Tout était différent dans ma vie ces derniers temps… Plus posé, plus calme et moins instable je commence même à faire des projets pour l’avenir, mais voilà cela allais beaucoup trop vite pour moi. Chercher du travail, vouloir reprendre mes études, dire à Lennon « je t’aime. ». Bordel je lui ai vraiment dit ça. Je crois que c’est sans aucun doute le détail qui me perturbe le plus. J’avais finis par quitter son appartement le lendemain quelque peu perdu par tout cela. Nous sommes deux jours plus tard et je me suis toujours pas remis de cela. J’ai sincèrement dit à Lennon que je l’aimais. Bien sûr je le pense, bien sûr, mais je ne sais pas… Le dire à voix haute rend tout cela terriblement réel. Et cela me fait totalement flipper. Parce que nous ne sommes pas fait pour être semble, parce qu’elle mérite bien mieux que moi. Elle mérite quelqu’un de stable, quelqu’un qui ne soit pas effrayé par le moindre sentiment, enfin tout sauf moi. Enfin. Cela ce mélange dans ma tête depuis deux jours et j’en suis incapable de dormir. Je passe des heures devant ma télé, à zapper sur des émissions plus bidon les unes que les autres. Miraculeusement ou non, je finis par retrouver une vieille bouteille d’alcool dans l’un de mes placards. Je suis resté plusieurs assis devant cette bouteille incapable de faire quoique ce soit d’autres que de fixé ce récipient empli d’alcool. Au bout de quelques heures, je me décide à sortir. Il ne faut pas que je replonge, il faut que je fasse plaisir à Lennon, que je tienne mes promesses.

Après avoir tourné quelque peu dans la ville, je finis par décider à me rendre au port. Il y avait cet endroit où j’avais l’habitude de traîner avec Gabriel. Une fois arrivé sur le ponton, je m’assois laissant mes jambes pendre au-dessus de l’eau. Là perdu dans mes pensées, je laisse mon regard ce posé sur un arbre en face. L’endroit est plus calme que jamais et j’adore ça même si les souvenirs ici ce font très nombreux. Je pensais pouvoir être seul pendant des heures jusqu’à ce qu’une silhouette ce dessine à côté de mon ombre. Rapidement je me retourne et aperçois Savannah, la jeune interne qui c’était occupé de moi après l’accident. Elle est sans aucun doute la seule et unique personne avec qui j’ai toujours été gentil, malgré tout ce qui m’était arrivé. Elle avait ce truc qui m’avait fait comprendre que je pouvais la laisser m’aider, malgré tout lorsque j’étais sorti de l’hôpital je l’avais quelque peu perdu de vue et j’avais laissé ma vie devenir un enfer. J’allais dire quelque chose lorsqu’elle finit par ce rendre compte de ma présence. « Noam qu’est-ce que tu fais là ? » me demanda-t-elle surprise de ma présence ce qui me fit sourire. D’un signe de tête je lui indique de s’asseoir à côté de moi. « Savannah, ça me surprend de te voir ici ! » finis-je par lui dire tandis qu’elle prenait place à mes côtés. L’espace d’un instant je l’observe en silence, elle à l’air fatigué, ces traits sont tirée et elle semble ailleurs. « Ca va ? » lui demandais-je alors doucement.

La jeune Savannah était désormais assise à mes côtés et pendant quelques secondes, je me contente de l’observer en silence. Ces traits sont tirés et à l’air réellement très fatigué et pourtant un sourire s’affiche sur son doux visage lorsque je m’adresse à elle. J’avais fait la connaissance de la jeune femme dans la pire période de ma vie. A l’hôpital juste après l’accident. Elle était l’interne qui avait pour job premier de s’occuper de moi. A l’époque, je rejetais tout et tout le monde, je ne voulais pas d’aide, je voulais juste qu’on me laisse tranquille, qu’on laisse ma culpabilité me ronger en attendant que Lennon ce réveille de ce coma. Mais Savannah avait réussi à me toucher. Elle était pas comme les autres, déjà à l’époque je pouvais lire une immense tristesse sur son visage. Elle m’avait souvent parlé. Longuement. Elle me fait parler sur Gabriel, sur notre relation et sur l’effet de sa perte. Au départ, je ne répondais pas à ces questions et un soir j’ai finis par craquer. Je me souviens même avoir pleuré devant elle comme un bébé. A sa façon elle m’avait aidé et elle avait réussi à me faire sortir toutes les émotions que je tentais de cacher au reste du monde. Le soir elle passait toujours dans ma chambre avant de quitter le service ou de le démarrer, elle venait juste me dire bonjour et j’appréciais réellement cela de sa part. Puis j’avais finis par quitter le service, mais j’étais resté longtemps dans les murs de cet hôpital, plus d’un mois et demi. Jusqu’à ce que Lennon soit autorisé à sortir elle aussi. Après cela, j’avais plongé tête la première dans mon enfer et j’avais perdu la jeune femme de vue. Enfin. « Je pourrais te dire la même chose. J’aime cet endroit… C’est symbolique dirons nous… Ca fait un moment que je t’ai pas vu… » finit-elle par me dire, répondant à ma surprise. Apparemment cet endroit est un lieu qui lui tiens à cœur tout comme il est assez important pour moi, alors je comprends son regard un peu perdu dans le vide. « Je comprends, cet endroit est un peu symbolique pour moi aussi. » lui dis-je alors en lui souriant quelque peu.

L’espace d’un instant, nous restons assis l’un à côté de l’autre sans rien ce dire. Perdu dans nos pensées, le regard dans le vide, nous nous éloignons quelque peu l’un de l’autre pour ce souvenir de la symbolique de cet endroit pour nous. Bien entendu, le visage de Gabriel apparaît dans mon esprit. On avait l’habitude de venir ici lorsque nous étions ados. Une fois, il m’avait même jeté de ce ponton, on ce chamaillait comme des enfants et cet idiot m’avais poussé à l’eau. Cela nous avait bien entendu fait exploser de rire. Bien évident, cela me rappelle que je ne pourrais plus jamais rire comme de cette façon avec lui et je suis persuader que mon visage ce rembrunis immédiatement. Je finis par lui demander comment elle va et la réponse ne ce fait pas attendre. « Ca va… Disons parfois on à des périodes difficiles. Mais parles moi de toi… Tu te sens mieux depuis l’accident ? On a pas vraiment eut le temps de beaucoup discuter et je m’inquiète pour toi. » finit-elle par me dire calmement. Savannah ne s’étalait jamais sur son sujet, elle ne me parlais jamais d’elle et préférais toujours s’intéresser à autre chose. Je savais juste qu’elle c’était marié très jeune et qu’elle avait perdu son mari à cause d’une maladie. Elle me l’avait plus ou moins fait comprendre lors de nos nombreuses conversations à l’hôpital, mais je n’en ai jamais su plus, elle savait toujours trouver le moyen de changer le sujet et je ne me sentais pas de l’interroger constamment. Je sais que je dois lui répondre, mais par avance je sais que tout cela ne va pas lui plaire et je me sens pas capable de lui mentir. « Euh… J’ai eu quelques mauvaises périodes dirons nous. » lui dis-je alors tout en passant une main sur ma nuque. « Enfin c’est pas facile tout les jours, j’ai un peu arrêté ma vie d’avant et j’ai collectionné les conneries, mais j’essaye de me remettre sur le droit chemin. » lui dis-je tout en plantant finalement mon regard dans le sien. Je n’apprécie pas spécialement d’aborder ce sujet, mais je sais que Savannah allais me poser des questions, et au fond elle est peut être la seule personne a qui je peut parler ouvertement, parce qu’elle sait déjà ce qui m’es arrivé et parce qu’elle ne me juge pas. « D’ailleurs, je suis désolé, de ne pas t’avoir donné de nouvelle jusqu’à maintenant. »

« Raconte-moi. Je veux dire... Qu’est-ce qui s’est passé ? Si tu veux ne pas en parler je peux comprendre… Mais je pense que tu en as besoin. Tu sais que je garderais tout ça pour moi... Les secrets ça me connait. » me dit-elle alors que je venais tout simplement de lui avouer que j’avais eu quelques périodes assez compliqués dans ma vie après l’accident. Elle à l’air de s’inquiéter pour moi alors qu’au fond nous n’avons jamais été réellement proche. Certes c’est celle qui m’a aidé à me reprendre après l’annonce du décès de mon meilleur ami, mais une fois que j’avais quitté l’hôpital avec Lennon, je n’ai jamais repris de ces nouvelles et je ne l’avais jamais revu. Mais cela me touche réellement qu’elle cherche à savoir ce qui m’est arrivé, car après ma sortie de l’hôpital tout le monde à commencer à me tourner le dos. On m’a rendu responsable de la mort de Gabriel, j’ai dérapé avec Lennon et elle a finis par fuir et après son départ l’ancien Noam était complètement mort, je suis devenu une autre personne et je me suis fait haïr par la ville entière. « Tu n’as pas entendu toutes les rumeurs ? » lui dis-je alors d’un ton ironique. J’avais évolué au fil des mois et surtout avec le retour de Lennon dans ma vie, j’ai appris à ne plus écouter ce que l’on disait sur moi. J’ai appris à m’en moquer même si cela m’atteins toujours de la même façon. Je vois qu’elle n’arrive pas à comprendre de quoi je parle et en soupirant je passe une nouvelle fois une main sur ma nuque. « Après ma sortie de l’hôpital, on a commencé à me rendre responsable de la mort de Gabriel, pour tout le monde c’était de ma faute et je peux pas leur en vouloir pour ça, mais ça m’as réellement atteint… Et puis Lennon à fui la ville et je me suis retrouver seul alors je me suis réfugié dans l’alcool et d’autre merde du genre… J’ai abandonné mes études et je me suis mis à survivre. » lui avouais-je alors doucement. C’est la première fois que je parle de cela aussi franchement avec quelqu’un, mais je dois avouer que cela me fait du bien. « Je planais H24 et la vie me semblait un peu moins dur comme ça, j’oubliais tout, parfois même je me disais que Gabriel était encore vivant. Je me suis laissé plonger. » ajoutais-je tout en relevant la tête pour planter mon regard dans le sien. Elle avait toujours ce regard tendre sur moi et je me sentais comme en sécurité avec elle. Et je dois avouer que ces quelques confessions me firent du bien. Je finis par lui avouer que je faisais désormais de mon mieux pour me remettre sur le droit chemin et je finis par m’excuser de ne pas lui avoir donner de nouvelle.

« Tu es fort... Tu t’en sortiras. Le droit chemin viendra quand il voudra. Ne tant fait pas pour ça. J’ai diront nous pas appelé non plus. Je suis autant fautive que toi... » finit-elle par me dire tout en me souriant de plus belle. En silence j’observais son visage. Elle avait l’air tellement fatiguée. Sans réfléchir, je passe mon bras autour de ses épaules et lui fais un petit câlin. C’était juste comme ça, sans raison particulière, spontanément. Je vois que ça la surprends et pourtant elle ne bouge pas. « On est fautif tout les deux alors. » lui dis-je en souriant. Mais assez parler de moi de toute manière, il fallait également que je m’occupe de mon amie maintenant que j’arrête de m’enfoncer dans mon propre enfer je sais qu’il faut que je m’occupe des gens qui m’entourent depuis le début et Savannah en fait totalement partie. « Mais assez parler de moi, comme va ta vie Savannah ? Tu t’en sors au boulot et… Tes amours ? » osais-je alors lui demander. Je suis bien conscient qu’elle n’oublie pas son défunt mari, mais peut être qu’elle à décider de prendre un nouveau départ. Qui sait ?

« Je planais H24 et la vie me semblait un peu moins dur comme ça, j’oubliais tout, parfois même je me disais que Gabriel était encore vivant. Je me suis laissé plonger. » lui avouais-je alors qu’elle me demandait de lui raconter ce qui m’était arrivé ces derniers temps. En général, je ne dis jamais rien à personne. Je préfère garder mon malheur pour moi, parce que c’est quelque chose que je suis incapable de partager, cela m’appartiens et personne ne peut le comprendre. Mais avec Savannah les choses sont différents. Je sais qu’elle a vécue quelque chose de semblable, ou que tout du moins elle comprends la perte d’un être cher et je sais que d’une manière ou d’une autre elle ne me jugera jamais sur mon comportement, alors je m’ouvre un peu. D’un côté j’ai presque honte de mettre mon comportement sur le dos du décès de mon meilleur ami, mais après tout c’est l’élément déclencheur de toute cette débâcle. Un instant, nos regards ce croise et je vois qu’elle ne me jugera pas et presque qu’au fond elle comprend. « Je vais pas te mentir. Il se peut que tu sentes coupable toute ta vie même si ce n’est peut-être pas de ta faute. C’était un accident. Crois moi je sais ce que c’est que d’être au fond du gouffre et tu t’en sors jamais réellement. Mais j’ai appris avec les années que ce n’est pas en buvant ou en te droguant que tu te sentiras mieux. Il te manquera toute ta vie... Mais il faut que tu avances même si tu en as pas envie. » me dit-elle alors doucement. Oh moins elle ne me rend pas responsable de tout cela et je dois avouer que ces paroles me font quelque peu sourire. Je sais qu’elle a raison, mais j’ai tout simplement du mal à me l’avouer que ce que je fais ne sert à rien finalement. Que cette débauche ne m’aidera jamais à oublier. Elle était franche et j’appréciais réellement cela. « J’ai encore du mal avec tout ça il faut croire… Faudrait que j’y travaille. » lui dis-je alors en souriant quelque peu. Reprendre ma vie en main. Je sais qu’il faut absolument que je m’y mette, mais personne n’est là pour me pousser, limite pour me supporter tout les jours. Enfin. « En tout cas, c’est gentil de ne pas me juger. » lui dis-je alors.

Finalement nous parlons de notre relation et dû fait que nous n’avons pas vraiment eu le temps de prendre des nouvelles de l’un et de l’autre. Sans réellement réfléchir, je passe mon bras autour de ses épaules et l’attire vers moi. Je n’ai jamais été du genre câlin, mais je sais pas j’avais envie de prouver mon affection à la jeune femme. « Mais assez parler de moi, comme va ta vie Savannah ? Tu t’en sors au boulot et… Tes amours ? » lui demandais-je alors d’un seul coup beaucoup moins sûr de moi. Je sais que c’est peut être un peu déplacé de lui parler d’amour étant donner sa situation, mais je voulais juste savoir si elle reprenait également le court de sa vie. Parce qu’elle méritait amplement d’être heureuse. Rapidement je vois que j’ai touché un point sensible et que j’aurais peut être dû me taire et pourtant elle avait peut être besoin d’en parler au fond. « Ma vie... C’est l’hôpital tu sais ? Je fais pas grand-chose en dehors... Quand à mon cœur Adam la emporté avec lui là-haut… » finit-elle par me dire doucement. Je sais qu’elle ce donnait corps et âme dans son métier. Elle adorait cela et elle ferait tout pour ses patients, après tout c’est elle qui m’avait ramassé à la petite cuillère après l’accident et je lui en serais toujours redevable. Parce que sans elle je serais peut être devenu bien pire que ce que je suis devenu. Peut être même que j’aurais tenté le pire. Enfin. « Il serait fier de toi tu sais, j’en suis persuader. » lui dis-je alors tendrement. Je sais qu’elle ne me croit peut être pas, après tout je n’ai jamais connu son mari, mais je suis sûr qu’elle avait besoin d’entendre quelque chose comme cela. « Mais tu devrais peut être lâché un peu la pression, sortir, voir des gens. » lui dis-je avant d’ajouter rapidement « Je peux même te proposer un dîner si tu veux ».

c'esttoutpourridésolée