ikea, or a nightmare in a box ∆ (tristan)

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il parait que c'est un jeu d'enfant

Cassiopée était souvent considérée comme l'exemple parfait de la fille incapable de se débrouiller seule, pas seulement parce qu'elle arborait une tignasse blonde et qu'elle pouvait avoir des actions et réactions un peu naïves, mais surtout parce qu'elle ne savait absolument rien faire de ses mains. La jeune femme n'était vraiment pas, mais alors pas du tout manuelle, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un outil lui était aussi étranger qu'un cactus à un pingouin.
Mais quand on vit seule et qu'on clame à tout va que cela nous convient tout à fait, on est bien obligé de tenter de manier ce genre d'objet sans demander de l'aide, parce que parait que la femme du XXIe siècle sais tout faire. Et Cassie était bien trop fière pour mettre en péril son droit au titre de femme moderne.
C'est ainsi qu'elle se retrouvait cet après-midi là, au milieu du salon parmi les débris de cartons et de sagex, et les vis, clous et planches en bois qui devraient en temps normal former une étagère. Cassie, le nez dans le mode d'emploi, était dans le flou total, pour elle chaque pièce était identique. Mais la femme moderne ne se laisse pas abattre. Elle continua donc à étudier le petit livret jusqu'à ébullition de ses neurones, avant de se laisser tenter pour une pause cigarette, puis une pause café, puis les deux. Il faut préciser que la demoiselle n'est pas patiente du tout, nerveuse et même colérique parfois. Ce qui explique les : "Mince, flûte, crotte, @*#%§!" qui marquèrent son abandon devant la complexité de cette étagère en kit. Elle contempla le désordre l'air dépité, décidément elle n'arriverait jamais à faire quoi que ce soit avec un tournevis.
Elle se leva, saisit le téléphone, composa un numéro et se laissa retomber sur le canapé en attendant qu'on décroche. "Allô Tristan ? Dis je suis vraiment désolée de te déranger... Mais j'ai encore une fois refusé le service de montage à Ikea..."

eden

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Ikea, or a nightmare in a box

Assis dans mon canapé, derrière mon pc portable posé sur la table basse de mon salon, je poussais tout seul des petits cris de victoires en lisant l’email ouvert sur l’écran. Je venais d’acquérir, pour plusieurs dizaine de milliers de dollars, un livre d’une grande rareté, voir même unique. Son actuel propriétaire venait de me confirmer qu’il me le céderait. Certes, le prix pouvait sembler affolant mais, en même temps, j’étais d’ores et déjà assuré de le revendre le double. Et oui, les amateurs de livres, comme les amateurs d’art, pouvait débourser des sommes hallucinantes pour une pièce de collection. Et cela arrangeait largement mes affaires.

J’envoyais des remerciements et les instructions pour la vente tout en notant sur un post-it qu’il faudrait que je contacte mon assureur dès que possible pour assurer le livre en question, car oui des livres de cette valeur étaient assurés, quand mon téléphone se mit à sonner.

Sans regarder quel nom s’affichait, je l’attrapai et répondit en le coinçant contre mon épaule. J’eu à peine le nom de m’annoncer qu’une voix féminine m’appelait à l’aide. Le simple mot Ikea me permis de tout de suite savoir à qui j’avais à faire.

Fermant ma boite email, j’eu un petit rire en rattrapant le téléphone dans ma main avant de me faire un torticolis.

Je t’ai déjà dis que je n’ai pas fais Suédois deuxième langue, lui répondis-je sur le ton de la taquinerie. Pour être franc, à mon avis vu les plans des célèbres meubles en kit, je doutais que les Suédois eux-mêmes soient capables d’y comprendre quelque chose. Mets la bière au frais, j’arrive, terminais-je dans un faux soupire dramatique en raccrochant.

La vérité était que cela ne me dérangeait nullement de lui venir en aide mais je n’allais pas non plus le lui dire quand même.

Après avoir éteins mon pc, je montais rapidement dans ma chambre pour troquer ma chemise blanche contre un t-shirt noir. Je gardais mon jeans, l’idéal pour se lancer dans l’improvisation de montage de meuble puis, avant de partir, je pris ma boite à outils, on n’était jamais trop prévoyant.

15 minutes plus tard, je garais mon Audi Cabriolet, une folie que je m’étais offert quand mes affaires avaient commencés à vraiment bien marcher, dans le quartier résidentiel, devant la maison de la Demoiselle en Détresse.

Après avoir sonné, je ne pris pas la peine d’attendre qu’elle vienne m’ouvrir pour entrer, la cherchant du regard. Je la trouvais rapidement dans son salon au milieu de ce qui pourrait s’apparenter au résultat d’une tornade de force 5.

SOS montage à votre service !, lançais-je en guise de salutation tout en la rejoignant. C’est sensé être quoi ce truc ?

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il parait que c'est un jeu d'enfant

Tristan ne mit pas long a répondre et ne se retint pas de la taquiner, s'imaginant bien qu'elle devait être en pleine détresse comme à chaque fois qu'elle l'appelait. Mais il en avait le droit; partir avec son meuble en kit sous le bras en refusant le service de montage, pourtant pas cher, avec un énorme sourire l'air de dire "Mais moi mon gaillard avec les meubles je sais m'y faire" alors que c'est totalement et excessivement faux, ça avait un petit quelque chose de stupide. Surtout que ce n'était pas la première fois. Il y avait eu le bureau, la table basse, la lampe et la commode. Tous étaient un peu abimés par les mauvais traitement et les crises de colère de la jeune femme mais au moins il ressemblaient à peu près à la photo du catalogue, grâce à Tristan.
- Je t’ai déjà dis que je n’ai pas fais Suédois deuxième langue.
Très drôle, comme si elle avait été assez distraite pour prendre un mode d'emploi dans la mauvaise langue. "Peut-être mais tu t'en sortira quand même cent fois mieux que moi." Ca ne faisait aucun doute. "Mets la bière au frais, j’arrive." Il soupira et raccrocha, mais Cassie savait très bien que ça le dérangeais à peine de venir l'aider, un jeune femme en difficulté et il accourrait, c'était plus fort que lui.
Restait plus qu'à attendre qu'il arrive, elle se dirigea vers la cuisine pour se faire couler un nouveau café, évitant bien de regarder le gros tas de débris qui trônait dans son salon. Pas qu'elle soit maniaque mais le désordre elle aime pas trop ça. Peu de temps après on entendait déjà une voiture se garer dans l'allée, puis la sonnette, pas besoin de se lever pour ouvrir, il la rejoint immédiatement dans le salon, sa caisse à outils avec lui.
- SOS montage à votre service !
Elle se leva et approcha jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que "l'étagère" entre eux. "Oh merci, je savais vraiment plus quoi faire !" Il baissa les yeux sur la montagne de planches. "C’est sensé être quoi ce truc ?" "Une étagère, tu ne vas tout de même pas me dire que ça ne ce voit pas !", dit-elle avec un sourire mi-amusé mi-désespéré. "Bref le mode d'emploi est là, et en anglais. Là j'ai truc qui est un tournevis... je crois. Mais t'as l'air d'avoir tout ce qui te faut."
Elle alla à la et revint avec une bière fraiche et un nouveau café pour elle et s'assit en tailleurs à coté de Tristan qui étudiait le mode d'emploi. "Je peux te soutenir mentalement si tu veux mais ne me demande pas de visser quoi que ce soit", elle désigna une planche dont le bois avait été entamé quand elle avait tenté d'y mettre un vis. "C'est peine perdue."

eden

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Ikea, or a nightmare in a box

Une étagère… ?, répétais-je sans quitter le tas indescriptible des yeux. A voir ça ainsi, dans l’état actuel, cela ne coulait pas forcément de source. Il fallait dire que pour le moment, cela ressemblait plus à un tas de débris éparpillé qu’à une étagère. Tout était sans dessus-dessous, éparpillé en tout sens au point que, pour le moment, c’était totalement méconnaissable. Pas étonnant que Cassie aille fini par jeter l’éponge, c’était plutôt décourageant.

Après avoir déposé la boite à outils près du meuble encore en kit, je me suis assis à côté, à même le sol et je pris le mode d’emploi que me désignai Cassie et commença à l’étudier. Le peu de texte était effectivement en anglais, ou du moins en quelque chose s’en rapprochant, la traduction étant parfois, ok souvent, approximative. Heureusement, il y avait les schémas. Sauf que comme pour tout meuble Ikea qui se respectent, certaines pièces du schéma ne correspondaient à aucune pièces étalées sur le sol et vice-versa. Bon au moins, à priori, cela ne semblait concerner que des vices ou autres petites pièces pas vraiment importantes que j’avais en réserve dans la boite à outils que j’avais eu la bonne idée de prendre, me souvenant de mes déboires des premiers meubles que j’avais monté chez la Demoiselle. Au moins, les parties du meuble en elles-mêmes semblaient toutes là à priori.

Cassie ayant disparue dans la cuisine, je dû élever la voix pour qu’elle m’entende.

Tu es au courant qu’il existe des magasins qui vendent et livrent les meubles directement en entier ?, demandais-je en riant.

L’entend revenir, je relevai les yeux vers elle et pris la bière qu’elle me tendait tout en la remerciant avant d’en boire une longue gorgée et de poser la bouteille non loin.

Je pris alors la planche dont elle me parlait et jetai un coup d’œil au résultat de ses essais. Ce n’était pas glorieux mais au moins la planche ne semblait pas abîmée, c’était déjà ça de gagné.

Attrape le sachet avec les tétons en bois s’il-te-plait. Quoi de neuf à part ton étagère toi sinon ?, enchainais-je tranquillement tout en étalant le plan à mes côtés avant de me mettre à genoux tout en commençant par le commencement, à savoir le tri méthodique des vices et autres petites pièces, des étagères et des parois du meuble histoire d’y voir un peu plus clair. Après plusieurs minutes, un monticule de petites pièces s’élevait près de ma boite à outils. Les rayonnages de l’étagère étaient empilés non loin et les parois alignées par taille de l’autre côté. Cela avait tout de suite moins l’air chaotique et bien plus engageant.

J’aurai besoin de ton aide pour tenir les parois le tant que je les fixe ensemble alors si tu espérais pouvoir glander en me regardant bosser, c’est loupé, lui expliquais-je avant de reprendre ma bière, adressant un clin d’œil à la Demoiselle.

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