Always better to play two.

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Emily & Tyler

Ces soirs où je suis seul. Ces soirs que je passe dans mon canapé, à regarder Toy’s Story, Le seigneur des anneaux ou encore Batman. Parfois je raffole de ces soirs, de pouvoir manger dans un gros pot de glace en matant des films que j’adore et dont je ne me lasserais jamais, de fumer en paix en gratouillant le bide de Caleçon. Parfois ça m’détend, ça m’repose. Et parfois ça m’fait profondément chier. Parce que y’a des soirs où j’ai besoin de bouger. De sortir. Alors généralement, j’appelle un pote. Mais bon, tout l’monde n’est pas libre à 22:30, je peux le concevoir. Quand j’ai passé tout mon répertoire jusqu’à cette fille que je croyais morte, il ne me reste généralement plus qu’une solution : sortir tout seul. C’est moins drôle, je suis d’accord. Mais prendre l’air c’est mieux que rien.

Eh bien ce soir là en était un où j’étais seul, à marcher vers nulle part. Les rues étaient humides, le sol mouillé projetait des reflets orangés contre les murs, grâce à la lueur des lampadaires. Très peu de voitures passaient. C’était calme et paisible. Autant que si j’étais resté chez moi, en fait. Il fallait que je revienne vers le centre-ville, que j’approche les terrasses de cafés, que je sépare une file d’attente d’une boîte de nuit, que des spots et devantures de commerces ou bars m’éblouissent, que l’odeur grise de la pollution se mélange à celle roque du tabac. Je voulais m’encrer dans l’humanité, pour une fois. Entrer dans un amas de chaire, me sentir faire partit du monde. En réalité, je ne voulais pas seulement être spectateur du monde. Je voulais jouer un rôle, ce soir. Un rôle amusant.

Je longeais les rues en quête d’un pub hors duquel des rires jailliraient, à l’intérieur duquel la vie se trouverait pour se convertir en ambiance festive. Je ne connaissais visiblement pas assez de monde, puisque j’étais actuellement seul, ce soir-là. En ce mois de février, la nuit n’était pas encore bien chaude. Un vent frais mordait mon nez et ne cessait de surprendre mes poumons à chaque inspiration. J’aurais pas dû hésiter à prendre cette écharpe. Les mains fourrées dans les poches de mon jean, le col de ma veste relevée pour couvrir mon cou. Mon corps était comme une bouillote jeté dans la neige, ça faisait un mal de chien… Heureusement bientôt, j’arrivai au devant d’un Club’Night. Le parfum de la cigarette s’en dégageait et le son incroyablement fort de la musique à l’intérieur faisait presque vibrer les vitres. Aucun doute possible, il y avait du monde là d’dans.

Une fois à l’intérieur, je balayai la salle du regard. Des couleurs chaudes qui mettaient très vite à l’aise envahissaient le club. Mais ce qui se remarque bien plus vite, ce sont les podiums circulaires, plantée d’une barre métallique pour certains, disposés ça et là dans la pièce, cerclée de fauteuils et canapé moelleux. Des jeunes filles légèrement vêtues se trémoussaient en rythme avec la musique. Tournait, s’accrochait la tête à l’envers, balançaient leur jambes filées vers le publique qui savourait le spectacle. Mh, des streap-tiseuses. Je ne vais pas l’cacher, ce genre de divertissement me plaît beaucoup. Heureux d’être tombé dans cette endroit grouillant de monde, je marchai jusqu’au bar pour prendre place sur l’un des tabourets libre et demandai une bière au barman. Ouais, une bière. ‘Avais pas la tête à m’alcooliser de trop.

De là où j’étais, j’avais une vue prenante et absolue sur une danseuse très mignonne. Bon, y’avait pas que ça. Le truc c’est que j’ai toujours aimé les danseuses. Là, j’étais servi. Chaque coup de basse était un élétrochoque sur son corps. La mélodie semblait dessiner et décider des mouvements de son bassin, ses longues jambes dominaient la barre, s’articulait langoureusement et s’enlaçait autour du métal avec sensualité. Mh, c’est que j’en avais oublié ma bière, dîtes… Lorsque le show de la demoiselle se termina, je lui fit rapidement un signe de la main pour l’inviter à s’asseoir avec moi. Parmi tous ces gens présent dans la salle, toutes les danseuses, ben je voulais passer la soirée avec elle. Lui offrir un verre à elle. Usé ma voix pour elle. L’entendre elle. Puis c’est tout. J’devais être fatigué. Le sommeil me répétait que c’était une des personnes les plus intéressante ici, sinon la seule.

Et puis. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire que j’l’invite elle et pas une autre ? Merde, c’était pas une cigarette que j’avais fumé tout à l’heure, hein. Tant pis. J’espère qu’elle m’en voudra pas d’être long à la détente. D’ailleurs, mieux vaut que j’arrête de lui sourire comme ça. Elle va m’prendre pour un psycho’. Après un raclement de gorge, je pris une grosse bouffée d’air pour rétablir mes esprits.

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We are a fever

Comme tous les autres jours depuis son arrivée, Emily s'éveillait en constatant qu'elle était encore parvenue à détruire son lit durant son sommeil. En effet, les draps et la couette n'étaient plus le moins du monde bordés, formant une boule au bout de son matelas. Décidément et bien qu'elle ne s'en rappelle pas, elle avait dût passer une très mauvaise nuit. D'ailleurs, Emily passa sa main sur son visage en silence, sentant déjà un mal de crâne survenir. Elle avait peut être fait un peu fort la veille. Qu'est-ce qu'elle avait fait ? Rien de plus que d'habitude ; La fête. Boire, fumer, danser et rire en bonne compagnie et avec de la musique. Cela valait bien un léger mal de tête le lendemain non ? Pour elle en tout cas, oui.

Toujours allongée, elle tourna juste la tête pour s'emparer de sa montre sur sa table de chevet et regarder l'heure. Il était presque dix-huit heure, ce qui signifiait qu'elle avait d'ores et déjà loupée le petit déjeuner, ainsi que le repas du midi. La jeune strip-teaseuse soupira en se redressant, avant de venir s'asseoir sur le bord de son lit. Elle n'avait pas grandement le temps de rêvasser, il fallait qu'elle ait le temps de se préparer tranquillement et faire quelques courses avant d'aller bosser. Non vous ne rêvez pas, elle n'avait pas un instant pensée au fait de dîner, comme bien trop souvent.

Lorsqu'elle eut le courage de se lever une poignée de minutes plus tard, elle rejoint la salle de bain. L'instant suivant, il était aisément possible d'entendre l'eau ruisseler. Il y avait au moins un avantage avec Emily lorsqu'elle souhaitait se remettre les idées en place ; elle prenait des douches froides. Ainsi, Mademoiselle était parfois économe, ou bien juste quelqu'un qui apprécie l'eau froide. Une dizaine de minutes s'écoulèrent et elle sortit de la salle d'eau, avec pour seul et unique vêtement, une serviette nouée autour de la poitrine. Allant jusqu'à son armoire, la grande brune ouvrit machinalement les battants du meuble. Elle dégagea de ce dernier un jean et un chemisier gris, les enfilant la minute suivante après avoir mit d'agréables sous-vêtements de dentelles rouge. Elle ébouriffa ses cheveux longs et presque déjà secs, marchant ensuite jusqu'à rejoindre son lit. Emily remit en ordre les draps ainsi que la couette, refaisant son lit comme seuls les militaires savaient le faire. Pas un seul pli ne fut alors visible. Maniaque peut être ? Qui sait. Suite à cela, elle avala machinalement les comprimés que son psychiatre lui avait prescrit, et s'enfuit à toute vitesse à l'épicerie du coin.

Quand elle en revint les bras chargés de courses, Emily déposa tout sommairement sur la table de sa cuisine. Jetant un regard à l'horloge en notant qu'elle allait certainement être en retard si elle ne s'activait pas davantage, elle rangea plus vite que n'importe qui les différents achats, traçant ensuite jusqu'à sa chambre. Elle envoya sa précédente tenue valser jusqu'à la salle de bain, troquant un jean contre un mini short et un chemisier en faveur d'un haut légèrement bustier. Ce dernier mettait par ailleurs sa poitrine bien proportionnée en valeur. Quoi qu'il en soit, elle passa un léger rouge sur ses lèvres, ainsi qu'un peu de mascara pour définir plus encore ses longs cils.

Quelques minutes plus tard et elle était déjà sur son lieu de travail. Le début de soirée fut assez mouvementé, rythmé par le balancement des hanches de la jeune femme. Bon nombre d'hommes n'avait d'ailleurs d'yeux que pour elle, ou plutôt pour son corps. Pour la plupart, c'était des habitués qui tentaient à chaque fois de lui offrir un verre, ce qu'elle n'acceptait que rarement. Toujours est-il que lorsqu'elle glissa l'une de ses jambes galbée autour de la barre, ses iris claires se posèrent un instant sur un jeune inconnu qui profitait du spectacle. Son joli minois fit esquisser un sourire à la danseuse, tandis qu'elle finissait son numéro de danse la minute suivante. Le même jeune homme qu'elle avait remarqué plus tôt lui signe un signe alors qu'elle terminait de danser. À son tour elle lui accorda un léger mouvement de la main. Passant brièvement par les vestiaires pour récupérer son sac à main, elle s'amusa à faire patienter quelques instants supplémentaires l'inconnu. Après tout, il est plaisant pour une femme de se laisser désirer non ? Elle refusa poliment sur le chemin un autre qui souhaitait l'inviter, et rejoint le blond au bar. Ayant comme par miracle un tabouret libre à côté de lui, elle s'y hissa et se pencha ensuite légèrement vers l'inconnu pour lui dire, un sourire taquin lui brûlant les lèvres ;

« J'espère que tu en as bien profité ? »

» Don't play with your life » Shanae
» « Hi, I'm Chucky. Wanna play? »
» Let's play some game ~ft Saoirse C. O'Callaghan

Always better to play two.

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