Thomas n’aimait pas les discours, ils ne les aimaient pas parce que souvent ils étaient de simple appels au vote et dieu qu’il en avait récité pour Obama ces derniers temps. En fait toute la compagne électorale avait été un combat du combattant et il savait que cela compterait pour sa propre réélection. Mais ce n’était pas le plus important. Il y avait eu dans sa chère ville des hauts et des bas, une coupure de courant et un événement de solidarité duquel il avait été absent. Son chef de cabinet avait bien entendu était moyennement emballé par l’effet que cela avait donné. Un maire absent alors qu’on avait besoin de lui. Oui c’était une erreur, mais entre gérer X et approuver Y, Thomas n’avait honnêtement pas eu le temps de s’attarder à aller à l’encontre de la population.
Alors le 11 novembre était l’occasion de marquer le coup , enfin marquer le coup, tout ce qu’il avait à faire était de présenter un discours et poser une couronne de fleur sur un monument. Il avait longuement réfléchi à ce discours. L’Armistice n’était pas un fait historique dont les Américains se rappelaient forcément, mais même dans une petite ville comme Town Square, il y avait eu de valeureux soldat qui sont parti pour combattre les Allemands, et comme chaque année, il fallait se les commémorer. Il arriva sur place, dans sa voiture de fonction et fut accueilli par le comité local des anciens combattants. Il prit le temps de tous les saluer, tout sourire, et paroles douces. Il savait se vendre, après tout il était avocat. Puis la cérémonie commença. D’abord une fanfare qui reprenait l’hymne nationale américaine, Thomas posa sa main sur son coeur , preuve de patriotisme. Après l’hymne, il saisit l’énorme bouquet avec l’un des militaires présents et le déposa au pied du monument des hommes tombés au combat. Il respecta une minute de silence et se dirigea vers le pupitre. Son collaborateur avait déjà placé son discours devant ses yeux. Observant une pause dramatique, il leva les yeux et regarda la petite assistance. Il se racla la gorge et commença à parler.
« mesdames, mesdemoiselles , messieurs,
Aujourd’hui, nous sommes tous réuni ici pour se rappeler. Se rappeler de ces hommes qui sont partis voilà presque 100 ans et qui ont donné leur vie pour des valeurs dont l’Amérique est fière. Leur sacrifice n’a pas été vain, et bien que la victoire s’eut obtenu après nombreuses pertes, nous avons triomphé alors de la menace.
Il est important , pour les générations futures, comme pour les précédentes de se rappeler que la guerre n’est pas juste un fait d’histoire, aucun monument , musée ou même manuel ne pourra montrer l’atrocité qu’a été cette guerre. Il est de notre devoir, d’entretenir la mémoire , pour ne jamais oublier que l’Europe a saigné, que bien qu’il est un lointain contenant, nous y avons aussi laissés de nombreuses vies. Je vais maintenant procéder à la lecture des soldats morts sur les fronts d’Europe et qui n’ont jamais pu voir la fin de la guerre en 1918 »
Le maire récita donc chaque nom, les uns après les autres. Il n’y en avait pas beaucoup, mais cela ne voulait pas dire qu’il fallait oublier de le faire. Après sa lecture, il remercia l’assistance, et reçu les applaudissements d’usage. Il s’attarda à parler à quelques personnes, jusqu’à ce que quelqu’un l’interpelle.