et sa main à elle retrouve le chemin de son gobelet qu'elle fait maintenant tourner tout en continuant de parler.  « Et puis elle nous a toujours appris à être indépendants. Je sais que maintenant, il faut juste que je construise ma vie à moi, comme elle me le disait souvent. Et il faut aussi que je veille sur les hommes de ma famille pour qu'ils ne fassent pas de bêtises, mouhaha. » Son petit rire semble un peu forcé et m’arrache un autre sourire alors que je finis mon café. « Ta mère était quelqu'un d'extraordinaire... » Je m'arrête deux secondes et enchaîne « Je trouve que tu lui ressembles » Je me rends compte que je viens de lui faire un compliment qui en dit beaucoup sur ce que je pense d'elle. « Enfin dans ton genre » Je rigole doucement en pensant aux similitudes de Kiara et sa mère mais surtout aux choses qui font qu'elles sont si différentes l'une de l'autre. « Ça me fait plaisir que tu te sentes bien, que ce break t'ai aidé. Apparemment tu savais mieux que personne ce qu'il te fallait » Je ne met pas en doute ce qu'elle me dit parce que je la sens sincère et qu'en plus elle ne m'a jamais menti. Je me plais donc à croire que si ça n'allait pas elle me le dirait.
Nous restons dans le silence quelques secondes, minutes peut-être. Je ferme les yeux un moment et la fatigue me revient en pleine figure, assommante. Quand je les ouvre à nouveau je jette œil à Kiara qui, les yeux fermés, semble elle aussi sur le point de tomber dans les bras de Morphée si ça n'est pas déjà fait. Cette fois, c'est sans me poser de question que ma main trouve la sienne. Dans une courte caresse je tente de la sortir de ses pensées en douceur. « Je crois que je ne suis pas le seul à être fatigué » Ma main est toujours sur la sienne. Sa main est douce, même sans bouger elle m'offre une caresse délicate. Sa main, la mienne, c'est étrange. Je la serre un peu plus fort et lui adressant un sourire complice. J'espère qu'elle sait qu'elle peut me parler de ce qu'elle veut, ce qu'elle ressent la tristesse ou la joie, qu'elle n'a pas besoin d'être forte avec moi pas besoin de se cacher. « On rentre ? » 



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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyMer 21 Aoû - 11:37


where have you been ?
kiara feat nathan.

 


Je crois que je n'ai jamais compris à quel point les moments que je passais avec Nathan étaient précieux, avant que nous nous perdions pendant quelques mois. Avant, c'était presque devenue une routine : on discutait de mille et une choses dans les couloirs, on faisait des jeux de société, on se tirait dans les pattes comme des gamins, et on rigolait en prenant des cafés avec nos mères. Mais quand bien même une épée de Damoclès était là, juste au-dessus des épaules de ma mère, je n'ai jamais appris à apprécier tout ça. Pour moi, ces moments étaient des moments habituels, normaux. Je ne voyais pas bien la différence entre ces moments-là et les autres. Mais aujourd'hui, ma vision a changé. Peut-être que j'avais besoin de recul pour me rendre compte de tout ça, toujours est-il que maintenant je le sais, et je m'en veux presque de ne pas avoir remarqué que ces moments étaient des moments de bonheur quand je les vivais. Quelque part, peut-être que la mort de maman m'a rappelé à quel point les gens ne sont pas éternels, du moins les gens que j'aime. J'entends parler de collègues blessés, et parfois tués, et quand bien même j'ai un pincement au coeur, c'est le métier, et ils ne sont que des collègues. Je crois que j'ai longtemps vécu dans la certitude que mon entourage était immunisé, presque immortel, en fait. Qu'ils ne pouvaient pas mourir parce que nous avions une vie tous ensemble, mais je me trompais. Moi, la solitaire, l'électron libre... J'ai changé, après le drame. J'ai changé, je sais désormais que je ne peux plus passer à côté des autres en me disant que je leur parlerai le mois prochain, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver. La mort de maman m'aura appris cela : qu'il faut profiter des gens qu'on aime parce que le destin est incroyablement aléatoire, pour tout le monde. Ce soir dans cette cafétéria d'hôpital, malgré la fatigue, mon ventre qui crie famine et le côté glauque du lieu... Je sais que ce moment est important, et je sais que retrouver Nathan est la meilleure chose que je puisse faire, parce que nos moments sont précieux, quand bien même je ne le comprends que maintenant. Il compte beaucoup pour moi, alors je ne le laisserai plus partir comme j'ai pu le faire avant. Tout comme Sebastian, Thomas ou Shanae. Désormais, je ne laisserai plus personne derrière moi.

« T’inquiète pas pour ça Kiara, je ne sais pas comment je réagirais si je devais perdre ma mère, alors je peux pas t'en vouloir. Je peux pas non plus dire que c'est simple, cette rupture mais je suis pas effondré, ça va bien. C'est plus simple comme ça. J'avais pas de temps pour elle, pour nous, c'était plus... plus sain cette relation... Puis c'est juste qu'elle... » Je le regarde avec insistance, peut-être sans vraiment m'en rendre compte. Il minimise sûrement les choses. Certes, rompre avec quelqu'un n'est pas comme perdre sa mère, mais c'est un deuil à faire, de la même manière. Surtout quand la relation a duré cinq ans, c'est toujours difficile de s'en remettre, du moins c'est ce que j'imagine. Je n'ai jamais eu de relation longue, je ne me souviens même pas d'avoir eu un petit ami digne de ce nom, donc je ne sais pas ce que ça fait, mais je veux bien imaginer. Je souris légèrement à Nathan comme pour lui donner un peu de courage. J'apprécie sa gentillesse, le fait qu'il comprenne, aussi, que je n'ai pas été là. Il est sûrement l'un des seuls, voire le seule qui le comprendra, j'en suis certaine. Parce que malgré nos différences, nous sommes relativement semblables, et que nous avons une vision de la vie qui se rapproche. « Elle m'a blessé et déçu et... Et je suis pas sûr d'avoir bien réagi face à ça, mais c'est fait maintenant. » Je fronce les sourcils une demi-seconde, avant de me ressaisir. Visiblement, c'est elle qui a fait quelque chose de mal, dans cette histoire. Je ne veux pas tirer de conclusions hâtives, mais je ne serais pas surprise. Nathan est trop gentil pour faire du mal à quelqu'un, je pense. Je suppose qu'il doit être le petit ami dont rêvent beaucoup de filles : plein d'attentions, généreux et fidèle. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais tout de même, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il est évident que c'est de la faute d'Ana. Ou peut-être que je pense ça uniquement parce que je ne peux pas voir cette fille en peinture même si j'ai toujours été avenante et conciliante avec elle. « De toute façon si j'avais voulu en parler, j'aurais pu le faire avant que tu partes, te culpabilises pas pour ça vraiment » Je lève légèrement les yeux au ciel puis plonge dans ses yeux clairs. « Je n'ai pas d'excuse, et n'essaie pas de m'en trouver. J'aurais du être là un point c'est tout. Et puis c'est vrai que tu aurais pu m'en parler, mais j'imagine que c'était peut-être trop récent et douloureux alors ne te mets pas un peu de la culpabilité de cette situation sur le dos. » Il avait besoin de soutien, j'en suis certaine. Pas forcément d'une épaule sur laquelle laisser exploser sa tristesse, mais plutôt de quelqu'un qui l'aurait aidé à remonter la pente en le faisant sortir un peu. J'aurais pu être cette personne. Je veux bien l'être, d'ailleurs, puisque je ne compte pas repartir de si tôt.

« Je ne tiens pas l'agenda de ma mère Kiara, et même si c'était le cas je pense qu'elle m'en voudrait si je ne te laissais pas venir. Elle est toujours heureuse de te voir » J'esquisse de nouveau un grand sourire en tournant mes yeux vers lui. « Alors au contraire, ça me rend très heureux. Puis ça lui fait un peu de compagnie. Mais il ne faut pas te sentir obligée tu sais ? J'imagine que t'as pas mal de monde à aller voir ? » Je baisse les yeux vers mon jean, un peu délavé, et vers mes chaussures. Pas mal de monde à aller voir... Pas vraiment. Beaucoup de personnes m'ont tourné le dos à cause de mes absences. « Ne t'inquiètes pas, j'ai été rendre visite à quelques amis ces derniers jours, mais je n'ai pas la cour d'un roi. Juste quelques bons amis chez qui passer pour dire bonjour. Mes amis d'enfance ou de lycée, pas grand chose. Ta mère est sûrement l'une de mes meilleures amies dans cette ville. » Je rigole doucement, parce que c'est la vérité, pure et simple. J'ai toujours pu parler de plein de choses avec elle, plus peut-être même qu'avec les femmes de mon âge qui ne me comprennent pas, où qui ont leur vie de famille, bien remplie.

« Kiara...T'as pas besoin de t'excuser vraiment » Bien sûr que si, je dois m'excuser, même s'il estime que je n'ai pas à le faire. J'ai besoin de m'excuser auprès de lui, parce que la culpabilité de mon absence me ronge et que j'ai besoin qu'il entende ces mots. Ils ne sont pas dits à la légère, pas comme ces petites excuses polies. La mienne a vraiment un sens précis. Je veux qu'il sache que je m'en veux un peu. Je ne m'en veux pas d'avoir pris mon temps, je ne m'en veux pas d'avoir laissé mon père, mes frères, mes amis. Étrangement, la chose que je regrette le plus c'est l'avoir laissé lui, et avoir laissé sa mère. Alors je découle ma justification, avec l'espoir profond qu'il me pardonne pour de vrai, qu'il ne me  reprochera jamais de l'avoir laissé, plus tard. Mais son regard bienveillant et compréhensif me met un peu de baume au coeur. Peu de gens sont capables de le donner, ce regard. Celui qui n'est pas empreint de pitié, qui ne vous met pas mal à l'aise. Je crois que Nathan est le seul d'ailleurs, autour de moi, en dehors de mon père et mes frères, à avoir ce regard. Les autres sont incapables de vous montrer autre chose que de la pitié et ces lèvres plissées de désolation et de fausse compassion. Je suis peut-être extrême, oui, mais j'ai tellement eu de mal à accepter ces regards que les autres nous lançaient, comme si nous étions des petits chiots perdus à jamais. « Ta mère était quelqu'un d'extraordinaire... Je trouve que tu lui ressembles » Je relève ma tête de son épaule et souris. Mon père me dit souvent que je lui ressemble. Mais je n'en suis pas bien sûre. Maman était si préventive, si affectueuse, si aimante... J'ai l'impression d'être totalement dénuée de ces qualités. A part l'amour de ma famille, je n'ai jamais rien connu. Maman elle, voyait de l'amour partout, et buvait l'affection des autres avec avidité. Je n'ai jamais été capable de faire ça, je n'ai jamais été une pro de l'affection. Le jour où tu tomberas amoureuse pour la première fois, tu comprendras me disait-elle tout le temps. Je la crois, au plus profond de mon être. Je regrette juste qu'elle n'ait pas été là pour voir ça. J'aurais aimé qu'elle puisse me voir avec quelqu'un un jour, et sa mort remet presque en question ma détermination à rester seule jusqu'à ce que je ne sois plus assez jeune pour être pilote. « Enfin dans ton genre » Je ris légèrement, il a peut-être pensé aux mêmes différences que moi. Mais je suis heureuse quand même qu'il m'ait dit que je lui ressemblais. C'est la plus belle chose qu'on puisse me dire, je crois. Ma mère est un modèle, la femme que j'aurais voulu être. color=darkblue]« Ça me fait plaisir que tu te sentes bien, que ce break t'ai aidé. Apparemment tu savais mieux que personne ce qu'il te fallait » [/color] J'acquiesce avec un sourire. J'ai l'impression que personne ne me connait assez pour me donner de bons conseils sur la marche à suivre quand les choses tournent mal, de toute manière. Les gens donnent des conseils bateau, le genre qu'ils donneraient à tout le monde, mais je ne suis pas aussi... sensible et aussi ouverte aux conseils idiots que les autres filles, il faut croire. Le silence s'installe entre Nathan et moi. C'est doucement que je ferme les yeux. Je ne sais pas pourquoi je me laisse aller là, en pleine cafétéria d'hôpital, je ne suis même pas chez moi. Mais je me sens bien, c'est tout. Je pourrais dormir ici sans grande difficulté. Malgré moi, je m'enfonce dans un demi-sommeil, jusqu'à ce que la main de Nathan, qui attrape la mienne, me ramène à la réalité. Un frisson électrisant me parcourt, sûrement du à la surprise. « Je crois que je ne suis pas le seul à être fatigué » J'inspire et réponds un « Oui » qui se perd presque dans les nuages de la fatigue.« On rentre ? » me fait-il, avant que je frotte mes yeux de la main qu'il n'a pas capturée. Je fais oui de la tête et me lève de ma chaise, sans le lâcher. Je resserre mes doigts autour des siens tandis qu'il se lève lui aussi et l'entraîne à côté de moi hors de la cafétéria, comme si c'était totalement normal. Comme si c'était totalement naturel. Comme si c'était une évidence.  


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MessageSujet: Re: (nathara) ► where have you been ?    (nathara) ► where have you been ?  EmptyDim 25 Aoû - 19:57





You see her when you close your eyes, maybe one day you will undertand why.


Est-ce que j'aurais aimé que Kiara soit plus présente lors de ma rupture ? La question tourne dans ma tête comme une élise en quête d’envolé. Et c'est ce qu'elle fait, elle s'envole sans réponse, car je ne changerai pas le passé, car elle n'était pas là et que j'ai fait avec, que je suis allé de l'avant quoi qu'il en soit et qu'elle ne devrait se sentir coupable de rien. Que les questions dans ce genre ne nous aideront pas à évoluer, à continuer de vivre alors à quoi bon les poser ? « Je n'ai pas d'excuse, et n'essaie pas de m'en trouver. J'aurais du être là un point c'est tout. Et puis c'est vrai que tu aurais pu m'en parler, mais j'imagine que c'était peut-être trop récent et douloureux alors ne te mets pas un peu de la culpabilité de cette situation sur le dos. » J’esquisse un petit sourire. Cette fille sait trouver les bons mots, ça en est presque agaçant, mais je ne change pas d'avis pour autant. Je reste persuadé qu'elle n'est de loin pas la seule fautive. Puis, bien que nous soyons amis maintenant, elle n'était peut-être pas la personne la plus indiquée pour me soutenir à ce moment de ma vie. En faite personne n'avait semblé l'être. Je m'étais contenté de passer ce dur moment et de le mettre dans un coin de mon esprit de façon à ne plus en parler.
Elle avait raison je n'étais pas prêt à en parler à ce moment là. Aujourd'hui ça allait mieux. Pourquoi m'étais-je confié à elle plutôt qu'à une autre personne ? J'imagine qu'elle m'inspirait confiance, me donnait l'impression que je pouvais lui dire les choses sans qu'elle juge, sans qu'elle en déduise des choses. Il était simple d'apprécier Kiara, simple de parler avec elle, de lui faire confiance, simple de s'attacher. Mais elle ne semblait pas se voir de cette manière ce qui était dommage. Kiara était une de ses amies qu'il fallait garder pernicieusement.
Je n’enchaîne pourtant pas, Ana n'est pas mon sujet de conversation favori et j'imagine qu'il en est de même pour elle. L’essentiel a été dit.

« Ne t'inquiètes pas, j'ai été rendre visite à quelques amis ces derniers jours, mais je n'ai pas la cour d'un roi. Juste quelques bons amis chez qui passer pour dire bonjour. Mes amis d'enfance ou de lycée, pas grand chose. Ta mère est sûrement l'une de mes meilleures amies dans cette ville. » Ça me fait sourire de l'entendre dire ça. Je suis sûr qu'elle pourrait trouver mieux qu'une vielle femme cancéreuse, mais elle ne le fait pas. Elle revient ici et veut passer du temps avec ma mère. « C'est réciproque j'en suis sûr. » Voir le sourire apaisé de ma mère ce soir avait suffi à m'en convaincre. Plus qu'une amie, elle considérait Kiara comme un membre de sa famille. Ce n'était pas rien quand on connaissait ma mère. Cette femme aussi malade qu'elle pouvait l'être protégeait son troupeau avec la férocité d'une lionne. « La porte t'est grande ouverte alors. Puis maintenant que tu es mon fournisseur personnel tu devrais passer pas mal de temps par ici. » Je rigole un peu l’imaginant avec une tenu de livreur de pizza, son café à la main.

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Je n'aime pas le silence. Je l'ai toujours fui comme si c'était mon pire ennemi. Comme si pour le combler il allait me forcer à dire les choses que je veux garder. J'ai toujours été de ceux qui l'évite, qui lance un nouveau sujet pour échappé au malaise qu'il crée, mais pas ce soir. Pas avec Kiara. Je me sens juste bien, même s'il l'on ne se dit rien, même si l'on se touche à peine. Je sens cette connexion, aucune petite voix ne vient me chuchoter à l'oreille : « comble le silence, comble le. » Je profite juste de cet instant particulier avec une personne particulière.
C'est l'image de mes frères qui finit par me sortir de ma rêverie. Il faut que je rentre, que je libère ma tante de ses obligations avant qu'elle ne m'appelle en désastre parce qu'elle n'arrive pas à les endormir. C'est comme ça que ma main trouve la sienne et que je lui propose de rentrer. Simplement sans ressentir le besoin de me justifier. Elle hoche la tête et se lève. Nos mains toujours l'une dans l'autre. La pression sur ma paume qui se fait plus forte. Ça sonne comme un message, un je suis là et je ne vais nul part. Elle est là, avec moi.

Nous marchons main dans la main et j'ai l'impression d'être redevenu un adolescent, d'avoir retrouvé mon insouciance. Je ne pense plus aux problèmes de santé de ma mère, aux jumeaux, à l'argent, à mon père... Je ne pense plus à rien qu'à ce contact, saisissant. Je voudrais dire qu'il ne questionne rien en moi. Que la fatigue est plus forte que mon cerveau trop agité. Ce n'est pas le cas. Kiara me semble sereine, comme s'il n'y avait rien d'étrange. Nous déambulons comme ça trouvant petit à petit le chemin du parking. Je voudrais que ça me semble normal, que ça sonne comme un geste amical. Mais ça n'est pas le cas. Et pour la première fois, je me questionne vraiment sur ce qui me lie à Kiara. Sur cette amitié que je défendais n'être que ça. Si c'est le cas alors pourquoi je me sens si étrange. Pourquoi la perspective d'arriver à sa voiture et de rompre le contact me met la boule au ventre ? Je tente de chasser ses questions de ma tête mais je ne peux pas. Parce qu'elle remet tout en questions. Tout mes grands discours sur le célibat et le fait que ça me convienne. Je n’ai pas envie de remettre ça en question.
Effrayé c'est le mot. Je suis effrayé à l'idée de pouvoir ressentir plus pour Kiara car c'est une femme libre, car elle n'a pas besoin de moi alors que c'était ce qui nous liait avec Ana. L'impression qu'elle avait besoin de moi pour se poser, pour être bien, je lui étais indispensable. Kiara elle, n'avait pas besoin de moi, elle devait me choisir pour ce que j'étais. Et je ne croyais pas une seconde qu'elle puisse le faire.

Nous arrivons trop vite près de sa voiture. Toujours main dans la main. Je ne me suis pas changé et peu importe, je le ferai une fois chez moi. Nous nous arrêtons devant sa voiture. Comme si elle comme moi, nous redoutions l'instant où nous allions nous séparer. C'est idiot, nous ne nous quittons pas, pas encore. Nous allons être assis dans cette voiture, l'un à côté de l'autre. Alors pourquoi je ne veux pas la lâcher ? Au contraire je serre un peu plus fort ses doigts dans les miens. Entrelacés. Puis il y a cet instant, ce minuscule moment de flottement qui me rend mal à l'aise. « Je te guide ? » Nous finissons par nous lâcher pour rentrer dans la voiture. Je n'ai plus envi de ressentir ce malaise en sa présence. Les choses étaient tellement simple avant, il fallait qu'elles le restent. Kiara était un des pilier de notre vie. Tout ça ne pouvait pas s’effondrer. Il ne le devait pas.

Le trajet dure au final vingt minutes, pour relier les quelques kilomètres qui séparent ma maison de l’hôpital. Nous continuons de parler. Les choses semblent revenir à la normal et je me rassure. C'était juste un saut de ligne, une mauvaise interprétation de ma part. Kiara est toujours là près de moi. C'est toujours mon amie, il n'y a pas de question à se poser. Rien à remettre en cause, non rien.
Je lui indique vaguement le chemin au fil de notre conversation. Je manque deux fois de lui donner les informations nécessaires et nous nous perdons ainsi que quelques minutes. Ça nous fait heureusement rire plus qu'autre chose. Puis nous finissons par atterrir devant chez moi. Elle se gare devant la maison et je soupire longuement avant de me tourner vers elle. Comme pour me donner du courage. Si les jumeaux sont encore debout il va m'en falloir. Et au vu des lumières allumées un peu partout, je sais déjà que c'est le cas. « Merci beaucoup Kiara, d'être passée, de m'avoir ramené, d'être... revenue. » Mes mains s’emmêlent à nouveau dans une sorte de danse nerveuse. Calme toi Nath, t'es vraiment ridicule « Tu veux renter ? Je pense que les jumeaux ne dorment pas, tu pourrais venir les saluer. Puis je vais me cuisiner quelque chose si tu veux te joindre à moi ? » J'ai envie qu'elle dise oui. Passer un peu plus de temps avec elle. Mais d'un autre côté ça m'effraye un peu. Elle n'est jamais entrée chez moi. Il faut dire que je ne laisse pas n'importe qui entrer dans ma maison, poser le pied à l'intérieur de ma maison, c'est un peu entrer dans nos vie pour de bon. Voir cette part de ce que l'on est. Beaucoup moins propre que ce qu'on laisse transparaître à l’extérieur. La famille Bridgestone en pagaille. La famille Bridgestone en vrai...  



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