My life
«
Tu vas être grand frère ! » Ses mots avaient eu le don de le faire sourire directement. Grand frère… Depuis le temps qu’il voulait le devenir. Bon ça ne fait pas non plus de longues années mais quand même. Il avait vu tous ses copains le devenir, si bien qu’il avait demandé dans sa lettre du père noël un petit frère ou une petite sœur rien que pour lui. Faut croire qu’il avait pris du retard mais qu’il allait enfin pouvoir avoir le cadeau qu’il voulait. Il n’avait pas été le garçon le plus gâté de la terre même s’il ne pouvait se plaindre quand il voyait la misère dans le monde mais comparé à ses camarades de classes, il n’avait pas le dernier gadget à la mode, ni même les vêtements de marques. Mais à dire vrai à cette époque il s’en fichait même si dans un sens il ne pouvait pas s’empêcher de les jalouser même s’il ne disait rien. Ses parents se tuaient au travail, enchainant les petits boulots pour ramener à manger et malgré qu’ils se tuent à la tâche, ce n’était pas facile tous les jours. C’est pour cette raison que le plus beau des cadeaux pour lui c’était d’être grand frère, au moins même sans jouer ils ne pourraient pas s’ennuyer car ça serait un nouveau défi, celui de veiller sur quelqu’un d’autre que sur lui-même. «
Je veux un petit frère, je lui apprendrais à jouer au ballon ! » Il n’arrêtait pas de rabâcher les oreilles de ses parents, entre ça et le fait qu’il apprendrait à son petit frère à faire des bêtises tout comme lui. C’est sans doute pour cela que sa mère le regarda avec un air déçu pour lui quand elle a fini par lui annoncer tandis que son ventre était encore plus rond qu’un ballon. «
Mon chéri, tu n’auras pas de petit frère je suis désolée, ça sera une petite sœur ! » Et alors qu’elle s’attendait à ce qu’il râle parce que ses plans tombaient subitement à l’eau, finalement il haussa les épaules «
Ce n’est pas grave, les filles aussi ça peut jouer au ballon et faire des bêtises ! » Voilà qui était réglé. Il allait être grand frère, qu’importe le sexe du bébé il sera content. La famille avant le reste après tout. C’est comme ça qu’au beau mois de Mai, il est devenu grand frère et il était vachement heureux.
«
Tu vas l’inviter au bal ? » Ca fait un moment qu’il flash sur une fille et celle-ci semble intéressé. Ils flirtent ensembles depuis qu’ils se connaissent, s’envoient des textos le soir ou même pendant les cours mais bon, est-ce qu’il l’emmènera au bal de promo alors qu’ils ne vont surement plus se voir ensuite puisqu’ils partiront faire leur vie ailleurs dans des universités différentes ? Mystère. Ce n’est pas qu’il n’ose pas lui proposer bien au contraire, ce n’est pas dans son tempérament d’avoir peur mais bon, il ne sait même pas s’il va venir pour tout avouer. «
Je ne sais pas, franchement j’hésite. Le truc c’est que je ne sais même pas si j’vais y aller. Puis c’est le genre de fille qui voudra la limousine, le costard à je ne sais pas combien de dollar et tout le tralala ! » Oui tous les deux ne sont pas du même monde il le sait très bien, ses parents à elle sont riches, elle n’a pas besoin de travailler contrairement à lui qui travail toutes ses vacances pour ramener un peu de fric et aider ses parents. Non, il ne peut pas se permettre de lui faire réaliser son rêve de princesse pour le bal alors qu’il n’a pas énormément de fric, autant s’acheter un nouvel ordinateur, ça sera moins de l’argent gaspillé pour rien. Oui il fait attention à l’argent et on ne peut pas lui reprocher. De toute façon ses potes le connaissent et savent sa situation familiale donc ils ont non seulement l’habitude mais en plus ils ne jugent pas. Ceux qui l’ont jugé la dessus la première fois qu’il les invité dans son appartement loin d’être grand pour quatre, pour fête l’un de ses anniversaires, ne font plus parti de son cercle d’ami. «
Ah d’accord parce qu’en fait je te propose ça parce qu’on fait une soirée avec quelques potes, tout ceux qui ne veulent pas y aller, c’est pour ça que je t’ai demandé ça ! » et c’est comme ça qu’il se retrouva invité à une autre soirée qui est surement le contraire de la soirée organisée dans le gymnase du lycée, en effet le costard n’est pas obligatoire mais prohibé, ça ne sera pas du ponch sans alcool mais bel et bien avec et ils écouteront de la bonne musique sans être surveiller par des profs et des parents qui chaponneront la soirée. Inutile de vous dire à quelle soirée il s’est rendu.
«
J’ai reçu ma lettre ! » Annonça-t-il à sa famille dont les membres étaient dispersés autour de la table basse du salon pour manger. En attendant le facteur arriver, autant dire que Reese avait limite couru pour aller voir s’il avait reçu la fameuse lettre. Ayant postulé dans plusieurs fac offrant un bon programme de journalisme, il a hâte de recevoir les réponses. Il a déjà reçu des réponses positives malheureusement pas de bourse qui vont avec et qui pourrait l’aider à financer ses études loin d’être donné alors là, c’est la dernière, du moins concernant les universités prestigieuses du pays alors il faut absolument qu’il ait une réponse positive sinon il est fichu. Reese s’est toujours battu pour avoir ce qu’il voulait, là par exemple les études, ils travaillaient sans relâche pour avoir une bourse, de supers notes et ainsi avoir le choix de faire ce qu’il voulait sans demander d’avance à ses parents pour qu’ils l’aident alors qu’ils n’ont clairement pas les moyens. «
Bah qu’est-ce que t’attend ? Ouvres ! » Autant dire que sa famille est aussi excitée que lui, il faut dire qu’il les saoul tellement avec ça depuis de longs mois qu’ils se sentent aussi concernés que lui. Ouvrant donc l’enveloppe avec les mains tremblantes faut bien l’avouer, il lut une première fois sans sa tête puis finalement annonça d’un air plus qu’excité «
C’est positif, j’suis accepté et ils m’offrent une bourse complète ! » C’est-à-dire grâce à ses notes et non pour ses raisons sociales. Autant dire qu’il se sent non seulement heureux mais aussi soulagés car ça veut dire qu’il ne va pas aller dans une université du coin parce qu’il n’a rien d’autres et qui ouvrent moins de porte une fois diplômé. Sa famille a donc été fière de lui ça se voyait dans les yeux de ses parents, sa mère a même versé quelques larmes de joie mais sa sœur semblait moins ravi qu’eux : «
Ça veut dire que tu vas partir où ? » C’est sûr que le Connecticut – puisqu’il a été pris à Yale - c’est loin de Chicago où il a toujours vécu mais bon «
On trouvera un moyen de se voir, t’inquiètes pas Blondie ! » C’est le surnom qu’il a toujours donné à sa sœur, il trouve que ça lui va parfaitement. En tout cas elle était quand même heureuse même si le jour de son départ elle n’a pas pu faire autrement que de pleurer le départ de son frère. Mais bon, il partait étudier, pas à l’armée.
«
J’ai besoin de toi ! » En train de se prendre la tête avec l’un de ses dossiers à rendre pour la semaine suivante, Reese a été surpris de recevoir un coup de fil à cette heure-là, surtout en voyant s’afficher le nom de sa petite sœur. Autant dire qu’entendre ses mots suivit de quelques reniflements montrant qu’elle pleurait en même temps, ce n’est pas rassurant, pas rassurant du tout. «
Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu peux tout me dire je suis là ! » Directement il a pensé à leurs parents, peut-être qui leur est arrivé quelque chose ou même sa sœur, peut-être qu’il se passe quelque chose de grave, elle a surement eu un accident. «
C’est Théo, il m’a trompé ! » Reese ne put s’empêcher de souffler soulagé tout en essayant de ne pas montrer trop enthousiaste alors que sa sœur est en pleure. Non pas qu’il soit heureux qu’un crétin ait brisé le cœur de sa sœur, il est heureux que sa famille aille bin, ça fait un moment qu’il n’a pas pu aller les voir, trop de boulot. «
C’est un double crétin, t’es mieux sans lui ! » Il n’a jamais vraiment été vraiment très doué pour parler de ce genre de choses avec sa sœur pour lui remonter le moral, bien plus doué dans ses cours de publicité que par ça. Bah en même temps si ça ne tenait qu’à lui, sa sœur resterait enfermé dans sa chambre jusqu’à la quarantaine, au moins aucun garçon ne pourrait la toucher et lui faire de mal mais bon quand il lui dit cela elle s’énerve, lui dit qu’il ne comprend rien en l’amour et qu’il est mal placé pour donner des jugements puisqu’il fait passer son boulot avant les femmes. Oui bah au moins il a beaucoup moins de problèmes que ses potes c’est le cas de le dire. De toute façon à chaque fois qu’il a une relation qui commence à être sérieuse, il gâche tout donc bon, autant ne pas essayer et s’amuser à la place.
«
Ton banquier a appelé, il voulait te faire savoir que la transaction pour une certaine Théa avait été faite ! Tu m’expliques ? » Reese habite à Town Square désormais. Il a eu un stage dans une bonne entreprise de journalisme puis il a évolué dans l’entreprise en obtenant un emploi dans le journalisme où il pourra encore faire ses preuves et grandir au sein de l’entreprise. En tout cas il a l’emploi, le bon appartement spacieux et la nana qui vit avec. Du moins qui vivait avec lui apparemment vu que Mme est en train de faire ses cartons alors qu’il rentre d’une longue journée de travail. «
Vas-y dis que tu doutes de moi, que tu n’as pas confiance ! » Se contente-t-il de dire en entrant, ne faisant même pas attention à ses cartons, ne la retenant même pas alors qu’il le pourrait. «
Bah oui, tu payes l’appartement de ta maitresse c’est ça ? Ou alors tu m’as fait un enfant dans le dos ! » Il en a tellement marre de ses crises de jalousie. Ce n’est pas la première fois, loin de là et c’est ça le pire. Il commence à plus en pouvoir et là c’est juste la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il serait limite fier de lui dire que oui il a un enfant caché blablabla mais bon, elle va en parler à tout le monde, il va passer pour un connard, ce qu’il n’est pas. «
C’est ma petite sœur ! Je finance ses études en RH, ça te va comme explication ? » La tête de sa copine changea directement. Oui il paye une partie des études de sa sœur qui est dans une université de management elle aussi puisqu’elle n’a pas eu une bourse mais bon, il ne lui a jamais dit parce que ça ne lui regarde absolument pas. «
J’suis désolée bébé, je vais défaire mes cartons ! » Essaye-t-elle de se rattraper comme elle peut sans savoir que c’est trop tard. «
Pas la peine ! » Oui, il a déjà assez de prises de tête au travail ce n’est pas pour en avoir en rentrant à la maison. C’est comme ça que ça s’est terminée, et qu’il a recommencé à s’amuser sans que ça ne soit sérieux du moins pendant un temps. De toute façon le boulot passait encore une fois avant le reste et ça ne va pas changer !
«
Eh le stagiaire ? » L’un de ses supérieurs vient de l’appeler alors qu’il était en plein travail. Il l’appelle ainsi alors qu’il est employé depuis quelques années maintenant, comme quoi il aura toujours ce titre pour son responsable. «
Il y a une nouvelle stagiaire qui vient d’arriver, je me suis dit que t’étais bien placé pour savoir ce que c’est de l’être donc tu peux lui faire faire le tour ? » Non mais ils ont cru qu’il était guide de musée ou quoi ? Mais bon, justement il sait ce que c’est d’être stagiaire alors autant se dévouer, lui au moins sera cool pour sa première journée. Seulement, ce n’est pas avec un immense bonheur qu’il y va non plus. Le travail qu’il ne fera pas pendant ce temps-là, ça sera ce soir qu’il devrait le faire pour se rattraper. Bon c’est pas comme s’il avait un truc de prévu mais quand même, c’est déprimant de passer sa soirée au boulot plutôt que de sortir avec ses amis pour aller boire un coup dans un bar pas loin ou encore aller chez l’un de ses amis pour regarder un match de foot avec une bonne bière. Non au lieu de cela il va devoir bosser dure à cause de… Ouh elle est très mignonne elle. Souriant d’un coup, il vint se présenter à elle. «
Bonjour, tu dois être la nouvelle stagiaire. Enchanté, je travaille en tant que journaliste, on m’a chargé de te faire visiter les locaux ! Je m’appelle Reese Kepner mais tu peux uniquement m’appeler Reese » Dit-il avec son sourire sponsorisé par Colgate. Finalement il ne risque pas de râler, elle est bien mignonne. Jeune mais magnifique. «
Oui c’est bien moi, enchantée, moi c’est Sio Pezzeta ! » C’était le début d’une belle relation qui a duré près de sept mois, une relation d’abord physique mais plus que ça même s’ils ne le disaient pas forcément. C’était surement une relation illégale puisqu’elle était stagiaire, lui son responsable plus ou moins puisqu’ils travaillaient souvent ensembles mais aussi parce que c’était dans le règlement de l’entreprise. Mais bon, c’est parfois excitant de vivre dans le risque et puis, on ne choisit pas vraiment pour qui on a des sentiments.
«
Kepner, t’es convoqué dans le service RH ! » Son responsable avait crié ça donc autant dire que tout le monde avait entendu. De toute façon tout le monde est au courant que la veille il s’est fait surprendre en pleine partie de jambe en l’air dans son bureau avec l’une des stagiaires. Autant dire que Reese ne fait pas son malin, en même temps il risque son emploi et il ne peut pas le perdre sinon il sera dans la merde. Ce boulot c’est presque toute sa vie. Quoi qu’il en soit il se rendit dans le service où il croisa sa sœur en y allant. Et oui sa sœur Théa a été embauché ici, en tant que stagiaire, grâce à lui qui l’a recommandé alors qu’elle vient d’être diplômée. «
Bonne chance ! » Se contenta-t-elle de lui dire. Elle est de son côté c’est évident, en même temps elle est très amie avec Sio mais bon, malheureusement ça ne change pas grand-chose, ce n’est pas elle qui décide. «
Entrez et installez-vous ! » S’exécutant, il ne savait pas exactement quoi dire. En même temps il n’a rien à dire. Il n’a des sentiments pour la stagiaire, ce n’est pas sa faute. C’est contre le règlement mais c’est la vie. «
Avant tout, soyez bien conscient que vous risquez beaucoup, tous les deux. Il y aura des conséquences, quoi qu’on dise dans ce bureau. Si c’était une relation purement physique les conséquences seront moins grandes que si c’était une relation sérieuse ! » Oula ils sont chelou par ici, alors il a le droit de baiser avec l’une de ses collègues mais pas tomber amoureux c’est bien ça ? En tout cas même s’il a de vrais sentiments pour Sio, le boulot c’est le boulet et dans son cas c’est très important. «
C’était seulement physique. Je n’ai pas de sentiments pour Mlle Pezzeta. Elle peut-être mais moi non. Je n’aurais pas pris le risque de m’attacher à elle alors que je tiens à mon bureau. » Ca y est il est grillé… Quoi que non, ils ont l’air de le croire bizarrement. Sortant du bureau, il tomba nez à nez avec si oui devait sans aucun doute avoir elle aussi rendez-vous avec la RH. «
Désolé » Dit-il sans même la regarder dans les yeux. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée virée et qu’il l’a quitté parce qu’ils ne pouvaient continuer de se voir alors qu’il était quand même surveillée pendant un temps par ses responsables. Le boulot avant tout et ce même si ça lui a fait mal de faire du mal à la jeune femme qui le méritait pas du tout ça.
«
T’es un abruti parfois, je dis ça pour ton bien tu le sais ! » Arquant un sourcil surpris d’entendre sa sœur lui dire ça alors qu’ils sont tous les deux dans son appartement pour passer une soirée ensemble, ça devait lui permettre de penser à autre chose qu’au boulot et à Sio. Faut croire que non puisque sa sœur vient de lui faire ce genre de remarque. «
Je ne vois pas de quoi tu me parles ! » Dit-il finalement en fourrant un maki dans sa bouche. Ce soir c’est repas japonais. «
Pas à moi Reese, Sio… Tu l’aimes… Je te connais. Tu peux mentir à tout le monde mais pas à moi ! » Oui mais il ne l’avouera pas, ni à elle ni même à lui-même. Ça fait un moment qu’il ne l’a pas vu, depuis leur rupture juste après qu’elle ait apporté toute ses affaires chez elle qui était initialement au bureau qu’elle partageait avec une autre stagiaire. Depuis elle a été engagé dans l’entreprise concurrente et sort avec un de ses collègues, super ! D’ailleurs en repensant à cela il fut énervé alors il prit son portable pour lui envoyer un simple «
T’as pas perdu ton temps pour ouvrir les cuisses avec un autre de tes collègues. » Ca l’énerve parce qu’il est jaloux, il ne peut pas l’avoir mais cet idiot si. En plus, il ne sait pas comment prendre cette situation, il a l’impression de n’avoir été qu’un sure une longue liste, qu’elle l’a oublié parce qu’elle s’est fichu de lui. Ce sentiment il est partagé avec la jeune femme qui pense pareil de lui alors forcément, ils ne risquent pas d’aller bien loin tous les deux. Autant dire qu’il est complètement perdu en ce moment et ça l’énerve de ne pas pouvoir gérer cette situation et surtout, ne pas savoir comment le faire.