Micah & Sebastian
« Oui ! Maintenant ouste ! » Sam avait fini par partir, son cadeau sous le bras, et le sourire jusqu’aux oreilles en s’imaginant certainement bientôt la porter. Je l’avais observée du coin de l’œil, à moitié couché sur le lit avec Mary qui gazouillait sur moi. Je la couvrais de petits bisous lorsque Micah se finit entendre.
« Les queues ça nous connait ? Avec Sam à moins d'un mètre ? Est-ce que le vide intersidéral qui passe régulièrement entre mes deux oreilles aurait fait un détour par chez toi ? » Ce n’avait peut-être pas été ma meilleure réplique, mais je l’assumais complètement. J’avais su ce que je disais à ce moment-là, et mon seul but était d’embêter Micah et de voir avec quel talent il allait s’en sortir.
« J'te préviens, la prochaine fois, tu te démerde tout seul avec – oh regarde ce qu'on a là ! » se coupa Micah pour une raison indéterminée. Je me relevais quelque peu, de sorte à me retrouver assis sur le lit, Mary contre mon torse. Je découvrais bien vite que Micah ne s’adressait pas à moi mais à Quinn à qui il exhibait une combinaison
adorable.
« Tu vas être adorable là-dedans » confirma-t-il.
« Quinnie l'ourson. Et t'es douce comme un tout petit, minuscule pot de miel. Tout le monde va vouloir te voler à papa. » Je fronçais les sourcils en entendant sa dernière remarque. Je n’avais pas le temps de râler que mon mari me rejoignait sur le lit, deux combinaisons dans les mains.
« Qu'est-ce que t'en dis ? » demanda-t-il avant d’embrasser mon visage.
« J’en dis que personne a intérêt à essayer de voler nos enfants. Même si… effectivement tout le monde va vouloir lorsqu’elles seront habillées comme deux petits oursons. » finissais-je avec une voix attendrie en embrassant le front de des bébés.
« Les deux plus beaux bébés de Town Square vont faire leur première sortie en ville, faut qu'elles soient sublimes. » reprit Micah en se frottant contre moi. Je haussais légèrement d’une épaule comme pour acquiescer l’évidence.
« Si tu préfères, je peux rester ici avec elles pendant que tu vas au parc avec Sam. Je parlerai de queues avec tes filles. » Le moi pré-New York aurait surement longuement réfléchi. Elles n’étaient à la maison que depuis deux semaines, j’aurais dû vouloir les garder bien au chaud à la maison en compagnie de leur père. Seulement maintenant…
« J’ai passé trois jours éloignés de vous tous, et je vous ai enfin pour moi. Tu penses vraiment que j’ai envie de passer plus de deux minutes loin de vous tous ? » demandais-je, sans vraiment attendre de réponse. Le bonheur de passer un moment avec tout le monde effaçait avec une aisance folle l’inquiétude qui aurait pu m’habituer.
« Faudra leur parler de queue une prochaine fois. » Le jour de leur mariage par exemple.
« En parlant de queue. » reprit Micah en allongeant Quinn sur le lit pour l’habiller de sa combinaison ours.
« J'ai failli vivre une aventure torride avec Devon avant de sortir avec toi. Je m'en suis souvenu hier en le croisant au Fitzgerald's. Il roulait des pelles à tout le monde. Pas à moi rassure toi, t'auras pas besoin de lui casser la gueule – tu casserais la gueule de ton meilleur ami pour moi ? » Trop d’information d’un coup. Je fronçais à nouveau les sourcils, serrant un peu plus mon étreinte autour de Mary comme pour la protéger des bêtises que son père était sur le point de dire.
« Peu importe. Je t'ai jamais raconté mais ça m'était sorti de la tête. » Un sourire se dessinait sur mes lèvres. Je pouvais lire dans ce regard qui se tournait vers moi ce que Micah avait vraiment en tête. Et même si j’avais moi-même des questions, je savais qu’une le taraudait tout particulièrement.
« Tu lui casserais la gueule ? » lâcha-t-il enfin, très sérieux.
Je fis mine de réfléchir un instant, me pinçant les lèvres. Me levant du lit, je commençais à faire quelques pas dans la pièce, comme pour chercher la réponse à cette question
si importante. Finalement, je m’avançais vers Micah qui finissait d’enfiler le vêtement à notre fille.
« La gueule. Les dents. Les phalanges. Les deux jambes. Tout s’il le fallait. » Ou s’il le méritait. Et j’étais bientôt sur le point de savoir si c’était le cas.
« Mais qu’est-ce que c’est ces histoires ? Aventure torride ? Et t’es allé hier au Fitz ? » demandais-je, curieux et bizarrement… pas sur la défensive. J’imaginais qu’il n’y avait rien de trop contrariant dans ces secrets que Micah avait gardés. Auquel cas… il n’en aurait probablement pas parlé aussi facilement.
Avant qu’il réponde, j’allongeais Mary à côté de sa sœur et attrapait sa seconde combinaison pour lui enfiler. Pressé de la voir emmitouflée comme Quinn, je l’habillais rapidement.
« Aw. » m’attendrissais-je devant la vision de nos deux filles habillées en petits oursons.
« Elles sont adorables. » soupirais-je de bonheur en reprenant Mary dans mes bras.
« Toi et ta sœur êtes les plus beaux bébés du mooonde. Et on va aller le montrer à toutes les personnes du parc dans quelques minutes. » murmurais-je à notre fille avant de me diriger vers les berceaux.
« Mais juste avant ça, et avant que papa Micah raconte son histoire… papa Sebastian va lui faire plein de bisous. » Je déposais Mary dans son berceau, posant dans sa main le renard que je venais de lui offrir pour qu’elle s’y cramponne. Je retournais vers le lit, et prenais cette-fois ci Quinn.
« Je te promets de te faire plein de bisous à toi aussi dans très très peu de temps. » annonçais-je contre son visage avant d’embrasser son front.
Quinn dans son berceau en train de s’agripper à sa peluche, je profitais de ce moment de calme pour retrouver mon mari. Mes mains venaient se poster dans le bas de son dos, rapprochant son corps du mien alors que mes lèvres allaient chercher les siennes. J’embrassais tendrement mon mari, avec toute la passion et la tendresse qui m’animait. Mon corps partait en quête de notre lit, simplement pour s’y asseoir et inviter Micah à grimper sur mes cuisses sans cesser de m’embrasser. Je me laissais à nouveau tomber en arrière, mes mains migrant doucement sur le haut de ses fesses. Je reprenais mon souffle un instant, assez longtemps pour éviter de mourir d’asphyxie et de lui murmurer un tendre
« Je t’aime. ». Je reprenais mes baisers, cette fois-ci plus doux, plus intimes.
Un bruit de porte se fit entendre.
« Maiiiis ! Je vous avais dit de vous dépêcher ! »