Il avait fait beau toute la journée et pourtant j’étais restée coincé dans le laboratoire toute la journée. J’aurais pu aller bronzer tranquillement au parc tout en prenant des photos et non il a fallut que mon patron m’enferme dans le chambre noire pour développer tout le boulot en retard qu’on a accumulé avec Maël. Autant dire qu’il y avait une bonne centaine de pellicules toutes pleines à craquer. Des paysages, des portraits et pas mal de conneries aussi. Le volume de la musique poussée à fond, je me plonge entièrement dans mon travail et finis par totalement oublié ces dernières semaines. Malgré tout cela repasse en boucle dans ma tête. La troisième guerre mondiale qui est passé à travers mon « couple », le fait qu’avec Ethanaël on ce soit dit les pires horreurs du monde et que notre histoire aussi bien d’amour que d’amitié soit terminer. J’avais pris un sacré coup après ce moment là. J’en voulais à la terre entière et particulièrement à lui et j’étais devenu insupportable au boulot. Tellement que Maël m’avait légèrement envoyé paître. Oui autant dire que cela n’avait pas été de tout repos. Les fins de relations ce n’est pas vraiment pour moi, mais surtout celle là. J’ai finis par accuser le coup, mais je prends toujours cela comme un pur et simple abandon. Le troisième dans ma vie. Celui qui fait sans aucun doute le plus mal. J’ai tout perdu, mais je tente de vivre ma vie normalement, parce que ma fierté me dicte de faire comme s’il ne c’était rien passé. Parce que je suis trop fière pour avouer qu’il me manque déjà et que sans lui je suis trop rapidement paumé. Mais aujourd’hui, je me dis que rien ne pourra m’atteindre. Je suis dans mon monde avec ma musique et rien d’autre. Au moins ici je me sens bien. Prise dans les rouages du travail, je laisse tomber le monde extérieur ne serait-ce que pour une journée.

Au bout de quelques heures de boulot intensif, je finis par décider de prendre une petite pause et me rends rapidement compte que la soirée est déjà bien avancer. C’est toujours la même chose lorsque je m’enferme dans le boulot, je ne vois jamais les heures défilés et finis par sortir à des heures improbables de la nuit. Enfin. Je me rends donc dans la petite cuisine que James avait aménagée pour nous tous au fond du magasin et attrape un yaourt dans le frigo. Assise à même le sol, je finis par attraper mon portable pour checker si quelqu’un m’avait appelé. Aucun appel en absence, mais un texto d’un numéro inconnu. L’espace d’un instant, je me prends a espérer qu’il s’agisse d’Ethan, mais lorsque je jette un coup d’œil au numéro, je me rends compte que ça ne peut pas être lui. Quelque peu déçue, je finis tout de même par ouvrir ce dernier. Il était signé Noah et était plutôt… Direct dans son style. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’un immense sourire s’affiche sur mon visage. Bordel Noah est de retour en ville. Noah c’est en quelques sortes mon premier petit copain, mais surtout un ami que je connais depuis ma plus tendre enfance et avec qui je me suis toujours très bien entendu. A un point que son message sans détour, ne me choque même pas. Bien au contraire. Après avoir terminé mon modeste repas, je me lève subitement et décide d’arrêter là mon travail pour ce soir et de me rendre chez mon vieil ami. Son message date d’un peu plus d’une heure, mais tant pis, je vais tout de même essayer.

Il ne me faudra pas très longtemps pour ranger mes affaires et me diriger chez moi. Il fallait tout de même que je me change, je ne pouvais pas me présenter chez lui en survêtement tout de même. Rapidement j’enfile un de mes fameux shorts, un petit débardeur loose et ma paire de talons préférer. Prête à passer une excellente soirée. Avant de partir, j’attrape une bouteille de Tequila dans mon placard et la fourre dans mon sac. Oh oui ce soir on va vraiment bien s’amuser. Je le sens. Et c’est ainsi que je pris la direction du quartier huppé de Town Square. Je n’ai pas vraiment l’habitude de traîné par ici, beaucoup trop riche et prétentieux pour moi et d’ailleurs je me demande ce que peut bien faire Noah dans la vie pour vivre ici. Enfin. Il ne me faudra pas très longtemps pour trouver l’immeuble de mon ami et pour me retrouver devant la porte de son appartement. Sagement je frappe quelques coups et attends qu’il vienne m’ouvrir. « Surprise ! » hurlais-je lorsque son visage finis par apparaître. Son regard surpris et son sourire me font immédiatement plaisir et je ne peux m’empêcher de lui sauter dessus. « Bordel Prestley tu m’avais manqué ! » dis-je tout en plantant un bisou sur sa joue. Je finis par le lâcher et il m’indique de rentrer. Je suis de suite impressionner par la beauté de son appartement et reste quelque peu surprise tandis que je le sens ce rapproché de moi. « T’as tué quelqu’un pour vivre ici ? » lui demandais-je en riant avant d’ajouter rapidement « Ca me fait tellement plaisir de te voir ! » Je finis par lui servir mon plus beau sourire et sors finalement la bouteille de mon sac. « J’était obligée de ramener ça ! Mais je veux tout savoir de ta vie avant. » Je me rends rapidement compte que je l'assaille un peu rapidement et explose de nouveau de rire.

Cela me faisait quelque peu bizarre de me retrouver face à Noah. Il a toujours été mon ami, mais il avait quitté la ville pour faire ses études universitaire en France et nous nous étions quelque peu perdu de vue pendant toutes ces années. J’avais vécu ma vie sans jamais quitter Town Square tandis qu’il était parti à l’aventure en Europe. Je me souviens l’avoir quelque peu jalousé à l’époque, mais j’avais bien vite oublié tout cela, pour le laisser vivre dans mes souvenirs. J’avais toujours gardé les photos de nous deux et les quelques mails que l’on s’échangeait encore pour les anniversaires et autres fêtes plus ou moins importantes. Cela aurait pu être de la pure politesse, mais cela paraissait plus comme l’envie de garder ce lien quelque peu ambiguë et étrange qui nous liait depuis des années. Et c’est ainsi que je ne pu m’empêcher de lui sauter dessus une fois qu’il m’eu ouvert la porte. Il semblait plus surpris que jamais de me voir ici, comme s’il ne m’avait jamais envoyé ce texto. « Bordel Prestley tu m’avais manqué ! » lâchais-je d’un seul coup. Je n’ai jamais eu l’habitude de dire aux gens qu’il m’avait manqué. Ce n’est pas moi, mais avec Noah les choses ont toujours été différentes de toute manière. Il ne lui faudra pas longtemps pour me répondre. « Silo, ça me fait super plaisir de te voir t'imagine pas à quel point. Tu m'as énormément manquée aussi ! » me dit-il en souriant et en déposant un baiser sur ma joue. Il avait changé cela était indéniable. Il semblait plus mature et beaucoup plus posé que la dernière fois où j’ai croisé son chemin. « Mais t’es devenu un vrai homme dit dont. » dis-je tout en riant. Le connaissant il allait ce la péter, c’était obligé, il adorait faire ça avec moi.

Finalement, je me laisse impressionner par la grandeur de son appartement. A côté le mien ressemblerait presque à un minuscule studio. Tout s’apprête de près de loin au graphisme et au design et je me souviens alors qu’il était parti pour cela. Il avait toujours été passionné par le graphisme, mais bien sûr au lieu de le félicité pour la décoration, je ne peux m’empêcher de le chambrer en lui demandant s’il avait tué quelqu’un pour habiter ici. « Ben tu sais, j'ai vendu mes parents. » me répondit-il d’un ton presque trop sérieux. Si je ne le connaissais pas aussi bien, j’aurais pu le croire sur parole. « Ah je me disais aussi que Noah Prestley ne pouvait pas être assez intelligent pour gagner autant d’argent. » répondis-je du tac au tac sans réflexion préalable. Ah bah oui on ne change pas les bonnes habitudes après tout. Nous nous sommes toujours envoyer des piques et c’est pas aujourd’hui que je vais changer tout cela. Et alors que je continuais mon observation, je senti sa main ce posé sur ma nuque et aussi incroyable que cela puisse paraître je me sens frissonner. Il avait toujours eu des gestes tendres envers moi, mais je dois avouer que je n’ai plus vraiment l’habitude de tout cela. Rapidement la conversation reprends et je lui tends ma bouteille avec un sourire tandis qu’il approche son visage du mien et dépose un baiser au creux de mon cou. Dans un soupir je finis par lui dire : « Oui tu m’avais manqué Noah ! »

Nous reprenons tout les deux une constance et il m’attrape par la main pour m’emmener dans sa cuisine. Rapidement je m’assois sur le plan de travail pendant qu’il s’affaire avec la Tequila. « Toi aussi t'as pleins de choses à me dire je crois. » me dit-il alors. Toujours assise sur le plan de travail, je commence à réfléchir à ce que je pourrais bien lui dire de ma vie. Il semble évident que beaucoup de choses ce sont passer ces dernières années et le temps va être dur a rattraper, mais finalement je me laisse aller. « Et bah… Je parle plus à ma mère, je n’ai toujours pas revu mon père, je suis devenu photographe ! Euh… J’ai toujours pas quitté Town Square et j’ai fait une tentative de vie de couple. » dis-je tout en finissant par rire en voyant sa tête. Ah oui la tentative de vie de couple ça devait être marrant à apprendre quand même. Finalement je descends de mon perchoir et me rapproche de lui. « Et toi alors ? C’était comment la France ? » lui demandais-je tout en me rapprochant dangereusement de lui un sourire narquois et séducteur collé aux lèvres. « Je suis sûre que tu les as toutes charmés là-bas ! »