Encore une matinée que je n'avais pas vu passer. J'avais pourtant essayé de me lever tôt, je dis bien essayer. Parce que malgré toute la bonne volonté du monde, me tirer de mon lit le matin était toujours pire qu'un calvaire. J'étais bien consciente que je devrais me coucher plus tôt le soir, mais cette fois-ci, ce n'était pas de ma faute. En effet, j'avais travaillé tard au restaurant la veille et j'étais donc arrivée chez moi alors que la nuit était déjà tombée depuis un bon moment déjà. Voyant cela je n'avais traîné à me coucher, mais les heures de sommeil qui aurait dû me remettre en forme n'avait visiblement pas suffit. Tant pis, je me rattraperais ce soir si je le pouvais. Mon programme pour la suite de la journée, ou de l'après-midi plutôt, était déjà tout trouvé. A cause de nos boulots respectifs, Marisol et moi, ne nous étions pas vues depuis quelques jours Bien sûr, il y avait le téléphone, mais c'était toujours mieux de se voir en face à face, plus longtemps et surtout de partager de bons moments ensemble. Je l'avais alors prévenue par un coup de fil que je l'attendais dans le centre ville cet après-midi même, afin que nous puissions faire un peu de shopping toutes les deux. Ce n'était qu'un prétexte évidemment, puisqu'il était clair que nous ferions bien plus de choses, comme aller boire un verre ou encore papoter comme de vraies filles. Même si nous nous parlions tous les jours, nous n'en avions jamais fini de raconter nos vies. Il nous arrivait aussi de raconter des conneries aussi, c'était également une de nos spécialités. J'avais pris ma voiture pour me rentre sur notre lieu de rendez-vous. Une fois sur place, j'en avais profité pour flâner devant les premières devantures de boutiques qui s'offraient à moi. Je restais en vue, fin de ne pas rater Marisol quand elle ferait son apparition. Et c'est déjà quelques minutes à peine après, que je la vis arriver et regarder tous les côtés. Apparemment, elle ne me voyait pas. Je m'avançais alors vers elle en secouant légèrement la tête, amusée par ce spectacle. « Allô la lune, ici la Terre ! » lançais-je comme première approche. Ce qu'elle pouvait avoir la tête dans les nuages quelques fois. « J'étais pourtant en vue. Pense à me rappeler de t'acheter des lunettes quand on serait près d'un opticien » ajoutais-je. Je la prenais alors dans mes bras et déposais deux bisous sur chacune de ses joues, en guise de bonjour.

go, go, go ... shopping we're here !

Cela faisait quatre jours que je prenais ma relève tous les matins à sept heures à l’hôpital, mais aujourd’hui et je ne pouvais que me dire « enfin » j’avais mon jour de repos. J’en profitai pour dormir, j’avais pas mal d’heures de sommeil à rattraper et de plus, mon lit avait pour ordre de me laisser sortir pour aucun prétexte. Mes journées au travail m’épuisaient et bien que je ne me couche pas très tard, l’accumulation entre la fatigue et l’épuisement, ne m’aidait pas vraiment à rester en forme. C’est très souvent que je passais mes journées de repos, à dormir ou à ne rien faire, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, j’avais prévu de voir Casey. Nos emplois du temps respectif faisaient qu’elle et moi nous ne nous étions pas vu depuis quelques jours. Je sais ce que vous aller me dire, « && le téléphone ? && internet ?! » Oui, d’accord, mais ce n’est pas du tout la même chose. Je préférais la voir en chair et en os, et discuter avec elle de vive voix ainsi que de passer des bons moments, plutôt que de rester à geeker toute la journée sur mon téléphone. De plus, cela me permettrais de prendre l’air. Enfin bref, on s’était donner cette journée pour faire une séance de shopping, enfin vu l’heure actuelle, ça serait plutôt un après-midi. Elle m’avait prévenue d’un simple coup de fil qu’elle m’attendrait dans le centre-ville. Vu ma veine, je n’allais pas la voir immédiatement, mais cela n’était pas la question. J’avais hâte de la revoir et de lui raconter mes péripéties, et par la même occasion, qu’elle me raconte les siennes. Oui, on s’envoyait presque la quasi journée des SMS, mais on avait toujours quelques choses à se raconter. Cet après-midi n’était qu’un prétexte pour nous, bien sûre, nous allions flâner dans les boutiques, en essayant toutes sorte de choses complètement extravagantes qui ne nous irons pas le moins du monde, mais nous allions sûrement papoter autour d’un verre telle Carrie Bradshow et ses copines dans Sex & The City. Nous allions dire, et / ou faire des conneries, notre grande spécialité. Habitant une rue parallèle au centre-ville, je ne pris pas la peine de sortir ma voiture de sa place tellement demandée par les autres automobilistes. Je me rendis simplement à pied vers les boutiques, sans perdre de vue les quelques devantures bien agencées. Arrivée dans le centre, je commençai à regarder de tous les côtés afin d’apercevoir mon amie, je fixai ma montre histoire de voir si j’étais à l’heure ou bien. J’étais un peu en retard –pour changer- Super, j’allais surement devoir l’appeler afin de lui demander où elle était située. « Allô la lune, ici la Terre ! » Cette voix si particulière et si familière je la reconnus immédiatement. « Ah bah t’es là ! » lançais-je alors que Casey se plantais devant moi. « J'étais pourtant en vue. Pense à me rappeler de t'acheter des lunettes quand on serait près d'un opticien » « Bah la prochaine fois, met des vêtements voyant à dix kilomètres à la ronde ! » Lui répondis-je avec un grand sourire, alors qu’elle me prenait dans ses bras, tandis que nous nous faisions la bise. Moi ?! De mauvaise foi ?! Mais pas du tout mon cher, je suis comme ça. « Comment tu vas ma belle ?! »

Par miracle, j'avais enfin trouvé un après-midi de libre. Cela me permettrait de me poser un peu, mais surtout de voir Marisol. Parce que oui, depuis que j'avais appris que je serais tranquille aujourd'hui, j'avais tout de suite fait mes plans. Et ce que j'avais prévu, c'était de consacrer ces heures à celle que je considérais comme ma sœur. Nos boulots respectifs nous avaient empêchés de nous voir ces derniers temps, et je comptais bien y remédier au plus vite. J'arrivais à destination, dans le centre ville, où j'attendis Marisol. Évidemment, je lui avais passé un coup de fil au préalable pour la prévenir de me rejoindre. Ou je risquais fortement de passer l'après-midi seule. Je m'étais garée assez rapidement vu que j'avais trouvé une place dès mon arrivée, une fois n'est pas coutume. J'avais même commencé à me balader devant les vitrines qui se présentaient à moi. Mais je n'eus pas le temps d'en faire plus, car en me retournant, je repérais Marisol qui venait d'arriver, et qui visiblement, ne me voyait pas. Quelle tête en l'air cette bouclée. Je m'approchais d'elle, la faisant revenir à la réalité, parce qu'elle devait être bien loin d'ici pour ne pas me voir. « Oui effectivement, je suis ici en chair et en os ! » lui répondis-je. J'aimais le ton de sa phrase en plus, comme si ça faisait pas moins d'une heure qu'elle me cherchait. J'en profitais même pour lui dire de me rappeler de lui acheter des lunettes quand on passerait devant chez un opticien, parce que son cas m'inquiétait franchement. Et voilà qu'elle se trouvait une bonne excuse, comme j'aurais dû m'en douter. Je baissais la tête afin de jeter un œil sur mes vêtements qu'elle qualifiait de pas assez voyants. Je pense que l'on pouvait difficilement faire mieux à ce niveau. En même temps, je n'étais pas du genre à porter des fringues passe-partout, je passais rarement inaperçue en fait. « Tu te moques de moi j'espère ? Mais attends, la prochaine fois, je viendrais déguisée en clown. Comme ça, tu me repéreras de l'autre bout de la rue et en plus, tu te taperas l'affiche. Jackpot ma fille ! » lui lançais-je, avec mon grand sourire ravi. Je la prenais ensuite dans mes bras, afin de lui dire bonjour. Et la demoiselle me demanda comment j'allais. « Relativement bien. J'ai pu profiter de mon lit hier soir et ce matin, et ça fait un bien fou ! J'adore les jours de repos » répondis-je. « Et toi ? Pas trop crevée en ce moment ? » la questionnais-je à mon tour. C'est vrai qu'on s'était parlé au téléphone hier soir. Mais c'était tout à fait habituel chez nous, il ne nous arrivait jamais de ne plu rien avoir à se dire. Assez difficile à imaginer comme ça, mais je vous assure que c'est vrai. Des vrais moulins à paroles, mais il faut bien dire qu'il nous en arrive des histoires aussi.