Il était difficile de donner un ordre aux jours les plus merveilleux de ma vie. Mais deux choses étaient sûres. La première, c’était que Micah avait été dans chacun d’entre eux. La seconde, c’était que malgré tous les moments incroyables vécus avec lui, notre mariage sortait du lot et méritait de loin la première place. Notre première soirée ensemble, notre première fois, la fête du printemps, ma demande, les quelques jours au lac, et j’en oublie encore. Tout avait été fabuleux, mémorable et je chérirais ces souvenirs durant toute ma vie. Mais notre mariage… C’était le jour qui nous unissait enfin l’un à l’autre. Le jour à partir duquel plus personne ne pouvait douter de nous. Le jour qui faisait officiellement de nous une famille, mais si nous n’avions pas attendu ça pour se considérer comme telle. C’était le jour où je pouvais enfin appeler l’homme que j’aimais « mon mari », et au moins pour ça, il méritait le titre de « plus beau jour de ma vie ». Et Micah semblait d’accord. Ou presque.

Les détails ne semblaient pas trop lui importer, et rapidement la situation se rappela à lui. Des baisers, des caresses, et des gestes maladroits plus tard et je venais me coucher contre le corps aussi nu que le mien de mon époux. Tous ces membres vinrent s’enrouler autour de moi, me maintenant serré contre lui. Je dévorais ses lèvres comme si c’était le dernier repas d’un prisonnier. Je les savourais, en appréciant tout leur goût et leur douceur. C’était la bouche de mon mari, et je ne réalisais toujours pas qu’aujourd’hui nous nous étions fait la promesse de rester toujours l’un avec l’autre. Ce qui voulait dire… que pendant toute ma vie j’aurai la chance de profiter de ce corps contre moi, de ces lèvres contre les miennes. Mon bassin se frottait malgré moi contre celui de Micah, et je lui donnais un franc coup de rein afin d’un peu plus apprécier son membre contre le mien. Je recommençais, cette fois-ci pour simplement apprécier les gémissements qui berçaient mes oreilles.

Mes mains trouvèrent le chemin des bras de mon amant, et je les caressais jusqu’à atteindre leurs extrémités. Je déliais ses doigts de ma nuque, et venais les plaquer autour de son visage. J’entrelaçais nos doigts, appréciant ce plaisir nouveau de sentir l’anneau métallique contre mon annulaire. Je continuais d’embrasser mon mari, maladroitement, bien trop emporté par mon désir et mon amour pour lui. J’aurais pu continuer des heures, me contentant seulement de cette friction entre nos bas ventres, mais c’est Micah qui stoppa nos baisers. Il s’arrêta net, et je grognais de mécontentement. Je reculais quelque peu mon visage pour pouvoir voir le sien, et j’étais intrigué par le sourire qui s’y glissa. « Maintenant tu es à moi. » m’annonça-t-il avec une fierté que je ne lui connaissais pas. Je souriais à mon tour et allais l’embrasser. Difficilement pace que ni mon sourire, ni le sien, ne semblait décider à s’effacer. Je reculais à nouveau mon visage pour lui répondre d’une voix suave : « Je l’ai toujours été. » Je déposais un baiser sur le coin de ses lèvres. « Toujours. » Et un sur l’autre coin. « Sauf que maintenant c’est officiel. Et on a un petit objet qui nous permettra de le montrer au monde entier. » Je retournais l’embrasser et serrais mes doigts autour des siens comme pour appuyer mes propos. Nos alliances symbolisaient notre appartenance l’un à l’autre, et j’étais impatient de pouvoir les exhiber à qui oserait porter le regard sur l’un d’entre nous.

Je quittais les lèvres de mon mari pour tracer un chemin de baisers le long de son corps. Je retrouvais son menton, puis son cou, et m’arrêtais de longues minutes sur son torse. Je venais suçoter ses tétons inhabituellement sensibles, les provoquant de légers coups de langue. Plus je sentais mon époux frémir de plaisir, et plus je descendais mes visages, lâchant ses mains pour venir caresser son corps avec les miennes. Je griffais par moment sa peau douce, y laissant de nouvelles marques qui crieraient mon nom lorsqu’il se regarderait dans un miroir plus tard. Ma bouche arrivait contre son aine et je descendais toujours plus, venant embrasser ses cuisses qui s’ouvraient spécialement pour moi. Je jetais un regard vers le visage de Micah, appréciant au passage tout son corps exposé à moi. Il était haletant, bouillant de plaisir, rougi et frissonnant du passage de mes lèvres ou de mes mains. « Parfait. » pensais-je à voix haute. Il était parfait. C’était mon mari. C’est pour moi qu’il était dans cet état. C’est moi qu’il désirait. Il n’y avait que moi à pouvoir le voir ainsi. Et il n’y aura toujours que moi.

J’avais de nouveau enfoui mon visage entre ses cuisses, respirant son odeur, frottant mon visage contre son intimité. Je récoltais de légers coups de langue ce goût qui était tellement lui, me retenant de ne pas le prendre entièrement dans ma bouche. J’avais besoin d’autre chose pour l’instant. Et j’avais envie de savourer. C’était la première fois que je faisais l’amour à mon mari, et je voulais que ce soit spécial. Je voulais prendre soin de lui, apprendre à la redécouvrir, que ce soit d’une certaine manière comme lors de notre première fois. J’avais appris à connaitre par cœur son corps depuis, ou du moins c’est ce que je pensais. J’avais le sentiment de découvrir chaque jour de nouvelles choses, et aujourd’hui ne faisait pas exception. Je savais ce qu’il aimait, je savais ce dont il avait besoin en cet instant très précis, et je voulais lui donner. Pour autant, je m’amusais toujours à caresser certains endroits, espérant lui procurer un plaisir nouveau, ou au moins différent. J’essayais de me contenter de moi, de ma bouche, de mes doigts, de ma patience et de la volonté de Micah à ce que je lui donne ce qu’il quémandait tant par ses gémissements.

Lorsque ma langue ne suffisait plus, j’arrivais (difficilement) à me détacher de mon mari pour attraper du lubrifiant. Je riais en voyant la fraise sur la bouteille, et venais poser un chaste baiser sur les lèvres de mon époux en souvenir de notre première soirée ensemble. En souvenir de ce premier baiser qu’il m’avait volé. Je torturais mon amant encore quelques minutes avant de céder moi-même à ce que mon corps réclamait. Ses jambes comme un étau autour de moi, je le pénétrais, doucement, ne cessant d’embrasser ses lèvres dont j’étais définitivement dépendant. Les gémissements étaient de plus en plus forts, continus, se transformant petit à petit en cris de plaisir. Une fois de plus aujourd’hui, nous étions unis. Nos corps ne formaient plus qu’un pour nous procurer ce plaisir que nous avions tant demandé. J’étais perdu dans mon désir, mes baisers, et oubliais complètement la notion du temps. Je sentais mon orgasme tout proche et ne cessais de murmurer des « Je t’aime. » contre les lèvres de mon époux. Nous avions joui presque simultanément. J’avais difficilement réussi à me persuader de mon détacher de lui. Et lorsque j’y étais arrivé, je n’avais pas perdu la moindre seconde avant de me recoller à Micah pour retrouver ses lèvres. La semence qui nous recouvrait ne m’avait jamais moins importé. A cet instant, la seule chose qui avait de la valeur à nos yeux… c’était nous. C’était notre mariage. C’était notre famille.