Il était rare d'avoir un samedi sans boulot dans mon métier. Il était rare d'ailleurs d'avoir un jour de repos, on était aujourd'hui samedi, et rien à faire à l'horizon. Lohan était chez sa mère, et je comptais bien me la couler douce, pour une fois, devant un bon DVD. Mais c'était sans compter ce coup de téléphone, sur les coups de 17h.
-Arthur Delorme, le photographe?
-Oui c'est moi, en quoi puis-je vous aider ?
-Bonjour je me présente je suis James Adler je suis le gérant du Cabaret de Town Square, j'ai besoin d'un photographe pour ce soir, celui qui devait venir faire les photos du show promo s'étant volatilisé, je chercher quelqu'un en urgence ! Vous seriez dispo ?
-Ecoutez ce n'est pas dans mes habitudes et surtout appeler à 17h pour une prestation le soir même n'est rarement dans mes cordes vu la quantité de travail que j'ai en temps normal. Mais vous tombez plutôt bien, je n'ai rien de prévu ce soir.
-Parfait vous m'enlevez une belle épine du pied ! Le cachet est de 1000 dollars, consommation offerte.
-Je suis votre homme ! Quelle heure ?
-22h ce sera parfait, le show commence vers 22h30.
-Entendu à ce soir Mr Adler.

Ils étaient rares les plans payés aussi bien pour 1h de photos et de jolies jeunes femmes à regarder danser. Je n'allais avoir que très peu de retouches, surtout pour des photos promo, c'était du tout cuit. En plus, le cabaret se trouvait à 2 pas de chez moi, j'allais même pouvoir y aller à pieds. Le bonheur !

22h tapantes, me voilà avec mon matériel (fraîchement réparé) devant le cabaret. L'agent de sécurité me bloque le passage. "Pas de photographes ici". "Oulà ! Je vois que la communication est un fort dans votre établissement ! Je viens faire les photos promo du show de ce soir, votre patron m'a appelé aujourd'hui, il aurait pu vous prévenir quand même..." lui dis-je en sortant ma carte de presse inscrit en gros "photographe". Il la prend entre ses mains et appelle le gérant avec son talkie walkie. "Photographe Delorme je laisse entrer ?". Il m'ouvre immédiatement la lourde porte et j'entre en soupirant légèrement d'exaspération. Je me présente alors au bar pour prendre quelque chose à boire, avant d'aller préparer mon matériel, seul au fond de la salle. L'ambiance est déjà bonne, on se croirait dans un Moulin Rouge du 21ème siècle. Les serveuses sont toutes aussi craquantes les unes que les autres. Le show commence enfin, je sors mon gros appareil photo, pour ainsi mitrailler les danseuses sur scène.
Une danseuse attire particulièrement mon attention, et à travers mon zoom je peux admirer chacun de ses mouvements, je peux même voir la couleur de ses yeux, la précision de son maquillage et son grain de beauté en haut de la cuisse droite. Je ne suis absolument pas du genre voyeur, mais un homme reste un homme, et quand il est payé pour prendre un photo d'aussi jolis spécimens, il ne va pas se géner pour en profiter quelques instants !

Le show se termine, sans doute un peut vite à mon goût. Je repasse quelques photos à travers l'écran de mon réflexe numérique. Cette jeune danseuse dégage vraiment quelque chose de particulier. Je comptais bien aller la saluer et la féliciter. Je confiais mon matériel à la barmaid en lui disant non sans un trait d'humour (ou pas) que mon appareil photo était muni d'un mouchard et que quiconque le volait s'en mordrait les doigts sévèrement ! Un petit sourire, et le tour était joué. Je me faufilais jusque dans les loges pour aller saluer la jeune et jolie danseuse. Je croisais une autre danseuse du show et lui demanda alors "Excusez moi, je cherche la jeune danseuse brune, qui avait le boa rouge..." "Vous la trouverez sûrement dans la dernière loge à droite, au fond du couloir." "Merci beaucoup !" Je me dirigeais alors vers la dernière loge à droite au fond du couloir, quand j'entendis des bruits suspects. Je m'approcha doucement et colla mon oreille contre la porte. Je n'aimais pas trop ce que j'étais en train d'entendre, ou du moins ce que je croyais entendre. Je frappais quelques coups à la porte, un long silence s'installa. Avant que les bruits ne reprennent, j'avais vraiment l'impression d'entendre quelqu'un essayer de crier, mais en vain. Je retentais de frapper à la porte, mais idem. Mon intuition ne me disait rien de bon, et je décidais d'ouvrir la porte. Verrouillée. Ni une ni deux, je l'enfonçais littéralement d'un coup d'épaule habile. Là au milieu de la petite loge, je trouvais la jeune danseuse, et au dessus d'elle une homme, plutôt baraqué. "Qu'est-ce qui se passe ici ? Ça va mademoiselle ?" Son mascara avait coulé, je comprenais rapidement que mon intuition avait été bonne et que cet homme ne lui faisait rien qui vaille. Lorsqu'il se releva de sur elle, je m'avança vers lui pour lui coller mon poing sur la figure, droit dans le nez. Son regard en disait long, mais il préféra s'enfuir avant que je n'appelle la police.
Je me dirigea rapidement vers la jeune femme, recroquevillée sur le sol, à moitié nue. Sans réfléchir, j'enlevais ma chemise pour l'entourer autour d'elle, me retrouvant en marcel. "Ça va ? Il faut pas rester là, vous allez venir avec moi dans un endroit plus sûr ok ?"
Je n'étais pas sûr qu'elle accepte, je ne savais pas trop s'il avait été jusqu'au bout ou non, s'il l'avait vraiment violée ou si j'étais arrivé à temps, mais ce que je pouvais me douter, c'est qu'elle n'allait pas suivre un illustre inconnu comme ça. Je tentais quand même en essayant de l'aider à se redresser doucement. Je passais ma main dans son dos et son bras autour de mon cou pour l'aider à se relever.

Strass et paillettes. Chaque soir c'est comme ça. J'ai on peut dire mon heure de gloire. Je peux faire mon boulot avec grâce. Je m'habille activement pour ne pas être encore une fois la dernière. J'aime bien me préparer alors je suis souvent la dernière et à chaque fois je me fais engueuler ce qui n'est pas forcément super cool. Surtout que aujourd'hui je suis la vedette des numéros. Chaque soir c'est à quelqu'un d'autre d'être sous la grande lumière. Cette fois c'était à mon tour. Même si je suis la chouchoute de la directrice, j'ai pas pour autant trop d'avantages. Enfin j'ai de la chance d'avoir ma loge privé. Ce qui enrage certaines filles des fois.
Je sors de ma loge pour venir sur scène. Mais Mlle Darwin nous arrête juste avant.
"Les filles ce soir un photographe va faire des photos pour le club alors faites comme toujours mais soyez plus jolies et souriez. N'est-ce pas Lou' ? Évite de faire des têtes trop... bitch en gros quoi." Pff, que j'aime la directrice. Elle doit toujours parler de moi et j'adore ça. Et l'idée du photographe c'est du génie. J'adore que quelqu'un me prenne en photo surtout que c'est assez rare. Je lui sourie avec mon petit sourire de chipie. J'adore en faire des tonnes quand je danse. Mais bon cette fois on va juste faire la lady gentille et burlesque. "Pas de problème mon amour, je vais essayer de penser à toi comme ça sa me refroidira." Tout le monde rigole et Mlle Darwin me regarde d'un regard perçant. Elle sait que je rigole mais c'est pas pour autant qu'elle aime mes remarques outrageuses.
Avant de monter sur scène je lui fais un bisous sur la joue et elle me souhaite bon courage. Moi je suis née pour être sur scène, je suis sûr. La musique commence et j'entre avec hâte. En plus ce numéro et juste goosh quoi. Le photographe va tomber amoureux de moi. J'en suis sûr. Je suis la meilleure d'entre nous tous.
Je fais mon numéro, la salle est bondée. Tous pour me voir haha. Non je rigole, notre club est juste le meilleur c'est pour ça qu'il vienne. Et avec ce paparazzi rien que pour nous on va faire de la bonne pub. Il fait donc que je donne le meilleur de moi pour rendre heureuse la vieille et rendre ce club plus connu encore. Notre avenir ne dépend que de moi. Je stress un peu mais pas trop. Un peu de stress ça fait du bien pour danser. Je danse et je danse. Je ne quitte pas le photographe du regard. Il m'intrigue. J'ai envie de lui montrer que je suis digne de son appareil et du club.
Les numéros s'enchainent jusqu'à la fin du spectacle. Tout le monde applaudit. C'est une réussite. Je suis fière de nous et de moi. Je rentre vite dans ma loge, faire du sport en petite tenue c'est assez hard et après il vaut mieux pas prendre froid. Je cours vers ma loge dans le couloir. Devant un mec m'attend. Sûrement un fan qui veut un bisous sur la joue ou une photo. Qu'ils peuvent être collant souvent.
"Tu veux quoi toi ? Une photo, un autographe, un bisous ?"
Je le regarde en essayant de devenir la réponse dans son regard. Mais je sens son aura malsaine, cela ne me rassure pas du tout. Je panique un peu mais je ne laisse rien transparaître. Il ouvre la porte de ma loge et me pousse dedans. Je pousse un petit cri de surprise. C'est quoi ce mec ? Qu'est-ce qu'il me veut putain ? Il me plaque contre le mur et commence à me tripoter. Il plaque sa main contre ma bouche. Je pousse des cris mais avec sa main je peux rien faire.
"T'es trop sexy, je veux trop de toi poupée ! Tu piges ?" Il se lèche la lèvre inférieur et commence à me faire des suçons dans le cou. Il baisse son pantalon et fouille dans ma culotte. Il essaye de m'embrasser mais je bouge ma tête à temps. L'enfer, purée que quelqu'un vienne me sauver. Je pousse des cris mais rien. Je suis trop paralysée. Je suis presque à poil quand j'entends une voix. Le mec s'arrête et me regarde. Il hésite un moment avant de continuer à me tripoter. J'ai l'impression d'être salis. Je commence à pleurer, je n'ai plus d'espoir.
J'entends un gros bruit. La porte s'étale devant nos pieds. Un mec vient d'enfoncer la porte. Le photographe. Il fout un coup de poing au mec qui s'enfuit en courant tout de suite. Il vient tout de suite vers moi et me couvre avec sa veste. J'ai froid et honte. Je veux pas lui parler. Je veux pas qu'il m'aide. Il m'a vue dans un moment de faiblesse. Trop de honte, je suis mal à l'aise. Il me soulève et me rassure avec des paroles bidons.
"Purée mais lâché moi ! Je... je suis grande je pouvais me débrouiller." Je me dégagea de son bras autour de moi. "Quoi toi aussi tu veux me violer maintenant ?! 'Tain vous avez que ça à foutre les mecs ou quoi ?!" Je le regarde avec du dégout. Cela ne lui suffisait pas de s'exciter à nous prendre un photo ? Il veut aussi me passer dans son lit. Je m'assois sur la coiffeuse. Je le regarde toujours. Je ne me laisserais pas faire. Genre il veut m'aider. Puis quoi encore. Il a des idées salaces ce mec. Comme tous les autres enfaite. Je pousse en soupir. "Bon tu veux quoi ! Reste pas planté là..."

C'était une soirée au départ plutôt comme les autres. Un jour de repos, et voilà qu'on me propose un boulot, plutôt bien payé. Je n'ai pas mis longtemps à accepter, surtout pour prendre en photo de jolies danseuses. Mais voilà que tout était en train de se gâter...
En entrant dans la loge de la jeune danseuse, je la "sauvais" de l'étreinte dégueulasse d'un mec complètement tordu... Mais rapidement tout ça tournait au cauchemar, et moi qui me sentais l'âme d'un justicier, j'étais en train de me faire envoyer balader par une jeune danseuse. J'étais un peu choqué quand même, je venais de lui éviter quand même un truc assez grave en soi, et elle m'envoyait chier comme une vulgaire merde : «Purée mais lâché moi ! Je... je suis grande je pouvais me débrouiller...Quoi toi aussi tu veux me violer maintenant ?! 'Tain vous avez que ça à foutre les mecs ou quoi ?!». Il n'en fallait pas plus pour que je m'énerve un tantinet «Putain mais c'est quoi ton problème ? J'tai sauvé la mise avec ce gros pervers et tu m'envoie chier ? Mais c'est quoi ces nana qui n'ont aucune reconnaissance ? T'es qu'une gamine ingrate ! J'aurai dû te laisser dans la merde tiens !!!».

Elle ne répondait pas, elle restait assise là sur sa coiffeuse, les yeux fixés sur moi, sans rien dire. J'en rajoutais une couche, c'est soit elle était conne et elle ne comprenait pas ce qui se passait, soit elle était trop sonnée par ce qui venait de lui arriver et dans ce cas, j'essayais de la secouer. «Allo ??? Y'a quelqu'un dans cette petite tête ? Il faut que j'te rappelle que t'as failli te faire violer y'a pas 10 minutes ???».

Un mec entrait dans la pièce et je me retournais. Un grand mec baraqué, sans doute un vigile, un mec de la sécurité. J'étais quelque peu hors de moi et je lui demandais plutôt sèchement «Qu'est-ce que vous foutez là vous ? Vous auriez pas pu arriver avant ?». «On m'a signalé des cris.» dit-il sèchement. «Ah bah oui mais ça c'était y'a 10 minutes, vous auriez pu vous en inquiéter avant ! Elle a failli se faire violer !» Une nana arrivait en me dénonçant comme était le mec qui cherchait la jeune danseuse. J'étais en train de passer pour son agresseur. J'en croyais pas mes yeux ni mes oreilles. «Non mais c'est une blague ! J'ai sauvé cette jeune femme d'une agression sexuelle, le pervers cours toujours, et vous allez m'accuser moi ?» Je me retournais vers la jeune danseuse assise sur sa coiffeuse. Cette fois-ci c'était à moi de lui demander de l'aide. «Mais dis quelque chose !!!!».

Le vigile était déjà en train de passer un coup de fil et j'entendais derrière moi ce gros malin dire au bout du fil «J'ai une agression sexuelle au cabaret, vous pouvez venir le chercher ?». Là je m'énervais vraiment. «Hooooo ! mais j'vous dit que j'ai rien fait putain !!!» Il attrapait mes bras et me les collait dans le dos. Mon sang bouillait à l'intérieur de moi, j'allais devenir dingue...

Je regardais autour de moi. Je savais pas qui regarder ni à qui parler. J'étais totalement sonnée. J'avais même envie de pleurer d'ailleurs. Je frissonnais et j'avais peur. Je ne savais plus qui voulait mon bien ou mon mal. J'étais pas conne pour ne pas savoir ce qui c'était passé. Je ne voulais juste pas l'admettre. Je suis toujours bloquée quand des situations comme celles-ci ce passe. Généralement ça ne va pas aussi loin et je suis toujours avec quelqu'un normalement. C'était pas prévu. Moi je pensais que je serais dans ma loge, tranquille et que après j'irais voir ce photographe pour lui causer un peu et peut-être lui offrir un verre. Mais j'avais pas prévu que ça soit lui qui me sauve. J'avais un peu honte d'avoir comme abusé de lui. C'est pour ça que j'attaquais comme un boxer. Je me défendais et en même temps je montrais ma reconnaissance mais le plus souvent les inconnus ne comprennent pas mon geste. Je l'ai comprend, c'est pas facile de faire face à une fille comme moi qui est genre lunatique. Je pose enfin mon regard sur lui pour le dévisager. Il est en colère et ne me comprend pas. J'ai envie de m'excuser mais si je le fais ça serait pas moi. Je ne montre jamais mes sentiments. Cela me rend trop vulnérable et j'ai pas envie d'être comme ça. "Allo ??? Y'a quelqu'un dans cette petite tête ? Il faut que j'te rappelle que t'as failli te faire violer y'a pas 10 minutes ???" dit-il en me secouant. Je me mords la lèvre. J'ai envie de le pousser et de dégager de là mais je reste assise sur ma coiffeuse à le regarder. Je me love dans sa veste. Son parfum sent très bon, il doit avoir bon goût. Mais d'après son regard il ne me veut pas de mal. Ce qui me calme tout de suite. Je baisse la tête pour mieux retenir mes larmes. "Oui je suis là ! C'est juste que tu peux pas comprendre. C'est pas comme... c'est moi voilà." Je sais pas parler à des inconnus. Je préfère mieux m'exprimer autrement. C'est d'ailleurs souvent compliqué pour moi.

Je soupire et quelqu'un rentre dans ma loge. Je sursaute et m'accroche à ce photographe. Ce n'est que George le vigile des loges, normalement. Je m'écarte du photographe et regarde avec soulagement George. Purée il était ou encore lui. Normalement il aurait dû venir et pas ce mec. Mais bon comme d'habitude il est allé ce goinfrer au bar et parler avec des belles clientes. "On m'a signalé des cris." dit-il, puis Malika, une autre danseuse arrive et pointe le photographe du doigt. "C'est lui, il l'a cherchée." Je regarde la scène se passait. Mon cerveau était complétement retourné. Je ne dis rien. George s’avance vers le photographe et le demande de le suivre puis il appelle des gens pour arriver en renfort. Je regarde le photographe qui se débat et crie son innocence. Je me dis d'agir. Je cours vers George et lui prend les mains pour qu'il lâche le photographe. "George ! Laisse-le, il m'a sauvé lui au moins. Tu pourrais le remercier de faire ton job. La prochaine fois que t'es pas là alors que je rentre dans ma loge je te jure je porte plainte contre toi !" Tout les deux me regardent avec des gros yeux. Malika ne dit rien et part tout de suite quand je lui lance un de mes regards noirs. "Très bien Mlle Hadley, je vous laisse alors." Il grogne un petit coup et s'en va en fermant la porte derrière lui. Le photographe me regarde sans bouger. Je m'étale par terre et rigole. Je dois évacuer mon stress comme ça. Mais c'était marrant de voir George aussi embarrasser. "Hahaha je suis désolé, ce mec est tellement trop." Je me relève avec un peu de mal et regarde le photographe. "Je suis Lee-lou et toi ? "