Cela fait maintenant deux jours que nous sommes en Californie. Petits moyens alors petites destinations. Il y a une semaine, nous nous sommes rendus chez avec spécialiste avec Lauren. On voulait être absolument sûr que le premier médecin disait juste et qu'on était tout les deux aptes à avoir un enfant et qu'il ne s'agissait qu'une question de patience. Et ce deuxième avis nous l'a confirmé; il faut qu'on pense à autre chose qu'à ce bébé qui prend son temps pour arriver et faire preuve de patience. Mais Lauren comme moi, on en a marre d'attendre. On commence à être impatients et j'ai peur que ça ne pèse sur notre couple avec le temps. On est tendus, on fait l'amour par principe et plus par envie. C'est vraiment pas la bonne chose. On est en bonne santé, on va se marier dans quelques mois, il ne faut pas qu'on gâche tout pour une histoire de bébé. Ce n'est pas qu'une histoire dans le fond mais je ne veux pas que ça nous prenne tellement la tête que ça nous sépare. J'aime Lauren plus que tout au monde et il faut qu'on s'aère l'esprit. On a donc décidé que malgré notre petit budget et l'ouverture de la confiserie, on va s'offrir quatre jours au bord de la mer. C'est donc avec la voiture qu'on part au milieu de la nuit et qu'on traverse tout l'état pour se rendre à Santa Monica, où se trouvent les plus belles plages. Avant de partir, on s'est dégoté un petit bungalow dans nos prix. Autant dire que c'est loin d'être le palace; l'eau de la douche ne s'écoule pas, pas de climatisation et un matelas à même le sol. On s'en fou, on est loin de chez nous, loin de New York et loin de ce qui ressemble de près ou de loin à une conversation sur les bébés.

On a passé les deux premiers jours à se balader en ville. L'avantage d'être venu en voiture - à part les économies - c'est qu'on peut se déplacer comme bon il nous semble. Je suis venu une fois ici avec Noam et Gabriel lorsque le meilleur ami de mon frère venait d'avoir son permis et qu'ils voulaient absolument se faire un "road trip" du coup je reconnais un peu la ville. On se balade main dans la main, on mange des glaces, on fait du lèche vitrine. Je ne sais pas par quel miracle, mais le mot "bébé" et "enceinte" n'est pas encore apparu dans une aucune conversation. Cette petite virée nous change les esprits. On parle mariage, on parle de nos amis à New York et même de mon frère Noam mais pas de ce qui nous préoccupe le plus. Je me retrouve même à ne pas y avoir pensé. D'habitude, même si on essaie de ne pas en parler, on y pense quand même mais là... J'ai l'esprit complètement vide et ça fait un bien fou. Aujourd'hui, à cause de la température très élevée qu'il fait, on décide de rester au bungalow toute la journée et d'aller à la plage uniquement en fin de journée quand le soleil se couchera et que l'eau sera plus agréable. Il fait cent cinquante degrés dans ce bungalow mais j'avoue beaucoup apprécié étant donné que Lauren est obligée de se balader en maillot de bain toute la journée pour ne pas mourir de chaud. Même si je ne suis pas quelqu'un de très regardant sur le physique, je suis forcé d'avouer que lorsque nous nous sommes rencontrés, je l'ai trouvé magnifique. Et c'est toujours le cas après presque deux ans de vie de couple. Elle a un corps à couper le souffle. Je repose mon regard sur ma bande dessinée pour éviter de penser à des choses peu catholiques. Lorsque le ciel se teinte de couleurs orangées, on décide de sortir avec un panier à provisions.

On se trouve un petit coin sur la plage, entouré de végétation et de cailloux. Je ne suis pas quelqu'un de très extraverti. Je préfère passer inaperçu et être discret. Même si à cette heure de la journée il n'y a plus personne, j'ai pas envie qu'on vienne nous embêter pour nous demander des cigarettes ou je ne sais quoi d'autres. On s'installe et avant de manger je décide d'aller piquer une tête histoire de me rafraichir un peu. Sans vraiment demander la permission de Lauren, je lui prends la main et l'attire avec moi. « Allez viens, ça va nous faire du bien! Il a fait chaud aujourd'hui! » Je lui souris et finalement on va se jeter à la mer. Quand je remonte à la surface de l'eau, je cherche Lauren du regard et nage jusqu'à elle avant de la prendre dans mes bras et de l'embrasser tendrement. « Tu es contente de ce petit voyage mon coeur? »

J'aime Lauren plus que tout, elle est mon âme soeur, j'en suis certain. J'ai envie de faire taire ceux qui disent que notre histoire ne tiendra pas, qu'avec un mariage aussi précoce, on s'entre tuera dans quelques mois. Je sais jusqu'au plus profond de moi qu'ils ont tords, parce qu'ils ne nous connaissent pas. Ils ne savent pas qu'est-ce qu'on est capable pour l'autre et ils ne savent pas à quel point on se complète. Je ferais n'importe quoi pour elle, notre couple ou notre famille. Comme partir trois ou quatre jours en Californie malgré le mariage qui approche, malgré le crédit de la maison, malgré l'ouverture de la confiserie de Lauren. On avait besoin de cette pause au soleil, alors on l'a fait et j'ai envie de croire que ça sera plus que bénéfique pour notre couple et notre relation.

Et ça marche! Depuis que nous sommes arrivés, on a profité, on a bronzé, on a mangé des kilos et des kilos de pastèques, on mange à l'heure qu'on veut, on se lève à l'heure qu'on veut; bref, le paradis. J'ai l'impression que Lauren a meilleure mine aussi depuis qu'on est arrivés. C'est vrai que depuis qu'on est partis de New York, on pensait que Town Square serait la réponse à tous nos problèmes, mais entre sa boutique, le fait que je bosse à distance, ces histoires de bébé, les histoires avec mon frère... Finalement on n'a fait que de se croiser et on n'a pas arrêté de courir dans tous les sens. C'est pour ça que ça fait di bien de relâcher un peu la pédale des gaz et de nous retrouver que nous deux dans un lieu presque paradisiaque.

Ce pique nique sur la plage est le bienvenu. Il a fait très chaud toute la journée, la journée la plus chaude de la semaine si l'on croit la météo, et à part trainer au bungalow avec un ventilateur qui date de la première guerre mondiale, on n'a pas pu faire grand chose. A part me délecter du corps de ma fiancée. J'ai hâte qu'elle devienne Madame Calloway. Je suis le premier de la famille à me marier - à moins que Noam emmène Lennon à Las Vegas, ce qui ne m'étonnerait pas tant que ça finalement - et je suis fier d'avoir Lauren comme future épouse. Elle est drôle, gentille, douce et elle cuisine super bien. J'imagine déjà les heures qu'elle va passer en cuisine avec ma maman pour parler desserts et autres pâtisseries. Une fois la couverture et le panier installés dans le sable, je propose une baignade à Lauren. L'eau va nous rafraichir et on en a bien besoin. Je l'attire donc avec moi après quelques minutes d'hésitation et on se jette à l'eau. Elle est vraiment bonne et ça remet les idées en place. Je rejoins ma fiancée et la prends dans mes bras étant donné qu'avec ma taille j'ai davantage le fond qu'elle et lui demande si ses "vacances" lui conviennent. Je ne peux que sourire largement en entendant ses paroles positives. On échange un tendre baiser puis Lauren accroche ses bras autour de mon cou. Je lui souris comme un gros débile, heureux de la voir aussi souriante, aussi éblouissante. Elle a raison, on devrait le faire plus souvent mais prochainement, ça risque d'être plus compliqué avec sa boutique et le mariage. « Si tout va bien, le prochain voyage que l'on s'offre c'est pour notre lune de miel. » dis-je sans cacher mon excitation. Je dois bien être le seul homme sur terre à se réjouir de se marier. Je colle mon front contre celui de la jeune femme et caresse sa joue de ma main de libre. Je remets quelques mèches mouillées derrière son oreille et lui vole un autre baiser. On n'a pas vraiment eu de moment de tendresse depuis qu'on arrivés. Beaucoup de choses à voir et à faire et avec la chaleur, on a eu tendance à dormir en position étoile de mer dans le lit. Je m'écarte un peu d'elle mais au même moment, une vague nous emporte. Je me retrouve dos contre le sable humide avec Lauren couchée sur moi. Je tousse un peu à cause de l'eau salée mais mon rire le remplace presque immédiatement. « Tu as faim? »

En me réveillant ce matin et que j'ai tourné la tête vers ma fiancée encore endormie, je me suis demandé si je n'étais pas au paradis. J'ai fais le tour de ce que j'ai fais avant de m'endormir et jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas mort durant mon sommeil. Donc je ne suis pas au paradis. Pourtant, à la regarder avec ses jolies paupières fermées et ses lèvres à damné, j'aurais l'impression d'être à côté d'un ange. Comment pourrais-je douter une seule seconde de mon avenir avec elle? Comment même envisager le fait que nous ne sommes pas faits pour être heureux ensembles? Comment prouver à notre entourage que je l'aime plus que tout, avec ses deux ans de plus, avec sa brillante carrière professionnelle et le fait que l'on va se marier à vingt deux et vingt quatre ans?

Allongés contre le sable, tenant Lauren contre moi alors que les vagues viennent nous chatouiller les pieds, je ne peux m'empêcher de me reposer toutes ces questions. J'ai à nouveau l'impression d'être au paradis, sur cette plage, tenant une femme aussi belle et gentille que ma fiancée. Je suis d'accord avec elle, avec le fait qu'on devrait s'accorder des vacances comme celles-ci plus souvent mais je lui rappelle que la prochaine fois qu'on quittera Town Square ça sera pour notre lune de miel. Juste après que l'on se soit dit "oui" pour le restant de nos jours. Juste après qu'elle m'ait rejoint au bout de l'allée et que nos proches auront dit un petit mot sur nous deux. J'ai hâte d'être ce jour. J'ai hâte de voir toute ma famille réunie. J'ai envie de voir mon frère rire avec mon père, comme à l'époque. J'ai envie de voir ma maman en larmes et serrer mon épouse dans ses bras. Pour l'instant, c'est dans mes bras qu'elle est emprisonnée. J'ai l'impression que ça fait des lustres que je ne l'ai pas serrée contre moi et le cadre dans lequel nous nous trouvons rend cette étreinte encore plus incroyable. Elle me fait part de son envie d'aller à Paris après notre mariage et je ne peux pas la blâmer. Sa famille ne sera pas là pour le mariage mais je compte bien à ce qu'on aille les voir pour faire leur connaissance et leur montrer que je ne suis pas fou furieux tueur en série. « On ira à Paris. » dis-je en souriant tendrement à ma petite fiancée avant de sceller nos lèvres ensembles. Entre deux baisers, je lui demande si elle a faim. On n'est pas pressé, on a toute la soirée devant nous. Le soleil est encore assez haut pour nous offrir de la luminosité avant qu'il ne disparaisse complètement derrière l'horizon. Elle m'avoue qu'il fait encore trop chaud pour manger et elle n'a pas tout tord. Le fait que nous sommes au bord de l'eau, encore trempé de notre baignade nous rafraichit la moindre. Nos lèvres se retrouvent presque naturellement et plus ça va, moins je peux garder pour moi mon envie de passer encore de longues minutes sur cette plage. Notre baiser devient de plus en plus passionné. Elle m'a manqué. Elle a beau être à côté de moi depuis plusieurs semaines, ce n'est pas pareil. Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi... Mes mains glissent tout le long de son dos, caressant chaque parcelle de sa peau si douce avant d'aller me poser entre ses reins. L'océan vient nous chercher à nouveau et pour éviter qu'on coule, je m'asseye dans le sable, tenant toujours Lauren contre moi.

Le cadre est parfait. Un inconnu pourrait passer par là avec un appareil photo qu'il immortaliserait une photo digne de tout l'internet. On décompresse, on se retrouve. C'était exactement ce qu'il nous fallait. On n'a pris le pic-nique mais on n'a pas encore faim. La soirée de rafraichit peu à peu mais il fait encore très chaud. Après quelques baisers sur le sable humide, on décide d'aller à Paris pour notre lune de miel. « Moi aussi je t'aime Lauren. » Si on avait les sous, on irait à Las Vegas, on se marierait sur le champs parce que c'est dur d'attendre. Je n'ai jamais été quelqu'un de patient, je n'aime pas attendre et j'ai vraiment hâte qu'elle soit ma femme, mon épouse. Dans le fond, ça ne changera pas grand chose, je le sais. Ce n'est qu'un papier signé mais pour moi, ça sera la preuve que notre amour est prouvé, reconnu. J'ai envie qu'elle s'appelle Madame Calloway.

Assis dans le sable, notre baiser devient vite brûlant. Ca fait bien longtemps qu'on ne s'est pas embrassés de cette manière d'ailleurs. Lauren s'écarte brièvement de moi, me faisant remarquer qu'on se donne un peu en public. Je me contente d'hausser les épaules et de l'écouter rire. Ca fait tellement du bien, c'était rare de l'entendre rire ces derniers temps... « On est seuls... » fis-je remarquer alors qu'une vague de chaleur m'envahit. Le genre de vague de chaleur qu'on ressent lorsqu'on aime tellement une personne et qu'on a qu'une envie; la sentir contre soi. Sa dernière remarque m'arrache un sourire. On pensait à la même chose. On en a envie, mais vraiment envie pas comme tous ces derniers mois où on s'est presque forcés à avoir envie juste pour essayer d'avoir un bébé. Je me mords la lèvre. Il serait tentant de rester ici mais Lauren a raison... Je l'embrasse tendrement, devant me forcer à lâcher ses lèvres avant que ça n'aille trop loin. Je me redresse et finis par me lever et attrape la main de Lauren. De ma main libre, je prends le panier et on se rentre au bungalow. Aucun de nous ne parle mais il n'y a pas besoin de mots pour savoir à quoi on pense. Etonnamment, je pense à tout sauf au bébé. J'ai envie de ma Lauren, tout ce qu'il y a de plus simplement possible. Comme un couple normal. Lorsqu'on ferme la porte du bungalow derrière nous, je laisse tomber le panier dans un coin et me retourne vers la jeune femme ne la laissant pas faire quoi que ce soit pour l'attraper par la taille et la coller à moi, lui offrant un tendre baiser. Une de mes mains remonte le long de son dos et va se poser sur sa joue, la caressant délicatement.

Son fire. Ca faisait tellement de l'entendre. Un vrai rire, spontané et sincère. Pas un rire forcé pour faire bonne figure et faire comme si tout allait bien. A Town Square c'était ça, on passait nos journées de nos côtés - Lauren à sa confiserie et moi à la maison à dessiner - et quand on se retrouvait on se demandait comment la journée de l'autre s'était déroulée mais par principe, pas parce qu'on avait vraiment envie d'en parler. Parce que c'était bien de le faire, alors on le faisait. Ce soir, Lauren rit sincèrement. Elle est tellement belle quand elle le fait. Je lui fais comprendre que vu la plage désertique sur laquelle nous nous trouvions, nous pourrions bien échanger quelques baisers plus fougueux ici même, mais apparemment, ma fiancée préfère quand même le confort de notre bungalow. Je ne me fais pas prier dans ce cas. On se lève, ramasse notre panier à provisions et on se met en route pour le chemin du retour. A peine la porte du bungalow fermée, je ne me gêne pas pour rappeler à Lauren ce que nous étions en train de faire sur la plage. Je l'attrape gentiment par les hanches et l'attire contre moi pour un tendre baiser. Nos lèvres s'enflammèrent assez rapidement, mes mains la maintenant contre moi. Je ne veux pas qu'elle s'écarte de moi, j'aimerais qu'on puisse rester ainsi toute notre vie, ne plus jamais être séparés, ne plus jamais vivre ensembles juste pour vivre ensembles mais bien par amour avec toute la passion qui va avec.  On ne devrait pas se contenter de partager nos soirées ensembles pour faire bonne figure, ce n'est pas ça être un couple et dans le fond, c'est peut-être pour ça que malgré tout l'amour qu'on peut ressentir pour l'autre, on s'est petit à petit éloignés. On va se dire "oui" dans quelques mois, autant que ça soit pour de bonnes raisons... J'entraine Lauren avec moi et on s'allonge lentement sur le lit. Nos gestes ne sont pas coordonnées, ils sont naturels et spontanés. J'embrasse chaque parcelle de sa peau en partant de son cou pour descendre peu à peu plus au sud. Nos lèvres se retrouvent pour un énième baiser brûlant. Mes doigts viennent à bout de son noeud de maillot de main et nos corps se moulent parfaitement entre eux. Cette nuit fut certainement la plus belle depuis bien des semaines. Pas de prises de tête, on s'est juste concentré sur notre amour et sur l'autre. C'est comme ça que ça devrait être à chaque fois. La chaleur nous abat littéralement après notre câlin. On s'endors sans même avoir pensé à manger ce qu'il y avait dans le panier de pic-nique. Sauf qu'on a aussi oublié de fermer les volets et du coup c'est au petit matin que j'ouvre péniblement un oeil, sous les rayons du soleil. Je m'étire un peu avant de me retourner pour prendre ma fiancée dans mes bras. Je la serre contre moi comme si j'avais peur qu'elle s'envole. J'ai envie qu'on fasse quelque chose de spécial aujourd'hui. J'aimerais bien partir un peu à la découverte de la Californie et j'ai vu qu'il était possible de louer des scooters vintage pour ce genre de balade. Je suis sûr que Lauren sera partante. Elle ronchonne un peu dans mes bras, ce qui m'arrache un sourire. Elle va me tuer de la réveiller aussi tôt mais hier on a passé la journée à ne rien faire, alors aujourd'hui on va profiter de notre dernière journée complète en Californie. « Réveille toi mon petit rayon de soleil... » murmurais-je près de son oreille.

Un vrai déclic. Je n'ai pas besoin de demander l'avis de Lauren pour savoir qu'elle pense la même chose que moi. Ce soir, dans ces draps, il s'est passé quelque chose et je ne parle pas uniquement de l'acte en lui même mais bien de ce qu'il s'est passé dans nos têtes. C'était exactement ce qu'on avait besoin. On s'est endormis sans peine, dans cogitations, sans se tourner et se retourner pendant des heures en réfléchissant à pourquoi on n'arrive pas à avoir de bébé, à pourquoi notre couple partait gentiment à la dérive. On se retrouve, on se complète. Je suis encore plus sûr que Lauren est la femme de ma vie et que je veux l'épouser. C'était déjà une évidence avant mais ça l'est encore plus à présent. Lorsque je me réveille, je suis sur le dos et Lauren est tournée de l'autre côté. J'observe quelques secondes sa nuque nue avant de la prendre dans mes bras, la serrant contre moi. Elle me parait tellement fine et tellement fragile... L'espace d'un instant je l'imagine avec son ventre de femme enceinte. Comment fera-t-elle pour supporter une grossesse avec son petit gabari? Voilà que je recommence à me poser des questions même si pour une fois elles ne sont pas négatives, je préfère dépenser à autre chose et à réveiller ma douce. Lauren ronchonne un peu. Elle n'est pas du matin et elle est probablement autant courbaturée que moi. Depuis qu'on est arrivés ici, on a pas mal marché et nous ne sommes plus vraiment habitués. Je souris tendrement lorsqu'elle se retourne face à moi et qu'elle me fait remarquer qu'elle est réveillée. Elle est tellement belle. Lauren fait partie de ces rares femmes à être sublimes au naturel. « Très bien... » murmurais-je en effleurant son visage du bout des doigts. Je ferme les yeux quelques secondes, le temps d'apprécier la caresse qu'elle m'offre également puis me redresse légèrement en entendant sa question. « On va aller visiter un peu l'intérieur de l'état en scooter. Ça te va? Sinon comme c'est notre dernière journée, on peut retourner à la plage ou simplement trainer en ville... C'est comme tu veux! » Pour moi peu importe, du moment qu'on est tout les deux. Demain on va retourner à notre vie quotidienne et il faut qu'on profite. Lauren va retourner préparer l'ouverture de sa confiserie et moi je vais envoyer mes planches de dessin aux bureaux à New York. On va à nouveau se quitter le matin, pour se retrouver le soir pour parler des préparatifs du mariage et je vais recommencer à me plaindre de mon imbécile de frère. La vie reprendra son cours mais je pense qu'on sera davantage soudés, davantage amoureux grâce à cette petite virée en Californie. Je suis serein dans ma tête et je pense que c'est pareil pour Lauren. Nos rêves vont gentiment pouvoir se réaliser, les uns après les autres.