Après la soirée de la dernière fois, j’avais eu besoin de prendre l’air, de m’en aller quelques temps, loin de cette situation plus qu’oppressante. J’avais l’impression qu’il me fallait choisir entre Ethan et Arthur, du moins c’était l’impression que ce dernier m’avait laissé lorsqu’il était parti le soir dernier. Et pourtant, si j’avais cru que ce choix serait facile quelques mois plutôt en préférant rester avec Ethan, désormais il me paraissait quasiment impossible, je n’étais pas prête et sans doute ne l’avais-je jamais été et m’étais-je bercée d’illusions en croyant que mon choix avait été fait et que le mieux avait été de rester avec Ethan. Désormais je n’étais plus sûre de rien et j’avais l’impression qu’à chacun de mes pas, le sol allait se dérober sous mes pieds tant j’étais peu sûre de moi. J’avais longuement erré dans les rues de Town Square, incapable de trouver un endroit où aller et je savais que même si je me posais quelque part, je serais incapable de m’endormir. Alors j’avais continué de marcher, envoyant un message à ma sœur pour m’assurer qu’elle passerait une semaine à New York avec ses amis. Je ne pris tout de même pas la peine d’en envoyer un à Ethan, j’avais plus envie de m’isoler car je savais que si je lui disais où j’étais, il allait rappliquer à la seconde d’après. Toutefois, je n’éprouvais comme aucun regret à quitter la maison, peut-être devais-je prendre cela comme un signe que j’étais prête à faire un pas en avant ? Mais le fait était que j’avais peur. Terriblement peur de me lancer dans une autre relation que celle qu’on m’avait présentée après mon coma de quelques jours seulement. Pour la première depuis des lustres, j’avais hésité à partir à New York, à retrouver le domicile familial, mes parents que j’avais quitté il y avait quelques années de cela déjà parce qu’ils avaient vu en moi un autre avenir que simple professeur ou désormais propriétaire d’une pâtisserie. Et puis, d’après ce que m’avait raconté ma sœur, ils n’avaient jamais approuvé ma relation avec Ethan alors je n’allais pas leur donnait satisfaction de la situation, je préférais de loin rester dans le coin même si cela signifiait rester seule quelque part.

Cependant, j’avais fini par aller chez une amie qui avait bien accepté de m’ouvrir sa porte, heureuse à la fois de me voir mais inquiète au vu des circonstances. Pour la première fois depuis que j’avais rencontré Arthur, je venais de me confier à quelqu’un par rapport à mes sentiments, à ce que je ressentais, les choix que j’avais à faire, le sentiment d’être étouffée par cette situation également. Je tentais de trouver des mots sur tout ce bric à brac de sentiments sans nom que je n’avais pas réussi à définir jusqu’ici. Mais une chose avait frappé mon amie à l’évidence en déduisant que j’étais amoureuse d’Arthur. Peut-être même trop finalement… Cela faisait deux jours que je demeurais chez elle, n’étant toujours pas prête à retourner chez moi, alors je traînais chez elle, négligeant même la pâtisserie. Je restais cloitrée dans une chambre, ne descendant que pour manger. Je pleurais la plupart du temps parce que je me sentais mal, parce que je m’en voulais d’avoir eu ce stupide accident qui m’avait enlevé une partie de ma mémoire, parce que je m’en voulais d’être tombée amoureuse d’Arthur aussi. Cette situation me paraissait intenable malgré les efforts que faisait mon amie pour me faire recouvrer le sourire qui ne durait que le temps de deux minutes seulement. Je me demandais comment elle pouvait être aussi patiente, aussi adorable alors que moi-même j’aurais certainement perdu patience à sa place, je l’aurais secouée jusqu’à ce qu’elle prenne conscience qu’elle avait une vision négative d’elle-même et pourtant, elle ne faisait rien de cela. Elle m’écoutait parler lorsque le besoin s’en faisait ressentir, elle me comprenait aussi et me rassurait. Et pourtant, rien n’y faisait, je n’arrivais toujours pas à remettre de l’ordre dans mes pensées, je n’arrivais pas à quitter mes vêtements larges, mes cheveux négligemment attachés. Je devais faire peur à voir mais pourtant j’avais besoin de me sentir ainsi comme pour aller mieux plus tard. Evidemment, j’avais préféré laisser mon portable de côté, pour ne pas être tentée d’appeler ni Arthur ni Ethan et pouvoir mieux me concentrer sur mes réflexions mais serait-ce suffisant à me faire trouver les réponses aux questions que je me posais ? Je l’espérais.

J'entendis frapper à la porte, certaine qu'il s'agissait là de mon amie. Alors ramenant mes genoux vers moi, assise par terre devant le lit face à la porte, je lançai doucement : « Je n'ai pas envie de parler, je suis désolée... »

Dépérir était sûrement le mot. Je n'avais plus goût à rien depuis que j'avais quitté la maison d'Ivy la veille. C'était très difficile de se dire qu'on n'allait plus se voir, jamais, et que c'était bel et bien fini. J'avais l'impression qu'on avait piétiné mon coeur, et remis dans ma poitrine dans un état plus que pitoyable. J'avais demandé à Julia de ne plus venir à la maison pendant quelques jours, j'avais prétexté une grosse grippe. Mais il n'en était rien. J'étais juste malade d'amour. Ce matin là, quand j'entendis sonner à la porte de chez moi, mon teint était livide, mes joues creusées, j'avais sauté les 4 derniers repas. Un fantôme en quelques sortes. Mais quand j'ouvris la porte, je faillis me prendre un coup de poing dans la gueule. C'était Ethan. Qui d'autre aurait pu m'en vouloir à ce point ? Il entrait chez moi sans même me demander la permission. «Elle est où ? ELLE EST OU BORDEL ?». J'avais un instant de recul avant de comprendre ce qui se passait. Je fronçait les sourcils. «Si c'est d'Ivy que tu parles, elle n'est pas là, je ne l'ai pas vue depuis le repas chez vous ! Pourquoi tu la cherches ?» Il se retournait violemment sur moi, plantant son regard noir dans le mien. Il faisait flipper ce con ! «Elle est partie ce soir là, et depuis impossible de la joindre, je la trouve nulle part ! Même pas chez toi !». Mon coeur se mit à battre un peu plus fort. Je m'inquiétais pour elle c'était indéniable. Je fronçais un peu plus les sourcils. «Mais pourquoi elle est partie ? Vous vous êtes disputés ?» «Mais non ! Et je suis sûr que c'est à cause de toi ! J'le savais ! Depuis le début vous m'avez berné tous les deux !». «Oulà ! tu sais quoi, tu vas sortir de chez moi, sinon j'appelle les flics ok ?». Il était rouge de colère et il faisait vraiment peur. Mais en le virant de chez moi, il s'en prenait à moi. J'essayais de l'en empêcher mais il avait une force décuplée par sa colère. Je réussis quand même à le mettre dehors et à fermer la porte derrière moi, à clefs.

En allant me voir dans la glace je remarquais qu'un coquard était déjà en train de s'installer autour de mon oeil droit. J'essuyais le sang qui coulait de ma lèvre. Il ne m'avait pas loupé ce con. En un instant, j'imaginais qu'il s'en prenne à Ivy, s'il n'avait pas encore porté la main sur elle, il était violent c'était indéniable. Elle n'était pas en sécurité avec elle. Je décidais alors d'envoyer un SMS à Ivy, je voulais savoir où elle était, si elle allait bien. Mais aucune réponse. Au lieu de ça, je recevais quelques minutes plus tard un appel d'un numéro inconnu. Je répondais, au cas où.

«- Arthur ?
- Oui ? Qui est à l'appareil ?
- Je suis Alex, une amie d'Ivy, elle est chez moi.
- Comment va-t-elle ?
- Pas bien. Pas bien du tout.
- Qu'est-ce que j'peux faire ?
- Viens la voir.
- Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Ni pour elle ni pour moi.
- Je suis sûre du contraire. Elle m'a dit qu'elle voulait te voir, qu'elle avait pas eu le temps de te dire ce qu'elle voulait te dire. Mais elle osait pas t'appeler.
- Ok. Je peux passer quand ?
- Maintenant ? Quand tu veux... »

Il ne m'en fallait pas plus. Je ne voulais pas qu'elle soit mal. Je savais que notre "séparation" serait difficile pour nous deux mais nous n'avions pas tellement le choix. Je voulais quand même qu'elle me dise ce qu'elle avait à me dire. Et je voulais aussi savoir si Ethan n'avait jamais été violent avec elle. Alex me donnait son adresse et je filais rapidement chez elle.

En frappant à la porte, c'est l'amie d'Ivy qui m'ouvrit, écarquillant les yeux en voyant ma tête légèrement défigurée. «Oui. C'est son mari... je crois qu'il m'aime pas trop...» Je lâchais un petit rire mais me ravisais rapidement vu comme ça tirait sur ma lèvre encore légèrement ouvert. «Viens, je vais te mener jusqu'à sa chambre.» Je pinçais ma lèvre et hochais la tête en la suivant. Je montais à l'étage et lorsqu'elle frappa à la porte, j'entendis Ivy dire « Je n'ai pas envie de parler, je suis désolée... ». Je lançais un regard à Alex qui me faisait comprendre que je ne devais pas prendre en compte la remarque d'Ivy. Elle me poussa presque dans la chambre, et j'entendis un cliquetis de clé dans la serrure. J'essayais alors d'ouvrir la porte, mais elle était bel et bien fermée à clefs. «Vous pourrez sortir quand vous aurez discuté !» Et je l'entendais dévaler les escaliers à toute vitesse.

J'étais encore dos à Ivy, j'hésitai à me retourner. Je pris une grande inspiration et me retournais alors. Je pouvais lire la surprise sur son visage. Je ne devais pas être à mon apogée du sex symbole c'est sûr. Quant à elle, elle me faisait beaucoup de peine. Son teint était très pâle, ses yeux rouges, j'avais une boule dans la gorge de la voir ainsi...

Cela faisait des jours que je préférais rester enfermée, deux jours plus exactement même si j’avais l’impression d’avoir perdu la notion du temps. Je détestais me sentir ainsi, comme si ma vie avait perdu tout son sens, plus qu’après mon accident et c’était une sensation étrange et désagréable. Mon amie s’efforçait de me remonter le moral, mais en vain. Je n’avais aucunement envie de rire ni même de sourire, lorsqu’elle pensait réussir à m’en faire décrocher un, c’était seulement par pure politesse que j’agissais ainsi mais je n’avais envie que de rester assise par terre dans cette chambre, seule voire debout devant la fenêtre, regardant le paysage sans vraiment le regarder. Je pensais, seule chose que je faisais véritablement depuis quelques jours. Je me laissais tenter à rêver de ce que pourrait être ma vie avec Arthur, oubliant Ethan. Je me demandais également ce qu’elle serait s’il n’était pas entré dans ma vie, serais-je toujours avec Ethan malgré tout ? Avais-je fait le bon choix en m’en allant le soir dernier ? Je savais que ce n’était que provisoire, ou peut-être pas finalement, mais j’avais eu besoin de mettre de la distance entre Ethan et moi ainsi qu’avec Arthur, c’était pourquoi je laissais mon téléphone portable de côté, que je filtrais les appels incessants d’Ethan. Combien de fois j’avais voulu balancer mon téléphone dans l’escalier ou à travers la fenêtre, mais à chaque fois, Alex revenait, me disant que j’allais le regretter si toutefois je le faisais réellement. Et elle avait raison, je le savais, c’était pourquoi elle m’avait pris mon téléphone, me disant qu’elle me le rendrait quand je le désirais. Cela faisait bien une heure que j’étais assise en tailleur dans ma chambre, appuyant ma tête contre le rebord du lit, j’étais fatiguée et lasse, je n’avais mangé qu’une pomme et je n’avais bu qu’un jus d’orange depuis ce matin. Rien n’allait plus mais il fallait que je me rende à l’évidence : si je me trouvais dans un tel état à cause d’Arthur, c’était parce que j’en étais beaucoup trop amoureuse et que, malgré tous les efforts que je pourrais faire, je n’arriverais jamais à m’en détacher. Alors pourquoi continuais-je de croire qu’il m’était possible de vivre une vie avec Ethan en laissant Arthur de côté ? Pourquoi m’entêtais-je à vouloir continuer cette vie alors qu’il m’était insupportable de la vivre ? Je l’ignorais, peut-être parce qu’Ethan avait toujours été là depuis l’accident, parce qu’il s’était efforcé d’être l’homme parfait et de me faire recouvrer mes sentiments ? Je culpabilisais pour cela, parce qu’il avait toujours été là pour moi et que je me détournais de lui au fur et à mesure…

J’avais entendu frapper à ma porte et j’avais aussitôt dit que je n’avais pas envie de parler alors que je demeurais assise, les genoux ramenés vers moi. Mais malgré cela, la porte s’ouvrit et on y poussa Arthur. Automatiquement, je me relevai, si vite que j’eus la tête qui me tournait pendant quelques secondes, certainement les effets dû au fait que je ne dormais que peu et ne mangeais que peu également. Arthur restait de dos pendant quelques secondes qui à vrai dire me paraissaient être des minutes tant elles passaient lentement. Peut-être était-ce des minutes finalement ? J’étais appuyée contre la fenêtre, croyant presque être en train de rêver, peut-être que mon cerveau me jouait des tours et qu’Arthur n’était pas vraiment là ? « Qu’est-ce que tu fais là ? » lui demandai-je d’un ton platonique. Mais ce fut une toute autre histoire lorsqu’il se retourna enfin. Je lâchais un hoquet de surprise, plaquant ma main sur ma bouche. « Oh mon dieu… » lâchai-je en voyant le visage d’Arthur. Un œil violet et la lèvre écorchée. Que diable s’était-il passé ? Je m’approchais doucement de lui, posant mes mains sur son visage pour m’assurer que je n’hallucinais pas mais aussi pour voir ses blessures. « Que s’est-il passé ? Qui t’a fait ça ? » l’interrogeais-je. Au fond, je savais que je détenais la réponse mais je préférais l’entendre me le dire parce que je préférais peut-être avoir tort sur ce coup, parce que je n’étais pas certaine qu’il s’agissait de l’œuvre d’Ethan mais si cela était le cas, c’était entièrement ma faute. Je tentais tout de même, même si je n’avais probablement pas envie de le savoir réellement. « Ethan ? »

J'avais eu besoin de ce petit instant avec de me retourner, simplement parce que j'avais peur de voir la réaction d'Ivy, me découvrant ici, et surtout avec un visage complètement défiguré. Et lorsque je fis volte face, ce que je redoutais arriva. Je vis la stupeur sur son visage. Je devais être vraiment amoché pour qu'elle fasse une tête pareille. Elle s'approchait de moi doucement, posant ses mains sur mon visage, doucement. Je fermais les yeux tellement ses mains me faisaient un bien fou, malgré la douleur que je ressentais quand même au fond de moi. Je réouvrais les yeux pour pouvoir la regarder. De quoi avions nous l'air tous les deux, complètement défigurés ? C'était ridicule. Mais c'était a vie.

« Que s’est-il passé ? Qui t’a fait ça ? ». Je baissais le regard un instant, serrant la mâchoire. Je ne voulais pas descendre son mari, je savais qu'elle avait encore de la tendresse pour lui, ou quelque chose de ce genre. Même si je savais qu'elle ne l'aimait plus, il avait toujours été là. Et puis, je n'étais pas le genre de mec à descendre quelqu'un. Je l'avais bien cherché aussi. C'est moi qui étais revenu vers elle, qui avais tout fait pour la conquérir alors qu'elle était mariée. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. Effectivement, les sentiments ne se contrôlent pas, et le fait qu'Ivy soit elle aussi amoureuse de moi, ce n'était pas de ma faute. Cela dit, si Ivy avait été ma femme et que je l'avais vue avec un autre homme, j'aurai sûrement pu lui démolir le portrait à lui aussi. Bref. Je posais ma main sur la sienne et répondis calmement. «Ça n'a pas d'importance.» Elle avait l'air de vouloir savoir, c'est alors qu'elle me posa la question «Ethan ?». Je n'allais pas lui mentir, je clignais alors des yeux pour acquiescer. «Il est venu tout à l'heure chez moi il était... hors de lui. Si j'avais été un peu plus gringalet, j'me demande même si j'aurai réussi à le foutre dehors...». Je soupirais doucement. «Il ne t'a jamais frappée au moins ?» Elle secouait la tête à la négative. Je me sentais rassuré malgré tout.

Je sentais qu'elle avait du mal à tenir sur ses jambes. Je pris alors sa main et l'emmena s'asseoir sur le lit, sur lequel je m'assis aussi. «Alex m'a dit que tu voulais me parler ?» En voyant sa tête je compris le stratagème de son ami, et hochais la tête d'un air de dire que j'avais compris. «Ok. C'est son idée alors...» Je me pinçais les lèvres, regardant le sol. J'avais du mal à la regarder dans les yeux, elle me faisait tellement de peine à être dans un état pareil. Je m'en voulais. Mais en même temps, je ne devais pas être bien mieux. Je frottais nerveusement mes mains sur mon jeans, ne sachant pas trop bien quoi lui dire. Mais en même temps, je me savais coincé ici tant que nous n'aurions pas parlé. Elle avait l'air de ne pas trop savoir quoi me dire non plus. On savait tous les deux ce que l'on ressentait l'un pour l'autre, mais on ne savait pas quoi faire, les choses étaient tellement compliquées. Et le manque de sommeil n'aidant pas, j'avais du mal à faire le tri dans ma tête. «Bon, puisqu'on est coincés là pendant un moment de toute manière, j'te propose un truc, on essaie de dormir un peu, et peut être qu'on aura les idées plus claires au réveil ?». Elle n'avait pas l'air contre mon idée. Je retirais alors ma veste en cuir et m'allongeais sur le lit. Je lui tendais alors les bras pour qu'elle puisse venir s'y blottir, ce qu'elle fit. La tête posée sur le haut de mon épaule, je pouvais sentir sa respiration, comme elle pouvait sûrement sentir la mienne. Je déposais un baiser sur son front alors que ma main caressait doucement son bras, peut être que ça pourrait l'aider à dormir un peu. Je ne m'étais pas trompé, en quelques minutes à peines je voyais ses yeux se fermer et sa respiration devenir plus régulière. Elle ne devait pas avoir dormi depuis un moment. Je restais là quelques minutes à la regarder dormir, avant de m'endormir à mon tour.

Nous avons dormi plusieurs heures dans les bras l'un de l'autre. Cela faisait des semaines voire des mois que je n'avais pas aussi bien dormi. Et c'est en la sentant bouger que j'ouvris les yeux. Elle avait légèrement meilleure mine, et je ne pus m'empêcher de sourire en découvrant ses petits yeux du réveil. «Tu as bien dormi ?». Je reprenais mes caresses doucement sur son bras et ne la lâchais pas du regard. J'étais tellement bien avec elle, c'était indéniable. Je ne pourrais plus jamais vivre une histoire avec une femme si Ivy ne voulait vraiment pas de moi...

J’avais eu besoin de l’entendre dire que c’était Ethan qui l’avait frappé, il ne semblait pas vraiment décidé à me l’avouer mais quand je posais la question, il fut obligé de me raconter la vérité. Lorsqu’il cligna des yeux, je sentis mon cœur se serrer, ce que je craignais se confirmait : Ethan était venu voir Arthur et était à l’origine de ses blessures. « Il est venu tout à l’heure chez moi il était… hors de lui. Si j’avais été un peu plus gringalet, j’me demande même si j’aurai réussi à le foutre dehors… » J’écoutais ses paroles, je croyais Arthur mais j’étais bouleversée. Je connaissais Ethan mais le connaissais-je suffisamment en fin de compte ? Il avait beau être une personne attentionnée avec moi, il se révélait capable de tout finalement avec les autres et je devais avouer que cela avait un côté plutôt effrayant. « Il ne t’a jamais frappée au moins ? » Je haussais un sourcil, secouant la tête, à vrai dire j’étais surprise de cette question parce que j’avais confiance en Ethan, assez pour savoir qu’il ne lèverait jamais la main envers moi.

Je me sentais un peu faible, confuse par rapport à ce qu’il s’était passé entre Arthur et Ethan, ce que Arthur sembla croire en prenant ma main et m’emmenant m’asseoir sur le lit alors qu’il se posa à mes côtés. « Alex m’a dit que tu voulais me parler ? » Je relevai la tête vers lui, incrédule. « Te parler ? » répétai-je sans comprendre. « Ok. C’est son idée alors… » Je posai ma main sur mon front, évidemment c’était son idée. Etrangement je n’étais pas étonnée, j’étais plutôt étonnée qu’elle ne l’avait pas fait avant mais c’était un bon point, elle avait préféré appeler Arthur plutôt qu’Ethan. Peut-être devais-je voir là lequel des deux devais-je choisir ? Du moins, pour Alex cela paraissait évident qu’elle préférait Arthur… Je passais mes mains l’une dans l’autre nerveusement, ne sachant pas trop quoi dire ni quoi faire, je détestais ce genre de situation qui nous mettait tous les deux mal à l’aise. En plus de cela, Alex n’était pas décidée à nous laisser sortir tant qu’elle ne jugerait pas que nous aurions assez parlé. « Bon, puisqu’on est coincés là pendant un moment de toute manière, j’te propose un truc, on essaie de dormir un peu, et peut-être qu’on aura les idées plus claires au réveil ? » J’ai opiné. « Oui, peut-être. » A vrai dire, je n’étais pas assurée que mes idées deviennent plus claires à mon réveil mais j’avais tellement besoin de dormir que je n’émis aucune résistance même si je n’étais pas certaine d’arriver à m’endormir non plus. Il enleva sa veste, s’allongeant alors que je fis de même, posant ma tête sur son épaule. Je me sentais comme à ma place dans ses bras, tellement paisible et tellement bien que je me laissais aller, fermant les yeux lentement alors qu’il caressait mon bras doucement. J’avais l’impression que je pourrais rester ainsi toute ma vie tant je me sentais bien à ce moment-là. J’ignorais combien de temps nous restions ainsi, blottis l’un contre l’autre mais je m’en fichais, espérant que ce moment dure. Je finis par rouvrir les yeux au bout de quelques heures, même si je n’étais pas assurée que ce fût le cas et je passais une main sur mes yeux, les frottant délicatement avant de lever la tête vers Arthur légèrement. « Tu as bien dormi ? » me demanda-t-il continua de caresser doucement mon bras. Une de mes mains posée sur son torse, je souriais. « Parfaitement. » fis-je d’un ton sincère, je ne dormais qu’une heure par ci et par là depuis ces derniers jours et cette fois-ci, c’était comme si j’avais recouvré toutes mes heures de sommeil manquées. « Et toi, bien dormi ? Tu n’as pas trop mal ? » demandai-je encore un peu inquiète par rapport à ce qu’il s’était passé. Je posai ma main sur sa joue et la caressai de mon pouce délicatement. J’avais l’impression que rien ne pourrait venir déranger la bulle que nous nous étions créés depuis quelques heures. Je n’avais même pas envie de bouger, je préférais rester ainsi, blottie contre lui. Signe que je continuais à préférer rester avec Ethan alors que je ne connaissais pas cela avec lui ou du moins, je ne connaissais plus cela. Et je devais avouer que cela me manquait terriblement.

Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. La douleur s'était estompée pendant que je dormais, ce qui m'avait permis de dormir profondément pendant plusieurs heures. Nous en avions besoin tous les deux, c'était indéniable. Et m'endormir avec Ivy dans mes bras, c'était juste magique, jamais je n'aurai cru que ça puisse m'arriver un jour. Je me rendais vraiment compte que si je ne pouvais pas faire ma vie avec elle, alors j'allais avoir du mal à trouver quelqu'un qui lui arrive à la cheville, rapport à mes sentiments pour elle, au moins.

Je la regardais se réveiller doucement et lui demandais si elle avait bien dormi. Elle me répondit par l'affirmative, ce qui me fit sourire. Mon idée n'était pas si mauvaise finalement. « Et toi, bien dormi ? Tu n’as pas trop mal ? ». «Oui, ça faisait un moment que j'avais pas aussi bien dormi. Je faisais un bisou sur son pouce quand elle passait près de mes lèvres. «Et si, j'ai un peu mal, j'ai pas eu le temps de mettre de la glace, mais ça va ça reste supportable. J'suis pas super douillet !» Je pressais un peu mon bras pour la rapprocher encore plus près de moi. J'avais besoin de la sentir encore plus proche. Je voulais lui laisser le temps qu'elle voulait pour prendre une réelle décision. Parce que oui, je me doutais que si elle était partie de chez son mari, c'était bien pour prendre une décision réfléchie. Je ne voulais surtout pas la brusquer ni la forcer à quoi que ce soit.

Je tournais la tête pour plonger mon regard dans le sien. Ses yeux étaient beaucoup moins fatigués. Et même comme ça elle était magnifique. Je rêvais tellement de pouvoir me réveiller chaque matin et voir à mon réveil ce visage. C'était presque un rêve d'imaginer ça. Rien que cet instant que j'étais en train de vivre avec elle, jamais je n'aurai pu l'imaginer. Avec mon autre main, je caressais doucement sa joue moi aussi, et regardais tous les traits de son visage, comme si je voulais les apprendre par coeur. Mon pouce frôlait chaque relief de son visage, ses yeux son nez, ses lèvres. Lèvres que je rêvais d'embrasser une nouvelle fois. «Tu sais quoi... depuis que j'te connais j'ai rêvé d'un moment comme ça. Juste toi et moi, tranquilles, sans le stress de quelqu'un qui pourrait nous voir, nous entendre, nous déranger...» Je louchais carrément sur sa bouche pendant plusieurs secondes avant de reposer mes yeux dans les siens. «J'aimerai rester là pour l'éternité...». Je ne savais quoi lui dire d'autre que ça. Elle savait combien je l'aimais, combien je voulais être avec elle, vivre une magnifique histoire tous les deux. Elle aurait pu me donner n'importe quelle condition, j'aurai même été d'accord qu'on se voit en cachette en attendant qu'elle arrive à divorcer avec Ethan. J'aurai été capable même de déménager loin de mon fils pour être avec elle, quitte à faire des allers-retour de temps en temps. N'importe quoi, j'aurai fait n'importe quoi pour qu'elle accepte que notre histoire est bien plus forte que tout ce qu'elle a vécu avec Ethan, et que tout ce qu'elle pourrait même vivre avec lui dans les années futures. Elle et moi, c'est quelque chose qu'on ne contrôle pas. La passion prend souvent plus de place que la raison, il faut juste lui laisser le temps de s'exprimer, et l'accepter.

«Tu sais que j'serai prêt à faire n'importe quoi... pour qu'on arrive à vivre notre histoire. J'ai eu beau essayer de me dire qu'on était pas faits pour être ensemble mais je sais que c'est un mensonge. Il nous faut sans doute juste le temps de l'accepter... Et si on doit se voir en cachette pour que je puisse te prouver qu'on a quelque chose à faire ensemble, j'en serai capable. Maintenant la décision te revient, je peux te forcer à rien..» Evidemment c'était facile à dire. La décision la plus dure à prendre, c'était à elle de la prendre. Avec le recul, j'avais réussi à comprendre un peu mieux pourquoi elle ne se sentait pas de laisser Ethan après tout ce qu'il avait fait pour elle. Mais si c'était pour vivre une vie qu'elle n'avait pas choisie, à quoi bon. Il ne faut pas vivre pour les autres mais pour soi.

Je passais ma main dans ses cheveux alors qu'elle me regardait fixement, semblant réfléchir, choisir ses mots sans doute. J'y avais réfléchi en 2 jours, et si une nouvelle fois elle prenait la décision de rester avec Ethan, j'avais décidé de quitter Town Square. M'installer ailleurs quelques temps, le temps de passer à autre chose, vivre autre chose... Ma valise était quasiment prête. Elle n'avait qu'un mot à dire.

« Et si, j’ai un peu mal, j’ai pas eu le temps de mettre de la glace, mais ça va ça reste supportable. J’suis pas super douillet ! » Alors qu’il terminait sa phrase, il me rapprocha un peu plus de lui et je me laissais faire, je n’avais plus envie de quitter ses bras. « Si tu veux, je peux demander à Alex qu’elle t’apporte de la glace, à travers la porte bien sûr puisqu’elle nous a condamnés à rester ici. » fis-je avec un sourire en coin. A vrai dire, je n’avais pas envie de me lever et de me déloger d’ici, étant bien trop confortablement assise mais s’il en avait réellement besoin, je n’hésiterai pas à aller en chercher pour lui. Je n’en revenais toujours pas qu’il s’agissait de l’œuvre d’Ethan. Son regard plongé dans le mien, j’étais comme hypnotisée, ne pouvant le détourner. Sa main vint se poser délicatement sur ma joue alors qu’il redessinait de son pouce les traits de mon visage. Je fermais les yeux pour apprécier ce moment de tendresse. « Tu sais quoi… depuis que j’te connais j’ai rêvé d’un moment comme ça. Juste toi et moi, tranquilles, sans le stress de quelqu’un qui pourrait nous voir, nous entendre, nous déranger… » Je rouvrais les yeux, souriant à nouveau. A vrai dire, je n’arrivais plus à quitter ce mince sourire qui s’était logé sur mes lèvres depuis que nous nous étions posés sur ce lit, blottis l’un contre l’autre. « Moi aussi… » avouai-je, parce que même s’il y avait Ethan, chaque nuit je me retrouvais à rêver comme une petite fille qu’un beau jour je pourrais ne pas craindre de vivre cette histoire. « Merci Alex. » ajoutai-je ensuite avec un grand sourire. Parce que si elle ne nous avait pas piégés et enfermés ici tous les deux, nous n'aurions jamais connu ce moment si particulier entre nous. « J’aimerai rester là pour l’éternité… » Mes yeux absorbés par ses pupilles bleues, je ne pouvais plus détacher mon regard du sien, je ne voulais pas le détacher non plus. « C’est long l’éternité. Tu crois que tu pourrais me supporter ? » fis-je d’une petite voix en lui faisant les yeux doux. J’émis un léger rire, le premier depuis de nombreuses semaines. « Tu sais que j’serai prêt à faire n’importe quoi… pour qu’on arrive à vivre notre histoire. J’ai eu beau essayer de me dire qu’on était pas faits pour être ensemble mais je sais que c’est un mensonge. Il nous faut juste le temps de l’accepter… Et si on doit se voir en cachette pour que je puisse te prouver qu’on a quelque chose à faire ensemble, j’en serai capable. Maintenant la décision te revient, je peux te forcer à rien… » Je baissais les yeux, il fallait que je choisisse, je ne pouvais plus y échapper. Et Arthur était vraiment adorable et je me rendais compte à quel point j’avais pu être idiote de croire qu’il valait mieux que je reste avec Ethan. Le fait était que Ethan avait été mon point d’ancrage depuis mon accident, je m’étais raccrochée à lui parce que je n’avais plus eu de repère et c’était pourquoi je n’arrivais pas à me détacher de lui, en plus si cela signifiait de devoir abandonner mes repères comme notre maison à Town Square également, lui et notre mariage qui me protégeaient en quelques sortes. Etais-je prête pour cela ? Je l’ignorais mais Arthur semblait être sûr de lui, peut-être fallait-il que je lui fasse confiance… Sa main passant dans mes cheveux, je relevai le regard vers lui, j’étais toujours peu sûre de moi. J’étais éperdument amoureuse de lui, à un point que je n’aurais jamais pu penser qu’il était donné d’aimer autant une personne. Ces deux jours entiers que j’avais passé à réfléchir, je me rendais compte qu’ils ne m’avaient pas réellement apporté la réponse. Et pourtant au fond de moi, ils l’avaient probablement fait. J’avais juste peur de faire face à tout cela. Je me relevai légèrement pour m’asseoir en tailleur sur le lit. J’inspirai longuement. Que m’apprêtais-je à faire ? Je tournais mon alliance plusieurs fois autour de mon doigt avant de finir par la retirer et la regarder longuement. Je sentais les larmes monter tandis que je regardais cette bague qui malgré tout gardait son sens pour moi. « Je veux bien essayer… c’est juste que j’ai peur, Arthur. » avouai-je finalement après de longues minutes de silence qui me paraissaient interminables. « Je n’ai connu qu’Ethan et la maison que nous avons à Town Square. Mais je suppose qu’il va falloir que je m’habitue à ne plus la porter… » fis-je le regard toujours rivé sur mon alliance, objet pour lequel j’avais une sorte d’affection inconsciemment.

Elle se redressait pour s'asseoir en tailleur sur le lit. Je me hissais sur mes bras pour remonter un peu et me mettre un peu plus droit, contre la tête de lit. Je la regardais, batifolant du regard entre son visage et son alliance qu'elle était en train de triturer. Je ne savais pas trop bien ce qu'il fallait que je comprenne, mais je restais là sans rien dire, la laissant faire. Elle finit par la retirer et la regarder longuement. Mon coeur se mit à battre un peu plus vite, peut être était-ce simplement la peut d'y voir là un signe, et qu'en fait ce n'en fut pas un ? J'avalais ma salive, essayant de rester silencieux, même si j'avais tant de choses à lui dire, à lui demander. C'était à elle de faire son choix et je ne pouvais rien faire contre cela, ou pour que ça aille plus vite.

« Je veux bien essayer… c’est juste que j’ai peur, Arthur. » Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Venait-elle de dire qu'elle voulait essayer ? Nous ? Notre histoire ? Je sentais que sa voix était légèrement tremblante. Je m'approchais d'elle, doucement, et passais une main dans son dos. «Je sais. Je sais que tu as peur... mais j'serai là pour te rassurer...». Je ferai au mieux c'est certain, si elle choisissait de nous donner une chance, je ferai tout pour qu'elle ne veuille jamais se séparer de moi. Jamais. « Je n’ai connu qu’Ethan et la maison que nous avons à Town Square. Mais je suppose qu’il va falloir que je m’habitue à ne plus la porter… ». Je la prenais dans mes bras, tendrement, pour la rassurer. «Je sais tout ça, et j'te promets de prendre soin de toi, de te faire voir des choses, de voyager, j'ai envie de faire tellement de choses avec toi...». Je m'écartais un peu et passais ma main sur sa joue doucement, comme pour la rassurer.

«Je comprends que ce soit une choix difficile pour toi, et que ça va être tout aussi difficile de parler à Ethan, si toute fois tu es sûre de ta décision, mais je veux vraiment que tu sois sûre de toi, que tu ne regrettes rien. J'peux te laisser un peu de temps si tu veux, pour faire comme une sorte de... transition ? J'ai une amie qui loue son appartement dans l'immeuble en face du mien, elle a pas encore trouvé de locataire alors... si tu veux...». Je secouais la tête et lui fis un baiser sur le front, voyant qu'elle était un peu dépassée par les événements. «Excuse moi je suis désolé je vais peut être trop vite. Pardon. Mais je... j'ai tellement rêvé qu'un jour tu choisisses notre histoire à celle que tu vivais avec Ethan que... j'ai un peu de mal à y croire. J'suis un peu dépassé moi aussi. Excuse moi. Prends ton temps je... je... j'me tais !» Je lâchais un petit rire, qui d'ailleurs la fit sourire elle aussi. Je restais tout de même assis près d'elle. «Mais bon j'suis quand même là si t'as besoin, de parler ou d'autre chose...» Je posais alors ma main sur la sienne, en signe de réconfort, comme pour lui dire que j'étais bel et bien là, que je n'allais pas m'enfuir une nouvelle fois.

Mon portable se mit à sonner, c'était un SMS. Je le sortis de ma poche pour lire, c'était Alex, qui me demandait comment ça se passait. Je feintais un petit sourire et montrais le SMS à Ivy avant de lui répondre ironiquement «Laisse nous tranquilles on est occupés !». Le sous-entendu était mince, mais ça m'amusait plus qu'autre chose. Ivy triturait toujours son alliance entre ses longs doigts fins. Je restais silencieux. Je finis alors par me lever pour aller près de la fenêtre, regarder à l'extérieur, pour essayer sans doute de me vider la tête même si c'était un peu compliqué. Je connaissais Ivy depuis quelques temps maintenant, et je savais qu'elle pouvait parfois être très indécise, et changer d'avis d'un moment à l'autre. Je savais profondément les sentiments qu'elle avait pour moi, et je savais aussi que si elle décidait de rester avec Ethan, plus rien ne serait plus jamais pareil entre eux. Elle avait ouvert une brèche en enlevant son alliance, mais allait-elle être assez fort pour supporter l'idée de tout laisser tomber, tout ce qu'elle connaissait, pour se mettre avec moi, recommencer à zéro. Je l'espérais, mais je ne pouvais pas en être sûr... Je fermais doucement les yeux et espérais simplement qu'elle vienne me rejoindre, qu'elle m'entoure de ses petits bras, et qu'elle me dise qu'elle voudrait qu'on se marie et qu'on ait des enfants, comme un conte de fées...

« Je sais. Je sais que tu as peur… mais j’serai là pour te rassurer… » Je sentais sa main caresser doucement mon dos, un geste rassurant. Je lui confiais que je n’avais connu qu’Ethan et notre vie à Town Square, c’était certainement la cause de ma peur : devoir recommencer quelque chose alors que je n’avais de souvenirs que de ceux que nous nous étions créés depuis mon accident. Ainsi, je n’avais eu qu’Ethan dans ma vie à proprement parler et l’idée de devoir tout recommencer, c’était comme avoir une nouvelle vie et cela me faisait terriblement peur même si je désirais plus que tout être avec Arthur. Il me prit dans ses bras et j’enfouissais ma tête dans son cou. « Je sais tout ça, et j’te promets de prendre soin de toi, de te faire voir des choses, de voyager, j’ai envie de faire tellement de choses avec toi… » S’écartant légèrement de moi, sa main vint caresser ma joue doucement alors que je posais la mienne sur la sienne. Je buvais ses paroles, voulant y croire, l’entendre dire tout cela me faisait tellement de bien et me confortait dans l’idée que j’avais sans doute fait le bon choix, que je serai heureuse avec lui et que j’aurais probablement tout ce que j’avais toujours désiré. « Je comprends que ce soit un choix difficile pour toi, et que ça va être tout aussi difficile de parler à Ethan, si toutefois tu es sûre de ta décision, mais je veux vraiment que tu sois sûre de toi, que tu ne regrettes rien. J’peux te laisser un peu de temps si tu veux, pour faire comme une sorte de… transition ? J’ai une amie lui loue son appartement dans l’immeuble en face du mien, elle a pas encore trouvé de locataire alors… si tu veux... » Je le regardais, les yeux écarquillés, à vrai dire il venait de m’assommer. Tout cela allait bien trop vite pour moi. Il fallait déjà que je trouve le courage de parler à Ethan et de lui faire part de ma décision. J’avais peur de sa réaction à vrai dire. Il sembla le comprendre puisqu’il posa un baiser sur mon front. « Excuse moi je suis désolé je vais peut être trop vite. Pardon. Mais je… j’ai tellement rêvé qu’un jour tu choisisses notre histoire à celle que tu vivais avec Ethan que… j’ai un peu de mal à y croire. J’suis un peu dépassé moi aussi. Excuse moi. Prends ton temps je… je… j’me tais ! » Il lâcha un petit rire et je ne pus m’empêcher de l’accompagner également. Moi-même j’avais du mal à y croire, j’avais enfin pris une décision aussi étonnante que cela puisse me paraître mais j’étais d’accord avec cette dernière. « Je… Ce serait bien pour l’appartement si elle accepte bien ma sœur aussi. Mais ça va un peu trop vite pour moi, je suis un peu perdue là. » fis-je en souriant même si je me grattais le derrière de la tête, encore un peu abasourdie par le fait que j’allais devoir tout reprendre en main alors que je m’en étais remise à Ethan auparavant et à vrai dire cette perspective m’angoissait un peu. Car malgré tout, je n’allais pas laisser ma sœur sur la touche non plus, elle ne comprendrait probablement tout ce revirement mais je me promettais de lui expliquer dès que j’en aurais l’occasion. Pour le moment, elle était à New York et fort heureusement pour moi, je n’avais pas à m’occuper d’elle pour l’instant. « Mais bon j’suis quand même là si t’as besoin, de parler ou d’autre chose… » Je regardais sa main se poser sur la mienne et la serrai. « Je sais, et merci… vraiment, parce que tu as été patient et que tu es resté malgré tout alors que tu aurais très bien pu abandonner… » Et c’était entièrement de ma faute parce que j’avais été indécise durant tout ce temps.

Le téléphone d’Arthur me sortit de mes pensées et il me montra le message. Alex. Je souris suite à la réponse que lui donna alors Arthur. Mon regard retomba alors sur mon alliance que je tenais toujours entre mes doigts. Mon sourire fit de même, arborant une expression de tristesse. J’avais tellement peur de faire un mauvais choix, de prendre une mauvaise décision alors qu’au fond, j’étais persuadée du contraire. J’étais persuadée qu’Arthur saurait me rendre heureuse comme Ethan l’avait certainement fait auparavant mais qu’il ne le faisait pas ou plus. Un silence s’installa entre nous et il se leva. Je savais qu’il devait certainement s’être posé devant la fenêtre. Où aurait-il pu aller sinon devant la fenêtre de toute façon ? Nous étions enfermés ici et je ne savais pas pour combien de temps encore mais vu ce qu’Arthur venait de répondre à Alex, elle n’oserait certainement pas entrer dans la pièce et au fond, cela me faisait sourire. J’avais l’impression qu’en enlevant cette alliance, je faisais un énorme pas en avant mais j’ignorais si cela allait m’être supportable surtout lorsqu’il faudrait que je fasse part à Ethan de ma décision de rupture avec lui. Je me sentais mal rien que d’y penser et je guettais déjà une affreuse migraine. J’avais envie de remettre cette bague à mon doigt mais je luttais contre cela, décidant de la poser sur la table de chevet en soupirant. Je me levai à mon tour, rejoignant Arthur silencieusement. Je préférais cesser de réfléchir et me laisser aller à ce que je ressentais. Je me plaçais derrière lui, l’entourant de mes bras avant de poser ma tête sur son épaule en me hissant sur la pointe des pieds, il était plus grand que moi, c’était certain. Après être restée quelques secondes ainsi, je retirai mes bras avant de le tourner vers moi, posant mes mains sur ses joues. Je l’admirais. Il était si beau, si adorable, si parfait que j’avais du mal qu’un tel homme puisse s’être autant accroché à moi. « J’aurais juste besoin que tu sois dans le coin quand j’irai voir Ethan… Non pas que j’ai peur de lui… enfin peut-être que si mais… c’est que j’ai peur de comment il va réagir surtout… » J’avais une envie irrésistible de poser mes lèvres sur les siennes mais je me contentais de passer mon pouce sur ces dernières délicatement.

Lorsqu'elle arriva derrière moi pour me prendre dans ses bras, je sentis un long frisson s'emparer de moi. Je souriais, fermant les yeux, profitant de cet instant de tendresse avec celle que j'aimais. Je posais mes mains sur ses siennes et mêlais mes doigts avec les siens. Elle me retourna pour me faire face, et je ne pus m'empêcher de prendre son visage entre mes mains alors qu'elle me disait « J’aurais juste besoin que tu sois dans le coin quand j’irai voir Ethan… Non pas que j’ai peur de lui… enfin peut-être que si mais… c’est que j’ai peur de comment il va réagir surtout… ». J'acquiesçais. Evidemment que j'allais venir avec elle, même s'il fallait que je reste dehors, mais je voulais être dans les parages, pouvoir la protéger s'il s'énervait. Je ne voulais pas qu'il s'en prenne à elle comme il s'en était pris à moi. «Je ne le laisserai pas te faire de mal. Ne t'inquiètes pas.» J'avais une envie irrésistible de l'embrasser mais je préférais éviter. Elle devait être encore toute chamboulée par la situation. Je me contentais alors de déposer un baiser sur son front, délicatement.

Je l'approchais un peu plus de moi et la serrais doucement, l'entourant totalement de mes grands bras. Je prenais uns grande inspiration, comme un grand soupir de soulagement. Tout ça allait bientôt s'arrêter. Toute cette guerre, tout ce pour quoi je m'étais battu. Je sentais le prix de la victoire. J'allais enfin pouvoir profiter de passer du temps avec elle sans avoir peur des représailles. Je laissais glisser mes mains dans son dos, de haut en bas, et me laissais guider par sa respiration, plus paisible qu'il y a quelques heures. J'approchais ma bouche de son oreille pour lui murmurer. «Si tu veux, une fois que tu lui auras dit, on partira un petit moment, rien que tous les deux, pour prendre l'air...». Je pensais à l'étranger, peut être même l'Europe, Paris... quelque part qui nous dépayse, quelque part où je pourrai être tranquille de vivre mon histoire avec elle... J'en avais tellement envie.

On sortait de notre bulle au moment où quelqu'un frappait à la porte. Ce devait être Alex. On entendit d'ailleurs sa petite voix. «Je peux entrer ?». Je me décollais d'Ivy avant de répondre «Oui.». Et elle entrait avec un grand plateau, et un repas pour 2. J'avais fait glisser ma main le long du bras d'Ivy, frôlant sa main, avant de m'avancer vers Alex. «Merci beaucoup.» «Alors, ça avance vous 2 ?» Elle lançait un regard à Ivy et un petit sourire se posa sur ses lèvres. Alex lui rendit alors son sourire, elle semblait rassurée. «Bon, je referme pas la porte à clefs. Vous sortirez quand vous voulez !» Et elle referma la porte, laissant le plateau repas sur le lit. Je me retournais vers Ivy. «Tu as faim ? Je suppose que tu n'as pas mangé beaucoup ces derniers jours, ce serait bien de manger un peu... ensemble..!». J'aimais de plus en plus ce mot "ensemble", il commençait à vouloir dire quelque chose.

On se mettait donc à manger, et peu à peu la lourdeur de l'instant s'évaporait. J'essayais de la faire rire, et j'y arrivais. Ça nous empêchait de trop penser à ce qui allait se passer, avec Ethan, et tout le côté administratif. Je lui racontais des anecdotes, avec Lohan, avec Julia la pauvre. Sans oublier Violet, que je descendais souvent plus bas que terre. Et je la regardais manger. La voir sourire me faisait vraiment du bien, j'avais eu peur de ne jamais retrouver ça, pouvoir partager ce genre de moment avec elle. Assis tous les deux en tailleurs sur le lit l'un en face de l'autre, on se racontait tout un tas de choses, sur l'un, sur l'autre, je lui posais des questions, sur tout et rien à la fois, en essayant de ne pas mettre les pieds dans le plat rapport à son accident. On aurait bien le temps d'en parler plus tard. Mais tout d'un coup mon téléphone se mit à sonner. Je regardais l'appelant, c'était Capucine, ma soeur. J'étais obligé de répondre «Excuse moi je fais vite !» et je décrochais.

«-Arthur t'es où qu'est-ce que tu fous ?
-Euh... j'suis avec Ivy pourquoi ?
-J'te rappelle qu'on est samedi, et Violet vient de déposer Lohan à la maison. Je lui ai dit que tu étais parti faire des courses et que tu allais revenir rapidement. J'espère que c'est le cas ?
-Oh putain j'avais complètement oublié ! Merde. Ben... oui, j'arrive !
-Ok a tout de suite !»

Je raccrochais et levais les yeux vers Ivy. «Avec tout ça j'avais oublié que c'était mon week end avec Lohan. Et il vient d'arriver chez moi, heureusement y'avait Capu pour l'accueillir.» J'hésitais une seconde avant de lui proposer. «Tu... veux venir ? Ça te changera peut être les idées ?»

« Je ne le laisserai pas te faire de mal. Ne t’inquiète pas. » m’assura-t-il alors que je posais mes mains sur les siennes. Je me sentais rassurée de ne pas devoir faire face à Ethan seule. Certes, j’aurais pu avoir le soutien de ma sœur mais encore fallait-il que je lui en parle et encore fallait-il qu’elle prenne bien tous ces évènements car aux dernières nouvelles, elle semblait plutôt opposée au fait que je quitte Ethan. A vrai dire, elle avait tenté de me persuader de rester avec alors comment allait-elle prendre ma décision ? C’était une étape que je redoutais également mais tant que j’étais motivée, je préférais parler avec Ethan avec Arthur non loin au cas où les choses déraperaient… « Merci. » me contentai-je de répondre avec un sourire alors qu’il déposa un baiser sur mon front. Au contact de ses lèvres contre ma peau, je fermais les yeux, appréciant ces quelques secondes. Il m’attira un peu plus vers lui et m’entoura de ses bras. Je me sentais tellement bien que j’avais l’impression que rien ne pourrait briser cet instant. Je fermais à nouveau les yeux, me laissant porter par ce que je ressentais. Ses mains caressant mon dos lentement, je me laissais submerger par mes sentiments, n’ayant pour une fois aucune crainte à les ressentir. C’était si bon de ne plus avoir à se battre contre ses propres sentiments que je tenais à profiter de chaque minute paisible qui s’offrait à moi, à nous. « Si tu veux, une fois que tu lui auras dit, on partira un petit moment, rien que tous les deux, pour prendre l’air… » me murmura-t-il à l’oreille doucement. Je relevai la tête, les yeux brillants : je n’attendais que cela, un petit moment où tous les deux nous pourrions vivre paisiblement ce que nous avions à vivre. « Ce serait super ! » fis-je simplement déjà excitée à l’idée de partir ensemble ailleurs, loin de Town Square et de tout le stress que nous avions vécu ces derniers mois. J’avais encore un peu de mal à me dire que notre combat perpétuel contre nos sentiments était enfin révolu. Il fallait que je parle à Ethan, certes, mais j’avais l’impression d’avoir déjà atteint la ligne d’arrivée.

Une voix nous sortit de nos rêveries : celle d’Alex. « Je peux entrer ? » A mon grand regret, Arthur se détacha de moi lorsqu’il répondit à la jeune femme qu’elle pouvait. Quelques frissons me parcoururent lorsque je sentis la main d’Arthur frôler la mienne, j’aurais tant aimé qu’il la prenne. « C’est adorable, Alex. » fis-je en déposant une bise sur la joue de la jeune femme. « Alors, ça avance vous deux ? » demanda-t-il alors que j’eus un petit sourire en coin qui en disait long, qui sous-entendait que je le lui raconterai plus tard. Evidemment, c’était le premier qui était sincère depuis des jours. Elle sourit à son tour, ayant compris vaguement. Je devais sembler heureuse depuis qu’Arthur avait mis les pieds dans cette chambre. « Bon, je referme pas la porte à clefs. Vous sortirez quand vous voulez ! » fit-elle simplement avant de tourner les talons. « Tu as faim ? Je suppose que tu n’as pas mangé beaucoup ces derniers jours, ce serait bien de manger un peu…ensemble.. ! » Je souriais, posant ma main sur mon ventre. Cela ne saurait tarder avant que mon estomac ne se manifeste. « Oui, c’est vrai.. Ça fait quelques jours que je n’ai rien avalé… » avouai-je en replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. « Je suis contente que tout se soit enfin arrangé.. » fis-je avec un grand sourire, et pour cause : j’avais enfin choisi Arthur plutôt qu’Ethan, j’avais choisi de suivre ce que je ressentais plutôt que de suivre la facilité et la raison. Pour une fois, cela me faisait du bien de déroger aux lois que m’imposaient ma raison pour préférer suivre celles de mon cœur.

Evidemment, ce moment me paraissait comme magique. Pas un instant je ne pensais aux conséquences que mon choix aurait ni même à ce que je devrais faire une fois que je serai sortie de cette chambre. J’écoutais attentivement ce que me racontait Arthur, commentant et riant parfois tant j’aimais être là, assise sur ce lit pour manger tous les deux. Mais ce moment de complicité prit fin lorsque son téléphone se mit à sonner, cette fois-ci, cela sembla plus urgent puisqu’il s’excusa pour aller répondre. D’une oreille, j’écoutais la conversation. A vrai dire, je n’avais pas pu m’en empêcher. Je fis mine tout de même de continuer à manger silencieusement. Je relevai la tête lorsqu’il raccrocha et m’expliqua la situation : « Avec tout ça j’avais oublié que c’était mon week end avec Lohan. Et il vient d’arriver chez moi, heureusement y’avait Capu pour l’accueillir. » J’acquiesçai. « Je comprends, ne t’en fais pas. » fis-je tout naturellement. Après tout, c’était de ma faute s’il avait oublié son fils. « Tu…veux venir ? Ça te changera peut être les idées ? » Je devais avouer avoir été légèrement surprise lorsqu’il me proposa de venir avec lui mais je n’avais plus envie de le quitter. Je me sentais un peu bête mais maintenant que j’avais enfin osé choisir et lui dire en quelque sorte ce que je ressentais pour lui, je n’arrivais plus à le quitter. Je me levais, m’approchais de lui lentement avant de déposer un léger baiser qui frôla ses lèvres. Elle avait tellement rêvé de poser ses lèvres contre les siennes depuis qu’il était entré dans cette pièce. « Ca va peut-être te paraître bête ce que je vais te dire mais en fait… je n’ai pas envie de te laisser partir…seul. Je n’arrive plus à te quitter. » fis-je, consciente que mes paroles n’avaient peut-être aucun sens tant elles étaient un peu confuses. « Alors je veux bien te suivre, si tu le veux bien sûr. »

A vrai dire, je n'étais pas très sûr qu'Ivy réponde oui à ma proposition. Elle venait tout juste de prendre sa décision quant à son choix entre son mari et moi, et elle pouvait très bien être perturbée encore un peu. J'aurai très bien pu comprendre. Au lieu de ça, elle me répondit « Ca va peut-être te paraître bête ce que je vais te dire mais en fait… je n’ai pas envie de te laisser partir…seul. Je n’arrive plus à te quitter. ». Un sourire apparut sur mes lèvres. Et je la laissais finir. « Alors je veux bien te suivre, si tu le veux bien sûr. » Je m'approchais d'elle et la pris dans mes bras pour lui faire un câlin. «Evidemment que je veux, puisque j'te le propose ! Et puis je crois que Lohan t'aime vraiment bien !». Je lui faisais un petit bisou dans le cou et me levais du lit. «Tu veux que j'te laisse quelques minutes pour te préparer ? Te changer ?» Pas qu'elle était moche habillée en jogging, parce qu'elle était toujours belle, mais peut être préfèrerait-elle se changer avant de partir. Ce qu'elle fit d'ailleurs. «Je t'attends en bas avec Alex !».

Je descendais alors les quelques marches qui me séparaient du RDC et rejoignais Alex, l'amie d'Ivy. «Alors ça va mieux ?» «Oui. Je crois qu'elle a fait son choix. Merci pour elle en tout cas, de l'avoir hébergée ici et tout... c'est adorable de ta part !» «C'est toi qu'elle a choisi au moins ? J'ai jamais pensé que Ethan était l'homme de sa vie... enfin, je la connais que depuis après son accident, mais bon...» Je lui offrais un petit sourire. «C'est exactement ce que j'ai toujours pensé, mais il lui fallait un peu de temps pour s'en rendre compte elle aussi. Avec ce qu'elle a vécu, il était son seul repère, c'est normal aussi qu'elle ait eu peur... mais je vais prendre soin d'elle !» «Je n'en doute pas. On ne se connait pas, mais je sais qu'elle sera plus heureuse avec toi !». Je lui souriais de nouveau, et Ivy descendait rapidement les escaliers. Je la regardais arriver telle une princesse. Je devais sûrement avoir des étoiles dans les yeux. D'ailleurs, je souriais comme un con.

Je la réceptionnais, passais ma main dans son dos et déposais un baiser sur sa joue. «On y va, j'te la ramène ce soir... peut être !!» Je lâchais un petit rire. Alex donnait un double des clefs à Ivy «Fais comme chez toi, comme ça si tu dois rentrer à n'importe quelle heure, n'hésite pas !» Elle nous fit un signe de main et on rejoignait ma voiture à l'extérieur. Je laissais Ivy monter. J'étais interdit de moto à cause de ma cheville pendant encore plusieurs mois. Heureusement que j'aimais bien la voiture aussi, même si c'était différent.
Assez rapidement on arrivait chez moi. Town Square n'était pas très grand, on allait d'un bout à l'autre de la ville en quelques minutes de voiture, quand il n'y avait pas trop de monde sur les routes.

Je descendais de la voiture et ouvrais la portière à Ivy, on montait chez moi et une petite tornade blonde m'accueillait en me sautant dessus. «Mais papa c'est quoi cette tête t'as fait de la boxe ?». Je lâchais un petit rire. «Ouai. Mais c'est pas fait pour moi !» «Ouah, moi aussi j'aurai ça quand j'serai plus grand ?» «J'espère pas !» Je déposais un bisou sur le front de mon fils et croisais le regard de Capucine, qui avait un petit sourire au bord des lèvres, de me voir arriver avec Ivy. Lohan prit d'assaut Ivy et quand elle s'accroupit pour lui dire bonjour, il lui fit un énorme bisou claquant sur la joue. Il ne dit rien mais je suis sûr qu'il n'en pensait pas moins. «Bon, il fait beau, ça vous dit d'aller nous dégourdir les pattes au zoo?» «Ouaiiiiii !!!» cria Lohan en sautillant un peu partout. Je demandais à Capu si elle venait avec nous, mais elle avait du boulot. Lohan demanda à Ivy «Tu aimes les éléphants ? Et les tigres ? C'est mon animal préféré le tigre !» J'avais même du mal à lui enfiler sa veste. Un vrai acarien au salon de la moquette !!

« Evidemment que je veux, puisque j’te le propose ! Et puis je crois que Lohan t’aime vraiment bien ! » me fit-il m’enlaçant une nouvelle fois. « Si Lohan m’aime bien, c’est un bon point pour moi ! » ajoutai-je sur le ton de la plaisanterie alors que Arthur se levait du lit. « Tu veux que j’te laisse quelques minutes pour te préparer ? Te changer ? » J’acquiesçai, regardant mes vêtements. Effectivement, je n’étais pas habillée correctement pour me permettre de sortir de cette pièce. « Oui, ce serait mieux. » fis-je en riant légèrement. Je ne devais pas ressembler à grand-chose ainsi vêtue… j’avais presque honte d’ailleurs qu’il m’ait vu ainsi. « Je t’attends en bas avec Alex ! » J’ai opiné alors qu’il sortait de la chambre. J’optais pour une simple robe alors que je passais un coup de brosse sur mes cheveux. C’était comme si je me sentais à nouveau revivre.

Je finis par redescendre quelques minutes alors que je m’assurais d’être prête et j’avais après d’Arthur et Alex qui semblaient être en grande conversation, ce qui me fit sourire. Je savais pertinemment que la jeune femme ne portait pas mon mari dans son cœur, je ne la connaissais que depuis mon accident en fait. C’était une des premières personnes que j’avais rencontrées lorsque nous avions emménagé ici avec Ethan après mon accident et elle avait toujours été présente dans ma vie même si elle évitait de venir chez nous puisque Ethan ne semblait pas plus l’apprécier qu’elle ne l’aimait lui aussi. Fort heureusement pour moi, elle semblait bien aimer Arthur. En fait, je me demandais surtout si elle n’avait pas trouvé la première occasion de me pousser hors des bras d’Arthur mais elle était mon amie et j’étais certaine qu’elle ne ferait pas ce genre de choses. Nonobstant ce que j’avais pu traverser, elle s’était montrée patiente et attentive et elle l’avait prouvé une fois de plus en m’acceptant chez elle durant ces derniers jours et m’écoutant d’une oreille attentive parler de mes problèmes, de mes doutes concernant ma relation avec Ethan mais également ce que je ressentais à l’égard d’Arthur.

Arthur passa sa main dans mon dos avant de me déposer une bise sur la joue. Je souriais, j’avais enfin l’impression que nous allions vivre comme un couple. « Je suis prête. » fis-je simplement en regardant mon amie et Arthur. « On y va, j’te la ramène ce soir… peut être !! » fit-il en riant. Je lui donnais un léger coup de coude dans les côtes avant de secouer la tête pour finir par rire à mon tour. Il y avait une certaine complicité entre nous et j’étais heureuse que cela se passe ainsi. « Fais comme chez toi, comme ça si tu dois rentrer à n’importe quelle heure, n’hésite pas ! » fit la jeune femme me donnant les clefs que je mis immédiatement dans mon sac à main avant de lui faire une bise. « Merci Alex ! » la remerciai-je avant de suivre Arthur et entrer dans sa voiture. C’était certainement la première fois que nous montions tous deux dans sa voiture. Les quelques fois qu’il m’avait ramenée à la maison, il était toujours venu en moto et je devais avouer que c’était plutôt étrange d’être ainsi dans cette voiture. Arrivé chez lui, il m’ouvrit la portière comme un vrai gentleman alors que nous arrivions enfin chez lui. « Mais papa c’est quoi cette tête t’as fait de la boxe ? » Arthur se mit à rire mais je mimais une légère grimace discrètement. Je savais la cause de sa tête et je me sentais mal à l’aise parce qu’après tout, c’était de ma faute si Ethan était venu chez lui et l’avait agressé. « Ouai. Mais c’est pas fait pour moi ! » Je me mis à rire légèrement, commençant à me détendre peu à peu. « Ouah, moi aussi j’aurai ça quand j’serai plus grand ? » « J’espère pas ! » répliqua son père. Cette scène avait le don de me faire sourire, il avait de la chance d’avoir un petit bonhomme pour l’accueillir ainsi et j’avouais que ses petites réflexions enfantines me faisaient rire également. Je saluai Capucine avant de me tourner vers Lohan. « Salut Lohan ! » lançai-je au petit garçon alors que je m’accroupis prête à lui faire une bise mais il se trouvait que le petit garçon voyait cela autrement, me faisant une bise qui manquait de me décoller la joue. « Bon, il fait beau, ça vous dit d’aller nous dégourdir les pattes au zoo ? » proposa Arthur. « Ouaiiiiii !!! » « Je suis partante ! » fis-je simplement avec un grand sourire en voyant à quel point le petit garçon était heureux d’aller là-bas, si bien qu’il me demanda : « Tu aimes les éléphants ? Et les tigres ? C’est mon animal préféré le tigre ! » « C’est vrai, tu aimes les tigres ? Ce sont mes animaux préférés aussi ! » lui répondis-je avec un clin d’œil avant de m’approcher de son oreille, comme s’il s’agissait là d’un secret. « Et ton papa, c’est quoi son animal préféré ? » Alors que je voyais Arthur se débattre comme il pouvait pour mettre la veste à son fils, je le regardais d’un air légèrement moqueur avant de lui lancer : « Tu t’en sors ? »

Je me sentais plus léger de voir qu'Ivy reprenait une attitude "normale". Elle avait l'air beaucoup plus sereine, plus calme. C'en était presque détendant. J'essayais tant bien que mal de mettre la veste de Lohan alors qu'il discutait avec Ivy, bouche contre oreilles, cachoteries sur cachoteries. Ivy se moquait gentiment de moi parce que j'avais du mal avec Lohan qui se débattait « Tu t’en sors ? ». J'abandonnais l'idée et tendais la veste à Ivy «Non... tiens, tu y arriveras sans doute mieux que moi !» Je lui adressais un sourire et partais dans la chambre de Lohan pour prendre quelques affaires et les mettre dans un petit sac à dos. Une bouteille d'eau, quelques paquets de gâteaux, un change au cas où, et une casquette.

Pendant ce temps, Lohan discutait avec Ivy, qui était en train de lui mettre -tranquillement- sa veste. «Je sais pas c'est quoi l'animal préféré de papa. Je crois que c'est le cheval...». J'arrivais dans le salon au moment où Lohan prononçait le mot "cheval", et je croisais alors le regard d'Ivy. Elle m'avait dit que son accident était à cause d'une chute de cheval. D'ailleurs, à ce moment précis, je vis son visage perdre de sa luminosité. Elle plaquait un bisou sur la joue de Lohan et se redressait assez rapidement. Je m'approchais d'eux en me raclant la gorge. «On y va ?». Ivy hochait la têt et je lui offrais un petit sourire réconfortant, comme si je voulais lui dire "je comprends, t'inquiètes pas...".

Je fis un signe de main à ma soeur qui restait là pour bosser, et on se dirigeait vers la voiture. Sur le chemin, Lohan faisait l'avion avec un bruit légèrement insupportable mais qui me faisait rire. Je pris la main d'Ivy et lui adressais un petit sourire amoureux, avant d'arriver à la voiture. Tout le monde entrait et on prenait la route pour le zoo. «Papa ! Tu mets la musique !» «Oui tu veux quoi ?» «Gnamgnam style !» «Oh nooooon ! non non pas ça ! tout ce que tu veux sauf ça !» Je voyais Ivy sourire et comme d'habitude, je cédais à mon fils et récupérais son CD gravé qui était dans la boîte à gants pour l'insérer dans le lecteur CD. Lohan se mettait déjà à danser. J'avais beau détester cette chanson, mon fils me faisait craquer à danser là dessus. Le temps passait assez vite et même si le zoo était un peu loin, on y arrivait vite. Mon fils était une vraie pile électrique, et malgré ma fatigue, j'étais avec lui et la femme de ma vie, alors tout ne pouvait aller que bien.

On prenait les billets et on entrait dans l'enceinte du zoo. Il fallait que je retienne Lohan sinon il courrait partout. Je le surveillais de très près. Tout naturellement, je prenais la main d'Ivy et entremêlais mes doigts avec les siens. Je n'avais plus honte de faire une chose pareille, je ne devais plus me cacher, ou moins qu'avant. Je n'avais plus peur qu'on nous voit. Je lui adressais un sourire une nouvelle fois, j'avais envie de lui sourire tout le temps. Lohan prenait la main d'Ivy et courait presque pour l'attirer avec elle vers la cage aux fauves. Il était en train de me voler ma chérie là ou quoi ? Je souriais tout seul de ma pensée et les regardais courir tous les deux. J'étais tellement heureux qu'ils s'entendent bien tous les deux. Je le rejoignais à mon rythme et avant même d'arriver à leur niveau, un ancien ami de Londres me tombait dessus. «Arthur ? Putain qu'est-ce que tu fais là ?». J'étais un peu abasourdi, mais rapidement je le prenais dans mes bras. «C'est pas vrai mais c'est toi qu'est-ce que tu fais là ?» «Ben écoute j'suis en vacances ici avec des amis, et toi alors, t'es tout seul dans un zoo avec un oeil au beurre noir !? T'as mal tourné mon pote !» Je lâchais un rire amusé et lui tapais sur l'épaule. «Mais non, j'suis avec mon fils !» «Ton fils ? T'es sérieux ?» Je fis un signe de tête, pointant le menton vers Lohan et Ivy. «Viens, je vais te les présenter !» Il venait avec moi et on arrivait près d'Ivy qui tenait Lohan dans ses bras pour qu'il puisse mieux voir le bébé tigre qui était juste devant eux. «Hey !» Ils se retournaient tous les deux. «Papa t'as vu le bébé tigre il est trop beau je veux le même !» «Oui chéri, quand on habitera en Afrique !» Je riais amusé aux gros yeux ronds qu'il me faisait. «Lohan, Ivy, j'vous présente Jonatan, c'est un vieil ami d'il y a très longtemps ! John, voilà...» «... ta famille ! Wow... c'est assez hallucinant de voir que tu t'es posé, que t'as fondé une belle famille, avec une femme... magnifique...». Il devait sûrement croire qu'Ivy était la mère de Lohan. En même temps, elle passait mieux pour être la mère d'un petit blondinet, que Violet qui était très brune. Je ne contredisais pas mon ami, ça ne me dérange pas qu'il croit une chose pareille. Rapidement ses amis l'appelaient et je le saluais, après avoir récupéré son numéro de téléphone. «Papa ?» «Oui mon coeur ?» «Ivy elle va être un peu comme ma 2ème maman ?» Je restais un peu bête à sa question, et décalais mon regard vers Ivy, qui tenait toujours Lohan dans ses bras. Quoi répondre à ce genre de question ?

Je ne pouvais m’empêcher de rire malgré moi, de me moquer d’Arthur qui tentait désespérément de passer la veste à son fils mais ce dernier semblait assez agité. C’était alors qu’il me tendit la veste, résigné en me lançant : « Non… tiens, tu y arriveras sans doute mieux que moi ! » Je souris à mon tour avant de lui enfiler sa veste calmement. Peut-être était-ce parce qu’il me connaissait que depuis peu qu’il était aussi calme lorsque je lui mettais sa veste ? Du moins, je supposais. Je lui avais alors demandé quel était l’animal préféré de son père, question à laquelle il ne mit pas longtemps à me répondre. « Je sais pas c’est quoi l’animal préféré de papa. Je crois que c’est le cheval… » Je me raidis en entendant le mot cheval. A vrai dire, ils avaient le droit d’aimer les chevaux, là n’était pas le problème mais à chaque fois, cela me rappelait que mon accident avait été dû à une chute. Je ne me souvenais pas vraiment de ce qu’il s’était passé ce jour-là, j’avais seulement ce que ma sœur et mon mari m’avaient raconté par la suite mais le fait était qu’inconsciemment, je n’avais jamais été capable de remonter à cheval à nouveau. Je pouvais les caresser mais je ne pouvais pas m’en approcher comme j’avais eu l’habitude de le faire auparavant. Je me contentais donc de déposer une bise sur la joue du petit garçon avant de regarder Arthur qui revenait. « On y va ? » Je hochai la tête, silencieuse alors qu’Arthur me lançait un sourire plutôt rassurant.

C’était tellement agréable d’avoir l’impression d’être véritablement aimée, ma main dans la sienne alors que nous nous dirigions vers la voiture, j’étais comme sur un autre nuage, oubliant tout les soucis que j’avais pu avoir et que j’aurais très certainement bientôt. « Papa ! Tu mets la musique ! » « Oui tu veux quoi ? » « Gnamgnam style ! » « Oh noooon ! non non pas ça ! tout ce que tu veux sauf ça ! » Je ne pouvais m’empêcher de rire face à cette scène qui était pourtant habituelle pour eux mais qui ne l’était pas pour moi. Je n’avais jamais eu ce genre de complicité avec mes parents et pourtant, c’était le genre de lien que je voulais avoir avec mes propres enfants. Je savais que le petit Lohan réussirait à avoir ce qu’il voulait, je l’avais déjà vu à l’œuvre à la fête du printemps. Son père l’aimait énormément. Je posai ma main sur le genou d’Arthur qui s’activait à mettre la musique que voulait son fils. Dans un sens, c’était amusant puisqu’on le voyait déjà danser, je riais tellement il était adorable à danser ainsi. « Il gagne tout le temps, non ? » fis-je amusée à Arthur qui souriait malgré le fait que cette chanson lui était insupportable. Pour ma part, cela allait mais on l’entendait tellement partout qu’il y avait forcément un moment où cela en venait agaçant, je pouvais le comprendre.

Arrivés au zoo, Arthur entremêla ses doigts aux miens. Nous étions bien loin de ce que nous avions pu vivre quelques mois auparavant. Je serrais sa main, je n’étais pas prête de la lâcher alors que Lohan prenait ma main à son tour pour m’emmener vers les tigres. Je lançais une moue désolée et me laissais entraîner par le petit garçon. Etant donné qu'il était petit, il ne pouvait pas voir le petit tigre, c'était pourquoi je l'avais pris dans mes bras en pointant l'animal du doigt. « Regarde, un bébé tigre là-bas ! » lui lançai-je doucement. C'est alors qu'on entendit la voix d'Arthur « Hey ! » qui nous fait nous retourner lentement. « Hey » fis-je à mon tour mais je fus surprise de voir qu'il était accompagné. Je saluai l'homme rapidement alors que Lohan enchaîna : « Papa t'as vu le bébé tigre il est trop beau je veux le même ! » « Oui chéri, quand on habitera en Afrique ! » Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire mais visiblement cela ne semblait pas faire rire le petit Lohan. « Lohan, Ivy, j'vous présente Jonatan, c'est un vieil ami d'il y a très longtemps ! John, voilà... » « … ta famille ! Wow... c'est assez hallucinant de voir que tu t'es posé, que t'as fondé une belle famille, avec une femme... magnifique... » Je le remerciai un peu timidement me sentant rougir. Arthur ne dit rien alors que l'homme me prenait pour la mère de Lohan. Etrangement, cela ne me posait pas plus de problème que cela, j'avais toujours imaginé qu'un jour ou l'autre je me trouverais ainsi avec une belle famille. Aux exceptions faites que Lohan n'était pas mon fils – même si je devais avouer que j'aurais bien aimé – et que j'étais toujours mariée à Ethan, mais je décidais de chasser ces pensées. Mais je me demandais tout de même comment était Arthur quand Jonatan l'avait rencontré à Londres car il semblait vraiment étonné de le voir en couple avec un enfant. Le dit John repartit auprès de ses amis alors que nous nous remettions à marcher. « Papa ? » « Oui mon cœur ? » « Ivy elle va être un peu comme ma 2ème maman ? » Je voyais Arthur poser son regard sur moi et je savais qu'il me fallait répondre mais que pouvais-je bien lui dire ? Je décidais d'improviser, le petit garçon toujours dans mes bras. « Eh bien, Violet est ta maman. Je suis juste la chérie de papa. Mais tu peux m'aimer comme une maman si tu veux mais Violet restera ta seule maman, d'accord ? » Je lui fis quelques chatouilles avant de le reposer par terre, entendant mon téléphone sonner dans mon sac. A vrai dire, je me demandais de qui il pouvait bien s'agir. Le sortant, je vis que c'était mes parents. Ethan avait certainement dû les appeler pour savoir si je n'étais pas avec eux. Je décidais de ne pas répondre et de reposer le portable dans mon sac et face au regard interrogateur d'Arthur, je lâchais en soupirant. « Mes parents. Ethan a dû les appeler. Ne t'en fais pas. » fis-je en passant mes bras autour de sa nuque, l'attirant vers moi. Je le regardais amoureusement, posant mes lèvres sur les siennes. Je préférais chasser nos inquiétudes. Je me détachais de lui finalement quand Lohan, qui s'était approché d'un animal, sous notre surveillance bien entendu malgré tout, revenait vers nous, m'attrapant la main de nouveau.

J'avoue que j'étais un peu secoué par la question de Lohan à cet instant précis. Je clignais des yeux pour essayer de remettre mes neurones en place et tenter de lui répondre mais j'avais vraiment du mal. Heureusement, Ivy prit la parole et répondit à Lohan avec calme et discernement. « Eh bien, Violet est ta maman. Je suis juste la chérie de papa. Mais tu peux m'aimer comme une maman si tu veux mais Violet restera ta seule maman, d'accord ? ». Je posais alors mon regard sur Lohan qui visiblement avait sa réponse puisqu'il plaqua un bisou sur la joue d'Ivy avant de répondre un simple «D'accord !». Puis il descendit de ses bras pour aller voir les biquettes. Je le laissais faire, gardant un oeil quand même sur lui régulièrement.

J'offrais un sourire à Ivy, elle m'avait bluffé à trouver exactement les mots qu'il fallait pour Lohan. Ce n'était pas une question facile et pourtant elle s'en était très bien sortie. Son téléphone sonna avant que je ne m'approche trop d'elle. Elle trifouilla dans son sac pour regarder l'appelant, puis elle laissait tomber son téléphone dans son sac sans même répondre. Je lui lançais un regard interrogateur. A elle alors de répondre à la question que je n'avais pas encore posé « Mes parents. Ethan a dû les appeler. Ne t'en fais pas. ». J'esquissais un sourire et m'approchais d'elle un peu plus pour la prendre dans mes bras. Elle posait alors ses lèvres sur les miennes pour les sceller d'un baiser plus tendre que jamais. Enfin. Enfin j'avais droit à un vrai baiser que je n'avais pas volé. Je le prolongeais amoureusement avant que Lohan ne vienne nous sortir de notre petite bulle. «Papa ? On peut aller voir les singes ?».

Je lâchais les lèvres d'Ivy et baissais le regard sur mon fils. «Oui bien sûr !». Il prenait la main d'Ivy, ce qui me fit sourire, et on avançait doucement vers les habitations des singes. J'étais contente qu'il apprécie Ivy, et vice versa d'ailleurs. Même si je savais pertinemment que Violet ne le verrait pas du même oeil, je m'en foutais. L'important, c'était Lohan.

La fin de l'apres midi se passait à merveille, tous les 3 main dans la main comme une vraie petite famille. Avant de rentrer, passage obligatoire à la boutique du Zoo, c'était un peu comme une tradition. J'achetais un tas de petites babioles à Lohan, en faisant bien attention de ne pas en faire trop. Je ne voulais pas en faire un gamin pourri gâté. Mais en arrivant à la caisse, Lohan craqua pour une grosse peluche, un tigre blanc. «Oh papa ! regarde comme il est beau !». Il me faisait ses yeux de chat potté et je soupirais. «Lohan t'en as déjà un encore plus gros que ça à la maison !» «Oui je sais mais je peux pas l'emmener chez maman parce qu'il est trop gros, et puis lui, c'est un tigre blanc, comme celui qu'on a vu avec Ivy tout à l'heure !». Je soupirais et secouais la tête, il allait encore me faire craquer. Mais juste avant que je ne craque, Ivy récupérait la peluche et tenait absolument à lui offrir. J'avais beau lui dire que non, elle était têtue. Je la laissais donc faire, et on sortait du magasin. Lohan plaqua de nouveau un énorme bisou bruyant sur la joue d'Ivy pour lui dire merci, et serra très fort la peluche dans ses petits bras. «Avec papa on a une tradition, chaque fois qu'il m'achète une peluche, il doit lui trouver un nom !» Je souriais et me tournais vers Ivy. «Et oui c'est la tradition, c'est à toi de lui trouver un nom maintenant !! Et attention, il faut que Lohan approuve ! Il a son mot à dire !» Je lâchais un petit rire et on filait jusqu'à la voiture.

Après une petite discussion quant au nom du petit tigre blanc, Lohan s'endormit dans la voiture, tout contre sa peluche Je jetais un regard dans le rétroviseur et souriais. Je posais alors ma main sur la jambe d'Ivy et lui adressais un sourire amoureux. En arrivant à la maison, je réveillais Lohan et il repartait au quart de tour. Capu avait laissé un mot sur la table, elle ne reviendrait que le lendemain. Je me demandais bien qui elle pouvait aller voir quand elle découchait comme ça ! Lohan entraînait déjà Ivy dans sa chambre alors que je préparais le dîner. Le repas se passait comme une vraie petite famille, j'étais le plus heureux des hommes. Après le repas, je couchais rapidement Lohan qui était très fatigué par sa journée. Ivy était en train de débarrasser la table, j'entendais les assiettes s'entrechoquer. «Papa, tu peux dire à Ivy de venir me faire un bisou ?». Je souriais et lui fis un bisou sur le front avant de le border. «Oui, je vais lui dire de venir !». Je me levais alors et me retournais au niveau de la porte de sa chambre. «Bonne nuit mon ange !». «Bonne nuit papa !». Je rejoignais alors Ivy dans la salle à manger, lui volais un baiser et lui dis «Lohan veut un bisou, de toi... je crois qu'il est amoureux... j'ai du souci à me faire ?». Je lâchais un petit rire et prenais Ivy dans mes bras pour l'embrasser de nouveau.

Je devais avouer y avoir été un peu au « feeling » comme on dit familièrement. Je ne savais pas ce que j’étais censée répondre face à cette question et j’eus peur que la réponse que je lui donnais n’avait pas convaincu le petit garçon, sauf qu’à sa bise sur ma joue, je compris que j’avais plutôt bien réussi à lui répondre. C’était sans compter alors mes parents qui m’appelaient, probablement pour savoir où j’étais passée puisqu’Ethan en dernier recours avait probablement dû les appeler et peut-être même leur raconter toute l’histoire depuis le début, n’omettant aucun détail histoire de le faire passer pour une victime aux yeux de mes parents, à nouveau même si mes parents ne le portaient que très peu dans leur cœur. Ils devaient simplement avouer qu’il avait été là après mon accident et que sans lui, je n’aurais peut-être pas repris une vie si « normale » si toutefois on pouvait qualifier ma vie de normale. Je tentais d’oublier tout cela, préférant me blottir dans les bras d’Arthur et de profiter de ses lèvres posées sur les miennes tendrement, je devais avouer que cela me faisait du bien de pouvoir l’embrasser ainsi sans crainte ni culpabilité et une fois encore, je ne comprenais pas pourquoi j’avais été réticente à ressentir tout cela envers lui. Cela ne faisait pourtant aucun doute : j’étais bel et bien amoureuse de lui, et ce que je ressentais me paraissait si fort aussi. « Papa ? On peut aller voir les singes ? » Bien sûr, j’en avais presque oublié le petit garçon. J’avais l’impression que lorsque j’étais dans les bras d’Arthur, j’en oubliais presque tout, comme s’il n’y avait plus que lui et moi. Arthur lâcha mes lèvres alors que je posais un dernier baiser délicat avant qu’il ne réponde à son fils, « Oui bien sûr ! » et nous étions partis pour aller voir les singes. Nous passions ensuite à la boutique du zoo avant de partir et Lohan sembla comme hypnotisé par un tigre blanc en peluche, ce qui me faisait sourire. « Oh papa ! regarde comme il est beau ! » « Lohan t’en as déjà un encore plus gros que ça à la maison ! » « Oui je sais mais je peux pas l’emmener chez maman parce qu’il est trop gros, et puis lui, c’est un tigre blanc, comme celui qu’on a vu avec Ivy tout à l’heure ! » Je ne dis rien et me contentais d’attraper la peluche discrètement alors qu’Arthur débattait avec son fils sur la peluche. Finalement, il s’en aperçut et tenta de m’empêcher de l’acheter mais il était trop tard, j’avais déjà décidé. En sortant du magasin, je me penchais pour donner la peluche au petit garçon qui me fit une bise en guise de merci, il était adorable. « Avec papa on a une tradition, chaque fois qu’il m’achète une peluche, il doit lui trouver un nom ! » « Et oui c’est la tradition, c’est à toi de lui trouver un nom maintenant !! Et attention, il faut que Lohan approuve ! Il a son mot à dire ! » Je fis mine de réfléchir alors que nous montions en voiture. A vrai dire, j’avais toujours été nulle quand il s’agissait de trouver un prénom, ma sœur s’était toujours moquée de moi là-dessus parce qu’elle disait plaindre mes futurs enfants et qu’elle ne me laisserait pas les martyriser par leurs prénoms. « Hum.. Je ne suis pas très douée question prénom, tu m’en veux pas Lohan ? Mais pourquoi pas Tigrou ? Ce n’est pas original mais je n’ai que ça en tête, hein ? Si tu me disais le nom de ta dernière peluche, ça me donnera peut-être une idée. » fis-je en riant légèrement, cela confirmait bien ce que disait toujours ma sœur : manque d’originalité, ma pauvre Ivy ou trop d’originalité tue l’originalité. C’était ses deux slogans préférés. Finalement, Lohan finit par s’endormir et Arthur posait sa main sur ma jambe tandis que je posais la mienne sur la sienne, je me sentais tellement bien avec lui et puis notre petite journée au zoo avec Lohan, j’avais l’impression que je pourrais très facilement m’y habituer. Ce qu’il y avait entre Arthur et moi était bien différent de ce que j’avais vécu avec Ethan même si je ne me souvenais que peu de notre histoire mais j’étais convaincue au fond que je n’avais jamais rien vécu de tel.

En rentrant chez Arthur, Lohan m’amena dans sa chambre et nous parlions de tout et de rien, passant de l’école à sa chérie sans oublier sa mère et puis son père, mon sujet favori il fallait l’avouer, j’étais bien curieuse et Lohan me racontait certaines choses qu’il avait faites avec son père, où ils étaient allés tous deux aussi. Finalement, Arthur vint nous chercher et nous mangions tranquillement alors qu’après le repas, il alla coucher le petit garçon. Je m’activais à débarrasser la table comme j’avais l’habitude de le faire chez moi. « Lohan veut un bisou, de toi… je crois qu’il est amoureux… j’ai du souci à me faire ? » rit-il en me prenant dans ses bras pour m’embrasser. « Peut-être bien » fis-je innocemment avec un grand sourire, déposant mes lèvres sur les siennes à nouveau. « Mais il m’a dit qu’il avait une chérie donc tu n’as pas de souci à te faire même si tu ferais mieux d'enquêter de ce côté-là. » ajoutai-je amusée. « Je vais aller lui faire son bisou avant qu’il ne s’endorme et qu’il m’en veuille après ! » Je ris légèrement avant de me détacher de lui, malheureusement. J’allais ensuite dans la chambre du petit garçon alors que je lui déposais une grosse bise sur sa petite joue avant de lui lancer : « Bonne nuit Lohan. » auquel il me répondit : « Bonne nuit Ivy ! Tu seras là demain matin ? » « Peut-être, tu verras bien ! » fis-je avec un clin d’œil avant de regagner la salle-à-manger, regardant les bras d’Arthur, lesquels je n’arrivais déjà plus à me passer. « Alors, maintenant ? Soit tu me rends à Alex soit tu me gardes encore pour la nuit… » fis-je en souriant, déposant un léger baiser sur ses lèvres. « Et puis tu sais, la vaisselle peut attendre à demain. Et puis ta sœur n’est pas là, Lohan va bientôt dormir… » fis-je laissant ma phrase en suspens l’embrassant tendrement. Je devais avouer que je n’avais aucunement envie de rentrer chez Alex, d’autant plus que bientôt, il allait me falloir affronter Ethan, que je le veuille ou non et puisqu’il était déjà passé par chez Arthur, il ne reviendrait certainement pas de sitôt, quoique peut-être me trompais-je ? Toujours était-il que j’avais plutôt envie de rester dans les bras d’Arthur, là où je me sentais aimée et rassurée.

Ivy était encore dans mes bras, avant qu'elle ne s'évade une nouvelle fois, je comptais bien profiter ne serait-ce que deux petites minutes. Lohan la demandait, et têtu comme il était, il n'allait pas dormir dans le bisou d'Ivy. En même temps, je le comprenais assez bien ! Je demandais à Ivy si j'avais du souci à me faire vis à vis de Lohan puiqu'il avait l'air de tomber amoureux d'elle, autant que moi. « Peut-être bien.. Mais il m’a dit qu’il avait une chérie donc tu n’as pas de souci à te faire même si tu ferais mieux d'enquêter de ce côté-là. ». Une chérie ? Mais il n'a que 5 ans !!! Effectivement, c'était plutôt de ce côté là que j'avais du souci à me faire ! Je la regardais alors partir faire un bisou à mon fils et je souriais tout seul. J'étais tellement heureux qu'elle soit là, heureux que Lohan l'adore. Allais-je enfin pouvoir être heureux, en couple, sans me prendre la tête ? Il y avait encore l'étape Ethan, mais j'espérais que tout se passerait bien. Je ferai tout pour en tout cas.

Assez rapidement Ivy revenait et je lâchais ma vaisselle, essuyant mes mains avant de l'entourer de mes bras. « Alors, maintenant ? Soit tu me rends à Alex soit tu me gardes encore pour la nuit… Et puis tu sais, la vaisselle peut attendre à demain. Et puis ta sœur n’est pas là, Lohan va bientôt dormir… ». Plus elle alignait les mots, et plus mon sourire s'élargissait sur mes lèvres. Je n'étais pas sûr que j'aurai osé lui proposer de rester ici pour la nuit, mais le fait qu'elle me le propose avec des sous-entendus, j'étais juste aux anges.
Ce qui était certain, c'est que nous avions bien mieux à faire qu'à penser à la prochaine étape. Je préférais profiter de sa présence, de son regard dans le mien... depuis combien de temps j'avais attendu ce moment, c'était mieux encore que ce que j'aurai pu imaginer.

Malgré notre mini sièste de ce matin, on était quand même tous les deux exténués, surtout si on ajoute cette grosse journée, et mes "blessures". J'aurai pu avoir envie de plus, mais j'avais simplement envie de dormir près d'elle, sentir son souffle dans mon cou... Je l'embrassais une nouvelle fois, sur les lèvres, sur le nez, sur le front. «C'que je peux te proposer, c'est que je vais aller prendre une douche, j'te laisse choisir un DVD, on le regarde dans mon lit, et tant pis si on s'endort devant !?». A son sourire, je comprenais que ça lui allait comme programme. Tant mieux. Je prenais Ivy par la main et l'emmenais dans ma chambre. «Bon, je suis désolé, c'était pas prévu, du coup c'est un peu le bordel !». Je me retournais vers elle avec un petit sourire d'enfant et je me pinçais la lèvre. «Tu es ici chez toi ! Je vais prendre ma douche, et je reviens vite ! Après tu pourras squatter la salle de bain si tu veux !» Je l'embrassais une nouvelle fois et avant de quitter la chambre, je lui envoyais un t-shirt à moi qu'elle attrapait au vol. Je lui envoyais un bisou de ma main et filais dans ma douche. Après un peu moins de 10mn, je sortais de la salle de bain, une simple serviette entourée autour de ma taille, retrouvant Ivy dans ma chambre. J'enfilais rapidement un boxer propre sous ma serviette et la ramenais dans la salle de bain «Tu peux aller dans la salle de bain si tu veux !».

J'allais faire un petit tour dans la chambre de Lohan, et une fois avoir vérifié qu'il dormait bien, je fermais la porte et retournais vers ma bien aimée. Je la croisais juste avant qu'elle s'enferme dans la salle de bain. Elle posait ses mains froides sur mon torse, ce qui me fit directement contracter les abdos. «Oulàlà ! il va falloir que je te réchauffe si c'est ça !» Je lâchais un petit rire amusé. Je ne voulais surtout pas être lourd, je ne voulais pas qu'elle croit que j'allais lui sauter dessus, loin de moi cette idée, même si évidemment j'avais eu envie d'elle plus d'une fois. Ce n'était certainement pas le moment, surtout avec Lohan à côté.

Je me glissais sous la couette, après avoir préparé le DVD, et j'attendais sagement qu'Ivy sorte de la salle de bain...

Ses baisers déposés délicatement sur chaque partie de mes visages tels de simples caresses me faisaient me sentir toujours mieux. Enfin je n’éprouvais aucune culpabilité vis-à-vis d’Ethan, je n’avais pas honte de ressentir ce que je ressentais. « C’que je peux te proposer, c’est que je vais aller prendre une douche, j’te laisse choisir un DVD, on le regarde dans mon lit, et tant pis si on s’endort devant !? » Un sourire éclaira mon visage sans que je ne m’en aperçoive réellement. Je hochai la tête simplement, partante pour cette soirée télé avec lui, à vrai dire je l’aurais suivi n’importe où tant je n’avais plus envie de le quitter. Il prit ma main avant de me mener vers sa chambre. Devant il me fit : « Bon, je suis désolé, c’était pas prévu, du coup c’est un peu le bordel ! » Je ne pus m’empêcher de pousser un rire légèrement moqueur. « Ne t’en fais pas, j’ai vu pire ! » fis-je en lui déposant une bise sur la joue. Effectivement, parfois j’avais l’impression que dans la chambre de ma petite sœur, une bombe avait explosé. Je passais assez souvent derrière elle afin que sa chambre soit un tant soit accessible lorsqu’il s’agissait d’aller lui parler et qu’elle était dans sa pièce favorite à lire ou dessiner comme elle aimait tant le faire. « Tu es ici chez toi ! Je vais prendre ma douche, et je reviens vite ! Après tu pourras squatter la salle de bain si tu veux ! » J’opinai tandis qu’il vint m’embrasser à nouveau avant d’attraper un tee-shirt et de me le lancer alors qu’il partait en direction de la salle-de-bain. Je ris alors qu'il m'envoyait un baiser de sa main. Quant à moi, je cherchais un DVD. À vrai dire, j'en prenais un au hasard mais que j'appréciais tout de même regarder. Mais tant que j'étais auprès d'Arthur, ma soirée serait réussie. Assise sur le lit, en attendant qu'Arthur sorte de la salle-de-bain, j'en profitais pour envoyer un message à Alex, pour lui expliquer que je ne rentrerai pas ce soir mais probablement le lendemain tard dans la matinée. Je finissais par reposer mon portable alors qu’Arthur sortait de la salle-de-bain. « Tu peux aller dans la salle de bain si tu veux ! » me fit-il. « D’accord ! » fis-je simplement en préparant mes affaires et notamment le tee-shirt qu’il venait de me lancer quelques minutes plus tôt. Il partit dans la chambre de Lohan pour voir s’il dormait et avant que je ne parte à mon tour dans la salle d’eau, il revint vers moi et je ne pus empêcher de poser mes mains sur son torse nu, au vu de ses abdos se contractant, j’en induisais que mes mains étaient gelées, ce qui m’arracha un sourire à sa réplique : « Oulàlà ! il va falloir que je te réchauffe si c’est ça ! » Je me mis à rire en déposant un baiser sur ses lèvres avant d’aller à mon tour prendre une douche et de m’habiller avec le tee-shirt que m’avait donné Arthur un peu plus tôt. J’aimais toujours autant me vêtir de tee-shirt ou de chemise d’homme. D’aussi loin que je m’en souvienne, j’avais l’habitude de prendre les affaires d’Ethan, un large tee-shirt pour dormir, une simple chemise au levé parfois ou lorsque je devais peindre une pièce, un vieux tee-shirt à lui également. Il était vrai que je me sentais tout aussi à l’aise dans un tee-shirt d’homme qu’une simple robe. Allez savoir pourquoi, même ma sœur a cessé de chercher à comprendre. D’après elle, j’avais toujours fait cela, même avant mon accident.

Je sortais enfin de la salle-de-bain, trouvant le jeune homme déjà confortablement installé sur son lit. Je m’avançais vers le lit, m’installant à mon tour sous la couette. Je m’allongeais à côté de lui, déposant une bise sur sa joue avant de lancer : « C’est bon, je suis prête ! » signe qu’il pouvait enclencher le dvd. Je souriais bêtement, n’arrivant pas à quitter ce sourire niais. Je posais ma tête contre son épaule, laissant son bras m’entourer délicatement.