"Si on cueille pas les cerises tant qu'elles sont sur l'arbre et bien on s'ra tintin pour le clafoutis."
Avec Sébastian L. Summers
Digne d'un épisode de série. Tout cela ne valait pas mieux.
Une bordure de ville déserte, un peu de neige poussée par le vent, le soleil qui rayonne et je vous parie que si l'on tend l'oreille on entend le début d'une petit musique. Niaiserie complète.
Au milieu de ce paysage enjolivé, une silhouette. Il porte des chaussures dans un état douteux, un genre de baskets à moitié trouée, un épais manteau d'hiver, démodé au possible, le genre de choses que vous ne trouvez plus neuf depuis au moins 15 ans. Un jean tout ce qu'il y a de plus simple et sur les épaules un grand sac à dos. Ouais... un clodo ou encore un connard d' hyppie. Ne soyez pas si catégorique voulez-vous, regardez ce sourire. Alors ? Ça ne vous fait pas fondre ?
Un grand flash et l'image s'immortalise à jamais.
Voilà, c'est comme ça que je travaille. Je me promène et je prends des photos, c'est tout. Si tant est que parcourir le monde soit se promener.
Town Square. Il me faut être honnête avec vous, je ne suis pas arrivé là par choix. J'ai simplement pris un train au hasard à Portland et j'ai continué en stop jusqu'à ce qu'un vieux type me dépose là. Ce n'était pas si mal que ça. Oh pas bien grand je vous l'accorde, mais pour la période des fêtes (déjà largement dépassé je vous l'accorde), on aspire qu'à une chose : un endroit chaleureux et les décorations quelque peu surchargées me faisait penser qu'en effet, la chaleur imprégnée la ville, et peut-être même ses habitants.
Après avoir fait un tour vite fait et quelques photos par-ci par là, j'eus envie de me réchauffer. Dans le cas présent, je n'avais pas vraiment le choix, un seul café en vue. Le Morning Cofee. Et bien allons y.
« Bonjour ! »
le mec derrière le bar répondit à mon bonjour, mais plus étrange, les clients semblaient eux aussi me saluer. Chouette non ?
Je m'asseyais au comptoir et remarquais avec stupéfaction le monde qu'il y avait. Les rues pouvaient être désertes si tout le monde se retrouvait au chaud dans ce café.
« J'aimerais un café crème s'il vous plait. »
Ce moment était si agréable. C'était en général celui que je préférais lorsque j'arrivais quelque part. La découverte, l'émerveillement. Ici, il n'y avait pas de grands monuments ni de grands bâtiments, il ne semblait pas y avoir des musées à perte de vue, mais l'ambiance générale était délicieuse. Et ma foi, après 26h à voyager sans s'arrêter, je n'étais pas mécontent de pouvoir boire un café dans un lieu aussi paisible.
Le moment d'après est sans doute celui que j'aime le moins. Il s'agit de trouver rapidement où dormir avant que la nuit ne vienne. Il devait être environ 16h mais la nuit tombait tôt et cet endroit ne semblait par regorger d'hôtel.
« Pardon, mais vous ne savez pas où je pourrais trouver un endroit où dormir ? Quelqu'un qui a une chambre en trop, ou un bout de grange, ou n'importe quoi avec un toit ? »
Je souriais à nouveau. Rien d'hypocrite ni de charmeur, une simple habitude, une joie de vivre.
Cette ville m'inspirait.