Ma vie a pris un sacré tournant ces derniers temps. Il y a eu cette dispute avec Lennon et cette subite envie de changer. Elle préférait être avec un homme qui avait un travail, qui avait une situation financière stable et qui n’avais pas passé deux ans de sa vie à boire comme un trou. Au fond je pouvais la comprendre, même si je ne l’avouerais jamais. Après avoir passé plusieurs jours à me lamenter sur mon sort, j’avais finis par me décider à changer ma vie du tout au tout. J’ai essayé de trouver du travail dans un lieu respectable, mais personne ne voulais de moi… Finalement j’ai réussi à trouver un poste de barmen occasionnel dans le bar où j’avais l’habitude d’aller cuver mon chagrin, mais j’ai également décidé de reprendre mes études. Je sais que ça peut paraître complètement dingue, mais ce n’était pas fait sur un coup de tête. J’ai réfléchi à tout cela pendant des semaines entières, jour et nuit. J’ai finis par prendre conscience qu’il fallait que j’arrête de m’autodétruire. Pour Lennon, pour moi et surtout pour Gabriel. Alors voilà, je m’étais de nouveau inscris à l’université. J’ai repris les mêmes cours que j’avais abandonnés il y a deux ans. Premier cour, le professeur ne mis que cinq minutes pour me reconnaître. En même temps un vieux de vingt-cinq ans au milieu de jeunot de dix-neuf, vingt ans ça ne passe pas inaperçu. Je me sens comme un étranger là-bas. Trop vieux pour être là et surtout trop déconnecter de la vie sociale. Mais je ne suis pas là pour me faire des amis, je suis juste là pour obtenir un diplôme et pour réaliser le rêve de mon meilleur ami, ni plus, ni moins.

Aujourd’hui, je me suis levé tôt afin d’aller bosser à la bibliothèque. Mon dieu si Lennon me voyait je suis sûr qu’elle exploserait de rire. Elle n’y croirait même pas surtout… Malgré tout c’est bel et bien réel. Je m’étais lever pour braver le froid et aller m’installer à la bibliothèque afin d’étudier les différentes techniques de communication qui ont pu exister dans les plus grosses entreprises de notre pays. Rien de bien passionnant en soi je dois l’avouer, mais je suis installer dans cet endroit depuis vingt minutes et j’en ai déjà appris beaucoup. Auparavant je détestais les bibliothèques, beaucoup trop calme, beaucoup trop studieux pour moi. Mais désormais cela me convient parfaitement. Ici personne ne peut venir me déranger, personne ne vient de me demander ce que je fais, je suis seul face à mon devoir et cela me va parfaitement. Enfin je pensais être tranquille. Plonger dans la lecture d’un article, je ne fais plus réellement attention à ce qui m’entoure et je ne peu m’empêcher de sursauter lorsque je sens deux mains ce posé sur mes yeux. Qui pourrait bien me faire un coup comme ça ici ? « Plus un geste vous êtes cernés ! » entendis-je alors d’une voix que je serais capable de reconnaître parmi milles désormais. « Ca alors, Taïs. » dis-je en souriant quelque peu.

Taïs. Une jolie rousse pleine de charme faisant partie de la même promotion que moi. Je suis peut être le plus vieux, mais elle a vingt-trois ans et fait donc parti des anciens avec moi. Notre professeur de communication avait trouvé l’idée sympa de nous réunir en binôme afin de travailler ensemble sur un projet. A la base, je n’étais pas réellement enchanter par l’idée. Je ne voulais bosser que par moi-même, mais au final, je dois avouer que j’apprécie la jeune femme. Elle a un côté mystérieux qui m’attire et puis il faut l’avouer, il y a pire niveau physique. Elle sourit et finis par prendre place à côté de moi. « Qu’est-ce que tu fais là ? » lui demandais-je alors tout en refermant mon cahier. Je sens que je ne vais plus pouvoir travailler désormais. Elle a ce petit sourire en coin qui me fait comprendre que je suis sa cible de la journée.

« J'étais là pour travailler, vraiment ! Et je t'ai vu et je me suis dit que j'allais venir t'embêter ! » m’avoua-t-elle rapidement. Hé merde pensais-je alors. J’aurais dû me cacher derrière un bouquin ou même ne pas venir ici. Depuis le premier jour où j’ai rencontré Taïs j’ai su que nous n’allions pas avoir une relation de simples collègues normaux. Elle cachait quelque chose derrière son sourire de petite fille niaise. Parce qu’au premier abord la jolie rousse ne passait pas être très fute-fute. Elle faisait superficielle et idiote. Je ne la connais pas depuis très longtemps, mais je reste persuader qu’elle est beaucoup plus intelligente que cela et qu’elle ce cache derrière un masque parce qu’après tout on sait tous que c’est plus facile de vivre de cette façon. « Pauvre de moi. » lui répondis-je alors tout en levant les yeux au ciel. Depuis le décès de Gabriel je n’ai pas beaucoup d’amis, voir pas du tout, mais avec Taïs le courant est tout de suite bien passé. On ce cherche constamment, mais cela nous occupe et nous éloigne d’une réalité un peu trop triste. Enfin. Elle finit par s’asseoir à mes côtés et je la vois essayer de lire par dessus mon épaule ce qui ce cachais sur mon livre. Dire que je devenais sérieux. Cela fait deux ans que j’ai arrêté d’étudier, j’avais complètement lâché l’affaire et je dois avouer que c’est plus que compliquer de ce remettre dans le bain être là au milieu de livres et de feuille de cours, j’ai l’impression que cela me ressemble pas du tout. Et pourtant je suis bel et bien là, en train de réviser pour mon prochain partiel. « Je m'ennuie, la bibliothèque c'est trop calme. Comment tu fais pour rester ici ? » me demande-t-elle avec son plus beau sourire et une nouvelle fois je lève les yeux au ciel. « J’essaye de réviser, mais j’ai comme l’impression que je vais plus pouvoir maintenant. » lui répondis-je tout en lui offrant un sourire.

J’ai très vite compris son petit jeu, il ne m’avait fallut que deux-trois rencontres pour comprendre. Tout ce qu’elle veut c’est s’amuser et en particulier avec les hommes. Malheureusement pour elle c’était également devenu mon jeu préférer de m’amuser avec les femmes. Et depuis le premier jour on ne cesse de ce chercher pour et oui et pour un non. Et il ne lui faudra que quelques minutes pour m’attraper par la main et m’entraîner dans un des nombreux rayonnages de la bibliothèque. Comme un idiot je la suis tout en jetant un coup d’œil derrière moi pour être sûr que personne ne nous suit. Au final, je la vois sortir une bouteille de son sac. Bordel cette fille me surprendra toujours. Je la vois s’asseoir par terre et ouvrir tranquillement sa bouteille. Un petit sourire apparaît alors sur mon visage. « Tadam ! Comment passer le temps dans une bibliothèque tout en faisant croire qu'on travaille ! Alors cap ou pas cap ? » me dit-elle tout en riant. Elle me demande sincèrement si je suis cap ou pas ? Des fois je me demande d’où viens cette fille. Il n’avait fallut que trois jours sur le campus pour que tout le monde me reconnaisse et relance les rumeurs sur mon compte. J’étais désormais le plus vieil élève de première année, doublé d’un alcoolique qui avait tué son meilleur ami. Pas vraiment la meilleur des réputations… « Tu me connaît mal Taïs » lui répondis-je alors tout en attrapant sa bouteille et en avalant une gorgée. Elle me fait signe de lui rendre sa bouteille et je ne peux m’empêcher d’avoir envie de jouer à mon tour. « Viens la chercher. » lui lançais-je tandis qu’elle ce relevait déjà d’un seul coup. Elle est vraiment joueuse. Peut être même un peu trop. D’un seul coup elle ce retrouve réellement très proche de moi et je peu m’empêcher de lever le bras pour qu’elle ai du mal à attraper sa bouteille. « Tu veux jouer on va jouer. » lui répondis-je tout en riant.

Cela ce voyait comme le nez au milieu de la figure qu’elle n’était pas ici pour réviser comme tout les gens qui venait ici normalement. Elle devait peut être avoir eu cette idée en franchisant le pas de la porte, mais lorsque son regard c’est posé sur moi elle a dû oublier toutes ces bonnes résolution. Il ne lui faudra pas très longtemps pour me faire comprendre qu’elle avait bel et bien l’intention de m’embêter aujourd’hui. Adieu mes révisions et mon envie d’être tranquille aujourd’hui. Tant pis. Après tout, Taïs reste une bonne compagnie et je suis persuadé que je vais bien m’amuser avec elle. Nous discussion quelques minutes et elle finit par m’entraîner dans le fond de la bibliothèque. Nous passons devant plusieurs personnes avant de disparaître dans les rayons. Je ne sais pas où elle m’entraîne, mais je commence à craindre le pire. Enfin. Une fois éloigné de la vu de tous, je la vois s’asseoir sur le sol et sortir une bouteille de son sac. Ah d’accord, je comprends mieux. Elle avait l’intention de me faire boire. Mon dieu. Cela promet. Elle finit par me demander si j’étais cap ou pas et je ne peux m’empêcher d’hausser les sourcils. J’avais pas vraiment l’habitude d’avoir de nouveau des amis, et surtout que l’on me défi de nouveau de cette façon. Il me faudra que quelques secondes pour attraper sa bouteille et en boire une gorgée. Le jeu ne faisait que commencer. « Tu vas te brûler si tu joues avec moi. » me lance-t-elle doucement avant de ce rapprocher dangereusement de moi. Instinctivement, je lève le bras. Taïs n’est pas très grande et je n’ai donc pas beaucoup de peine à mettre la bouteille hors de sa portée. Après quelques tentatives, elle finit par abandonner. Enfin c’est ce que je croyais. Elle ce rapproche encore un peu plus de moi. Tellement que je sens son souffle chaud sur mon visage. Et avant que je ne comprenne quoique ce soit, elle m’embrasse.

Je dois avouer être assez surpris par son geste. Je m’attendais pas du tout à cela, mais vraiment pas du tout. Et c’est assez déstabilisant. Enfin. J’en ai embrassé des femmes dans ma vie, mais depuis Lennon, j’ai un peu freiné là-dessus voir même totalement. Malgré tout, ce geste est tendre et me fait perdre tout mes moyens. Comme un idiot, je baisse le bras et elle en profite pour attraper la bouteille avant de ce reculé vivement tandis que je restais planter face à elle, la bouche ouverte. Je sais qu’elle est joueuse, mais je ne pensais pas que c’était à ce point là. « J'ai gagné ! » affirme-t-elle tout en me lançant un regard en coin. C’est pas croyable tout de même, je me fais avoir par une femme. Je l’observe boire tranquillement avant qu’elle ne s’éloigne un peu plus dans le rayon tout en flânant. Elle laisse son doigt courir sur les livres et jette de temps en temps des coups d’yeux derrière son épaule pour s’assurer que je suis toujours là. Je finis par secouer la tête afin de remettre mes idées en place avant de finalement la suivre. Je la rattrape rapidement et pose mes mains sur ses hanches avant de la plaquer contre le rayonnage. « T’es sûr de toi ? » lui demandais-je tout en me rapprochant un peu plus d’elle. C’est bizarre, mais enivrant à la fois et sans réfléchir je finis par poser mes lèvres sur les siennes. Cette fois-ci le baiser dure un peu plus longtemps, c’est fougueux et passionné. Je sens ses mains passer autour de ma nuque et avant qu’elle ne bouge de nouveau, je lui reprends sa bouteille et lui lance mon plus beau sourire. « Je t’ai dit que tu devais pas jouer avec moi. » lançais-je en riant. Je bois une gorgée, dépose sa bouteille vers son sac à main et me retourne. « Je devrais retourner réviser. » finis-je par lui dire avant de m’éloigner de nouveau. Mon dieu, mais dans quoi on ce lance ?

Je ne sais pas du tout ce qui m’a pris de l’embrasser de cette façon. Je sais qu’elle avait fait uniquement cela pour récupérer sa bouteille, ou tout du moins c’est ce que j’espère. Mais aller savoir pourquoi, j’avais voulu continuer ce baiser. Depuis le premier jour, Taïs m’intrigue au plus haut point. Elle a cette façon de cacher son jeu qui me donne envie de la connaître et depuis que nous avons travaillé ensemble, je sais qu’elle ne fait que de me chercher. Alors je ne réfléchis plus et la plaque contre un rayonnage avant de l’embrasser à nouveau. Je sens sa main ce balader sur mon torse tandis que la mienne ce pose dans le creux de ses reins. Je dois avouer que tout cela me fait bizarre, je veux dire d’embrasser une autre femme que Lennon. Depuis le temps. Mais au final, j’oublie tout ça et stoppe notre baiser en lui souriant. « Je devrais retourner réviser. » lui lançais-je tout en reposant sa bouteille près de son sac. Je sais qu’à ce moment précis, elle doit me détester, mais après tout c’est le but du jeu. Elle veut jouer et on va jouer, mais vraiment. Je finis par lui tourner le dos et il ne faudra que quelques secondes pour qu’elle attrape mon poignet. « On a pas fini de jouer tous les deux. » me dit-elle tout en me lançant une moue de chien battu. Il faut l’avouer, elle sait vraiment y faire quand elle le veut. Mais je ne veux pas qu’elle s’y méprenne. Je n’ai absolument pas envie de me mettre en couple ou de me poser avec quelqu’un. Vraiment pas. « Tu crois vraiment que je vais te laisser partir réviser ? » me demande-t-elle tout en ce rapprochant une nouvelle fois dangereusement de moi. Je plonge alors mon regard dans le sien tout en lui souriant. « Bah tu vois je suis déjà le plus vieux de la promo, alors bon… Je voudrais en finir au plus vite, donc il faut que je révise. Je me disais que tu serais assez gentille pour m’aider. » lui répondis-je alors. Avec elle, j’en oublie presque l’arrogance qui m’habite depuis plus de deux ans.

« Les révisions attendront. » finit-elle par me dire tout en revenant coller ses lèvres sur les miennes. Une nouvelle fois elle laisse ses mains glisser sur mon torse tandis que je passe mes bras autour de ses hanches et avant que je ne dise « ouf » elle s’éloignais de nouveau. Bon ça commence à devenir quelque peu frustrant quand même. Elle ce met alors a rire comme une enfant avant de s’éloigner un peu plus de moi et en me lançant un regard des plus aguicheurs. Oh bah voilà qu’elle veut réviser désormais. On aura tout vu tout de même. Cette fois-ci c’est elle qui s’éloigne de moi et qui finis par me tourner le dos. Je l’as rattrape en deux enjamber et me glisse derrière elle. L’espace d’un instant, je la retiens. « Juste pour information… Ce n’est qu’un jeu. » lui murmurais-je avant de retourner m’asseoir à ma table. Je ne veux pas lui donner de faux espoir et préfère donc qu’elle soit au courant de ce que je pense dès le début. Je récupère alors l’un de mes bouquins et commence à jouer nerveusement avec l’un de mes stylos entre mes doigts, tandis que je sens la main de Taïs ce poser sur ma cuisse. C’est qu’elle devient entreprenante maintenant. « Qu’est-ce que tu fais ? » finis-je par lui demander en souriant quelque peu.