Cela fait très exactement trois heures que je révise pour mes partiels de la semaine prochaine et je commence sérieusement à en avoir. Je veux bien reprendre mes études, mais il y a des limites tout de même. Et puis tout ce mélange dans ma tête a force de plancher. Bientôt je vais me taper la tête contre le mur juste pour que tout finisse par rentrer une bonne fois pour toutes. Je soupire et jette mes cours sur le sol. Petit accès de colère. Ca fait du bien de temps en temps. Sans réfléchir j’attrape ma veste et sors de mon appartement. Le temps n’est pas vraiment clément, mais au moins il ne pleut pas comparer au reste de la semaine. Pourtant il fait encore assez frais. Je remonte mon manteau sur mes épaule, enfonce mes mains dans mes poches et me décide à aller faire un tour de la ville. J’ai besoin de prendre l’air. Sur ma route je passe devant le vieux libraire où nous venions nous acheter des bandes dessinées avec Pryam lorsqu’on était petit. Un instant je pense à mon petit frère. Il est de retour en ville depuis quelques temps et nos retrouvailles ont été quelque peu chaotique il faut l’avouer. Je n’aime pas spécialement l’idée qu’il soit revenu uniquement parce qu’on lui a dit que son grand frère était devenu une loque. J’ai l’impression qu’il est là uniquement pour me mettre sur le droit chemin et que lorsque ce sera fait il repartira sur New-York et ce sans ce retourner. Je sais que cela paraît égoïste, mais maintenant qu’il est rentré je n’ai plus envie de le voir repartir. Je ne le dit pas souvent et je crois bien que je ne le dirais jamais à voix haute, mais mon petit frère me manque. On a du mal à s’entendre sur beaucoup de choses, on c’est séparer pendant plus de deux ans, mais cela n’empêche qu’il reste mon frère. Enfin. Je secoue la tête et continue mon chemin. C’est pas le moment d’être nostalgique. Même si j’ai conscience qu’il va falloir que je me rattrape auprès de Pryam. Il m’avait invité chez lui la semaine dernière. J’avais même dormi là-bas, mais j’étais parti avant que tout le monde se lève. Je sais. C’est sans aucun doute l’idée la plus stupide que j’ai pu avoir, mais je ne me sentais vraiment pas de rester au milieu de mon frère et de ma belle-sœur pour le petit-déjeuner. Aussi idiot que cela puisse paraître j’avais un peu peur que la jeune femme ne soit pas franchement heureuse de me découvrir dans son salon en ce levant. J’avais laissé un petit mot prétextant devoir aller en cours et était parti sans faire de bruit. Aujourd’hui cela fait quelques jours et je n’ai toujours pas revu Pryam. Je crains le jour il va venir me voir.

Perdu dans mes pensées, je me retrouve rapidement dans le parc de Town Square. Il me faudra deux petites minutes pour me rendre compte que mes pieds m’ont porté jusqu’ici. Le temps ce couvre quelque peu et pourtant je décide de m’asseoir sur un banc pour profiter de l’extérieur encore un peu. Je sors mon paquet de cigarette et en allume une rapidement. Je sais parfaitement que je devrais arrêter, mais c’est le seul petit vice que je n’ai pas encore abandonné. Ca m’aide à me calmer de temps en temps. Et puis j’ai bien le droit de faire ce que je veux encore un peu tout de même. Tranquillement assis sur mon banc, je regarde un peu autour de moi. Il y a des enfants qui courent un peu partout, un couple qui ce pelote deux bancs plus loin et des jeunes qui fument quelque chose qui ne ressemble pas vraiment à une cigarette. Le temps de regarder un peu partout je ne fais plus attention à ce qui ce passe juste à côté de moi jusqu’à ce qu’une jeune femme ce laisse tomber sur le banc en soupirant. Surpris je la regarde un instant. Qui ce balade avec un plan à Town Square ? La jeune femme ne fait pas attention à moi et tourne son plan dans tout les sens. J’ai presque envie d’exploser de rire. Bon je ne suis pas vraiment objectif en même temps vu que je suis né ici et que je n’ai jamais quitté cette ville, mais quand même c’est pas New-York ici. « Vous avez besoin d’un coup de main ? » lui demandais-je gentiment. Elle ce tourne vers moi et je remarque qu’elle est plutôt mignonne. Mais ce n’est pas ça qui me perturbe… Ce visage me dit quelque chose. Je cherche un instant quand… Oh putain. C’est la copine de Pryam. Il m’avait montré quelques photos l’autre soir. Je suis presque sûr que c’est elle. « Excusez-moi… Vous vous appelleriez pas… » Comment elle s’appelle déjà ? « Alizée par hasard ? » Elle va me prendre pour un dingue si ce n’est pas le cas.